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LE MAGAZINE DES ENTREPR I SES BRUXELLOI SES Pour ou contre LA VOITURE À HYDROGÈNE ? 5G : la volonté d’un ministre N°53 / MARS 2020 GROWTH HACKING et MARKETING DIGITAL OBJECTIF ATTEINT pour DEBAILLEUL GROW dossier your Thibauld JONGEN CEO SABCA « Le développement économique de l’Europe passera par le digital » BUSINESS ISSN 2406-3738

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Édito Commerce et richesse de la ville Les chiffres, tombés au mois de février, ont à juste titre interpellé. C menée par l’ULB, qui indique un net recul du nombre des commerces 2019, la Belgique a perdu près de 12.500 points de vente, soit une baisse de 14 %. Dans le même temps, la surface commerciale a augmenté d’un million de m² pour at de m², soit un gain de 23 % de surface par point de vente. L’évolution es Bruxelles : -8,4 % du nombre de commerces et +15 % de surface mo La tendance est cependant bien la même : moins de commerces, mais plus gr temps, le chiffre d’affaires total du secteur n’a que médiocrement augmenté. La conclusion es mécanique : le rendement par mètre carré est en chute ; les marges souffr À l’analyse, l’étude confirme une intuition : ce sont les commerces indépendants qui se raréfient, tandis que les enseignes prennent de plus en plus rentabilité dégradée. Cette crise du commerce inquiète. Parce que le commerce crée d de l’emploi, bien sûr, mais aussi parce qu’il crée de la qualité de vie. Dans une ville comme Bruxelles, la vitalité du commerce et sa diversité participen l’attrait des quartiers, à leur convivialité, à leur commodité. Les magasins, les boutiques sont inscrits dans le mode de vie urbain. Ils font ba cœur de la ville. Beci soutient donc pleinement cet appel de Comeos, la fédération du commerce : les villes et communes doivent développer une vraie vision commerciale, en collaboration avec la Région et le secteur du commerce. Une politique cohérente doit aussi inclure l’efficacité dans l’octroi des permis, une juste fiscalité, l’équité des indemnisations pour les commerçants touchés par des chantiers, une mobilité performante... Les leviers existent pour un redéploiement : à Bruxelles, un commerce sur dix est inoccupé ; voilà qui offre des opportunités de réorientation. Mais si l’on veut accompagner les commerçants, il faut aussi les aider à se réinventer en explorant de nouvelles voies qui répondent aux tendances de la consommation, plus locale, plus durable, plus responsable ; les aider à exploiter les possibilités que leur o la numérisation : combinaison du commerce en ligne et du commerce phy réseaux sociaux, Google my business… Une balade à Bruxelles suffit heureusement à s’en convaincre : il res quartiers beaucoup de commerces florissants. Il reste beaucoup d’entr bruxellois, et notamment des jeunes, qui développent des initiatives commer enthousiasmantes. Faisons en sorte de faciliter leur réussite. Marc Decorte, Président de Beci Bruxelles Métropole - mars 2020 ❙ 1

Sommaire Bruxelles métropole N° 53 – Mars 2020 Au mois de avril : Digital shift 4 6 Idées 11 12 Editeur responsable Olivier Willocx – ow@beci.be - T +32 2 648 50 02 Avenue Louise 500 - 1050 Bruxelles www.beci.be Rédaction Media Coordinator Emmanuel Robert - er@beci.be T +32 2 643 78 44 Ont collaboré à ce numéro : Barbara Andreani, Elisa Brevet, Johan Debière, Marc Decorte, Didier Dekeyser, Nancy Demaude, Tim Devriese, Julie Foulon, Gaëlle Hoogsteyn, Ophélie Legast, Filip Michiels, Vinciane Pigarella, Julien Semninckx et Guy Van den Noortgate. Production Layout db Studio.be Design couverture Denis Séguy Impression db Group.be Traduction Litteris Abonnements Prix : 80 € pour 10 numéros Publicité Bruxelles métropole/Brussel Metropool est lu chaque mois par près de 20.000 décideurs. Tirage moyen par numéro : 14.000 ex. Infos et réservations Anne Schmit – T +32 2 563 68 53 asc@beci.be Membership Catherine Mertens – T +32 484 071 887 cm@beci.be Membre de BRUXELLES ENVIRONNEMENT ENTREPRISE DYNAMISCHE ECO LEEFMILIEU BRUSSEL ONDERNEMING DYNAMIQUE label n. 2014/351/2 14 16 18 20 Beci online Digest Esprits d’entrepreneurs : Salvatore Curaba Thibauld Jongen (Sabca) : « Le développement économique de l’Europe passera par le digital » Pour ou contre la voiture à hydrogène ? Bernard Clerfayt : « Bruxelles doit saisir l’opportunité de la 5G » La pension minimale à 1.500 euros ? Oui, mais… Open Source International 22 23 Le chemin de l’export passe aussi par l’innovation Les Émirats, objectif atteint pour Debailleul Grow Your Business 24 28 31 33 Les cahots de la croissance : « Oser placer la barre très haut, dès le début » Growth hacking : le marketing digital à la vitesse supérieure La multinationale de l’avenir peut être toute petite Des jeunes pousses bien vertes dans la capitale Entreprendre 36 37 38 Photovoltaïque : révision à la baisse des certificats verts Starter : My Healthy Box Barbara Trachte à la rencontre des reStarters Community 40 10-32-2225 PRINTED ON TCF PAPER 41 42 43 44 45 Podcast : Julien Vandeleene L’actualité Beci en photo Bruxelles, dans les pas de Marjolaine Gailly Demandes d'admission Index Agenda

On reconnaît vite les intérimaires Daoust ! Vous aussi, rejoignez la grande famille des travailleurs Daoust. Rendez-vous sur daoust.be ou dans l’un de nos JobCenters partout en Belgique. INTERIM • SELECTION • OUTPLACEMENT • CAREER MANAGEMENT • PUBLIC SECTOR • TITRES-SERVICES E.R. : G. DAOUST, GALERIE DE LA PORTE LOUISE 203/5, 1050 BRUXELLES. 02/513 14 14. INFO@DAOUST.BE - NUMÉROS D’AGRÉMENT : WALLONIE W.INT/S0/RS/RE.22, BRUXELLES 00391, FLANDRE VG.163.BUOP

Beci online Social Media #BECImember : Hackages, nouveau membre de Beci, est une communauté technologique qui peut vous aider à doper vos connaissances ou à réaliser vos projets dans des technologies telles que React, Angular, JavaScript… Voir https://hackages.io/. Beci lance Louiza 500, un nouveau podcast en néerlandais, consacré à ceux qui rendent l’économie bruxelloise plus belle et plus passionnante. Premier invité : Sebastian Dupont, le patron de Nona, une pizzeria pas comme les autres. Écoutez : www.beci.be/nl/podcast. Avez-vous déjà songé à remettre votre entreprise ? Et savez-vous combien elle vaut vraiment ? Faites-vous accompagner par notre service Transmission : www.beci.be/service/transmettre. Vous voulez lancer votre business ? Mais quelles sont vos motivations ? Avez-vous LA bonne idée ? Quel statut social choisir ? Où trouver du financement ? Comment lancer votre marketing digital ? 5 questions-clés auxquelles Emmanuelle Einhorn vous aide à répondre : eei@beci.be. Rejoignez-nous sur Facebook, LinkedIn, Twitter. 4 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2020

Beci online Dans vos newsletters de février Balafre dans la ville ou artère indispensable à son irrigation ? Faut-il abattre le viaduc Hermann-Debroux ou le conserver ? Nos lecteurs se sont prononcés largement en faveur de son maintien (à 68 %). Et vous, qu’en pensez-vous ? La Cour constitutionnelle a annulé la loi « cash for car ». Et maintenant ? Les juristes du bureau Claeys & Engels font le point pour nous. Abonnez-vous à nos newsletters sur www.beci.be/newsletter À lire sur notre site web Retrouvez ces articles sur www.beci.be Bruxelles Métropole - mars 2020 ❙ 5

News The Park : Telenet ouvre un espace de réalité virtuelle à Bruxelles C’est au cœur de la galerie Anspach que Telenet a inauguré un nouvel espace de réalité virtuelle : The Park. Un concept innovant qui offre aux visiteurs une immersion complète dans un monde virtuel sur un espace total de plus de 1.000 m². Avec The Park, Telenet entend répondre à la demande croissante de nouvelles expériences interactives en matière de divertissement. Le site bruxellois est le cinquième Park, après le lancement du concept en juin 2018 à Anvers, puis d’autres ouvertures à Gand, Hasselt et Courtrai. L’expérience est partout la même : un vaste lieu entièrement dédié à la réalité virtuelle, divisé en plusieurs espaces, avec ses propres jeux, son look cosy reconnaissable, et la même expérience troublante de réalité. The Park est un divertissement « phygital », à l’intersection de la physique et du numérique. Il permet aux visiteurs de se déplacer dans un espace dégagé, sans être encadrés ou liés par un quelconque câblage, armés d’un casque de réalité virtuelle et d’un sac à dos contenant un mini-ordinateur et équipé de capteurs sensoriels. Les participants à un jeu circulent côte à côte dans un espace délimité et entouré de caméras infrarouges grâce auxquelles leur masque se positionne 6 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2020 dans l’espace. Chaque ordinateur communique via wifi avec un serveur central, qui génère instantanément une image pour chaque casque. Pour John Porter, CEO de Telenet : « La réalité virtuelle est en pleine expansion et représente l’avenir du divertissement immersif. Une présence à Bruxelles était un must pour nous et nous avons pris le temps nécessaire pour trouver l’endroit idéal. Avec ce projet, nous voulons montrer aux Bruxellois qu’en plus d’être un opérateur de télécommunications, nous sommes aussi une entreprise qui investit dans des projets innovants ayant une valeur ajoutée pour Bruxelles. » Info : www.theparkplayground.be Nouveau CEO pour le Groupe Touring Le Touring Club Royal de Belgique a annoncé la nomination de Bruno de Thibault de Boesinghe, jusqu’alors Directeur Général, au poste de CEO du Groupe Touring, la plus grande organisation de mobilité en Belgique, qui fête par ailleurs ses 125 ans cette année. Il reprend le flambeau de Thierry Willemarck, qui a exercé ces responsabilités pendant 19 ans. Ce dernier, qui fut aussi président de Beci, de 2013 à 2017, devient à présent Vice-Président du Touring Club Royal de Belgique et continuera à exercer son mandat à la Fédération Internationale de l’Automobile comme Président délégué à la Mobilité Automobile et au Tourisme. Âgé de 53 ans et père de trois enfants, Bruno de Thibault a rejoint Touring en 2001 en tant que Marketing Manager. Après 18 mois, il devient membre du comité de direction et assume de nouvelles responsabilités afin de devenir COO en 2009 et Directeur Général en 2013. Bruno de Thibault avait démarré sa carrière au Reader’s Digest, puis B. de Thibault T. Willemarck chez CB Direct, filiale de l’assureur hollandais Achmea, avant de rejoindre PricewaterhouseCoopers. Avec l’ensemble des collaborateurs et le conseil d’administration, il vise le renforcement de Touring comme leader de la mobilité en Belgique avec un focus sur trois priorités : tirer parti des nouvelles technologies, développer une offre axée sur le concept de mobilité en tant que service, et être l’acteur de référence en termes de services pour tous les véhicules électriques. Info : www.touring.be Daoust Top Employer 2020 Daoust, l’un des plus gros employeurs en Région de Bruxelles-Capitale, a eu le grand plaisir de recevoir la certification de « Top Employer » lors de la cérémonie officielle du Top Employers Institute. Créé il y a plus de 25 ans, ce dernier est l’organisme de certification © BELGAIMAGE D.R.

News international qui reconnaît l’excellence des pratiques RH mises en place pour les salariés en entreprise. À travers une analyse approfondie, ses experts évaluent notamment la culture d’entreprise, la gestion des talents, les avantages et la rémunération, les formations et la gestion de la performance… « La certification Top Employer récompense surtout la culture d’entreprise unique de Daoust, symbolisée par les chartes ‘Welcome to the Family!’, qui met un accent particulier sur les valeurs familiales, humaines et sociétales, et ‘We Love Solutions!’ axée sur l’innovation, la qualité et la flexibilité. Cette dernière s’exprime à travers la certification ISO 9001, l’écosystème de Qualité Daoust, la Daoust University en charge de la formation, et les différents softwares développés en interne », explique La nouvelle version de DigiChambers mise en service Après plus de deux ans de préparation intensive, la nouvelle version de DigiChambers a enfin été mise en ligne. Cette plateforme permet aux entreprises d’accéder à leur chambre de commerce en ligne afin de soumettre une demande de certificats d'origine, que celles-ci délivrent au nom du SPF Economie. Giles Daoust (à gauche) et Benjamin Sandron, respectivement CEO et directeur RH de Daoust. Giles Daoust, CEO de l’entreprise. Daoust a obtenu ces dernières années différentes certifications témoignant de ses efforts constants en termes de qualité. Info : www.daoust.be Beer Mania exportera des bières belges au Japon La société bruxelloise Beer Mania, qui produit des bières artisanales et distribue plus de 400 références, a conclu un accord de partenariat avec son homologue japonaise Highbury pour exporter des bières belges au Japon. Un accord négocié grâce au soutien du réseau Entreprise Europe Network (EEN), qui appuie l’internationalisation des PME européennes et dont Beci est le point de contact à Bruxelles. Michaël Eftekhari, le gérant de Beer Mania, s’était adressé à EEN pour l’aider à prospecter le marché japonais. Sur place, ce travail a été effectué par le partenaire local d’EEN, EU-Japan Centre for Industrial Cooperation, qui a identifié la société japonaise Highbury-The Home Of Beer comme un partenaire potentiel. En décembre 2019, Michaël Eftekhari s’est rendu personnellement au Japon pour une rencontre avec Highbury, organisée par le Centre EU-Japan. Une courte négociation a suffi aux deux partenaires pour trouver un accord, et la première commande de bières belges a été passée début 2020. « Je suis ravi d’avoir réussi à prendre pied sur le marché japonais, qui est déjà saturé », se réjouit M. Eftekhari. « La prochaine étape sera d’ouvrir une filiale Beer Mania au Japon. Je suis sûr que 2020 sera une grande année ! » Beer Mania espère améliorer son positionnement sur le marché local, développer ses parts de marché, et peut-être créer un nouvel emploi. Info : https://beermania.be ; www.brusselsnetwork.be Indiquant où les marchandises ont été produites, fabriquées ou traitées, les certificats d’origine sont demandés par les autorités douanières en cas d’exportation, par exemple vers la Russie, la Turquie ou encore les pays du Golfe. Dans une économie mondialisée où les chaînes de production s'étendent sur plusieurs pays, déterminer l'origine exacte d'un produit n'est pas toujours facile. Cependant, les chambres de commerce connaissent le processus de production des entreprises, ce qui les met en bonne position pour vérifier cette origine. C'est pourquoi, dans la plupart des pays, le gouvernement leur a confié cette mission. En Belgique, les chambres délivrent plus de 400.000 certificats par an. La numérisation présente de nombreux avantages : elle permet d’éviter les erreurs et de traiter les demandes plus rapidement, ce qui permet d’économiser de l’argent. La première version de DigiChambers date de 2009. À l'époque, les chambres belges étaient pionnières dans la digitalisation, avec le soutien du SPF Economie et la reconnaissance de la Chambre de Commerce Internationale (ICC). Bruxelles Métropole - mars 2020 ❙ 7

News DigiChambers a toujours réussi à maintenir sa position de leader en ajoutant constamment de nouvelles fonctionnalités et en s'intégrant aux systèmes ERP des entreprises. « Cependant, il n'est pas possible de modifier indéfiniment une application existante, c'est pourquoi le moment était venu de modifier de fond en comble DigiChambers. Nous y avons consacré le temps nécessaire, discutant avec toutes les parties concernées et guidés par Deloitte pour déterminer les exigences de DigiChambers 2.0 et le choix du développeur », déclare Wouter Van Gulck, directeur général de Belgian Chambers. Info : www.digichambers.be Digita et CitizenLab remportent deux Innovative Starters Awards Digita et CitizenLab, deux start-up incubées par Start-It@KBC, viennent de remporter deux Brussels Innovative Starters Awards décernés chaque année par Innoviris (l'Institut bruxellois « Au sein d’un tel réseau, chacun disposera d'un coffre-fort virtuel avec un ensemble uniforme de données, même si celles-ci sont en fait stockées auprès de différentes entreprises. Grâce à quoi on pourra les récupérer sans difficulté, gérer leur accès et les tenir à jour », affirme l'un des fondateurs de Digita, Tom Haegemans, également professeur de gestion informatique à la KU Leuven. Le montant gagné sera utilisé pour le développement de produits permettant aux entreprises de créer ce réseau mondial de données à caractère personnel. CitizenLab, de son côté, continue à développer sa plateforme de participation citoyenne permettant aux villes et gouvernements de développer la démocratie numérique via des outils de consultation des citoyens en ligne. « Le projet de CitizenLab permettra de plus aisément prendre en compte les avis des citoyens, enjeu important en termes de démocratie participative. Ce projet, de haute qualité technologique, a donc également séduit le jury en raison de son haut potentiel d’impact social Accor retirera tout plastique jetable de ses hôtels d'ici deux ans Accor annonce son engagement à devenir le premier groupe hôtelier au monde à rejoindre l'initiative mondiale sur le plastique et le tourisme lancée par les Nations Unies. Par cette action, le groupe hôtelier s’engage à éliminer tout article en plastique jetable destiné à ses clients avant fin 2022, visant ainsi à réduire l'impact mondial de la pollution plastique sur l'environnement. Cette initiative marque une étape importante pour l'industrie hôtelière mondiale ainsi que pour le groupe qui est actif dans le développement durable depuis 25 ans, notamment avec son programme « Planet 21 ». En plus de la promesse précédente de retirer toutes les pailles en Les fondateurs de la startup Digita. de la recherche et de l'innovation). Toutes deux se sont vu ainsi octroyer un montant de 500 000 euros pour poursuivre leurs développements. Mais qu’ont-elles de si innovant ? Digita, d’une part, travaille notamment en collaboration avec Tim Berners-Lee, l'un des inventeurs du World Wide Web, à la mise en œuvre d’un web mondial de données à caractère personnel. Et ceux de CitizenLab. et de son adéquation avec les priorités régionales en matière de soutien à la prise de décision participative et inclusive », explique Damien Littré, conseiller Innoviris. Le prix sera consacré à la mise en œuvre du plan stratégique de CitizenLab. Info : www.startit.be ; www.digita.ai ; www.citizenlab.co 8 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2020 plastique, agitateurs et cotons-tiges des hôtels, le groupe retirera tous les articles de toilette et les tasses en plastique ainsi que les autres articles en plastique jetables proposés dans les chambres d'hôtel, les salles de réunion, les restaurants et les zones de loisirs d'ici la fin de 2022. Des alternatives durables et pertinentes seront introduites pour chaque produit spécifique afin d'arriver à la meilleure solution par hôtel. Info : www.all.accor.com

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Esprits d'entrepreneurs « Rendre plus fortes les personnes qui m’entourent » Salvatore Curaba Fondateur d’Easi et président de la RAAL La Louvière Quel a été votre premier job rémunéré, hors job d’étudiant ? Joueur de foot, en division 2 à La Louvière. À 18 ans, j’ai commencé à gagner un peu d’argent avec le foot. Je n’avais pas de contrat, j’étais jeune, je gagnais très peu. Quel a été le ‘defining moment’ de votre vie professionnelle ? Il y en a trois : à 25 ans, lorsque je refuse un contrat professionnel de joueur de foot, alors que j’ai toujours rêvé de le devenir. À la place, je travaille comme vendeur chez IBS, je gravis les échelons jusqu’à la possibilité de devenir directeur du site de Bruxelles et là, je refuse. Comme en football, je renonce au Graal. À 35 ans, je décide de créer Easi, ma propre boîte. À 55 ans, je choisis de faire un pas de côté, je donne toute l’autonomie à mes directeurs et à mes deux CEO. Aujourd’hui, je n’interviens plus. Je suis encore l’actionnaire majoritaire, mais dans quelques mois je ne le serai plus. Votre plus belle réussite ? La première chose qui me vient en tête, c’est ma famille. Pour moi, c’est toujours le prochain projet qui compte. Il ne faut pas être trop contemplatif, il faut toujours regarder vers l’avenir. Votre plus gros échec ? J’ai une mémoire qui gomme. Il y a eu beaucoup de problèmes, mais des échecs non. Et puis, c’est juste génial d’avoir des problèmes. Quand on est dans une période difficile, il faut savoir savourer ce moment de stress et d’angoisse : gagner un match quand c’est très difficile, c’est quand même mieux que de gagner facilement. Quel est votre super pouvoir ? Rendre les personnes qui m’entourent plus fortes, heureuses, meilleures. J’ai la capacité à fédérer autour de moi. J’ai la chance de pouvoir développer le potentiel des autres. Pourtant, je ne suis aucune formation, je ne lis pas, je ne fais pas appel à des consultants externes. Nous sommes la normalité. Nous restons nous-mêmes et humains. Quel est votre plus grand défaut ? L’impatience : j’ai envie que tout aille vite et je peux être très dur et exigeant. L’élément clé du succès de votre entreprise ? La volonté de toujours faire mieux. On est obnubilés par l’excellence. Depuis cinq ans, Easi est sacré « best workplace ». Pourtant, ce n’est pas un objectif. On le fait parce que ça Sous la direction de Giles Daoust Bruxelles Métropole - mars 2020 ❙ 11 fait partie de notre nature. La clé ? Fédérer beaucoup de personnes cet objectif. Si ça fonctionne, c’est aussi parce qu’on est dans le partage : les salaires sont très intéressants et les employés sont actionnaires de la société. Les patrons qui pensent qu’ils doivent rester les seuls actionnaires parce qu’ils ont pris des risques n’ont rien compris. Quel est votre plus grand challenge ? C’est plutôt un rêve : amener La Louvière en division professionnelle et pourquoi pas, devenir champion de Belgique de football. Votre livre préféré ? Druss la Légende, de David Gemmel. Je ne parviens à lire que des livres de fantasy parce que ce qui m’inspire, ce sont les héros. Ils font preuve de courage, d’honneur et ont le sens du sacrifice. Le sacrifice de soi pour quelque chose de plus grand. Votre film préféré ? Je dirais le film Gladiator de Ridley Scott. Je regarde beaucoup la télévision, j’ai besoin de me détendre et de me changer les idées. Quelles sont vos sources d’inspiration ? Les autres. Même si je suis conscient que je prends de la place, je suis toujours à l’écoute des gens qui m’entourent, des idées, et je ne pars pas du principe que je sais mieux que les autres. Si vous n’aviez pas fait ce que vous avez réalisé, quel job auriez-vous souhaité exercer ? On s’en fout ! De toute façon, je sais que j’aurai réussi. Peu importe ce qu’on a à faire, il faut toujours tendre vers l’excellence. ● Elisa Brevet Envie de lire le livre préféré de Salvatore Curaba ? Nous vous offrons 10 exemplaires de Druss la Légende. Remplissez le formulaire sur www.daoust.be/fr/livre

Idées Thibauld Jongen : « L’économie, la surveillance des frontières, l’écologie, passent aussi par le spatial » Thibauld Jongen dirige la Sabca, l’un des principaux acteurs de l’industrie aéronautique belge, associé à des programmes tels qu’Airbus ou Ariane. L’entreprise, qui va fêter son centenaire, est l’un des rares acteurs industriels à Bruxelles. De la formation et de la durabilité et jusqu’au tourisme spatial, il évoque avec nous les défis de son entreprise et de son secteur. Aujourd'hui, l'un des challenges majeurs de l'industrie aérospatiale est de combiner la pression écologique, sociale, politique, ainsi que la hausse des coûts et la main d'œuvre. Comment cela se passe ? La Sabca a plusieurs défis. L'un d'eux nous a déjà occupés durant trois ans, puisqu'il s'agissait de la transformation digitale afin de s'adapter à un monde globalisé. Une évolution qui nous a permis de redevenir une entreprise robuste, profitable, compétitive. D'autres défis sont devant nous. Il faut trouver de nouveaux programmes pour remplacer ceux qui s'éteignent lentement, comme l'A380, dont la production a été stoppée, ou Ariane 5. Un autre défi est notre position en zone urbaine où les coûts salariaux sont majeurs. Il faut pouvoir diminuer ces coûts en mettant la valeur ajoutée là où elle fait sens. C'est la raison pour laquelle nous avons maintenant une filiale au Maroc pour les produits d'assemblage, où la partie main d'œuvre est assez importante. Avec cette nouvelle filiale, l'idée est d'entamer un cercle vertueux afin de rester compétitifs et de ramener du travail à haute valeur ajoutée à Bruxelles et dans nos autres filiales belges. Être l'une des rares entreprises industrielles établies en Région bruxelloise, cela représente des défis. Selon vous, est-ce qu'il est encore possible de concilier ville et industrie ? Oui, absolument. Je pense que l'industrie est essentielle dans une société. Si demain nous n'avons que des services, 12 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2020 nous allons acheter nos produits à l'étranger, au prix fort. Il faut maintenir des emplois à caractère industriel en Belgique et dans un milieu urbain. Cela permet d'appartenir à un écosystème global et d'offrir des opportunités à des ingénieurs, à du personnel qualifié, sans devoir se délocaliser hors de la ville. L'un des avantages à être en milieu urbain est de pouvoir bénéficier de la disponibilité de travailleurs formés dans la région. Nous pouvons aussi compter sur le soutien de la Région bruxelloise en termes de recherche et développement, d'innovation mais aussi de formation. Parlons d'environnement. Quelles sont les initiatives concrètes pour réduire l'impact carbone des avions ? La Sabca a déjà mis en place certaines bonnes pratiques. Nous avons l'un des plus grands parcs de panneaux solaires à Bruxelles, qui génère l'équivalent de l'électricité de 300 ménages par an. Les luminaires ont été remplacés par des LED, nous réduisons notre consommation de chauffage, etc. Les initiatives au niveau de l'aéronautique sont bien sûr de réduire la consommation de fuel dans toute la chaîne d'approvisionnement. Pas uniquement quand l'avion vole mais également en amont lors de la fabrication, du transport, etc. Je pense que l'industrie aéronautique est l'une des plus conscientes des défis et qui a fait le plus de progrès depuis ces dix dernières années. Pour revenir sur les options stratégiques de la Sabca, vous avez développé un programme de drones. Que pouvez-vous nous en dire ? Il s'agit d'un business unique que l'on a créé comme étant l'extension naturelle de toutes les compétences que la Sabca a accumulées depuis cent ans. En voulant trouver des

Idées nouveaux relais de croissance, nous nous sommes tournés vers les clients industriels, les producteurs, transporteurs d'énergie, les fabricants de parcs éoliens offshore qui sentent que le drone peut les aider. Nous apportons des solutions intégrées pour des missions critiques où la sécurité est importante, comme le transport d'organes entre hôpitaux en milieu urbain, ou encore l'inspection d'éoliennes en mer. La Sabca veut une solution globale pour ses opérateurs industriels qui ne sont pas familiers avec l'aéronautique. Quels sont les défis 2020 et court terme pour la Sabca ? Le premier est bien sûr de continuer à se développer pour être un fleuron de l'industrie belge, robuste, profitable et compétitif. Nous avons la chance d'avoir, sous une même coupe, une palette de métiers très larges, ce qui nous rend Je pense que l’industrie est essentielle dans une société. Je plaide pour conserver des emplois à haut caractère industriel en Europe, en Belgique et dans des milieux urbains. regard portez-vous sur la conquête spatiale aujourd'hui ? C'est fascinant, passionnant et cela fait rêver beaucoup de monde, mais c'est aussi un des moteurs de développements technologiques. Je pense que le tourisme spatial va rester très anecdotique, bien que le futur à court terme de beaucoup de pays passera par le spatial. Il est essentiel que l'Europe garde un accès autonome à l'espace, parce que le développement économique de l'Europe de demain passera par le digital, donc des satellites, donc des lanceurs pour les mettre en orbite. La surveillance des frontières, l'écologie, passent aussi par le spatial. L'Europe a d'ailleurs augmenté le budget alloué au secteur aéronautique. Les politiques sont conscients qu'il est essentiel de garder un accès souverain à l'espace. ● Emmanuel Robert et Vinciane Pigarella Un entretien à écouter intégralement dans le podcast Métropole : www.beci.be/podcast. La Sabca rachetée par la SFPI et Sabena Aerospace. uniques. Le deuxième défi, que j'ai déjà évoqué, est de remplacer la gamme de programmes qui s'éteignent. Un autre point important cette année est la célébration du centenaire de la Sabca. 2020 sera émaillée d'événements, avec bien sûr une célébration le 16 décembre, à la date anniversaire. Le troisième défi est de trouver un nouvel actionnaire pour remettre de l'énergie, des ressources et intensifier le déploiement de Sabca, suite au départ du groupe Dassault (ndlr : c'est chose faite avec le duo formé par le holding public fédéral SFPI et Sabena Aerospace, voir encadré). 2030, le pilotage automatique, c'est possible ? 2030, c'est un peu court. Comme pour la voiture électrique, c'est surtout une question d'acceptation sociétale. La technologie est là, disponible. Il faut être sûr que tous les aspects sociétaux, juridiques, assurances, responsabilités soient couverts. Avant d'arriver au cockpit sans pilote, le prochain horizon est le ‘single pilot cockpit’. La Sabca a un pied dedans avec nos drones, dont l'une des caractéristiques est d'offrir des solutions totalement autonomes. Dernière question : on a parlé d'Ariane 5, des fusées, on parle de tourisme spatial. Quel Notre entretien avec Thibauld Jongen a été réalisé peu avant l’annonce de la reprise de la Sabca, début février, par la Société Fédérale de Participations et Investissements (SFPI) et Sabena Aerospace. La Sabca, jusqu’alors majoritairement détenue par le groupe Dassault, redevient ainsi entièrement belge. « La Sabca revient de loin », a déclaré Thibauld Jongen, « après avoir traversé certaines années difficiles, voire inquiétantes. Elle avait besoin d'un nouveau souffle après trois ans de transformation ». Un nouveau souffle que doivent donc lui apporter la SFPI, bras financier de l’État belge, et surtout Sabena Aerospace. « Un actionnaire belge et industriel qui s'inscrit pleinement dans la stratégie et la vision de la Sabca », se félicite M. Jongen. Grâce à lui, « la Sabca a un nouveau moteur pour un nouveau siècle ». La Sabca, qui emploie environ un millier de personnes à Haren, Gosselies, Lummen, ainsi qu’au Maroc, a réalisé en 2019 un chiffre d'affaires avoisinant les 200 millions d'euros, contre 55 millions d’euros et 400 collaborateurs pour Sabena Aerospace. Bruxelles Métropole - mars 2020 ❙ 13

Idées Pour ou contre la voiture à hydrogène ? Le dernier Salon de l'Auto a remis les voitures à hydrogène sous le feu des projecteurs. Ce qui a rouvert le débat entre chauds partisans et adversaires farouches de ce type de carburant. Jonas Cautaerts, Business Development chez Dats24 Damien Ernst, professeur à l'Université de Liège et spécialiste de l'énergie L'hydrogène contribue à une mobilité durable efficace. En Allemagne, l'hydrogène est d'ailleurs déjà considéré comme le combustible d'avenir. En ce qui concerne la Belgique, nous sommes d'avis, au sein du groupe Colruyt, que l'hydrogène est bien un carburant qui doit faire partie de notre mix de solutions. D'une part parce que c'est un carburant qui peut être produit à partir de sources renouvelables. D'autre part, parce qu'avec l'hydrogène, le plein peut être fait très rapidement et donne au conducteur une autonomie suffisante en un laps de temps très court. Par ailleurs, les points de distribution sont en plein développement au sein de notre groupe. Dans notre station Dats24 de Hal, nous distribuons déjà tout l'éventail des carburants conventionnels et verts, comme le CNG ou l'hydrogène, ce dernier carburant étant produit grâce à l'électricité générée par nos éoliennes. Nous n'allons pas nous arrêter là : une deuxième station Dats24 distribuera de l'hydrogène dès le mois de novembre à Haasrode, le long de l'autoroute A2. Et une troisième ouverture est prévue en mars 2021 à Wilrijk, dans la région d'Anvers. D'autres projets sont également envisagés dans les régions de Liège et de Gand. J'ajoute que ce carburant est idéal pour le transport de lourdes charges. Il est d'ailleurs déjà utilisé par les poids lourds du groupe. L'hydrogène utilisé pour la voiture n'a aucun avenir pour une raison importante : pour une unité d'énergie consommée avec une voiture alimentée à l'hydrogène, qu'il s'agisse d'un véhicule équipé d'un moteur à explosion (l'hydrogène agit directement en explosant dans le moteur) ou d'une pile à combustible (l'hydrogène est ici utilisé par une pile à combustible qui transforme l'hydrogène en courant électrique), vous allez parcourir deux à trois fois moins de kilomètres qu'avec la même unité d'énergie dans une voiture électrique dotée de batteries rechargeables. Souvent, les partisans soulignent qu'un plein d'hydrogène se fait très rapidement. Sans doute... Encore faut-il trouver une pompe qui distribue ce type de carburant. À l'exception des pompes utilisées à Hal par le groupe Colruyt et de la pompe située à Evere, près du siège de Toyota, je n'en vois pas. Au contraire, l'électricité est présente partout. Pour recharger une voiture électrique, une simple prise peut parfaitement faire l'affaire. J'ajoute que les entreprises sont de plus en plus nombreuses à faire installer des bornes, ce qui permet une mise en charge automatique dès que le véhicule est stationné devant le bureau. Ce scénario n'est évidemment pas possible avec l'hydrogène. Enfin, je dirais que, grâce à la production en masse et aux innovations, on peut observer que le prix des batteries a fondu de façon très significative ces dernières années. De 250 dollars par kWh, nous allons passer à 100 dollars, ce qui est loin d'être le cas pour l'hydrogène, qui coûte cher. ● Johan Debière 14 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2020 © belgaimage

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Idées 5G : la volonté d’un ministre La 5G propose une transmission de données à très haut débit, qui doit permettre notamment des pilotages d’objets ou de systèmes en temps réel. L’Europe prône son adoption et Bruxelles est attendue comme ville pilote. Un débat sur les normes régionales d’émissions d’ondes, leur nocivité, l’implantation des antennes et la fiscalité freine le projet. Bernard Clerfayt, nouveau Ministre de la transition numérique, prend la main, avec la ferme intention de ne pas laisser Bruxelles rater cette occasion. La 5G fait débat, avec des opposants qui invoquent une technologie non-nécessaire et risquée d’une part ; des partisans qui mettent en avant un potentiel économique considérable d’autre part. Vous êtes personnellement favorable à une implantation rapide ; quels sont vos arguments ? Bernard Clerfayt : Certaines choses et pratiques de notre quotidien nous sont tellement familières qu’elles nous paraissent avoir toujours été. Le premier réseau GSM chez nous a pourtant moins de 26 ans et les premiers smartphones grand public datent de 2007, avec une 3G qui permet enfin de voir son interlocuteur, d’accéder à internet, etc. Tout cela aussi a été décrié en son temps mais n’est pourtant plus dans nos mémoires, tant il nous semble naturel – et surtout nécessaire, qui en disconviendrait aujourd’hui ? – de communiquer via ces systèmes. La 4G couvre les besoins actuels mais montre ses limites lorsqu’il s’agit de répondre à la demande exponentielle de transfert de données – notablement de la part du grand public – et lorsqu’il s’agit de développer des services qui exigent des transferts massifs et ultra-rapides. La 5G est l’étape technologique qui permet cela. Quant à l’attrait économique de cette technologie, c’est évidemment une excellente chose et un objectif déclaré qui ne doit pas être un facteur de suspicion a priori de la part de ses opposants : qu’il y ait des marchés nouveaux qui s’ouvrent à cette occasion, c’est évident et bienvenu ! La 5G est un saut technologique majeur, qui offre les conditions d’un renouvellement de notre développement économique. Une 16 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2020 croissance économique naturelle repose sur la variabilité du facteur travail, que ce soit en termes de nombre de travailleurs ou de productivité, cette dernière étant possible grâce au progrès technique ; et c’est ce que la 5G va d’abord permettre. Elle rendra ensuite possibles des innovations ultérieures comme, par exemple, le développement massif de ce qui sera notre quotidien de demain : l’intelligence artificielle, le développement de techniques d’impression/production 3D, le déploiement de capteurs multiples pour gérer plus efficacement divers aspects de notre vie tels que l’utilisation d’énergie, le trafic, etc. Voyons ce que font et autorisent déjà d’autres villes et pays, et gardons à l’esprit que si Bruxelles ne saisit pas l’opportunité d’être la première ville 5G du pays, d’autres la saisiront et cela déclassera significativement notre Région. Minimise-t-on l’enjeu santé pour des raisons économiques ? C’est inexact. Il va de soi qu’on n’entend pas déployer à grande échelle une menace sanitaire ! La question de la santé n’est pas tranchée mais, puisqu’on en est à l’étude des risques, on ne peut pas dire non plus, a priori, que l’exposition à ces champs électromagnétiques sera nocive. Cela a été dit pour

Idées les technologies précédentes et cela s’est avéré inexact. Dans le cas de la 5G, on parle d’autres fréquences mais, précisément, celles-ci sont moins pénétrantes. C’est d’ailleurs pour cela qu’il faudra déployer plus d’antennes : de nombreux obstacles arrêtent en effet ces ondes. Bien sûr, les antennes 5G émettront davantage en faisceau et donc de façon plus concentrée, mais en revanche, l’émission globale et permanente des antennes 4G baissera. Il faudra donc, sans doute, mesurer, évaluer et comparer des expositions globales au niveau de la Région. Il faudra aussi distinguer entre effet physiologique, comme un micro-réchauffement passager de la peau, et un effet sanitaire néfaste. Bref, ça demande des études et des évaluations. Mais cela ne justifie pas non plus que l’on soit excessivement restrictif d’emblée. Voyons Le marché commun du charbon et de l’acier, ça date un peu ! Ce qui fait tourner l’économie aujourd’hui, ce n’est plus la fabrication industrielle de biens matériels. L’essentiel, ce sont les services, dont l’échange de données. aussi ce que font et autorisent déjà d’autres villes et pays, et gardons à l’esprit que si Bruxelles ne saisit pas l’opportunité d’être la première ville 5G du pays, d’autres la saisiront et cela déclassera significativement notre Région. Les antennes plus nombreuses consommeront aussi par unité plus d‘énergie, ce qui est peu en phase avec la question environnementale. Oui, mais l’innovation est aussi un enjeu de la production d’énergie et je suis confiant en des changements rapides dans ce domaine aussi. D’autant plus que la Région a l’objectif d’être neutre en carbone d’ici 2050. Enfin, des applications 5G pourront conduire à des économies d’énergie : imprimer localement en 3D quelque chose qui aurait dû être transporté, décongestionner le trafic, piloter sa domotique, envoyer un fichier, faire une consultation médicale à distance... Un fournisseur de matériel 5G pourrait avoir la mainmise sur l’activité de vastes territoires, dit-on : quid de la sécurité ? Se mettre à la merci d’opérateurs n’est pas lié à la 5G : Facebook se fait déjà beaucoup d’argent grâce aux données qu’il soutire à l’insu de tous. La différence est dans la taille, pas dans la nature. La question n’est pas liée au fait de passer de la 4G à la 5G, car ce risque existe déjà ainsi que les réponses que l’on développe sans cesse pour contrôler et protéger les données ; cela n’ouvre donc pas de nouvelles questions. Ceci dit, si on achète une technologie, à nous de mettre nos conditions de sécurité et de contrôle. On parle beaucoup de Huawei que l’on suspecte, en tant qu’entreprise d’État, d’être un cheval de Troie. Mais ne soyons pas dupes, ce serait la même chose si la technologie était américaine ou coréenne... Si les Chinois ont une technologie performante, pourquoi les exclure ? Il suffit de poser des conditions préalables claires. Les pays alentour sont en concurrence forcenée pour être les premiers à exploiter la 5G. Cela ne pose-t-il pas question lorsqu’il s’agit de communication, qui est par essence sans frontière, a fortiori dans un espace européen ? Évidemment ! En fait, c’est à un niveau européen que toute la problématique aurait dû être traitée, y inclus l’octroi de licences et la mise en concurrence des opérateurs. Le marché commun du charbon et de l’acier, ça date un peu ! Ce qui fait tourner l’économie aujourd’hui, ce n’est plus la fabrication industrielle de biens matériels : produire une tasse, une table, des voitures... ce n’est plus que 15 % de l’économie. L’essentiel, ce sont les services, dont l’échange de données en tant que tel ou dont il est une composante essentielle. Mais l’Europe est ataviquement divisée en marchés nationaux et chacun voit dans la 5G un enjeu stratégique à disputer, alors qu’il s’agit d’un booster européen. De cet état d’esprit résulte aussi le fait, par exemple, qu’il n’y ait pas aujourd’hui de géant des télécoms en Europe, avec pour conséquence qu’on doit acheter la technologie ailleurs et qu’on négocie la 5G chacun dans son coin... Quand verra-t-on la 5G à Bruxelles ? Je déposerai prochainement une note de stratégie au gouvernement pour reprendre la coordination du dossier avec l’objectif d’accélérer les choses et de faire de Bruxelles la première ville qui lance le projet. Comme j’ai la tutelle sur les communes, cela facilitera ma tâche, notamment en ce qui concerne les réglementations urbanistiques (harmonisation des normes, accélération des délais d’octroi pour le placement d’antennes...), et la fiscalité applicable. À ce sujet, les opérateurs souhaitent bien sûr une non-taxation, mais il n’y a pas de raison que cette activité, qui sera rentable, ne contribue pas au financement des services publics ; la discussion portera sur la cohérence voire l’harmonisation des taxes communales. Dès qu’il y aura un gouvernement, le fédéral s’attaquera, je crois, rapidement à l’octroi de licences (car cela rapportera de l’argent...), puis les choses peuvent aller vite. ● Didier Dekeyser Bruxelles Métropole - mars 2020 ❙ 17

Idées La pension minimale à 1.500 euros ? Oui, mais… La problématique des pensions est au cœur de tous les débats. D’après une enquête réalisée pour la compagnie d’assurances vie NN, 38 % des Belges craignent de se trouver désargentés une fois partis à la retraite. Lors des dernières élections, une proposition de pension minimale à 1.500 euros bruts à l’horizon 2024 pour une carrière complète avait donc été mise au programme de nombreux partis. Mais cela suffira-t-il ? davantage sur les montants en vigueur dans les autres pays et cela nous semble être un montant minimum plus que nécessaire. » «C es cinq dernières années, beaucoup de choses ont été réalisées en matière de pension minimum », commence Daniel Bacquelaine, ministre des Pensions. « C’est la première fois que nous augmentons autant le montant des pensions en une seule législature. » En effet, entre 2014 et 2019, la pension minimale des salariés après 45 années de carrière a augmenté de 143 euros1 par mois et celle des indépendants de 205 euros, permettant ainsi d’arriver à un montant égal sans distinction de statut. « Concrètement, cela veut dire que, si on réalise une augmentation similaire durant la prochaine législature, on arriverait déjà à un montant mensuel de 1.427 euros. » « Il faut savoir que, rien qu’avec l’indexation, on va naturellement arriver en 2024 aux alentours d’un montant mensuel de 1.370 euros », ajoute François De Smet, député fédéral et président de Défi. « Concevoir un effort de 130 euros à l’horizon 2024 nous semble donc tout à fait réaliste. Cela permettrait à la Belgique de s’aligner Une mesure positive mais pas suffisante Tous deux estiment indispensable qu’une personne ayant travaillé pendant 45 ans perçoive une pension digne et compatible avec un standard de vie correct. Mais si cette mesure est favorable, elle ne suffit pas à garantir l’avenir des travailleurs qui partiront à la pension dans les années à venir. « L’objectif d’une pension minimale de 1.500 euros est une avancée, mais il n’est pas pour autant suffisant à mes yeux », explique Daniel Bacquelaine. Cette mesure ne concerne en effet que les travailleurs ayant presté une carrière complète, ce qui n’est pas le cas de tous. « De nombreuses personnes, et en particulier des femmes, ont travaillé de manière régulière et importante, sans atteindre 45 ans de carrière. Elles méritent, elles aussi, une pension convenable. » Aujourd’hui, seuls entrent dans le système de la pension minimum les personnes qui ont travaillé 30 ans. Mais ces 30 ans englobent des périodes assimilées au travail, ce qui entraîne des injustices assez flagrantes. Ainsi, quelqu’un qui a travaillé 20 ans et chômé 10 ans a droit à la pension minimale tandis qu’une autre personne ayant travaillé effectivement 29 ans en est exclue. Pour le ministre des Pensions, élargir l’accès à la pension minimum aux personnes ayant travaillé effectivement durant 20 ans est donc indispensable. « Cela permettrait de revaloriser toute une série de très petites pensions inférieures à 700 euros qui ne sont pas compatibles avec le coût de la vie », assure-t-il. 1 Tous les montants cités dans cet article s’entendent bruts. 18 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2020 © Getty

Idées À côté de cela, François De Smet estime qu’il est aussi possible de travailler en amont à la problématique des pensions, notamment en se penchant sur la question de l’égalité homme-femme. « C’est un fait, parmi les travailleurs n’ayant pas une carrière complète, on retrouve plus de femmes que d’hommes. Tout simplement parce qu’elles ont, à un moment donné, mis leur carrière entre parenthèses pour s’occuper des enfants, de la maison, etc. Des mécanismes pour rétablir l’égalité homme-femme, tels que la mise en place d’un congé de paternité de 15 semaines obligatoire, pourraient jouer un rôle positif. Il faut avoir une approche plus large et plus réfléchie de la problématique de la pension. » Un effort financier à coupler avec une réforme fiscale Dans ce projet, la question du coût se pose évidemment. Et François De Smet d’expliquer : « Si l’on devait aujourd’hui indexer toutes les pensions minimales à 1.500 euros, cela coûterait au gouvernement pas moins de 3,2 milliards d’euros. Mais si on reporte cela à 2024, et avec les effets d’indexation, on arrive à un effort financier de 1,1 milliard d’euros, ce qui nous paraît jouable ». Naturellement, il faudra aller chercher cet argent quelque part pour le parti Défi, cette réforme devra donc aller de pair avec une réforme fiscale réelle. Pour le député, elle s’articulerait autour de trois axes : d’abord, une suppression progressive de certains avantages extra-salariaux et notamment les voitures de société. Ensuite, un allègement de l’impôt sur les personnes physiques où la progressivité L’objectif d’une pension minimale de 1.500 euros est une avancée, mais il n’est pas pour autant suffisant à mes yeux Daniel Bacquelaine, ministre des Pensions de l’impôt serait revue et où le patrimoine (hors maison personnelle) serait mis à contribution. Et enfin par un renforcement de la lutte contre la fraude fiscale et l’évasion de capitaux, une matière qui a été largement désinvestie. « Si l’on veut réussir à financer ce projet de pension, il faut aller chercher l’argent non pas uniquement dans les poches des travailleurs mais aussi dans celles des détenteurs de rentes. Cela permettrait aussi de lutter contre les iniquités fiscales qui sont bien réelles aujourd’hui. » 38 % des Belges inquiets pour leur retraite D’après une enquête réalisée pour la compagnie d’assurances vie NN, 38 % des Belges craignent Avec le papy-boom qui s’annonce, le système de pension va être encore davantage mis sous pression et il va falloir trouver de nouvelles solutions François De Smet, député fédéral et président de Défi de se retrouver désargentés une fois partis à la retraite. Un chiffre qui n’étonne pas Daniel Bacquelaine : « Depuis la réforme des pensions, le sujet mobilise et inquiète de nombreux citoyens. Avec la création de la plateforme MyPension, qui compte déjà 15,6 millions de visiteurs depuis début 2016 (dont 2,7 millions de visiteurs uniques), de nombreuses personnes se rendent compte qu’elles percevront un montant bien moins important que ce qu’elles avaient imaginé. Cette prise de conscience est nécessaire car elle permet à ceux qui le souhaitent de réorienter leur carrière de façon à ce que leur pension soit plus élevée. Je vois aussi cet outil comme un incitant à cotiser dans un système de 2e explique-t-il. voire de 3e pilier pour garantir ses revenus », Pour François De Smet, ce sentiment d’inquiétude n’ira pas en s’améliorant et les gouvernements futurs devront en tenir compte. « Avec le papy-boom qui s’annonce, le système de pension va être encore davantage mis sous pression et il va falloir trouver de nouvelles solutions pour maintenir un système de pensions digne pour tous. La proposition d’une pension minimale de 1.500 euros est positive, mais il ne faut pas en rester là et on doit continuer à travailler sur la problématique des pensions à d’autres niveaux », conclut-il. ● Gaëlle Hoogsteyn Bruxelles Métropole - mars 2020 ❙ 19 © Belga © Belga

Open Source Vers un entrepreneuriat techno-paritaire Et si on plaidait pour un entrepreneuriat technoparitaire ? Voilà un objectif ambitieux qui permettrait selon moi de lutter contre cette double peine : celle des femmes encore beaucoup trop absentes du monde entrepreneurial et celle des femmes sous-représentées dans le secteur des technologies. l’informatique n’a pas toujours été une affaire d’hommes, le secteur s’étant fortement masculinisé à partir des années 80. Quarante ans plus tard, que fait-on ? En Région bruxelloise, si les chiffres du Baromètre de l’entrepreneuriat féminin (2017) sont encourageants, avec une augmentation du nombre d’indépendantes de 16 % en 5 ans, les femmes restent toutefois sous-représentées, ne dépassant toujours pas la barre des 30 % ! Quant à la représentation des femmes dans le domaine des TIC, les chiffres sont édifiants. J’ai participé récemment à une conférence initiée par l’Unesco et l’ONU-Femmes et organisée à Bruxelles par l’ARES (Académie de Recherche et d’Enseignement Supérieur), à l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science. Deux constats sont à l’origine de la thématique retenue pour 2020 : la sous-représentation des femmes dans les domaines du numérique au sens large et l’existence de biais de genre au sein des technologies de l’intelligence artificielle (IA), menant à reconduire de manière implicite les inégalités hommes/femmes. Tout au long de la journée, les différentes oratrices ont pu démontrer – chiffres à l’appui – l’état de la situation. Selon l’Agence du Numérique, « 4,6 % de la population active occupe une fonction informatique : c’est deux fois plus qu’en 2007 ! Mais 82 % de ces fonctions sont occupées par des hommes ! » À plus grande échelle, la Commission européenne indique1 que « les femmes représentent 52 % de la population européenne mais n’occupent que 15 % des emplois liés aux TIC. » Une des raisons tient sans conteste à l’absence d’intérêt des jeunes filles pour la formation dans ce secteur, ce qui est confirmé par Agoria pour la Belgique : « À peine 25% de femmes sont diplômées dans les filières STEM (21e au niveau européen) ». Les conférences et la littérature foisonnent sur le sujet : éminences grises et blogueuses s’accordent sur ces constats, apportant chacune ses pistes de solutions. On nous rappellera au passage, sous le prisme historique et/ou sociologique, que Quand Agoria annonce qu’en 2030, 310.000 personnes vont perdre leur emploi parce que leurs compétences ne seront plus utilisées, il est indispensable aujourd'hui de renforcer et de créer des structures d’accompagnement pour booster la formation aux nouveaux outils du numérique. Les femmes ne peuvent pas louper le coche. Je plaide pour qu’elles se saisissent des opportunités nouvelles que ce nouveau contexte économique va créer pour que, demain, on puisse sinon atteindre, du moins tendre largement vers un entrepreneuriat techno-paritaire ! ● 1 Dans son étude Women in the Digital Age (2018). 20 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2020 Et si on rendait l’entrepreneuriat techno-paritaire ? Avec l’arrivée des nouvelles technologies et l’impact que cela a causé sur nos usages, nos comportements et, de facto, sur les entreprises, il est nécessaire d’adopter une approche globale et transversale. Le développement de l’entrepreneuriat est indissociable du numérique et des nouvelles technologies. En effet, non seulement les femmes doivent acquérir des compétences relationnelles (soft skills) pour développer leur entreprise, mais elles doivent également maîtriser certaines compétences techniques pour augmenter la visibilité en ligne de leur projet, service ou produit. Parmi les solutions régulièrement proposées, la formation continue et professionnelle est, selon moi, une réponse efficace à privilégier. En effet, si tout le monde s’accorde à dire qu’il est temps que les femmes s’engagent à prendre « l’autoroute de l’information », encore faut-il leur apprendre à conduire et à lire les cartes ou encore les panneaux de signalisation. Julie Foulon, CEO, Girleek D.R.

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Enterprise Europe Network Idées L’export passe aussi par l’innovation S’internationaliser est une nécessité dans la plupart des secteurs économiques bruxellois. Le marché belge est trop exigu et la concurrence trop rude pour qu’une entreprise voulant croître à long terme puisse se contenter d’un développement national. En bref, s’internationaliser via une solution innovante et/ou technologique signifie créer une situation « win-win » entre celui qui offre un produit technique et celui qui l’intègre dans son portefeuille. Cette approche est complémentaire à celle, purement commerciale, relative aux accords d'agence et de distribution, pour laquelle l’équipe EEN chez Beci peut vous aider. Comment poursuivre le chemin de l’internationalisation en misant sur la collaboration technologique ou l’innovation collaborative ? En préparant – avec l’aide des experts EEN d’hub.brussels – la participation à des plateformes de rencontre proposées par le réseau EEN, comme Mobile World Congres, Medica, IoT, où vous pourrez présélectionner des rendez-vous avec des clients ou des partenaires potentiels. ● L' équipe d’experts Enterprise Europe Network auprès de hub.brussels est spécialisée dans le support à toute société qui veut se lancer à l’international ou consolider son positionnement à l’étranger par la mise en exergue du côté technologique ou innovant de son produit, service, know-how. Si cela peut paraître abstrait, quelques exemples pourraient inspirer votre approche du développement stratégique à l’international, à mettre en œuvre avec l’aide de l’équipe EEN de hub.brussels : • Vous avez développé un produit ou une technologie que vous souhaitez proposer pour acquisition, sur base non exclusive. Vous offrez de soutenir le transfert de technologie, avec mise à disposition de services supplémentaires d’accompagnement ; • Vous proposez une licence ou cherchez à acheter une licence de produit ; • Votre entreprise a commencé à développer une solution ou un produit innovant et cherche à associer des technologies spécifiques existantes ou des connaissances pour l’aider à poursuivre ce développement ; • Votre organisation a commencé à développer une solution ou un produit innovant et a besoin, pour continuer, d’une technologie encore à développer. Il lui faut donc un partenaire qui possède une expertise technologique. 22 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2020 Un exemple : UpCom Upcom est une entreprise spécialisée dans les technologies de l’information. Entre autres projets, ses équipes ont développé Ageify : une solution utile pour la protection des mineurs, qui permet à des e-commerçants ou fournisseurs de contenus en ligne de vérifier l’âge de leurs utilisateurs. Upcom utilise depuis plusieurs années les services EEN auprès de hub.brussels pour s’exporter. Kostas Flokos, CEO d’Upcom témoigne : « Nous participons régulièrement à des événements de matchmaking organisés par EEN et appelés brokerage events. Cela nous permet de bénéficier de rendez-vous préprogrammés sur des salons majeurs comme le Mobile World Congress. L’objectif est triple : mettre en avant notre savoir-faire et rencontrer des clients ; trouver des partenaires internationaux offrant des technologies complémentaires ; enfin, nouer des partenariats pour participer à des projets collaboratifs de recherche et innovation financés par la Commission Européenne. » Au-delà des brokerage events, Upcom a été sélectionnée pour bénéficier de services de conseil en management de l’innovation financés par la Commission Européenne et fournis par EEN. Selon Kostas Flokos, « Cela nous a donné des outils et des conseils externes pour réfléchir efficacement à notre stratégie d’innovation, à notre structure, nos process ou encore notre culture, l’objectif étant de libérer notre potentiel d’innovation et d’accélérer la croissance. De plus, nous bénéficions du soutien d’un conseiller EEN/hub.brussels qui nous accompagne dans la durée sur les questions d’innovation et d’internationalisation. » © Getty

International Les Émirats, objectif atteint pour Debailleul Lorsqu'il participe avec Beci, en octobre dernier, à une mission économique aux Émirats Arabes Unis (EAU), David Giordano, CEO de la pâtisserie-chocolaterie Debailleul, ne s'attend pas à envoyer sa première commande quelques semaines plus tard. Aujourd'hui, il en est à sa troisième livraison. N ovembre 2018, c'est le grand retour de la pâtisserie-chocolaterie Debailleul à Bruxelles avec l'ouverture d'un nouveau point de vente sur la Grand-Place. David Giordano, son nouveau CEO, pense déjà à la phase suivante : l'expansion internationale. « Nous étions déjà bien implantés au Japon. C’était le moment d'explorer de nouveaux territoires et les Émirats étaient un des objectifs. » À la rentrée 2019, l'opportunité de participer à une mission économique à Dubaï, organisée par Beci, se précise. Le succès sera au rendez-vous. La mission a eu lieu en étroite collaboration avec le réseau Enterprise Europe Network (EEN) dont Beci fait partie. « Ce réseau, lancé en 2008 par la Commission européenne, est actif dans plus de 60 pays. EEN, tout comme Beci, veut aider les TPE et les PME à s'exporter à l'international », précise Sybille Motte, International Trade Advisor chez Beci. « Nous avons accompagné une délégation de dix personnes, provenant de secteurs variés. Nos membres ont pu échanger avec des membres de la chambre de commerce de Dubaï mais également des chambres britannique, italienne, hongroise ou encore grecque, qui étaient du voyage. » Sa réussite, David Giordano la doit en partie à cette mission : « Le planning était chargé et riche de rencontres. Pendant cinq jours il n'y a eu aucun temps mort. La mission se déroulait essentiellement à Dubaï, mais nous avons voyagé dans les émirats d'Abou Dhabi et Ras al Khaïma. L'équipe de Beci cerne très bien les besoins des participants. J'ai pu entrer directement dans ce marché sans devoir réaliser de voyage d'exploration. » Sybille Motte, qui accompagnait la mission sur place, rappelle que la réussite d'une participation à un tel événement dépend surtout de la proactivité du participant. David Giordano l'a bien compris : « C'est à nous à créer des liens, de nouer des contacts. Beci ou l'Awex (également présente sur place, ndlr) sont d'excellents facilitateurs, qui nous ouvrent des portes, mais après, c'est à nous de créer le lien. » « Mieux que je ne l’aurais imaginé » L'homme profite du voyage pour réactiver d'anciens contacts. Une initiative qui porte ses fruits, puisque l'un d'entre eux est devenu son premier client émirati. « C'est une synchronicité qui s'est faite naturellement. Aujourd'hui, nos produits sont distribués au Forever Rose Café, un salon de thé de très haute gamme à Abou Dhabi. La première livraison était un test pour sélectionner les produits à vendre dans le salon de thé. En trois jours, tout a été vendu. La troisième commande de ce client vient d'être expédiée. » Lorsqu'on lui demande s'il s'y attendait, il répond, encore un peu étonné : « Non, pas du tout. Ce voyage est allé plus loin que ce que j'aurais pu imaginer. Il faut être attentif aux opportunités, même si on ne les voit pas directement. 95 % de la consommation ‘food and beverage’ aux Émirats est importée. La concurrence est rude. Il faut être le meilleur dans son domaine. » David Giordano pense déjà au futur : « Notre client va ouvrir d'autres salons de thé, à Dubaï puis Riyad et Doha. » Mais hors de question de se concentrer sur ce client unique. Le CEO de Debailleul a déjà des contacts avec l'administration de Ras al Khaïma et avec BelExpo, coordinateur du pavillon belge à l'expo universelle de Dubaï, du 20 octobre 2020 au 10 avril 2021. Une opportunité supplémentaire de développer la présence des pâtisseries Debailleul dans la région. Info : Sybille Motte, International Trade Advisor - Tél. +32 2 563 68 54, smo@beci.be ● Vinciane Pigarella Bruxelles Métropole - mars 2020 ❙ 23 D.R.

Grow Your Business Les cahots de la croissance : « Oser placer la barre très haut, dès le début » Trébucher, se relever et poursuivre sa route : c’est la routine de la plupart des entrepreneurs. Mais que faire lorsque les activités tendent à battre de l’aile ? Comment détecter en temps voulu la stratégie de croissance optimale pour l’entreprise ? Davy Kestens a longtemps figuré en porte-étendard de la nouvelle génération d’entrepreneurs flamands technologiques, dans la Silicon Valley. Toon Vanagt est serial entrepreneur et lean startup-coach. Ils se confient. Halleux, un compatriote établi à San Francisco. Quelques années plus tôt, il avait fondé Playfish, une entreprise de jeux informatiques. Il a ensuite revendu le tout pour 400 millions de dollars. Je me suis dit : si ma solution intéresse quelqu’un comme lui, ce n’est pas anodin. » Quelques semaines après leur première rencontre, en 2011, Davy Kestens s’embarquait pour San Francisco. Il allait y résider et travailler pendant plus de sept ans, le temps de hisser Sparkcentral au rang des prouesses technologiques belges. I l n’avait que 23 ans lorsqu’il a élaboré Sparkcentral. Davy Kestens apportait ainsi aux entreprises une solution en forme de centrale, une plateforme qui pouvait accueillir les questions et les réclamations des clients via les médias sociaux et les technologies mobiles. « Ce n’était alors qu’un appoint », se souvient-il. « J’ai bien reçu plusieurs marques d’intérêt lorsque le prototype est devenu opérationnel, mais le véritable démarrage, je le dois à l’intérêt soudain de Volkswagen. » À cette époque, Twitter décollait et le monde de l’entreprise a pris conscience de tout le potentiel, mais aussi des risques inhérents aux nouveaux médias sociaux. « J’ai été présenter Sparkcentral çà et là, mais n’aurais jamais imaginé partir aux États-Unis. Un événement organisé ici en Belgique m’a mis en contact avec Sébastien De 24 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2020 Neuf années plus tard, le voilà de retour en Belgique. Il a créé une nouvelle entreprise dénommée Cake pour conquérir le secteur bancaire. Il a toutefois tiré des enseignements utiles de son aventure américaine. « De nombreux doutes m’assaillaient lorsque je suis parti en Californie. Je n’y connaissais personne. J’avais un seul rendez-vous sur place et j’avais investi une bonne part de mes économies dans le billet d’avion. Et pourtant, il a suffi d’un seul lunch avec De Halleux pour remplir le reste de la semaine dans mon agenda. Il m’a présenté directement à un bureau de fiscalistes locaux, à quelques avocats pro Deo et à une série d’investisseurs potentiels. Mieux encore : il a mis d’emblée un montant à ma disposition pour développer mon affaire. » Ce que Davy Kestens retient de cette période, c’est la puissance du réseau. « Les entrepreneurs américains ont des ambitions démesurées, mais ils s’entraident très vite pour trouver de nouveaux contacts intéressants et n’hésitent pas à se donner à fond. Chez les entrepreneurs belges, il n’y a pas cette ambition dévorante. Pour lancer une start-up vraiment © Getty

Grow Your Business innovante en 2020, il faut placer directement la barre suffisamment haut. Si vous n’avez pas l’intuition que vous pourrez générer un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros à long terme, ce n’est pas la peine de vous lancer. » Du capital pour deux mois Au début, tout n’a pas été rose pour notre tête brûlée belge en Californie. Au bout d’un an, sa start-up avait consommé plus d’un million de dollars et le premier gros contrat se faisait toujours attendre. Sans doute la combinaison d’une confiance aveugle dans sa technologie et d’une témérité juvénile l’a-t-elle sauvé. « Nous avions en fait un peu d’avance sur le marché. Le problème n’était pas encore suffisamment préoccupant pour convaincre les entreprises d’investir dans notre plateforme. Puis, nous nous sommes rendu compte que nous avions encore du capital pour deux mois, au maximum. Nous avons alors carrément préparé un scénario de faillite complet. Nous avions un seul client qui nous payait, alors que nous étions sur le point de couler. C’était Delta Airlines, qui n’acceptait toutefois pas d’être cité. J’ai harcelé cette entreprise de coups de téléphone, jusqu’à ce qu’elle accepte que nous réalisions une vidéo de relations publiques. Nous avons joué le tout pour le tout et investi la moitié du capital restant dans un film promotionnel mentionnant Delta Airlines. Bingo ! Quelques semaines plus tard, deux autres compagnies avaient signé un contrat et nous prenions notre envol, avec la possibilité d’obtenir en outre de nouveaux investissements. » squ’il se remémore cette période difficile, M. Kestens donne ce conseil aux entreprises en croissance : prévoyez de faire un grand pas en avant beaucoup plus tôt. « Nous avons par exemple élaboré pour Cake un modèle financier qui prévoit 250.000 utilisateurs belges d’ici la fin de l’année. C’est déjà du costaud, mais dans Si vous n’avez pas l’intuition que vous pourrez générer un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros à long terme, ce n’est pas la peine de vous lancer. Davy Kestens l’intervalle nous avons aussi établi un autre modèle, qui vise un demi-million de clients dans le même délai. C’est terriblement ambitieux, mais j’ai appris qu’en tant qu’entreprise, il faut se fixer des défis extrêmes et oser placer la barre très haut. » Gérer ses limites Davy Kestens a décidé de revenir au pays à la mi-2018. Sparkcentral employait déjà plus de 100 collaborateurs et comptait dans sa clientèle des grandes entreprises B2C telles que Delta Airlines, Netflix, Western Union et T-Mobile. Depuis plusieurs années déjà, M. Kestens n’était plus CEO, une décision qu’il affirme n’avoir jamais regrettée. « À un moment donné, et sous l’impulsion de mon conseil d’administration, j’ai décidé d’engager un CEO externe. Pendant la croissance de l’entreprise, j’avais déjà constaté que j’étais davantage un entrepreneur qu’un manager. Ce qui m’anime, c’est de développer de nouveaux concepts ou des idées à commercialiser. Or, d’autres préoccupations finissent par s’imposer dans le développement d’une telle entreprise : le besoin de compétences opérationnelles, la gestion du personnel etc. J’ai découvert à San Francisco que je n’excelle pas dans ce domaine-là. Notre nouveau CEO est rapidement parvenu à hisser notre entreprise à un niveau supérieur. De nombreux entrepreneurs n’en prennent pas conscience. Pourtant, la présence d’un bon conseil d’administration vous apprend à tenir compte de vos propres limites. » M. Kestens avait bien retenu la leçon lorsqu’il a décidé, fin 2018, de créer une nouvelle entreprise en Belgique. Il s’est entouré dès le début de cinq cofondateurs et a choisi de ne pas trop s’occuper des aspects opérationnels. « Je m’occupe surtout de la vision stratégique à long terme et je cherche des clients potentiels et des investisseurs. » Il a décidé en outre que Cake ne suivrait pas le mode de croissance classique des start-up technologiques. « Elles découvrent une idée intéressante ou une technologie innovante, écrivent du code et puis se mettent à la recherche de clients potentiels. C’est assez aléatoire, avouez. J’ai fait la même chose auparavant, avec Sparkcentral, et le hasard a voulu qu’un marché en forte croissance soit né précisément à ce moment-là pour ce type de produit. Aujourd’hui, j’estime qu’une telle démarche est inappropriée. Il faut d’abord définir quels problèmes on va résoudre avant de développer un prototype et de créer une entreprise. Il faut savoir à l’avance quel besoin on veut satisfaire. Nous n’avons pas voulu lancer le développement de logiciels sans avoir au moins une commande. Nous avons aussi impliqué directement les clients. Cette démarche garantit qu’il y a une série d’entreprises bien décidées à payer pour la technologie. Nous n’avions pas encore lancé Cake que nous disposions déjà de six contrats signés. Une bonne start-up qui présente un fort potentiel de croissance doit en outre pouvoir s’appuyer sur une équipe senior expérimentée. Ce n’est que lorsque toutes ces conditions sont rencontrées qu’une telle entreprise Bruxelles Métropole - mars 2020 ❙ 25 © Debby Termonia

Grow Your Business peut évoluer et grandir suffisamment vite. » Erreurs de débutant Malgré la barre placée nettement plus haut que dans la plupart des start-up, M. Kestens constate aussi beaucoup plus d’intérêt et de volonté de collaborer de la part des entreprises. Il se rend compte que les start-up ont davantage d’atouts pour exploiter la technologie fortement disruptive d’aujourd’hui. Elles tirent plus efficacement profit de la demande d’innovation qui en résulte, dans quasi tous les secteurs. « C’est une bonne nouvelle, bien sûr, mais cela signifie aussi davantage de concurrence et la nécessité pour la start-up d’être robuste dès le début. Ce principe s’applique aussi bien ici que dans la Silicon Valley. Ce qui est nouveau, c’est la disponibilité beaucoup plus rapide de capital de lancement, également en Belgique. Non, ce ne sont pas les banques qui se pressent pour investir, mais plutôt des familles aisées qui préfèrent investir dans une start-up prometteuse que bloquer leur argent dans une banque ou l’investir dans de l’immobilier. Les startup constituent aujourd’hui une alternative intéressante, mais les entrepreneurs débutants doivent veiller à ne pas commettre les mêmes erreurs de jeunesse. Trop souvent, les premiers collaborateurs engagés ont à peu près le même âge et le même profil que l’entrepreneur lui-même. Conséquence : ils risquent de commettre les mêmes erreurs. C’est pourquoi tant de start-up technologiques vont malgré tout droit dans le mur. » Caisse de résonance Toon Vanagt est aujourd’hui managing partner de l’entreprise SaaS data.be, tout en étant, depuis de longues années déjà, actif en tant que lean startup-coach. Il confirme : « Un des grands dangers des start-up en pleine croissance est qu’elles se focalisent trop sur leur propre parcours et négligent toutes sortes de paramètres changeants dans leur environnement. Cette focalisation est compréhensible puisque l’entreprise est comme un bébé que l’on fait grandir, mais elle ne peut pas aveugler l’entrepreneur. Pour éviter pareil piège, entourez-vous de personnes capables de garder l’œil à tout. Par exemple des administrateurs expérimentés et de préférence complémentaires dans leurs compétences, ou plusieurs conseillers externes qui connaissent bien votre secteur. Autre option : chercher un cofondateur dès le début. À deux, chacun se fera la caisse de résonance de l’autre. Et il est vrai qu’à terme, le fondateur doit avoir le courage de céder sa place de CEO, comme M. Kestens l’a fait. » Toon Vanagt raconte qu’il est souvent approché par des petites entreprises en pleine croissance qui ont bien réussi la phase de décollage, mais qui constatent soudain qu’elles 26 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2020 sont mal préparées aux nouveaux défis qui présentent à elles. « C’est alors qu’on a besoin de collaborateurs avec des profils différents. Je l’ai constaté personnellement dans ma première entreprise, où j’ai eu la chance de compter sur un cofondateur qui avait la patience et les qualités voulues pour mener à bien la gestion opérationnelle au quotidien. Entourez-vous de personnes capables de garder l’œil à tout. Par exemple des administrateurs expérimentés et de préférence complémentaires dans leurs compétences. Toon Vanagt Il reste à savoir quand intervient cette prise de conscience. Quand se rend-on compte qu’il est temps d’engager d’autres profils ? « C’est le moment où on développe une sorte de pré-burnout », explique M. Vanagt. « Vous n’êtes plus vraiment satisfait des tâches qui vous incombent chaque jour. Une sorte d’indifférence s’installe. Il est capital, à ce moment-là, d’apprendre à lâcher prise. » Flexibilité Autre décision fondamentale : le choix de s’appuyer ou non sur des investisseurs externes. Et surtout, à quel moment le faire ? « Cela semble un peu idiot, mais il vaut mieux qu’une start-up obtienne de l’argent, même si c’est un peu prématuré. Surtout aujourd’hui. Il y a encore beaucoup de capital à investir, et les start-up qui arrivent à bien se vendre n’ont pas trop de mal aujourd’hui à trouver de l’argent. Le risque, évidemment, c’est qu’une activité qui n’est pas encore à maturité se consume trop vite, par exemple en se lançant trop tôt à l’étranger. Ou en truffant la plateforme d’une masse de nouvelles technologies à un stade trop précoce. De tels investissements accroissent la pression, au point de mettre en péril la capacité d’innovation et la flexibilité. C’est ainsi qu’on paralyse une entreprise. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, l’activité peut tomber aux mains de quelques investisseurs en capital à risque, avides d’obtenir du rendement à très court terme. Je dois avouer qu’avec une de mes propres start-up, j’ai tablé pendant longtemps sur une croissance purement organique et je me suis rendu compte après coup que j’aurais dû obtenir du capital plus tôt. Un bon timing est particulièrement important, même s’il est fortement influencé par toutes sortes de facteurs externes. Eh oui, l’entrepreneur doit aussi avoir de la chance, de temps à autre (rires). » ● Filip Michiels

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Grow Your Business Growth hacking : le marketing digital à la vitesse supérieure « Le marketing digital est encore assez balbutiant », estime Jean-Christophe Cuvelier, CEO et cofondateur de l’entreprise bruxelloise de growth hacking Mad Kings, spécialisée en marketing digital de pointe. « Les entreprises devraient pourtant savoir qu’une compréhension approfondie des données des clients constitue un sérieux potentiel de croissance. » ont été plus loin dans le cheminement ? Chaque client qui achète en ligne a parcouru tout un processus. Les ‘growth marketeers’ que nous sommes se focalisent sur les diverses étapes de ce parcours. » M ad Kings est né en 2016 et occupe un superbe bâtiment rénové à proximité de la VUB. Son principe de départ : le marketing digital est de plus en plus technique et très peu de gens encore savent de quoi il s’agit. « Nous tentons de combiner l’intelligence des développeurs et des pros du marketing. Cela n’en fait pas baisser le coût, mais augmente sérieusement l’efficacité. Nous nous appuyons sur l’intégration d’une foule d’instruments en ligne et sur l’optimisation des données que les entreprises peuvent en extraire. » Trois ans d’existence, déjà plus de 20 collaborateurs et vous voilà dans l’intervalle parmi les grands noms belges du growth hacking. Comment le growth marketeer fait-il la différence ? Jean-Christophe Cuvelier : « Par les données. Quand on connaît le marketing digital, on sait que les professionnels du secteur s’appuient encore souvent sur Google Analytics. Cet outil révèle le nombre de visiteurs d’un site web à une date donnée ou le nombre de followers d’une entreprise sur Instagram. C’est intéressant en soi, mais ce qui compte vraiment pour l’entreprise, c’est le taux de conversion. Si donc vous avez attiré 500 visiteurs en un jour, combien d’entre eux 28 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2020 Quelles sont ces étapes ? « Nous en distinguons six : la conscientisation, l’attraction de clients, l’activation des nouveaux clients, la fidélisation, le client en tant qu’ambassadeur et, enfin, la création de valeur. Au cours de la première phase, l’entreprise cherche des outils et techniques digitaux pour faire connaître la marque ou l’entreprise à un maximum de clients potentiels. Ensuite, il faut apprendre à mieux connaître les clients en question : comment les identifier, les atteindre et les placer dans le segment approprié ? La troisième phase s’efforce d’activer les clients potentiels en les mettant en contact avec un de vos produits. Apple excelle en la matière : il essaie d’abord de convaincre le consommateur d’acheter un des produits les moins chers de la gamme : un iPhone ou iPad. L’expérience positive doit ensuite persuader ces clients d’acheter aussi les produits Apple plus onéreux. La bonne expérience client est donc essentielle dans cette phase d’activation. Dans ce domaine, la plupart des entreprises ont encore tout à apprendre. Passé l’obstacle, vous entamez la fidélisation du client, c’est-à-dire le convaincre de continuer à utiliser vos produits. Facebook ne ménage pas sa peine, dans cette activité. L’avant-dernière étape essaie de transformer le client satisfait en une sorte d’ambassadeur. Et pour terminer, il y a la création de valeur : quelles sont les stratégies que l’entreprise met en œuvre pour créer de la valeur au départ de son produit ou service ? Toutes ces étapes diffèrent peu d’une stratégie client classique, hors-ligne. « C’est vrai, nous n’avons pas réinventé l’eau chaude. Précisons toutefois que la plupart des agences de marketing digital © Getty

Grow Your Business se focalisent sur les deux premières étapes. Nous, nous privilégions l’approche ‘full funnel’. En 2020, il ne suffit plus pour une entreprise de se mettre en ligne sur le marché via Facebook, Instagram ou Twitter, tout en tentant d’établir le contact avec des clients potentiels via le site web. L’entreprise doit aussi s’investir bien davantage dans les quatre étapes suivantes. Et surtout, développer une stratégie intégrée. Je constate que de nombreuses entreprises, y compris de grandes multinationales dans notre pays, répartissent ces quatre étapes entre autant de départements qui travaillent chacun de leur côté. Dommage, parce que le consommateur d’aujourd’hui doit pouvoir compter sur une expérience client globale, qui couvre l’ensemble du processus. » Le problème ne s’explique-t-il pas par le savoirfaire et la spécialisation que requiert chacune de ces étapes, alors qu’il n’est pas possible d’exiger tout cela de la part du spécialiste marketing lambda ? « Effectivement. Personne ne reprochera à un copywriter de ne pas être un grand spécialiste des nouvelles techniques graphiques. D’où la nécessité de spécialistes capables de tenir compte de toutes les facettes du processus. Un spécialiste du marketing qui prend des décisions sans impliquer d’office un concepteur ou un programmeur, ce n’est tout simplement plus envisageable. Il faut davantage de synergie. » Qu’est-ce que les start-up peuvent enseigner de ce point de vue aux entreprises plus grandes ou plus classiques ? « Les dimensions réduites sont pour une start-up un atout de vitesse dans la réactivité. Dans la terminologie du ‘growth hacking’, on dira qu’elles sont capables de tester beaucoup plus Un spécialiste du marketing qui prend des décisions sans impliquer d’office un concepteur ou un programmeur, ce n’est tout simplement plus envisageable. rapidement de nouveaux concepts. Les grandes entreprises travaillent habituellement pendant des mois à l’élaboration d’une approche innovante. Quand tout est plus ou moins prêt, elles partent tester le nouveau concept sur le marché. Nous sommes d’avis que cette approche est obsolète. Nous utilisons une version très simple, voire embryonnaire d’un nouveau concept, avec lequel nous essayons de lancer une mini-campagne pendant quelques semaines. Un mois plus tard, nous savons si la démarche est accrocheuse et nous savons où rectifier le tir. Cette méthode permet d’économiser énormément d’argent. » Eric Rodriguez et Jean-Christophe Cuvelier : les fondateurs de Mad Kings. Pourquoi le growth hacking a-t-il pris tellement d’importance en si peu de temps ? Qu’est-ce qui a changé par rapport à il y a cinq ans ? « La vitesse. Un nouveau produit lancé aujourd’hui peut être copié après-demain. Qui plus est, la concurrence mondiale force les entreprises à faire toujours plus, à budget inchangé. D’où l’importance de l’optimisation des coûts. Les ‘growth marketeers’ que nous sommes ne sont pas forcément les meilleurs pour commercialiser un nouveau produit, mais nous aidons les entreprises à optimiser le trajet client existant sans gonfler le budget. Nous y parvenons en augmentant le taux de conversion. Si, dans le temps, vous obteniez deux conversions pour cent visiteurs de votre site, il fallait doubler le budget marketing pour passer à quatre conversions. Nous estimons qu’une meilleure compréhension et une analyse poussée de l’ensemble du parcours client offrent un meilleur rendement. » Comment détectez-vous les faiblesses ? « En exploitant à fond les données. Pourquoi seulement deux achats quand 100 visiteurs ont consulté votre site ? Une analyse approfondie des diverses étapes du parcours nous apprend où la plupart des visiteurs décrochent. En outre, nous testons de nouveaux concepts, très rapidement, comme il se doit. » Toutes les entreprises disposent-elles de suffisamment de données de bonne qualité ? « Notre mission consiste aussi à convaincre les entreprises de la nécessité de collecter suffisamment de données valables et d’installer ensuite les outils d’analyse appropriés. Nous employons à cet effet une série de scientifiques des données. En général, le spécialiste en marketing digital ne dispose pas du savoir technique requis. Et pour sa part, le développeur a une connaissance insuffisante du marketing. Voilà donc une fameuse niche à exploiter sur le marché ! » ● Filip Michiels Bruxelles Métropole - mars 2020 ❙ 29 D.R.

Un guide des start-ups bruxelloises Imaginez… Un guide qui reprendrait les bons plans bruxellois en matière de coworking places, les organismes à contacter pour lancer son entreprise, les experts à consulter, les pièges à éviter, mais aussi les histoires et conseils inspirants d’une série de start-ups bruxelloises florissantes… La substantifique moelle de l’entrepreneuriat bruxellois, concentrée en 200 pages. Vous aimeriez ajouter ce Graal à votre bibliothèque ? Rejoignez-nous le 31 mars pour l’inauguration de Startup Guide Brussels ! Info & Inscriptions : hub.brussels/stg20

Grow Your Business La multinationale de l’avenir peut être toute petite On les appelle les micro-multinationales. Ce sont des entreprises relativement modestes qui, malgré leur envergure limitée, vendent sans problème leurs produits dans le monde entier. Tout cela est possible grâce aux nouvelles technologies, à la disponibilité de technologies de communication très efficaces et, bien sûr, à une formidable flexibilité interne. D es bracelets, des bouchons d’oreilles, des badges, des gobelets, des présentoirs… et bien d’autres choses encore sont disponibles chez Orakel, une PME campinoise qui emploie une septantaine de collaborateurs. Des produits de toutes les couleurs, formes et impressions, personnalisés à l’extrême… L’entreprise existe depuis 24 ans et exporte dans 98 pays. Un tiers du personnel travaille à l’étranger, dans une des huit agences internationales de l’entreprise. Les clients sont des événements et des festivals, mais aussi des supermarchés, des cliniques ou des services publics. Les produits les plus prisées sont les bracelets, qui représentent encore près de 50 % du chiffre d’affaires. D.R. Sofie Hermans et Dirk Spooren (Orakel) « Tout a commencé dans notre cuisine, avec l’importation depuis les États-Unis de bracelets utilisés notamment pour le contrôle d’accès à divers événements », se rappelle Dirk Spooren, cofondateur d’Orakel. « L’internet en était alors à Orakel illustre parfaitement une tendance qui se renforce ces dernières années : des PME relativement petites qui créent de nouveaux marchés, dans des pays dont la plupart d’entre nous connaissent à peine le nom. ses balbutiements. Nous nous rendions dans toute l’Europe à des salons professionnels pour y rencontrer de nouveaux clients. Nous avions un produit à la fois petit et léger, et nous étions actifs dans une niche très spécifique. À cette époque, l’exportation s’imposait pour la croissance de l’entreprise. De plus, les produits étaient très bon marché. Il fallait donc de gros volumes pour dégager suffisamment de marge. » L’entreprise doit beaucoup à l’attention constante qu’elle porte à l’innovation. Orakel illustre parfaitement une tendance qui se renforce ces dernières années : des PME relativement petites qui créent de nouveaux marchés, dans des pays dont la plupart d’entre nous connaissent à peine le nom. La mondialisation du commerce en ligne et le développement sans limite de canaux de communication très efficaces ont fait la différence. Par ailleurs, les micromultinationales disposent d’une série d’atouts par rapport à des entreprises beaucoup plus grandes qui profitent, elles aussi, du développement considérable du commerce en ligne et des technologies de communication ultrarapides. Grâce à leur clientèle mondiale, les micro-multinationales captent très rapidement les nouvelles tendances du marché. Elles y réagissent au quart de tour parce que leur organisation est de petite taille et donc beaucoup plus rapide et plus flexible. De plus, ces petites entreprises entretiennent d’habitude beaucoup plus de proximité avec le client final que les grandes organisations, ce qui permet une adaptation très Bruxelles Métropole - mars 2020 ❙ 31

Grow Your Business ciblée de la gamme de produits. Moins de managers et moins de niveaux de décision que chez les grands concurrents : ce sont là des atouts de vitesse et de créativité pour appliquer les nouvelles tendances dans les activités au quotidien. Technologie moderne Orakel a ouvert sa première agence à l’étranger deux ans après sa fondation. C’était en Angleterre. D’autres ont suivi au fil des ans, jusqu’à Miami ou au Cap. C’est pourtant l’émergence de l’internet qui a apporté le plus d’opportunités. Même si ce canal ouvrait aussi le marché à des concurrents des quatre coins du monde. « Lorsque nous avons envahi le marché anglais avec nos bracelets, un salon local nous a même décerné la distinction du produit le plus novateur. Mais un an plus tard, nous étions déjà confrontés à quatre concurrents », se souvient la directrice commerciale Sofie Hermans. Une micro-multinationale qui ne serait rien de plus qu’une boutique en ligne bien développée, c’est totalement faux. Mais il faut bien admettre que l’innovation numérique continue est le fil conducteur de notre croissance, en combinaison avec un service fortement personnalisé. Aujourd’hui, des produits comme ceux d’Orakel, toujours fabriqués dans notre pays, peuvent être trouvés et commandés partout. Comment une PME belge relativement modeste parvient-elle malgré tout à faire sa place dans une centaine de pays ? « La fabrication en interne constitue incontestablement un facteur important. Elle nous évite de dépendre de l’un l’autre producteur d’Extrême-Orient. De plus, nous pouvons personnaliser très fortement notre gamme. Nous avons aussi toujours veillé à rester très accessibles pour nos clients. La technologie moderne y contribue beaucoup. Les clients peuvent nous atteindre par e-mail ou téléphone, mais également via whatsapp ou un canal de chatting spécifique. Tout cela crée de la confiance, notamment lorsque des clients commandent du matériel promotionnel avec un délai de livraison très court. Et puis, nous nous efforçons d’écouter attentivement notre clientèle. Nous innovons vraiment sur mesure. C’est ainsi que nous nous distinguons de concurrents qui offrent exclusivement des articles standardisés. » Une personnalisation poussée Orakel a très vite compris que, même à l’époque des webshops et du commerce en ligne débridé, des agences locales choisies de façon stratégique constituent toujours une grande plus-value. C’est ainsi que l’entreprise s’appuie sur son agence de Miami, non seulement pour desservir l’ensemble du marché des USA, mais aussi toute l’Amérique du Sud. « Inversement, nous constatons parfois qu’un marché est tellement particulier et spécifique – c’est le cas du Japon – que la plus-value d’une agence locale reste trop faible. Dans ce cas, nous tentons de trouver des distributeurs locaux fiables qui connaissent le marché comme leur poche », explique Sofie Hermans. « Ces agences ont été vitales pour nous, surtout à nos débuts : elles faisaient fonction de plateforme dans une région du monde. Si nous devions créer une activité semblable aujourd’hui, sans doute ces agences auraient-elles une fonction moins décisive. Quoi qu’il en soit, les contacts personnels au sein d’un marché restent importants pour être au courant de la situation. C’est pourquoi nous nous rendons annuellement à une série de grands salons, dans le monde entier. » Il reste à savoir comment une micro-multinationale tient tête aux nouveaux géants du web que son Ali Express ou Amazon. Ceux-ci peuvent offrir une gamme de produits infiniment plus vaste, sans doute à des prix sensiblement plus bas, grâce aux économies d’échelle. Dirk Spooren : « La personnalisation très poussée fait la différence, dans notre cas. Cela ne signifie pas pour autant qu’aujourd’hui, n’importe qui peut créer une boutique en ligne dans sa chambre à coucher et livrer dans le monde entier. 38 % de nos commandes nous parviennent via la boutique en ligne, mais ne représentent que 15 % de notre chiffre d’affaires. Il s’agit essentiellement de commandes non personnalisées en petites quantités. Bref, nous attirons via le webshop de nouveaux clients qui veulent apprendre à connaître et tester nos produits via ce canal. Si, par la suite, ils souhaitent passer des commandes de plus grande ampleur ou personnalisées, ils nous contactent en direct. Nous ne pouvons pas nous passer de la boutique en ligne, mais l’entreprise doit exploiter les différents canaux, puisqu’elle se focalise très fort sur l’exportation. L’internet est beaucoup plus qu’une boutique virtuelle : de nombreux clients nous trouvent également via une foule de publicités en ligne que nous diffusons. Nous avons ainsi étendu considérablement notre marché. Une micro-multinationale qui ne serait rien de plus qu’une boutique en ligne bien développée, c’est donc totalement faux. Mais il faut bien admettre que l’innovation numérique continue est le fil conducteur de notre croissance et de notre développement, en combinaison avec un service fortement personnalisé et une attention toute particulière portée à l’innovation. » ● Filip Michiels 32 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2020

Grow Your Business Des jeunes pousses bien vertes dans la capitale La Commission européenne a annoncé, fin 2019, son Green Deal qui, par le truchement d’une stratégie de croissance ambitieuse, devrait aboutir à la neutralité climatique du continent d’ici 2050. Il contient entre autres un plan d’action en économie circulaire. Nous avons rencontré deux entreprises bruxelloises novices en la matière. Quelle viabilité offre leur business model circulaire aujourd’hui ? Julien Jacquet (Permafungi) : « Aucune entreprise ne peut aujourd’hui fonctionner dans une démarche purement économique » «N ous collectons chaque mois environ une tonne de pleurotes. » Nous voici dans le réseau de caves gigantesque sous Tour & Taxis. Autour de nous, de nombreux grands sacs dont des pleurotes émergent ci et là. Julien Jacquet, cofondateur et concepteur de Permafungi, nous conduit dans le dédale souterrain et nous montre fièrement le résultat d’un projet circulaire conçu en 2013. Permafungi, c’est la rencontre d’une agriculture urbaine et circulaire avec l’économie sociale. Pas évident à combiner, admet M. Jacquet. « Jusqu’à l’année passée, nous travaillions à 12 ici, grâce à une subvention structurelle. À présent que nous devons nous débrouiller sans cette subvention, nous n’avons pas pu prolonger certains contrats spécifiques. 2020 sera l’année de vérité pour Permafungi¹ , mais j’espère qu’on finira par comprendre qu’aucune entreprise ne peut aujourd’hui fonctionner dans une démarche purement économique. Nous générons aussi une plus-value écologique et sociale, ce qui se traduit plus difficilement en rendement économique classique. Alors, comment valoriser cette plus-value sociale ? Il faut savoir que nous permettons à la communauté de faire des économies, notamment parce que nous formons des gens qui n’auraient pas eu accès au marché du travail. De plus, nous recyclons certains flux de déchets. » Permafungi a développé à Bruxelles un modèle théoriquement transférable dans d’autres villes. 15.000 tonnes de marc de café terminent chaque année dans les poubelles bruxelloises, alors qu’il a été démontré ce que ce produit est un substrat idéal pour la culture de pleurotes. De plus, ces champignons transforment le marc de café en une matière idéale pour la production d’engrais. « Notre activité, c’était du boulot pour les jeunes sous-qualifiés du quartier. Nos coursiers à vélo ont collecté annuellement 30 tonnes de marc de café à Bruxelles. Grâce à cela, nous produisons mensuellement 1 tonne de pleurotes et 5 tonnes d’engrais naturel. Dans l’intervalle, nous avons aussi formé à cette technique de production de nombreux intéressés en provenance d’autres villes et nous vendons des kits pour produire chez soi des pleurotes au départ du marc de café domestique. Nous fournissons donc une plus-value dans plusieurs domaines, mais en fin de compte, on ne nous juge que sur notre rendement purement économique. » 1 Permafungi, qui a obtenu plus de 25.000 € via une campagne de crowdfunding, est provisoirement sauvé. Bruxelles Métropole - mars 2020 ❙ 33 © Getty

Grow Your Business Armes inégales Julien Jacquet craint que les ambitions vertes de l’Europe n’aident guère Permafungi, même s’il les accueille positivement. « Le cadre n’arrive habituellement qu’après qu’un modèle a fait ses preuves. Voilà donc notre défi, cette année. Je ne me considère pas comme un idéaliste écologique et irrationnel. Je suis ingénieur commercial, après tout. Dommage qu’il faille lutter à armes inégales. Une entreprise verte doit être économiquement rentable, OK, mais alors, avec les mêmes critères pour tout le monde. Si on veut donner une chance à l’économie verte, il faut comparer tous les paramètres pertinents, y compris tous les impacts négatifs et positifs de toutes les entreprises. Nous avons déjà démontré que notre activité recycle davantage qu’elle ne consomme. Dès lors, pourquoi ne pas en tenir compte ? » Aimilios Orfanos (Revolta) : « Bien évaluer la valeur ajoutée des batteries dans l’ensemble de la transition énergétique » R evolta est né l’année passée et souhaite mettre à profit la popularité croissante des véhicules électriques. La start-up propose aux entreprises un outil recyclé pour le stockage de l’énergie, à savoir les batteries usagées de véhicules électriques. La petite entreprise a également élaboré un logiciel pour aider les entreprises à optimiser leurs consommation et stockage d’énergie. « Nous sommes deux fois durables », explique le fondateur et CEO Aimilios Orfanos. « D’une part nous utilisons des batteries usagées, de sorte qu’il n’est même plus question d’impact écologique minimum. Ce n’est vraiment pas le cas lorsqu’on installe une batterie neuve chez soi ou dans une entreprise. Il suffit de penser aux matières premières dans la batterie et aux rejets de CO2 causés par la fabrication de ce produit. D’autre part, nous proposons à nos clients un logiciel pour une utilisation toujours optimale de l’énergie électrique en provenance du réseau, de l’éolien ou des panneaux solaires. Ceci réduit considérablement le coût de l’énergie. Celui qui installe une batterie domestique chez lui peut bien sûr y stocker du courant fourni par les panneaux solaires, mais ce n’est pas toujours la solution la plus efficace et la moins coûteuse. Peu de courant sera stocké en hiver, laissant la batterie largement inutilisée. À d’autres moments il peut être plus avantageux de stocker l’électricité du réseau sur la batterie. Notre logiciel rend votre batterie intelligente. » Les chaînes de supermarchés En raison du développement encore modeste de la mobilité 34 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2020 électrique, le nombre de batteries usagées de ce type de véhicules reste limité. Revolta vient toutefois de rejoindre le nouveau consortium Watt4Ever, dont Febelauto est également membre. L’entreprise ambitionne de devenir ainsi un partenaire important dans le recyclage de batteries usagées de véhicules électriques dans notre pays. Les entreprises qui acceptent de travailler avec Revolta payeront la batterie recyclée à environ 65 % du prix d’une batterie neuve. La start-up bruxelloise a déjà conclu, fin de l’année passée, un contrat avec une des plus grandes enseignes de supermarchés du pays, qui a commandé une batterie recyclée pour deux de ses points de vente. « Nous ne sommes opérationnels que depuis quelques mois et constatons déjà un intérêt croissant pour notre approche novatrice dans de nombreux secteurs », explique M. Orfanos. « Il s’agit de supermarchés, de grands sites industriels souvent gros consommateurs d’énergie ou même d’entreprises qui ont installé de nombreux panneaux solaires, dont elles veulent augmenter le rendement. » © Getty Aimilios Orfanos estime que le Green Deal européen annoncé devra d’abord faire la preuve de son impact. « Il est clair que l’intérêt pour des produits et services novateurs va croissant. Il reste à savoir si les pouvoirs publics prendront à terme les mesures nécessaires, par exemple en évaluant et en indemnisant correctement la valeur ajoutée des batteries dans l’ensemble de la transition énergétique. Les panneaux solaires ont bénéficié de subventions conséquentes pendant des années, sans tenir compte des fluctuations considérables inhérentes à l’énergie solaire. Les batteries domestiques ou celles installées dans les entreprises pour stocker l’énergie électrique excédentaire permettront à l’avenir d’assurer davantage de stabilité, même pour ceux qui dépendent de l’énergie verte. Cette valeur ajoutée devrait être compensée financièrement d’une façon ou d’une autre. » ● Filip Michiels

ENERGIE Profi tez des Primes Énergie pour réduire votre facture Comme pour beaucoup d’entreprises bruxelloises, votre facture énergétique est sans doute un fameux poste budgétaire que vous voudriez bien réduire en modifi ant votre installation. Audit, isolation ou production de chaleur : savez-vous que les Primes Énergie peuvent couvrir jusqu’à 50% du montant de votre investissement ? Et si le budget annuel global de 18 millions d’euros octroyé par le Gouvernement régional n’a pas changé en 2020, un réel eff ort de simplifi cation administrative a été fourni, aussi bien en matière de conditions d'octroi que de constitution du dossier. Encore une bonne raison de se lancer ! Un sacré coup de pouce Proposées chaque année par la Région de BruxellesCapitale, les Primes Énergie vous permettent de couvrir une partie importante des frais d’études et de travaux liés à l’amélioration de l’effi cacité énergétique de votre bâtiment. Réparties en trois catégories d’intervention (Audits, IsolationVentilation et Chaleur), les 13 Primes Énergie couvrent un large spectre d’investissement : de l’isolation des toits, des murs et du sol au changement de châssis, en passant par l’installation d’une chaudière performante, d’une pompe à chaleur ou d’un chauff e-eau solaire. Un euro de prime pour 5 euros de travaux en moyenne Chaque prime est assortie de conditions techniques spécifi ques. Selon les cas, le montant de la prime est calculé par m2 (d’isolant par exemple), en pourcentage de la facture ou sur base forfaitaire. Mais le niveau des primes bruxelloises est très élevé. Pour l’isolation des murs par l'extérieur, par exemple, le montant va de 55 à 75 € par m², et même 85 € en cas d’isolant naturel. A noter que si la plupart des primes concernent des travaux de rénovation d’un bâtiment de plus de 10 ans situé en Région de Bruxelles-Capitale, certaines primes sont applicables également pour du neuf. Le soutien à l’investissement du Pack Energie en complément Les travaux d’effi cacité énergétique que vous envisagez ne sont pas couverts par les Primes Énergie ? Vérifi ez si vous pouvez bénéfi cier du soutien à l’investissement prévu dans le cadre du dispositif d’accompagnement du Pack Energie, complémentaire et cumulable avec les Primes Énergie : www.packenergie.brussels PRIMES ENERGIE 2020 Retrouvez les Primes Energie et le soutien à l’investissement du Pack Energie sur le site de Bruxelles Environnement dans la rubrique Primes et incitants pour les entreprises. Pour toutes questions : info@environnement.brussels ou 02/775 75 75

Transition Photovoltaïque : révision à la baisse des certificats verts À Bruxelles comme en Flandre et en Wallonie, l’essor du photovoltaïque est une bonne chose. Cela permet de développer une nouvelle filière économique, de contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre, et aux entreprises de stabiliser ou réduire leur facture d'électricité. Mais à Bruxelles, le cadre du soutien à la filière va changer sensiblement à partir du mois de juin. À à qui revient la charge de gérer les transactions de certificats verts sur le marché, les coefficients permettant de calculer le nombre de certificats verts octroyés ont été revus. Désormais, pour une installation dont la puissance est comprise entre 50 et 100 kWc, le bénéficiaire ne reçoit par exemple plus que 1,7 certificat par MWh produit. Et si la puissance de son installation dépasse les 250 kWc, il tombe même à 1,4 certificat par MWh produit. Bruxelles, l'installation de panneaux photovoltaïques a été largement soutenue par le mécanisme des certificats verts, autant pour les petites installations domestiques que pour les installations dont la puissance dépasse 5 kilowatts-crête (kWc). « Pour les installations dont la puissance dépasse 5 kWc, le régime des certificats verts est complété par la possibilité pour les propriétaires de l'installation (souvent des entreprises), de revendre l'électricité non-autoconsommée », explique Adeline Moerenhout, conseillère communication chez Brugel. Pour chaque kWh produit, des certificats verts sont octroyés au propriétaire de l'installation, qui peut ensuite les revendre aux fournisseurs d'électricité. Ces derniers peuvent ainsi « compenser » le caractère non-durable de l'électricité qu'ils produisent de leur côté. Et les propriétaires des installations photovoltaïques peuvent récupérer plus rapidement leur investissement dans le photovoltaïque. Des certificats qui fondent À Bruxelles, le « grand photovoltaïque » (les installations dont la puissance dépasse 5 kWc) a pu encore bénéficier de 2,4 certificats verts par MWh produit jusqu'au premier trimestre 2020 (3 certificats verts par MWh pour les installations de moins de 5 kWc). Avec le printemps, arrivent toutefois des changements importants. Sur le conseil de Brugel, le régulateur bruxellois 36 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2020 Report à début juin Sur base des recommandations de Brugel, le ministre de l'Énergie Alain Maron a préparé un nouvel arrêté qui impliquera des conditions moins favorables pour les nouvelles installations photovoltaïques. En résumé, cellesci recevront moins de certificats verts. Initialement prévue au mois d’avril, son entrée en vigueur a été reportée au 1er juin. En tout état de cause, il y a donc intérêt à faire certifier au plus tôt les installations de panneaux en cours. Pour cette raison, Beci s'est à juste titre inquiétée très tôt du projet de révision à la baisse des coefficients, demandant que les entreprises ayant entamé des démarches (contrat avec un installateur, tiers investisseur, demandes de certification, demande de permis d’urbanisme si requis) puissent « bétonner » les conditions du régime le plus favorable en vigueur. En effet, l'idéal est de pouvoir s'appuyer sur des coefficients permettant d'obtenir un retour sur investissement dans des délais raisonnables. Cette préoccupation est légitime car, comme on a pu le constater en Wallonie tout récemment, on sait que tout changement apporté à cet équilibre provoque toujours son lot d'effets pervers : accélération artificielle des installations avant l'entrée en vigueur du nouveau régime, ralentissement brutal après l'entrée en vigueur, etc. ● Johan Debière

Starter My Healthy Box : sain, local et bio Lancée début février, My Healthy Box propose des menus sains et savoureux ainsi que des services de coaching nutritionnel. Son objectif : une alimentation santé accessible à tous. M HB Nutrition, qui entend se faire connaître sous le nom de son produit baptisé My Healthy Box, est, comme l’expliquent ses fondateurs Ahmad et Saleh Nasrallah, « un centre diététique et de production de lunch boxes qui peuvent être personnalisées selon le goût et les préférences du consommateur. Celui-ci peut ainsi créer son plat et, s’il le souhaite, être accompagné d’un coach santé. En outre, il est naturellement informé des bienfaits et de la provenance des ingrédients qu’il sélectionne. » Ahmad (à gauche) et Saleh Nasrallah : les cousins fondateurs de My Healthy Box. À l’origine de cette initiative, deux cousins qui, au départ, n’ont rien avoir avec l’alimentaire, si ce n’est le souci de se nourrir sainement. Ahmad est ingénieur de production de formation et Saleh technicien aéronautique. Un profil précieux lorsqu’il a fallu imaginer la ligne de production de plats alimentaires. C’est au sein du pôle d’activités économiques urbaines Be-Here à Laeken, implanté dans les anciens établissements Byrrh, que My Healthy Box s’est installée et a littéralement trouvé son bonheur. « Nous proposons des lunches qui sont à plus de 90% bio. Chez Be-Here, nous trouvons dans un seul espace les fruits, légumes, ingrédients chez Terrabio, mais aussi des biscuits chez Mad Lab ou du chocolat chez Nao. C’est vraiment du circuit court, voire ultra-court. Notre objectif est de proposer un assemblage personnalisé qui permet de couvrir 80 % des besoins nutritionnels journaliers, comprenant féculents, protéines, légumes et légumineuses. » Deux possibilités s’offrent à la personne intéressée : soit elle concocte elle-même sa lunch box via le site web, avec ou sans aide d’un coach ; soit elle peut commander la lunch box du jour composée par un nutritionniste. Pour réaliser ces lunch boxes, la jeune société dispose d’une installation up-to-date qui lui permet de produire jusqu’à un millier de boxes par jour. Mais dans un premier temps – elle a débuté ses activités en février – elle en produira entre 100 et 150. Le prix, démocratique, a été fixé à 9,95 euros. Quant à la distribution, les tarifs varient en fonction de la zone où vous vous trouvez à Bruxelles. L’une comprend Bruxelles-Ville, Molenbeek, Koekelberg, Berchem, Ganshoren et Jette ; l’autre, le reste des communes bruxelloises ainsi que Wemmel et Zellik. La livraison est effectuée avec des vélos électriques. « Pour l’instant, nous ne livrons qu’en région bruxelloise », expliquent les deux cousins. « Mais il est toujours possible d’aller au-delà en fonction des demandes et des quantités. Toutefois, notre offre s’adresse avant tout à une population urbaine qui n’a pas nécessairement le temps ou la possibilité de trouver un repas sain et équilibré près de son travail ou de son domicile. Le but est d’abord de développer une offre locale à destination des entreprises et institutions. Actuellement, une bonne trentaine d’entre elles ont déjà manifesté de l’intérêt. Par ailleurs, les personnes pourront également venir chaque jour chercher directement une lunch box ici chez Be-Here, sept jours sur sept. » À terme, My Healthy Box songe d’ailleurs à proposer ses lunch boxes dans les magasins bio de Bruxelles et ainsi permettre au plus grand nombre de trouver près de chez lui des plats équilibrés et sains. ● Info : www.myhealthybox.be Guy Van den Noortgate Invest in starters Bon plan : entrez dans la communauté des investisseurs pour soutenir les jeunes entreprises innovantes de Bruxelles ! • Vous participez au développement économique de Bruxelles • Vous diversifiez vos placements • Vous bénéficiez d’avantages fiscaux grâce au « tax shelter » pour startups Une seule adresse : starters@beci.be • www.beci.be/starter Bruxelles Métropole - mars 2020 ❙ 37

Rebondir Barbara Trachte à la rencontre des reStarters La secrétaire d’État bruxelloise Barbara Trachte a rendu visite à Beci pour découvrir le programme reStart et rencontrer des participants. Depuis trois ans, reStart accompagne les entrepreneurs bruxellois qui ont fait faillite et les aide à retrouver énergie et motivation pour recréer un projet professionnel. d’État bruxelloise pour évoquer leurs revers. Certains étaient seuls aux commandes de leur SPRLU, d’autres occupaient plus d’une centaine de personnes. Certains ont dû cesser leurs activités pour des raisons médicales ou familiales, d’autres pour ne pas avoir su s’adapter au marché, s’être mal préparés ou simplement avoir été victimes de l’actualité. Tous sont passés par une phase de désespoir total et de remise en cause. «U n bébé tombe en moyenne 2.000 fois avant de réussir à marcher. Pourquoi un entrepreneur qui a fait faillite ne pourrait-il pas se relever et redémarrer une activité, renforcé par l’expérience du passé ? » C’est l'un des leitmotivs de reStart, un programme d’accompagnement lancé début 2017 par Beci. Des participants ont rencontré la secrétaire d’Etat à la Transition économique Barbara Trachte et témoigné des implications sociales, financières et familiales d’une faillite. Des reStarters qui ont aussi évoqué le retour à l’estime de soi et l’envie de relancer une activité grâce au coaching individuel et de groupe qu’ils ont suivi durant cinq mois. Causes diverses de faillite « Dans nos universités, aucun cours d’entreprenariat ne parle de l’échec ou de la façon de l’éviter. Mais d’ailleurs, qu’est-ce que cette notion d’échec ? N’a-t-on pas droit à se tromper, à subir un revers de la vie qui vous pousse à la faillite ? » Ils étaient une dizaine d’anciens entrepreneurs à rencontrer la secrétaire 38 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2020 Burn-out et maladie « Je travaillais seule, depuis 30 ans, dans ma petite agence spécialisée en marketing et communication, qui tournait bien », raconte Nathalie. « Et puis, j’ai fait un burn-out parce que je bossais comme une dingue. J’ai continué car j’étais seule aux commandes ; c’était mon unique gagne-pain et il n’y avait personne pour prendre le relais. Mais j’ai ensuite développé une maladie auto-immune et j’ai physiquement été incapable de travailler. Cela a été la descente aux enfers car je n’avais plus de rentrées financières. Je refusais la faillite, mais je n’ai pas eu le choix. J’ai déposé le bilan et j’ai tout perdu. Dans mon malheur, j’ai encore eu la chance d’être sous la mutuelle. » Mais le traumatisme était là. « Je n’osais plus sortir de chez moi, j’avais peur d’affronter le regard des autres. Je n’ouvrais même plus quand on sonnait à ma porte, car j’avais peur que ce soit un huissier. » En juin 2019, elle intègre le programme reStart. « J’avais déjà voulu le rejoindre en mars, mais j’étais en larmes, dans le déni total. Ce n’était pas le moment. En juin, je me suis retrouvée dans un groupe de neuf femmes qu’on a surnommé la 9e Compagnie. On s’est parlé, on s’encourageait, on finissait par rire de nos visites d’huissiers. Ces réunions nous ont permis de © Reporters

EntreprendreRebondir retrouver force et estime de soi. Maintenant, on va de l’avant car on est des battantes et des cheffes d’entreprise au départ. » Des confiances retrouvées Guillaume a été traiteur durant 20 ans ; son entreprise bruxelloise occupait une trentaine de personnes. « Le marché a évolué. J’ai essayé de m’adapter, j’ai épuisé toutes les procédures, je me suis battu pour mes deux enfants, mais la faillite devenait inévitable. À force d’avoir la visite d’huissiers, de leur expliquer ce qu’est l’Onem, la TVA et d’autres soucis d’indépendants, on a sympathisé. J’ai appris l’existence de reStart via Facebook et je m’y suis inscrit. Je ne comprends pas qu’il n’y ait pas une plus longue liste d’attente pour rejoindre ce programme car il constitue une chance, une richesse pour rebondir. Je m’étais associé pour lancer une nouvelle activité, et finalement je continue seul car on ne s’est pas entendus. Mais j’ai retrouvé ma confiance et veux continuer à me battre. » Zakia avait une entreprise avec son mari depuis 20 ans. Ils employaient près d’une centaine d’ouvriers. « Du jour au lendemain, on a perdu un tout gros client : le Parlement européen. On a engagé toute notre énergie et nos économies pour s’en sortir, mais il n’y a rien eu à faire pour éviter la faillite. J’ai pris contact avec ce programme pour y inscrire mon mari. Mais il était en burn-out et j’y suis finalement allée seule. J’ai rencontré des gens avec des capacités et des compétences énormes, vivant des situations pires que la mienne, mais qui voulaient s’en sortir. Dans le groupe, j’étais l’ovni car la seule à encore être mariée. On avait tous des dettes, mais il y avait cette dynamique qui fait qu’on reprend confiance. » Accompagnements individuels et collectifs Le programme reStart consiste en des accompagnements professionnels individuels (test de personnalité, coaching…) mais aussi collectifs (au travers de groupes d’échange et de développement, d’ateliers et de workshops). Il invite à d’abord accepter la réalité de la faillite avec bienveillance, à trouver des opportunités dans la réalité pour grandir et à se créer une nouvelle réalité professionnelle pour rebondir. « Il faut accepter d’être bousculé, de subir un électrochoc. Tout le monde n’est pas prêt à cela », concède Olivier, qui tenait depuis 2005 une librairie dans le quartier européen. « Elle se trouvait à quelques pas de la station de métro Maelbeek. J’ai déposé le bilan en 2016 et je n’ai rejoint ce programme que plusieurs années plus tard, lorsque le burn-out était passé et que je me sentais à nouveau d’attaque. On travaille sur les raisons de l’échec car cela permet de repartir. Avec une autre reStarteuse, on a créé une asbl pour la défense et la promotion des artistes (Artistic Booster Academy, ABA). À deux, on est plus forts pour créer un projet. Avec nos expériences du passé, nous avons décidé de minimiser les risques en prenant le statut d’indépendant à titre complémentaire. » Eric Van den Bemden aux côtés de la secrétaire d’État, Barbara Trachte. Traumatismes multiples « Nous avons lancé le programme reStart pour soutenir et accompagner les entrepreneurs bruxellois qui ont fait faillite, liquidé leur entreprise ou fermé leur commerce », rappelle Eric Vanden Bemden, son initiateur et coordinateur. « Nous avons suivi environ 160 hommes et femmes entrepreneurs/ indépendants de tous âges et toutes origines. Nous avons également sensibilisé l’opinion au travers de tables rondes et conférences, mais aussi les prescripteurs tels que les curateurs, les acteurs du Tribunal de l’entreprise, les CPAS, Actiris… Nous avons par ailleurs développé des synergies au sein de Beci entre le programme Starters, le Centre pour Entreprises en difficulté et le hub.transmission. Aujourd’hui, nous pensons que notre programme est mûr pour être reconnu comme un acteur complémentaire de l’écosystème bruxellois et jouer le rôle de coordinateur du rebond et de cellule de transition entre la faillite et la réinsertion professionnelle. » Et Antoine Parmentier, coordinateur de promotion, d’ajouter : « Dans ce processus de transition, les participants doivent apprendre à vivre avec cinq traumatismes qui sont professionnels, financiers, sociaux, familiaux et personnels. » Projet-pilote ? Très attentive aux témoignages de chacun, la secrétaire d’État a minutieusement pris des notes. « Dans les médias, on parle beaucoup de création de start-ups, de leurs réussites, mais rarement des échecs qu’elles peuvent essuyer ou de la façon dont les entrepreneurs peuvent rebondir. Je m’étonne que ce programme d’accompagnement n’existe qu’à Bruxelles et pas dans les autres régions du pays. Je vais l’évoquer auprès de collègues de groupe qui sont au fédéral et en Wallonie. Il pourrait servir de modèle pour lancer d’autres projets dans d’autres villes qui pourraient avoir besoin de l’expertise de reStart. » ● Julien Semninckx Bruxelles Métropole - mars 2020 ❙ 39 © Reporters

Podcast Julien Vandeleene : « On s’est dit qu’il y avait une opportunité » Julien Vandeleene a fondé BePark en 2011. Sa société est la première en Belgique à avoir développé le parksharing de particulier à particulier. Un concept simple et efficace, qui consiste à mettre à disposition des parkings privés non utilisés. Après huit ans de ‘bootstrapping’, tout en affinant son business model, BePark vient de lever 3 millions d’euros auprès d’un fonds luxembourgeois. Qu’est-ce qui t’a poussé à lancer Be Park ? L’idée est venue en Erasmus, à Boston. Il y avait une véritable émergence du parksharing. À l’époque, je savais déjà que je voulais devenir entrepreneur. J’étais étudiant à la Louvain School of Management. Je me suis lancé dès la fin de mon cursus ; j’ai repris l’idée que j’avais eue aux États-Unis pour la développer sur le marché bruxellois. Comment t’es-tu lancé ? J’avais très peu d’expérience, je sortais tout juste de l’université et donc l’encadrement était très important. J’ai eu des associés très complémentaires, et surtout des premiers actionnaires « serial entrepreneurs » qui ont pu mettre à profit leurs expériences. Vous venez de lever 3 millions d’euros ; pourtant, vous existez depuis huit ans. Quand on parle d’entrepreneuriat, on parle d’opportunités ou de nécessité. La levée de fonds, pour moi, c’est un peu la même chose. Est-ce qu’on devait lever des fonds plus tôt ? Non, parce qu’on avait un business model qu’on pouvait ‘bootstrapper’, en investissant au fur et à mesure sur base des revenus générés. C’est plutôt sain. Et puis, au début de l’aventure, on n’avait pas rien fait puisqu’on avait levé 600 000 euros. Qu’avez-vous fait avec cette première levée de fonds ? Cela nous a permis de faire face aux premiers échecs, que ce soit la recherche de business model, mais aussi les premiers échecs au développement et à l’exportation. Une fois qu’on avait compris quelles avaient été nos failles et ce sur quoi on pouvait réellement capitaliser, on s’est dit : « Là il y a une opportunité, on doit lever de l’argent ». Tu nous parles de premiers échecs, peux-tu nous en dire davantage ? Le parcours entrepreneurial, c’est une succession d’aventures avec beaucoup de bas et moins de hauts. Si je devais rétrospectivement balayer le développement de la société, je dirais que le premier échec, c’est qu’on s’est développés à l’international beaucoup trop vite. Quelque temps après la création, on était déjà en Espagne à gérer et à exploiter une partie du parking du stade Bernabeu à Madrid. Avec le recul, c’était une aberration. D’autres leçons à partager ? On a fait beaucoup d’erreurs en recrutement. On a eu tendance à chercher des profils qui correspondaient peut-être moins à l’ADN pour des raisons de coûts. Mais l’échec le plus important a été le manque de focus. Dès le départ, on a reçu beaucoup de demandes de clients. On a l’impression qu’il y a beaucoup de choses à faire et on s’écarte très vite de la vision de base. On s’est dispersés et c’était source de problèmes. Heureusement, j’étais bien entouré : on m’a appris à ‘rester focus’ sur le fait de solutionner une problématique réelle. Pour nous, c’était celle de la mobilité, en améliorant les déplacements domiciletravail…. ● Elisa Brevet Une rencontre à écouter en intégralité dans le podcast Next Step : https://www.beci.be/podcast. L’inspiration podcast : 40 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2020 Trump 2020 : Trump est entré en campagne et se verrait bien rester à la tête des USA. Slate s'est associé à l'Institut français des relations internationales et à la newsletter Time to sign off pour décrypter l'actualité de la campagne présidentielle américaine. D.R.

Community L’actualité Beci en photo La transition économique méritait bien un afterwork, coorganisé dans les locaux de l’incubateur « vert » Greenbizz par Beci et Irisphere, en présence de la secrétaire d’État Barbara Trachte. Barbara Trachte Benjamin Cadranel, administrateur délégué de Citydev Aline Deschamps (Bruxelles Environnement) et Grégoire Clerfayt (conseiller auprès de Barbara Trachte) Désirée Simonetti (Port de Bruxelles, au centre), entourée de Diane Van Gils (bpost) et Marc Renson (Citydev). De gauche à droite : l’équipe d’EcoRes, Cordelia Orfinger, Mathieu Depoorter et Julie Decaux, aux côtés de Quentin Walckiers (Saint-Gobain). De gauche à droite : Nicolas Paulus (Travie), Céline Bouton (Lita.co) et Olivier Breda (Dzerostudio). Bruxelles Métropole - mars 2020 ❙ 41 © Reporters

Community Le Bruxelles des entrepreneurs Dans les pas de Marjolaine Gailly À 37 ans, Marjolaine Gailly est ce qu’on peut appeler une « social entrepreneur ». Elle voit l'entrepreneuriat comme une force pour faire le bien et changer le monde. À la tête de deux sociétés, PeterLily dans le secteur des ressources humaines et le coworking bruxellois Manistal, elle s’implique depuis toujours dans des projets qui la font vibrer. Épicurienne responsable, elle nous livre des adresses qui ont le mérite d’être saines, locales et familiales. Le brunch dominical : Au Chicago Café, rue de Flandre. Un brunch sain et gourmand, des gâteaux faits maison à tomber par terre, un coin jeux pour les enfants, dans une ambiance chaleureuse « comme à la maison ». Mention spéciale pour le choix de plats vegan et végétariens. Le bistro des copains : Origine, près de la place Jourdan. Une formule en 4 services avec 3 choix uniquement (c’est souvent bon signe). Quand en plus les plats sont inventifs, audacieux et savoureux, c’est top. Pour couronner le tout, le service est agréable et le rapport qualité-prix est excellent. Le coup de cœur musical : Les Brussels Chopin Days, de jeunes artistes internationaux qui interprètent les œuvres de Chopin au piano. Des concerts splendides, en toute simplicité et intimité au Conservatoire Royal (et pour seulement 25 €). L’échappée verte : l’inconditionnelle forêt de Soignes, 5000 hectares de forêt, de sentiers cachés, de promenades, aux portes de Bruxelles. Il faudrait une vie pour en faire le tour. J’y vais dès que je peux, pour me ressourcer et penser à autre chose que PeterLily et Manistal. Sur le pouce : Kamilou, dans le quartier européen, propose une cuisine gourmande, saine et responsable. Petits déjeuners gourmands, assiettes variées à composer, large choix de quiches maison et de bons sandwichs ! Loger dans une maison d’hôtes : La Maison Flagey, une bâtisse de caractère située dans le quartier calme et agréable des étangs d’Ixelles, à deux pas de la dynamique La dernière adresse testée : Le Wolf, le premier food market dans la capitale. Il est à l’image de Bruxelles : tout le meilleur, dans un seul endroit où découvertes et mixité règnent en maître ! Un vrai bonheur, puisque vous pouvez faire un tour du monde culinaire sans bouger de votre chaise : cuisine italienne, indienne, belge, asiatique ou encore, éthiopienne, il y ‘en a pour tous les goûts ! ● Elisa Brevet 42 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2020 place Flagey. Simple et efficace : cinq chambres pour un séjour intimiste dans un bijou de l’Art Nouveau bruxellois. Les meilleurs cocktails : La Pharmacie Anglaise (photo ci-dessous), pour ses cocktails sophistiqués et originaux. Le cadre est totalement déjanté, on se croirait dans une autre époque : planches de plantes médicinales, buste de médecin, le tout avec du houblon séché suspendu au plafond. À Bruxelles, ce type d’endroit reste exceptionnel ! D.R.

Community DEMANDES D'ADMISSIONS PAR PRÉSENTATION AU CONSEIL D'ADMINISTRATION Alain Jonet pp, Av. d'Orbaix 19 - 1180 Bruxelles Code Nace : 70210 - Conseil en relations publiques et en communication, 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion, 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a., del. : Alain Jonet Arkadia Translations SPRL, Rue Bara 175 - 1070 Bruxelles Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion, 74300 - Traduction et interprétation, 82110 - Services administratifs combinés de bureau, del. : Valentina Micheli Axelle De Borger pp, Av. Legrand 86 - 1180 Bruxelles Code Nace : 70210 - Conseil en relations publiques et en communication, 82300 - Organisation de salons professionnels et de congrès, 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. del. : Axelle De Borger Ayming Belgium SPRL, Av. Edmond van Nieuwenhuyse 6 bte Alma - 1160 Bruxelles Code Nace : 62020 - Conseil informatique, 63110 - Traitement de données, hébergement et activités connexes, 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Laurie Pilo Baren & Masson SNC, Montagne du Godru 5 - 1300 Wavre Code Nace : 33110 - Réparation d'ouvrages en métaux, 43221 - Travaux de plomberie, 43222 - Installation de chauffage, de ventilation et de conditionnement d'air del. : Pascal Baren Batricrea SC, Rue des Matériaux 20 bte 61 - 1070 Bruxelles del. : Alexandre Lefebvre Be Mobile Waiter SPRL, Chée d'Alsemberg 545 - 1180 Bruxelles del. : Daniel Costanzo Be The Change by TTD SPRL, Av. de Broqueville 134 - 1200 Bruxelles Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : MarieGabrielle Amadieu Biofin SPRL, Av. Louise 179 - 1050 Bruxelles Code Nace : 46120 - Intermédiaires du commerce en combustibles, métaux, minéraux et produits chimiques, 46710 Commerce de gros de combustibles solides, liquides et gazeux et de produits annexes del. : Ludwig Bricout Bisc'oui! SPRL, Av. de Versailles 50 - 1020 Bruxelles del. : Fanny Grouwels Candice Vanhacht pp, Rue Baron de Castro 78 - 1040 Bruxelles Code Nace : 70210 - Conseil en relations publiques et en communication, 73110 - Activités des agences de publicité, 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a., del. : Candice Vanhacht Colson Donatienne PPE, Rue de Grimohaye 63 - 1300 Limal Code Nace : 70210 - Conseil en relations publiques et en communication, 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion, 85592 Formation professionnelle del. : Donatienne Colson Cultures & Publics ASBL, Rue Mercelis 81 - 1050 Bruxelles del. : Rosa-Anna Graceffa Da Ivonne Family , Rue des Colonies 11 - 1000 Bruxelles del. : Serge Atido Deli&Co Event Catering SPRL, Rue de Grand-Bigard 14 - 1082 Bruxelles del. : Ngabo Maurice Dujardin Bruno pp, Rue des Champs Elysées 18 boîte 2 - 1050 Bruxelles Code Nace : 69202 - Activités des comptables et des comptables-fiscalistes del. : Bruno Dujardin El Gharbi Souad (The Beauty Partner) pp, Chée de Waterloo 672 - 1180 Bruxelles Code Nace : 46190 - Intermédiaires du commerce en produits divers del. : Souad El Gharbi Eudys SPRL, Allée de Posty 6 - 1400 Nivelles Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion, 71121 - Activités d'ingénierie et de conseils techniques, sauf activités des géomètres del. : Michel Goës Exelius CVBA, Rue de la Cambre 22 D 9 - 1200 Bruxelles Code Nace : 69101 - Activités des avocats del. : Olivier Verschaeve Heisenberg Corporation SPRL, Rue Dieudonné Lefèvre 4 - 1020 Bruxelles Code Nace : 10392 - Transformation et conservation de fruits, sauf fabrication de fruits surgelés, 10712 - Fabrication artisanale de pain et de pâtisserie fraîche, 10720 - Fabrication de biscuits, de biscottes et de pâtisseries de conservation del. : David Moriamé Intell SA, Av. des Arts 39-42 - 1040 Bruxelles Code Nace : 47620 - Commerce de détail de journaux et de papeterie en magasin spécialisé del. : Marc Filipson Invicemm SPRL, Rue aux Fleurs 1 boîte b - 1380 Lasnes Code Nace : 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. del. : Eric Van der Stichelen Rogier L & L Zakenkantoor BVBA, Av. Eugène Plasky 75 - 1030 Bruxelles Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Filip Coolen La mariée pp, Av. de Versailles 127 bte 18 - 1120 Bruxelles del. : Nahid Essafi Laure Fornier pp, Rue Gustave Van Huynegem 29 - 1090 Bruxelles Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion, 74103 - Activités de design graphique, 74901 - Activités des agents et représentants d'artistes, de sportifs et d'autres personnalités publiques del. : Laure Fornier M&T Management SPRL, Av. Brugmann - 1060 Bruxelles Code Nace : 90012 - Réalisation de spectacles par des ensembles artistiques, 90031 - Création artistique, sauf activités de soutien del. : Thibaut Nève Magic Event, Rue Steyls 110 - 1020 Bruxelles del. : Anissa Chairi Marie Pinte pp, Rue du Roetaert 144 - 1180 Bruxelles Code Nace : 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a., 85592 - Formation professionnelle, 85599 - Autres formes d'enseignement del. : Marie Pinte Maxence Dumont pp, Av. Paul Bruxelles Métropole - mars 2020 ❙ 43

Community Deschanel 203 - 1030 Bruxelles del. : Maxence Dumont MicroFlavours BV, Av. du Roi Albert 12 - 1082 Bruxelles Code Nace : 01130 - Culture de légumes, de melons, de racines et de tubercules, 01199 - Autres cultures non permanentes n.c.a., 01290 - Autres cultures permanentes del. : Dario Vunckx Miwell SCS, Av. Louise 65 - 1050 Ixelles Code Nace : 46450 - Commerce de gros de parfumerie et de produits de beauté, 47750 - Commerce de détail de parfumerie et de produits de beauté en magasin spécialisé del. : Hanane Tahere MMG, Rue Malibran 69 - 1050 Bruxelles del. : Soraya Rhlid Pascaline Dehon, Route de Genval 156 - 1380 Ohain del. : Pascaline Dehon Pricing Pact SA, Rue des Anciens Etangs 55 - 1190 Bruxelles Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion, 73110 - Activités des agences de publicité, 74901 - Activités des agents et représentants d'artistes, de sportifs et d'autres personnalités publiques del. : Laurent David Hostyn Qscar, Vlierbeekberg 36 - 3090 Overijse Code Nace : del. : Cindy Jacob Retrival, Rue du Déversoir 1 C - 6010 Charleroi Code Nace : 38219 - Autre traitement et élimination des déchets non dangereux, 49410 - Transports routiers de fret, sauf services de déménagement del. : Thibaut Jacquet Second floor SPRL, Avenue du Brésil 3 - 1000 Bruxelles Code Nace : 73110 - Activités des agences de publicité del. : Olivier Bialek Speak Up, Rue Jean Wellens 37 - 1150 Bruxelles del. : Mélanie Hussel Subtils Services SPRL, Rue Arthur Warocqué(L.L) 91 - 7100 La Louvière Code Nace : 81210 - Nettoyage courant des bâtiments del. : Anna Rizzo The Catering by Julien & César SPRL, Rue des Grands Bureaux (RES) 7 - 7134 Binche Code Nace : 56210 - Services des traiteurs del. : Cesar Desy The School Of Speech - Cum Unicate SPRL, Av. Vanderaey 139 - 1180 Bruxelles Code Nace : 70210 - Conseil en relations publiques et en communication, 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion, 90029 - Autres activités de soutien au spectacle vivant del. : Gilles Wiernik Trianon Scientific Communication SPRL, Av. de Broqueville 240 - 1200 Bruxelles del. : Audrey Ngomsik Turmes - di Cugno - Extendo Consulting SNC, Av. du Frioul 8 - 1140 Bruxelles Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Arnaud Turmes We Tell Stories SPRL, Bd Lambermont 140 - 1030 Bruxelles Code Nace : 59113 - Production de films autres que cinématographiques et pour la télévision, 59130 - Distribution de films cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision, 63910 - Activités des agences de presse del. : Joan Roels INDEX DES ENTREPRISES ET ORGANISATIONS CITÉES DANS CE NUMÉRO ABA Accor Actiris Agence du Numérique Agoria ARES Beer Mania Belgian Chambers BePark Bpost Brugel Bruxelles Environnement Cake Chicago Café CitizenLab Citydev Claeys & Engels Colruyt Comeos Daoust Dassault Data.be Dats 24 Debailleul Deloitte Delta Airlines Digita 44 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2020 38-39 6-8 38-39 20 20 20 6-8 6-8 40 41 36 41 24-26 42 6-8 41 4-5 14 1 6-8 12-13 24-26 14 23 6-8 24-26 6-8 Dzerostudio Easi EcoRes Enterprise Europe Network EU-Japan Centre Febelauto Girleek GreenBizz Hackages Highbury Huawei IBS ICC – Chambre de Commerce Internationale Innoviris Kamilou KBC KU Leuven Lexitech Lita.co Mad Kings Maison Flagey, La Manistal MHB Nutrition Netflix NN Nona 41 11 41 22 6-8 33-34 20 41 4-5 6-8 16-17 11 6-8 6-8 42 6-8 6-8 4-5 41 28-29 42 42 37 24-26 18-19 4-5 ONU-Femmes Orakel Origine Permafungi PeterLily Pharmacie Anglaise, La Port de Bruxelles RAAL La Louvière Revolta Sabca Sabena Aerospace Saint-Gobain SFPI Sparkcentral Telenet T-Mobile Top Employers Institute Touring Club Travie ULB Université de Liège UpCom Watt4Ever Western Union Wolf 20 31-32 42 33-34 42 42 41 11 33-34 12-13 12-13 41 12-13 24-26 6-8 24-26 6-8 6-8 41 1 14 22 33-34 24-26 42

Community MÉDIATION JURIDIQUE ICT 12, 19 & 26.03 Atelier digital 24.03 Soyez efficace sur LinkedIn 2, 9, 16, 23 & 30.04 Atelier digital 21.04 Soyez efficace sur LinkedIn 7, 14, 21 & 28.05 Atelier digital 19.05 Soyez efficace sur LinkedIn 4, 11, 18 & 25.06 Atelier digital ➜ Caroline Coutelier +32 2 643 78 13 – cco@beci.be LÉGISLATION SOCIALE 12.03 Plan cafétéria : la rémunération à la carte pour tous ? 17.03 Remboursement de frais à vos travailleurs 26.03 La prime d’innovation : récompensez vos travailleurs créatifs par une prime 100 % nette ! 02.04 Élections sociales 2020 : autour de la procédure électorale et du jour du vote 23.04 Le trajet de réintégration en pratique dans le secteur public 05.05 La prévention et la gestion des assuétudes : de quels outils dispose l’employeur public ? 28.05 Missions et fonctionnement des organes sociaux **En néerlandais uniquement ➜ Frédéric Simon +32 2 643 78 17 – fs@beci.be 11, 18 & 25.03 Beci Welcome Breakfast Retrouvez notre agenda complet sur www.beci.be Bruxelles Métropole - mars 2020 ❙ 45 Jusqu’au 26.06 Cycle de formation de base et spécifique à la médiation civile et commerciale à Bruxelles ➜ bMediation +32 2 643 78 47 info@bmediation.eu CYCLE STARTERS & RESTARTERS 16, 23 & 30.03 Lunch Starter 17.03 Quelles solutions de financement pour votre entreprise - 1819 17.03 Les solutions de financement de Finance & Invest Brussels 17.03 Tour d’horizon des subsides à Bruxelles (starters & pré-activité) 6, 13, 20 & 27.04 Lunch Starter 21.04 Les composantes d’un branding fort 21.04 Plan financier, remunération, rôle du comptable 21.04 Sales DNA : développer votre talent 1, 8, 15, 22 & 29.06 Lunch Starter ➜ Emmanuelle Einhorn starters@beci.be TRANSMISSION 26.03 Conférence Acquéreurs & Investisseurs ➜ Salima Seouane +32 2 643 78 49 – sse@beci.be Inscrivez-vous à une ou plusieurs formations et bénéficiez des subsides à la formation Région Bruxelloise: 50% de subsides: (investissement min. = 1.000 €) 12, 19 & 26.03 Beci Welcome Lunch 1, 8, 15 & 22.04 Beci Welcome Breakfast 2, 9, 16 & 23.04 Beci Welcome Lunch 15.04 Welcome apéro 6, 13, 20 & 27.05 Beci Welcome Breakfast 7, 14 & 28.05 Beci Welcome Lunch 3, 10 & 17.06 Beci Welcome Breakfast 4, 11 & 18.06 Beci Welcome Lunch ➜ Beci Events +32 2 643 78 13 – events@beci.be Conférence Acquéreurs & Investisseurs Envie de reprendre une entreprise ? Venez assister à la Conférence Acquéreurs & Investisseurs, avec la présentation de 7 projets de transmission et les pitchs de 3 starters en recherche de financement. Où ? Chez Beci Quand ? Le 26 mars Info et inscriptions : Salima Seouane +32 2 643 78 49 – sse@beci.be

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