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Idées 5G : la volonté d’un ministre La 5G propose une transmission de données à très haut débit, qui doit permettre notamment des pilotages d’objets ou de systèmes en temps réel. L’Europe prône son adoption et Bruxelles est attendue comme ville pilote. Un débat sur les normes régionales d’émissions d’ondes, leur nocivité, l’implantation des antennes et la fiscalité freine le projet. Bernard Clerfayt, nouveau Ministre de la transition numérique, prend la main, avec la ferme intention de ne pas laisser Bruxelles rater cette occasion. La 5G fait débat, avec des opposants qui invoquent une technologie non-nécessaire et risquée d’une part ; des partisans qui mettent en avant un potentiel économique considérable d’autre part. Vous êtes personnellement favorable à une implantation rapide ; quels sont vos arguments ? Bernard Clerfayt : Certaines choses et pratiques de notre quotidien nous sont tellement familières qu’elles nous paraissent avoir toujours été. Le premier réseau GSM chez nous a pourtant moins de 26 ans et les premiers smartphones grand public datent de 2007, avec une 3G qui permet enfin de voir son interlocuteur, d’accéder à internet, etc. Tout cela aussi a été décrié en son temps mais n’est pourtant plus dans nos mémoires, tant il nous semble naturel – et surtout nécessaire, qui en disconviendrait aujourd’hui ? – de communiquer via ces systèmes. La 4G couvre les besoins actuels mais montre ses limites lorsqu’il s’agit de répondre à la demande exponentielle de transfert de données – notablement de la part du grand public – et lorsqu’il s’agit de développer des services qui exigent des transferts massifs et ultra-rapides. La 5G est l’étape technologique qui permet cela. Quant à l’attrait économique de cette technologie, c’est évidemment une excellente chose et un objectif déclaré qui ne doit pas être un facteur de suspicion a priori de la part de ses opposants : qu’il y ait des marchés nouveaux qui s’ouvrent à cette occasion, c’est évident et bienvenu ! La 5G est un saut technologique majeur, qui offre les conditions d’un renouvellement de notre développement économique. Une 16 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2020 croissance économique naturelle repose sur la variabilité du facteur travail, que ce soit en termes de nombre de travailleurs ou de productivité, cette dernière étant possible grâce au progrès technique ; et c’est ce que la 5G va d’abord permettre. Elle rendra ensuite possibles des innovations ultérieures comme, par exemple, le développement massif de ce qui sera notre quotidien de demain : l’intelligence artificielle, le développement de techniques d’impression/production 3D, le déploiement de capteurs multiples pour gérer plus efficacement divers aspects de notre vie tels que l’utilisation d’énergie, le trafic, etc. Voyons ce que font et autorisent déjà d’autres villes et pays, et gardons à l’esprit que si Bruxelles ne saisit pas l’opportunité d’être la première ville 5G du pays, d’autres la saisiront et cela déclassera significativement notre Région. Minimise-t-on l’enjeu santé pour des raisons économiques ? C’est inexact. Il va de soi qu’on n’entend pas déployer à grande échelle une menace sanitaire ! La question de la santé n’est pas tranchée mais, puisqu’on en est à l’étude des risques, on ne peut pas dire non plus, a priori, que l’exposition à ces champs électromagnétiques sera nocive. Cela a été dit pour

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