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Esprits d'entrepreneurs « Rendre plus fortes les personnes qui m’entourent » Salvatore Curaba Fondateur d’Easi et président de la RAAL La Louvière Quel a été votre premier job rémunéré, hors job d’étudiant ? Joueur de foot, en division 2 à La Louvière. À 18 ans, j’ai commencé à gagner un peu d’argent avec le foot. Je n’avais pas de contrat, j’étais jeune, je gagnais très peu. Quel a été le ‘defining moment’ de votre vie professionnelle ? Il y en a trois : à 25 ans, lorsque je refuse un contrat professionnel de joueur de foot, alors que j’ai toujours rêvé de le devenir. À la place, je travaille comme vendeur chez IBS, je gravis les échelons jusqu’à la possibilité de devenir directeur du site de Bruxelles et là, je refuse. Comme en football, je renonce au Graal. À 35 ans, je décide de créer Easi, ma propre boîte. À 55 ans, je choisis de faire un pas de côté, je donne toute l’autonomie à mes directeurs et à mes deux CEO. Aujourd’hui, je n’interviens plus. Je suis encore l’actionnaire majoritaire, mais dans quelques mois je ne le serai plus. Votre plus belle réussite ? La première chose qui me vient en tête, c’est ma famille. Pour moi, c’est toujours le prochain projet qui compte. Il ne faut pas être trop contemplatif, il faut toujours regarder vers l’avenir. Votre plus gros échec ? J’ai une mémoire qui gomme. Il y a eu beaucoup de problèmes, mais des échecs non. Et puis, c’est juste génial d’avoir des problèmes. Quand on est dans une période difficile, il faut savoir savourer ce moment de stress et d’angoisse : gagner un match quand c’est très difficile, c’est quand même mieux que de gagner facilement. Quel est votre super pouvoir ? Rendre les personnes qui m’entourent plus fortes, heureuses, meilleures. J’ai la capacité à fédérer autour de moi. J’ai la chance de pouvoir développer le potentiel des autres. Pourtant, je ne suis aucune formation, je ne lis pas, je ne fais pas appel à des consultants externes. Nous sommes la normalité. Nous restons nous-mêmes et humains. Quel est votre plus grand défaut ? L’impatience : j’ai envie que tout aille vite et je peux être très dur et exigeant. L’élément clé du succès de votre entreprise ? La volonté de toujours faire mieux. On est obnubilés par l’excellence. Depuis cinq ans, Easi est sacré « best workplace ». Pourtant, ce n’est pas un objectif. On le fait parce que ça Sous la direction de Giles Daoust Bruxelles Métropole - mars 2020 ❙ 11 fait partie de notre nature. La clé ? Fédérer beaucoup de personnes cet objectif. Si ça fonctionne, c’est aussi parce qu’on est dans le partage : les salaires sont très intéressants et les employés sont actionnaires de la société. Les patrons qui pensent qu’ils doivent rester les seuls actionnaires parce qu’ils ont pris des risques n’ont rien compris. Quel est votre plus grand challenge ? C’est plutôt un rêve : amener La Louvière en division professionnelle et pourquoi pas, devenir champion de Belgique de football. Votre livre préféré ? Druss la Légende, de David Gemmel. Je ne parviens à lire que des livres de fantasy parce que ce qui m’inspire, ce sont les héros. Ils font preuve de courage, d’honneur et ont le sens du sacrifice. Le sacrifice de soi pour quelque chose de plus grand. Votre film préféré ? Je dirais le film Gladiator de Ridley Scott. Je regarde beaucoup la télévision, j’ai besoin de me détendre et de me changer les idées. Quelles sont vos sources d’inspiration ? Les autres. Même si je suis conscient que je prends de la place, je suis toujours à l’écoute des gens qui m’entourent, des idées, et je ne pars pas du principe que je sais mieux que les autres. Si vous n’aviez pas fait ce que vous avez réalisé, quel job auriez-vous souhaité exercer ? On s’en fout ! De toute façon, je sais que j’aurai réussi. Peu importe ce qu’on a à faire, il faut toujours tendre vers l’excellence. ● Elisa Brevet Envie de lire le livre préféré de Salvatore Curaba ? Nous vous offrons 10 exemplaires de Druss la Légende. Remplissez le formulaire sur www.daoust.be/fr/livre

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