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Grow Your Business Des jeunes pousses bien vertes dans la capitale La Commission européenne a annoncé, fin 2019, son Green Deal qui, par le truchement d’une stratégie de croissance ambitieuse, devrait aboutir à la neutralité climatique du continent d’ici 2050. Il contient entre autres un plan d’action en économie circulaire. Nous avons rencontré deux entreprises bruxelloises novices en la matière. Quelle viabilité offre leur business model circulaire aujourd’hui ? Julien Jacquet (Permafungi) : « Aucune entreprise ne peut aujourd’hui fonctionner dans une démarche purement économique » «N ous collectons chaque mois environ une tonne de pleurotes. » Nous voici dans le réseau de caves gigantesque sous Tour & Taxis. Autour de nous, de nombreux grands sacs dont des pleurotes émergent ci et là. Julien Jacquet, cofondateur et concepteur de Permafungi, nous conduit dans le dédale souterrain et nous montre fièrement le résultat d’un projet circulaire conçu en 2013. Permafungi, c’est la rencontre d’une agriculture urbaine et circulaire avec l’économie sociale. Pas évident à combiner, admet M. Jacquet. « Jusqu’à l’année passée, nous travaillions à 12 ici, grâce à une subvention structurelle. À présent que nous devons nous débrouiller sans cette subvention, nous n’avons pas pu prolonger certains contrats spécifiques. 2020 sera l’année de vérité pour Permafungi¹ , mais j’espère qu’on finira par comprendre qu’aucune entreprise ne peut aujourd’hui fonctionner dans une démarche purement économique. Nous générons aussi une plus-value écologique et sociale, ce qui se traduit plus difficilement en rendement économique classique. Alors, comment valoriser cette plus-value sociale ? Il faut savoir que nous permettons à la communauté de faire des économies, notamment parce que nous formons des gens qui n’auraient pas eu accès au marché du travail. De plus, nous recyclons certains flux de déchets. » Permafungi a développé à Bruxelles un modèle théoriquement transférable dans d’autres villes. 15.000 tonnes de marc de café terminent chaque année dans les poubelles bruxelloises, alors qu’il a été démontré ce que ce produit est un substrat idéal pour la culture de pleurotes. De plus, ces champignons transforment le marc de café en une matière idéale pour la production d’engrais. « Notre activité, c’était du boulot pour les jeunes sous-qualifiés du quartier. Nos coursiers à vélo ont collecté annuellement 30 tonnes de marc de café à Bruxelles. Grâce à cela, nous produisons mensuellement 1 tonne de pleurotes et 5 tonnes d’engrais naturel. Dans l’intervalle, nous avons aussi formé à cette technique de production de nombreux intéressés en provenance d’autres villes et nous vendons des kits pour produire chez soi des pleurotes au départ du marc de café domestique. Nous fournissons donc une plus-value dans plusieurs domaines, mais en fin de compte, on ne nous juge que sur notre rendement purement économique. » 1 Permafungi, qui a obtenu plus de 25.000 € via une campagne de crowdfunding, est provisoirement sauvé. Bruxelles Métropole - mars 2020 ❙ 33 © Getty

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