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Rebondir Barbara Trachte à la rencontre des reStarters La secrétaire d’État bruxelloise Barbara Trachte a rendu visite à Beci pour découvrir le programme reStart et rencontrer des participants. Depuis trois ans, reStart accompagne les entrepreneurs bruxellois qui ont fait faillite et les aide à retrouver énergie et motivation pour recréer un projet professionnel. d’État bruxelloise pour évoquer leurs revers. Certains étaient seuls aux commandes de leur SPRLU, d’autres occupaient plus d’une centaine de personnes. Certains ont dû cesser leurs activités pour des raisons médicales ou familiales, d’autres pour ne pas avoir su s’adapter au marché, s’être mal préparés ou simplement avoir été victimes de l’actualité. Tous sont passés par une phase de désespoir total et de remise en cause. «U n bébé tombe en moyenne 2.000 fois avant de réussir à marcher. Pourquoi un entrepreneur qui a fait faillite ne pourrait-il pas se relever et redémarrer une activité, renforcé par l’expérience du passé ? » C’est l'un des leitmotivs de reStart, un programme d’accompagnement lancé début 2017 par Beci. Des participants ont rencontré la secrétaire d’Etat à la Transition économique Barbara Trachte et témoigné des implications sociales, financières et familiales d’une faillite. Des reStarters qui ont aussi évoqué le retour à l’estime de soi et l’envie de relancer une activité grâce au coaching individuel et de groupe qu’ils ont suivi durant cinq mois. Causes diverses de faillite « Dans nos universités, aucun cours d’entreprenariat ne parle de l’échec ou de la façon de l’éviter. Mais d’ailleurs, qu’est-ce que cette notion d’échec ? N’a-t-on pas droit à se tromper, à subir un revers de la vie qui vous pousse à la faillite ? » Ils étaient une dizaine d’anciens entrepreneurs à rencontrer la secrétaire 38 ❙ Bruxelles Métropole - mars 2020 Burn-out et maladie « Je travaillais seule, depuis 30 ans, dans ma petite agence spécialisée en marketing et communication, qui tournait bien », raconte Nathalie. « Et puis, j’ai fait un burn-out parce que je bossais comme une dingue. J’ai continué car j’étais seule aux commandes ; c’était mon unique gagne-pain et il n’y avait personne pour prendre le relais. Mais j’ai ensuite développé une maladie auto-immune et j’ai physiquement été incapable de travailler. Cela a été la descente aux enfers car je n’avais plus de rentrées financières. Je refusais la faillite, mais je n’ai pas eu le choix. J’ai déposé le bilan et j’ai tout perdu. Dans mon malheur, j’ai encore eu la chance d’être sous la mutuelle. » Mais le traumatisme était là. « Je n’osais plus sortir de chez moi, j’avais peur d’affronter le regard des autres. Je n’ouvrais même plus quand on sonnait à ma porte, car j’avais peur que ce soit un huissier. » En juin 2019, elle intègre le programme reStart. « J’avais déjà voulu le rejoindre en mars, mais j’étais en larmes, dans le déni total. Ce n’était pas le moment. En juin, je me suis retrouvée dans un groupe de neuf femmes qu’on a surnommé la 9e Compagnie. On s’est parlé, on s’encourageait, on finissait par rire de nos visites d’huissiers. Ces réunions nous ont permis de © Reporters

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