Idées nouveaux relais de croissance, nous nous sommes tournés vers les clients industriels, les producteurs, transporteurs d'énergie, les fabricants de parcs éoliens offshore qui sentent que le drone peut les aider. Nous apportons des solutions intégrées pour des missions critiques où la sécurité est importante, comme le transport d'organes entre hôpitaux en milieu urbain, ou encore l'inspection d'éoliennes en mer. La Sabca veut une solution globale pour ses opérateurs industriels qui ne sont pas familiers avec l'aéronautique. Quels sont les défis 2020 et court terme pour la Sabca ? Le premier est bien sûr de continuer à se développer pour être un fleuron de l'industrie belge, robuste, profitable et compétitif. Nous avons la chance d'avoir, sous une même coupe, une palette de métiers très larges, ce qui nous rend Je pense que l’industrie est essentielle dans une société. Je plaide pour conserver des emplois à haut caractère industriel en Europe, en Belgique et dans des milieux urbains. regard portez-vous sur la conquête spatiale aujourd'hui ? C'est fascinant, passionnant et cela fait rêver beaucoup de monde, mais c'est aussi un des moteurs de développements technologiques. Je pense que le tourisme spatial va rester très anecdotique, bien que le futur à court terme de beaucoup de pays passera par le spatial. Il est essentiel que l'Europe garde un accès autonome à l'espace, parce que le développement économique de l'Europe de demain passera par le digital, donc des satellites, donc des lanceurs pour les mettre en orbite. La surveillance des frontières, l'écologie, passent aussi par le spatial. L'Europe a d'ailleurs augmenté le budget alloué au secteur aéronautique. Les politiques sont conscients qu'il est essentiel de garder un accès souverain à l'espace. ● Emmanuel Robert et Vinciane Pigarella Un entretien à écouter intégralement dans le podcast Métropole : www.beci.be/podcast. La Sabca rachetée par la SFPI et Sabena Aerospace. uniques. Le deuxième défi, que j'ai déjà évoqué, est de remplacer la gamme de programmes qui s'éteignent. Un autre point important cette année est la célébration du centenaire de la Sabca. 2020 sera émaillée d'événements, avec bien sûr une célébration le 16 décembre, à la date anniversaire. Le troisième défi est de trouver un nouvel actionnaire pour remettre de l'énergie, des ressources et intensifier le déploiement de Sabca, suite au départ du groupe Dassault (ndlr : c'est chose faite avec le duo formé par le holding public fédéral SFPI et Sabena Aerospace, voir encadré). 2030, le pilotage automatique, c'est possible ? 2030, c'est un peu court. Comme pour la voiture électrique, c'est surtout une question d'acceptation sociétale. La technologie est là, disponible. Il faut être sûr que tous les aspects sociétaux, juridiques, assurances, responsabilités soient couverts. Avant d'arriver au cockpit sans pilote, le prochain horizon est le ‘single pilot cockpit’. La Sabca a un pied dedans avec nos drones, dont l'une des caractéristiques est d'offrir des solutions totalement autonomes. Dernière question : on a parlé d'Ariane 5, des fusées, on parle de tourisme spatial. Quel Notre entretien avec Thibauld Jongen a été réalisé peu avant l’annonce de la reprise de la Sabca, début février, par la Société Fédérale de Participations et Investissements (SFPI) et Sabena Aerospace. La Sabca, jusqu’alors majoritairement détenue par le groupe Dassault, redevient ainsi entièrement belge. « La Sabca revient de loin », a déclaré Thibauld Jongen, « après avoir traversé certaines années difficiles, voire inquiétantes. Elle avait besoin d'un nouveau souffle après trois ans de transformation ». Un nouveau souffle que doivent donc lui apporter la SFPI, bras financier de l’État belge, et surtout Sabena Aerospace. « Un actionnaire belge et industriel qui s'inscrit pleinement dans la stratégie et la vision de la Sabca », se félicite M. Jongen. Grâce à lui, « la Sabca a un nouveau moteur pour un nouveau siècle ». La Sabca, qui emploie environ un millier de personnes à Haren, Gosselies, Lummen, ainsi qu’au Maroc, a réalisé en 2019 un chiffre d'affaires avoisinant les 200 millions d'euros, contre 55 millions d’euros et 400 collaborateurs pour Sabena Aerospace. Bruxelles Métropole - mars 2020 ❙ 13
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