Chambre de Commerce & Union des Entreprises de Bruxelles LE MAGAZINE DES ENTREPR I SES BRUXELLOI SES URBANISME BRUXELLOIS l’usine à gaz LE DIESEL, coupable de tous les maux ? N°45 / MAI 2019 En route pour DUBAÏ 2020 ! DROITS D’AUTEUR : quelles opportunités ? Rédacteurs en chef invités : CAROLINE PAUWELS & YVON ENGLERT ISSN 2406-3738
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Édito La force de la proposition Et si l’on refondait Bruxelles aujourd’hui ? Quelle ville souhaiterions-nous ? C’t en quelque sorte la question à laquelle les électeurs devront répondr en choisissant leurs représentants régionaux : ceux qui seront en jet bruxellois pour les cinq prochaines années. Pour notre part, nous l’avons souvent répété : nous souhaitons une ville bon vivre, mais aussi étudier, travailler et entreprendre. En d’autr ville aussi attrayante pour ceux qui la fréquentent ou l’habitent, que veulent y investir ou entreprendre. Bruxelles bénéficie a priori de deux atouts inestimables : sa visibilité internationale et sa situation géographique, au carrefour de l’Eur terface de différentes cultures. Deux atouts sur lesquels il nous « capitaliser ». Pour cela, il faut une ambition commune, traduite dans Les principaux enjeux sont connus : ce sont la mobilité, la fiscalité ment, l’emploi et la formation, la numérisation et les nouvelles technologies Soyons de bon compte : des progrès notables ont été accomplis égards. Par exemple en matière de réduction du taux de chômage, est en baisse constante depuis plus de six ans. Même dans le domaine la mobilité – où nous avons régulièrement émis des avis critiques peut reconnaître des avancées : le transport public régional bat cords de fréquentation ; le gouvernement bruxellois a confirmé l’e sion du métro vers le nord ; et un investissement de plus de 5 milliar a été annoncé dans le rail au niveau fédéral, dont un milliard pour achever le RER. Autant d’éléments qui permettront d’offrir des solutions de transport alternatives, indispensables si l’on veut réduire la place accordée à la voiture en ville (celà montre d’ailleurs combien nous avons eu raison d’insister sur ces points). Pour autant, on ne peut s’en remettre exclusivement au politique et tout attendre de sa part. Définir et mettre en œuvre une vision collective ne se résume pas à un bulletin glissé dans l’urne. C’est une responsabilité partagée avec les acteurs de la société civile, citoyens, syndicats et entreprises. Quant à nous, représentants de ces entreprises, notre rôle est présenter en force de proposition constructive. C’est le sens du dum de 224 pages, déclinant 91 mesures concrètes, que nous av té en octobre dernier et communiqué aux différents partis. Ces propositions sont disponibles, comme nous le sommes nous en débattre et y travailler. Aux nouveaux élus de décider ce qu’il d’en faire. Marc Decorte, Président de Beci Bruxelles Métropole - mai 2019 ❙ 1
Sommaire Bruxelles métropole N° 45 – Mai 2019 Au mois de juin : Green Editeur responsable Olivier Willocx – ow@beci.be - T +32 2 648 50 02 Avenue Louise 500 - 1050 Bruxelles www.beci.be Rédaction Media Coordinator Emmanuel Robert - er@beci.be T +32 2 643 78 44 Ont collaboré à ce numéro : Catherine Aerts, Emmanuel Baufayt, Elisa Brevet, Géry Brusselmans, Marc Decorte, Didier Dekeyser, Vincent Delannoy, Yvion Englert, Mehdi Ferron, Vincent Giroul, David Hainaut, Gaëlle Hoogsteyn, Michel de Kemmeter, Julien Knoepfler, Ophélie Legast, Cédric Lobelle, Caroline Pauwels, Laura Rebreanu, Morgan Van Cleven, Guy Van den Noortgate et Peter Van Dyck. Production Layout db Studio.be Design couverture Denis Séguy Impression db Group.be Traduction Litteris Abonnements Prix : 80 € pour 10 numéros Publicité Bruxelles métropole/Brussel Metropool est lu chaque mois par plus de 21.000 décideurs. Tirage moyen par numéro : 15.000 ex. Infos et réservations Anne Schmit – T +32 2 563 68 53 asc@beci.be Membership Catherine Tricot – T +32 475 49 65 72 ctr@beci.be Membre de BRUXELLES ENVIRONNEMENT ENTREPRISE DYNAMISCHE ECO LEEFMILIEU BRUSSEL ONDERNEMING DYNAMIQUE label n. 2014/351/2 4 6 7 Idées 10 12 13 16 18 19 Beci online Podcast : Kevin Tillier Digest Business in Harmony : ode à l’inclusion Élections 2019 : garantir des prix énergétiques abordables Quel apport des TIC pour une mobilité urbaine durable ? Urbanisme bruxellois : l’usine à gaz Open Source Pour ou contre la refédéralisation ? International 20 21 Solvit : une aide à la résolution des contentieux dans l’UE En route pour Dubaï 2020 ! Emploi & Formation 24 27 30 34 36 38 41 43 44 46 49 50 52 54 56 ULB et VUB veulent jouer un rôle clé dans la Région bruxelloise Apprendre, désapprendre, réapprendre L’entreprise à la rencontre des élèves et étudiants Des pistes pour redorer le blason d’ingénieur Les digital natives maîtrisent-ils vraiment le numérique ? Fablabs : bienvenue dans mon labo ! Bruxelles peut jouer la carte de l’IA La formation en alternance comme outil de recrutement La Fondation pour l'Enseignement a 5 ans Intelligence culturelle et collaboration Entreprendre 48 Revenus en droits d’auteur : quelles opportunités ? Les premiers hub.awards distingueront les entreprises bruxelloises Transition : le diesel, coupable de tous les maux ? Starter : XRintelligence ABA : quand le rebond rend hommage à Walthéry Les marchés publics, au cœur du fonctionnement des communes Community 58 10-32-2225 PRINTED ON TCF PAPER 60 61 62 63 64 L’actualité Beci en photo Petites histoires de grands entrepreneurs Bruxelles, dans les pas de Karin Maquet Demandes d'admission Index Agenda Caroline Pauwels Rédacteurs en chef invités : Yvon Englert et
Acheter son bureau ou investir dans des studios ? En voilà une bonne question pour nos experts immo Contactez les experts de KBC Brussels Live au 02 303 31 60 du lundi au vendredi de 8h à 22h et le samedi de 9h à 17h. E.R. : KBC Group SA, Avenue du Port 2, 1080 Bruxelles, Belgique. TVA BE 0403.227.515, RPM Bruxelles.
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Beci online Dans vos newsletters Beci vous propose désormais 5 newsletters thématiques pour vous tenir informés de l’essentiel en quelques minutes de lecture : ➜ Bruxelles Métropole Online : notre newsletter d’information générale. ➜ HR & social : les questions RH ou de droit social vous concernent ? cette newsletter est pour vous ! ➜ Green : une newsletter entièrement dédiée au développement durable. ➜ Mobilité : toute l’actualité de la mobilité bruxelloise. ➜ Executive News : des infos brèves et pertinentes sur la politique bruxelloise Archives et inscription gratuite : https://www.beci.be/newsletter À lire sur notre site web Retrouvez ces articles sur www.beci.be Bruxelles Métropole - mai 2019 ❙ 5
Podcast Kevin Tillier : de prof de langues à fondateur de MySkillCamp De professeur de langues à entrepreneur, il n’y a qu’un pas. La preuve, Kevin Tillier l’a fait ! Aujourd’hui il vient de lever un million d’euros pour sa plateforme de formation en ligne : MySkillCamp. Son credo ? Dépoussiérer l’apprentissage à distance. Je crois que l’idée de MySkillCamp t'est venue grâce à un voyage à l’étranger ? Oui, à mes 15 ans, je suis parti vivre au Canada. On m’a recruté pour jouer au hockey sur glace. On travaillait d’arrache-pied à un niveau professionnel et on n’avait pas le temps d’aller à l’école. Nos enseignants venaient en bus, entre les entraînements et les matches. On avait accès à une plateforme d’e-learning pour nous former tout au long de l’année. Les éducateurs et les enseignants détenaient surtout un rôle de coach. Le déclic est arrivé lorsque tu es rentré ? Oui, peu de temps après mon retour en Belgique, j’ai ouvert ma propre école de langues avec ma femme. On a développé en interne notre propre solution d’apprentissage en ligne. Petit à petit, mes clients m’ont demandé où je louais cette fameuse plateforme d’e-learning et c’est là que j’ai compris tout le potentiel de ce qu’on avait développé en interne. Le choix de se lancer dans l’entrepreneuriat a-t-il été évident ? Il fallait d’abord faire un choix. Je commençais à m’ennuyer dans mon métier et je ne me voyais pas professeur de langues pendant vingt ans. C’est là qu’avec ma femme, on a décidé de tout arrêter, de développer la plateforme pour tous types de formations ouvertes aux entreprises, tout au long de l’année (sur d’autres thèmes que les langues). La première étape fut de trouver des cofondateurs et de dégager le plus rapidement possible un prototype, le MVP (‘Minimum Viable Product’). Ensuite, on a dû le tester sur nos premiers clients et l’améliorer constamment selon les feedbacks récoltés. En tant que prof de langues, comment as-tu fais pour créer ta start-up ? J’ai forcément fait plein d’erreurs (rires). J’ai regardé autour de moi, rencontré beaucoup de gens et puis, évidemment, j’ai appris en faisant inévitablement des erreurs. Par exemple, on a raté notre première levée de fonds parce que la comptabilité n’était pas optimale et le marché que l’on visait pas assez mature pour que l’on puisse nous faire confiance. On a dû apprendre vite, rattraper le coup et redresser la barre…. Comment as-tu pu rattraper le coup ? Au départ, on visait surtout le marché de l’éducation à destination des écoles. Mais au dernier moment, les investisseurs se sont dit que ça n’irait pas. Ils n’ont pas cru dans le projet. On a dû faire marche arrière et se diriger vers un autre marché, celui du b-to-b. C’est ce qui nous amène à ce que nous faisons aujourd’hui… NDLR : MySkillCamp vient de lever un million d’euros, prouvant ainsi que l’on peut toujours se relever et revenir encore plus fort. ● Elisa Brevet Une rencontre à écouter en intégralité dans le podcast Next Step : https://www.beci.be/podcast. Les podcasts à écouter… Lemand est l’un des podcasts les plus écoutés en Flandre. À chaque épisode, Ward Bogaert et Philip Heymans présentent un portrait décalé et passionnant. Ainsi, vous partez à la rencontre d’un jeune réfugié, ou d'un ancien gangster. 6 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019 D.R.
News Une précieuse récompense pour des emballages durables Le développement durable est primordial aux yeux de votre entreprise ? Vous concevez des emballages durables respectueux de l’environnement ? Participez à la toute première édition des Get Smart (in) Packaging Awards, conjointement organisés par Fost Plus et Valipac. Une occasion idéale de mettre en avant votre démarche environnementale. La remise des prix aura lieu le 23 octobre 2019 dans le cadre de Empack. Ces awards récompenseront les emballages les plus innovants dans cinq catégories : On the go ; Ménager ; e-commerce ; B2B ; enfin, Innovations en machines d’emballage. Parmi les participants de ces cinq catégories seront en outre distingués deux Greener Packaging Awards, pour récompenser les emballages ménagers et industriels les plus durables. prise par le biais de canaux autres que son site web. Près de 98 % des Belges effectuent les recherches sur Google ; 66 % consultent pagesdor.be et 60 % se rendent sur Facebook. En outre, 76 % des consommateurs qui effectuent une recherche locale se rendent sur place le même jour, et 28 % de ces visiteurs procèdent effectivement à un achat. Or, 9 Belges sur 10 se heurtent à des informations d’entreprises erronées sur internet ! Comment participer ? Introduisez gratuitement votre dossier de candidature avant le 30 juin 2019 sur www.greenerpackaging.be. L’heure d’été influence notre comportement d’achat Il est parfois nécessaire de modifier d’importantes données d’entreprise, telles que les heures d'ouverture, par exemple lorsque nous passons de l’heure d’hiver à l’heure d’été. Selon un sondage effectué par FCR Media, agence de marketing digital pour les PME et les indépendants, environ 23 % des PME modifient leurs horaires d'ouverture, ouvrant plus tard en été. Elles répondent ainsi au changement de comportement d’achat des consommateurs, confirmé par une étude iVox à la demande de FCR Media : environ 20 % des Belges semblent faire leurs achats plus tard pendant l’été, quand il fait plus clair. Pour rechercher des coordonnées d’entreprise ((horaires, adresses, téléphone), les consommateurs utilisent différentes plateformes. Selon une étude de FCR Media, 73 % des consommateurs prêts à acheter trouvent une entreIl est donc extrêmement important pour une entreprise de s'assurer que ses informations soient correctes et cohérentes sur internet, et ce sur toutes les plateformes. Heureusement, il existe des solutions digitales pour résoudre le problème, tels que NetSync : cette solution de gestion de présence en ligne garantit que toutes les informations d’entreprise soient mentionnées de manière correcte et cohérente sur le web. Elle offre également un système innovant « Match & Lock » pour gérer et verrouiller les données d’entreprise sur l’ensemble du réseau (Google My Business, Facebook…). L’entreprise peut ainsi modifier ses heures d'ouverture sur toutes ces plateformes en un seul clic. Info : https://fcrmedia.be/ Erratum Une erreur s’est glissée dans le procès-verbal de l’Assemblée Générale de Beci-Chambre de Commerce de Bruxelles, publié dans notre numéro du mois d’avril, p. 52. Au point 4, dans le tableau indiquant les montants des cotisations, il fallait bien entendu lire « 20182019 », et non « 2017-2018 ». CATÉGORIE A C D E ENTREPRISE OCCUPANT Personne physique Entreprise jusqu’à 19 personnes Entreprise de 20 à 49 personnes Entreprise de 50 à 99 personnes PROPOSITION 2018-2019 HTVA 220 € 621 € 1.005 € 2.800 € Bruxelles Métropole - mai 2019 ❙ 7 © Getty © Getty
News Chiffre d'affaires et emploi stables en 2018 dans les industries du textile, du bois et de l'ameublement À l'occasion de son Assemblée générale annuelle, fin mars, Fedustria, la fédération belge des industries du textile, du bois et de l'ameublement, a dressé le bilan de l'année écoulée. Une année stable, avec un chiffre d'affaires total de 9,6 milliards d'euros. « Le taux d'emploi total s'est stabilisé pour la quatrième année consécutive : environ 38.150 emplois pour les trois secteurs. Les investissements aussi sont restés plus ou moins stables. Fedustria s'attend pour 2019 à ce que la production, le chiffre d'affaires et l'emploi atteignent au moins le niveau de 2018 », indique Fa Quix, directeur général de Fedustria. Au cours de l'Assemblée générale, le président sortant, Luc Billiet (Lefevere Group), a transmis le flambeau à Francis Verstraete (Masureel Veredeling). Dans la perspective des prochaines élections, Francis Verstraete a demandé aux responsables politiques de prendre soin de l'industrie manufacturière : « Nous devons aider notre industrie sur la voie d’une Industrie 4.0. Cela exige des investissements, entre autres dans la numérisation. Nous comptons sur les pouvoirs publics pour les encourager fiscalement. » Par ailleurs, Fedustria préconise un meilleur soutien à la recherche appliquée dans le domaine de la R&D. Enfin, la fédération demande à l'UE une politique commerciale plus cohérente avec les pays extérieurs, afin de limiter autant que possible la concurrence déloyale. Info : www.fedustria.be Volker Germann est le nouveau Directeur Général d’Audi Brussels Volker Germann a été nommé nouveau Directeur Général d’Audi Brussels. Il succède à Patrick Danau, qui prend sa retraite après 40 ans de carrière au sein du groupe Volkswagen. Dans la gestion d’Audi Brussels, où est produit le modèle électrique Audi e-tron, Volker Germann assumera les fonctions de Directeur Général technique et logistique ainsi que de porte-parole de la direction. Fa Quix (à gauche) et Francis Verstraete. Le coût de l'entrepreneuriat reste un facteur crucial. Fa Quix le souligne : « Le coût élevé du travail contraint les entreprises à viser une haute productivité, une haute qualité, une innovation au sommet et même de nouveaux modèles économiques. Afin de garder ici le plus de travail possible, le coût du travail doit être compétitif. Le ‘tax shift’ est déjà un pas en avant, mais nous sommes encore loin du compte. En moyenne, une entreprise belge est toujours confrontée à un handicap du coût salarial de 10 % par rapport à nos voisins. » Au niveau des coûts de l'énergie également, la Belgique reste un pays trop cher, en raison principalement des coûts de réseau et de diverses taxes et de charges. Fedustria plaide donc pour une norme énergétique stricte et un pacte énergétique garantissant la sécurité d'approvisionnement, sans hausse des coûts. « Avec Volker Germann, c’est un professionnel de la production chevronné, détenteur d’une grande expérience internationale, qui prend les rênes du site bruxellois. Nous sommes très heureux d’avoir pu le rallier à notre cause pour ce poste », a déclaré Peter Kössler, président du conseil d’administration d’Audi Brussels. Ingénieur de formation, M. Germann a terminé ses études à l’école professionnelle technique de Mannheim et entamé sa carrière en 1986. En 2009, il a été nommé directeur d’usine de VW do Brasil sur le site de Curitiba puis, en 2016, il a pris la tête de la joint-venture FAW-Volkswagen à Changchun, en Chine. Volker Germann se réjouit déjà du nouveau défi professionnel qu’il aura à relever : « L’usine de Bruxelles est en train de connaître une des plus importantes montées en puissance chez Audi. Sous la direction de Patrick Danau, l’usine s’est préparée de manière optimale à cette mission. Je suis heureux de pouvoir apporter ma contribution à l’entrée dans l’ère de l’e-mobilité et à la production de véhicules dotés d’une toute nouvelle technique de propulsion. » Info : www.audibrussels.be 8 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019 © Fedustria/Studio Dann ©Belga
Découvrez nos vols locaux La diminution croissante des abeilles pose problème. Leur disparition est une perte pour la nature et la production alimentaire. Pour Brussels Airport, il fallait agir. Nous avons installé 2 ruches, comptant chacune 100 000 abeilles ouvrières, 5000 faux bourdons et une reine. Les abeilles sauvages ont élu domicile dans 4 hôtels à abeilles, mis à leur disposition. Ensemble, elles participent à la biodiversité des environs de l’aéroport.
Idées Business in Harmony : ode à l’inclusion D' entrée de jeu, Cécile Huylebroeck, Conseillère Emploi de Beci et modératrice de l’événement, a averti l’assemblée que l’inclusion serait au cœur des échanges. Et, de fait, les différents intervenants, experts et témoins, se sont rejoints sur ces deux constats : les lacunes de la politique managériale actuelle et la nécessité de développer l’inclusion dans l’entreprise. En route vers l’inclusion L’honneur d’introduire le sujet est revenu à Martine Tempels, vice-présidente de Telenet. D’emblée, elle a suggéré à l’assistance de se compter en signalant qu’il n’est ni courant ni banal de retrouver une telle proportion de femmes dans les instances dirigeantes de l’entreprise… même si les choses sont en train de changer sur cette question identifiée depuis une trentaine d’années. Martine Tempels a rappelé quelques jalons de ce débat : la lettre ouverte adressée aux CEO à l’occasion de la journée de la femme en 2005 pour les inciter à plus de diversité ; ce discours de 2012 où, élue ICT Woman of the Year, elle a pour la première fois de sa carrière pris la parole devant une assemblée où régnait la diversité et en a ressenti une grande satisfaction. Elle a aussi saisi l’occasion pour rendre un hommage appuyé à John Porter, le CEO de Telenet qui, sous l’influence de sa mère Sandra Van Fossen, professeure et féministe de la première heure, a vigoureusement œuvré pour la parité au sein du comité de direction de l’entreprise. « Mais », a-t-elle insisté, « il y a encore du travail ! » Un monde entrepreneurial où la complémentarité des compétences prime sur la question de genre. Une utopie ? Beci et ses membres en ont récemment débattu. De gauche à droite : Luc Lallemand, Caroline Mancel, Martine Tempels, Jean-Paul Van Avermaet, Cécile Vicard et Bianca Debaets. L’expérience du terrain Qu’en disent les CEO venus partager leur expérience ? Caroline Mancel, Directrice générale d’Actiris, est à la tête d’une structure publique dont le personnel, management compris, est composé à 66 % de femmes et dont le comité de direction est composé de sept femmes et quatre hommes. Situation bien différente de ce que relatent Cécile Vicard, ingénieure civile de formation et co-fondatrice de Cream Consulting, Luc Lallemand, n°1 d’Infrabel, et Jean-Paul Van Avermaet, patron pour la Belgique, la France, le Luxembourg et le Maroc de G4S, tous trois actifs dans des secteurs réputés masculins. Cécile Vicard considère que le genre n’est qu’un des éléments de la diversité. Elle traque au sein de ses équipes toute manifestation même insidieuse de discrimination et veille à ce que des femmes soient les ‘role models’ de jeunes managers masculins afin de les amener dans le futur à considérer positivement l’accession de femmes à des postes managériaux. Luc Lallemand est fier de son comité de direction paritaire mais reconnaît des statistiques contrastées en matière d’inclusion, avec un taux de 52 % de femmes parmi les jeunes cadres universitaires hors ingénierie, mais 10 % à peine de femmes parmi les ingénieurs et techniciens. Quant à Jean-Paul Van Avermaet, il réaffirme l’importance de la complémentarité et affirme sa volonté d’attirer un nombre croissant de femmes dans son entreprise, à l’image du cas de l’Autriche qui affiche 35 à 36 % de collaboratrices dans le secteur de la sécurité. « Nous devons être le miroir de la société », affirme-t-il. 10 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019 © Reporters
La face cachée du perfectionnisme Ces différents témoignages confirment l’analyse des experts qui se penchent sur le thème de l’inclusion en entreprise. Le sociologue et directeur de recherche au FNRS, Bernard Fusulier, commente : « Dans notre société, la différenciation dans l’éducation et la socialisation intervient dès la naissance, avec pour conséquence des formes de hiérarchisation entre masculin et féminin. L’alibi de la nature est souvent utilisé pour expliquer des différences ou une domination. Il est important de pouvoir aller à son encontre, de déconstruire les stéréotypes. » Et la coach Diane Thibaut d’abonder en ce sens en pointant les barrières internes qui font des femmes des complices inconscientes de la reproduction des attentes sociales. Elle propose l’exemple inspirant de l’Islande, avec son congé de paternité obligatoire pour les hommes et son programme scolaire parfaitement identique pour les petites filles et les petits garçons. En écho, Luc Lallemand constate que les femmes de son entourage professionnel ne se posent pas nécessairement en alliées pour pousser la ‘gender equality’, par crainte de se faire taxer de partialité. Ce à quoi Martine Tempels répond que les femmes, étant perfectionnistes, ne veulent pas être choisies en raison de leur genre, mais à l’issue d’une vraie procédure de sélection ! De la théorie à la pratique L’auteure féministe Elke Jeurissen qui, pour son dernier ouvrage « Who run the World »1 a rencontré trente décideuses, propose trois pistes pour améliorer l’inclusion : accorder la plus grande attention à l’éducation des enfants, ne pas mésestimer l’importance du choix du partenaire et de l’aide concrète qu’il pourra apporter à sa compagne, et modifier l’organisation des entreprises. Les témoins abondent dans son sens : Jean-Paul Van Avermaet pointe lui aussi les lacunes de notre enseignement et de l’éducation que nous donnons à nos enfants. Caroline Mancel, échaudée par sa première recherche d’emploi, qui s’est soldée par un poste de secrétaire malgré ses deux diplômes universitaires, est très attentive à l’exemple qu’elle donne à sa fille. Alan Keepen, confronté à de nouvelles responsabilités professionnelles de sa compagne peu de temps après la naissance de leur fille, a pris le relais et endossé un rôle de père beaucoup plus important que celui imposé culturellement aux hommes. Cela lui a inspiré la création de Kokcinelo, structure qui propose des solutions innovantes en gestion des ressources humaines, notamment en termes de soutien à la parentalité, ainsi qu’un soutien aux porteurs de projets dans le domaine de l’accueil de la petite enfance. De gauche à droite : Bernard Fusulier, Diane Thibaut, Elke Jeurissen, Alan Keepen et Cécile Huylebroeck. Le genre ne peut plus être déterminant Bianca Debaets, secrétaire d’État bruxelloise chargée de l’égalité des chances, a clôturé la rencontre en rappelant les progrès effectués depuis 1948 et l’octroi du droit de vote aux femmes, mais en pointant aussi les chiffres encore trop faibles de la présence féminine dans les instances dirigeantes des entreprises. Elle a plaidé pour l’introduction à titre temporaire de quotas pour booster l’entreprenariat féminin car, dit-elle, il est bon pour tout le monde. Et Cécile Vicard de nous confier en conclusion : « Assez tôt, j’ai décidé que mon genre ne déterminerait pas ce que j’allais faire. » ● Catherine Aerts 1 Ed. Pelckmans Pro Jean-Paul Van Avermaet et Luc Lallemand ont tous deux accordé une place primordiale à l’éducation de leurs enfants. « Mes collaborateurs ont toujours su que mes filles avaient la priorité », affirme le premier, tandis que le second constate : « Concilier éducation des enfants et poste de management est possible avec une bonne dose d’organisation, mais je ne regrette qu’une chose : ne pas avoir partagé plus rapidement mon expérience avec mes équipes. » De l’avis général, même si la partie n’est pas encore gagnée, les jeunes hommes, bien décidés à préserver un équilibre harmonieux entre carrière et vie privée, sont d’importants facteurs de changement. Bruxelles Métropole - mai 2019 ❙ 11 © Reporters
Élections 2019 Garantir des prix énergétiques abordables C ertes, l’énergie ne peut être réduite à une question de prix, mais cet aspect fondamental doit davantage être pris en compte, en lien avec la mise en place d'un système énergétique capable d’assurer un approvisionnement sûr, durable et abordable. Ces aspects sont liés : l’indisponibilité de plusieurs réacteurs nucléaires l’hiver dernier a provoqué une hausse des prix de l’électricité. Le chantier de l’établissement d’une norme énergétique doit donc être remis sur l’ouvrage, de même que le suivi et la réalisation du Pacte énergétique entre l’État fédéral et les Régions. La mise en œuvre de ce pacte doit répondre à quatre critères : la sécurité de l'approvisionnement énergétique, le respect des accords de Paris sur le climat, le maintien d'un prix abordable pour les ménages et les entreprises et, enfin, la sécurité des installations. La stratégie de mise en œuvre se focalise sur 6 aspects : une future norme énergétique, le mécanisme de rémunération de la capacité, le monitoring, l’élaboration d’un plan national énergie-climat, le ‘burden sharing’, et l’éolien offshore. Si le Pacte et la stratégie qui en découle semblent aller dans la bonne direction – celle de la transition énergétique – certains points restent problématiques, notamment la sortie du nucléaire. Ainsi, le Pacte énergétique ainsi que la stratégie confirment la sortie du nucléaire pour 2025. Pourtant, un rapport récent, réalisé à la demande du gouvernement fédéral, montre que l’abandon du nucléaire aura un impact négatif non seulement en termes de coûts énergétiques, mais aussi 12 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019 En 2014, la norme énergétique figurait dans la déclaration du nouveau gouvernement fédéral. Comparable à la norme salariale, elle a pour vocation de réduire l’écart de prix entre la Belgique et ses voisins. Cinq ans plus tard, cette demande reste d’actualité : l’électricité dans notre pays reste trop chère en comparaison des pays voisins. Et il reste à savoir si notre nouveau Pacte énergétique est crédible et réaliste. en termes d’émissions de CO2 . Selon ce rapport, qui analyse différents scénarios, une sortie complète du nucléaire coûterait entre 150 et 900 millions d'euros de plus que le maintien de deux réacteurs jusqu’en 2030. Le rapport montre également qu'une sortie complète du nucléaire en 2025 nécessiterait une capacité de gaz stable de 7.500 MW entre 2025 et 2050. Une prolongation des centrales ne ferait pas disparaître la nécessité d'investir dans les centrales à gaz, mais la reporterait. Par ailleurs, une sortie du nucléaire ferait grimper de 76 % les émissions de CO2 du secteur énergique belge d'ici 2025. Si deux centrales demeurent, les émissions n'augmenteraient que de 30 %. Pour Beci et les entreprises bruxelloises, trois principes doivent être respectés pour ne pas hypothéquer le développement économique ni la transition énergétique. Il s’agit d’assurer la sécurité d’approvisionnement, garantir des prix abordables et compétitifs pour les entreprises et les citoyens, et réduire les émissions de CO2 en accord avec les obligations internationales de la Belgique. Le maintien d’une capacité nucléaire limitée et temporaire après 2025, ainsi que le développement accéléré de capacités gazières supplémentaires font partie de l’équilibre entre ces trois critères. L’exercice de monitoring doit être réalisé sérieusement et rapidement afin que les gouvernements puissent prendre les bonnes décisions sur la base de toutes les informations pertinentes. ● Vincent Delannoy © Getty
Mobilité Quel apport des TIC pour une mobilité urbaine durable ? Comment nous déplacerons-nous à Bruxelles, demain ? Les technologies de l’information et de la communication peuvent-elles nous aider à relever les défis environnementaux et sociétaux liés à la mobilité urbaine ? Telles étaient les questions centrales d’une session « Hack & Cheese » au mois de février dernier. gentes ? » : telle était donc la question posée, autour du plateau de fromages. Une question qui entre d’ailleurs en résonnance avec les initiatives développées par Beci et ses partenaires autour du Mo, cet espace de rencontre précisément dédié1 , depuis mars 2018, à la mobilité urbaine. A près l’énergie, la santé et les services collectifs, c’est la mobilité qui était au cœur du quatrième événement « Hack & Cheese » conjointement organisé par Hack Belgium et Beci : une formule originale consistant à réunir, sur le temps de midi, une septantaine de décideurs issus de différents secteurs de la vie publique et du monde de l’entreprise, pour aborder ensemble - sans tabous et dans un esprit d’innovation - un enjeu bruxellois essentiel pour l’avenir de la capitale. En l’occurrence, la problématique de la mobilité est systématiquement pointée comme ultrasensible par les entrepreneurs bruxellois. « À l’origine de la congestion de nos artères, de la pollution de notre environnement et de la détérioration de la santé de nos concitoyens, comment la mobilité bruxelloise peut-elle être réinventée, en s’appuyant sur l’immense potentiel des technologies émerDurabilité, gouvernance et inclusion Trois sous-enjeux ont été balisés par Imre Keseru, Project Leader Urban Mobility auprès du Mobi, le Mobility, Logistics and Automotive Technology Research Centre de la VUB : 1. Mobilité urbaine et développement durable : Notre souci de la compétitivité, de la flexibilité et du confort nous pousse à exiger une offre toujours plus étendue en fait d’applications liées à la mobilité. Comment faire pour veiller à ce que cette offre demeure véritablement durable, ce terme devant se comprendre aussi bien sur le plan environnemental que sociétal ? 2. Mobilité urbaine et gouvernance : L’application des TIC à l’enjeu de la mobilité génère la production et le stockage de données en nombre considérable à propos des comportements et des désirs des citoyens-consomma1 Etant entendu que, dans le cas du Mo, la réflexion est désormais menée de manière permanente et structurelle, avec pour effet la publication de rapports et de prises de positions, comme le Memorandum Beci mobilité, remis aux autorités bruxelloises avant les élections. Bruxelles Métropole - mai 2019 ❙ 13 D.R.
teurs. Comment pourrions-nous améliorer l'accès à ces données par les différentes parties prenantes du secteur des transports, au bénéfice d’une prise de décision politique au plus près des besoins ? Comment, par ailleurs, permettre aux citoyens de devenir des contributeurs « éclairés » de telles données (par exemple via des observatoires de citoyens) ? 3. Mobilité urbaine et inclusion : Enfin, on ne peut se cacher que la mobilité a ses gagnants et ses perdants. Or, cette inégalité est encore accrue à partir du moment où la mobilité est corrélée aux TIC : cela a en effet pour conséquence d’ajouter aux obstacles déjà connus (zones périphériques, populations paupérisées, personnes moins-valides, …) ceux qui sont spécifiquement liés à la fracture numérique. Comment, dès lors, imaginer une approche inclusive, qui permette à tous de bénéficier des avantages d’une mobilité technologique pour demain ? Les participants à chacune des sept tables ont ensuite eu l’occasion d’entreprendre un échange d’idées, d’autant plus riche que les groupes avaient été composés de manière à croiser des regards différents sur le couple « mobilité et nouvelles technologies » : des acteurs politiques et des représentants des sociétés (para-) publiques de transport jusqu’aux entrepreneurs de l’économie numérique, aux chercheurs universitaires, aux acteurs des solutions de paiement informatique, etc. Au final, la rencontre aura permis l’émergence de pistes concrètes, relayées par les rapporteurs des sept tables. Le maître-mot de ces prises de position aura été, bien souvent, la demande d’une meilleure coordination entre acteurs, notamment par-delà les langues et les compartimentages institutionnels caractéristiques de notre belle ville-région (et de sa périphérie) … Si tous les obstacles à une gestion intégrée et responsable de la mobilité ne seront sans doute pas tombés comme par miracle du seul fait de ce « brainstorming », on peut en revanche affirmer sans prendre de risques que ce genre de rencontres permet la création de précieux liens interindividuels. Or, par-delà l’abstraction des organisations, n’est-ce pas dans ces liens personnels qu’il faut voir le vrai espoir de solutions plus rationnelles et harmonieuses pour demain ? ● Julien Knoepfler 14 ❙ D.R.
Un premier événement ASAP à l’initiative de BBF relativement nouveau et peu connu du grand public. Le premier événement de réseautage ASAP s’est tenu le mois dernier dans un bâtiment magnifique de la Grand-Place de Bruxelles. Cette rencontre a été organisée par BBF, leader dans la location d’appartements avec services, et sponsorisée par KBC Brussels. BBF Serviced Apartments, précédemment Brussels Business Flats, constitue depuis 1992 un acteur important dans l’offre de logements temporaires aux expatriés et employés d’entreprises et d’organisations internationales. BBF gère actuellement plus de 1700 appartements à Bruxelles et Budapest et vient de lancer des activités à Anvers. Joël Vanmellaert, Managing Director de BBF, s’en explique : « La Belgique – et plus particulièrement Bruxelles et ses institutions internationales – concentre depuis des années un marché prospère de l’appartement avec services. Ceci s’explique essentiellement par les prix attractifs pour des périodes prolongées, la commodité de la formule et les avantages liés à la location d’un tel appartement. Ces atouts concernent autant le propriétaire loueur que le gestionnaire de la location et la personne qui loue le bien. Il n’y a jusqu'à présent pas eu d’organisation représentative compétente pour défendre les intérêts du secteur et en définir des axes directeurs, en concertation avec les autorités économiques et locales. L’année dernière, Bruxelles a décidé unilatéralement de porter à 90 jours la période minimale de location, en dépit des diverses entreprises qui ne louent chez BBF que pour des périodes d’un mois. » En tant que membre d’ASAP (l’association des prestataires qui proposent des appartements avec services), nous avons non seulement une meilleure vue d’ensemble de ce qui se passe sur le marché international, mais nous proposons aussi un plus grand capital de confiance et de savoir-faire. L’organisation s’efforce de mériter la confiance des consommateurs du monde entier lors de la réservation d’un appartement meublé. D’autant plus que ce type d’hébergement est ASAP procède chaque année à une inspection approfondie des appartements de ses membres. La Quality Accreditation constitue dans le secteur la référence dominante en matière d’évaluation qualité, d’accréditation et de reporting. Le label de qualité ASAP est reconnu dans le monde entier comme la norme principale de notre secteur. Les agences de relocalisation et les global travel buyers sont particulièrement conscients de l’importance de travailler avec des prestataires accrédités. L’événement de réseautage avait également pour but de présenter une entité belge d’ASAP dans le cadre des récents changements de la législation en Bruxelles. Il s’agissait aussi de voir dans quelle mesure d’autres prestataires en Belgique considèrent cette mesure comme positive pour le marché. « Je suis heureux de cette nouvelle évolution d’ASAP en Belgique », a déclaré James Foice, CEO d’ASAP durant l’événement. « Nous remercions BBF et les autres membres belges pour cette possibilité de nous développer, d’évoluer et de grandir en tant qu’association. Ce chapitre européen est une opportunité passionnante pour ASAP et nous sommes impatients de voir à quoi il va aboutir. » James Foice poursuit : « La demande d’appartements a augmenté dans le monde entier au cours des 12 derniers mois. Étant donné que de plus en plus de personnes déménagent pour des raisons professionnelles, l’appartement avec services constitue une option relativement moins onéreuse qu’un logement classique. L’organisme d’accréditation a été un promoteur important de notre secteur. Nous espérons que ce chapitre local pourra devenir un représentant des prestataires fiables et professionnels de la région. Le soutien de BBF renforce par ailleurs notre lien avec le marché européen. C’est un thème dont nous débattrons notamment lors de la convention ASAP qui se tient chaque année à Londres, au mois de décembre. Par ailleurs, nous prévoyons d’instaurer d’autres partenariats dans le monde entier au cours des cinq années à venir. BBF dispose d’une équipe formidable et est un excellent partenaire. Nous sommes fiers que BBF soutienne cette nouvelle opportunité pour notre secteur. » B.K.
Idées Urbanisme bruxellois : l’usine à gaz Candidats à une transaction immobilière, prenez-en acte : les voies des services d’urbanisme sont impénétrables, les relations déséquilibrées, l’arbitraire présent et les délais insupportables. Nous avons donné la parole au notaire et député bruxellois Olivier de Clippele et à l’architecte Vincent Dehon. De combien de cas parle-t-on lorsqu’on évoque la gestion chaotique de dossiers par l’urbanisme ? « On peut estimer qu’environ 200 dossiers – par mois ! – sont problématiques. C’est un problème terrible, d’autant qu’il repose essentiellement sur des arcanes procéduriers, des opacités de texte. Un architecte qui élargit une fenêtre de quelques centimètres après approbation de son dossier sera aussi en infraction. Ce sont des infractions qui n’en portent que le nom, mais l’administration peut ne pas l’entendre de cette oreille. Et dans l’état actuel des choses, aucune prescription n’effacera ces ‘fautes’. » Une réforme du Code Bruxellois de l'Aménagement du Territoire a été votée et doit améliorer les choses. Où en est-on ? « Nous n’en sommes qu’à la 23e modification du Cobat depuis son adoption en 2004. L’ensemble reste très incomplet. La refonte prévue, portée par M. Vervoort, n’a donné lieu à un vote qu’en octobre 2017, puis il a fallu six mois pour le voir publié et son entrée en vigueur est aujourd’hui reportée ! Particuliers et professionnels resteront donc les dindons d’une farce qui ne fait plus rire grand monde. Pourtant, elle risque bien de se prolonger : avec le renvoi de la réforme au-delà du 26 mai, le risque est qu’une équipe politique nouvelle ne veuille y apporter des modifications, prolongeant ainsi l’incertitude et l’insécurité juridique pour les acheteurs et vendeurs, à la merci de diverses administrations tatillonnes – je dis tatillonnes car procédurières à outrance. Le bon sens qui prévalait autrefois en matière d’urbanisme semble complètement dissipé dans une volonté d’application presque littérale de règlements par ailleurs peu clairs, sujets à interprétation et reposant sur de multiples textes parfois contradictoires. » 16 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019 Le zèle administratif est peut-être justifié par une protection des acteurs lors des transactions immobilières ? « Si une application tatillonne des règlements protégeait un acteur, je comprendrais, mais les renseignements que celui-ci doit fournir n’ont aucune validité juridique. L’administration peut laisser passer quelque chose aujourd’hui puis revenir à la charge demain : la prescription n’existe pratiquement pas en Région bruxelloise. Donc, les procédures procédurières ne sécurisent personne. Elles font perdre énormément de temps et d’argent. Les tribunaux en ont d’ailleurs assez et déboutent très facilement les administrations pour des cas clairs d’infractions mineures. La majorité en cours, PS-cdH-Défi1 , a réagi en votant une mesure qui accorde l’autorisation pour l’administration de lever des amendes ! Puisque la justice ne suit pas, faisons justice nous-même en quelque sorte. Votre recours alors est le Conseil d’État… » Sans prescription, tout un chacun est donc soumis à une potentielle inquisition administrative ? « À 1 Précisons qu’Olivier de Clippele (MR) siège dans l’opposition. © Getty
Bruxelles, vous devez justifier d’un bâtiment même s’il a deux siècles. Suite à une question parlementaire que j’ai posée, le Ministre-Président a confirmé que tout ce qui avait été construit avant mars 1962 devait être considéré comme régularisé. Mais toutes les administrations ne l’acceptent pas ! Si vous disposez, par exemple, d’une véranda construite en 1963, votre voisin ne peut la contester civilement car elle a plus de 30 ans, mais la commune le peut ! Cet exemple qui paraît anecdotique, il y en a des milliers ! Il faudrait que l’on décide une fois pour toute de prescrire et de ne maintenir que les problèmes de sécurité. » Les délais de traitement des dossiers en Région Bruxelloise sont les plus longs du pays, voire d’Europe. La réforme du Cobat y remédie-t-elle ? « Je ne pense pas. Le nouveau Cobat introduit la notion de ‘délai de rigueur’, lequel n’entraine pas acceptation du permis mais permission d’aller en recours : si une commune ne répond pas dans le délai imparti, vous pouvez vous pourvoir d’office à la Région. Mais la parade des communes, c’est de mettre du temps à déclarer le dossier complet, donc le délai ne commence pas ! Si vous réclamez, ils vous trouvent un petit quelque chose pour déclarer votre dossier incomplet, puis font des remarques et vous recommencez. Ces délais ont un coût, répercuté bien sûr sur l’acheteur. » Vincent Dehon : « On nous fait lanterner jusqu’à trois ans » À l’interface administration/public, les architectes sont bien placés pour évoquer les joies de notre urbanisme. Vincent Dehon, administrateur de GS3 architectes associés, aborde la question sous l’angle des délais de traitement des dossiers. La Région semble être championne toute catégorie des délais à rallonges ; réputation méritée ? « Haut la main ! Les communes sont particulièrement lentes et ne respectent pratiquement jamais les délais prévus de 30 jours pour délivrer un accusé de réception puis, généralement, de 120 jours pour rendre une décision. On peut nous faire lanterner jusqu’à trois ans lorsque les choses se compliquent. Comme les communes et la Région ne sont pas sanctionnables, il n’y a pas de raison qu’elles se pressent ou engagent du personnel pour résorber leur retard. Face à ce constat, la réforme du Cobat introduit la notion de ‘délai de rigueur’. Si les délais ne sont pas respectés, vous pourrez dans les 30 jours saisir le fonctionnaire délégué ; celui-ci aura alors à nouveau 45 jours, majorés de parfois 45 autres jours pour diverses raisons, afin de statuer sur votre dossier. Un tour de passe-passe qui permet d’inclure le retard moyen dans un délai légal. » Et si ce délai de rigueur est dépassé et que vous n’avez pas saisi le fonctionnaire délégué ? « Cela équivaut à un refus de permis : vous êtes reparti pour un tour de manège. » Hormis la question de nos délais, quelle autre faiblesse présente la gestion bruxelloise de l’urbanisme ? « L’introduction d’un dossier est un engagement dans un processus incontrôlable. La multiplicité des textes sur lesquels s’appuie le Cobat ; la multiplicité des niveaux de pouvoir qui se sentent concernés ; la crainte des fonctionnaires d’essuyer un recours ; l’inanité de certaines dispositions que revendiquent certaines communes ; l’immixtion des communes dans certains projets, où elles substituent leur « vision » à l’expertise d’un promoteur… Enfin, l’incertitude est renforcée par le clientélisme, conséquence directe d’une administration grippée : la tête du client joue hélas sa part dans l’obtention d’une décision. » Une mesure significative du nouveau Cobat ? « Il était prévu que ce chemin de croix qu’est l’obtention d’un permis soit balisé par une ‘réunion de projet’ préalable à toute demande. Tous les intervenants se réunissent, on discute, on amende, etc. puis on rédige un PV de l’avis dégagé et les choses sont clarifiées en amont. C’est évidemment utile au plus haut point. Dans le nouveau Cobat, cet avis n’est plus engageant ; il ne sert donc à rien et cette réunion perd tout son sens. » L‘urbanisme bruxellois, usine à gaz ? « Une des plus fumeuses jamais créées... » Didier Dekeyser Le Ministre-Président Rudi Vervoort tient à nous préciser les causes du report de la réforme du CoBAT : « La réforme a été reportée pour cause d’informatique et de formation des administrations au regard surtout du délai de rigueur (qui représente une grande avancée dans la rapidité de traitement des dossiers). L’application des seuils n’est pas retardée, pas davantage d’ailleurs que l’adoption des arrêtés d’exécution. Par ailleurs, la planification est, elle, bien entrée en vigueur en son temps et l’élaboration de nouveaux plans est très avancée. » Bruxelles Métropole - mai 2019 ❙ 17
Open Source Idées Mener avec intelligence humaine l’intelligence artificielle L e phénomène de digitalisation et de technologisation va profondément modifier notre travail et nos relations sociales. Les études prospectives évoquent des chiffres qui font froid dans le dos : Frey et Osborne estiment que 54 % des emplois actuels en Europe risquent d’être automatisés d’ici 2030. Et pour les emplois restants, la moitié des tâches seraient transformées. Le dossier McKinsey « Jobs lost, jobs gained » est plus prudent : entre 0 et 30 % des emplois risquent d’être automatisés avant 2030. Les différences entre ces études prouvent que la technologisation est un processus dont l’ampleur ne peut être connue avec précision et exactitude. C’est à nous de faire en sorte que ces changements soient profitables socialement et économiquement. 1. Repenser la formation et le management pour donner du sens au travail : La digitalisation des tâches et l’automatisation des emplois ne sont possibles que si la population y est formée. Agoria a publié un dossier pertinent : 310.000 personnes devront changer de secteur à l’avenir ; 4,6 millions de travailleurs vont devoir suivre une mise à jour allant jusqu’à 18 mois de formation. Seulement, il est probable qu’une partie de la population ne voudra pas se former intensivement à des compétences technologiques qui n’existent pas encore. D’autant que le nombre de burn-out, le stress, l’anxiété explosent et que l’hégémonie digitale a tendance à amplifier ces états. Il est donc primordial de repenser la formation de manière à donner du sens et libérer l’épanouissement au travail. 2. La technologie au service d'un (vrai) progrès : L’ampleur des conséquences de la digitalisation dépend également du type d’innovation mais aussi du rôle que l’on leur attribuera. Aujourd’hui, quelques entreprises monopolistiques détiennent et exploitent les données et génèrent des capitaux gigantesques. Pourtant, elles ne contribuent guère au bien commun : empreinte écologique élevée, taxation faible ou nulle, détournement d’informations personnelles, intrusion dans la vie privée, manipulations diverses. Si nous voulons des modèles économiques durables, la technologie doit être mise au service du progrès. D’un vrai progrès. Ce sont d’ailleurs des nouveaux métiers opportuns et permis par la digitalisation. 3. Nouvelles technologies et acceptation sociale : Si la technologie est mise au service du progrès commun, elle aidera à l’acceptation sociale. Le manque de confiance et le sentiment d’exclusion peuvent provoquer des conséquences démocratiques et sociétales d’envergure, notamment la montée des populismes. Il est donc important de rétablir la confiance entre les citoyens et l’élite dirigeante qui apparaît de plus en plus séparée, déconnectée. Un moyen de retrouver cette confiance est la participation citoyenne. Et les moyens technologiques, les plateformes digitales, sont des outils exceptionnels pour permettre la mise en place de pratiques inclusives. 4. L’intelligence du lien systémique : Michel de Kemmeter www.clubofbrussels.org L’ampleur de notre dépendance au digital dépendra également d’autres facteurs : le contexte et la compétitivité dans un domaine où nous sommes dépassés par d’autres continents, l’Asie en tête ; le cadre légal et les lois contraignantes européennes, nationales ou régionales ; le chamboulement provoqué par le vieillissement de la population, notamment en terme de dépenses ; enfin, une dépendance technologique accrue, qui entraîne une augmentation exponentielle des risques de black-out, de hacking, de bugs. D’où l’importance de comprendre les liens entre ces facteurs influant sur notre économie. Pour ne pas accentuer les inégalités sociales, ne pas abuser de nos informations personnelles ou représenter un risque de dépendance nocive, les données et la technologie doivent être utilisées intelligemment. C’est une opportunité historique pour la création de nouveaux emplois valorisants, pour rétablir la confiance et l’acceptation sociale, pour être un catalyseur du changement et de la transition vers une société prospère et respectueuse de la terre. ● 18 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019 D.R.
Idées Pour ou contre la refédéralisation ? La sixième réforme de l’État a accouché d’un véritable dédale : même les institutionnalistes trouvent notre structure d’État trop complexe, et certains parlent de refédéraliser des compétences. Une bonne idée ? Dave Sinardet, professeur de sciences politiques à la VUB La refédéralisation est passée du statut de tabou à celui de débat utile. Après six réformes de l’État à sens unique, il semble opportun de s’intéresser aux résultats. La Flandre, la Wallonie et Bruxelles sont légalement autonomes pour certaines compétences, mais dans la pratique, elles doivent collaborer. D’où la question d’une refédéralisation. La situation est en grande partie imputable à Bruxelles dont la réalité socio-démographique et socio-économique dépasse les limites de la Région. Le Ring, par exemple, se situe pour une grande part en Région flamande ou en Région wallonne. La mobilité cohérente autour de Bruxelles exige donc que les Régions et le fédéral se concertent. Il faut trouver un consensus entre quatre gouvernements, représentés par huit partis à qui il arrive de se torpiller l’un l’autre. La Flandre veut instaurer une tarification routière, la Wallonie envisage une vignette et Bruxelles un péage. Quand bien même ces trois systèmes seraient juridiquement combinables, les spécialistes de la mobilité affichent une moue unanime. N’est-il pas préférable de refédéraliser de telles compétences pour éviter des situations kafkaïennes ? Autres exemples : l’environnement et l’énergie. En dépit du fractionnement des compétences, les politiques ne divergent guère. Les allocations familiales ? Des systèmes très proches, malgré la régionalisation. On aurait pu garder cette gestion au niveau national. D’autant plus que le passage d’une administration à quatre, cela coûte au contribuable. Bart Maddens, politologue à la KU Leuven Le transfert des compétences aux Régions s’explique par l’inefficacité du fédéral. Les réformes de l’État ont servi à gérer les conflits. Je pense à la nomination des bourgmestres en périphérie flamande, notamment Damien Thiéry qui n’a pas pu devenir bourgmestre de Linkebeek pour avoir enfreint la législation linguistique. Un cas comparable à celui de José Happart, dans les Fourons des années 80, au point de déstabiliser constamment le gouvernement fédéral. Personne n’affirmera aujourd’hui que nous disposons d’une bonne structure d’État. Nous voilà face à un dédale hallucinant de transferts partiels de compétences. La sixième réforme de l’État a rendu tout particulièrement complexe, faute d’avoir transféré des compétences complètes. Nous avons le choix : refédéraliser ou conférer des ensembles de compétences plus homogènes aux Régions. La deuxième option me semble plus crédible. Nous pourrions par exemple régionaliser davantage le marché du travail. Le contrôle des sans-emploi est une compétence flamande mais les conditions légales d’octroi de l’allocation restent fédérales. Les adeptes d’une refédéralisation ne réalisent pas suffisamment que cela implique la création d’une nouvelle législation fédérale. Imaginons que la politique climat retourne au fédéral : il faudrait alors que trois décrets climat différents, concoctés sur mesure pour les Régions, soient reconvertis en une nouvelle loi fédérale qui s’applique à l’ensemble du pays. C’est la meilleure façon de créer un problème communautaire potentiellement déstabilisant. ● Peter Van Dyck Bruxelles Métropole - mai 2019 ❙ 19 © Getty
Enterprise Europe Network Solvit : une aide à la résolution des contentieux dans le marché européen Reconnaissance de qualifications professionnelles, autorisation à la vente, remboursement de la TVA… Votre entreprise rencontre des difficultés dans un autre pays de l’UE ? Vous estimez que vos droits ne sont pas respectés par l’administration publique de ce pays ? Solvit peut vous aider. centre Solvit, qui peut être saisi par les entreprises à la suite d’une décision jugée injuste, ou d’une procédure considérée comme discriminatoire. Solvit rappelle aux autorités concernées quels sont vos droits en vertu de la législation européenne, et collabore avec elles pour trouver une solution. Solvit n’est donc pas un centre d’information, mais un pourvoyeur d’aide concrète pour les entreprises. Reconnaissance des qualifications professionnelles, droit de travailler à l’étranger, paiements transfrontaliers … : tout ceci ressortit du droit communautaire, et peut donc faire l’objet d’une assistance de Solvit en cas de problème. Attention toutefois, Solvit n’intervient que par rapport aux problématiques portées à sa connaissance, et jamais d’initiative. Après le dépôt de la plainte, une fois le cas accepté, Solvit coopère avec les autorités saisies pour résoudre le problème entre l’entreprise et les autorités publiques nationales. Une réponse au litige doit être apportée sous 10 semaines. En 15 années d’existence, Solvit a su se positionner comme une institution facilitatrice efficace. Ainsi, ce sont environ 200 dossiers qui sont traités par mois, avec un taux de résolution de 89 %. Des exemples ? Un ingénieur portugais, empêché de travailler en Espagne faute de reconnaissance de ses qualifications ; un fabricant britannique de balances médicales, exportant déjà au sein de l’UE mais à qui la France réclamait des tests supplémentaires ; un cabinet de consultance luxembourgeois souhaitant engager un citoyen bulgare, lequel rencontrait des difficultés à obtenir un permis de travail… La volonté de la Commission européenne est de renforcer encore la visibilité globale de Solvit, notamment via le portail web « L’Europe est à vous ». ● Mehdi Ferron Beci, à travers le réseau EEN, peut introduire les cas des sociétés bruxelloises auprès de Solvit. Contact : Jean-Philippe Mergen – Tél. : 02 210 01 77, jpm@beci.be. Ou directement auprès de Solvit : http://ec.europa.eu/solvit. L e principe de primauté du droit européen, consacré par la Cour de Justice dès 19641 , pose que le droit communautaire a une valeur supérieure aux droits nationaux des États membres. Cependant, ce principe fait l’objet de résistances chez certains acteurs de l’administration publique nationale, parfois du fait d’une méconnaissance du droit. Pour les entreprises européennes qui commercent dans plusieurs pays de l’UE, cette difficulté n’est pas toujours simple à appréhender. C’est pourquoi, en 2002, la Commission européenne a créé Solvit : un service gratuit de résolution de contentieux. Il veille à l’application de la législation du marché intérieur par les autorités publiques. Chaque État membre dispose d’un 3 conditions pour qu’un problème puisse être traité par Solvit • Le problème est de nature transfrontalière : il concerne des prestations de votre société dans un autre pays européen, ou l’implantation de votre activité dans un autre pays européen. • Une autorité ou administration publique locale est concernée à travers une application erronée de règles, décisions ou de formalités administratives discriminatoires. • Le droit européen est concerné : l’administration locale ne se conforme pas à la législation européenne 20 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019 1 Arrêt Costa/ENEL, affaire 6-64 (15 juillet 1964) © Getty
International En route pour Dubaï 2020 ! En 2020, pour la première fois de l'histoire, une exposition universelle se tiendra au Moyen-Orient, plus précisément à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis. La Belgique, dans un pavillon écologique, sera bien entendu présente. «C onnecting minds, creating the future » : connecter les esprits pour créer l'avenir. Tel sera le thème central de la prochaine expo universelle, qui se déroulera à Dubaï du 20 octobre 2020 au 10 avril 2021, et dont le retentissement semble prometteur : l'émir de Dubaï, Mohammed ben Rachid Al Maktoum, a d'ores et déjà annoncé que « Dubaï étonnera le monde, plus hyper-connecté que jamais, en proposant une vision renouvelée du progrès et du développement, basée sur le but et l'engagement partagés ». Un accent sera par ailleurs mis sur des thématiques comme la durabilité et la mobilité, tout en insistant sur les investissements autour de la croissance économique, l'environnement, l'immobilier et les affaires publiques. Enfin, Dubaï entend miser sur une image d'un monde arabe tolérant et ouvert, évoquant même frontalement la question des droits de l'homme, si délicate dans la région. Une vaste organisation qui devrait déboucher sur la création de près de 300 000 emplois ! Un pavillon belge révolutionnaire Forcément attentive à l'évolution de ce marché en vogue, la Belgique ne sera pas en reste. Notre pays se présentera sous un pavillon écologique (« verdurisé » pour l'occasion) en forme d'arche de cinq étages, capable d'accueillir 20 000 personnes au quotidien. Un bâtiment conçu par la société Besix et confié à l'architecte louviérois Vincent Callebaut. Nommé Green Ark, cet espace, ambitieux et pensé pour produire plus d'énergie qu'il n'en consomme sera aussi là pour démontrer l'unité belge – Flamands et francophones ensemble, donc – et comprendra, outre un centre d'affaires, un parcours d'exposition, des boutiques de souvenirs, des espaces pour déguster nos spécialités culinaires, et même une brasserie gourmande avec terrasse. Un marché atypique... Si, sur papier, le menu est alléchant, l'approche du marché émirati – et plus largement, de ses pays voisins –, vu ses différences avec le monde occidental, ne s'improvise pas pour autant. En témoigne François-Xavier Depireux, CEO de LD Export. Associé au projet du futur pavillon belge, mais surtout expert basé sur place depuis quelques années, il jouit d'une expérience non négligeable dans le domaine de l'export : « C'est important de soulever la question de la distinction de nos marchés respectifs, car pour la plupart des entrepreneurs belges, les marchés arabes sont Les Émirats Arabes Unis en bref • Population : 10,4 millions d'habitants (12 % de nationaux) • PIB : 433 milliards de dollars US • PIB/hab. : 41.476 dollars US • Taux de croissance : 2,9 % • 1er aéroport mondial en trafic international de passagers • 4e producteur pétrolier de l'OPEP En savoir plus : En marge de l'expo Dubaï 2020, Beci et coordonnera une mission économique EEN – organisée par plusieurs partenaires européens du réseau – à Dubaï, du 1er au 3 octobre 2019. Un prochain séminaire sera organisé : surveillez notre agenda sur www.beci.be. Contact : Sybille Motte, International Trade Advisor Tél. 02 563 68 54 – smo@beci.be. Bruxelles Métropole - mai 2019 ❙ 21 © Getty
Le futur pavillon belge, conçu par Vincent Callebaut Paroles d’exportateurs critiqués, parce que méconnus voire intrigants. Or, la vision qu'on peut avoir depuis Bruxelles du monde musulman est déformée, remplie d'amalgames, de préjugés et de stéréotypes. En réalité, les Arabes ont été sérieusement touchés par les tristes événements qui se sont passés chez nous. Et il me plaît aussi de rappeler que la femme ici joue un rôle important. Elle est active et travaille ! » ...centré sur l'humain Régulièrement conférencier, prolixe et inspirant, M. Depireux, sait de quoi il parle lorsqu'il évoque l'un des marchés actuels les plus actifs et concurrentiels du monde. « Il y a plusieurs choses essentielles à savoir, avant d'envisager des échanges de produits ou de services avec ces pays. L'élément majeur, c'est d'entretenir ces relations d'affaires en privilégiant les rencontres et le face-à-face. Car pour les Arabes, qui rechignent par exemple à utiliser l'e-mail comme on le fait si facilement en Occident, tout passe par la confiance et les sentiments. Dubaï est très particulier : on y recense 206 nationalités et à peine 10% de la population est issue des Émirats. Donc, vous vous retrouvez souvent à traiter avec des Libanais, des Jordaniens, des Palestiniens... » Une approche graduelle Autre point essentiel, la détermination : « Arriver là-bas simplement en proposant sa marchandise, son prix et en proposant à des clients de l'acheter ou non, c'est illusoire, car vous vous retrouvez sur place avec le même produit que peut proposer à côté de vous un Brésilien, un Chinois ou un Portugais. Le scénario idéal, c'est de venir une première fois sur place pour discuter avec votre interlocuteur, parler de tout et de rien, de la famille, etc. Cette démarche initiale est primordiale pour la suite. Il faut bien saisir qu'il y a une façon différente de voir les choses : eux ont le temps ; nous, nous avons la montre en main. Avant de faire des affaires, Lionel Wajs, COO (Chief Operating Officer) de Plastoria, s'occupe depuis plusieurs années d'articles pour grandes marques de luxe, et commerce notamment avec les Émirats. En plus de contacts téléphoniques et virtuels, il effectue trois à quatre visites « de courtoisie » par an sur place, à l'instar de ses clients, qui se déplacent au même rythme dans notre capitale. Il confirme les propos de notre expert : « Il y a clairement une dimension très personnelle et axée sur le contact humain. Bien sûr, il est question d'intérêt économique – quoi de plus logique dans le monde des affaires –, mais avec eux, le relationnel est vraiment capital. Certains, là-bas, seraient parfois même prêts à perdre de l'argent pour garder un client avec qui ils s'entendent bien. » Dubaï 2020, ce sont des chiffres faramineux : 6,5 milliards d'euros de fonds publics, 7,5 milliards de fonds privés, 45 000 chambres d'hôtel, 25 millions de visiteurs... De quoi confirmer l'essor économique impressionnant régnant là-bas. Des manques sont-ils encore à combler ? « Bien sûr ! Il y a une pénurie cruelle de compétences locales, très peu de qualification sur le marché, et donc, de main-d'œuvre ! », rétorque François-Xavier Depireux. « Leur vision reste sur le long terme. On continue à bâtir encore énormément. Par exemple, pour l'ensemble du pays du golfe, il y a en ce moment 225 constructions en cours de centres hospitaliers (cliniques, etc.). Donc, pour tout ce qui est construction, soins de santé, machineries, produits pharmaceutiques ou compléments alimentaires, il y a encore des choses à faire. De même dans des milieux comme l'agroalimentaire, l'hôtellerie, l'ingénierie, ... » « C'est vrai qu'on pourrait parfois se demander si ce développement peut encore durer », reprend M. Wajs. « Peut-être qu'on atteindra un seuil, mais dans l'état actuel des choses et face à ce que j'observe, ce marché a encore beaucoup d'opportunités. Notez qu’à cet égard, les Arabes peuvent être très imaginatifs ! » c'est même bien d'y séjourner à plusieurs reprises. Mais bon, c'est un bel endroit, peu coûteux depuis Bruxelles, et il y a des promotions en permanence, donc l'investissement n'est pas énorme. De toute façon, sauf rare exception, tout ne peut se faire que par étapes. » ● David Hainaut 22 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019 D.R.
Emploi & Formation « Nos universités veulent jouer un rôle clé dans la Région bruxelloise » Pauwels. Cela passe par l’éducation et la recherche, mais aussi par une connexion à la ville, tant en termes de durabilité que d’urbanisme. C’est donc autour de ces quatre axes que s’articulent les différents projets concrets présentés dans le mémorandum. Caroline Pauwels (VUB) et Yvon Englert (ULB) sont les rédacteurs invités de ce numéro Emploi & Formation. Le développement économique d’une région est intimement lié à la formation et à l’emploi. L’un ne va pas sans l’autre. À Bruxelles, près de la moitié des étudiants suivent un cursus à l’ULB ou à la VUB. En vue des élections, les deux universités bruxelloises ont publié un mémorandum commun. La parole est donnée aux recteurs. A vec près de 100.000 étudiants dans le supérieur, Bruxelles est la plus grande ville étudiante du pays. Ensemble, VUB et ULB rassemblent 45.000 étudiants, soit près de la moitié de la population étudiante bruxelloise. Les deux universités emploient par ailleurs près de 15.000 personnes. C’est forts de ce poids humain que Caroline Pauwels, rectrice de la VUB, et Yvon Englert, recteur de l’ULB, ont présenté un mémorandum commun en vue des élections. « Les universités ont un impact important, tant sur l’activité économique que sur la création d’emplois dans la région où elles sont implantées. En tant que grands acteurs de la formation à Bruxelles, nous voulons jouer un rôle important dans le développement de la capitale », commence Caroline École multilingue et district universitaire Au niveau de l’enseignement, l’un des projets-phares de la VUB et de l’ULB est de créer à Bruxelles des écoles multilingues. La Ville de Bruxelles s’est d’ores et déjà portée volontaire pour participer à la phase pilote du projet. « Créer des écoles multilingues répond aux besoins de Bruxelles qui est ellemême une ville multilingue et multiculturelle », explique Caroline Pauwels. « Par ailleurs, vis-à-vis du marché de l’emploi, former des jeunes dans plusieurs langues est un atout. Actuellement, en dehors de l’enseignement en immersion, la seule offre est celle proposée par les écoles européennes qui, d’un point de vue financier, ne sont pas ouvertes à tous de façon équitable. Les écoles multilingues sont donc une vraie réponse aux attentes des citoyens, des étudiants et des entreprises. » Et Yvon Englert de poursuivre : « Dans une école multilingue, il n’y a pas de langue dominante. Français, néerlandais et anglais y seront enseignés et utilisés sur pied d’égalité. Cela permet d’avoir, dans une même classe, des enfants dont la langue maternelle n’est pas la même, favorisant ainsi la découverte de la culture de l’autre. » Autre grand projet de ce mémorandum : la création d’un « district uni24 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019 © Reporters
« Nous devons être des acteurs universitaires centrés sur l’enseignement et la recherche, mais aussi des acteurs de la cité. Quand on pense stratégiquement à un district, des idées nouvelles émergent. Nous voulons développer ce pôle de façon durable et travaillons pour cela en étroite collaboration avec les communes concernées », ajoute Caroline Pauwels. Identifier cette zone comme un district universitaire serait par ailleurs positif pour le rayonnement international de Bruxelles. Renforcer les liens avec les entreprises Au cœur de ce mémorandum aussi, l’importance de penser ensemble la formation et l’emploi. Car l’un ne va pas sans l’autre. « Plus que jamais, il faut créer des liens entre les acteurs de la formation et les entreprises », assure Yvon Englert. À l’ULB et à la VUB, cela passe notamment par une grande importance accordée à la formation continue. Une attention toute particulière est aussi portée à l’innovation. Ainsi, grâce à leurs StartLabs, ULB et VUB soutiennent les initiatives entrepreneuriales et la création de start-up issues de travaux de recherche universitaire. versitaire » rassemblant les campus Solbosch, Plaine, Usquare et Flagey. « Dans le cadre de la dynamique de rapprochement de nos universités, nous avons réfléchi en profondeur à l’organisation de nos campus comme lieux de vie », explique Yvon Englert. « Ceux-ci se trouvent dans une partie relativement circonscrite, à cheval sur plusieurs communes. Donner une identité de district universitaire à ce périmètre lui apporterait un caractère attractif et permettrait d’y concentrer des actions bien identifiées par rapport à cette identité universitaire. » Et Caroline Pauwels d’ajouter : « Le projet Wekonekt.Brussels est aussi un levier important pour créer des liens entre les entreprises et nos étudiants à Bruxelles. L’objectif est de leur montrer que Bruxelles est un pôle d’emploi important et attractif. On veut leur montrer la diversité de Bruxelles en tant qu’employeur et leur permettre de déjà nouer des contacts pour leur vie professionnelle future. » Main dans la main La formation à Bruxelles, ce sont aussi les Hautes Écoles, la formation en alternance, Bruxelles Formation, etc. « On se voit comme des acteurs complémentaires de la formation et pas comme des concurrents. Ainsi, il y a de plus en plus de partenariats entre les Hautes Écoles et les universités. Au niveau de la formation continue, nous collaborons aussi étroitement avec Actiris et Bruxelles Formation », assure Yvon Englert. Mais la collaboration des universités avec Actiris ne s’arrête pas là. Car si la VUB et l’ULB sont des organismes de formation, ce sont aussi deux employeurs importants. « Quand on parle de l’emploi à Bruxelles, on ne peut pas ignorer les discriminations à l’embauche qui existent encore. En partenariat avec Actiris, nous nous sommes engagés dans un plan de diversité pour notre propre personnel. Nous souhaitons devenir exemplaires dans l’égalité d’accès à l’emploi », déclare Caroline Pauwels. « Repenser la formation et l’emploi face à des savoirs de plus en plus périssables, s’intégrer dans une ville, favoriser l’égalité des chances et l’accès aux savoirs, continuer à être créateur, acteur et consommateur de valeurs, c’est un travail de longue haleine qui se réalisera sur le long terme », conclut Yvon Englert. ● Gaëlle Hoogsteyn Dans notre numéro de juin David Leyssens, directeur du réseau The Shift pour un développement durable, sera le rédacteur en chef invité de notre dossier Green, le mois prochain. Bruxelles Métropole - mai 2019 ❙ 25 © Reporters © Reporters
PUBLIREPORTAGE RÉDUIRE LES COÛTS DE PERSONNEL ET EMBAUCHER DES EMPLOYÉS COMPÉTITIFS ? activa.brussels a fait d'Elaine la candidate rêvée Erwin Heusburg est le responsable des RH chez All Team Services, une entreprise qui propose des aides ménagères via des titres-services. Dans un secteur où les marges sont étroites, Erwin doit bien surveiller ses coûts de personnel. Il a néanmoins réussi à constituer une équipe performante sans devoir perdre en qualité au niveau des conditions de travail. Grande équipe, marges étr Investir dans le bien-êtr Erwin Heusburg est le responsable des RH chez All Team Services. « Chaque jour, nous envoyons 400 aides ménagères dans Bruxelles et aux alentours », raconte-t-il. « Pour bien gérer leur agenda et leur rémunération, nous avons au bureau une équipe de douze conseillers qui gèrent le planning. » « Vous devez savoir que dans le secteur des titres-services les marges sont étroites. C’est pourquoi, il est très important que je surveille bien les coûts de personnel de nos employés. Il est évident qu'il est essentiel de constituer une équipe performante, et cela dès l'engagement de nouveaux collaborateurs. » Le CV qui sort du lot Erwin a cherché un nouveau conseiller ménager avec Select Actiris. Le CV d’Elaine Ramirez s’est tout de suite démarqué. « Elaine était la candidate parfaite pour notre poste vacant. Elle était motivée, pouvait suivre une formation pour se perfectionner, mais elle avait aussi un autre atout », raconte Erwin. « Elaine entrait en ligne de compte pour la mesure activa.brussels, ce qui signifie que nous recevons une intervention pour son salaire. » Elaine a d'ailleurs mentionné explicitement sur son CV qu’elle entrait dans les conditions pour bénéficier d’activa.brussels. « J'ai essayé ainsi d’attirer l’attention des employeurs, et je leur ai donné une raison supplémentaire de m’engager », explique-t-elle. « C’est vraiment gagnant-gagnant », confirme Erwin. « Via Select Actiris nous recevons un soutien financier pour son salaire, pour que nous puissions investir dans d’autres projets importants. » Ainsi, les employés bénéficient aussi du soutien de Select Actiris. « Le but final n’est pas de faire des bénéfices, mais de pouvoir investir dans des conditions de travail optimales pour notre équipe. Nous proposons des formations à notre personnel, renouvelons leurs vêtements et investissons dans du matériel. » FAITES CONFIANCE À L’EXPERTISE DE SELECT ACTIRIS POUR VOS RECRUTEMENTS Comme Erwin, vous souhaitez recruter le profil idéal à Bruxelles ? Avec Select Actiris, c’est possible. Select Actiris combine une sélection approfondie à des primes et formations pour vous proposer le candidat qui répond parfaitement à vos besoins. Surfez sur select.actiris.brussels et demandez conseil à votre consultant employeur. Avec le soutien du Fonds Social Européen
Sprout to be Brussels Emploi & formation «A Apprendre, désapprendre, réapprendre Il fut un temps où l’on obtenait un diplôme, où l’on rentrait dans une société et où on y grimpait les échelons tout au long de sa carrière. Une période largement révolue. Aujourd’hui, les jeunes changent en moyenne d’employeur tous les 3 à 5 ans, et même pour les travailleurs plus âgés, mettre sans cesse ses compétences à jour est devenu une nécessité. L’apprentissage tout au long de la vie : enjeux, défis et moyens. ujourd’hui, il est devenu inconcevable de penser que l’on peut mettre toutes les compétences d’une vie dans un seul et même diplôme », commence Arnaud Termonia, directeur de la Formation continue à l’ULB. En effet, le contexte socio-économique et le marché de l’emploi en particulier sont bien différents de ceux qu’ont connus nos aînés. D’une part, notre société est en perpétuel changement et les évolutions technologiques sont de plus en plus rapides. D’autre part, les carrières professionnelles sont de moins en moins linéaires et de plus en plus longues. Aujourd’hui, il est fréquent de changer plusieurs fois d’employeur, mais aussi de métier, d’orientation. « Il faut donner aux travailleurs des outils, des savoirs et des compétences qui leur permettront de s’adapter aux changements », explique Arnaud Termonia. « Il faut développer l’apprentissage tout au long de la vie pour faire face aux écosystèmes innovants, à l’obsolescence des savoirs, aux changements démographiques, etc. » Pour notre expert, le ‘lifelong learning’ est aussi un outil primordial pour lutter contre le stress et le burn-out. « Il n’y a rien de plus difficile à vivre que de se sentir dépassé parce qu’on ne maîtrise pas certains outils dont on a besoin au quotidien. » L’affaire de tous ? L’une des questions qui se posent, quand on parle de formation continue, est celle de la responsabilité. À qui revient-il de faire en sorte et d’investir pour que les travailleurs restent compétitifs ? Pour Philippe Biltiau, directeur académique de l'Executive Programme en Management et Philosophies, Solvay Brussels School, une grosse part de cette responsabilité incombe à l’État : « Jacques Attali a déclaré récemment, à propos de l’assurance maladie, que les États payent les gens malades pour qu’ils se soignent et puissent retourner au travail. Tout comme notre société fait des investissements pour maintenir les gens Bruxelles Métropole - mai 2019 ❙ 27 © Getty
Arnaud Termonia (ULB) en bonne santé, elle devrait aussi en faire pour garder leurs compétences à jour. » Mais cette prise de conscience et les mesures qui devront l’accompagner ne se feront pas du jour au lendemain. Aussi, entretemps, c’est aux employés et aux employeurs de prendre ce problème à bras-le-corps. Et pour Philippe Biltiau, la seule solution pour garder son personnel « au top » est de le renvoyer à l’école. « Il faut investir dans la création de formations et dans l’inscription de ses équipes à des formations ouvertes à du personnel venant d’entreprises différentes. » En termes d’efficacité, il croit moins aux formations internes réservées au personnel de l’entreprise. « Il est bien plus intéressant de former les travailleurs dans une classe avec des gens venus de tous horizons, où non seulement ils profitent des enseignements donnés par les formateurs, mais aussi du partage d’expérience avec les autres participants. » L’auto-apprentissage est aussi un outil très important, à condition toutefois que la formule permette de se sentir impliqué et d’échanger aussi en présentiel. « Les formules hybrides et innovantes qui font intervenir des outils digitaux et du présentiel renforcent les apprentissages et offrent plus d’agilité et de flexibilité aux apprenants », avance Arnaud Termonia. L’université au cœur du lifelong learning Pour Arnaud Termonia, les universités sont bien placées pour proposer des activités de ‘lifelong learning’. Elles peuvent mettre à la disposition de la société leurs équipes de recherche (qui travaillent sur l’obtention des nouveaux savoirs) et leurs équipes d’enseignement (qui ont l’expérience du transfert de compétences) vers les acteurs de terrain, vers ceux qui ont besoin de formation. « Parce qu’elles sont au cœur de la région et des villes, elles permettent un développement tant socio-économique que culturel et elles peuvent donc jouer un rôle pour plus d'équité, de participation citoyenne active, de dynamisme, d’employabilité et de compétitivité », assure-t-il. Aujourd’hui, la formation à l’université ce n’est plus seulement l’obtention d’un diplôme à l’issue du secondaire, c’est aussi, pour tous les adultes, une formation d’expertise universitaire qui est présentée sous différentes formes. « Notre public cible est très varié », assure M. Termonia. « Nous proposons des programmes de formation pour des chercheurs d’emploi, notamment en collaboration avec Bruxelles Formation. Nous proposons des programmes de formations continues pointues aux industriels, ainsi qu’aux institutions, aux enseignants, aux chercheurs… Notre catalogue est ouvert à tous les citoyens qui à un moment donné de leur vie, soit pour progresser dans leur 28 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019 carrière, soit pour trouver un nouveau job, ont besoin de compétences supplémentaires. » À l’ULB, plus de 15 % des apprenants sont des adultes, soit environ 5.000 personnes. « Nous proposons des formations dans trois des grands pôles d’activités de la Région bruxelloise, à savoir la santé, les sciences & techniques et enfin, les sciences humaines », précise Arnaud Termonia. Les formats sont très variables, en fonction du secteur, mais aussi selon les attentes du public. Cela peut aller d’une demi-journée de cours à trois ans, qui débouchent alors sur des certificats universitaires. Philippe Biltiau insiste aussi sur la nécessité d’investir dans des formations en psychologie et en sociologie. « Si on veut du personnel qui soit utile et qu’on désire garder un contact client, c’est nécessaire. Sinon, on finira par se dire, par exemple, qu’une machine peut tout à fait remplacer un guichetier de banque. Tandis que, si on le forme à la détection des besoins, à la vente, à la recherche de solutions adaptée au profil sociologique du client, etc., il continue à avoir une vraie valeur ajoutée. » Philippe Biltiau (Solvay Brussels School) Un secteur en pleine croissance À l’ULB, le public adulte croît d’environ 20 % chaque année et, pour M. Termonia, ce n’est pas près de s’arrêter. « Avant, les recruteurs regardaient le diplôme d’un candidat et ses compétences transversales. Aujourd’hui, ce qui compte également, c’est la ‘learnability’, c’est-à-dire la capacité du candidat à apprendre et à s’adapter. » La formation ne s’arrête plus le jour de la diplomation. À peine sorti des études, il faudrait inscrire à son agenda de remettre ses connaissances à jour régulièrement. Cela devrait devenir un réflexe. « Les hautes écoles et universités doivent proposer à leurs alumni des offres de formation actualisées qui complètent leurs formations de base : un peu comme un système aprèsvente. La formation continue devrait être présentée comme quelque chose de naturel et pas uniquement comme une façon d’éviter une perte d’emploi. Il faut se former même quand on est au travail et que tout va bien », assure Philippe Biltiau. On assiste en effet à la disparition progressive des « moments » d’études. « La génération future sera capable d’apprendre, de désapprendre et de réapprendre pour pouvoir faire face à l’ensemble des changements qui caractérisent nos écosystèmes évolutifs, », conclut Arnaud Termonia. ● Gaëlle Hoogsteyn D.R. D.R.
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Emploi & formation L’entreprise à la rencontre des élèves et étudiants À Bruxelles, des initiatives comme Tada ou 100 000 entrepreneurs mettent en relation des jeunes avec des professionnels et chefs d’entreprise. Leurs missions ? Décomplexer les métiers, stimuler l’envie d’entreprendre et, pourquoi pas ?, susciter des vocations ! Wekonekt.brussels veut ouvrir aux étudiants les portes des entreprises bruxelloises. E ntre le suivi des factures, les contacts clients et la gestion du personnel, le dirigeant d’une PME lève rarement le nez du guidon. En guise de respiration, certains partagent bénévolement leur expérience avec des élèves. « C’est essentiel », estiment de nombreux entrepreneurs qui ont sauté le pas. L’association 100 000 entrepreneurs, active à Bruxelles et en Wallonie, met par exemple en relation des professionnels avec des jeunes entre 13 et 25 ans. « Notre rôle est de proposer à un entrepreneur, plutôt d’une PME ou indépendant, d’évoquer son quotidien devant une classe d’élèves durant deux heures », avance Monica Santalena, directrice de l’association. « En cinq ans, nous avons sensibilisé 25 000 élèves grâce à un réseau de 600 enseignants et 1500 entrepreneurs, tous bénévoles. Nous avons ainsi touché 10 000 jeunes en région bruxelloise. » Les initiatives qui font le pont entre l’enseignement et l’entreprise se sont multipliées ces dernières années. Toutes s’adressent à une tranche d’âge spécifique. Le projet Tada, créé à Bruxelles il y a cinq ans par Sofie Foets (le projet fut initié aux Pays-Bas voici vingt ans), propose à des jeunes de 10 à 14 ans de suivre des ateliers pratiques chaque samedi à Molenbeek, Saint-Josse, Anderlecht et bientôt Schaerbeek. « L’idée est d’impliquer le monde de l’entreprise et le citoyen dans l’émancipation de la jeunesse vulnérable », précise Sofie Foets. « Les jeunes suivent durant trois ans des ateliers chaque samedi, donnés par exemple par un journaliste, un avocat, un infirmier ou un ingénieur. La particularité de Tada, c’est que les jeunes sont dans l’action et mettent en pratique ce qu’enseignent les professionnels. Plus de 4000 adultes sont déjà venus dialoguer bénévolement avec notre jeunesse. » « Nous motivons les jeunes à mieux se connaître et à apprendre » Ces initiatives ont forcément un but. Pour 100 000 entrepreneurs, l’idée est de décomplexer l’entrepreneuriat. « Quand un entrepreneur témoigne durant deux heures autour de son quotidien, il explique ses motivations, ses difficultés ou ses échecs », avance Monica Santalena. « Nous nous adressons aux jeunes en général mais nous remarquons que les demandent viennent surtout des classes d’élèves de 16 à 17 ans. C’est l’âge Monica Santalena (100 000 Entrepreneurs) où ils peuvent choisir leur orientation. Notre but est de motiver à l’idée d’entreprendre. » Tada, financée uniquement par des soutiens privés, entend quant à elle offrir une ouverture à des jeunes qui, pour la plupart, ne sortent pas de leur quartier. « Notre but premier n’est pas de faire découvrir les métiers », assure Sofie Foets. « Nous motivons les jeunes à mieux se connaître et à apprendre, à créer l’envie de contribuer de façon positive. Notre rôle va parfois plus loin : un élève qui a participé aux ateliers du samedi avait déjà doublé quelques fois. Les ateliers lui ont redonné confiance en lui, il est devenu premier de classe. » L’enseignement supérieur n’est pas délaissé par ces initiatives. Partenariat entre la VUB et l’ULB, le projet Wekonekt.brussels entend ouvrir aux étudiants les portes des 30 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019 D.R. D.R.
institutions et entreprises bruxelloises. « 70 % des étudiants de la VUB n’habitent pas à Bruxelles », avance Lynn Tytgat, coordinatrice du projet. « Pour les dissuader de reprendre le train après les cours, nous organisons depuis deux ans des événements pour mieux faire connaître les organismes bruxellois. Tout au long de l’année, les étudiants peuvent participer à des visites ou suivre des cours données par différents professionnels. Nous avons notamment comme partenaires le Kaaitheater, Belfius, la Cinematek, P&V, la Stib, Bozar, la Monnaie ou encore le KVS. » « Chez Tada, 9 professionnels sur 10 veulent revenir l’année suivante » L’avantage pour les entreprises ne se résume au partage de savoir. « Les entreprises peuvent en effet y voir un certain avantage », souligne Lynn Tytgat. « Certains étudiants découvrent un lieu pour la première fois. Pour les responsables de ces lieux, c’est une occasion de mettre en avant leur savoir-faire. Certains étudiants postuleront peut-être chez eux plus tard. » Considérées comme autant de bulles de respiration pour les entrepreneurs, ces activités demandent in fine une faible implication par rapport à l’impact social qu’elles peuvent provoquer. « La première participation à un atelier demande un peu d’énergie à un professionnel adulte », avance Sofie Foets, pour Tada. « Après, c’est beaucoup plus simple et fluide. D’après nos enquêtes auprès des bénévoles, 9 personnes sur 10 pensent revenir l’année suivante. D’autre part, 9 personnes sur 10 disent qu’elles ont appris quelque chose durant ces ateliers. » Certaines entreprises ont même pris le pli d’organiser ellesmêmes des initiatives à l’intérieur de leurs murs pour, pourquoi pas, déjà sensibiliser au métier. « En participant à Tada, un de nos partenaires, Besix, a été inspiré et a décidé de créer sa propre initiative, intitulée Kiddy Build », évoque Sofie Foets. « Le but de cette école est d’organiser des ateliers autour de la thématique de la construction pour des centaines d’enfants. C’est une sorte de Tada en mode super light. D’autres directeurs ont décidé d’améliorer leur politique d'inclusion. C’est l’impact indirect de Tada. Les ateliers que nous organisons sont en quelque sorte une source d’inspiration afin d’inciter un maximum de personnes à prendre des responsabilités individuelles en faveur d’une société plus inclusive et en favorisant la cohésion sociale. En ce sens, notre association est un catalyseur. » ● Sofie Foets (Tada) Géry Brusselmans « On ne parle pas assez de l’entreprise en classe » Guillaume Verhaeghe, créateur des vélos partagés électriques Billy, partage régulièrement son expérience avec des jeunes, notamment via l’association 100 000 entrepreneurs. ➜ Vous partagez souvent votre expérience dans les écoles ? « J’essaye de le faire le plus souvent possible : j’ai participé deux fois à 100 000 entrepreneurs, dernièrement à UStart, Solvay et d’autres initiatives. J’ai une sensibilité particulière avec le milieu de l’éducation. J’ai été professeur de mathématiques durant deux ans en secondaire avant de me tourner vers l’entrepreneuriat. Quand j’étais professeur, je parlais déjà pas mal de l’esprit d’entreprise. Je participe d’ailleurs, en parallèle de mon projet Billy, à la création d’une école à Anderlecht, l’École du Dialogue. Partager son expérience d’entrepreneur avec des jeunes est une vraie bulle d’air dans un quotidien souvent mouvementé. » ➜ Comment réagissent les élèves durant vos interventions ? « J’ai pour habitude de ne pas préparer. Cela fait partie de mon caractère et cela permet de susciter plus facilement des questions et des réactions. Quand je prends la parole, j’essaye surtout de les éveiller à l’esprit d’entreprise. J’explique que l’entrepreneuriat, c’est avoir une idée, être curieux et se mettre en mouvement. Je trouve que la jeune génération est moins participative en classe, j’essaye de les stimuler. » ➜ Estimez-vous que vos interventions ont un impact positif auprès des élèves ? « C’est l’effort collectif de toutes les associations et interventions des entrepreneurs qui font avancer les choses. Je ne pense pas que le mot d’ordre soit de convaincre les élèves de devenir entrepreneurs. Il faut leur faire comprendre que chacun a en soi l’envie de concrétiser une idée. J’ai déjà entendu, plusieurs années plus tard, que certains ont changé de direction de vie, notamment à travers certaines de mes interventions. C’était notamment le cas d’un des élèves à qui j’enseignais en secondaire. Je trouve que l’esprit d’entreprise n’est pas assez mis en avant dans l’enseignement. C’est pourtant un sujet indispensable dans la société d’aujourd’hui. » Bruxelles Métropole - mai 2019 ❙ 31 © Michael Dehaspe
Vous souhaitez former un futur collaborateur dans votre entreprise ? Pourquoi pas la FPIE ? La Formation Professionnelle Individuelle en Entreprise vous permet de former vous-même un futur collaborateur a n qu’il corresponde au pro l professionnel recherché. Qui pouvez-vous former en FPIE ? Le collaborateur doit être inscrit comme chercheur d’emploi inoccupé auprès d’un organisme d’emploi (Actiris-Forem-VDAB). Il reste chercheur d’emploi pendant la FPIE. Durée ? 1 à 6 mois de formation. Vous proposez ensuite un contrat de travail immédiatement après la n de la FPIE pour une durée au moins équivalente. Coût ? Pendant la formation, outre les frais de transport et d’assurance, vous payez directement au stagiaire une indemnité calculée comme suit : rémunération brute pour la fonction moins les cotisations ONSS travailleur (13,07%) moins les éventuels revenus sociaux du stagiaire Après 6 mois de FPIE, vous avez droit aux réductions Activa si le stagiaire est inscrit chez Actiris et domicilié en Région bruxelloise (www.activa.brussels). Pour toute information complémentaire : Service relations entreprises au 02 371 74 81 ou 76 32 ou 73 34 ou 74 61 ou par mail à fpie@bruxellesformation.brussels En collaboration avec : Éditeur responsable : Olivia P’tito – rue de Stalle, 67 à 1180 Bruxelles
S.KOOL : Un magasin de vendeurs en devenir Bruxelles Formation et ses partenaires (AG Real Estate, City2 et Actiris) ont lancé au 1er mars l'école-boutique S.KOOL. Une main tendue pour les entreprises désireuses de faire preuve d'audace dans leurs formations. Pour ses 25 ans, le service public Bruxelles Formation a dédié une journée à l'innovation pédagogique. C'est dire sa volonté d'oser bousculer les lignes pour avancer au rythme du développement économique. Olivia P'tito, directrice générale de Bruxelles Formation, ne conçoit cette voie qu'en partenariat avec le privé : « On se met vraiment aux côtés des employeurs pour co-construire avec eux des programmes de formation sur mesure. » Un outil en ligne sera lancé à l'automne afin de leur permettre d'exprimer plus facilement leurs besoins. Conformément au Plan Formation 2020 du gouvernement bruxellois, 1.450 contrats en FPIE (Formation professionnelle individuelle en Entreprise) ont été signés en 2018 et 1.600 sont prévus en 2019. Une série d'accords, qui comportent des objectifs en termes de FPIE, ont déjà été conclus au niveau sectoriel, dans la construction ou encore en logistique. S.KOOL : Une forme innovante de FPIE Avec S.KOOL, la formation s'affranchit des règles et devient pour la première fois hybride. Elle combine une formation en école-boutique avec une FPIE chez l'employeur, comme l'explique Olivia P'tito : « On a été contactés par City2 pour mettre en place une formation sur mesure. L'idée était de prendre exemple sur une méthode qui existe en France - méthode SKOLA - et de la mettre à la sauce bruxelloise. C'est une école-boutique de 200 m² constituée de produits vendus par les différentes enseignes qui s'engagent dans le projet. Une gérante est sur place pour s'occuper de la boutique et une salle de formation est installée à l'arrière du magasin. C'est un peu le principe de la cuisine ouverte. Donc, c'est vraiment une interaction permanente entre les formations théorique et pratique. » La théorie dispensée collectivement comprend des cours de communication, de vente, mais aussi de néerlandais. Quant à la pratique, elle ne s'arrête pas aux portes de la boutique pédagogique. Les stagiaires suivent aussi à mi-temps une formation individuelle, en situation réelle, dans les magasins des différents commerçants partenaires. Une diversité assumée, selon Olivia P'tito : « Il y a des grandes chaînes mais aussi de plus petites structures, des créatrices de mode… Chaque enseigne vient ajouter sa touche personnelle. Les stagiaires sont directement formés aux pratiques de l'entreprise. Ils sont parrainés. C'est aussi très motivant pour ces chercheurs d'emploi de pouvoir mettre en pratique directement ce qu'ils apprennent tous les jours. Il n'y a rien de plus valorisant que de voir les améliorations au quotidien ». De l'emploi qualifié pour Bruxelles Les 12 jeunes de moins de 30 ans ont été sélectionnés parmi quelque 250 candidatures. « Il y a eu un véritable engouement, parce que c'est concret », estime Olivia P'tito. « Ils voient l'emploi au bout du chemin ». Les commerçants doivent fournir un contrat de travail à l'issue de la formation, d'une durée équivalente à celle-ci, en l'occurrence 3 mois. Elle constate que « quand les employeurs se sont engagés aux côtés des stagiaires dans une FPIE, ils ouvrent généralement leurs portes plus longtemps. En moyenne, 80% des personnes qui sont passées par une FPIE sont engagées durablement après en CDI, souvent chez le même employeur, mais pas forcément, parce qu'ils ont vraiment appris le métier ». L'opération est un win-win, souligne-t-elle encore : « Les employeurs bruxellois engagent des Bruxellois et c'est important car cela relève de la responsabilité sociétale des entreprises. En plus de travailleurs formés, ils bénéficient de réductions de cotisations patronales assez conséquentes et de mesures d'activation par rapport aux chercheurs d'emploi ». Bruxelles Formation lance un appel aux entreprises pour réitérer le projet-pilote S.KOOL ou pour en co-créer d'autres, au gré de leurs envies. Info : www.bruxellesformation.brussels
Emploi & Formation Des pistes pour redorer le blason d’ingénieur Les entreprises peinent à recruter des profils dits de « haute technologie » : il manquerait actuellement 500 ingénieurs par an en Belgique. « Il faut décomplexer le métier et mettre en place des ponts entre enseignement et entreprise », estiment certains experts. U ne entreprise spécialisée en informatique sera amenée ces prochaines années à recruter des profils jusque-là quasi inexistants sur le marché de l’emploi à Bruxelles : spécialistes de l’intelligence artificielle, blockchain ou data science. Maigre consolation pour les responsables des ressources humaines de ce genre d’entreprise : d’autres secteurs dits « de haute technologie » recherchent aussi des perles rares. Ces profils sont plus généralement résumés aux métiers dits de « STIM », qui concernent les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques. En mars dernier, Agoria, la Fédération de l’industrie technologique, tirait la sonnette d’alarme en annonçant un « manque de 500 ingénieurs par an en Belgique ». Les perspectives ne sont pas enthousiasmantes au niveau de la formation : en 2008, on comptait 2500 inscriptions dans les filières ingénieur civil et industriel, contre moins de 1900 en 2018. Cette pénurie de profils, qui inquiète les chefs d’entreprises, n’est pas neuve. « Ce problème existe depuis environ 10 ans », avance Frédéric Robert, vice-doyen de l’École polytechnique de Bruxelles (ULB). « Il ne s’agit d’ailleurs pas d’un problème spécifiquement belge. Les baisses d’inscriptions se vérifient également dans les pays limitrophes, à l’instar de 34 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019 l’Allemagne et de la France. » Ce faible taux d’inscriptions, Frédéric Robert l’explique notamment par l’image véhiculée par les métiers d’ingénieurs : « Le grand public pense souvent qu’un ingénieur est quelqu’un qui porte une blouse blanche ou un casque, ou bien un costume et une cravate. Or, la formation d’ingénieur offre bien plus de débouchés. » Cette pénurie contraste étrangement avec le résultat d’études plaçant l’ingénieur sur un piédestal : 6 personnes sur 10 recommanderaient ce métier à leurs enfants ou des amis. L’autre attrait du profil d’ingénieur, c’est le salaire. Il n’est pas rare qu’un ingénieur civil gagne plus de 4000 euros par mois, ni surtout qu’il trouve un emploi avant même d’avoir son diplôme en poche ! Une « taxe apprentissage » ? Mais pourquoi si peu d’étudiants optent-ils pour des études orientées sciences et mathématiques ? Selon certains, une des causes serait à chercher au niveau secondaire, où les mathématiques et la physique sont considérées comme difficiles et peu séduisantes. « Nous constatons d’année en année que les compétences des étudiants qui rentrent en bachelier se dégradent », avance Xavier Van den Dooren, directeur de l’Ecam, qui compte 1000 étudiants dans les cinq années, dont 400 en première bachelier. « Un de nos axes d’apprentissage en première bachelier est la remise à niveau des étudiants. Certaines compétences en secondaire ne sont pas assez développées : la force de travail et la capacité à synthétiser et à prendre note notamment. L’approche par projets permet aussi de motiver l’étudiant. Toutefois, le taux de réussite a baissé, avec aujourd’hui 20 à 25 % de réussite selon les types de filières. » Parmi les pistes d’amélioration, Xavier Van den Dooren estime « qu’il faudrait accentuer la visibilité des études d’ingénieur au niveau des écoles secondaires et, pourquoi pas, entamer plus de collaborations, notamment en sollicitant et en conscientisant les professeurs de mathématiques, sciences ou physiques. » Les pouvoirs politiques pourraient également redorer le blason de la profession. « Il y a des initiatives politiques mais il n’y a pas d’action massive », reprend Frédéric Robert. « Il faudrait établir un plan de coordination et un élément législatif qui amènent des apprenants dans les entreprises. » Xavier Van den Dooren, quant à lui, estime qu’il faudrait s’inspirer du modèle français de la taxe d’apprentissage. Versée par les entreprises, cette taxe finance directement les formations des apprentis. « Grâce à la taxe d’apprentissage, l’entreprise est amenée à collaborer activement à la formation des étudiants qui arrive© Getty
Frédéric Robert (ULB) pas encore véritablement choisi leur orientation. » Pour séduire les futurs ingénieurs, il existe notamment les campus days, où les entreprises peuvent rencontrer les étudiants, mais Besix a en parallèle opté pour un accompagnement encore plus personnalisé. « Pour nous démarquer, nous organisons les Besix Professional Days, au cours desquels nous invitons entre 110 et 130 jeunes ingénieurs rencontrés durant les campus days. Durant une journée, nous expliquons concrètement la philosophie de notre entreprise et ce qu’elle peut leur apporter. Nous organisons ensuite des ‘speed interviews’ et expliquons les avantages que nous offrons. Nous sommes innovants et compétitifs dans le package, car il faut pouvoir séduire. Nous remarquons surtout que les étudiants ne connaissent pas forcément la pratique du métier d’ingénieur. Nous avons des objectifs : engager entre 20 à 30 jeunes par an. Même s’ils ne signent pas, les journées que nous organisons permettent d’opérer un premier contact, qui se concrétisera peut-être quelques années plus tard. » ● Géry Brusselmans Xavier Van den Dooren (Ecam) ront sur le marché du travail. Il faudrait également développer la piste des stages d’apprentissage rémunérés. Au niveau politique, citons également le financement, qui a été réduit ces dernières années, en particulier dans le domaine technique. Or, c’est un domaine coûteux si on veut rester à jour. Une bonne communication dans les médias pourrait aider à mettre le secteur en valeur. » Pour recruter, les entreprises se rendent dans les universités Pour dénicher les perles rares, les entreprises doivent se montrer chaque fois plus séduisantes, poussant la porte des universités. « Nous sentons clairement que le marché est plus compétitif aujourd’hui », assure Axelle Vanklemput, sourcing et recruitment coordinator chez Besix, société active dans la construction. « Même si nous sommes numéro 1, nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers. Nous avons donc décidé, il y a quelques mois, de renforcer notre présence dans les cinq universités belges. Nous avons même demandé de pouvoir intervenir plus tôt, à savoir en bachelier, quand les étudiants n’ont En progrès : de femmes parmi les ingénieurs L’image d’une fille perdue dans un auditoire de garçons n’est pas encore tout à fait révolue… mais presque. La filière des études d’ingénieur se féminise doucement. « La faculté polytechnique de l’ULB compte 20 % de filles, proportion que l’on observe également dans les autres universités du pays », indique Frédéric Robert, vicedoyen de la faculté polytechnique de Bruxelles. « Certaines filières, à l’instar de bio-ingénieur et ingénieur architecte, atteignent même quasi 50 % de filles. » Cette lente féminisation, on la doit à quelques initiatives de communication lancées par des universités et des associations interprofessionnelles. Selon de nombreux experts, une plus grande ouverture de la filière aux femmes pourrait à terme enrayer la pénurie d’ingénieurs en Belgique. « Je compte six ingénieurs parmi mes collaborateurs, deux hommes et quatre femmes », évoquait récemment dans L’Écho Hilde De Cuyper, responsable du bureau d’études géotechniques A+E Consult. « Ils fournissent tous un travail de qualité mais je remarque que les femmes sont un peu plus précises. Elles communiquent de manière plus nuancée, comprennent mieux ce que les clients attendent et se fient davantage à leur intuition. » Sonja Berghman, head of group entreprise networking propositions chez Damovo (fournisseur de technologies de l’information et de la communication), regrettait dans ce même article « l’absence de ‘role models’ qui inciteraient les femmes à embrayer par une carrière dans le secteur. » En Belgique, 26 % des futurs ingénieurs civils et 11 % des étudiants en ingénierie industrielle sont des femmes. Ce chiffre augmente doucement mais sûrement chaque année. Bruxelles Métropole - mai 2019 ❙ 35
Emploi & Formation Les digital natives maîtrisent-ils vraiment le numérique ? Nés après les années 80, les « digital natives » sont tombés dans la marmite numérique dès l’enfance. On parle d’eux comme des pros du net, chez qui la compréhension des nouvelles technologies serait innée. Mais les jeunes maîtrisent-ils vraiment le numérique ? Plusieurs études en font douter… I maginez : nous sommes dimanche et vous passez l’après-midi en famille. Votre ado de 14 ans envoie des photos via SnapChat tout en chattant avec ses copains sur son smartphone. Votre fils aîné vous parle de son nouveau boulot de Community Manager tandis que sa petite fille de 2 ans à peine regarde des vidéos sur YouTube. Vous les voyez un peu comme des grands manitous des nouvelles technologies, qui utilisent intuitivement des outils complexes, sans effort apparent. Vraiment ? Plusieurs études récentes tendraient à prouver que, au rebours de la croyance populaire, les nouveaux outils digitaux seraient mal utilisés par les jeunes. D’après une étude publiée en juin 2017 dans la revue Teaching and Teacher Education, « les jeunes ne possèdent pas de compréhension particulièrement approfondie et fine de la technologie ». Dans cette étude, les professeurs Kirschner et De Bruyckere expliquent que « leurs connaissances sont souvent très superficielles et se cantonnent à l'utilisation d'applications de bureautique, d'une boîte mail, d'applications de messagerie instantanée, de Facebook et d'un navigateur ». Ils n’auraient pas plus de capacité à maîtriser les objets techniques qui les entourent que la génération précédente. Un usage très récréatif Smartphone, tablette, réseaux sociaux, apps… S’il est vrai que les jeunes sont hyperconnectés et utilisent une grande variété de technologies, ils sont surtout intéressés par le divertissement. De Facebook à YouTube, tous reconnaissent avoir un usage très récréatif d’internet. Cela ne signifie pas forcément qu’ils sont des génies du numérique. Des études menées au Canada, en Autriche, en Suisse et aux États-Unis montrent que les étudiants de licence et master ne connaissent pas les fonctions les plus avancées des applications qu'ils utilisent quotidiennement. On peut très bien baigner dans un environnement riche en nouvelles technologies sans pour autant 36 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019 en exploiter tout le potentiel. Aujourd’hui, il est par exemple possible de créer gratuitement et rapidement un site web avec des plateformes telles que WordPress alors qu’avant, sans une connaissance du codage HTML, c’était impossible. Le concept du « digital native » maîtrisant parfaitement les nouvelles technologies serait donc un mythe, repris et amplifié par les médias au point de devenir une croyance populaire. D’après une étude menée à l’ULB en 2015 par Nicolas Roland et Sophie Vanmeerhaeghe, « Les jeunes présentent en réalité des niveaux de compétences numériques très variés. Et, ce n’est pas une surprise, le milieu social dans lequel ils ont grandi a un impact direct sur leurs compétences. Ceux qui maîtrisent le mieux le numérique sont ceux issus de familles aisées. » Ce mythe du « digital native » n’est pas sans conséquences : « Les étudiants qui ont du mal à utiliser les outils numériques se sentent humiliés devant les attentes des institutions académiques et des enseignants, qui prennent la maîtrise des ordinateurs et des logiciels pour acquise », expliquent les professeurs Kirschner et De Bruyckere. Pour eux, les nouvelles technologies devraient faire l’objet d’enseignements spécifiques au sein des écoles et des universités. De même, Nicolas Roland et Sophie Vanmeerhaeghe concluent : « Il y a une surévaluation des compétences numériques et techniques des étudiants et peu de pratiques d’accompagnement. » ● Gaëlle Hoogsteyn © Getty
KBC Brussels Live : service intégral à distance Le KBC Brussels Live Center, c’est l’agence numérique KBC Brussels, banque bruxelloise atypique. Il s’enorgueillit de son excellente accessibilité. « Nous transcendons le 9 à 17 h. » KBC Brussels Live, au cœur du quartier européen, peut être considéré comme une extension virtuelle du réseau d’agences KBC Brussels. Il permet aux près de 200.000 clients cosmopolites de cette banque atypique de recevoir de l’assistance en français, néerlandais, anglais ou allemand. Le service peut s’effectuer entièrement à distance, par téléphone, live chat ou vidéoconférence. « Près de 90 % de nos activités se concentrent sur les clients existants », déclare Tim Dechamps, directeur de KBC Brussels Live. « Nous développons actuellement un point-relais pour répondre aux questions ou sujets importants soulevés par les prospects. Nous pourrons ainsi les aiguiller vers nos conseillers ou experts. Par ailleurs, nous lancerons en septembre un programme de conversion des prospects ainsi qu’un service de conseils pointus. » Le grand atout de KBC Brussels Live réside dans son accessibilité aisée et ses horaires élargis : « Nous transcendons le 9 à 17 h », dit fièrement Tim Dechamps. « Nous sommes ouverts de 8 à 22 h et joignables le samedi de 9 à 17 h. » L’agence numérique est résolument orientée client, avec la volonté d’offrir le meilleur service au moment idéal, par le canal le plus approprié et en tenant compte des souhaits et besoins du client. Le personnel fait d’ailleurs preuve d’une belle capacité d’écoute. « Les services que nous offrons sont en grande partie identiques à ceux d’une agence bancaire classique, tant pour les professionnels que pour les particuliers. » Les entreprises peuvent s’y adresser pour toute forme de crédit : investissement, leasings, facilités de paiement, etc. Par ailleurs, tout ce qui touche aux opérations de paiement et à la gestion de comptes relève de l’offre, sans oublier les conseils de tous types et l’assistance dans les fonctionnalités de banque numérique. KBC Brussels Live s’engage à traiter tous les dossiers à distance, de A à Z. Ce service s’appuie sur des procédures standard et des canaux sécurisés. « Cela revient à rendre visite au client de manière virtuelle », estime M. Dechamps. « Dans certains cas, nous recevons des clients chez nous, toujours dans le cadre de nos heures d’ouverture étendues, par exemple pour finaliser un crédit d’investissement. Nous privilégions toutefois un service à distance, compte tenu des problèmes de mobilité à Bruxelles. Les clients ont confiance en notre façon de travailler et considèrent le service à distance intégral comme une solution à valeur ajoutée. » Moins de soucis pour les chefs d’entreprise L’agence numérique entend épargner un maximum de préoccupations aux chefs d’entreprise. Comme le dit Tim Dechamps, « si un client professionnel demande un crédit d’investissement et souhaite en outre des éclaircissements sur sa situation bancaire privée, nous pouvons l’aider immédiatement sur les deux plans. Et en cas de questions complexes, nous transférons immédiatement le client à nos centres d’expertise, sans l’obliger à passer par trois ou quatre intermédiaires. » KBC Brussels Live dispose de 47 spécialistes. Du côté professionnel, le client peut compter sur un expert en solutions d’entreprises, qui est l’interlocuteur privilégié des PME, indépendants et professions libérales. En cas de questions complexes, notamment en matière de fiscalité ou de subventions, cet interlocuteur se concerte avec les meilleurs experts du domaine. Du côté des particuliers, l’expertise est également disponible dans des domaines tels que l’assurance, la gestion de réserves financières (placements), l’immobilier etc. « Nous réagissons immédiatement, autant que possible. Le client qui nous appelle demain pour une question urgente, recevra une aide immédiate. Si un chef d’entreprise n’a que cinq minutes à nous consacrer, nous lui proposerons de régler un rendez-vous avec un expert. » KBC Brussels Live 02 303 31 60 info@kbcbrussels.be www.kbcbrussels.be Bruxelles Métropole - mai 2019 ❙ 37
Enseignement & Formation Fablabs : bienvenue dans mon labo ! Tout droit venus des États-Unis, les ‘fablabs’ - contraction de Fabrication Laboratory – poussent à Bruxelles plus vite que les maisons-champignons au pays des Schtroumpfs. Mais que fait-on réellement dans ces laboratoires ? En quoi sont-ils un outil complémentaire aux formations pour les étudiants ? Nous sommes allés voir sur place. Cityfab1 a été le premier fablab public ouvert à Bruxelles. E n 2012, iMal, situé Quai des Charbonnages à Molenbeek, a été l’un des premiers fablabs de Bruxelles. Le succès a rapidement été au rendez-vous et d’autres fablabs ont fleuri un peu partout dans la capitale, tels OpenFab, MicroFactory, et plus récemment Cityfab1, un fablab public lancé à l’initiative de la Région bruxelloise. Début 2019, la VUB et l’ULB ont aussi officiellement inauguré leurs nouveaux fablabs communs au sein des anciennes casernes de la gendarmerie. La formation en sciences industrielles y est notamment enseignée. Les étudiants peuvent s’y concentrer sur leurs compétences techniques et acquérir une expertise pratique. La recherche y joue également un rôle important. Qu’est-ce qu’un fablab ? Le concept est né au MIT à Boston. Un fablab, « laboratoire de fabrication » en français, est un lieu mettant à la disposition du public des machines et des outils utilisés pour la conception et la réalisation d’objets de toutes sortes. Le public-cible des fablabs est varié : on y trouve aussi bien des entrepreneurs qui souhaitent passer plus vite du concept au prototype que des designers/artistes, des étudiants désireux d’expérimenter et d’enrichir leurs connaissances pratiques, ou des citoyens retraités à l’âme de « bidouilleurs ». Chaque fablab est différent, mais tous sont réunis par une charte qui impose un certain nombre de points à respecter : chaque fablab doit compter au moins quatre machines (une imprimante 3D, une découpeuse vinyle, une découpeuse laser et une fraiseuse numérique) ; il doit être ouvert à tous et doit stimuler le partage des connaissances. Les fablabs font en effet partie d’un réseau mondial d’ateliers locaux open source. « Il y a des fablabs de diverses tailles et aux orientations variées pour répondre aux besoins des différents publics-cibles. La charte garantit une ouverture d’esprit et une ouverture au public. L’un des objectifs de cette charte est aussi que si on fabrique un objet ici, à Bruxelles, on puisse le reproduire à l’identique dans l’un des autres 1.500 fablabs qui existent de par le monde », explique Nicolas de Barquin, fondateur d’OpenFab. Étudier et pratiquer « En tant que fablab public, notre mission est de démystifier le fablab, de le rendre plus accessible à tous, notamment aux écoles », explique Maïté Dupont, Fablab Manager chez Cityfab1. « Dans les fablabs traditionnels, le public est souvent déjà averti. Nous souhaitons faire connaître les fablabs au grand public et faire venir des gens qui ne viendraient pas naturellement. Pour ce faire, nous donnons des cours et des modules d’initiation à l’utilisation des machines. On va beaucoup vers les écoles de quartier avec une offre spéciale pour ce public. Les écoles supérieures artistiques et techniques nous contactent d’elles-mêmes car elles ont besoin de solutions pour leurs étudiants, lorsqu’ils doivent créer des maquettes par exemple. » En effet, les écoles n’ont pas les moyens d’investir dans les machines dont disposent les fablabs : y faire venir 38 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019 © Belga
50 organisations bruxelloises collaborent pour votre emploi ! En route pour un job grâce à une formation professionnelle néerlandophone. Ce salon de la formation dévoile à quelque 1500 chercheurs d’emploi l’offre néerlandophone très étoffée des organisations bruxelloises en matière de formation professionnelle, d’accompagnement vers l’emploi, de perfectionnement pratique et de cours de néerlandais. Une présentation visuelle interactive les familiarise à des secteurs tels que l’Horeca, les soins de santé, la sécurité, la logistique, l’informatique et le bâtiment. L’ensemble de l’offre bénéficie du soutien financier des autorités bruxelloises et flamandes. Des chercheurs d’emploi dûment préparés vont au-devant de vastes perspectives d’emploi en Région bruxelloise et en périphérie. Plus de 50 organisations de formation participent au salon pour accueillir chaleureusement ceux qui pourraient devenir vos collaborateurs, pour les inciter à proposer leur potentiel sur le marché du travail et pour les guider vers les compétences qui leur manquent encore. Bref, les employeurs aussi ont tout intérêt à rendre visite à ce salon. OPLEIDINGSBEURS BOURSE DE LA FORMATION TRAINING FAIR Ik zoek. Ik vind mijn opleiding. Alles over werk en Nederlandstalige beroepsopleidingen in Brussel Tout sur l’emploi et les formations professionnelles en néerlandais à Bruxelles 23.05.2019 Tour & Taxis 10.00 - 16.00 www.opleidingsbeurs.brussels georganiseerd door - organisée par - organized by met de steun van - avec le soutien de - with the support of Everything about work and vocational training in Dutch in Brussels V.U. /E.R. Steef Corijn – Antwerpselaan 26 – 1000 Brussel – 03/2019 – Niet op de openbare weg gooien – Prière de ne pas jeter sur la voie publique – Do not throw on the public road
Le fablab MicroFactory, à Anderlecht. treprise d’aujourd’hui. En pratique, elle aide les jeunes générations à canaliser leurs propres solutions innovatrices en organisant et en animant des ateliers expérientiels qui permettent aux jeunes de comprendre comment les entrepreneurs pensent, parlent et agissent. « Les FlopCamps sont des jeux d’entreprise dans lesquels les jeunes entre 12 et 16 ans forment une équipe pour avoir une expérience directe des phases de la création d’une entreprise émergente, de la conception à l’élaboration d’un prototype, des essais à la modélisation de son fonctionnement. Durant le stage, nous les accueillons au sein d’OpenFab pour réaliser leurs prototypes », précise Nicolas de Barquin. leurs étudiants est donc une bonne alternative. Les labs sont un outil d’autonomisation important permettant aux étudiants et aux jeunes porteurs de projets de se mettre en situation d’apprendre par eux-mêmes. OpenFab accueille ainsi occasionnellement des indépendants ou des jeunes entrepreneurs qui veulent créer un prototype afin de pouvoir lancer leurs produits sur le marché ou trouver des investisseurs. Les écoles se rendent par ailleurs de plus en plus compte de la nécessité d’allier théorie et pratique. « Les jeunes d’aujourd’hui ont envie d’apprendre différemment, d’être actifs dans leur formation. Se réunir dans un fablab, où l’on travaille par petits groupes autour d’un vrai projet, c’est bien plus motivant que de rédiger un devoir théorique à la maison », avance Maïté Dupont. Cityfab1 compte d’ailleurs beaucoup d’habitués qui reviennent régulièrement, par exemple des étudiants en architecture. Pour Nicolas de Barquin aussi, les fablabs sont un lieu d’apprentissage, mais non structuré. « Je vois plus notre fablab comme un lieu d’expérimentation. Ici, on souhaite que les gens se sentent à l’aise pour essayer de nouvelles choses. Un fablab, on peut tout y faire. C’est une boîte à outils. » En partenariat avec Innoviris et 5 autres labs, OpenFab se rend dans des écoles secondaires avec un « FabLab Mobile ». « Nous nous rendons dans les écoles pour des ateliers d’une demi-journée. Cela nous permet de faire connaître les fablabs et de montrer aux jeunes que c’est aussi une possibilité d’apprentissage, notamment pour ceux qui sont plus portés sur la mise en pratique », explique le fondateur. En collaboration avec la Flop Academy, OpenFab organise aussi des stages pendant les vacances. La Flop Academy a pour mission de contribuer à la croissance de l’entreprise de demain en formant la mentalité d’enUne demande croissante Un an après son ouverture, Cityfab1 est très content de ses premiers résultats. « Nos formations sont généralement complètes et de plus en plus de gens viennent chaque mois. Il y a une vraie demande. On développe actuellement des nouveaux types de workshops pour répondre aux demandes du public. Nous avons aussi pour projet de collaborer avec des institutions comme Bruxelles Formation pour aussi ouvrir notre fablab aux chercheurs d’emploi, les faire venir ici avec leur formateur. Quand on cherche un job, avoir une idée de comment fonctionnent ce genre de machines est vraiment un atout », assure Maïté Dupont. Un fablab, c’est aussi une communauté, des gens qui sont là pour s’entraider, qui partagent leurs connaissances et leurs compétences. « Entre Fablab Managers, on se rencontre régulièrement pour échanger sur les pratiques, les tendances, etc. », explique Maïté Dupont. « C’est un métier encore relativement nouveau, où il est donc intéressant de pouvoir apprendre les uns des autres. » Chaque fablab possède un ancrage dans son quartier et des spécificités qui lui sont propres. De plus en plus de gens sont intéressés, et pour nos experts, le marché est donc loin d’être saturé. À terme, l’un des grands objectifs de Nicolas de Barquin est aussi de faire reconnaître les compétences acquises en fablab, via des mini-certifications octroyées par les Communautés par exemple. « Il faut trouver un moyen d’évaluer l’expérience acquise et que le portfolio des réalisations puisse devenir un complément, ou même un substitut au CV. J’aimerais que la pratique en fablab devienne quelque chose de pertinent pour trouver un job », conclut-il. ● Gaëlle Hoogsteyn 40 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019 D.R.
Emploi & Formation Bruxelles peut jouer la carte de l’IA Bruxelles pourrait être un pôle d’attractivité européen en matière d’intelligence artificielle, à condition d’accélérer la cadence. « Il faudrait également développer des synergies entre les différents niveaux de pouvoir et miser sur des domaines moins développés par la Chine et les États-Unis », estiment nos experts. B ruxelles n’est pas forcément connue pour sa vitalité dans le domaine de l’intelligence artificielle. En 2019, l’objectif est surtout de rattraper un retard sur les deux locomotives mondiales dans le domaine : les États-Unis et la Chine. « Il n’est pas trop tard pour mais il y a une relative urgence », estime Philippe Van Impe, fondateur et CEO de DigitYser, incubateur bruxellois spécialisé dans les nouvelles technologies. « En 2014, nous avons lancé un groupe de travail sur la data science et l’intelligence artificielle. Il rassemble aujourd’hui 4000 experts et chercheurs à travers la Belgique. » Bruxelles ne part pas d’une page blanche. Si le microcosme des start-ups actives dans l’IA est relativement restreint, la capitale compte quelques fleurons, dont Collibra, start-up spécialisée dans la data gouvernance. Citons également Jetpack, spécialisée dans la data science, ou encore Sagacify, qui aide les entreprises dans le développement de l'IA. Des incubateurs spécialisés en nouvelles technologies abritent d’ailleurs ces jeunes pousses, à l’instar de DigitYser, installé dans le quartier Yser, au centre-ville. DataBuzz : un vrai labo roulant Là où Bruxelles se distingue probablement le mieux, c’est sans doute dans la formation. « Au-delà de l’application industrielle, Bruxelles et la Belgique en général possède des professeurs et chercheurs très compétents dans ce domaine, dont à l’ULB, la VUB ou encore la KUL », avance Hugues Bersini, professeur en intelligence artificielle et co-directeur d’Iridia, laboratoire spécialisé dans ce domaine. Le mouvement semble s’accélérer. La VUB et Hugues Bersini (Iridia) la Commission Communautaire flamande viennent par exemple de mettre à disposition un DataBuzz, véritable laboratoire roulant équipé de nouvelles technologies, qui circulera parmi les écoles pour permettre aux jeunes Bruxellois néerlandophones 10 à 18 ans de se familiariser avec les matières de haute technologie. Au mois d’avril s’est ouverte la toute première école, gratuite, destinée à former des personnes à l’intelligence artificielle à Bruxelles. Pas de diplôme requis à l’entrée ! Cette formation aura lieu chez Becode, au centre-ville, et est initiée par la filiale belge de Microsoft. « À l’heure où je vous parle, ce mois de mars, nous avons déjà reçu plus de 350 candidatures », s’enthousiasme Didier Ongena, General Manager de Microsoft Belgique. « C’est plus qu’espéré ! À terme, nous aimerions ouvrir neuf centres en Belgique et former chaque année entre 350 et 500 personnes par an. » AI 4 Belgium Ce n’est pas un hasard si une formation de ce type atterrit à Bruxelles. Les entreprises, peu importe leur domaine d’activité, seront amenées ces prochaines années à utiliser l’intelligence artificielle et donc à recruter. « Le deal, c’est que les personnes formées puissent travailler chez les partenaires de Microsoft », poursuit Didier Ongena. « Précisons toutefois que nous ne formons pas des profils dans la recherche et le développement. Il s’agit de personnes qui, au terme de la formation de dix mois, pourront appliquer l’IA dans les entreprises. » Conscientes du retard de Bruxelles en IA et surtout du potentiel en termes d’emploi, les responsables politiques Bruxelles Métropole - mai 2019 ❙ 41 D.R. © Getty
multiplient les annonces. Le 18 mars dernier fut même dévoilé AI 4 Belgium, un plan fédéral dont l’idée est de déployer plusieurs pôles de l’intelligence artificielle, dont la formation et le développeDidier Ongena (Microsoft Belgique) ment de start-ups. « Il y a par ailleurs une réflexion autour du déploiement d’un bâtiment à Bruxelles dédié à l’IA », évoque Hugues Bersini. « Il pourrait héberger toutes les formations doctorales du pays et pourrait faire office d’incubateur pour les entreprises. Une centralisation au niveau fédéral me semble indispensable, tout simplement parce que la masse critique des docteurs et formateurs n’est pas assez importante dans chaque université. » Avec toutes ces nouvelles initiatives, notre capitale pourrait-elle donc briguer le titre de « pôle d’excellence de l’intelligence artificielle » à l’échelle européenne ? « On peut miser sur la transition énergétique et la mobilité » « À l’heure actuelle, les pays européens sont plus ou moins au même niveau », estime Philippe Van Impe, de chez DigitYser. « Certains sont un peu plus avancés, tous investissent dans le développement, mais les pays européens sont globalement en retard par rapport aux États-Unis et à la Chine. » Une des solutions qu’il évoque serait de miser sur les applications industrielles : « Si les Chinois sont n° 1 en intelligence artificielle, c’est parce qu’ils ont compris la manière de l’appliquer dans la vie de tous les jours. Ils ont construit des robots ou encore des logiciels de messagerie déjà utilisés aujourd’hui. En Belgique, la formation est très développée en mathématiques ou en statistiques mais je pense surtout qu’il faut investir dans l’application de logiciels destinés à être utilisés, et donc mettre aussi en place des incubateurs où les start-ups peuvent créer et tester des applications. » Philippe Van Impe (DigitYser) Hugues Bersini estime qu’il faut se concentrer sur des secteurs de niche : « Aux États-Unis ou en Asie, les développements en matière d’intelligence artificielle sont initiés par des entreprises privées qui voient d’abord un intérêt lucratif. Il y a effectivement une grosse compétition. Là où 42 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019 la Belgique a certainement une carte à jouer, c’est en développant des secteurs de compétence non trustés par les États-Unis et la Chine. Nous avons une sensibilité sociale et nous pouvons investir dans la mobilité et la transition énergétique. L’IA peut aussi être développée dans le secteur public. Le défi sera de fédérer les forces. » ● Géry Brusselmans L’IA pour des diagnostics médicaux et les investissements On résume souvent l’intelligence artificielle à un cerveau numérique capable de réfléchir comme l’être humain. Les domaines d’application les plus tangibles de l’IA sont par exemple la messagerie intelligente, le robot doué de sentiments ou encore le joueur d’échec virtuel capable d’apprendre de ses erreurs. C’est la partie émergée de l’iceberg. L’IA occupe déjà la majorité des secteurs d’activité et sa croissance est exponentielle depuis quelques années. Des mastodontes comme Google ou Amazon misent d’ailleurs des millions de dollars dans des développements à découvrir ces prochains mois et années. En médecine, on pense à des systèmes experts d’aide au diagnostic, dont certaines machines évalueraient déjà mieux les patients qu’un médecin ! Dans le domaine bancaire et financier, il existe déjà des systèmes d’intelligence artificielle capables d’évaluer des risques liés à l’octroi d’un crédit ; en droit, des programmes pour aider à la décision judiciaire ou trancher des cas simples. Des médias utilisent même des ordinateurs pour rédiger des articles en compilant des données ou des articles déjà publiés. « Si l’on voit le marché de l’intelligence artificielle éclore maintenant, c’est surtout parce que nous avons la puissance de calcul, les algorithmes et les données », avance Didier Ongena, (Microsoft). « Maintenant que nous avons les capacités, il faut du leadership. Il faut que les dirigeants d’entreprises et le gouvernement puissent utiliser l’IA. Si les grandes entreprises et pouvoirs publics décident de transformer les choses à Bruxelles, il y aura un effet domino. Sans oublier que l’intelligence artificielle est indispensable pour la compétitivité future des entreprises. » D.R.
Emploi & formation La formation en alternance, un excellent outil de recrutement Recruter du personnel qualifié. Investir dans la formation d’un jeune et bénéficier de son savoir-faire en retour. Être accompagné et soutenu financièrement dans cette action citoyenne. Trouver la perle rare et vouloir la garder. Avec la formation en alternance, tout cela devient possible. (Coproduction) A ujourd’hui, quand on parle de compétences, on parle non seulement des compétences techniques (les savoirs), mais aussi des savoir-faire et des savoir-être. Être capable de solidarité, avoir l’esprit d’équipe, savoir respecter un cadre… sont autant d’aspects nécessaires à l’intégration et à la réussite professionnelle. Ces différentes dimensions sont inscrites dès le départ dans le dispositif de formation en alternance, et c’est là l’une des grandes forces de cette formule d’apprentissage. D’une part, grâce au temps de formation en entreprise et, d’autre part, parce que les formateurs sont tous des professionnels en activité. Dans certains secteurs (notamment la construction, la coiffure et la boucherie), les entreprises ont de plus en plus de mal à recruter du personnel qualifié de qualité. C’est entre autres ici que le rôle essentiel de la formation en alternance prend tout son sens. En effet, ce dispositif permet aux apprenants d’acquérir pendant trois ans les compétences liées au métier, mais aussi des compétences spécifiques liées à la vie de l’entreprise. Pour une entreprise, engager un apprenant en alternance, c’est avoir l’opportunité de le former à ses propres besoins à un coût très faible, et de bénéficier en plus d’un soutien octroyé par les pouvoirs publics. Une réponse à la problématique des métiers en pénurie Aujourd’hui, près de 80 métiers sont identifiés comme critiques ou en pénurie. La formation en alternance est une réponse à cette problématique. Toutefois, pour que cela fonctionne, il faut que les entreprises jouent le jeu. Il est important de développer des accords avec les secteurs afin qu’ils soutiennent les organismes de formation et inversement. Il y a parfois des freins par rapport au temps nécessaire pour encadrer un jeune, mais à long terme, le jeu en vaut la chandelle. D’autant que l’on ne ‘place’ pas un apprenant en alternance Vincent Giroul (à gauche) et Emmanuel Baufayt comme ça. L’entreprise est soutenue tout au long du parcours de l’apprenant, aussi bien sur les aspects administratifs que dans l’accompagnement pédagogique. Le système de la formation en alternance est encore un peu méconnu des entreprises bruxelloises. C’est dommage car cette logique de formation répond vraiment à leurs attentes. Dans notre pratique, nous échangeons beaucoup avec les entreprises pour connaître leurs besoins, anticiper les évolutions des métiers et adapter notre offre en fonction. Une autre force de la formation en alternance est de pouvoir mettre sur pied des nouvelles formations assez rapidement pour répondre aux besoins de demain. Par ailleurs, 80 % des diplômés de la formation en alternance trouvent un emploi durable dans les 6 mois dans le secteur d’activité auquel ils ont été formés. Cela révèle un niveau de qualité à la sortie qui est vraiment valorisé par les employeurs eux-mêmes. Actuellement, l’efp collabore avec 3.000 entreprises partenaires et souhaiterait élargir encore ce réseau. Plus il y aura d’entreprises prêtes à accueillir des apprenants, plus ce mode de formation pourra se développer. Le challenge sera de réussir à mobiliser les plus grosses structures, qui sont actuellement un peu absentes du dispositif de formation en alternance. C’est du win-win pour les jeunes et pour les entreprises. Par ailleurs, former un jeune, c’est aussi une action citoyenne et un engagement pour l’avenir. L’appel est donc lancé. ● Vincent Giroul, Directeur de l’efp Emmanuel Baufayt, Conseiller Chef de service de la formation professionnelle Info : www.efp.be ❙ 43 © Getty
Emploi & Formation Fondation pour l'Enseignement : cinq années de rencontres école-entreprise Le 28 avril, pour ses cinq ans d'existence, la Fondation pour l'Enseignement organisait à Flagey une séance académique intitulée « S'Entreprendre à l'École ». Tous ses partenaires y étaient présents : pouvoirs organisateurs de l'enseignement en Communauté Wallonie-Bruxelles, enseignants, fondations amies, association et bien entendu des représentants des entreprises (dont Beci, membre fondateur). transversales sont celles qui permettent de se réaliser au travail, avec les collègues, autour d'un projet commun. » O n y a notamment abordé le Pacte d'Excellence avec Laurent de Briey, chef de cabinet de la Ministre de l'Education Marie-Martine Schyns, les bonnes pratiques et parcours de formation écoles-entreprises, avec les points de vue académiques, d’entrepreneurs et d'acteurs dans les projets soutenus par la Fondation. Pacte d'Excellence « La Fondation pour l'Enseignement, c'est la rencontre des employeurs et des écoles », nous a confié en aparté Olivier Remels, secrétaire général de la Fondation, pour qui le Pacte d'Excellence fut l'un des plus gros dossiers des dernières années. « Si les PO, les parents et syndicats se mettent d'accord sur une feuille de route, alors la Fondation se rend disponible pour faire avancer les travaux, apporter son expertise là où c'est nécessaire. Elle ne soutient pas forcément tous les aspects du Pacte, mais bien ce qu'ont décidé les acteurs comme un équilibre global. Par exemple, elle ne s'exprime pas sur la durée du tronc commun jusqu'à 15 ans, qui fait polémique. » La Fondation a également apporté un certain nombre d'éléments concrets, souligne Olivier Remels : « Notamment en termes de renfort des savoirs de base, d'esprit d'entreprendre, de formation continue des enseignants... L'objectif est aussi de permettre une meilleure employabilité des jeunes. Attention, nous ne faisons pas de ‘l'adéquationnisme’. Nous ne voulons pas former de bons petits soldats pour remplir les usines, au détriment de la formation et de la culture générales. Au contraire, nous voulons que chaque jeune puisse s'épanouir durablement. Les compétences 44 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019 La révolution numérique à l'école Il faut donc renforcer ces compétences transversales, notamment la culture générale des métiers et du numérique. « Le recours au numérique a de multiple facettes : comme sujet pédagogique, comme accès à l'information, comme support pédagogique (tableaux numériques, tablettes, smartphones...) ; et enfin, c'est un support à la gouvernance et à la simplification administrative dans l'enseignement. À l'instar des plans de pilotage qui autonomisent et responsabilisent les écoles. » Car dans le monde du travail, on n'échappe plus au digital, y compris au-delà des métiers qui lui sont propres. « De plus De gauche à droite : le secrétaire général de la Fondation Olivier Remels, le nouveau président Thierry Castagne et son prédécesseur Luc Willame. Thierry Castagne succédera à Luc Willame À l'occasion de cette journée académique, le président de la Fondation pour l'Enseignement, Luc Willame, a dressé un discours inaugural en forme de bilan de ces cinq ans d'activités. Mais c'était aussi un discours d'adieu : il a annoncé que Thierry Castagne, ex-président d'Agoria et CEO de Technifutur, lui succédait. Luc Willame continuera toutefois à siéger au CA.
Trois projets-pilotes soutenus par la Fondation en plus, les autres métiers sont transformés par le numérique : menuisier, cariste, conducteur de chantier, etc. La Fondation insiste beaucoup sur ce point et s'est ainsi associée avec l'ASBL EducIT, pour former des pédagogues, des professeurs et impliquer les élèves. C'est l'objet du projet ‘Rentrée Numérique‘, qui sera lancé en septembre dans une demi-dizaine d'écoles. » Former et informer Autre angle d'attaque : informer les élèves sur les possibilités de carrières et de formations. « Le futur tronc commun est pluridisciplinaire et doit permettre aux élèves de se construire un parcours personnel positivement orientant. Il faut donc investir dans l'information pertinente sur les filières et métiers. Le passage du général vers le qualifiant ne doit plus être ressenti comme une relégation. Les enfants auront l'occasion de maturer leur choix après avoir touché aux formations techniques, technologiques, numériques... » Et l'esprit d'entreprendre dans tout cela ? C'est avant tout apprendre à apprendre, un précepte validé dans des initiatives comme Cokleeco et Story-me, soutenues par la Fondation. « Les enseignants et les élèves seront acteurs de leurs compétences : créativité, travail en équipe. Sans oublier les plans de formation continue en entreprise pour les enseignants, tel le projet-pilote Entr'Apprendre (voir encadré, ndlr). » Les entreprises : plus que des partenaires La Fondation pour l'Enseignement ne travaille pas en vase clos : elle est avant tout un lieu d'échange entre employeurs, écoles, associations et experts, dont les initiatives sont soutenues financièrement par des acteurs philanthropiques. « En cinq ans, nous avons bien travaillé », conclut le secrétaire général de la Fondation. « Mais cela reste un défi de faire correspondre offres et manières d'enseigner avec les besoins des employeurs et l'épanouissement des élèves... et futurs salariés. Nous insistons tout particulièrement sur l'importance de l'implication des entreprises dans nos travaux. Nous comptons sur elles pour continuer à soutenir ces initiatives citoyennes. » Cédric Lobelle 5 ans Entr'Apprendre : les enseignants en stage en entreprise. Entr'Appprendre est un programme de formation continue lancé en 2015, coordonné avec l'IFC (Institut de la Formation en Cours de Carrière) et les instituts de formation continue des différents réseaux d'enseignement francophone. Il permet aux enseignants du secondaire qualifiant d'effectuer des stages en entreprise afin de mieux appréhender le métier et le milieu professionnel auxquels ils préparent leurs élèves. Ces derniers pourraient d'ailleurs y effectuer eux-mêmes un stage. Plus de 300 enseignants y ont déjà participé ; 25 entreprises de l'industrie technologique, de l'économie, des sciences appliquées, de la construction et de l'hôtellerie-alimentation font partie du programme. Info : www.entrapprendre.be Story-me : développer ses compétences entrepreneuriales. Projet-pilote de trois ans destiné aux élèves de l'enseignement technique et professionnel de la Région bruxelloise, Story-me a été lancé en septembre 2017 par huit acteurs philanthropiques et onze associations. Il propose de développer les compétences entrepreneuriales des élèves (prise d'initiatives, créativité, persévérance, esprit d'équipe…) en les faisant travailler sur un projet selon les méthodes de pédagogie active. Dix écoles bruxelloises y participent en 2018-2019, pour 2.000 élèves impliqués, ainsi que 120 directeurs et enseignants qui ont déjà été spécialement formés. Info : www.story-me.be. Cokleeco : repérer les meilleures pratiques écoleentreprise. Sous le nom très champêtre Cokleeco (building COmmon KnowLEdge between Education and COmpany) se déploie un programme européen Erasmus+ qui vise à repérer les bonnes pratiques régissant les relations entre écoles qualifiantes et entreprises. Créé à Lyon en 2016, il doit notamment aider à améliorer l'employabilité et l'esprit d'entreprendre des futurs diplômés. La Belgique y participe avec l'Espagne, l'Italie, la France et la Pologne. La Fondation pour l'Enseignement est un des partenaires. En mai 2018, plus de 45 « bonnes pratiques » avaient déjà été mises en commun. Et en novembre 2018, un parcours de formation pour enseignants a aussi été co-construit, activant des initiatives locales dans les pays participants. Infos : www.fondation-enseignement.be/node/262 ❙ 45
Emploi & formation Intelligence culturelle et collaboration La diversité de Bruxelles se retrouve dans le personnel des entreprises. Faut-il former les cadres à la collaboration par-delà les cultures ? Comment respecter d’autres cultures sans compromettre les activités ? Deux experts se penchent sur ces questions. B ien des entreprises sous-estiment l’impact des différences culturelles sur le travail, selon Marco Hellemans, un expert en communication interculturelle qui encadre des expatriés, des managers et leurs équipes. « Ces différences sont sources de malentendus, voire de chocs culturels, de conflits et d’erreurs. Dans notre monde globalisé, la diversité concerne autant votre personnel que votre clientèle. D’où la nécessité de développer une intelligence culturelle. » Marco Hellemans insiste, en tant que coach, sur le lien avec l’éducation : « Cette éducation est le système d’exploitation de votre cerveau. Elle fonctionne à l’arrière-plan et vos réactions spontanées proviennent de ce subconscient. Elles semblent logiques et universelles, mais c’est un leurre. Si pour vous, le contraire de la mort, c’est la vie, pour un Asiatique, c’est la naissance. Le temps des Occidentaux est rectiligne, celui des Asiatiques est circulaire. Les Chinois et les Japonais apprennent dans l’enfance qu’ils ont deux yeux et deux oreilles, mais seulement une bouche. Dès lors, ils regardent et écoutent beaucoup, mais parlent peu. Ils réfléchissent avant de parler et se taisent parfois durant un dialogue pour réfléchir à la réponse. » L’intelligence culturelle, c’est de la compréhension pour les différences. Marco Hellemans préfère le terme ‘smartotype’ à celui de ‘stéréotype’, qui généralise et dénigre. L’identification et l’analyse objective des différences culturelles pertinentes aboutissent à des ‘smartotypes’ utiles. « L’objectif consiste à respecter certains codes sociaux et à les synchroniser avec d’autres, pour faire preuve de respect. C’est comme lors d’une fusion d’entreprises : on garde les meilleures pratiques de chacune. La même méthode peut s’utiliser au sein d’une équipe diversifiée. Si vous faites preuve d’ouverture, les collègues auront tendance à faire de même. Après tout, la devise de la Belgique, c’est ‘L’union fait la force’. » Un langage commun Houssein Boukhris est formateur et consultant en gestion de la diversité et communication interculturelle. Il déclare que la diversité est enrichissante si on permet aux gens d’être eux-mêmes, sans que cela ne perturbe la collaboration et les performances. Il reconnaît toutefois que des malentendus peuvent surgir lorsqu’on met côte à côte des gens de cultures différentes. « Je constate surtout des problèmes de communication quand il n’y a pas de langue commune, que ce soit le français ou le néerlandais. Spontanément, les gens parlent leur propre langue avec des gens de leur pays ou région, mais c’est frustrant pour les autres, qui se sentent exclus et qui considèrent à raison que c’est un manque de respect. Veillez donc, pendant les heures de travail, à parler une langue que tout le monde comprend. » L’interprétation des normes et valeurs est une autre source de frictions. « Prenons l’exemple des dames qui se sentent discriminées lorsqu’un musulman très conservateur les sa46 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019 © Getty
lue sans vouloir leur serrer la main », explique Boukhriss. « Une femme émancipée y voit un manque de respect, alors que l’homme la salue aimablement, mais préfère ne pas donner la main par Houssein Boukhris respect pour la femme, et plus particulièrement sa propre épouse. » Les mêmes règles du jeu Comme son collègue Hellemans, Houssein Boukhriss estime qu’une bonne compréhension des autres cultures, religions et contextes est indispensable pour décider si on accepte ou non un certain comportement. Les chefs d’équipe doivent évaluer correctement les raisons pour lesquelles des collaborateurs s’énervent. Cherchons le juste milieu : prendre en compte les gens, sans compromettre le travail. M. Boukhriss insiste sur le professionnalisme. « Dans la vie privée, vous décidez qui vous fréquentez, mais au travail, vous ne pouvez pas choisir vos collègues. Vous êtes payé pour collaborer, ce qui implique du respect mutuel. La loi stipule que vous n’avez pas le droit de harceler, d’intimider ou de discriminer des collègues en raison de leurs différences. » Le formateur souligne aussi la nécessité de limites claires. « Les collaborateurs sont loyaux et satisfaits s’ils se sentent respectés dans ce qu’ils estiment important. Mais ce respect doit être réciproque. Les membres d’un club doivent respecter les règles du jeu. En entreprise, il faut respecter le règlement intérieur et les prescriptions légales en matière d’hygiène et de sécurité. Certaines entreprises exigent la neutralité en matière de religion et d’idéologie lorsque leurs collaborateurs entrent en contact avec les clients. Certains travailleurs se sentent parfois brimés, parce qu’ils ne peuvent par exemple pas porter le foulard. Veillez par ailleurs à ce que la continuité des activités ne soit pas compromise. Si vous employez beaucoup de collaborateurs musulmans, vous ne pouvez pas leur offrir à tous au même moment des congés pour l’une ou l’autre fête religieuse. » Le bandana de l’entreprise L’organisation qui voit s’accroître sa diversité interne peut adapter progressivement sa culture à la nouvelle situation. Comme le dit M. Boukhriss, « Certaines entreprises prévoient un espace de prière et autorisent la prière durant les pauses. En accordant cela aux musulmans, vous suscitez leur bonne volonté. Je citerai encore Ikea et quelques grandes entreprises de nettoyage qui proposent des foulards de type bandana, pas trop voyants et assortis à l’uniforme. Les collaboratrices concernées sont contentes que leur chevelure soit couverte, tandis que les clients remarquent à peine qu’elles portent le foulard. » Le patron peut considérer comme refus de travail des musulmans qui s’esquivent durant les heures ouvrables pour aller prier. « Le collaborateur n’a dans ce cas pas le droit de se plaindre », estime M. Boukhriss. « Cela s’applique aussi au musulman qui travaille en boucherie et qui doit s’occuper de la découpe de viande de porc. Soit il l’accepte, soit il conclut que cet employeur ne lui convient pas. » Un oui qui n’en est pas un Imaginons que vous ayez une équipe de projet d’origines multiples : des Belges de souche et des personnes d’origines africaine et asiatique. Ces personnes ont des conceptions différentes du temps. Marco Hellemans cite l’exemple d’une formation UCM pour des non-Européens qui veulent lancer une entreprise en Belgique. « Les formateurs étaient d’ici, tandis que les clients étaient surtout originaires du Maroc et du Congo. Les formateurs ont constaté que les Congolais cherchaient constamment des prétextes pour éviter d’établir un plan d’affaires. J’ai expliqué que cela n’avait rien à voir avec de la paresse ou de la mauvaise volonté. Les Congolais ne savent pas ce qu’ils vont faire la semaine suivante et a fortiori, ce qu’ils doivent mettre dans un plan d’affaires. Dès lors, lorsque les formateurs ont expliqué au préalable qu’il est malheureusement nécessaire ici de réfléchir à ce que l’on veut atteindre dans l’avenir, les choses sont devenues plus faciles. » M. Hellemans attire aussi l’attention sur la vision plus systématique qu’ont les Asiatiques. Ils veulent à tout moment garder une vue d’ensemble du contexte dans son entier. « Lorsqu’on donne un briefing à un Asiatique, il ne suffit pas de dire que le travail doit être terminé pour le lendemain. Il faut aussi expliquer les antécédents du dossier et ce qui devra encore se faire par la suite. Il faut enfin préciser les conséquences d’une exécution tardive. Un Asiatique n’admettra jamais qu’il n’est pas au courant, parce que cela équivaut à perdre la face. Il ne dit jamais non (ce mot n’existe même pas en mandarin). Et lorsqu’il dit oui, cela ne veut pas dire qu’il est d’accord, mais qu’il a entendu. Il faut pouvoir décoder ce genre de choses pour travailler avec eux. » ● Marco Hellemans Peter Van Dyck Bruxelles Métropole - mai 2019 ❙ 47 D.R. D.R.
Entreprendre Revenus en droits d’auteur : quelles opportunités ? La Belgique a adopté en 2008 une fiscalité favorable sur les revenus de droits d’ auteur perçus par une personne physique. Ce nouveau régime s’applique aussi bien aux artistes qu’aux autres professionnels créatifs (journalistes, traducteurs, informaticiens, etc.). Vu son attractivité, certains abus ont été constatés, que le fisc s’applique à combattre. Il convient donc d’être prudent afin d’éviter un amer redressement fiscal. Juriste spécialisé en la matière, Don Cassiers, de l’agence de services juridiques GOlegal, nous éclaire. Que recouvre le droit d’auteur ? Le droit d’auteur couvre tant des droits patrimoniaux pouvant être cédés et monétisés que des droits moraux tels que le droit au nom. Ces droits naissent automatiquement et sans formalité dès qu’une création originale (qui est marquée de l’empreinte de son créateur) est mise en forme, c’est-à-dire perceptible par la vue, l’ouïe ou le toucher. Sont notamment couverts : une chanson, un texte, un programme informatique, un logo ou un site internet. Une partie de ce que gagne une personne physique peut, via un contrat de concession de droit d’auteur, être considérée comme des redevances de droits d’auteur et non du revenu professionnel, et bénéficier d’une fiscalité adoucie. Sous quelles conditions est-il possible de profiter de ce régime ? A priori, tout auteur peut s’en prévaloir. Sur le fond cependant, il existe deux conditions à prendre en compte. Les revenus d’une part : si ceux-ci sont trop faibles, l’optimisation de leur imposition a peu de sens. La créativité d’autre part : une dose certaine de créativité est indispensable pour justifier l’utilisation de ce régime. Certaines activités ne comportent d’évidence aucun droit d’auteur, mais la distinction est parfois subtile ; ainsi, ce n’est pas parce que deux personnes écrivent 10 pages de texte qu’elles méritent toutes deux des droits d’auteurs ou au même degré d’intensité : la créativité présente dans les pages d’un écrivain n’est pas celle de la notice d’un médicament. En pratique, l’intérêt du régime peut se confirmer lorsqu’un revenu existe, même s’il est mineur, à condition que la part de créativité soit, 48 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019 elle, importante ; à l’inverse, il est possible de l’envisager pour un profil avec une créativité marginale mais disposant de revenus significatifs (exemple : le commercial d’un hedge fund). Entre les deux, nous trouvons des profils très variés tels que CEO, journalistes, programmateurs informatiques, spécialistes en marketing, chefs de projets... Quels sont les points de vigilance pour s’assurer que l’optimisation se fasse en toute légalité ? D’abord, il est indispensable de s’assurer d’une évaluation rigoureuse, personnelle et sur mesure de sa propre créativité. Cette phase préalable permet, en cas de contrôle fiscal, de démontrer comment les prestations couvertes par le droit d’auteur ont été identifiées et valorisées. Ensuite, il y a la possibilité de demander un ruling au Service des Décisions Anticipées du fisc : dans quelques cas, il peut être intéressant de demander la validation anticipative du contrat. Cela a pour avantage d’apporter une sécurité élevée – pas absolue – mais a pour triple inconvénient de coûter plus cher, de prendre du temps et de donner l’occasion au fisc de raboter l’avantage fiscal que le contrat contient. Enfin, il y a l’appel aux services d’une agence comme la nôtre qui maîtrise la législation et la jurisprudence relative et en fait une application raisonnable. Sans vouloir faire une publicité excessive pour nos services, je puis dire que c’est le meilleur compromis entre la rentabilité et la sécurité juridique. ● Info : https://golegal.be Didier Dekeyser © Getty
Entreprendre Les premiers hub.awards distingueront les entreprises bruxelloises L’Agence bruxelloise pour l’Accompagnement de l’Entreprise, hub.brussels, vient de lancer les hub.awards qui vont récompenser six entreprises bruxelloises dans différentes catégories. Présentation par la directrice générale, Isabelle Grippa. Le 20 juin prochain, seront remis à Bozar les premiers hub.awards. De quoi s’agit-il ? « Ce sont, en quelque sorte, les prix qui succèdent aux Brussels Best Exporters organisés auparavant par Brussels Invest & Export. La dernière édition s’est déroulée en 2017. Nous avons décidé de les relancer en élargissant le nombre de récompenses. Ils seront décernés par hub.brussels qui est le fruit de la fusion d’Atrium, de Bruxelles Invest & Export et d’Impulse. L’agence représente au total 320 personnes – dont un quart au sein des bureaux d’attachés économiques et commerciaux répartis partout dans le monde – qui sont au service des entrepreneurs et de l’entreprise durant tout son cycle de vie. L’organisation et la remise des hub.awards ont un double but : valoriser les entreprises bruxelloises et profiter de l’événement qui prendra place dans la grande salle Henry Le Bœuf pour présenter l’étendue de notre offre pour les entreprises bruxelloises. » Six catégories ont été retenues, quelles sontelles ? « Start, Grow, Invest, Export (biens et services) et un grand prix du public. Start s’adresse aux entreprises qui viennent de se lancer et qui ont moins de trois ans d’existence ; Grow aux entreprises qui ont plus de trois ans d’existence ; Invest concerne les investisseurs étrangers qui se sont établis à Bruxelles ; Export récompense les sociétés exportatrices et se divise en deux prix : un pour les biens et un pour les services. Enfin, un grand prix sera également décerné par un vote du public. En ce qui concerne les 5 autres prix, c’est un jury composé d’acteurs bruxellois tant privés que publics liés au monde de l’entreprise qui choisira. L’appel à candidatures a été officiellement lancé le 16 avril et se clôture le 22 mai. » Quelles sont les critères pour participer à cette première édition ? « D’abord être une PME qui a son siège social à Bruxelles, sauf pour le prix Invest qui s’adresse à tout type d’entreprise ayant un siège d’exploitation à Bruxelles. Ensuite, il y a également des valeurs qui sont mises en avant. Nous souhaitons valoriser des entreprises qui prônent une consommation éthique, durable et locale. On peut aussi mentionner qu’elles doivent présenter un caractère original et/ou innovant. Plus globalement, il convient qu’elles répondent aux quatre valeurs que sont l’innovation, l’audace, l’inspiration et l’ancrage bruxellois. » Pouvez-vous un peu plus détailler ces quatre valeurs ? « L’innovation est perçue au sens large et vise tout ce qui peut impacter la société d’un point de vue environnemental, social ou technologique. L’audace concerne plus spécifiquement des PME qui affichent une vision, un positionnement alternatif, qui prennent des risques. Le caractère inspirant a pour objectif de soutenir des projets et des business models porteurs, notamment dans le caractère durable et/ou éthique de leur activité. Enfin, il s’agit évidemment de promouvoir l’image de Bruxelles et de contribuer à son développement socio-économique. » C’est finalement l’objectif de ces hub.awards ? « En effet, d’une part, nous exposons des success stories bruxelloises et valorisons au travers de ces prix nos entreprises ; d’autre part, nous mettons l’accent sur l’image internationale de Bruxelles et ses atouts susceptibles d’attirer de potentiels investisseurs. Ces prix visent à maximiser la visibilité des lauréats et plus largement des entreprises bruxelloises auprès des Bruxellois et Bruxelloises mais également au-delà. » ● Info : www.hub.brussels/hubawards2019 Guy Van den Noortgate Bruxelles Métropole - mai 2019 ❙ 49
Transition Le diesel, coupable de tous les maux ? Longtemps promu comme le meilleur choix environnemental et économique, le moteur diesel est devenu le « vilain », à l’aune de son impact sur la qualité de l’air. Plus de 250 villes européennes, dont Bruxelles, imposent aujourd’hui des restrictions à la circulation de certains véhicules diesel, voire essence. Certains pays envisagent même, à terme, d’interdire leur vente. Si l’on veut comparer essence et diesel, il faut tenir compte à la fois du rendement moteur et de la consommation spécifique. Le rendement moteur traduit le rapport entre la quantité d’énergie produite par la combustion du carburant et la quantité d’énergie mécanique qui en résulte. À cet égard, le fonctionnement des moteurs diesel et essence diffère : dans les moteurs essence, le mélange air-carburant est injecté à basse pression et allumé par une étincelle. Dans les moteurs diesel, la combustion est enclenchée par l’injection d’air à haute pression, dont la surchauffe provoque l’ignition du carburant. Le rendement est bien meilleur pour le diesel : 42 %, contre 35 % pour l’essence. En termes de consommation spécifique également, l’avantage est au diesel, dont la consommation est de 20 à 30 % inférieure à celle d’un moteur essence, à cylindrée égale. Les émissions de CO2 par km sont donc aussi inférieures à l’essence, de 15 à 25 %. Pollution Mais si les moteurs diesel sont plus performants en termes de rendement, de consommation et d’émissions de CO2 , où est le problème ? C’est que le diesel produit beaucoup plus de particules fines et d’oxydes d’azote (NOx) : des molécules nocives, dont certaines sont de puissants gaz à effet de serre. D’où l’obligation d’équiper ces moteurs d’un filtre à particules et d’une vanne EGR. L’entretien régulier de ces systèmes est essentiel pour qu’ils restent efficaces et limitent les émissions nocives. Cela dit, les moteurs essence modernes, à injection directe, rejettent également des particules fines. D'où l'obligation prochaine de monter des filtres également sur ces moteurs. P our l’heure, l’essence a le vent en poupe et les ventes de diesel diminuent constamment. Mais qu’en est-il exactement de leurs performances environnementales comparées ? Et quelles sont les principales différences entre ces deux carburants ? Diesel et essence sont issus d'un processus de raffinage du pétrole. Leur combustion, notamment dans les moteurs de nos véhicules, est responsable d’environ 30 % des émissions de gaz à effet de serre bruxelloises, et presque un quart des émissions européennes. Précisons qu’il existe aussi du diesel synthétique, produit à partir de biogaz, de gaz naturel, de charbon, de biomasse gazéifiée ou d’autres matières végétales. Ainsi, la consommation de biocarburants dans les véhicules diesel a absorbé environ 46 % de l'huile de palme utilisée dans l’UE en 2015. Alors, faut-il bannir le diesel ? Pas si simple... Selon les objectifs poursuivis, le diesel peut s’avérer un meilleur choix que l’essence. Les alternatives électriques, hybrides ou autres sont de plus en plus nombreuses et accessibles, mais il reste du chemin avant qu’elles se généralisent. Le choix reste limité pour les utilitaires (camions, tracteurs...) et les infrastructures de recharge ne sont pas encore disponibles à grande échelle. Les recherches se poursuivent pour développer de nouveaux carburants performants et moins polluants. Par ailleurs, les nouvelles normes européennes (Euro VI et Euro VId) limitent strictement les émissions de NOx et suies. In fine, la solution aux défis environnementaux ne se réduira pas à l’interdiction de l’un ou l’autre type de carburant. Il s’agira plutôt de choisir un mix des meilleures technologies disponibles en fonction des besoins et usages, et surtout d’un profond changement des comportements. ● Laura Rebreanu Sustainable Development Coordinator Beci lr@beci.be ; T +32 2 643 78 26 50 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019
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Starter XRintelligence : immersions digitales Jean-Bastien Voisin et Thierry Jourquin viennent de lancer XRintelligence, un centre d’expertise destiné à faire découvrir la réalité étendue, imaginer de nouvelles expériences immersives pour les consommateurs et développer des solutions agiles pour les marques et les médias. J ean-Bastien Voisin et Thierry Jourquin sont tous deux actifs depuis des années dans le marketing, le premier avec un profil technologique, le second avec un profil commercial et marketing. Jean-Bastien Voisin figure parmi les pionniers de la réalité virtuelle en 3D. Il s’est notamment illustré dans le domaine des biens de consommation courante (Consumer Packaged Goods), notamment pour le compte de P&G dont il créa la première boutique virtuelle. Pour sa part, Thierry Jourquin a travaillé dans le secteur des médias et de la communication au sein de grands groupes dont RTL, Vivendi, UBM, Roularta et Kinepolis. C’est donc autour de la réalité étendue (XR ou extended reality) qu’ils se sont retrouvés. « La réalité étendue regroupe la réalité virtuelle ou virtual reality (VR), la réalité augmentée ou augmented reality (AR) et la réalité mixte ou mixed reality (MR) », expliquent-ils. « Notre objectif vise à nous positionner comme un centre d’expertise en VR et AR et préfigurer l’expérience ‘shopper’ de demain en créant une plateforme de XR marketing. » XRintelligence s’adresse aux agences créatives, digitales, médias ainsi qu’aux annonceurs. Officiellement lancée le mois dernier, la jeune entreprise a déjà prospecté ces différents clients potentiels et l’accueil est plus que favorable, les agences comprenant rapidement la valeur ajoutée de la XR et l’intérêt de l’intégrer à leur stratégie digitale. Sans l’évoquer directement, les deux fondateurs effectuent quelque part un travail d’évangélisation en détaillant le nouveau monde post-digital qui se dessine et dans lequel l’intelligence artificielle jouera un rôle de plus en plus important, même s’il reste encore clairement à définir selon les domaines d’application. Mais nous n’en sommes pas encore là et XRintelligence entend d’abord apporter à ses clients ainsi qu’aux clients de ses clients de véritables expériences digitales et immersives. « La XR permet notamment de tester un concept ou un produit plus rapidement », précise Jean-Bastien Voisin. « AinJean-Bastien Voisin (à gauche) et Thierry Jourquin. si, les processus des entreprises peuvent être accélérés et l’on peut affiner le ‘time to market’. Cette approche réduit les délais ainsi que les budgets. Nous accompagnons les clients dans la découverte de leurs besoins ainsi que ceux de leurs utilisateurs. Dans le cadre de cette démarche, nous allons déployer des applications et développer des solutions agiles. » La palette des services que peut offrir XRintelligence est assez large et des exemples sont visibles sur son site internet. Tant les services que les domaines d’application sont, en effet, multiples. Mentionnons – et la liste est loin d’être exhaustive – le commerce électronique, les campagnes publicitaires, la réalité augmentée mobile, les magasins virtuels ou encore des études de marché. « Cette réalité augmentée offre un nouvel espace aux marques afin de réaliser leurs campagnes. Les expériences immersives vont transformer la relation du consommateur avec les marques. De nouvelles opportunités s’ouvrent pour les annonceurs et les agences. » ● Info : www.xrintelligence.be Guy Van den Noortgate Invest in starters Bon plan : entrez dans la communauté des investisseurs pour soutenir les jeunes entreprises innovantes de Bruxelles ! • Vous participez au développement économique de Bruxelles • Vous diversifiez vos placements • Vous bénéficiez d’avantages fiscaux grâce au « tax shelter » pour startups Une seule adresse : starters@beci.be • https://starters.beci.be/ 52 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019
FACTURE ÉNERGÉTIQUE Bénéfi ciez d’un soutien à l’investissement pour les PME et les TPE Prix de l’énergie à la hausse, impératifs climatiques, attentes des clients… L’heure est plus que jamais à la réduction de la consommation d’énergie. Pour vous aider à investir, la Région de Bruxelles-Capitale a débloqué 1.350.000 €, afi n de fi nancer des travaux de réduction de votre consommation d’énergie. Petit tour d’horizon des conditions d’octroi. Pour qui ? Vous êtes commerçant, artisan, profession libérale, PME, mais aussi maison de repos, entreprise de travail adapté ou centre culturel, par exemple, en Région bruxelloise ? Ce soutien à l’investissement vous concerne. Il vient, en eff et, compléter le Pack Energie qui, depuis septembre 2018, permet aux PME et au secteur à profi t social de bénéfi cier d’un coaching énergétique gratuit. Ce service vous est proposé par les fédérations UCM et Comeos, pour les petites et moyennes entreprises jusqu’à 250 ETP, et par Bruxeo et Santhea pour le secteur à profi t social. Et vous ne devez pas forcément être membre d’une de ces fédérations pour en bénéfi cier. Pour quels travaux ? Grâce au Pack Energie, vous disposez gratuitement d’un diagnostic et de recommandations de gestion et d’investissements pertinents pour réduire votre consommation d’énergie. Cela peut aller d'un nouvel éclairage à une nouvelle chaudière en passant par des équipements collectifs et industriels. Vous pouvez alors bénéfi cier, sous conditions, d’un soutien à l’investissement qui couvre de 30 à 40% des montants éligibles, avec un plafond de 15.000 € TTC par an. Concrètement Sur base du diagnostic énergétique de votre local, réalisé ou validé par la fédération de votre secteur, vous adressez à Bruxelles Environnement, avant les travaux, un dossier de demande de promesse de soutien. Une fois votre dossier accepté, Bruxelles Environnement vous adresse une lettre de promesse et vous pouvez commencer les travaux. Vous avez ensuite 18 mois pour les réaliser et demander la liquidation du montant du soutien. Et rapidement, vous voyez votre consommation d’énergie baisser : une très bonne nouvelle pour votre facture et pour l’environnement ! A qui s’adresser ? ➜ Pour le commerce et les services : Comeos - Sophie Tielemans sophie.tielemans@comeos.be ● T +32 (0)2 788 05 58 ➜ Pour les TPE/PME, indépendants et professions libérales : UCM – Victoria Whitelaw victoria.whitelaw@ucm.be● T +32 (0)2 743 83 93 ➜ Pour le secteur à profi t social : Bruxeo - Muriel Jadoul energie@bruxeo.be ● T +32 (0)2 210 53 03 ➜ Pour les institutions de soins de santé : Santhea - Patrick Herinckx patrick.herinckx@santhea.be ● T +32 (0)2 210 42 87 Avec le soutien de BRUXEO
Entreprendre ABA : quand le rebond rend hommage à Walthéry Petit événement, fin mars chez Beci : en marge du programme reStart – qui accompagne les entrepreneurs ayant fait faillite – était présenté un album de BD en hommage au dessinateur Walthéry. Quel rapport ? « Hommage collatéral » est la première production de la nouvelle ASBL ABA, née de l'union de deux créatifs passés par la case reStart, Olivier Ghys et Michèle Lahaye. «L' échec est un diplôme » ou « Échouer, apprendre de ses erreurs et rebondir » : les slogans du programme reStart de Beci parlent d'eux-mêmes. Existant depuis deux ans, ce précieux outil, créé pour épauler tant humainement que professionnellement les entrepreneurs faillis de notre capitale (Bruxelles a compté l'an dernier 3000 liquidations) méritait forcément une attention. Destiné à aider, sensibiliser et accompagner des personnes soucieuses de relancer une activité économique, reStart a accueilli 120 profils, dont la moitié ont déjà retrouvé un nouvel emploi. « Ces premiers résultats sont très positifs », commentait, en guise d'introduction, son coordinateur Eric Van den Bemden, lui-même issu du monde entrepreneurial, ajoutant : « Nous restons présents pour recevoir des gens, les aider à grandir – en les coachant, par exemple – pour se relancer, tout en dédramatisant certaines situations. » Fruit concret, parmi d'autres, de ce nouveau programme solidaire : la naissance de l'ASBL ABA, qui en a profité pour dévoiler un album BD, « Hommage collatéral », qui a la particularité de parodier les célèbres Natacha et Rubine, deux personnages créés par le dessinateur liégeois François Walthéry. Cela en présence des initiateurs, employés de l'association, Olivier Ghys et Michèle Lahaye, un tandem soucieux de promouvoir notre patrimoine culturel à travers des artistes, de leur coach et présidente de l’association Moira Wrathall, ainsi que des auteurs de l'ouvrage, Bruno Gilson et Dragan Lazarevic. Une présentation à laquelle assistaient plusieurs autres entrepreneurs concernés par le programme reStart, dans une ambiance Les auteurs d’« Hommage collatéral », Bruno Gilson et Dragan Lazarevic. particulièrement conviviale, où l'attention – voire l'émotion – se lisait sur pas mal de visages. Tant la création de ce module aussi concret que neuf, on le comprend, nourrit pas mal d'espérances. Une double relance Michèle Lahaye et Olivier Ghys, qui relancent donc main dans la main leurs carrières d'entrepreneurs/employés, ont témoigné de leur parcours, de leur rencontre et des bienfaits que le programme reStart a pu leur apporter. Sans oublier de remercier chaleureusement leurs aidants et en rappelant l'importance des subsides offerts par la Région de Bruxelles-Capitale. De leurs témoignages, nous avons retenu six conseils utiles à ceux qui se relancent : 1. Accepter la situation : « Rebondir après un tsunami, voire parfois la crise de toute une vie, ce n'est vraiment pas simple, on l'imagine », concède Michèle Lahaye. « Dans un premier temps, le mieux est de bien accepter la situation. C'est essentiel, dans ce genre de cas, de se donner du temps, de ne pas s'alarmer et de prendre du recul. » 2. La confiance : « Ensuite, on essaie de faire un petit pas chaque jour », poursuit Michèle Lahaye. « La force, on va aussi la chercher en connaissant bien notre che54 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019
min. Grâce à reStart et ses précieuses personnes, nous avons été entendus, nous avons pu parler, abondamment même. Et ainsi nous retrouver dans des conditions optimales pour commencer à ré-envisager notre avenir. Et pouvoir nous reconstruire, tout simplement. » 3. L'écoute : « Quand on fait face à une faillite, il faut savoir rester humble. C'est important de se mettre à l'écoute », enchaîne la prolixe Michèle Lahaye. « À l'écoute de ses propres peurs, mais aussi de celles des autres, qui souvent nous prodiguent d'importants conseils. Avec Olivier, mon partenaire, nous avons découvert notre complémentarité de façon progressive et constructive. Tout cela prend peut-être un certain temps, mais il est important. Par la suite, en lançant notre ASBL, nous avons été parfaitement conseillés, notamment sur quelques lourdeurs administratives. Le soutien est en fait là à tous les niveaux. » 4. La persévérance : « Même lorsque, comme moi, on se trouve totalement désabusé face l'arrêt brusque d'un commerce qu'on aime, un tel programme, nourri par la bienveillance et le respect, cela ne peut qu'être utile pour retrouver l'espoir, pour (re)devenir persévérant, oublier les doutes et les questionnements », explique Olivier Ghys, complétant : « Car chacun d'entre nous le sait, sans persévérance dans ce monde, il n'y a pas de miracles, on ne peut arriver à rien. Et via reStart, on peut facilement passer d'un extrême à l'autre. Avec un moteur décuplé ! ». Sa collègue renchérit : « À un moment donné, nous savions ce que nous voulions, nous étions donc déterminés. Sans jamais négliger que le risque zéro n'existe pas, et en considérant qu'il y a toujours une part de chance dans la réussite d'un nouveau projet. » 5. Découvrir son autre soi : « Petit à petit, avec toutes les démarches possibles du programme, la confiance renaît et on parvient à écouter son autre soi, à savoir de quoi on est capable. Cela peut parfois être surprenant ! », explique encore Michèle Lahaye. « Pour nous, pouvoir créer une maison d'édition et aider des artistes par le biais d’une ASBL qui nous emploie, même partiellement à ce stade, s'est imposée assez vite. Bien sûr, si l'aspect lucratif est à l'ordre du jour, ne nous leurrons pas, ce n'était pas l'unique but de notre entreprise. Il y avait une envie commune d'accomplir quelque chose de plus. Et pour cela, le soutien de la culture est quelque chose qui nous semble aujourd'hui primordial. Maintenant, au-delà de cette activité, nous espérons qu’ABA pourra devenir notre principal employeur. Après, on verra ! » 6. Prendre du plaisir... et en donner : « Pour nous, les deux vont de pair, surtout à cette époque. Prendre du plaisir dans ce qu'on fait est capital, mais c'est encore mieux si on peut en donner, en créant du lien. Histoire de se rendre utile et permettre à chacun de s'y retrouver », conclut Olivier Ghys. Pour en savoir davantage sur le projet reStart, rendez-vous à l'adresse https://go.beci.be/restart. Le programme, qui permet donc de rencontrer des coaches, d'intégrer une communauté et de réorienter sa carrière professionnelle, reste gratuit pour tout entrepreneur bruxellois ayant fait faillite. Et chaque mois, des séances d'information sont organisées. ● David Hainaut Bruxelles Métropole - mai 2019 ❙ 55 De gauche à droite : Bruno Gilson, Dragan Lazarevic, Eric Van den Bemden (reStart), Michèle Lahaye, Olivier Ghys et Moira Wrathall (asbl ABA).
Entreprendre Les marchés publics, au cœur du fonctionnement des communes La maison communale d’Ixelles. Des travaux de voirie à la rénovation d’une école en passant par l’achat de fournitures, l’entretien des parcs, ou la construction de bâtiments administratifs… : dans une commune, tout ou presque passe par les marchés publics. Mais concrètement, comment cela se passe-t-il ? D ans une commune, tout ou presque dépend des marchés publics. De l’achat d’ordinateurs à la rénovation d’un gymnase, en passant par les assurances, l’énergie et la gestion des déchets, une commune ne pourrait pas fonctionner sans les marchés publics. Au sein de la commune d’Ixelles, par exemple, 500 marchés publics sont en moyenne passés chaque année pour un montant total d’environ 25 millions d’euros. Et si l’ensemble des communes sont confrontées à la réglementation des marchés publics, toutes ne le vivent pas de la même façon. « À Ixelles, nous avons la chance d’avoir des experts en marchés publics au sein de l’administration. Nous avons une centrale d’achats, un visa en marchés publics et un service de contrôle interne. Ces experts peuvent aider les agents à mener leurs dossiers à bien », explique Isabelle Paiva, Directrice du service Contrôle Interne à la Commune d'Ixelles. Pour les communes qui ne bénéficient pas de cette expertise, la gestion des marchés publics peut devenir rapidement complexe. Marie-Pascale Fantuzzi, en charge de la Direction des marchés publics locaux de Bruxelles Pouvoirs Locaux (BPL), estime que, pour pouvoir passer efficacement un marché public, il faut avoir la formation 56 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019 nécessaire. « C’est en effet une matière très technique et qui évolue en permanence. Il faut sans cesse se mettre à jour par rapport à la réglementation et à la jurisprudence. Il est donc vraiment essentiel que les agents puissent accéder à un maximum de formations. » Pour elle, c’est primordial, d’autant que les risques de recours sont importants, avec parfois de grosses sanctions financières à la clé. « Les communes doivent donc être très vigilantes pour limiter autant que possible le risque de recours. À côté du risque de recours en justice, il existe aussi le risque d’une mesure de tutelle (suspension de l’exécution et/ou annulation) prise dans le cadre de la tutelle administrative exercée par la Région bruxelloise (via BPL). » D’importants défis à relever En dehors de la formation des agents, une bonne gestion des marchés publics dans les communes implique de relever un certain nombre de défis. Le premier, et pas le moindre, est le turnover très élevé des agents. « Nous rencontrons en effet des difficultés à garder des agents formés en la matière », déclare Isabelle Paiva. « Les salaires des pouvoirs locaux ne sont pas suffisamment concurrentiels avec d’autres pouvoirs adjudicateurs et encore moins avec le privé. Quand les agents sont bien formés, ils sont vite débauchés. Nous devons donc sans cesse recruter et réinvestir dans la formation de nouveaux agents. » Deuxième défi : la charge de travail. Si les communes avaient plus de temps, elles pourraient faire davantage de recherches et de consultations préalables pour avoir une meilleure compréhension de ce que le marché peut leur offrir. « Malheureusement, souvent les agents n’ont © Belga
pas l’occasion d’y consacrer autant de temps que nécessaire et cela se reflète dans la qualité des dossiers », indique Mme Fantuzzi. Et c’est dommage, car la recherche du meilleur rapport qualité/prix et la mise en concurrence effective des marchés publics devraient constituer deux des principaux objectifs des pouvoirs adjudicateurs. À Ixelles toujours, 75 % des marchés publics passés par la commune sont inférieurs au seuil de 30.000 euros et ne doivent donc pas être publiés au Moniteur Belge. « Toutefois, il nous arrive régulièrement de publier les petits marchés sur la plateforme Freemarket », précise Isabelle Paiva. « Nous le faisons pour ne pas toujours interroger les mêmes opérateurs économiques et pour élargir l’accès à la commande publique au plus grand nombre. » Last but not least, en Région bruxelloise, tout ce qui nécessite une publication officielle doit être disponible dans les deux langues. Dans certains domaines, cela nécessite parfois de maîtriser un vocabulaire spécifique. Vers une mutualisation des compétences Dans sa pratique, Marie-Pascale Fantuzzi constate qu’on demande souvent à des agents qui ne sont pas spécialistes en la matière de passer des marchés publics. Et cela augmente le risque d’erreur. Pour l’experte, professionnaliser la fonction d’acheteur public pourrait en partie résoudre cette problématique : « C’est un sujet qui est au cœur des préoccupations de l’Europe et des réflexions commencent à descendre au niveau fédéral. » En plus de la formation, d’autres pistes de solutions sont à explorer. Les agents d’une commune peuvent soumettre tout marché public dont ils ont la charge à l’avis d’un spécialiste qui travaille en interne ou dans un autre pouvoir local, mais ils peuvent aussi demander conseil auprès des agents de la Direction des marchés publics locaux de BPL. La commune peut aussi décider de confier ses commandes à une centrale d’achats interne ou externe. Une autre possibilité consiste pour plusieurs communes à passer un marché conjoint. Les communes partagent ainsi leurs ressources, leur expertise et leurs compétences. Un Groupe de Travail et d’Information pour vous aider Le partage des connaissances et de bonnes pratiques est aussi le but poursuivi par le Groupe de Travail et d'Information en marchés publics (GTI MP). Depuis 2009, à l’initiative d'Ixelles, en collaboration avec la commune d'Evere et avec le soutien de la Région bruxelloise via BPL, le GTI MP rassemble les personnes en charge de la gestion des marchés publics de l’ensemble des communes, des CPAS et des zones de police bruxellois. « Nous nous adressons à tous les travailleurs du secteur qui sont confrontés à des questions dans le cadre de l’exercice de leur fonction », explique Martine Draps, Coordinatrice du GTI. « Quatre fois par an, nous organisons des réunions plénières durant lesquelles des spécialistes interviennent à propos de thématiques en lien avec notre métier. Lors de la dernière séance, par exemple, nous avons abordé la problématique liée aux marchés de services juridiques. » Ces exposés sont toujours suivis d’une séance de questions-réponses et, pour Martine Draps, c’est à cette occasion que l’on sent un réel besoin d’information de la part des participants. « Ceux-ci apprécient de pouvoir échanger à propos des difficultés qu’ils rencontrent mais aussi de partager les bonnes pratiques. » Dans ce cadre, les communes, CPAS et zones de police peuvent notamment demander au GTI MP des exemples de cahiers des charges, afin de ne pas partir de zéro et de gagner du temps. « Nous nous positionnons comme un grand réseau d’experts en marchés publics qui s’entraident pour les mener à bien », avance la coordinatrice, qui constate par ailleurs que les demandes augmentent continuellement. À noter également qu’un colloque portant sur un thème d’actualité se tient chaque année vers le mois d’octobre. Isabelle Paiva confirme que l’aide apportée par le GTI MP est très précieuse : « Aujourd’hui, nous ne pourrions plus nous en passer », conclut-elle. ● Gaëlle Hoogsteyn Du nouveau ! Suite à l’ordonnance conjointe à la Région de Bruxelles-Capitale et à la Commission communautaire commune sur la transparence des rémunérations et avantages des mandataires publics bruxellois du 14 décembre 2017 (art. 7, § 1er, al. 2), un rapport comprenant un inventaire de tous les marchés publics conclus par la commune, précisant pour chaque marché les bénéficiaires et les montants engagés, devra être publié annuellement sur le site internet communal, dans les six mois de la fin de chaque année civile. Bruxelles Métropole - mai 2019 ❙ 57
Community L’actualité Beci en photo C’était le 21 mars dernier : un Afterwork spécial « New Ways Of Working » chez Servcorp, au sommet de la Tour du Bastion. Le Pr. Ludo Struyven (KUL, ci-contre à gauche) a évoqué les enjeux de l’emploi aéroportuaire devant les membres néerlandophones de Beci, lors d’un Zinner Circle organisé à Brussels Airport, en collaboration avec le Voka-Brabant flamand. Dans le cadre de ses petits-déjeuners avec les responsables politiques bruxellois, en prélude aux élections, Beci a rencontré successivement Cieltje Van Achter (N-VA, ci-dessus) et Françoise Schepmans (MR, ci-dessous). Le financement durable était au cœur du Green Afterwork, accueilli le 3 avril dernier par Puilaetco Dewaay Private Bankers. 58 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019 ▼ ▼ ▼
Community Petites histoires de grands entrepreneurs Il était une fois Mr Walt Disney Derrière Mickey se cache le destin exceptionnel d’une légende américaine. Considéré comme le plus grand producteur, réalisateur et scénariste de dessins animés, Walter Elias Disney est le conteur du 20e siècle. Voici quelques petites informations qui auraient pu vous échapper… Il passe son enfance à dessiner des animaux : Le jeune Américain (d’origine normande) passe le plus clair de son enfance dans la ferme familiale du Missouri. Il se retrouve donc très tôt au contact d’animaux et se met à les peindre à même les murs de la ferme. Il se fait voler son premier personnage par son producteur : En 1927, Walter et son collaborateur Ub Iwerks créent un premier personnage, un lapin prénommé Oswald. Très vite, ils perdent leurs droits à la suite d’une rupture de contrat entre Disney et Universal Pictures. Autrement dit : Walter se fait voler son personnage. L’année suivante, forcé de réagir, il en crée un nouveau du nom de Mickey Mouse. Il s’est montré complaisant avec les nazis : La journaliste Marie-Adélaïde Scigacz s’est longuement penchée sur le côté sombre de Walt Disney. Dans son film « Dans l’ombre de Mary - La promesse de Walt Disney », elle raconte qu’il existe une première version des Trois Petits Cochons où le loup est représenté sous les traits utilisés pour caricaturer les Juifs. Le frère de Walt, Roy Disney, révélera même qu’il s’est rendu en Allemagne pour assurer la distribution de « Blanche Neige et les Sept Nains » auprès de Joseph Goebbels, ministre de la propagande d'Hitler. Il est intransigeant avec ses employés : En 1942, les employés de Walt Disney se mettent en grève pendant plus d’un mois. Ils dénoncent l'injustice des pratiques salariales. Le mouvement est tel que le gouvernement américain va proposer à Walt Disney une tournée en Amérique du Sud pour apaiser les tensions et trouver des solutions. Quelques années plus tard, il s’opposera radicalement à la syndicalisation, devenant alors un patron définitivement conservateur. ● Vox - Quand parler tue : Un roman d’anticipation choc, de Christina Dalcher, qui nous plonge dans une société extrémiste où la femme est réduite au silence. Elle ne peut prononcer que 100 mots par jour. Comment a-t-on pu en arriver là ? Glaçant et addictif ! NiL 60 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019 Le Triomphe des Lumières : L’objectif de Steven Pinker ? Si pour beaucoup, le monde est au bord du gouffre, Pinker nous explique que, paradoxalement, l’humanité est au meilleur de sa forme. Avec cet essai, le chercheur en psychologie sociale et professeur à Harvard nous éclaire à travers des indicateurs et des graphiques précis et accessibles ! Les Arènes Texaco : exploiter l’or noir amazonien jusqu’au bout, et quitter le pays en laissant derrière soi l’une des pires catastrophes écologiques. La BD retrace le dur combat mené par 30 000 habitants et par l’avocat Fajardo contre l’empire Texaco. Un formidable coup de crayon et un récit nécessaire. Les Arènes BD D.R.
Community Le Bruxelles des entrepreneurs Dans les pas de… Karin Maquet Karin Maquet est la fondatrice de Kammco, une société qui accompagne les entreprises et les entrepreneurs vers plus de rentabilité et de stabilité. Ingénieure de formation, elle a fait ses armes au Luxembourg, à Bruxelles et à Stockholm. Malgré un parcours très international, Karin est bien Bruxelloise dans l’âme… Elle nous livre ses bonnes adresses. Comme beaucoup de Belges qui ont voulu quitter la Belgique parce qu’elle était trop petite, j’ai eu beaucoup de plaisir à rentrer à Bruxelles pour retrouver ma ville et tout ce qui fait la Belgique : les cultures diverses, la possibilité d’avoir une éducation et des soins de santé de qualité et une qualité de vie abordable. Bruxelles, bastion de l’Art Nouveau : Pour moi Bruxelles rime avec Art Nouveau et « bonne bouffe ». L’Art Nouveau, c’est un compromis à la belge : un doux mélange d’ingéniosité, de design utile et de beauté. Horta et ses disciples sont à mes yeux parvenus à transformer les intérieurs urbains et à changer une certaine vision du monde. Le quartier du dimanche matin : J’adore l’ambiance du dimanche matin dans les Marolles. Même si l’atmosphère n’est plus celle d’antan, je trouve qu’il garde un charme fou dû à son incohérence urbanistique, artistique et culturelle. On s’assoit à une terrasse, mon mari commande une pils, moi un rosé et on peut regarder les passants pendant des heures. La cuisine innovante : En tant que consultante, j’ai la chance de tester des adresses bruxelloises. Ma favorite reste le Sanzaru de l’avenue de Tervueren Tervuren (photo). Il propose une cuisine unique à Bruxelles : la cuisine Nikkei. Un terme utilisé pour désigner les Japonais immigrés en grand nombre au Pérou vers la fin du 19e siècle. Un délicieux mélange entre les spécialités japonaises et les saveurs péruviennes ! Le QG de mes enfants : Le Kip Kot de la place Saint-Boniface ; un lieu sans chichis où le célèbre coucou de Malines est incroyablement caramélisé ! On peut aussi nous trouver à la Bastoche à Ixelles ; une ambiance cantine sans prétention qui nous convient bien ! Le lieu pour se ressourcer : À l'orée de la forêt de Soignes, le parc du Rouge-Cloître du côté d’Auderghem ! Le site est classé réserve naturelle, au même titre que la forêt de Soignes elle-même. Une belle faune et flore. ● Bruxelles Métropole - mai 2019 ❙ 61 D.R. D.R.
Community DEMANDES D'ADMISSIONS PAR PRÉSENTATION AU CONSEIL D'ADMINISTRATION 100 000 Entrepreneurs ASBL, Av. Louise 523 - 1050 Bruxelles Code Nace : 85592 - Formation professionnelle del. : Santalena Monica 1974 SPRL, Av. Isidore Geyskens 19 - 1160 Bruxelles del. : Pétillon Valérie 4Finance SPRL, Rue Edith Cavell 66 - 1180 Bruxelles Code Nace : 69201 - Activités des experts-comptables et des conseils fiscaux del. : Derdeb Rida ABC Europe SA, Rue Guillaume Stocq 42 - 1050 Bruxelles Code Nace : 46492 - Commerce de gros de fournitures scolaires et de bureau del. : Colsaerts Teddy Be More - Be positive SPRL, Pl. Jourdan 26 - 1040 Bruxelles Code Nace : 47210 - Commerce de détail de fruits et de légumes en magasin spécialisé 74300 - Traduction et interprétation 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. del. : Turkel Joseph Bevier Security SPRL, Drève Richelle 167 - 1410 Waterloo Code Nace : 80100 - Activités de sécurité privée del. : Leeten Jonathan Brussels By Foot PPE, Av. des Sept Bonniers 49 - 1180 Bruxelles del. : Ghislain François C-com SCS, Hoogstr. 99 - 1861 Wolvertem Code Nace : 70210 - Conseil en relations publiques et en communication del. : Maes Corneel Comfort Stores SPRL, Rue Hurdumont 1 - 7880 Flobecq Code Nace : 4329901 - L'installation de systèmes d'éclairage et de signalisation pour chaussées, voie del. : Jürgen Leman Cryo Elegance SPRL, Rond-point Robert Schuman 2-4 - 1040 Bruxelles Code Nace : 86909 - Autres activités pour la santé humaine n.c.a. del. : Abdessatar Maher 62 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019 D et K SPRL, Den Draaier 12 - 1650 Beersel Code Nace : 46160 - Intermédiaires du commerce en textiles, habillement, fourrures, chaussures et articles en cuir del. : Kerner David Democracy's Roots ASBL, Rue Wayenberg 76 - 1050 Bruxelles del. : Prévost Martin Dynamite SA, Av. Montesquieu 6 - 1300 Wavre Code Nace : 1813012 - La préparation de données digitales : l'enrichissement, la sélection, la liaison de données digitales stockées dans des appareils de traitement électronique de données 73200 - Études de marché et sondages d'opinion del. : Hellemans Marco Eurhostel SA, Av. Georges Rodenbach 6 - 1030 Bruxelles Code Nace : 56101 - Restauration à service complet 56102 - Restauration à service restreint 56290 - Autres services de restauration del. : Nicolas Kervyn Farida En Azaoum SPRL, Rue de Courtrai 49 - 1080 Bruxelles del. : Azaoum Farida Go Invest Louise SPRL, Av. de la Toison d'Or 40 - 1050 Bruxelles Code Nace : 41102 - Promotion immobilière non résidentielle 68100 - Activités des marchands de biens immobiliers 68312 - Estimation et évaluation de biens immobiliers pour compte de tiers del. : Kagan Robert Ibonok Odile Astrid PPE, Av. de la Brabançonne 17 - 1000 Bruxelles del. : Ibonok Odile Astrid Impact Square SPRL, Sq. JoséphineCharlotte 6 - 1200 Bruxelles Code Nace : 64999 - Autres activités des services financiers 70210 - Conseil en relations publiques et en communication 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Houtart Alex IQ Room SPRL, Pl. du Champ de Mars 5 - 1050 Bruxelles Code Nace : 46510 - Commerce de gros d'ordinateurs, d'équipements informatiques périphériques et de logiciels 62010 - Programmation informatique 95110 - Réparation d'ordinateurs et d'équipements périphériques del. : Dubois Florent Ireachm.com SA, Schapulierstr. 14 - 1800 Vilvoorde Code Nace : 47410 - Commerce de détail d'ordinateurs, d'unités périphériques et de logiciels en magasin spécialisé 62010 - Programmation informatique 62020 - Conseil informatique del. : Staveloz Peter IzziControl PPE, Rue Baron Dhanis 61 - 1040 Bruxelles Code Nace : del. : Azmy Karim Lafon Jérôme PPE, Av. des Phalènes 3 - 1000 Bruxelles Code Nace : 85510 - Enseignement de disciplines sportives et d'activités de loisirs del. : Lafon Jérôme Le Sphinx Développement SARL, Rue Cassiopée 27 - 74650 Chavanod del. : Delafontaine Théo Matoux Loïc PPE, Av. Léopold Wiener 127 - 1170 Bruxelles Code Nace : 85510 - Enseignement de disciplines sportives et d'activités de loisirs 85599 - Autres formes d'enseignement del. : Matoux Loïc Mehdi Bball PPE, Rue de Livourne 3 - 1060 Bruxelles del. : Kherroubi Mehdi Ngombela Mbombo Patrick PPE, Chée Paul Houtart 248 - 7100 La Louvière Code Nace : 18120 - Autre imprimerie (labeur) 62010 -Programmation informatique 63110 - Traitement de données, hébergement et activités connexes del. : Ngombela Mbombo Patrick NT Build SPRL, Av. Voltaire 181 - 1030 Bruxelles Code Nace : 33110 - Réparation d'ouvrages
en métaux 41202 - Construction générale d'immeubles de bureaux 43320 - Travaux de menuiserie del. : Werbrouck Tom Pivott SPRL, Schaerbeeklei 648 - 1800 Vilvoorde Code Nace : 70210 - Conseil en relations publiques et en communication 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : De Groote Denis Proselect SA, Av. Louise 279 - 1050 Bruxelles Code Nace : 7810001 - Recherche, sélection, orientation et placement de personnel à l'intention de l'employeur ou du demandeur d'emploi: formulation des descriptions de postes; sélection et examen des cand.; vérif. réf. 78300 - Autre mise à disposition de ressources del. : Kurt Erhan Stone Prod SPRL, Rue des Goujons 112 - 1000 Bruxelles Code Nace : 59120 - Post-production de films cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision 59130 - Distribution de films cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision 62090 - Autres activités informatiques del. : Dubucq Thomas Techbat SPRL, Rue des Coteaux 128 - 1030 Bruxelles Code Nace : 43390 - Autres travaux de finition 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. del. : Zghiri Zakia Texim SCRL, Rue Rogier 148 - 1030 Bruxelles Code Nace : 47512 - Commerce de détail de linge de maison en magasin spécialisé 47721 -Commerce de détail de chaussures en magasin spécialisé 47786 - Commerce de détail de souvenirs et d'articles religieux en magasin spécialisé del. : Onder Tufan Think Management SPRL, Muilemlaan 31 - 1740 Ternat Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 73200 - Études de marché et sondages d'opinion del. : de Crom Jean-François Treenity Solutions SPRL, Rue Bara 173-177 - 1070 Bruxelles Code Nace : 59111 - Production de films cinématographiques 59120 - Post-production de films cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision 60100 - Diffusion de programmes radio del. : Bulea Elena Yes4It SPRL, Av. Jean Dubrucq 237 - 1080 Bruxelles Code Nace : 33130 - Réparation de matériels électroniques et optiques 62010 - Programmation informatique 62020 - Conseil informatique del. : Esdar Yassine INDEX DES ENTREPRISES ET ORGANISATIONS CITÉES DANS CE NUMÉRO 100 000 Entrepreneurs A+E Consult ABA Actiris Agoria Amazon Atrium Audi Brussels Belfius Besix Billy Bozar Bruxelles Formation Bruxelles Invest & Export Bruxelles Pouvoirs Locaux Cinematek Cityfab1 Cream Consulting Damovo Desky DigitYser Disney Ecam EducIT Efp Enterprise Europe Networ FCR Media Fedustria 30-31 34-35 54-55 10-11 ; 24-25 44 41-42 49 7-8 30-31 21-22 ; 30-31 ; 34-35 30-31 30-31 24-25 49 56-57 30-31 38-40 10-11 34-35 4-5 41-42 60 34-35 44 43 20 ; 21-22 7-8 7-8 Flop Academy FNRS G4S Golegal Google GS3 Hack Belgium Hub.brussels iMal Impulse Infrabel Iridia iVox Kaaitheater Kammco KBC Brussels Kinepolis Kip Kot Kokcinelo KU Leuven KVS LD Export Lefevere Group Masureel Veredling MicroFactory Microsoft Mobi 38-40 10-11 Fondation pour l’Enseignement 44 Fostplus 7-8 10-11 48 41-42 16-17 13-14 49 38-40 49 10-11 41-42 7-8 30-31 61 4-5 52 61 10-11 19 ; 41-42 ; 58 30-31 21-22 7-8 7-8 38-40 41-42 13-14 P&G P&V Plastoria Puilaetco Dewaay Priv. Bank. Roularta RTL Sanzaru Servcorp Solvay Brussels School Stib Tada Technifutur Telenet Texaco UBM ULB Monnaie, Théâtre de la MySkillCamp OpenFab 30-31 6 38-40 52 30-31 21-22 58 52 52 61 58 27-28 30-31 30-31 44 10-11 60 52 Universal Pictures Valipac Vivendi Volkswagen VUB 24-25 ; 27-28 ; 30-31 ; 34-35 ; 36 ; 38-40 ; 41-42 60 7-8 52 7-8 XRintelligence 13-14 ; 19 ; 24-25 ; 30-31 ; 38-40 ; 41-42 52 Bruxelles Métropole - mai 2019 ❙ 63
Agenda ICT 23.05 MANAGEMENT & RH, PERSONAL IMPROVEMENT 21.05 Stratégie et business pour PME 05.06 Améliorer vos performances avec la communication non-violente (CNV) 06.06 Agile for Managers VENTE, MARKETING & COMMUNICATION 13.05 & 06.06 SEO : passez en tête de page Google 14.05 & 11.06 Facebook : créez une communauté 14.05 & 11.06 Capsule vidéo : initiation pratique 16.05 & 13.06 Instagram : valorisez votre image de marque 16.05 & 13.06 Chatbot : créez une expérience client ininterrompue 17.05 Publier sur LinkedIn 21.05 & 18.06 Prospecter avec LinkedIn 21.05 & 18.06 Sublimez vos photos avec votre smartphone 23.05 Optimisez vos campagnes e-mailing 23.05 & 20.06 Digital analytics : tips & tricks 04.06 Google my business 04.06 Facebook local : localisez-moi facilement 64 ❙ Bruxelles Métropole - mai 2019 Réalité virtuelle et augmentée 05.06 Networking thématique : le digital… par où je commence ? ➜ Caroline Coutelier +32 2 643 78 13 – cco@beci.be LÉGISLATION SOCIALE 10.05 Robotisation et IA : quels enjeux pour les employeurs ? 15.05 Bien rédiger une CCT d’entreprise 23.05 Actualité de droit social dans la fonction publique 24.05 Les vendredis de l’actualité sociale 28.05 Préparer une visite du contrôle du bien-être au travail ➜ Frédéric Simon +32 2 643 78 17 – fs@beci.be DROIT COMMERCIAL Cycle de séminaires : réforme du code des entreprises 15.05 Le passage de votre SPRL vers la SRL 22.05 Limitation de la responsabilité des administrateurs 29.05 Implications de la réforme sur la fiscalité de votre société ➜ Alexis Bley +32 2 563 68 58 – ab@beci.be 14.05 Statut social et cotisations sociales 21.05 Un regard juridique sur mon statut social 28.05 Comment financer votre entreprise ? 04.06 Tour d’horizon des subsides à Bruxelles ➜ Emmanuelle Einhorn starters@beci.be WORKSHOPS GRATUITS STARTERS & RESTARTERS 23 & 24.05 AI & Blockchain brokerage event - Malta 23.05 Seize an opportunity in China ➜ Beci’s International Department +32 2 210 01 77 - jpm@beci.be 13.05 Lunch Starter 14.05 & 27.06 Speed Business Lunch 14.05 & 04.06 & 04.07 Lunch restarter Inscrivez-vous à une ou plusieurs formations et bénéficiez des subsides la formation Région Bruxelloise: 50% de subsides: (investissement min. = 1.000 €) Retrouvez notre agenda complet sur www.beci.be **En néerlandais uniquement
Entreprises en transmission > 3 entreprises à remettre Achat – vente de produits bio CA : 2 à 3 Mo € 10 à 20 employés Import – export articles de maroquinerie, tissus d’ameublement CA : 1 à 2 Mo € 1 à 10 employés Création, impression et distribution de supports ludo-pédagogiques CA : 2 à 3 Mio € 10 à 20 employés > Pour nos clients acquéreurs, le Hub Transmission recherche Entreprise active dans le secteur agroalimentaire, grande distribution, B2B ou B2C Bruxelles, Wallonie CA < 1 Mo€ Entreprise de nettoyage d’immeubles-syndic Bruxelles Valeur d’acquisition : 300K à 1 Mo € Le Hub Transmission de BECI, première organisation de la Région Bruxelles Capitale en cession/acquisition d’entreprises, publie ses nouvelles offres. Vous souhaitez céder votre entreprise, en partie ou totalement ? Vous êtes intéressé(e) par l'une de ces entreprises ou connaissez une société à reprendre dans l'un de ces secteurs? Le Hub Transmission de Beci vous accompagne dans votre projet de cession ou d’acquisition. Salima Serouane + 32 2 643 78 49 • Erick Thiry +32 2 643 78 36 • transmission@beci.be
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