Emploi & Formation Bruxelles peut jouer la carte de l’IA Bruxelles pourrait être un pôle d’attractivité européen en matière d’intelligence artificielle, à condition d’accélérer la cadence. « Il faudrait également développer des synergies entre les différents niveaux de pouvoir et miser sur des domaines moins développés par la Chine et les États-Unis », estiment nos experts. B ruxelles n’est pas forcément connue pour sa vitalité dans le domaine de l’intelligence artificielle. En 2019, l’objectif est surtout de rattraper un retard sur les deux locomotives mondiales dans le domaine : les États-Unis et la Chine. « Il n’est pas trop tard pour mais il y a une relative urgence », estime Philippe Van Impe, fondateur et CEO de DigitYser, incubateur bruxellois spécialisé dans les nouvelles technologies. « En 2014, nous avons lancé un groupe de travail sur la data science et l’intelligence artificielle. Il rassemble aujourd’hui 4000 experts et chercheurs à travers la Belgique. » Bruxelles ne part pas d’une page blanche. Si le microcosme des start-ups actives dans l’IA est relativement restreint, la capitale compte quelques fleurons, dont Collibra, start-up spécialisée dans la data gouvernance. Citons également Jetpack, spécialisée dans la data science, ou encore Sagacify, qui aide les entreprises dans le développement de l'IA. Des incubateurs spécialisés en nouvelles technologies abritent d’ailleurs ces jeunes pousses, à l’instar de DigitYser, installé dans le quartier Yser, au centre-ville. DataBuzz : un vrai labo roulant Là où Bruxelles se distingue probablement le mieux, c’est sans doute dans la formation. « Au-delà de l’application industrielle, Bruxelles et la Belgique en général possède des professeurs et chercheurs très compétents dans ce domaine, dont à l’ULB, la VUB ou encore la KUL », avance Hugues Bersini, professeur en intelligence artificielle et co-directeur d’Iridia, laboratoire spécialisé dans ce domaine. Le mouvement semble s’accélérer. La VUB et Hugues Bersini (Iridia) la Commission Communautaire flamande viennent par exemple de mettre à disposition un DataBuzz, véritable laboratoire roulant équipé de nouvelles technologies, qui circulera parmi les écoles pour permettre aux jeunes Bruxellois néerlandophones 10 à 18 ans de se familiariser avec les matières de haute technologie. Au mois d’avril s’est ouverte la toute première école, gratuite, destinée à former des personnes à l’intelligence artificielle à Bruxelles. Pas de diplôme requis à l’entrée ! Cette formation aura lieu chez Becode, au centre-ville, et est initiée par la filiale belge de Microsoft. « À l’heure où je vous parle, ce mois de mars, nous avons déjà reçu plus de 350 candidatures », s’enthousiasme Didier Ongena, General Manager de Microsoft Belgique. « C’est plus qu’espéré ! À terme, nous aimerions ouvrir neuf centres en Belgique et former chaque année entre 350 et 500 personnes par an. » AI 4 Belgium Ce n’est pas un hasard si une formation de ce type atterrit à Bruxelles. Les entreprises, peu importe leur domaine d’activité, seront amenées ces prochaines années à utiliser l’intelligence artificielle et donc à recruter. « Le deal, c’est que les personnes formées puissent travailler chez les partenaires de Microsoft », poursuit Didier Ongena. « Précisons toutefois que nous ne formons pas des profils dans la recherche et le développement. Il s’agit de personnes qui, au terme de la formation de dix mois, pourront appliquer l’IA dans les entreprises. » Conscientes du retard de Bruxelles en IA et surtout du potentiel en termes d’emploi, les responsables politiques Bruxelles Métropole - mai 2019 ❙ 41 D.R. © Getty
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