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Sprout to be Brussels Emploi & formation «A Apprendre, désapprendre, réapprendre Il fut un temps où l’on obtenait un diplôme, où l’on rentrait dans une société et où on y grimpait les échelons tout au long de sa carrière. Une période largement révolue. Aujourd’hui, les jeunes changent en moyenne d’employeur tous les 3 à 5 ans, et même pour les travailleurs plus âgés, mettre sans cesse ses compétences à jour est devenu une nécessité. L’apprentissage tout au long de la vie : enjeux, défis et moyens. ujourd’hui, il est devenu inconcevable de penser que l’on peut mettre toutes les compétences d’une vie dans un seul et même diplôme », commence Arnaud Termonia, directeur de la Formation continue à l’ULB. En effet, le contexte socio-économique et le marché de l’emploi en particulier sont bien différents de ceux qu’ont connus nos aînés. D’une part, notre société est en perpétuel changement et les évolutions technologiques sont de plus en plus rapides. D’autre part, les carrières professionnelles sont de moins en moins linéaires et de plus en plus longues. Aujourd’hui, il est fréquent de changer plusieurs fois d’employeur, mais aussi de métier, d’orientation. « Il faut donner aux travailleurs des outils, des savoirs et des compétences qui leur permettront de s’adapter aux changements », explique Arnaud Termonia. « Il faut développer l’apprentissage tout au long de la vie pour faire face aux écosystèmes innovants, à l’obsolescence des savoirs, aux changements démographiques, etc. » Pour notre expert, le ‘lifelong learning’ est aussi un outil primordial pour lutter contre le stress et le burn-out. « Il n’y a rien de plus difficile à vivre que de se sentir dépassé parce qu’on ne maîtrise pas certains outils dont on a besoin au quotidien. » L’affaire de tous ? L’une des questions qui se posent, quand on parle de formation continue, est celle de la responsabilité. À qui revient-il de faire en sorte et d’investir pour que les travailleurs restent compétitifs ? Pour Philippe Biltiau, directeur académique de l'Executive Programme en Management et Philosophies, Solvay Brussels School, une grosse part de cette responsabilité incombe à l’État : « Jacques Attali a déclaré récemment, à propos de l’assurance maladie, que les États payent les gens malades pour qu’ils se soignent et puissent retourner au travail. Tout comme notre société fait des investissements pour maintenir les gens Bruxelles Métropole - mai 2019 ❙ 27 © Getty

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