Frédéric Robert (ULB) pas encore véritablement choisi leur orientation. » Pour séduire les futurs ingénieurs, il existe notamment les campus days, où les entreprises peuvent rencontrer les étudiants, mais Besix a en parallèle opté pour un accompagnement encore plus personnalisé. « Pour nous démarquer, nous organisons les Besix Professional Days, au cours desquels nous invitons entre 110 et 130 jeunes ingénieurs rencontrés durant les campus days. Durant une journée, nous expliquons concrètement la philosophie de notre entreprise et ce qu’elle peut leur apporter. Nous organisons ensuite des ‘speed interviews’ et expliquons les avantages que nous offrons. Nous sommes innovants et compétitifs dans le package, car il faut pouvoir séduire. Nous remarquons surtout que les étudiants ne connaissent pas forcément la pratique du métier d’ingénieur. Nous avons des objectifs : engager entre 20 à 30 jeunes par an. Même s’ils ne signent pas, les journées que nous organisons permettent d’opérer un premier contact, qui se concrétisera peut-être quelques années plus tard. » ● Géry Brusselmans Xavier Van den Dooren (Ecam) ront sur le marché du travail. Il faudrait également développer la piste des stages d’apprentissage rémunérés. Au niveau politique, citons également le financement, qui a été réduit ces dernières années, en particulier dans le domaine technique. Or, c’est un domaine coûteux si on veut rester à jour. Une bonne communication dans les médias pourrait aider à mettre le secteur en valeur. » Pour recruter, les entreprises se rendent dans les universités Pour dénicher les perles rares, les entreprises doivent se montrer chaque fois plus séduisantes, poussant la porte des universités. « Nous sentons clairement que le marché est plus compétitif aujourd’hui », assure Axelle Vanklemput, sourcing et recruitment coordinator chez Besix, société active dans la construction. « Même si nous sommes numéro 1, nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers. Nous avons donc décidé, il y a quelques mois, de renforcer notre présence dans les cinq universités belges. Nous avons même demandé de pouvoir intervenir plus tôt, à savoir en bachelier, quand les étudiants n’ont En progrès : de femmes parmi les ingénieurs L’image d’une fille perdue dans un auditoire de garçons n’est pas encore tout à fait révolue… mais presque. La filière des études d’ingénieur se féminise doucement. « La faculté polytechnique de l’ULB compte 20 % de filles, proportion que l’on observe également dans les autres universités du pays », indique Frédéric Robert, vicedoyen de la faculté polytechnique de Bruxelles. « Certaines filières, à l’instar de bio-ingénieur et ingénieur architecte, atteignent même quasi 50 % de filles. » Cette lente féminisation, on la doit à quelques initiatives de communication lancées par des universités et des associations interprofessionnelles. Selon de nombreux experts, une plus grande ouverture de la filière aux femmes pourrait à terme enrayer la pénurie d’ingénieurs en Belgique. « Je compte six ingénieurs parmi mes collaborateurs, deux hommes et quatre femmes », évoquait récemment dans L’Écho Hilde De Cuyper, responsable du bureau d’études géotechniques A+E Consult. « Ils fournissent tous un travail de qualité mais je remarque que les femmes sont un peu plus précises. Elles communiquent de manière plus nuancée, comprennent mieux ce que les clients attendent et se fient davantage à leur intuition. » Sonja Berghman, head of group entreprise networking propositions chez Damovo (fournisseur de technologies de l’information et de la communication), regrettait dans ce même article « l’absence de ‘role models’ qui inciteraient les femmes à embrayer par une carrière dans le secteur. » En Belgique, 26 % des futurs ingénieurs civils et 11 % des étudiants en ingénierie industrielle sont des femmes. Ce chiffre augmente doucement mais sûrement chaque année. Bruxelles Métropole - mai 2019 ❙ 35
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