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institutions et entreprises bruxelloises. « 70 % des étudiants de la VUB n’habitent pas à Bruxelles », avance Lynn Tytgat, coordinatrice du projet. « Pour les dissuader de reprendre le train après les cours, nous organisons depuis deux ans des événements pour mieux faire connaître les organismes bruxellois. Tout au long de l’année, les étudiants peuvent participer à des visites ou suivre des cours données par différents professionnels. Nous avons notamment comme partenaires le Kaaitheater, Belfius, la Cinematek, P&V, la Stib, Bozar, la Monnaie ou encore le KVS. » « Chez Tada, 9 professionnels sur 10 veulent revenir l’année suivante » L’avantage pour les entreprises ne se résume au partage de savoir. « Les entreprises peuvent en effet y voir un certain avantage », souligne Lynn Tytgat. « Certains étudiants découvrent un lieu pour la première fois. Pour les responsables de ces lieux, c’est une occasion de mettre en avant leur savoir-faire. Certains étudiants postuleront peut-être chez eux plus tard. » Considérées comme autant de bulles de respiration pour les entrepreneurs, ces activités demandent in fine une faible implication par rapport à l’impact social qu’elles peuvent provoquer. « La première participation à un atelier demande un peu d’énergie à un professionnel adulte », avance Sofie Foets, pour Tada. « Après, c’est beaucoup plus simple et fluide. D’après nos enquêtes auprès des bénévoles, 9 personnes sur 10 pensent revenir l’année suivante. D’autre part, 9 personnes sur 10 disent qu’elles ont appris quelque chose durant ces ateliers. » Certaines entreprises ont même pris le pli d’organiser ellesmêmes des initiatives à l’intérieur de leurs murs pour, pourquoi pas, déjà sensibiliser au métier. « En participant à Tada, un de nos partenaires, Besix, a été inspiré et a décidé de créer sa propre initiative, intitulée Kiddy Build », évoque Sofie Foets. « Le but de cette école est d’organiser des ateliers autour de la thématique de la construction pour des centaines d’enfants. C’est une sorte de Tada en mode super light. D’autres directeurs ont décidé d’améliorer leur politique d'inclusion. C’est l’impact indirect de Tada. Les ateliers que nous organisons sont en quelque sorte une source d’inspiration afin d’inciter un maximum de personnes à prendre des responsabilités individuelles en faveur d’une société plus inclusive et en favorisant la cohésion sociale. En ce sens, notre association est un catalyseur. » ● Sofie Foets (Tada) Géry Brusselmans « On ne parle pas assez de l’entreprise en classe » Guillaume Verhaeghe, créateur des vélos partagés électriques Billy, partage régulièrement son expérience avec des jeunes, notamment via l’association 100 000 entrepreneurs. ➜ Vous partagez souvent votre expérience dans les écoles ? « J’essaye de le faire le plus souvent possible : j’ai participé deux fois à 100 000 entrepreneurs, dernièrement à UStart, Solvay et d’autres initiatives. J’ai une sensibilité particulière avec le milieu de l’éducation. J’ai été professeur de mathématiques durant deux ans en secondaire avant de me tourner vers l’entrepreneuriat. Quand j’étais professeur, je parlais déjà pas mal de l’esprit d’entreprise. Je participe d’ailleurs, en parallèle de mon projet Billy, à la création d’une école à Anderlecht, l’École du Dialogue. Partager son expérience d’entrepreneur avec des jeunes est une vraie bulle d’air dans un quotidien souvent mouvementé. » ➜ Comment réagissent les élèves durant vos interventions ? « J’ai pour habitude de ne pas préparer. Cela fait partie de mon caractère et cela permet de susciter plus facilement des questions et des réactions. Quand je prends la parole, j’essaye surtout de les éveiller à l’esprit d’entreprise. J’explique que l’entrepreneuriat, c’est avoir une idée, être curieux et se mettre en mouvement. Je trouve que la jeune génération est moins participative en classe, j’essaye de les stimuler. » ➜ Estimez-vous que vos interventions ont un impact positif auprès des élèves ? « C’est l’effort collectif de toutes les associations et interventions des entrepreneurs qui font avancer les choses. Je ne pense pas que le mot d’ordre soit de convaincre les élèves de devenir entrepreneurs. Il faut leur faire comprendre que chacun a en soi l’envie de concrétiser une idée. J’ai déjà entendu, plusieurs années plus tard, que certains ont changé de direction de vie, notamment à travers certaines de mes interventions. C’était notamment le cas d’un des élèves à qui j’enseignais en secondaire. Je trouve que l’esprit d’entreprise n’est pas assez mis en avant dans l’enseignement. C’est pourtant un sujet indispensable dans la société d’aujourd’hui. » Bruxelles Métropole - mai 2019 ❙ 31 © Michael Dehaspe

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