le magazine des entreprises bruxelloises N° 37 - Septembre 2018 Emploi & Formation L’emploi à Bruxelles : pas de quoi s’inquiéter ? P.30 Alternance : l’apprentissage de demain P.41 Former des réfugiés P.46 Un stagiaire, pour quoi faire ? P.52 ENTRETIEN CROISÉ : Maggie De Block et Guy Vanhengel P.12 ISSN 2406-3738
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EDITO La numérisation n’est pas un choix Imagine-t-on une seule entreprise qui, voici un siècle, aurait choisi se raccorder au réseau électrique ? Ou de ne pas installer le téléphone Et qui aurait survécu ? La numérisation, c’est exactement cela : ce n’est pas une option permettrait de se distinguer de ses concurrents – ou alors de manièr très temporaire. Ce n’est pas un choix. C’est une nécessité pour rester dans la course, tout simplement. Ou en d’autres mots : dans un monde concurrentiel, il faut avancer pour… garder sa place. Mais au fait, de quoi parle-t-on ? Numériser, aujourd’hui, ce n’est plus (seulement) installer un système CRM, ouvrir une boutique en ligne ou adopter la facture électronique. C’est intégrer la démarche numérique dans l’entreprise, au cœur même de son activité, pour développer de nouveaux services, plus efficaces, mieux ciblés, davantage personnalisés. C’est d’autant plus vrai pour les entreprises de services qui constituent la trame du tissu économique bruxellois. Ne pas le faire, c’est renoncer à mieux connaître ses clients, c’est renoncer à mieux communiquer avec eux, à leur être plus utile. Et c’est inévitablement laisser la place à un concurrent qui développera ce potentiel à votre place, à l’attention de vos clients. Ne pas se numériser, c’est accepter d’être bientôt marginalisé, puis exclu. Cette révolution digitale passe par une certaine dose d’intelligence artificielle, mais aussi par de nouveaux outils collaboratifs, qui ouvrent les processus de l’entreprise à ses clients, leur permettant d’y pénétrer et d’interagir plus directement que jamais avec elle et avec ses collaborateurs. C’est une révolution des mentalités, aussi bien qu’une révolution technologique. Ce chemin, c’est celui que nous parcourons depuis plus d’un an chez Beci, avec la mise en œuvre du projet The Cham. Dernière étape en date : le lancement cet été de notre nouveau site web, qui offre notamment de nouveaux services en ligne. Aujourd’hui déjà, près d’un tiers du chiffre d’affaires de Beci passe par le web (délivrance des certificats d’origine, inscriptions à nos événements, affiliations…). Nous continuerons à développer ce type de services, comme nous l’avons fait cette année avec la plateforme be.connected, et comme nous le ferons avec des webinaires, des prises de rendez-vous en ligne, etc. Ce chemin, nous voulons aider les entreprises bruxelloises à l’emprunter. Non seulement en les accompagnant, là où nos réseaux et notre expertise peuvent leur être utile, mais aussi en jouant notre rôle de représentation, là où doivent se prendre des décisions cruciales pour numériser l’économie bruxelloise. Notamment en matière de télécommunications, d’innovation, de financement, d’enseignement, de formation, de politique d’emploi… Il reste beaucoup à faire, ensemble, pour l’avenir numérique de Bruxelles. Mais les bénéfices seront à la mesure des efforts. Marc Decorte, Président de BECI BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 1
SOMMAIRE 4 6 Beci online Digest Think Tank 12 Entretien croisé : Maggie De Block/Guy Vanhengel 16 Mobilité : à Bruxelles, le vélo rattrape la voiture 18 Quelle place pour les restaurants bruxellois ? 22 Open Source: Digital detox 24 Pour ou contre un enseignement bilingue à Bruxelles ? International 26 E-commerce : faites appel à un service juridique 27 Belgique-Canada : on surfe sur la vague du Ceta 28 Brussels Exporters’ Day Emploi & formation 30 L’emploi à Bruxelles : pas de quoi s’inquiéter ? 32 Compétences en pénurie ? 34 Souplesse et qualification à l’épreuve pour relever la qualité de l’emploi 37 La formation permanente, sésame de l’emploi 40 L’École 19 explore l’enseignement de demain 41 Alternance : l’apprentissage de l’avenir 44 « Bruxelles Formation est au service des employeurs qui engagent » 46 Former des réfugiés 48 Faire connaître les métiers : un rôle pour les entreprises 51 Securitas : mieux former, pour mieux recruter 52 Un stagiaire, pour quoi faire ? Entreprendre 54 Il y a très probablement un subside pour vous… 55 Transition : le joker « énergie » de KBC pour Bruxelles 58 Marchés publics ICT : l’avis expert du CIRB 60 Mieux vivre au quotidien grâce aux neurosciences 61 Starter : du rêve à la réalité pour Margaux Ponsoye 62 Faciliter le rebond : 7 recommandations 64 Médiation : passer du jugement à la recherche de solutions Community 66 L’actualité Beci en photos 68 BrusselsLife : tout ce qu’il faut voir et savoir à Bruxelles 70 Demandes d’admission 71 Index 72 Agenda CHAMBRE DE COMMERCE & UNION DES ENTREPRISES DE BRUXELLES Bruxelles métropole N° 37 – Septembre 2018 Au mois d'octobre : Smart cities, smart companies Editeur responsable Olivier Willocx - ow@beci.be Avenue Louise 500 - 1050 Bruxelles T +32 2 648 50 02 - F +32 2 640 93 28 www.beci.be Rédaction Media Coordinator Emmanuel Robert - er@beci.be Ont collaboré à ce numéro : Géry Brusselmans, Giles Daoust, Johan Debière, Marc Decorte, Didier Dekeyser, Ophélie Delarouzée, Donatienne de Vleeschauwer, Stef Gyssels, Gaëlle Hoogsteyn, Cédric Lobelle, Olivier Remels, Morgan Van Cleven, Pierre Vandenheede, Guy Van den Noortgate, Peter Van Dyck et Dimitri Van Rossum. Production Mise en page & impression db Group.be Traduction Litteris Abonnements Prix : 80 € pour 10 numéros Infos : er@beci.be - T +32 2 643 78 44 Publicité Bruxelles métropole/Brussel Metropool est lu chaque mois par plus de 23.000 décideurs. Tirage moyen par numéro : 15.500 ex. Infos et réservations Anne Schmit – T +32 2 563 68 53 F +32 2 640 93 28 – asc@beci.be Membership Catherine Tricot – T +32 475 49 65 72 ctr@beci.be Membre de BRUXELLES ENVIRONNEMENT ENTREPRISE DYNAMISCHE ECO LEEFMILIEU BRUSSEL ONDERNEMING DYNAMIQUE label n. 2014/351/2 10-32-2225 PRINTED ON TCF PAPER
VOUS AVEZ BIEN PLUS DE 15.900 RAISONS D’ENGAGER UNE BRUXELLOISE. Bitilokho (Schaerbeek), cherche un emploi comme vendeuse. “J’AI LE SENS DU CONTACT.” 15.900 € DE PRIMES : BÉNÉFICIEZ MAINTENANT D’ACTIVA.BRUSSELS. En engageant un Bruxellois ou une Bruxelloise via Select Actiris, le service de conseil et de recrutement gratuit d’Actiris, vous êtes en première ligne pour bénéficier de la prime activa.brussels. Nous vous présentons des candidats qui sont dans les conditions. D’ailleurs, saviez-vous que votre candidat peut vous donner droit aux avantages d’activa.brussels dès le 1er jour de son inscription chez Actiris s’il a suivi certains stages ou formations via Actiris, Bruxelles Formation ou le VDAB Brussel ? Découvrez activa.brussels et toutes les autres bonnes raisons de recruter via Select Actiris sur www.actiris.be/activabrussels. Avec le soutien du Fonds Social Européen
NEWS BECI ONLINE Social Media À quoi devrait ressembler Bruxelles dans un futur proche ? Que faire pour y parvenir ? Et quelles sont les propositions de Beci ? La Cité du Futur est le 2e volet du Memorandum publié par Beci en vue des élections 2019. Plus d’info ? https://go.beci.be/futur #BECImember : Un golf 18 trous à deux pas de Bruxelles ? The National Golf et sa National Brasserie se sont installés sur les anciens terrains de l’hippodrome de Sterrebeek. À découvrir : www.thenationalgolf.be. Le philosophe Philippe Van Parijs et l’échevine bruxelloise Els Ampe seront les orateurs du Zinner Circle de Beci, ce 11 septembre au Cinéma Palace. Plus d’info ? www.beci.be Début août, Beci recevait une délégation d’entreprises pakistanaises. L’occasion de nouer des contacts dans ce pays de 193 millions d’habitants, à la croissance économique soutenue. Voir aussi p. 67. Rejoignez-nous sur Facebook, LinkedIn, Twitter. 4 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018
NEWS BECI ONLINE Dans votre newsletter de juin Depuis le 1er janvier, l’employeur peut organiser la restitution de voitures de société en échange d’un montant en cash. Beci et le cabinet d’avocats Claeys & Engels vous proposent un module de calcul ‘Cash for car’, qui vous permet de déterminer, de manière simple, le coût employeur ainsi que le net de l’indemnité de mobilité travailleur. Voir www.beci.be/cash-for-cars À lire sur notre NOUVEAU site web Retrouvez ces articles sur www.beci.be BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 5
NEWS DIGEST KBC est la première institution financière belge à émettre des obligations vertes KBC avait naguère déjà mis en place un cadre pour l’émission d’obligations vertes (‘green bond’). Dans ce cadre, KBC Groupe a lancé cet été une première émission de 500 millions d’euros sur une durée de 5 ans avec une marge de 72 points de base au-dessus du taux de référence. KBC est la première institution financière belge à lancer sa propre obligation verte sur le marché. Cette émission est réservée exclusivement aux investisseurs institutionnels et professionnels. L’émission a généré une forte demande et a été sursouscrite plus de 3 fois auprès de 131 investisseurs différents. La douane se prépare pour un Brexit proche L’Administration Générale des Douanes et Accises (AGD&A) fait le nécessaire pour être prête d’ici le 29 mars 2019 pour un Brexit version « cliff-edge », en d’autres termes sans transition. Différentes mesures ont été et seront prises pour assurer la position concurrentielle de la Belgique et pour garantir l’attractivité de notre pays aux yeux des entreprises. Pour élaborer une approche cohérente, la douane belge se concerte de façon régulière avec ses voisins. De nombreuses réunions avec la Commission européenne ont également lieu. Johan Thijs, CEO du groupe KBC, déclare : « Le produit de cette première obligation verte servira à financer des prêts pour des investissements durables. Le cadre d’émission qui a été créé nous permettra également de lancer de telles obligations vertes à l’avenir, augmentant encore notre impact sur la réalisation une société durable. Nous le faisons déjà aujourd’hui, par exemple en assistant les entreprises dans l’émission d’obligations vertes ou en leur proposant – en coopération avec Tractebel – un audit énergétique complet avec une formule de financement appropriée. » Le marché des obligations vertes a connu une forte croissance au cours des dernières années. Une obligation verte (ou « green bond ») est une obligation qui respecte les Green Bond Principles. Ces lignes directrices de l’International Capital Markets Association (ICMA) stipulent que les ressources financières levées par cette obligation ne peuvent être utilisées que pour le financement et le refinancement de projets durables. Dans le cadre Green Bond de KBC, sept catégories d’investissement ont été définies : énergies renouvelables, efficacité énergétique, transports respectueux de l’environnement, bâtiments écologiques, prévention et contrôle de la pollution, gestion de l’eau et utilisation durable des terres agricoles et forestières. Info : www.kbc.com En Belgique, les besoins des douaniers et les investissements supplémentaires nécessaires ont déjà été calculés. La procédure de sélection a déjà commencé pour la première vague de recrutement de 141 futurs douaniers. Le recrutement lui-même est prévu pour l’automne 2018. Au cours de la première année de leur engagement, ces effectifs seront formés afin d’être en mesure d’exécuter leurs fonctions au plus tard en avril 2019. Pour ne pas sous-estimer l’impact du Brexit sur les centres logistiques en Belgique, tels que les ports et les aéroports, l’AGD&A entretient des contacts réguliers avec eux. Elle a ainsi pris part à des concertations avec l’entreprise portuaire de Zeebrugge et avec certains acteurs-clefs. Pour venir en aide aux entreprises qui auparavant n’étaient pas concernées par la réglementation en matière de douane, l’AGD&A a créé plusieurs fiches de produits. Ces fiches contiennent les informations succinctes à propos des autorisations et des facilitations douanières dont l’utilité ne saurait être négligée dans le contexte du Brexit. Info : finances.belgium.be/fr/douanes_accises/entreprises/brexit 6 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 © Getty © Getty
NEWS DIGEST ESP A CE MEMBRE Teampower : Formation, Coaching et Consulting Actif sur le marché depuis 1988, gage de stabilité et de sécurité pour nos clients, Teampower a acquis et développé son expérience dans les domaines de la Formation, du Coaching et du Consulting, tant au Benelux, qu’en France et en Bulgarie, dans de multiples secteurs d’activité. Nos domaines d’intervention sont : le people management, la communication, le développement personnel, la vente et le marketing. Notre ADN : formations (intra et inter-entreprises), coaching et consulting réalisés « sur mesure » ; formateur back-up pour chaque mission ; service hotline : « Formation assistance » pour les participants ; méthodologie pragmatique ; consultants-formateurs expérimentés et charismatiques ; références en PME, ONG, en sociétés nationales et multinationales. Vous garantir la qualité de nos prestations en adéquation avec vos besoins est notre objectif. Info : www.teampower.be Place à la « Belgian Valley » La Belgique prend de plus en plus une place de choix au niveau international dans le domaine des fintechs et de la technologie blockchain, notamment avec le lancement de la première plateforme d’échange de crypto-actifs basée à Bruxelles. En effet, le volume mondial des plateformes de change génère aujourd’hui près de 400 milliards d’euros de transactions mensuelles, dont 16 % sont générées en Europe. La startup Belge Bit4You ambitionne de capter une part de ce marché. La première transaction a été effectuée le 29 août dans les locaux de Beci. La « Belgian Valley », aussi, a ses étoiles montantes : Sacha Vandamme, jeune prodige de 24 ans lance Bit4You, la première plateforme d’échange de cryptoactifs belge. Pour l’épauler dans cette aventure, deux entrepreneurs bien connus des réseaux belges : Marc Toledo (Toledo Telecom) et José Zurstrassen, (Skynet, Keytrade Bank, Mymicroinvest). L’atout de la plateforme : répondre à toutes les exigences régulatoires européennes en offrant un visage humain, fiable et géographiquement proche des milliers d’utilisateurs intéressés par cette nouvelle technologie. Selon une étude réalisée conjointement par B-Hive et Roland Berger, la Belgique offre un contexte favorable à la digitalisation de ce genre de services et se classe même à la 5e place des fintechs européennes en termes de transactions. Notre pays révèle aussi de bons scores sur le plan de l’expertise et de l’innovation. La preuve avec Bit4You qui profite de cette conjoncture. La Région bruxelloise ouvre un bureau à Tunis Sur proposition de la Secrétair au Commerce extérieur Cécil dogne, le Gouvernement bruxell a avalisé l’ouverture d’un bur d’attaché économique et commer cial bruxellois à Tunis. Ce bur sera confié à l’attaché actuel lement en poste à Alger. Il aur juridiction sur la Tunisie pour Région de Bruxelles-Capitale et maintiendra juridiction sur l’Algérie pour la Flandre, la Wallonie et Bruxelles. En tant qu’économie de services, la Région bruxelloise dispose d’un potentiel export teur en Tunisie. Sa demande dans des domaines tels que les nouv technologies, les services banc encore le tourisme correspo bruxelloise. Les statistiques d tions viennent confirmer cette Depuis 2017, les échanges entr Région bruxelloise et la Tunisie se sont intensifiés, les exportations (de même que les importations) faisant plus que doubler par rapport à 2015 et 2016. Les exportations tournent aujourd’hui autour des 6,5 millions d’euros et les importations s’élevaient en 2017 à 7,4 millions d’euros. « La Tunisie se positionne comme un hub pour le Maghreb, ce qui génère des opportunités sur d’autres marchés, la Libye par exemple. La structure de l’économie tunisienne axée sur les services attire énormément d’entreprises bruxelloises », estime Cécile Jodogne. « L’ouverture de poste en Tunisie permettra donc de renforcer la promotion des exportations bruxelloises dans l’ensemble du Maghreb ». L’organisation des missions économiques et des programmes pour les entreprises sera coordonnée et suivie par l’attaché économique et commercial, M. Sébastien Hardy, qui disposera d’un bureau à l’Ambassade belge à Tunis. BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 7 © Getty
NEWS DIGEST ESP A CE MEMBRE Vous avez un collaborateur auquel vous tenez qui est en Burn-out ! Vous ne savez pas comment vous y prendre pour l’aider à reprendre son travail dans les meilleures conditions ? « Le problème de l'épuisement professionnel ne se règle pas qu'avec des médicaments et une thérapie. Il faut absolument revoir l'organisation du travail en collaboration avec l’employé. C'est la seule façon qu'ont les employeurs de ramener leurs employés... et de les maintenir en poste », affirme Tina Donadieu, coache spécialiste du retour au travail après un burn-out , Membre IPBO (Institut de prévention du Burn-out). Info : tinadonadieu@gmail.com Selon les fédérations d’employeurs, le Ceta est un accord ambitieux et équilibré, qui facilite et dynamise les échanges commerciaux pour les entreprises de toutes tailles. Il ouvre de nouvelles perspectives sur le marché canadien, et stimulera aussi les investissements entre l’UE et le Canada. Bien qu’il soit encore trop tôt pour présenter un bilan chiffré des effets économiques suite à l’entrée en vigueur provisoire du Ceta le 21 septembre 2017, on peut constater un important regain d’intérêt pour le marché canadien de la part des entreprises, comme en témoigne le succès des récentes missions économiques et la Visite d’État au Canada, et des premières retombées positives chez les exportateurs et importateurs belges. L’Agence pour le Commerce extérieur fait état d’une augmentation de 57 % des exportations belges à destination du Canada pour les deux premiers mois de 2018. Voir aussi notre article p. 27. Le crowdlending facilité jusqu’à 5 millions d’euros pour les PME Look&Fin, la plateforme de crowdlending leader du marché belge, se réjouit de la nouvelle loi prospectus adoptée au mois de juillet par la Chambre des représentants. Cette loi permet désormais aux PME d’emprunter jusqu’à 5 millions d’euros dans le cadre d’une offre au public exemptée de prospectus. Auparavant, le seuil permettant de bénéficier de l’exemption était plafonné à 300.000 euros. Selon Look&Fin, il s’agit d’une véritable révolution pour le secteur en Belgique. Les PME qui structurent des financements via des plateformes de crowdfunding réalisent, ce faisant, une offre publique. Le principe est que les offres au public sont 8 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 Feu vert au Ceta : bonne nouvelle pour les entreprises Les différentes fédérations d’employeurs se sont réjouies de la ratification de l’Accord économique et commercial global entre l’Union européenne et le Canada (AECG – Ceta) par la Chambre des représentants, au mois de juillet. Ce vote positif conforte la crédibilité de notre pays vis-àvis de nos partenaires européens (douze États membres ont ratifié le Ceta à ce stade) et canadiens. La sécurité juridique des opérateurs économiques des trois régions de notre pays, en relation avec le Canada, se voit ainsi renforcée. La ratification de l’accord par la Chambre des représentants constitue également un signal fort en faveur du libre-échange basé sur des règles, à un moment de tensions commerciales croissantes sur le plan international.
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NEWS DIGEST réglementées et requièrent la publication d’un prospectus préalablement approuvé par l’Autorité des services et marchés financiers, la FSMA. Cette démarche, contraignante et onéreuse pour les PME, est mal adaptée pour les financements structurés en crowdlending. Le règlement européen 2017/1129 vise à unifier et harmoniser le marché des capitaux en luttant contre le morcellement du marché intérieur en Europe. Ceci va permettre au marché du crowdlending de se développer. En Belgique le seuil vient d’être porté à 5 millions €, plaçant le marché belge sur un level playing field avec ses voisins français et néerlandais où le seuil sera identique. Info : www.lookandfin.com Maes reprend 156 stations-service d’Octa+ Le fournisseur d’énergie belge Octa+ cède l’intégralité de son réseau de stations-service à Maes Energy & Mobility. Grâce à cette vente, les stations restent entre les mains d’une entreprise familiale belge. Avec la reprise, Maes élargit son portefeuille de 125 à 280 stations-service. Beci considère l’adoption de ce projet de loi comme un pas dans la bonne direction. « Après tout, l’objectif du budget mobilité est d’améliorer la mobilité pour tous. Si l’entreprise et/ou l’employé sont en mesure de se constituer un ensemble de solutions et d’équipements de mobilité, tous deux bénéficient des gains d’efficacité. Une large gamme d’offres de mobilité contribuera en outre à fluidifier le trafic et à équilibrer la mobilité », déclare Olivier Willocx, administrateur délégué de Beci. Pour Octa+, la vente constitue une nouvelle étape dans sa transition de fournisseur multi-énergie à fournisseur de solutions tout-en-un et de services d’énergie et d’électromobilité. Pour mieux répondre aux besoins énergétiques et de mobilité des clients de demain, Octa+ continuera à investir dans les solutions énergétiques et la mobilité durable dans les prochaines années : électricité verte, gaz naturel et mazout par Octa+, électromobilité via Blue Corner et mobilité par le biais de la start-up Modalizy et la carte de carburant HybridCard. Etienne Rigo, co-CEO d’Octa+ : « Nous sommes extrêmement heureux que les stations-service Octa+ soient entre les mains d’une entreprise qui présente de nombreuses similitudes avec nous. Comme Octa+, Maes est une entreprise familiale belge avec la structure flexible d’une PME. Nous sommes convaincus que cette acquisition bénéficiera à toutes les stations et à leurs clients. » 10 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 L’introduction d’un véritable budget de mobilité constitue un des fers de lance de la vision de la mobilité de Beci. Elle a donc été reprise dans le mémorandum relatif aux élections. L’organisation patronale a toujours considéré le programme Cash for Car comme insuffisant. « Cash for Car est devenu une opération blanche qui rate la cible. Pour réduire les embouteillages, l’employé doit avoir le choix de se déplacer autrement qu’en voiture. Cash for Car ne répond pas à cette exigence, alors qu’un véritable budget de mobilité y parvient », explique Ischa Lambrechts, conseiller en mobilité chez Beci. Cependant, la location classique de voiture, n’est pas incluse dans la liste des alternatives, ce qui pourrait être une anomalie pour le système. « L’intégration de la location classique de voiture dans le budget mobilité pourrait en effet attirer ceux qui doutent des avantages du système mis en place. Ceux qui optent pour une voiture plus petite au quotidien auront ainsi la possibilité de louer une voiture plus grande pour des vacances en famille à Budget mobilité : un pas dans la bonne direction Le gouvernement fédéral a récemment approuvé le projet de loi sur le budget mobilité. Les travailleurs qui disposent d’une voiture de société pourront donc bientôt l’échanger contre un véhicule plus respectueux de l’environnement, contre des formes alternatives et durables de mobilité (transports publics, vélo, voiture partagée, bus-bureau, taxi) et même contre des frais de déménagement si le travailleur se rapproche de son lieu de travail. Le cas échéant, le solde du budget sera versé. Le salarié doit payer 38,07 % de cotisations de sécurité sociale sur les montants en question. © Getty © Getty
NEWS DIGEST l’étranger, ou pour un déménagement par exemple », explique encore Ischa Lambrechts. Beci se réjouit que le projet de loi inclue la possibilité d’intervenir dans les frais d’hébergement. L’organisation patronale avait déjà avancé cette proposition en 2014. « Une intervention dans les frais de déménagement pour venir vivre près du lieu de travail est une solution de mobilité efficace, dans la mesure où elle réduit considérablement la distance entre le domicile et le travail. Par ailleurs, elle permet de lutter à Bruxelles contre l’exode urbain de la classe moyenne belge », conclut Olivier Willocx, administrateur délégué de Beci. Telelingua rejoint le groupe Technicis Le groupe Technicis, leader européen du secteur de la traduction professionnelle, poursuit sa stratégie de croissance externe avec l’annonce du rachat de la société bruxelloise Telelingua. Il s’agit de la troisième acquisition réalisée par le groupe depuis le début de l’année 2018. Après TextMaster (digital) en mars et peu après HL Trad (finance/légal), l’arrivée de Telelingua apporte une nouvelle dimension au groupe, qui poursuit son ambition d’intégrer le top 5 mondial de la traduction professionnelle d’ici 2020. Telelingua, qui figure dans le top 25 mondial des plus grandes sociétés de traduction, dispose de plus de 30 ans d’expérience internationale et d’une large palette d’expertises telles que les sciences de la vie, l’IT, la finance, le juridique ou encore l’énergie et l’environnement. Le pôle sciences de la vie de Telelingua jouit notamment d’une reconnaissance importante auprès des clients du secteur médical et pharmaceutique, en Europe et aux États-Unis. Le dernier venu du groupe Technicis compte 1 500 clients à travers le monde, plus de 220 collaborateurs et travaille en étroite collaboration avec 5 000 traducteurs. Benjamin du Fraysseix, CEO du groupe Technicis, souligne : « Satisfaire nos clients, c’est avant tout bien cerner leurs attentes. La mise en place de 5 divisions ‘métier’ fortes sur tout le groupe constituera désormais notre prochain objectif : Digital & Luxe, Finance & Légal, Industrie & Energie, Pharma & Médical et enfin Services. Après TextMaster en mars dernier, les arrivées concomitantes de HL Trad et de Telelingua en l’espace de quelques semaines marquent un vrai tournant pour le groupe qui s’impose dorénavant comme un solide acteur global aux nombreuses présences locales. Un positionnement d’envergure pour répondre aux besoins de l’ensemble de nos clients à l’international. » Info : www.telelingua.com Assemblée générale BECI - Chambre de Commerce de Bruxelles asbl Nos membres sont invités à assister à l'Assemblée Générale de BECI - Chambre de Commerce de Bruxelles qui se tiendra au 500 Avenue Louise à 1050 Bruxelles (salles de réunion), le mercredi 3 octobre 2018 à 16h. Ordre du jour • Approbation du Procès-verbal de l'Assemblée Générale ordinaire du 18 octobre 2017 • Rapport du Conseil d'Administration • Rapport du Commissaire-réviseur • Approbation des comptes pour l'exercice 2017-2018 • Approbation du projet de budget et fixation du montant de la cotisation pour l'exercice 2018-2019 • Décharge aux Administrateurs et Commissaire-réviseur • Conseil d’Administration : nominations et démissions • Allocution du Président • Attribution de la Médaille de BECI – Chambre de Commerce de Bruxelles Marc Decorte Président Assemblée générale BECI – Union des Entreprises de Bruxelles asbl Nos membres sont invités à assister à l'Assemblée Générale de BECI – Union des Entreprises de Bruxelles qui se tiendra dans les salles de réunion du 500, Avenue Louise à 1050 Bruxelles le mercredi 3 octobre 2018 à 16h30. Ordre du jour • Approbation du Procès-verbal de l'Assemblée Générale ordinaire du 18 octobre 2017 • Rapport du Conseil d'Administration • Rapport du Commissaire-réviseur • Approbation des comptes pour l'exercice 2017-2018 • Approbation du projet de budget et fixation du montant de la cotisation pour l'exercice 2018-2019 • Décharge aux Administrateurs et Commissaire réviseur • Conseil d’Administration : nominations et démissions • Allocution du Président Marc Decorte Président BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 11
© Beci/Reporters « Nous jonglons avec 10 assiettes à la fois » ENTRETIEN : MAGGIE DE BLOCK/GUY VANHENGEL Ils sont tous deux ministres et libéraux sociaux, avec une affection particulière pour Bruxelles. Entretien avec Maggie De Block et Guy Vanhengel sur les atouts de la ville, la solidité du système de soins de santé, les allocations familiales, entre autres sujets. Peter Van Dyck E lle est ministre fédérale des Affaires Sociales et de la Santé Publique. Il est ministre bruxellois des Finances, du Budget et des Relations Extérieures. Il est aussi membre de l’Assemblée Réunie de la Commission Communautaire Commune (qui s’occupe entre autres de la santé publique), ce qui lui confère des compétences qui se superposent à celle de sa collègue Open Vld. Maggie De Block et Guy Vanhengel sont proches. Ils se connaissent « depuis bien longtemps déjà ». Guy Vanhengel est un Brusseleir pur-sang. Maggie De Block est originaire de Merchtem. « Mais dès l’âge de huit ans, j’allais à l’école à Bruxelles, toute seule, en train. En toute logique, j’ai poursuivi des études à la VUB. Ensuite, j’ai exercé pendant 25 ans comme médecin généraliste à Merchtem. Puis j’ai eu besoin d’une alternative pour ne pas devenir acariâtre. Je ne me voyais pas trop fleuriste. Je me suis donc tournée vers la politique, un type d’engagement dont ma famille était coutumière. Dès cet instant, Guy et moi nous sommes rencontrés de plus en plus souvent. La collaboration est facile avec des gens que l’on connaît bien. » « Il fut un temps, avant la scission de l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde, où nous figurions ensemble sur les listes électorales », se souvient Guy Vanhengel. « Cette période nous a appris que toute la zone métropolitaine, jusque loin dans le Pajottenland, est beaucoup plus consistante qu’on ne le pense. Beaucoup d’habitants des environs de Merchtem ont été à l’école à Bruxelles et y travaillent. » 12 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 Bruxelles Métropole : Quelles sont les raisons de votre entente ? MDB : « Une certaine communion de pensée. » GVH : « Et une tournure d’esprit ‘no-nonsense’. Nous n’avons rien de ce fanatisme de certains politiciens. Ceux qui, comme nous, ont étudié à la VUB ou à l’école normale Karel Buls, témoignent d’une ouverture sur le monde. » MDB : « Nous sommes toujours prêts à améliorer ou à réformer plutôt qu’à nous cramponner au statu quo. Merchtem se trouve à 25 km de Bruxelles, mais cela ne nous a jamais empêchés de vivre au diapason de la ville, tant sur le plan culturel que professionnel. Il suffit de voir combien de cliniques bruxelloises recrutent du personnel en périphérie. » GVH : « 30 % des patients de ces cliniques proviennent de la même périphérie. D’ailleurs, trois grandes cliniques universitaires sont situées à sa limite et font partie d’un réseau inégalé de cliniques publiques et privées. On en oublie parfois la plus-value : la disponibilité, à proximité immédiate, de soins de santé de haut niveau, très accessibles et garantissant la liberté de choix. » La superposition des compétences vous oblige parfois à la concertation. Comment cela se passe-t-il ? MDB : « Via la conférence interministérielle Santé publique. Nous y participons à des groupes de travail pour les matières qui transcendent les entités fédérées et les autorités fédérales. Nous avons déjà pu conclure de nombreux accords, notamment en matière de plan d’intervention médical, de réseaux de cliniques, etc. »
GVH : « C’est incontestablement la conférence interministérielle la plus active de toutes. Elle fonctionne impeccablement grâce à la qualité des structures et de la préparation assurée par le SPF Santé publique. Et on ne s’y adonne pas trop aux petits jeux politiciens. Priorité à la santé. » MDB : « Nous progressons, même si ce n’est pas facile. Nous sommes comme des jongleurs qui maintiennent dix assiettes en l’air simultanément. Dans d’autres conférences interministérielles, notamment en matière de climat et de mobilité, le fonctionnement est nettement moins évident. Quant à nous, nous sommes aussi concernés par le transfert des allocations familiales, un héritage de la sixième réforme de l’État. Le paiement de ces allocations relève encore du fédéral via Famifed, mais nous préparons le transfert vers les administrations régionales. Nous effectuons des simulations dès à présent, parce qu’à la fin 2019, la transition devra s’effectuer en trois semaines. » GVH : « Nous avons développé à Bruxelles un système qui, selon les milieux académiques, offre les meilleures chances de lutte contre la pauvreté enfantine. Nous répondons mieux à la situation locale à présent, mais le système a suscité pas mal de casse-tête. Saviez-vous qu’au sein du gouvernement bruxellois, nous avons suivi des cours de Tania Dekens, administratrice générale de Famifed, sur le fonctionnement des allocations familiales ? Nous y avons consacré des conseils des ministres entiers. Le système est éminemment complexe. La modification d’un seul paramètre a des répercussions immédiates sur les autres. N’oubliez pas que les allocations familiales constituent une part importante des revenus de nombreux ménages bruxellois. Si le système se grippe, vous provoquez des catastrophes sociales. » Quels sont les autres grandes priorités, après le transfert des compétences en matière de travail et de soins de santé ? MDB : « Le taux d’emploi. Nous devons y travailler ensemble. Trop de personnes restent peu compatibles avec les besoins du marché du travail. Bruxelles tâche de trouver des solutions en intervenant au niveau de l’enseignement déjà. À l’échelon fédéral, nous créons des possibilités de travailler plus longtemps, notamment avec des emplois de fin de carrière. Et puis, nous stimulons les jeunes. Nous avons par exemple créé le statut d’étudiant-entrepreneur. Et nous espérons redynamiser le secteur de l’horeca avec des flexi-jobs. Ce secteur a beaucoup souffert suite aux attentats à Bruxelles. » GVH : « Je souligne ici l’importance économique de notre réseau de soins de santé. Il est un de nos principaux employeurs. » MDB : « Les soins de santé proposent aussi des jobs à faible qualification. Et puisque nous évoluons dans un environnement multiculturel, nous finançons aussi des interprètes pour les cliniques et les médecins généralistes. Cela fonctionne bien. On ne peut pas demander à Nous devrions davantage insister sur ‘Brussels, capital of Europe’. Nous constituons le meilleur marché test que l’on puisse imaginer pour réaliser des projets en Europe. Guy Vanhengel une sage-femme de maîtriser une vingtaine de langues. » GVH : « Les réformes que Maggie met en œuvre pour regrouper davantage toutes les spécialités médicales continueront de nous renforcer. Nous sommes une ville cosmopolite et pourtant, bien des choses passent inaperçues. Saviez-vous que nous figurons parmi les meilleurs experts internationaux de la fertilité ? Nous exploitons insuffisamment de tels atouts, qui pourraient renforcer notre tissu économique. » De quelle façon ? GVH : « En nous positionnant plus efficacement sur le marché. Nous devrions davantage insister sur ‘Brussels, capital of Europe’. Nous constituons le meilleur marché test que l’on puisse imaginer pour réaliser des projets en Europe. Voici 20 ans que nous collaborons avec la ville chinoise de Chengdu. Nous n’imaginons par exemple pas la valeur de marché de nos Diables Rouges. Vincent Kompany est célèbre aux quatre coins du monde. » La politique des groupes cibles a été réformée à Bruxelles, l’an passé. Certaines mesures visent à combattre le chômage des jeunes, mais des études montrent que de nombreux seniors sont également actifs professionnellement à Bruxelles. Le maintien à l’emploi des plus de 55 ans ne mérite-t-il pas, lui aussi, une attention constante ? MDB : « Il est faux de croire que les jeunes s’accaparent des jobs des aînés. Ils ont d’autres compétences et un autre type d’expérience. Il reste de très nombreux emplois vacants. » BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 13 © Beci/Reporters
THINK TANK GVH : « Nous employons annuellement 700.000 personnes en Région bruxelloise. C’est une proportion gigantesque, pour une population de 1,2 million d’habitants. Notre chômage des jeunes continue de diminuer : nous en sommes actuellement à 15 %. C’est mieux qu’à Anvers. Les efforts consentis par l’enseignement néerlandophone y contribuent certainement. 20 % des enfants suivent l’enseignement néerlandophone et seront multilingues à la sortie. La connaissance des langues facilite l’obtention d’un emploi. » MDB : « L’engagement de Vincent Kompany, qui encourage l’apprentissage des deux langues nationales, est très important. C’est un exemple. » Un des points du programme de l’Open Vld de Bruxelles pour les élections communales est l’arrêt de la construction d’habitations sociales. Est-ce une bonne idée ? MDB : « Je pense qu’il subsiste un besoin d’habitations sociales, mais il faut que la combinaison soit équilibrée. Il est également possible de soutenir certains acteurs du marché privé pour que l’habitat reste abordable. Certains quartiers, dans le centre de Bruxelles, sont saturés. Il n’est plus possible d’y ajouter d’autres habitations sociales. » GVH : « Il subsiste des endroits où cela reste possible, surtout si on prend en considération la zone métropolitaine. Contrairement à ce qui se passe dans certains pays limitrophes, le marché privé fonctionne parfaitement chez nous. Nous ne sommes pas confrontés à une pénurie de logements, comme aux Pays-Bas. Nous disposons d’un vaste réseau de logements sociaux – environ 40.000 – mais il faut utiliser d’autres techniques également, comme l’a expliqué Maggie. Nous avons rendu plus accessibles les subventions à la location, pour permettre aux personnes qui figurent sur les listes d’attente pour un logement social, de tenter aussi leur chance sur le marché privé. » Terminons par le débat autour des pensions. Les syndicats se voient reprocher de freiner l’évolution. Comment relancer ce dossier ? MDB : « Si on fait croire aux gens que nous devrons tous travailler moins longtemps et que nous pourrons compter sur une pension garantie de 1500 euros, c’est du mensonge. Le gouvernement actuel a pris des mesures importantes pour augmenter le taux d’activité des seniors. Nous avons, dans ce domaine, un retard considérable sur les pays voisins. Il faut regarder à long terme, vers les deux générations suivantes. Si chacun travaille un peu plus longtemps, nous générons un budget qui permet une meilleure couverture sociale. Il faut évidemment que ce travail reste faisable. Les emplois de fin de carrière répondent déjà à ce besoin. » GVH : « Si l’on veut que les gens travaillent plus longtemps, il faut remédier à la précipitation et au stress caractéristiques de la vie en entreprise. Je suis grand partisan du travail à domicile. J’encourage cette formule au sein de mes administrations. » © Beci/Reporters Défiler dans la rue avec des slogans qui sèment la confusion et faire des promesses impossibles à tenir, c’est de la malhonnêteté intellectuelle. Ne créons pas d’attentes irréalistes. Maggie De Block 14 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 MDB : « Nous prenons nos responsabilités en tant que politiciens. Nous planifions et réformons la sécurité sociale pour qu’elle reste le fondement de notre prospérité. Pourtant, les syndicats portent aussi une grande responsabilité. Défiler dans la rue avec des slogans qui sèment la confusion et faire des promesses impossibles à tenir, c’est de la malhonnêteté intellectuelle. Ne créons pas d’attentes irréalistes. Notre objectif n’est en aucun cas de mettre à mal notre prospérité. Nous sommes des libéraux sociaux, mais il y a des limites. » ● © Beci/Reporters
VOUS AVEZ BIEN PLUS DE 15.900 RAISONS D’ENGAGER UN BRUXELLOIS. Yassine (Anderlecht), cherche un emploi comme agent de sécurité. “JE PEUX ÊTRE UN LEADER QUAND LA SITUATION L’EXIGE.” 15.900 € DE PRIMES : BÉNÉFICIEZ MAINTENANT D’ACTIVA.BRUSSELS. En engageant un Bruxellois ou une Bruxelloise via Select Actiris, le service de conseil et de recrutement gratuit d’Actiris, vous êtes en première ligne pour bénéficier de la prime activa.brussels. Nous vous présentons des candidats qui sont dans les conditions. D’ailleurs, saviez-vous que votre candidat peut vous donner droit aux avantages d’activa.brussels dès le 1er jour de son inscription chez Actiris s’il a suivi certains stages ou formations via Actiris, Bruxelles Formation ou le VDAB Brussel ? Découvrez activa.brussels et toutes les autres bonnes raisons de recruter via Select Actiris sur www.actiris.be/activabrussels. Avec le soutien du Fonds Social Européen
Urbike veut donner une place au vélo-cargo dans la logistique urbaine. À Bruxelles, le vélo rattrape la voiture MOBILITÉ Au propre comme au figuré, le vélo récupère peu à peu le retard qu'il avait sur la voiture. Tout bon pour la qualité de l'air à Bruxelles, mais aussi pour la compétitivité des entreprises et la bonne humeur des travailleurs cyclistes. La petite reine ose même désormais le transport de colis par conteneur. Johan Debière L entement mais sûrement, le vélo engrange des points à Bruxelles. Qu'il s'agisse des initiatives prises par le ministre de la Mobilité Pascal Smet, du lobbying des organisations comme Pro-Vélo ou encore des initiatives prises par Beci pour faire découvrir le vélo à ses membres, le deux-roues bénéficie enfin de soutiens dans toutes les sphères. Dans le registre des transport de personnes, le vocabulaire emprunté par Michel Lagasse, fondateur et CEO de C-Tec Leasing et de Bike Square, illustre ce changement de paradigme : « Nous gérons des flottes de vélo Indemnité vélo À raison de 0,23 euro maximum par kilomètre parcouru pour se rendre de son domicile à son lieu de travail, et en imaginant un trajet de 10 kilomètres à l'aller et autant au retour (environ 1h15 à 1h30 de temps de parcours aller-retour), un travailleur qui utiliserait le vélo chaque jour pour se rendre au travail peut se voir octroyer par son employeur un petit bonus d'un millier d'euros, totalement exonérés d'impôts. Autre élément intéressant, en particulier pour les navetteurs : l'indemnité vélo est combinable avec l'intervention de l'employeur dans l'abonnement aux transports en commun. Il est toutefois impossible de cumuler l'intervention « vélo » et l'intervention « transports en commun » pour le même trajet. Cela signifie que le cumul des deux devra se faire dans une logique de complémentarité : vous commencez le trajet en train, en bus et/ou en tram et terminez les derniers kilomètres avec le vélo pliant que vous aurez emporté dans les transports en commun, par exemple. 16 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 pour le compte de sociétés comme Athlon ou Belfius ; ces deux compagnies sont attentives à la place que peut prendre le vélo dans une ‘mobility policy’ ; et à celles et ceux qui veulent bénéficier d'un très bon vélo à un prix avantageux, nous proposons depuis peu des vélos de direction. Il s'agit de vélos qui ont quelques centaines de kilomètres au compteur et qui sont en parfait état dans la mesure où ils ont bénéficié des programmes d'entretien assurés par nos équipes ». Pour expliquer le succès grandissant du vélo auprès des sociétés, Michel Lagasse pointe évidemment les problèmes de circulation et de parking, mais d'autres initiatives comme le Plan Mobilité tout récemment adopté par le Fédéral apportent à chaque fois une pierre à l'édifice. Ce succès, c'est surtout à Bruxelles, en périphérie proche de la capitale et en Flandre que Michel Lagasse le remarque. Au-delà, c'est encore le calme plat. « De mon point de vue, on ne voit presque rien à Namur et à Liège » souligne le responsable de C-Tec, qui insiste pour voir les choses en positif : « Cela signifie aussi qu'il nous reste dans ces zones un énorme potentiel à exploiter ». Bike Brussels Quelle serait donc la recette de Bruxelles-Capitale et, partant, de la Flandre ? « Difficile de répondre » pour Étienne Bertrand, l'initiateur de Bike Brussels, un salon organisé pour la deuxième année à Tour & Taxis, et qui est plus un salon dédié à la mobilité en vélo qu'au vélo lui-même : « Si vous venez à Bike Brussels, vous ne verrez pas tout l'éventail des vélos proposés sur le marché. On y retrouve presque exclusivement des vélos électriques et des vélos pliables, ainsi que des vélos-cargo », explique l’organisateur de l’événement. C'est d'ailleurs la même formule qu'Étienne Bertrand a appliquée en Flandre à Bike Flanders, le rendez-vous © SIB
THINK TANK donné par le vélo à celles et ceux qui sont déjà utilisateurs au quotidien, et dont il a organisé la première édition à Gand en avril dernier. En lançant cette formule, il a fait un fameux pari : celui de s'écarter de la formule d'un salon qui parle aux passionnés et aux rouleurs du dimanche pour se concentrer sur une formule plus terreà-terre où chacun, particulier comme entreprise, aurait sa place. De ce point de vue, le fondateur de Bike Brussels et Bike Flanders estime avoir apporté sa pierre en vue d'imposer le vélo comme une pièce incontournable du mix-mobilité, aussi bien auprès des utilisateurs potentiels que des politiques, « un peu comme je l'avais fait il y a 20 ans en lançant le salon Bois & Habitat, à une époque où personne ne construisait de maisons en bois ». Ahooga : le petit prodige pliant designé à Bruxelles Faire en sorte que les vélos circulent mieux à Bruxelles, c'est bien. En fabriquer, c'est encore mieux... Ce défi, c'est celui qu'Ahooga s'est lancé avec un modèle pliant à assistance électrique qui a rencontré un beau succès, à Bruxelles et à l'étranger : « Depuis le lancement d'Ahooga, 500 vélos ont été vendus la première année, 1.000 la deuxième année, et nous avoisinons les 800 pour cette année. Nous sommes donc à 2.300, principalement en Belgique, en France et en Allemagne, essentiellement dans des zones urbaines », explique Philippe Lefrancq, co-fondateur d'Ahooga. Pour porter ce magnifique vélo pliant à assistance électrique, totalement pensé en Belgique et en partie assemblé dans notre plat pays, Ahooga mise sur le multi-channels : « Nous avons notre propre show-room, une boutique en ligne que nous complétons par un réseau de revendeurs. Il s'agit de magasins indépendants qui sont spécialistes du vélo. Notre volonté, c'était de modestement amener des gens de la voiture de société vers ce mode de transport, de leur faire abandonner une grosse voiture pour une plus petite, complétée par un vélo pliant comme Ahooga. C'est très exactement dans ce sens-là que nous avons pensé notre vélo. Il est léger et facile à manipuler, ce qui permet de se rapprocher de la destination finale en quatre roues pour effectuer les derniers kilomètres en deux-roues, là où la voiture passe plus difficilement. Alors oui, ce n'est pas aussi évident que ce que l'on avait imaginé, mais nous avons néanmoins déjà touché une belle clientèle en B-to-B, une centaine d'entreprises allant de la PME à des entreprises plus grandes. » Un marché qui se complète chaque jour Ce que pense Philippe Lefrancq de l'arrivée de nouveaux services comme les vélos à assistance électrique en libre service ? « Nous voyons cela comme un marché qui se crée et s'étend, plutôt que comme une menace. Cela permettra de mettre plus de gens à vélo. Leurs besoins évolueront sans doute ensuite avec leur travail et leur famille. Et un jour ou l'autre, ils feront la connaissance d'Ahooga...». Quels sont éléments qui permettraient de mettre plus radicalement les entreprises au vélo ? « Ce qui a fait le succès de la voiture de société en Belgique, c'est très BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 17 Philippe Lefrancq (à gauche) et Frédéric Mertens, les fondateurs d’Ahooga. clairement l'avantage fiscal. Et j'ai bien peur que cet avantage fiscal soit le seul et unique moyen de pousser davantage de gens vers le vélo », analyse Philippe Lefrancq. « La voiture de société était une manière bon marché pour l'entreprise de récompenser les employés. Et de la même manière, on pourra pousser les moyens de transport alternatifs auprès des employeurs et des employés. » L'indemnité vélo ? « Sans doute, mais ce n'est pas le seul élément qui doit jouer en faveur du vélo. Ce doit être un avantage pour l'employeur également. Pour cette raison, la déductibilité à 120 % est également importante. Un autre élément qui me semble important, c'est de donner de la visibilité à cet élément du vélo de société lorsque l'employé rentre dans l’entreprise. Que, dans toutes les formules de leasing possibles, le vélo soit bien représenté, que les différentes possibilités offertes dans ce créneau soit mises clairement en avant par les sociétés de leasing avec, par exemple, des catalogues en ligne, comme pour les voitures. » 115.000 livraisons effectuées à vélo d'ici 2020 Autre développement intéressant et particulièrement prometteur : celui du transport de fret sur le territoire de Bruxelles-Capitale. Ici, c'est Philippe Lovens qui est à la manœuvre à travers Urbike, la coopérative bruxelloise de livraison de marchandises et BCklet, un living lab retenu par Innoviris dans le cadre de l’appel à projets Test-it Smart Mobility Challenge. Outre les 500 tonnes de CO2 qui seraient évitées avec l'utilisation du vélo-cargo pour la livraison en conteneurs, près de 17 emplois seraient créés à partir d'un modèle où les livreurs déjà en place, comme Hush Rush ou Molenbike, auraient voix au chapitre, dans la mesure où ils seraient partie prenante du projet. Les détracteurs de l'ubérisation seront donc rassurés... ● Infos : ➜ https://www.bikebrussels.be ➜ https://www.ahooga.bike ➜ https://urbike.be D.R.
THINK TANK IMMO & URBANISME Quelle place pour les restaurants bruxellois ? Les restaurants souffrent à Bruxelles, où le nombre de fermetures dépasse celui des ouvertures. La faute à la blackbox ? Son application partielle entraîne une régulation chaotique du marché, mais derrière la persistance du travail au noir se dégage la question de la rentabilité. Les prix de l'immobilier atteignent des sommets à Bruxelles et la frilosité des communes envers l'horeca est critiquée. Ophélie Delarouzée L a chute de grands noms de la restauration à Bruxelles s'est inscrite dans l'actualité de ce début d'année. « Derrière l'affaire médiatisée des frères Beyaz, dont on peut mettre en cause la mauvaise gestion, il y a une réalité : un restaurant sur quinze fait faillite en Région bruxelloise chaque année, avec une focalisation dans le centre-ville, et nombre de ceux qui restent aimeraient déménager mais sont retenus par le coût de l'investissement initial. » Sombre tableau dépeint par Miguel Van Keirsbilck, secrétaire général de la Belgian Restaurants Association, qui pointe le choc des attentats et le traumatisme engendré par la brutalité de l'irruption du piétonnier. Mais pas seulement. Les restaurants proprement dits suivent la courbe ascendante en Flandre et en Wallonie, mais descendante en Région bruxelloise, avec des fermetures qui surpassent les ouvertures ces trois dernières années. Les problèmes de mobilité isolent ces commerces de destination à Bruxelles, où le delivery apporte un complément de revenus. La petite restauration, elle, est en expansion sur le marché bruxellois, contrairement aux cafés qui diminuent en nombre. Les sandwicheries classiques s'effacent au bénéfice de chaînes comme Exki et le Pain Quotidien, qui proposent des snacks de qualité à des prix quelque peu supérieurs. « Les restaurants qui ont le plus souffert des difficultés de mobilité conjuguées aux difficultés touristiques sont enlisés dans une espèce de cercle concentrique qui part du cœur de la ville », commente Miguel Van Keirsbilck. « Par contre, sur la grande ceinture bruxelloise et dans les communes périphériques du Brabant wallon et flamand, les restaurants se portent très bien. On dit qu'il y a trop de restaurants en Belgique : quelque 22.000 sur les 60.000 établissements horeca pour 11 millions 18 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 La Chaloupe d’Or, sur la Grand-Place, faisait partie des 11 restaurants des frères Beyaz mis en faillite début 2018. Mais elle a vite trouvé repreneur. d'habitants, soit 1 restaurant pour 500 personnes. Le tissu économique était déjà plus fragile à Bruxelles avant la crise financière. En cette période de régulation du marché poussée par la black box, il vit un turnover important et souffre d'un phénomène de distorsion de concurrence. Si la Flandre a réagi de manière disciplinée, Bruxelles est la région où la pénétration de la caisse enregistreuse est la plus lente. Les bons élèves endurent la concurrence déloyale des mauvais. » Élever les ambitions et viser les étoiles Il plaide pour que le Fédéral impose le fair-play en ramenant dans le rang ceux qui traînent des pieds. La rentabilité étant difficilement au menu, surtout à Bruxelles où le prix de l'immobilier s'envole alors que le ticket moyen et la fréquentation sont similaires à ceux des autres régions, la Belgian Restaurants Association demande le rapprochement de la TVA de celle des pays frontaliers et la réhabilitation de la déductibilité à 100 % pour les repas d'affaires, moyennant production d’un ticket issu d’une black box. « Des chefs hautement qualifiés se contentent d'un restaurant de 20 couverts où ils travaillent seuls derrière le comptoir pour éviter de se mettre en danger, et certains disent préférer ouvrir un fast-food plutôt que de continuer à s'épuiser économiquement », déplore Miguel Van Keirsbilck. « Le marché se polarise autour de grands acteurs structurés en chaîne qui jouent sur leur volume d'achat et trouvent une place au soleil, et de très petits concepts familiaux, avec la liberté horaire que cela donne. Ne pas restaurer les conditions minimales de rentabilité, c'est nuire à la liberté d'entreprendre. » Peu encensées dans les guides, les cuisines bruxelloises ont pourtant des forces et le charme de leur diversité. « Soutenir l'émergence, le maintien ou le rayonnement de bons restaurants à Bruxelles, sachant que dans leurs
BONJOUR BRUXELLES ! AVEC TELENET BUSINESS, JOUEZ LA CARTE DE LA QUALITÉ SUR TOUS LES FRONTS. Gabriella Petrean Institut de beauté La Perfection Cédric Marchand Les comptoirs du cachemire VOUS DÉSIREZ EN SAVOIR PLUS SUR NOS SOLUTIONS POUR LES ENTREPRISES ? SURFEZ SUR TELENET.BE/BXLBUSINESS
THINK TANK sillages ils entraîneraient de plus petits concepts innovants, serait une politique intéressante sur le plan de l'attractivité touristique », conseille-t-il encore. Les pièges d'un parc immobilier fermé Les marges étant faibles, les restaurateurs sont plus souvent locataires de leurs murs. « Les prix de vente sont souvent aberrants, et c'est difficile de convaincre les cédants de les revoir à la baisse », remarque Marie Lefebvre, représentante commerciale au Bureau immobilier Gérard. « La volonté d'implanter des concepts de soirée rue Neuve ne peut se rencontrer que si les propriétaires font un effort, car les loyers que peuvent se permettre les grandes enseignes commerciales qui vendent beaucoup sont hors de portée pour un bar ou un restaurant. C'est un milieu où il y a énormément de faillites et un client me disait que les banques ne souhaitent plus nécessairement investir dans un horeca. Il faut donc un concept qui tienne la route pour se lancer. Certains clients reviennent déjà un an après leur investissement pour vendre, mais c'est plus difficile quand le restaurant ne tourne pas bien. La vente d’un fonds de commerce se fait de moins en moins, car il est plus avantageux de créer une société avec les primes octroyées. On parle plus facilement d’un pas de porte ou d’un droit au bail, qui se justifie plutôt si le loyer est inférieur au prix de marché. Plus bas sera l’un, plus haut pourra être l’autre. » La commune de Saint-Gilles détient la moitié des commerces situés au Parvis, dont elle a choisi de faire un « pôle horeca ». Elle constate que les communes se montrent plus réticentes aujourd'hui à autoriser des transformations d'affectation commerciale en horeca : « Chacune a ses règles propres, ce qui complique la constitution des dossiers, et obtenir un permis prend du temps. On doit alors faire comprendre au client que son établissement n'ouvrira peut-être que dans un an. C'est difficile pour un entrepreneur d'être freiné par des lenteurs administratives, et le coût va retomber sur une des parties : l'acheteur, le propriétaire s'il accepte de ne pas percevoir de loyers le temps des démarches, ou l'actuel locaNOS SALLES ONT ÉTÉ CONÇUES POUR LA PROJECTION DES FILMS. CELLES-CI CONVIENNENT, PARFAITEMENT, À BIEN PLUS DE CHOSES QUE LE CINÉMA. ENCORE UNE CHOSE QUE VOUS IGNORIEZ PEUT-ÊTRE À NOTRE SUJET. Technologie de pointe. Fauteuils confortables. Organisation effi cace. Autant d’atouts qui contribuent à l’expérience unique chez Kinepolis Bruxelles. Non seulement pour regarder des fi lms, nos cinémas sont également l’endroit idéal pour vos séminaires, vos évènements, vos congrès (et beaucoup plus encore). Trouvez l’inspiration sur business.kinepolis.be ou appelez 02 474 26 30 e-mail : b2bbrussel@kinepolis.com 20 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 Bien plus que du cinéma. TEAM BUILDING SEMINAIRE COMÉDIE FILM CONGRÈS CULTURE
taire qui souhaite partir. Souvent, l'accord ne se fait pas, le propriétaire préférant par exemple renoncer à un horeca novateur si un simple magasin de chaussures est prêt à ouvrir. » La sortie des sentiers battus est rendue si hasardeuse que l'immobilier horeca tourne principalement en parc fermé. « Il n'est pas sain que la régulation se fasse par la limitation des places et non par la qualité des concepts », estime Miguel Van Keirsbilck. « Les communes ne sont pas encore assez modernes dans leur gestion et peu enclines à voir investir des lieux inhabituels. Il faudrait distinguer les cafés, qui offrent un espace social, des restaurants, qui ne ferment pas si tard et sont moins bruyants. Saint-Gilles s'est transformée grâce à son renouveau culturel mais aussi horeca. Ça fait partie du bien vivre d'une commune. » L'exemple de Saint-Gilles « On a pris la main sur le commerce pour être un levier sur l’horeca », se targue l'échevine Cathy Marcus, chargée de la Régie foncière. « Au début, notre seule priorité était le logement et on donnait surtout aux associations les petits rez commerciaux difficilement exploitables, puis on a acheté des immeubles mitoyens pour remembrer des rez-de-chaussée et en faire de grands commerces. On développe une stratégie avec Atrium pour déterminer le type de commerce à installer. » Les petits rez-de-chaussée commerciaux sont monnaie courante sur le territoire régional. Marie Lefebvre tient pour exemple les vitrines de l'Ilot Sacré, où la difficulté de créer une entrée séparée pour les logements du dessus condamne souvent les étages. « Des tas de petites surfaces vivotent sur la chaussée d'Alsemberg, qui a fort périclité, et on essaie en remaniant les rez commerciaux, mais aussi en rénovant la voirie, de ramener de grandes enseignes pour relancer la dynamique et que d'autres suivent », continue Cathy Marcus. « On a une offre très diversifiée et on travaille par pôles. Au Parvis, on est propriétaire de la moitié des commerces et on a mis des cafés pour en faire un pôle horeca. On a décidé d'y faire un piétonnier et on vient d'acheter des machines pour le nettoyage afin de répondre à l'intensité du passage. On s'est aussi montré ouverts à des idées nouvelles en acceptant par exemple un horeca dans une ancienne pompe à essence. On développe rue du Fort une stratégie dirigée vers les petits artisans culturels et on va autoriser la décoration artistique des façades. » La commune, qui compte plus de 400 cafés et restaurants, va aujourd'hui freiner quelque peu ses élans pour pérenniser ses développements et penser ses futures avancées. ● Quelles tendances sur le marché de bureaux bruxellois ? La périphérie bruxelloise connaît une demande croissante pour les bâtiments de bureaux récents. Quels critères sont pris en considération lors de l’évaluation d’un emplacement de bureau ? Structura.biz, expert en immobilier d’entreprise, a sondé le marché des bureaux dans la périphérie bruxelloise. Profil : 150 dirigeants d’entreprise. On a tenu compte de la taille de l’entreprise (à partir de 10 employés). Sur 150 répondants, on dénombre 61% de locataires et 39% de propriétaires. Le prix (22 %) et l'accessibilité en voiture (19 %) constitueraient les critères les plus importants. L’état de vieillesse du bâtiment, la réputation et la visibilité se partagent la troisième place (12 %). La durabilité du bâtiment se retrouve également dans le top 5 des critères de recherche. L’âge du bâtiment entre lui aussi en ligne de compte : les recherches se portent principalement sur des bureaux récents. Ce n’est pas une sinécure en périphérie, où il y a peu de nouveaux bâtiments sur le marché. Comment les propriétaires de bâtiments existants peuventils dès lors faire la différence ? D’une part, le prix joue toujours un rôle important. D'autre part, des éléments comme des commodités supplémentaires, par exemple la présence de coffee corners, service de linge… entrent également en ligne de compte. Structura.Biz le remarque aussi dans la pratique : les bâtiments qui offrent des commodités sont loués plus rapidement. Il y a notamment The Bridge à Anderlecht, le Pegasus Park et le Greenhouse à Diegem. Structura.Biz remarque que cette tendance se développe en parallèle à l’augmentation de la demande d’espaces de co-working. Par co-working, on entend un espace où différentes entreprises travaillent conjointement. Elles partagent non seulement leur espace de travail, mais aussi les salles de réunion, les coffee corners et les espaces détente. La plupart des concepts prévoient des options flexibles allant du co-working total à la location de bureaux privatifs avec utilisations des installations. La moitié des répondants connaît bien le concept de co-working. Les deux tiers du groupe ont recours à cette nouvelle manière de travailler. De plus, 57 % de ces entreprises sont confiants dans les avantages de cette forme de travail offre : le partage du réseau, l’expérience communautaire... Les entreprises interrogées sont des PME. On peut donc imaginer que les résultats soient différents pour des multinationales. La plupart des répondants sont implantés en périphérie et sont décentrés par rapport à Bruxelles. Les résultats d'un sondage sur les entreprises du centre de Bruxelles par exemple pourraient aussi être différents. BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 21
THINK TANK Revenons à nos smartphones. Vous allez me dire, il ne faut pas jouer les rétrogrades : on a dit la même chose de la télévision lors de son arrivée dans les années 1950. Elle allait détruire la culture, rendre les gens idiots, on ne lirait plus, etc. C’était finalement assez faux, car elle a permis au contraire de répandre la culture et d’ouvrir notre esprit à des horizons nouveaux. L’énorme différence, c’est la durée quotidienne et l’intensité d’utilisation. De la même manière que ce ne serait pas une grande idée de regarder la télévision 12 h par jour (pas plus que de lire 12 h par jour), il n’est pas bon d’être connecté à son smartphone 12 h par jour. Or… nous le sommes. OPEN SOURCE Giles Daoust, CEO de Daoust et Title Media Digital detox Durant les mois d’été, la plupart d’entre nous a eu l’occasion d’apprécier au moins quelques jours de repos et de détente. L’occasion peut-être de diminuer l’intensité de la relation fusionnelle avec notre patron à tous : le smartphone. Force est de constater qu’en l’espace d’une dizaine d’années seulement (l’iPhone ayant été créé en 2007), le smartphone est en train de dompter l’homme. Parallèle amusant : dans son livre Sapiens, Yuval Noah Harari explique la manière dont l’homme est tombé dans le piège de la culture du blé au cours de la préhistoire. Auparavant, l’homme était chasseurcueilleur, nomade se déplaçant de zone en zone au fil des saisons et de la disponibilité des ressources. Avec la culture du blé, l’homme devient sédentaire. Une récolte pouvant être mauvaise (ou détruite), l’homme doit produire plus qu’il ne consomme. Il a besoin de plus de mains, donc de plus d’enfants. Pour nourrir ces bouches additionnelles il faut plus de blé. Une partie de l’excédent de production peut être vendue au village voisin. Et ainsi de suite, avec des conséquences irréversibles sur le style de vie de l’humanité, le commerce, l’économie, la politique et même la religion. Il faut bien évidemment distinguer la partie professionnelle et la partie loisirs. Il est évident que toute personne exerçant des responsabilités trouve un avantage majeur à pouvoir être joignable à tout instant, et à disposer d’une information en temps réel. Certainement, mais il y a deux limites à ce raisonnement : l’obsession et la stupidité. Lors de la généralisation de l’e-mail à la fin des années 1990, la vitesse de croisière du monde du travail a augmenté de manière impressionnante. Avant cette époque, un échange de courriers papier prenait des jours, voire des semaines à l’international. Ce temps de latence permettait, littéralement, de « dormir dessus ». On prenait soin de ne pas écrire des idioties, et on n’avait pas le luxe de rentrer dans des détails inutiles. Depuis l’avènement des e-mails (et à fortiori ceux rédigés entre deux portes sur un smartphone), je peux échanger 50 communications écrites par jour avec la même personne (voire un groupe de personnes). Ces emails sont souvent peu réfléchis, et se perdent dans une quantité de détails inepte. De la même manière que la réunionite est une maladie grave des entreprises aujourd’hui, la « communicationnite » n’apporte ni qualité ni efficience. Ce qui compte, ce n’est pas de beaucoup communiquer, mais de bien communiquer. Il vaut mieux répondre intelligemment à une demande, quitte à ce que – oh mon Dieu ! – cela prenne 24 h. Tant pour la partie professionnelle que pour les loisirs, il serait pertinent de choisir une tranche horaire pendant laquelle nous sommes joignables. En dehors de ces heures, est-il vraiment important de répondre à un mail ou de vérifier qui a « liké » nos posts Facebook ? Faut-il vraiment découvrir la dernière ineptie de Trump avant d’aller se coucher, où est-ce que ça peut attendre demain ? Nos enfants doivent-ils grandir en présence de parents avachis sur leurs smartphones, leur répondant à demimot en mode multi-tasking ? Il faut faire la part des choses entre ce qui est important et urgent, et ce nous rend tout simplement malheureux. Si le smartphone est un outil de travail magnifique, il est important et urgent de parvenir à le dompter… avant qu’il ne nous dompte ! 22 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018
mpleo PAR HRWEB SOLUTIONS : l’application RH en ligne, modulaire et 100% belge Pour accompagner les entreprises dans toutes les étapes d’un projet lié aux ressources humaines, la société belge HRWeb Solutions a mis au point une solution à la fois totalement intégrée et modulaire qui fonctionne en mode SaaS (Software-as-a-Service ou logiciel en tant que service). De quoi allier richesse de fonctionnalités, facilité de déploiement et d’utilisation, et coûts de mise en œuvre réduits. Fondée voici exactement dix ans par Stefan Baele, Christian Beaujean et Alain Demarcke, managing partners, HRWeb Solutions s’est d’emblée positionnée comme le partenaire RH des entreprises dans la réalisation et l’implémentation de projets en ressources humaines. L’entreprise prend comme point de départ l’écoute du client pour identifier précisément ses besoins, détecter les facteurs bloquants, analyser correctement les processus existants et, enfin, définir le schéma directeur et le périmètre précis de mise en œuvre. Après quoi une cartographie précise des processus transversaux et opérationnels est établie, ainsi que du flux des processus pour proposer une solution RH qui corresponde au mieux aux attentes du client. Dès l’origine, HRWeb Solutions a décidé de développer en interne la plateforme mpleo en s’appuyant sur la technologie 100 % web et de la commercialiser en direct, le produit étant hébergé sur une infrastructure informatique externe totalement sécurisée, tandis que le client paie à l’utilisation. Autre choix stratégique : mpleo est un logiciel modulaire bâti sur un framework commun et dont les différents modules de gestion sont répartis selon deux grands axes : la partie administrative (dossier digital du personnel, présences/absences, notes de frais, etc., avec intégration de la paie) et ‘soft HR’ (gestion des talents, recrutements, formations, gestion des performances, etc.). Par ailleurs, des interfaces sont prévues vers d’autres solutions de gestion RH du marché, notamment les systèmes de paie des secrétariats sociaux. Entièrement développé en Belgique, mpleo répond parfaitement aux exigences légales et réglementaires locales (notamment la nouvelle réglementation RGPD ou règlement général sur la protection des données), tout en étant extrêmement proche des besoins des utilisateurs (chaque nouvelle fonctionnalité ajoutée est directement accessible à tous les clients). Et comme la solution est totalement en mode SaaS, toute amélioration apportée profite directement et sans frais à l’ensemble des utilisateurs. Ainsi, une nouvelle version prévue dans les prochains mois apportera encore davantage de richesse fonctionnelle, de convivialité et de réactivité. L’aspect sécurité n’a évidemment pas été négligé, tant au niveau de l’accès aux données par les utilisateurs que du traitement des données (cryptage SSL et stockage dans un cloud privé dédoublé et hébergé dans un datacenter tier 4 certifié iso 27001, avec réplication en temps réel et sauvegardes quotidiennes). En outre, la convivialité est l’un des points forts de mpleo, faisant de chaque collaborateur un véritable acteur des RH. HRWeb Solutions propose par ailleurs des formations standard et sur-mesure à son produit dans les locaux du client ou dans son propre centre. Et pour fournir un service optimal, une équipe d’assistance assure un suivi permanent et réactif par le biais d’une hotline. Aujourd’hui, HRWeb Solutions dessert près de 300 sociétés et compte plus de 30.000 utilisateurs quotidiens. La société cible typiquement les entreprises de 50 à 500 collaborateurs environ, mais séduit un nombre croissant de grandes organisations. Grâce à sa modularité, mpleo est facile et rapide à implémenter, tandis que le paramétrage peut se faire par l’utilisateur lui-même, ce qui limite les coûts de déploiement. Le produit se veut également convivial et est accessible au départ de tout appareil disposant d’un navigateur internet, l’outil étant full responsive ! Totalement autofinancée et indépendante, la société est surtout présente en Belgique et au Grand-Duché de Luxembourg (30 clients gagnés sur deux ans de présence) et réussit, pour l’instant, à convaincre 3 à 4 nouveaux clients par mois. Du fait de sa technologie web et de son multilinguisme (tant au niveau des écrans que du contenu), mpleo se prête parfaitement à une internationalisation. HRWeb Solutions Lozenberg 1 1932 Zaventem www.hrweb.solutions
THINK TANK POUR OU CONTRE Un enseignement bilingue à Bruxelles ? Créer des places pour répondre au boom démographique à Bruxelles ou se concentrer sur la maîtrise d'une première langue nationale pour les élèves issus de l'immigration sont autant d'objectifs qui ont participé au recul du bilinguisme, un prérequis pourtant capital sur le marché de l'emploi. Si le débat sur un enseignement bilingue, voire trilingue, n'est pas jeune, il est loin d'être devenu trivial. Ophélie Delarouzée Guy Vanhengel, Ministre bruxellois des Finances et président du Collège de la Commission communautaire flamande (VGC), en charge de l'Enseignement L’enseignement a besoin d’innovation. Dans le contexte spécifique de Bruxelles, notre volonté est de continuer à stimuler l’enseignement multilingue, avec une attention pour le français chez les enseignants et les élèves non-francophones afin d'en faire des Bruxellois. Les élèves, les écoles et les parents doivent être encouragés à s’inscrire dans une pédagogie présupposant le multilinguisme et l’esprit civique. Si l’on veut réaliser quelque chose en Belgique, il faut tenir compte de la structure étatique du pays, avec les Communautés, les Régions et le pouvoir fédéral. En ce qui concerne la création d’une formation bilingue pour enseignants, tant dans les accords gouvernementaux du fédéral, de Bruxelles-Capitale, de la CoCom, de la VGC que de la CoCof, vu le besoin en enseignants bilingues dans notre ville, on retrouve l’ambition de soutenir ce projet. L’amorce importante a été donnée l'an dernier avec une formation bilingue d’enseignants à Bruxelles. Les départements Onderwijs en Pedagogie de l’Erasmushogeschool Brussel et de la Haute École Francisco Ferrer ont pris l’engagement de collaborer pour leur formation d’enseignants du primaire. Ils réaliseront un parcours de « bidiplomation » qui permettra aux étudiants, à l’issue de leur formation initiale de bachelier, de suivre une formation continue raccourcie auprès de l’institution partenaire, où l’accent sera mis sur le perfectionnement linguistique, de sorte qu’ils décrochent deux diplômes d’enseignant. Ils pourront donner cours tant dans l’enseignement primaire francophone que néerlandophone. Ces enseignants plurilingues seront en mesure de répondre aux besoins des élèves bruxellois. En ce qui concerne la présence d’élèves francophones dans l’enseignement néerlandophone à Bruxelles, on prétend que nombreux sont ceux qui ne maîtrisent pas suffisamment la langue de l’école, ce qui entraîne un retard d’apprentissage. L’inspection note que les écoles bruxelloises affinent continuellement leurs politiques linguistiques. 24 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 C'est une fausse bonne idée. L'enseignement néerlandophone contribue largement à disséminer le bilinguisme dans Bruxelles. Faire des écoles néerlandophones des écoles bilingues ferait chuter le niveau de néerlandais des élèves francophones. On voit déjà aujourd'hui qu'avec 100 % des cours en néerlandais ces enfants ont des difficultés avec la langue. C'est donc en renforçant le néerlandais dans les écoles néerlandophones que les enfants deviendraient vraiment bilingues et combleraient leur retard d'apprentissage. Il faut encore renforcer la qualité de notre enseignement pour rehausser le niveau. Ce n'est pas en tirant le niveau du néerlandais vers le bas qu'on va réussir. Concernant l'enseignement francophone bruxellois, j'ai fait une évaluation de l'apprentissage des langues et il y a vraiment une évolution négative pour le néerlandais. J'ai introduit il y a un an et demi une résolution pour demander à la Communauté française d'investir plus fortement dans l'apprentissage du néerlandais à travers le Pacte d'excellence, mais elle n'est pas encore à l'agenda de la Commission. Je trouve les écoles d'immersion très bien, mais il est dommage qu'il y en ait si peu à Bruxelles, comparativement aux autres provinces. Si toutes les écoles de la Communauté francophone devenaient bilingues, cela y relèverait bien sûr le niveau de néerlandais. Mais, si on organise un enseignement bilingue dans les écoles francophones et néerlandophones et si on choisit de transférer des compétences des Commissions communautaires francophone et néerlandophone vers la Région et la Cocom, cela va devenir ultra-francophone, comme toutes les choses à Bruxelles qui sont tirées vers la Cocom. Seule la Communauté flamande est, je pense, capable de maintenir un enseignement fort du néerlandais pour les enfants bruxellois. De plus, tous les Bruxellois peuvent profiter de la qualité de l'enseignement flamand, qui est remarquable au regard des résultats Pisa, ce qui n'est pas le cas de l'enseignement francophone. Liesbet Dhaene, députée bruxelloise N-VA © Belga
Palmarès de la 13ème édition du Prix belge de l’Energie et de l’Environnement Depuis 2006, le Prix belge de l’Energie et de l’Environnement met à l’honneur tous les belges qui, à titre individuel ou via leur organisme, contribuent au travers de leur projet ou réalisation, à la construction d’un avenir durable à l’échelle locale, régionale et nationale. Plus de 2.300 dossiers ont été analysés par un jury d’experts et plus de 140 lauréats récompensés. Un Prix ouvert à tous Le concours national est ouvert à toutes les catégories d'acteurs actifs et innovateurs en matière de développement durable : citoyens, entreprises, écoles et universités, villes et communes, associations,... La prestigieuse cérémonie La cérémonie de remise des trophées, s’est déroulée ce 7 juin au BEL (Site de Tour & Taxis) en présence de nombreuses personnalités du monde politique, scientifique, économique et associatif. Une soirée riche en émotions pour les lauréats et nominés des Awards 2018 ainsi que pour le large public venu les applaudir. Conférence exceptionnelle Invité d’honneur de cette 13ème édition, le charismatique Gunter PAULI a donné en prémices de la cérémonie, une conférence de haut vol sur son concept révolutionnaire de « Blue economy ». Les projets gagnants de l’édition 2018 Infos : Anne-Julie Lambion 0499 40 10 86 info@eeaward.be PrEMIUM PArtnEr PArtnErS Référence Média Creative Events SUStAInABLE EdUCAtIon AwArd Lauréate : Hidrodoe Nominés : Empreintes asbl et Mobiel 21 vzw Nominé : Bruxelles Environnement – BELEXPO SUStAInABLE MoBILIty AwArd Lauréate : Gemeente Bonheiden Nominé : Triviatech Sprl -CovEvent Nominé : Cycloserrurier SUStAInABLE EnErGy AwArd Lauréate : Nexans Euromold Nominé : Coretec Energy Nominé : Zonnewind CVBA SUStAInABLE BUILdInG AwArd Lauréate : citydev.brussels- Tivoli GreenCity Nominé : Homeco Nominés : ULiège – CHU et GRE de Liège CIrCULAr EConoMy AwArd Lauréat : Groupe François Nominé : Retrival scrl Nominés : InOpSys NV et Janssen Pharmaceutica NV SUStAInABLE trAnSPort & LoGIStICS AwArd Lauréate : Vincent Logistics sa Nominé : Remitrans NV Nominé : Rayon9 SUStAInABLE It AwArd Lauréat : Connect2Move Nominé : Mangez Local! SUStAInABLE Food AwArd Lauréat : FruitCollect Nominé : Universiteit Antwerpen Nominé : Stad Gent SUStAInABLE wAtEr MAnAGEMEnt AwArd Lauréate : IGRETEC Nominé : Stream And River Consult sprl Nominé : Tilia pressing LUMInUS PrEMIUM PArtnEr AwArd Lauréats : ULiège –CHU et GRE de Liège IPM GroUP PrEMIUM MEdIA PArtnEr AwArd Lauréat : Agricovert IntErnAtIonAL PoLAr FoUndAtIon AwArd Lauréate : Zonnewind CVBA SPECIAL JUry AwArd Lauréate : Worms asbl MAGAZINE retrouvez tous les résultats et les résumés des projets gagnants sur www.eeaward.be
INTERNATIONAL ENTERPRISE EUROPE NETWORK E-commerce : « Faites appel à un service juridique avant de vous lancer » Avocate au Barreau de Paris et collaboratrice au sein du Cabinet Ulys (spécialisé dans le droit à la création et l’innovation), Camille Bourguignon précise quelques principes essentiels dont devront tenir compte les porteurs de projets e-commerce, notamment à vocation internationale. Cédric Lobelle Au moment de lancer un projet e-commerce, quelles sont les principales contraintes légales et réglementaires ? « Première question à se poser : le produit ou le service que l'on veut proposer en ligne est-il réglementé ? C'est le cas du médicament, réglementé en pharmacie physique comme en ligne. Ensuite, la réglementation européenne impose de mentionner un ensemble d’informations : l'identité du vendeur, son adresse géographique, comment le contacter, les caractéristiques essentielles du produit ou du service. Il y a l'obligation de bien préciser les étapes de l'achat en ligne, la possibilité de retour en arrière avant de finaliser la commande, les langues disponibles du contrat d'achat. Plus important : toutes les infos sur le droit de rétractation (14 jours) doivent se trouver facilement sur le site. Et le commerçant doit mettre un place une logistique performante pour récupérer le produit. » Camille Bourguignon générale : là où c'est possible, chaque consommateur a droit à un traitement similaire. Toute différenciation doit être justifiée autrement que par sa nationalité ou sa résidence. Par exemple, se rendre sur le site espagnol ou français d'une entreprise de commerce en ligne, et se voir redirigé automatiquement vers le site belge ne sera plus autorisé : j'ai le droit de comparer les trois sites. De même, le site espagnol n'a pas le droit de m'imposer des CGV différentes de ses clients espagnols. Sauf si, par exemple, pour des questions logistiques, il n'est pas possible de livrer en Belgique. Ou encore : un site français ne peut pas interdire à un consommateur belge d'employer un moyen de paiement qui serait disponible pour un Français. Il y a une exception notable sur les droits d'auteur et la propriété intellectuelle, mais elle fait couler beaucoup d'encre. » La récente réglementation européenne GDPR a-t-elle un impact direct ? « Évidemment. Le GDPR entraîne une plus grande responsabilisation de l'e-commerçant, obligé d'avoir une connaissance approfondie des données traitées. Prenons un vendeur de chaussures, qui ne peut demander que les données nécessaires : vos mail, téléphone, adresse de livraison et de facturation. Il n'a pas à connaître la composition de votre ménage. Sauf pour préparer une pub ciblée, mais alors il devra obtenir votre consentement spécifique. S'il y contrevient, la sanction peut monter jusqu'à 20 millions d’euros ou 4 % du chiffre d’affaires ! Il y a aussi des droits nouveaux : droit à l'oubli, droit à la portabilité des données. L'e-commerçant est également obligé de mettre en conformité sa charte vie privée, qui indique comment les données seront traitées, dans quel but, etc. Le GDPR clarifie l'exigence du consentement spécifique du consommateur sur le traitement de ses données, distinct de son consentement aux conditions générales de vente (CGV). Il est fortement recommandé de prévoir, par exemple, deux cases à cocher. » Sans oublier la nouvelle législation européenne sur le géoblocage. « Elle entre en vigueur en décembre 2018. La logique 26 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 Quid des sites e-commerce à vocation internationale ? « En général, les sites européens sont ‘réglo’ vis-àvis des consommateurs. Maintenant, je ne peux que conseiller aux porteurs de projets de faire appel très tôt à un service juridique. L'aspect juridique paraît fastidieux, mais il évite de perdre du temps. Beaucoup de futurs e-commerçants s'y intéressent un peu tard. Et surtout, quand on veut trouver des clients hors Europe, il faut bien se renseigner (fiscalité, TVA...), analyser les risques, et se faire accompagner par des juristes spécialisés car, la plupart du temps, le droit des consommateurs y est différent. Même si un site e-commerce est basé en Belgique, il n’est pas impossible qu’in fine, en cas de litige avec un consommateur américain par exemple, ce soit la loi américaine qui soit applicable. » ● Pour aller plus loin : participez au séminaire EEN « Commerce électronique, comment en faire un levier de croissance pour mon entreprise ? », le 23 novembre. Info et inscriptions : +32 2 210 01 77 - international@beci.be
INTERNATIONAL BELGIQUE-CANADA On surfe sur la vague du Ceta En mai dernier, Beci a emmené une délégation d’entreprises belges prospecter au Canada. Cette mission économique a remporté un franc succès avec, déjà, des projets de collaboration concrets. À l’heure de l’économie 2.0, on peut pourtant se poser la question de l’utilité de telles missions… Ont-elles encore une plus-value ? Avis d’expert et de participants. «C ette mission économique a été organisée dans le cadre de la mise en œuvre du Ceta », commence Sybille Motte, International Trade Advisor chez Beci. En effet, ce traité de libre-échange entre la Belgique et le Canada ouvre de nouvelles opportunités aux entreprises belges. « Par ailleurs, la Mission d’État belge organisée au Canada a amené beaucoup de visibilité sur la Belgique et nous voulions surfer sur cette vague pour aider des PME, des TPE et des indépendants souhaitant développer leurs activités au Canada. » En collaboration avec CanCham et la CCI Wallonie, Beci a donc emmené 15 entreprises en mission de prospection. Parmi elles, des entreprises issues des secteurs ferroviaire, pharmaceutique, mobilité urbaine, horeca, événementiel, propriété intellectuelle… « La diversité des entreprises était un réel atout, d’autant qu’elles étaient issues de toutes les régions du pays », assure Sybille. La délégation belge a passé trois jours à Montréal et deux jours à Québec. « Nous nous sommes limités au marché francophone car c’était celui-là qui présentait le plus d’attrait pour les participants. » Au programme, de nombreuses plages horaires dédiées aux rendez-vous B2B organisés par nos attachés économiques et commerciaux au Canada (principalement des représentants de l’Awex, de Bruxelles Invest & Export, de Québec International et Montréal international) entrecoupées par des activités de groupe : une réception à la résidence du consul général de Belgique à Montréal, un événement de networking avec les Belges implantés au Canada, ou encore une rencontre avec des avocats d’affaires canadiens. Pour Sybille, la clé d’une mission économique réussie est sans aucun doute la préparation : « Plus la mission est préparée, plus elle est porteuse de résultats ». Et avec cette mission, Beci a voulu innover. C’est ainsi que des rencontres virtuelles sur Skype ont par exemple été organisées préalablement au voyage. Chaque entreprise avait 15 minutes avec chaque partenaire pour se présenter individuellement, parler de vive voix et préciser ses attentes. « Apprendre à connaître les participants avant leur venue était vraiment un plus pour nos partenaires sur place », assure Sybille. À l’heure de l’économie 2.0, on peut toutefois se poser la question de l’utilité des missions économiques. Aujourd’hui, des coordonnées des attachés commerciaux à celles des ambassades ou des cercles d’affaires, tout est sur internet ! Et Sybille d’expliquer : « Un voyage de prospection, ça demande beaucoup de préparation Gaëlle Hoogsteyn et d’organisation. Se greffer à une chambre de commerce, c’est profiter de tous ses contacts et s’assurer que le voyage sera porteur de résultats. Par ailleurs, la dynamique de groupe est aussi un atout : en plus des rencontres faites sur place, ces missions permettent aussi de nouer des relations avec d’autres entreprises belges. Enfin, toute la logistique est prise en charge par la chambre de commerce. Il n’y a plus qu’à se laisser porter. Pour des entrepreneurs qui ont la tête dans le guidon c’est vraiment l’idéal. » ● L’avis des participants « Nous avons fait de belles rencontres et pu nouer des contacts intéressants. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en participant et au final tous les rendez-vous qui avaient été organisés pour moi étaient vraiment très pertinents avec de belles possibilités de collaboration. » Vinciane Morel de Westgaver, Business Director & Partner chez Vo Event « Mon carnet de rendez-vous sur place était bien rempli et j’ai rencontré des gens très intéressants. J’ai eu des contacts de grande qualité avec des décideurs ayant débouché sur plusieurs perspectives de collaboration concrètes qui me ramèneront au Canada cet automne. Je me suis par ailleurs vraiment nourri des échanges avec les autres participants. » Thierry Delperdange, Manager chez Coaching & Développement 27
BRUSSELS EXPORTERS’ DAY Des attachés dans le monde entier pour servir les entreprises bruxelloises Le 7 juin dernier, l’effervescence régnait à l'Hotel Plaza. Hub.brussels, la nouvelle agence bruxelloise pour l’accompagnement de l’entreprise, dans laquelle est désormais intégrée Brussels Invest & Export, y organisait une journée de « speed trading ». D'un côté, 85 attachés économiques et commerciaux venus du monde entier. De l'autre, des entrepreneurs bruxellois désireux de se développer à l'international. Et au centre, plus de 800 rendez-vous aux accents prometteurs. Cédric Lobelle L e passage groupé à Bruxelles des attachés économique et commerciaux (AEC) était une belle occasion de rencontrer certains d’entre eux, comme l’ont fait les entrepreneurs, pour évoquer leur travail, les particularités de leurs régions d'adoption et les opportunités de celles-ci pour nos exportateurs. L'Afrique de l'Est et la valeur ajoutée Ivan Korsak est basé à Nairobi, en charge depuis 2010 des pays de la Communauté de l'Afrique de l'Est : Kenya, Ouganda, Tanzanie, Rwanda et Burundi. « Ils sont unis par un accord de coopération économique, incluant la libre circulation des produits locaux, des capitaux et des personnes. Ils viennent de créer un passeport commun ! » Et c'est un marché en croissance : plus de 6 % annuels. « Ces économies en transformation intègrent rapidement les nouvelles technologies. À commencer par le smartphone : l'outil est à la fois intégré et développé. Le Kenya fut le premier à introduire les paiement et transfert d'argent par sms via le système M-Pesa. » Nairobi est un véritable hub régional et le siège de plusieurs agences de l'ONU. Des entreprises bruxelloises sont déjà actives sur place : « Une start-up a développé une application de gestion de budget intégrée à M-Pesa. Une autre entreprise implémente une solution de navigation en mer et de transfert de données en lien avec internet, via satellite. Une troisième a installé un système de purification d'eau par gravité, fournissant 65.000 foyers. » Des exemples de la demande locale ? Des produits et services à haute valeur ajoutée. « Ils sont friands de technologies, de produits de qualité. Si vous ne proposez pas ça, vous perdez votre temps. » 28 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 De gauche à droite : Mattias Debroyer (AEC Shanghai), Mounif Kilani (AEC Londres), Kathlijn Fruihof (AEC New York) et Ivan Korsak (AEC Nairobi). La Chine et les petits pas Autre marché en croissance : la Chine. Mattias Debroyer, attaché à Shanghai depuis 2014, avait étudié la langue et la culture avant sa nomination. Des affinités qui ont aidé à établir des contacts avec le géant de l'e-commerce Alibaba, aboutissant notamment à un accord pour un grand centre de distribution en Belgique. « Il a fallu plusieurs rencontres, dont une entre son CEO et le roi Philippe, et des projets intermédiaires. La Chine, c'est le marché des petits pas : ils créent la confiance entre les partenaires. Ces premiers pas semblent parfois futiles, mais sont essentiels. » Bruxelles et la Belgique sont très attractifs pour les investisseurs chinois. « Ils les reconnaissent comme un centre de décision européen et comme un hub logistique de premier rang. Ainsi, Huawei va installer à Bruxelles un centre de cyber-sécurité. » Le marché chinois offre également beaucoup d'opportunités aux exportateurs, notamment dans les secteurs food & beverage, les produits de beauté, la mode, le design… « Le © SPRB
Ces entrepreneurs désireux de booster leurs contacts internationaux marché est énorme, tout est possible et difficile en même temps. Même si le produit belge y est gage de qualité, je conseille de réaliser un gros travail préparatoire. Les attachés aident à préparer les dossiers, amorcer les contacts avec les partenaires locaux. Passer par des instances officielles et politiques, par exemple en participant aux missions économiques, aide aussi à créer la confiance. » Les USA au temps de Donald Trump Une approche qui change des usages avec les États-Unis et New York, où est basée Kathlijn Fruithof. « Je suis arrivée en même temps que le président Donald Trump. Les entreprises ont ressenti de l'incertitude liée à son début de mandat, à ses déclarations et à la peur d'une guerre commerciale. Mais, pour l'heure, il n'y a pas plus de freins qu'avant. » Bref, les AEC soutiennent les PME bruxelloises comme avant. « Les grandes entreprises ont déjà leurs réseaux. Nous répondons aux questions des PME, nous leur cherchons des clients et distributeurs, nous les mettons en relation avant un éventuel voyage de prospection dont nous fixons l'agenda. » Les États-Unis restent donc une terre d'opportunités, notamment dans le secteur de la durabilité : « Le passif intéresse beaucoup New York, qui veut prendre Bruxelles pour exemple et aller vers les mêmes critères de construction. En réalité, cela va beaucoup plus loin que le cadre des accords de Paris. Il y a de réelles opportunités pour nos architectes et bureaux d'ingénieurs. » Le marché américain est vaste et très différencié. « Il faut y aller étape par étape. New York et le reste des USA sont deux marchés différents, réussir ici n'est pas la garantie de conquérir le reste. Par exemple, dans l'alimentation, il y a une vraie attirance pour la nouveauté à New York. Alors qu'ailleurs, la consommation reste traditionnelle. » Londres et le flou du Brexit Rayon incertitudes, le Brexit reste un cas à part. Mounif Kilani est attaché à Londres depuis septembre 2016, juste après le scrutin. On prédisait alors les pires maux pour les économies locale et européenne. « La seule chose qui a réellement augmenté, c'est l'incertitude. On connaît la date du Brexit : le 29 mars 2019, transition vers on ne sait encore trop quoi. Mon rôle, c'est informer et mettre en garde ceux qui veulent attaquer le marché local car ils risquent d'être confrontés à des tarifs douaniers. Mais il faut aussi rassurer : la situation ne sera pas plus compliquée qu'avec un pays comme la Suisse. » La grosse part du travail de Mounif Kilani, c'est... la promotion de Bruxelles. « Nous la vantons comme point de chute idéal sur le marché européen pour les entreprises basées à Londres. Le lobbying est centré sur nos centres d'excellence : fintech, audiovisuel, R&D dans les soins de santé. Et assurances : on pointe l'arrivée d'acteurs majeurs tels Lloyd's, Cube, MS Amlin. » La coopération entre les politiques et fédérations professionnelles est tout aussi importante. « Des autorités publiques qui souhaitent leur arrivée, cela rassure les investisseurs. Tout comme notre discours : on ne leur dit pas de déménager, mais plutôt de garder leur base à Londres et d'ouvrir un siège chez nous. Entre les deux capitales, il n'y a que deux heures de train ! » ● Qu'il s'agisse d'exporter des produits, des services, ou de nouer des contacts, nombreux sont les entrepreneurs à faire appel aux attachés économiques et commerciaux. La jeune startup EDPO (European Data Protection Office) aide les sociétés non-européennes à se conformer au fameux RGPD. Elle sert d'intermédiaire et de point de contact avec les consommateurs et les Data Protection Authorities. « Elles n'ont pas de bureau ici, mais gèrent des données privées de citoyens de l'UE et doivent donc se conformer au RGPD », explique Athena Van Migem, business development manager. Rencontrer des attachés est essentiel pour faire des connexions: « C'est plus simple lors d'un tel événement. Ils peuvent faciliter le contact avec des clients potentiels. Nous visons notamment Hong-Kong et Singapour. Le travail ne manque pas : beaucoup d'entreprises ne sont pas encore RGPD-compliant ! » Athena Van Migem (EDPO) « Nous nous appuyons sur eux pour trouver de nouveaux partenaires et marchés », explique Luc Jacobs, CEO de Nixxis, éditeur de logiciels pour centres d'appels. Ses clients: des hôpitaux, fournisseurs d'énergie, sociétés de télécom, taxis, banques.... « Nous sommes surtout présents dans l'UE, avec 40% de notre CA en France. Nous développons le marché francophone d'Afrique du Nord et de l'Ouest. » L'idée, en rencontrant un maximum d'AEC le même jour, était de préparer les prochaines interactions : « Voyages d'affaires, de prospection, conférences et salons... C'est plus facile quand la dizaine d'AEC qui m'intéressent sont présents ! J'ai aussi revu des exportateurs qui m'avaient accompagné en mission économique. Ils peuvent devenir des partenaires ou clients. » Geneviève Roberti, gérante de Buster & Cie, exporte des spécialités belges (boulangerie, biscuiterie, pâtisserie et chocolaterie) vers l'Asie, l'Angleterre et les USA. « Les attachés sont les ambassadeurs de nos produits et aident à trouver des importateurs. Aujourd'hui, j'ai beaucoup appris sur le marché indien : l'importance du véganisme, les taxes à l'importation de 50 %. Ce sont donc les magasins pour expatriés que je dois cibler. » Avec des produits de qualité et l'obligation de se différencier. « Il faut convaincre ses interlocuteurs, disons japonais, qu'une gaufre belge, certifiée d’origine, sera meilleure qu'un produit local. Et justifier la différence de prix, en raison du cahier de charges, l'emballage, les certifications, le transport... » BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 29 © SPRB
TOPIC EMPLOI & FORMATION L’emploi à Bruxelles : pas de quoi s’inquiéter ? Hiva-KU Leuven vient de publier une étude sur l’évolution de l’emploi à Bruxelles. Elle suscite des critiques de la part de Didier Gosuin, ministre bruxellois de l’Économie et de l’Emploi. Selon lui, cette étude suggère que la création d’emplois ne progresse pas dans la région. Les contacts pris des deux côtés sont toutefois rassurants : l’emploi se porte bien. Peter Van Dyck D ynam-Reg constitue un protocole de collaboration entre l’ONSS, Hiva-KU Leuven et trois institutions régionales. L’objectif consiste à déterminer annuellement combien d’emplois ont été créés dans les régions et combien ont disparu. Selon la dernière étude en date, le taux brut de création d’emplois à Bruxelles est comparable à celui des autres régions, à savoir 56 nouveaux emplois pour 1000 emplois existants (58 en Wallonie et 57 en Flandre). Ces résultats donnent l’impression que Bruxelles ne fait guère mieux que les deux autres régions, ce qui a eu le don d’agacer Didier Gosuin, ministre bruxellois de l’Économie et de l’Emploi. Il déplore que les chiffres avancés par Dynam soient incomplets. « L’étude Hiva tient exclusivement compte des salariés, alors qu’il y a à Bruxelles de très nombreux indépendants et des milliers de travailleurs avec un statut étranger. On ne peut pas écarter ces deux catégories quand on dresse le bilan de l’emploi dans notre ville », réfute le ministre. Le Pr. Ludo Struyven, de l’Hiva, se justifie : « Nous n’examinons pas la dynamique des entreprises, mais celle de l’emploi. Nos statistiques reprennent uniquement les indépendants qui, durant la période analysée, ont engagé un premier salarié. Nous n’avons pas intégré les emplois en détachement, alors qu’à Bruxelles, ils sont nombreux, notamment dans le secteur du bâtiment. Si nous avions intégré l’emploi international, le taux d’emploi aurait augmenté de 4 %. Nous avons mis en évidence l’importance de cet aspect dans une autre étude, réalisée du concert avec l’IBSA. Toutefois, l’emploi auprès d’institutions 30 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 internationales telles que l’Union européenne et l’Otan est particulièrement stable dans la durée. Il n’a donc pas d’impact sur la dynamique de l’emploi. » Bruxelles, un laboratoire Le ministre Gosuin constate que la Labour Force Survey du SPF Économie (une enquête trimestrielle sur les travailleurs) renvoie une tout autre image que les résultats Dynam. Cette enquête conclut que le nombre d’emplois a connu sa plus forte augmentation dans la Région bruxelloise entre 2016 et 2017 (1,4 %, © Beci/Reporters Nous devons appréhender Bruxelles comme un laboratoire de l’économie de demain Didier Gosuin comparé à 0,9 % en Région flamande et 0,3 % en Région wallonne). Autres commentaires du ministre sur les données d’Hiva-KU Leuven : « Elles concernent le mois de juin 2016, juste après les attentats, le lockdown et les réparations de tunnels. Il va de soi que ces événements ont eu un impact important sur le développement économique et donc sur la création d’emplois à Bruxelles. » Pour sa part, le professeur Struyven met en exergue le phénomène des déplacements internes de personnel. « Il s’agit d’entreprises également actives dans une autre région. C’est notamment le cas de grandes institutions financières. Les nouveaux collaborateurs bénéficient par exemple d’une formation au siège à Bruxelles pendant leur première année, avant d’aller travailler dans une filiale en province. Et puis, il y a les petites entreprises bruxelloises qui voudraient se développer, mais qui, par manque d’espace ou en raison de prix excessifs à Bruxelles, vont migrer une partie de leurs activités vers des implantations à l’extérieur de la ville. » « Nous devons appréhender Bruxelles comme un laboratoire de l’économie de demain », pose le ministre Gosuin. Il ne s’inquiète pas du départ de certaines entreprises en expansion. « Du moment que nous assurons la dynamique entrepreneuriale de notre région. À la fin 2017, nous comptabilisions 104.705 entreprises, contre 101.131 en 2016. Cela représente 4.230 nouvelles unités. Tant que nous accueillons chaque jour des dizaines
TOPIC de start-up, il n’y a aucune raison de s’inquiéter. » Toujours plus d’emplois Le Pr. Ludo Struyven craint qu’une focalisation sur l’évolution nette, telle qu’elle figure dans l’étude Dynam, puisse créer un malentendu. Dynam utilise cette évolution nette pour mettre en évidence les mouvements sous-jacents, qui n’apparaissent dans aucune autre statistique. Par ailleurs, Dynam adopte le point de vue de l’employeur – et donc du lieu de travail – et ne prend pas en compte le domicile, comme le font d’autres statistiques. « La disparition d’emplois n’est pas grave en soi, tant que d’autres sont créés en suffisance, ce qui est bel et bien le cas », constate le professeur. Didier Gosuin souligne pour sa part le message positif qui émerge des chiffres du dernier recensement des travailleurs : « Nous avons créé 10.000 nouveaux emplois en Région bruxelloise entre 2016 et 2017, ce qui nous porte à un total de 726.350 jobs. Les Bruxellois sont les premiers à en bénéficier. Le nombre de Flamands et Wallons qui viennent travailler à Trop souvent, l’emploi à Bruxelles est présenté injustement de manière négative. Ludo Struyven (Hiva) Bruxelles est d’ailleurs en recul. Nous constatons en outre que des Bruxellois partent à la conquête du marché du travail en Flandre et en Wallonie. Plus de 50.000 Bruxellois travaillent en Flandre. En 2017, près de 77.000 habitants de Bruxelles ont trouvé un emploi en dehors de notre région, soit 10.000 de plus qu’en 2012. » Le professeur Struyven arrive lui aussi à la conclusion que Bruxelles remplit avec brio son rôle de moteur économique – ce que plusieurs études confirment. « Nous avons notamment examiné les start-up technologiques. Même à l’échelon international, Bruxelles constitue une région essentielle dans ce domaine. Nous savons aussi que de toutes les régions de D.R. Belgique, Bruxelles se distingue par la plus forte évolution de la population active depuis 2000. Le taux d’emploi y évolue plus favorablement depuis 2013 qu’en Flandre et en Wallonie. La croissance du nombre d’indépendants y est également plus marquée. Nous autres chercheurs donnons donc raison au ministre Gosuin : trop souvent, l’emploi à Bruxelles est présenté injustement de manière négative. » ● DÉVELOPPEUR DE TALENTS NOUVEAU PARCOURS DE FORMATIONS MANAGEMENT – STRATÉGIE FINANCE - CONTRÔLE FISCALITÉ – DROIT MARKETING – COMMUNICATION RH – PEOPLE MANAGEMENT ENTREPRENEURIAT – PME SECTEUR PUBLIC 02/739 37 41 formationcontinue@ichec.be www.ichecformationcontinue.be BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 31
Plusieurs métiers des TIC figurent sur la liste des fonctions critiques. Pour ces technologies, Bruxelles Formation travaille notamment avec Molengeek. Compétences en pénurie ? EMPLOI & FORMATION 350.000 chômeurs complets indemnisés, sans les exclus, et environ 133.000 emplois vacants1 : peut-on effectuer la soustraction, docteur ? Le problème de vases communicants est plus ardu qu’il n’y paraît et les chiffres plus loquaces que parlants2 , mais il n’en demeure pas moins que des emplois ne trouvent pas preneurs. Pour y remédier, le patronat insiste sur la nécessité d’une adéquation plus étroite entre l’enseignement au sens large et les besoins des entreprises ; nous avons recueilli les avis de Bruxelles Formation et d’Actiris. Propos recueillis par Didier Dekeyser Olivia P’tito, Directrice Générale de Bruxelles Formation Le débat sur les métiers en pénurie véhicule, notamment, l’idée qu’il y a un déficit de compétences et donc de formation à ces compétences. « Soulignons d’abord que, si les métiers en pénurie font la une, ils ne concernent pas que Bruxelles, qui s’en sort assez bien eu égard aux caractéristiques de sa population et de l’accès à l’emploi qui est sans doute plus difficile dans notre Région que dans d’autres – je songe notamment à l’exigence de multilinguisme. » Olivia P’tito « Il y a en effet des offres d’emploi qui ne trouvent pas preneurs, ou du moins pendant un certain temps, ce qui est compréhensible dans un contexte de croissance et donc de création d’emplois, tel celui que nous connaissons actuellement. Mais il va de soi que, chez Bruxelles Formation, nous analysons les listes de ces fonctions pour décider du choix des formations que l’on peut proposer. Nous sommes particulièrement réactifs sur ce point car Bruxelles Formation à un rôle double : la formation 32 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 pour une mise à l’emploi mais aussi le développement économique de Bruxelles. Ceci explique notre faculté de rebondir et notre obligation de fait de mettre sans cesse à jour notre offre de formations : par définition de nos missions, elle ne peut être statique. La liste des vacances est évidemment notre base de travail privilégiée. » Quelques chiffres, quelques données qui illustrent les tâches de Bruxelles Formation ? « Nous proposons quelques 19.000 places de formation dans les secteurs les plus divers et accessibles aux profils et niveaux les plus variés. 76 % des gens que nous formons trouvent un emploi grâce à leur formation et 6 % poursuivent des études ou d’autres 1 18.000 à Bruxelles, 30.000 en Wallonie et 85.000 en Flandre 2 « Difficultés de recrutement ? Le tableau est moins sombre », Le Soir, 07/07/2018 D.R. D.R.
TOPIC formations. Le site web www.dorifor. brussels, qui regroupe nos offres, déploie un éventail impressionnant de formations, issues de tous types de formateurs – alternance PME, privé, promotion sociale… Presque tous les profils peuvent y trouver chaussure à leur pied. Un gros effort est fait également sur les diplômes étrangers non reconnus (qui concernent près de 40 % des chercheurs d’emploi inscrits chez Actiris) pour lesquels nous organisons des tests de compétences. » Fumée sans feu, alors, lorsque l’on pointe du doigt l’enseignement de façon globale ? « Notre taux de conversion à l’emploi et notre réactivité sont positifs mais il va de soi que nous aimerions que toutes les offres d’emploi soient pourvues, et que tous les chercheurs d’emploi trouvent un travail ! Ceci dit, nous ne sommes pas les seuls à pouvoir jouer un rôle : je songe aux entreprises. Nous pouvons, par exemple, ‘construire’ des formations spécifiques, sur mesure, pour les entreprises (lire p. 44, ndlr). C’est un outil précieux, or il est peu utilisé. Les entreprises devraient aussi ouvrir plus largement leurs portes, établir plus de partenariats pour la formation en alternance, etc. Un travailleur formé en entreprise est en général un travailleur productif et dévoué, car offrir une formation, un travail, c’est aussi offrir une insertion sociale qui faisait parfois défaut (pour moitié, notre public est très précaire) et cela a un impact certain. » Anaïs Sorée, porte-parole d’Actiris Les emplois vacants semblent stables à Bruxelles ; est-ce dû à un manque de réactivité des organismes dédiés à l’emploi ? « La tension augmente lorsque l’on compare au fil des années le rapport entre réserve de main-d’œuvre et offres d’emplois vacantes. Rappelons que Bruxelles a quelques spécificités par rapport à d’autres villes du pays, notamment le fait que la Région vit essentiellement d’une économie de services qui requiert des qualifications particulières et des connaissances linguistiques. On part donc d’une plus grande incompatibilité de base entre l’offre et la demande d’emplois. Par exemple, à Bruxelles, une offre d’emploi sur deux requiert des connaissances en néerlandais. Or, à peine 7 % des chercheurs d’emploi bruxellois déclarent avoir une bonne connaissance de l’autre langue nationale. Et 66,1 % des chercheurs d’emploi n’ont pas leur certificat d’enseignement secondaire supérieur (CESS), alors que les besoins en emplois faiblement qualifiés ne sont aujourd’hui que de 10 %. » « La nature et l’attrait relatif de certains emplois proposés – travail de nuit, bas salaires – expliquent aussi la persistance de pénurie pour certains emplois. Malgré cela, la part de jeunes au chômage décroît et est moins importante qu’à Anvers, Charleroi ou Liège. » Quelles actions concrètes portez-vous face à ces métiers en pénurie ? « D’abord, nous incitons à la formation car, statistiques à l’appui, c’est payant. Pour cela, la Région bruxelloise élargit les conditions de dispenses (le nombre de dispenses pour des formations dans des métiers en pénurie a plus que doublé, et les conditions d’octroi de dispenses vont être encore assouplies cette année). Nous augmentons aussi, progressivement, avec Bruxelles Formation et les entreprises, les places de formation, avec un objectif de 20.000 stagiaires formés par an. Mais si une part du défi est d’attirer les chercheurs d’emplois vers ces stages, une autre est de décider les entreprises à assumer ces stagiaires : si un employeur sur dix formait un stagiaire, c’en serait fini du chômage des jeunes ! » « Ensuite, nous proposons des solutions originales, comme notre service Select avec lequel nous offrons, littéralement, une panoplie de services destinés à aider les employeurs à recruter facilement. Cela inclut la sélection de candidats, l’assistance de nos professionnels, le relevé des éventuelles primes à l’embauche, etc. Avec Select, nous simplifions grandement le processus long et complexe du recrutement ; si les entreprises ont des difficultés à recruter, qu’elles n’hésitent pas à faire appel à nos services. Ils sont gratuits. » Vous pointez par deux fois une certaine responsabilité des entreprises… « Chacun a un rôle à jouer. Les pouvoirs publics et les entreprises. Pour ces dernières, au lieu de chercher désespérément la perle rare, nous leur conseillons d’investir un peu de temps dans la formation des candidats. Et nous pouvons les aider à le faire. Par exemple, en collaborant avec les pouvoirs publics bruxellois, la société de gardiennage Securitas a intégré des cours des langues et des formations pratiques dans son dispositif de recrutement pour, in fine, viser l’engagement de 150 personnes (lire p. 51, ndlr). » ● BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 33 © Belga
TOPIC EMPLOI & FORMATION Souplesse et qualification à l'épreuve pour relever la qualité de l'emploi « Jobs, jobs, jobs ! », la formule du Premier ministre Charles Michel (MR) sied à la hausse du taux d'emplois sous cette législature. Derrière ce résultat flamboyant, l'Institut pour un Développement Durable (IDD) s'est intéressé à la qualité de l'emploi créé. Son bilan est plus mitigé. Ophélie Delarouzée L' économiste Philippe Defeyt (Ecolo), administrateur de l'IDD, comme le ministre bruxellois de l'Économie et de l'Emploi Didier Gosuin (DéFI) s'accordent sans ciller. Il y a de quoi se réjouir devant l'augmentation de la proportion de la population à l'emploi. Les vents de la reprise économique étaient favorables et les politiques se sont imprégnées dans les chiffres, notamment la mise à l’emploi des bas salaires et des faiblement qualifiés ainsi que le maintien en poste des travailleurs âgés. Le cap doit être maintenu. Selon le rapport de juin 2018 du Conseil Supérieur de l'Emploi, la Belgique comptait toujours en 2017 moins de personnes de 20 à 64 ans en emploi (68,5 %) que la moyenne européenne (72,1 %) et des défis, comme le passage à la retraite des baby-boomers et le ralentissement de la croissance, pointent à l'horizon. « La priorité quand on se trouve avec un chômage structurel aussi important que celui dont j'ai hérité il y a 4 ans, est de le faire baisser, mais je ne suis pas dupe sur le fait que tous ces emplois ne sont pas nécessairement de qualité », souligne le ministre. « En Région bruxelloise, nous avons d'ailleurs conditionnées avec succès les aides à l'emploi à une durabilité. Mais une reprise économique s'accompagne toujours d'une hausse de la précarisation des emplois dans un premier temps. Vaut-il mieux rester au chômage en attendant l'emploi de qualité ou tenter de se construire un projet professionnel, même s'il n'est pas celui rêvé ? Sortir les gens du chômage structurel n'est pas simple ». Les contours de la précarisation de l'emploi La détérioration de la qualité de l'emploi n'est pas propre à la Belgique, qui s'en sort d'ailleurs mieux que ses voisins européens avec 10,4 % d'emploi temporaire chez les salariés en 2017, contre 12,9 en Allemagne, 16,8 % en France et 21,7 % aux Pays-Bas. En assimilant les emplois saisonniers, les intérimaires et le travail occasionnel à du temps partiel, l'IDD estime que l'emploi à temps partiel en Belgique représente en moyenne, sur les 4 derniers trimestres disponibles, 37,5 % de l'emploi salarié et La stabilité de l'emploi s'érode pour Philippe Defeyt : « La part des CDD, en forte augmentation chez les jeunes, tend à diminuer au profit de l'intérim. Il faudra voir dans quelle mesure leur augmentation était liée à la suppression de la clause d'essai, qui a été réintroduite, mais la multiplication des petits statuts va continuer. Si ceux qui ont un CDI, par exemple dans une entreprise en difficulté, peuvent aussi craindre pour leur emploi, le marché du travail va de plus en plus se dichotomiser entre ceux qui ont des petits salaires, pas de garantie d'emploi et pas d'avantages complémentaires, et ceux qui malgré tout vont garder ces avantages, même si on les rogne. Il est évident que les inégalités sur le marché du travail sont en train de se creuser ». Il estime qu'il faut ramener à leur juste proportion les emplois « ubérisés », qui occupent une part infime de l'emploi. Comme lui, Didier Gosuin s'attend à une clarification des règles pour extraire ces faux indépendants du flou On ne peut pas faire l'économie de l'analyse de ce qui se passe au sein des ménages. Quand un des deux a une forme de stabilité, il est plus facile pour l'autre d'accepter du temps partiel. Seul, c'est différent Philippe Defeyt 64,2 % des créations d'emplois entre fin 2014 et début 2018. S'ajoutent aux 138.000 postes salariés créés sur la période, 37.000 indépendants, dont la flexibilité a aussi un attrait certain. 34 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 juridique exploité : « Le gouvernement fédéral est trop atone et cela brouille son message ‘Jobs, jobs, jobs’ par l'impression qu'ils sont au rabais. Ce n'est © Belga
TOPIC pas parce qu'on veillera au respect des règles aux niveaux fédéral et européen que ces nouvelles technologies et ces économies de plateformes ne vont pas se développer ». L'IDD a calculé que le salaire horaire moyen réel n'a pas encore retrouvé, en ce début 2018, son niveau de fin 2014. « La baisse de la qualité de l'emploi entraîne une baisse de la qualité de la vie », poursuit Philippe Defeyt. « Certains revenus, comme ceux des aides-soignantes, restent trop faibles par rapport à la difficulté du travail et les personnes qui cumulent petits salaires et temps partiel, surtout quand il est involontaire, sont prises dans les pièges à l'emploi. Le gouvernement a amélioré l'écart entre les salaires nets et les allocations sociales pour les personnes qui travaillent à temps plein, pas pour celles à temps partiel ». La flexibilité appelle de la souplesse Selon lui, « une bonne partie des tendances en cours vont continuer avec une limite : progressivement, un maximum en termes de pourcentages de temps partiel est en train d'être atteint ». Si les temps partiels masculins se développent, notamment en fin de carrière, ce type de contrat concerne toujours quatre fois plus de femmes. « Comme pour les autres contrats temporaires, pour le temps partiel, il est difficile de distinguer ce qui est volontaire ou à peu près volontaire de ce qui est totalement imposé ou à peu près imposé. Des gens se retrouvent très bien dans la mobilité du marché du travail. Les syndicats gagneraient à s'attaquer plus clairement au temps partiel imposé. Je pense que, dans toute une série d'évolutions sociales et économiques, on ne peut pas faire l'économie de l'analyse de ce qui se passe au sein des ménages. Quand un des deux a une forme de stabilité, il est plus facile pour l'autre d'accepter du temps partiel, pour un projet personnel, une formation... Seul, c'est différent ». Didier Gosuin remarque que le fractionnement dans la fonction publique reflète plus largement le temps partiel choisi : « La sécurité d'emploi le permet. Dans le secteur privé, on ose moins demander un 4/5e ou un mi-temps de peur d'être renvoyé. La flexibilité est aussi prenante pour les travailleurs et ce serait productif pour l'entreprise que de l'intégrer, d'en faire une force. Elle ne doit pas être uniquement vue comme un moyen de contraindre le travailleur pour soulager l'entreprise, mais aller dans les deux sens ». Philippe Defeyt adopte une approche similaire pour le malaise lié au travail : « Le bien-être est influencé par le stress au travail qu'on importe à la maison et par les difficultés perLa Belgique est en mauvaise place pour la qualification moyenne des personnes. Aux entreprises de réfléchir par exemple à faire décoller l'alternance ou à mettre sur pied un système de Jobs protection comme au Danemark. Didier Gosuin sonnelles qu'on garde en tête au travail : l'agenda des enfants, les problèmes financiers qui découlent des séparations... » Plutôt que de voir un faux-fuyant dans cette évolution des ménages, il préconise de « coupler la flexibilité demandée par l'entreprise et la souplesse attendue par le travailleur. On sait par exemple que les travailleurs acceptent plus volontiers une flexibilité dans les horaires quand ils ont la possibilité de les échanger entre eux ». « Qualifications, qualifications, qualifications ! » À l'oreille moins vendeuse, la formulation est pour Didier Gosuin celle à promouvoir pour la vigueur économique du pays comme pour la qualité de l'emploi, la raréfaction des compétences permettant de négocier son contrat : « Les politiques sont souvent enferrées dans des débats idéologiques qui sont l'expression des grandes formations politiques de gauche ou de droite, où d'un côté on ne veut toucher à rien et, de l'autre, on n'est soucieux que de performances. Ces postures sont relativement sclérosantes. J'espère tenir un discours plus rafraîchissant ». Il est en tout cas en accord avec les recommandations du Conseil Supérieur de l'Emploi, pour qui mobiliser les groupes participant le moins à l'emploi ne suffira pas à alimenter l'économie de la connaissance en construction. Le ministre régional en charge de la formation professionnelle se démène à son niveau et s'époumone pour convaincre de la plus-value d'un pacte fédéral de la qualification qui rallierait Fédéral comme entités fédérés : « La limite du credo du Premier ministre est lisible au nombre d'emplois vacants. La Belgique est en mauvaise place pour la qualification moyenne des personnes. Aux entreprises de réfléchir par exemple à faire décoller l'alternance ou à mettre sur pied un système de Jobs protection comme au Danemark. Il permet à un travailleur de prendre un congé formation financé par les pouvoirs publics. Pendant qu'il s'upgrade, l'entreprise engage une personne ayant une formation théorique et la dote d'une expérience pratique. Il faut aujourd'hui accepter qu'un travailleur augmente sa qualification tout au long de sa carrière, quitte à ce qu''il aille dans une autre entreprise, car macroéconomiquement la société y gagne. Des entreprises ne viennent pas dans nos régions faute des compétences dont elles ont besoin pour se développer Investir dans la qualification, c'est investir dans la croissance ». ● BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 35 © Belga
Vous souhaitez former un(e) futur(e) collaborateur (trice) dans votre entreprise ? La Formation Professionnelle Individuelle en Entreprise vous permet de former vous-même un(e) futur(e) collaborateur(trice) afin qu’il ou elle corresponde au profil professionnel recherché. Qui sont les employeurs concernés ? Les entreprises des secteurs privé et public, les professions libérales et les ASBL. Qui pouvez-vous engager en FPIE ? Le ou la futur(e) collaborateur(trice) doit être inscrit(e) comme chercheur(euse) d’emploi inoccupé(e) auprès d’un organisme d’emploi (Actiris-Forem-VDAB). Il (elle) reste chercheur(euse) d’emploi pendant la FPIE. Durée : 1 à 6 mois de formation. Vous proposez ensuite un contrat de travail immédiatement après la fin de la FPIE pour une durée au moins équivalente. 6 mois maximum formation au minimum même durée que la formation contrat de travail dans la même entreprise Coût ? Pendant la formation, outre les frais de transport et d’assurance, vous payez directement au (à la) stagiaire une indemnité calculée comme suit : rémunération brute pour la fonction moins les cotisations ONSS travailleur (13,07%) moins les éventuels revenus sociaux du (de la) stagiaire = Indemnité Après 6 mois de FPIE, vous avez droit aux réductions ACTIVA si le (la) stagiaire est inscrit(e) chez Actiris et domicilié(e) en Région bruxelloise. (www.activa.brussels) BRUXELLES FORMATION En collaboration avec former pour l’emploi Pour toute information complémentaire : Service relations entreprises par téléphone au 02 371 74 61 ou 74 81 ou 73 34 ou par mail à fpie@bruxellesformation.brussels www.bruxellesformation.brussels
La formation permanente, sésame de l’emploi EMPLOI & FORMATION Beci dispose de deux institutions d’enseignement (la VTI néerlandophone et l’EPFC francophone) pour encourager la formation en continu. Les carrières ne sont plus linéaires, d’où l’intérêt de ces écoles, disent leurs présidents. « Les formations d’aujourd’hui garantissent plus d’autonomie dans le développement des connaissances. » Peter Van Dyck L e ministre président flamand Geert Bourgeois déclarait l’année passée que la formation continue est certes essentielle, mais qu’il incombe aussi aux entreprises d’y contribuer. Voilà qui n’est tombé dans l’oreille d’un sourd ni chez Beci, ni chez Guido Vissers, le président de la Volwassenenonderwijs Taal en Informatica (VTI), une école subventionnée par le ministère flamand de l’enseignement. « Le pourcentage que les entreprises en Flandre et, par extension en Belgique, consacrent à la formation continue est inférieur à la moyenne européenne », constate Guido Vissers. « Signalons en outre que 240.000 étudiants suivent des cours dans des centres de formation pour adultes en Flandre. On parlait dans le temps d’enseignement de promotion sociale. Et c’est bien de cela qu’il s’agit : investir dans des personnes qui n’ont pas eu suffisamment de possibilités d’étudier ou qui souhaitent élargir leurs compétences. » En Flandre, le budget public plafonne et les autorités veulent dépenser plus efficacement les fonds disponibles, y compris les 400 millions d’euros alloués annuellement à l’enseignement aux adultes. Le financement de cours axés sur les loisirs diminuera progressivement. Comme le dit Guido Vissers, « les décideurs politiques soutiennent totalement les cours de néerlandais deuxième langue (NT2) qui aident les nouveaux arrivants à s’intégrer, de même que l’enseignement de seconde chance, destiné aux personnes qui, par lassitude ou pour d’autres raisons, auraient abandonné leurs études secondaires. Si nous aidons ces personnes à obtenir ce diplôme et par ailleurs des compétences directement employables, elles accéderont plus facilement au marché du travail ou à l’enseignement supérieur. Le NT2 et l’enseignement de seconde chance sont donc des nouvelles sections importantes, outre notre offre déjà existante de cours de langues et d’informatique. » Une offre variée Michel Loeb est président de l’Enseignement de Promotion et de Formation Continue (EPFC). Il partage les opinions de son collègue flamand en matière de formation permanente. Il cite deux arguments pour en souligner l’importance. Primo, les carrières ne sont plus linéaires, aujourd’hui, car elles changent régulièrement d’orienOn parlait dans le temps d’enseignement de promotion sociale. Et c’est bien de cela qu’il s’agit : investir dans des personnes qui n’ont pas eu suffisamment de possibilités d’étudier ou qui souhaitent élargir leurs compétences. Guido Vissers, président de VTI tation. « Les programmes d’études actuels offrent aux étudiants plus d’autonomie dans le développement de leurs connaissances », estime M. Loeb. Secundo : l’EPFC n’est pas le seul dispensateur de formation permanente. C’est aussi le cas des universités, des hautes écoles et des écoles de promotion sociale qui, en Communauté Wallonie-Bruxelles, organisent notamment l’enseignement de seconde chance et près d’un million d’heures de cours par an. « En quoi l’EPFC se différencie ? Par la richesse du catalogue : 10 langues, enseignées chacune à 10 niveaux, dans l’enseignement de niveau secondaire ainsi que dans BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 37
TOPIC motivé, convaincu et réactif. C’est très gratifiant pour l’enseignant, qui s’engage dès lors à fond. » De beaux succès Le recrutement d’enseignants se révèle plus compliqué du côté de l’EPFC. Michel Loeb : « Comme dans d’autres types d’enseignement, nous sommes confrontés à une pénurie de professeurs pour les langues (plus de la moitié de notre catalogue) et les matières scientifiques. Il est également difficile de trouver des experts pour des formations dans des matières très spécifiques telles que la réassurance. ». Mais M. Loeb reste très positif. L’EPFC peut se targuer de résultats particulièrement stables. Depuis plusieurs années déjà, l’école totalise 10.000 étudiants, 400 modules et 150.000 heures de cours. Elle délivre chaque année quelque le supérieur de type court. D’une part nous décernons des diplômes d’enseignement secondaire et des certificats de compétence, et d’autre part des diplômes de bachelier et de bachelier spécialisé », explique Michel Loeb. « En outre, nos cours se distinguent par leur grande variété. Vous pouvez les suivre le matin, l’après-midi ou en soirée et nous proposons quatre moments au cours de l’année scolaire pour entamer une formation. » La philosophie de l’EPFC résulte de cette flexibilité. « Nous offrons à nos étudiants un parcours individualisé, mais aussi de la continuité. La personne qui achève une formation secondaire en comptabilité peut ensuite s’orienter vers un bachelier en comptabilité. L’organisation des cours permet de surcroît aux étudiants d’obtenir un diplôme dans un délai minimum d’un an. » L’EPFC constitue son catalogue en concertation partielle avec les employeurs. « Nous cherchons régulièrement des réponses aux suggestions de nos partenaires. Nous avons par exemple, à l’instigation de Beci, créé une formation d’account manager. Et nous avons suivi la suggestion de l’Hôpital Érasme d’organiser une formation de médiateur pour la coordination locale des dons d’organes. Nous lançons aussi des modules qui répondent à l’évolution du marché du travail, notamment le développement d’applications et de logiciels, la fiscalité dans ses versions les plus récentes et des cours intensifs de français et d’anglais. » Des étudiants motivés L’offre de VTI s’est également étoffée au fil des ans, avec les ajustements nécessaires. « À un moment donné, nous avons lancé une formation en informatique à Vilvoorde, mais il s’est avéré qu’il n’y avait là guère de demande, contrairement à Bruxelles », se rappelle Guido Vissers. « Il y a 20 ans, nous avons lancé des cours de chinois, que nous avons été contraints d’abandonner. Idem pour l’arabe. Et en ce qui concerne l’allemand, nous constatons un regain d’intérêt après quelques années difficiles. Les cours NT2, gratuits pour les nouveaux arrivants, se développent aujourd’hui à toute allure. » Il n’est pas trop difficile de trouver des enseignants, déclare M. Vissers. Ils bénéficient de contrats à durée déterminée parce qu’une nomination n’est possible qu’après cinq ans. L’école parvient à fidéliser ses enseignants. « Pas de potaches qui lancent des avions en papier, dans nos classes. Les gens viennent pour apprendre, vraiment. Les enseignants sont confrontés à un public adulte et critique, 38 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 Les programmes d’études actuels offrent aux étudiants plus d’autonomie dans le développement de leurs connaissances. Michel Loeb, président de l’EPFC 17.000 certificats et 70 % des étudiants trouvent du travail. L’école se situe depuis le mois d’août 2017 à une nouvelle adresse au cœur de Bruxelles, à l’avenue de l’Astronomie, juste à côté d’Actiris, ce qui n’est pas un hasard, comme en témoigne le partenariat conclu entre les deux acteurs. Ils accordent tous deux une grande priorité à la connaissance des langues, puisque le bilinguisme est un atout majeur pour qui cherche du boulot à Bruxelles. VTI enchaîne également les réussites et quelques changements significatifs, tout récemment. « Lorsque Beci a créé l’école il y a plus de 20 ans, nous avions tout au plus 300 étudiants. Ils sont 15.000 aujourd’hui », se réjouit Guido Vissers. « Nous avons un campus à Vilvoorde et avons pu acheter le rez-de-chaussée du bloc D de la VUB. Beci contribue de façon plus active, nous donne des impulsions positives et s’intéresse réellement à ce qui se passe sur nos campus. Les autorités flamandes qui nous subventionnent restent attentives et encouragent les fusions. C’est dans ce cadre que nous avons repris le CVO Strombeek-Grimbergen. L’extension de la VTI nous permet de réduire l’encadrement et de travailler plus efficacement. » La VTI est désormais implantée également à Grimbergen, en périphérie nord, et attire de nouveaux publics. « Nous constatons clairement que chaque campus à son public propre », dit M. Vissers. « Nous ressentons à Vilvoorde un lien étroit avec la ville. Nous y sommes appréciés parce que notre enseignement de seconde chance influe positivement sur les chiffres du chômage à Vilvoorde. Nous utilisons à Bruxelles le campus universitaire, dont nous bénéficions du rayonnement. Je suis favorable à la poursuite de la croissance. Nous ne sommes qu’une petite organisation qui doit saisir les opportunités, notamment des acquisitions de centres d’enseignement trop petits pour survivre seuls. L’immobilité, c’est faire marche arrière. » ●
20 SAMEDIS DE PERFECTIONNEMENT SUR UN CYCLE DE 2 ANS POUR LES TRAVAILLEURS DU SECTEUR DE LA CONSTRUCTION FORMEZ VOS TRAVAILLEURS Séance d’information et de tests le samedi 22 septembre 2018 à 8h à bf.construction, chaussée de Vilvoorde, 68 à 1120 Bruxelles Le cycle de formation débutera le 6 octobre 2018 • Méthode de construction et aspects énergétiques • Lecture de plans introduction • Lecture de plans suite • Lecture de plans perfectionnement • Topographie • Organisation et préparation travaux • Internet pour la construction et prévention • Communication sur chantier • Aperçu du métier de conducteur de travaux • Technologie du béton PLUS D’INFOS ET INSCRIPTIONS : Maryse Torez 02 247 04 42 - Nicolas Tiliakos 0479 99 35 84 En collaboration avec Constructiv www.bruxellesformation.brussels UNION EUROPÉENNE Fonds social européen Éditeur responsable : Olivia P’tito – rue de Stalle, 67 à 1180 Bruxelles - juin 2018
TOPIC L’École 19 explore l'enseignement de l'avenir EMPLOI & FORMATION John Bogaerts et Ian Gallienne, respectivement fondateur du club d’affaires B19 et administrateur délégué de GBL, viennent d’ouvrir l’École 19, une franchise de l'École 42 de Paris qui forme au codage sur le modèle peer-to-peer. L'occasion est donnée de sonder une vision de la formation aux métiers de l'avenir. Ophélie Delarouzée L a sélection est ouverte aux jeunes de 18 à 30 ans, sans exigence de diplôme. Des « piscines » ont été organisées en mai, juillet et août. Quelque 150 étudiants feront leur rentrée début octobre. « Pourquoi la piscine ? Parce qu'on te jette à l'eau et, si tu ne sais pas nager, tu as intérêt à trouver rapidement un moyen, sinon tu coules », explique John Bogaerts. « Les candidats codent 16 h par jour durant un mois. En général, 50 abandonnent relativement vite et on en garde 1 sur 2 parmi les 100 restants. On préférera quelqu'un qui n'a jamais codé une ligne et qui passe du niveau 0 à 4 à quelqu'un qui passe de 7 à 8 ». La démarche est altruiste, un gage de foi en une nouvelle génération toujours meilleure que la précédente. « Mon père a créé des écoles privées pour enfants privilégiés, que mon frère David continue à développer, mais il donnait cours gratuitement à 200 étudiants car il estimait qu'ils méritaient d'être aidés », confie John Bogaerts. « Il était fils d'ouvrier et a commencé de zéro. Depuis son décès en 2007, je cherchais à lui rendre hommage avec une formule pour aider des jeunes à potentiel, partis sur la mauvaise voie. Le jour de mai 2017 où j'ai mis un pied dans cette école de Paris, j'ai su qu'il fallait le faire à Bruxelles ». La réunion de 12 mécènes qui donnent 60.000 euros par an pendant trois ans a permis de concrétiser l'envie. Son fondateur est ouvert à passer la main au public : « Jean-Claude Marcourt (ministre de l'Enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles) avait visité l'École 42 car il trouvait le concept intéressant, mais nos institutions sont lourdes et lentes. Dans une discussion avec Alexander De Croo, ministre fédéral de l'Agenda numérique, j'expliquais que nous avons la licence pour 6 ans, mais que je serais honoré si une université décidait par la suite d'intégrer l'École 19. » John Bogaerts, cofondateur de l’École 19 Cette formation, entièrement gratuite et non diplômante, dure 2 à 5 ans. « Il n'y a pas de professeurs », continue John Bogaerts. « Les étudiants apprennent par eux-mêmes, ce qui est la meilleure façon d'apprendre. Ils ont 21 niveaux à compléter. A partir du niveau 7, ils passent dans des sociétés et ils sont généralement engagés entre les niveaux 10 et 14. Sachant qu'il n'y a pas de diplôme, ils ne sont pas contraints d'attendre la fin de la formation. Il y a un manque de codeurs. À Paris, le taux d'embauche est de 100 % et ce sera pareil chez nous. Nous avons déjà énormément de demandes alors que les ‘piscineux’ n'en sont qu'au niveau 1 ». 40 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 Remettre l'enseignement en question « On est une des pierres de l'enseignement de demain, mais je n'ai pas la prétention d'avoir la solution. Je crois qu'il faut oser changer les choses. J'ai parfois l'impression que les universités vivent toujours sur des acquis d'il y a 50 ans. Jamais, vous n'auriez cru il y a 10 ans que 80 % de votre trafic internet passerait par votre téléphone. On ne peut pas en vouloir aux universités et aux écoles supérieures ; pas d'avoir raté le virage, mais de ne pas l'avoir vu arriver si vite ». Historien de formation, il va jusqu'à questionner la persistance des facultés de sciences sociales. « On donnait à l'origine congé juillet et août pour que les enfants puissent aider leurs parents aux champs. Je ne dis pas qu'il faut mettre les étudiants au travail 11 mois et demi sur 12 et 38 h semaine, mais il y a peut-être des choses à revoir. Quand on sort du monde de l'éducation, on débarque sur une planète de science-fiction. Mettre un jour par semaine les étudiants de première année en entreprise les confronterait au fait que ne pas parler néerlandais leur ferme les portes du monde du travail. Cela les inciterait à s'orienter vers des formations porteuses d'emplois. Dans la veine intellectuelle de mai 68, on a dénaturé les métiers d'artisans, mais il faut une société qui tienne la route, pas une société de snobisme où on préfère dire qu'on a fait science politique. » ● © Belga
© Audi Alternance : l’apprentissage de demain EMPLOI & FORMATION L’enseignement en alternance raffermira le marché du travail et la motivation des étudiants. Audi Brussels en est totalement convaincu. P as facile de trouver des talents pour des métiers en pénurie tels que technicien en électromécanique ou soudeur-construction. Par manque de compétences techniques, les rares candidats tardent à devenir opérationnels. D’où l’engouement pour la formation en alternance, partiellement dispensée dans l’environnement professionnel. Les Communautés flamande et française ont pris, à Bruxelles, une série d’initiatives en ce sens. Les instances flamandes de Bruxelles ont lancé plusieurs écoles pilotes en 2016. Le décret flamand relatif à l’enseignement en alternance entrera en vigueur en septembre 2019, permettant à toutes les écoles d’intégrer le système. Aujourd’hui, le 3e degré du secondaire technique et professionnel organise déjà cet enseignement en alternance dans les secteurs de l’électromécanique, de la soudure-construction et de la mécanique. Dans l’intervalle, des entreprises bruxelloises telles qu’Audi et ThyssenKrupp accueillent des étudiants. Dès l’année scolaire prochaine, l’entreprise Schindler, confrontée à une pénurie de techniciens d’ascenseur, fera de même. La Flandre envisage d’élargir l’enseignement en alternance à la 7e année de spécialisation et à l’enseignement supérieur (dans des spécialités telles que l’automatisation industrielle, la maintenance industrielle, etc.). En Communauté française, la formation en alternance concerne notamment des soudeurs, électriciens ou encore techniciens en électromécanique. Deux hautes écoles (Ecam et Ichec) organisent par ailleurs un ‘master en alternance’ de business analyst IT pour 25 étudiants. Ils seront deux fois plus nombreux dès l’année prochaine. René Konings Peter Van Dyck Une attitude plus posée Audi Brussels collabore avec une école néerlandophone (TA Halle) et une francophone (Don Bosco Woluwe-Saint-Pierre). Les étudiants en électromécanique se familiarisent à la robotique en usine et reçoivent une formation aux programmable logic controllers (des dispositifs à microprocesseur pour piloter des machines). Audi met ces équipements à la disposition des deux écoles et d’Iris Tech+ (le centre de référence des métiers du métal et de la technologie). « Dans le temps, certains jeunes apprenaient à travailler sur des machines un peu dépassées », explique René Konings, responsable pour la Région de Bruxelles auprès de la fédération technologique Agoria. « Avec la nouvelle démarche, les enseignants aussi suivent les évolutions technologiques et les modes opératoires des entreprises d’aujourd’hui. » Se familiariser aux techniques de pointe est un atout, mais par le seul, selon Heleen Devriese, coordinatrice de l’apprentissage en alternance chez Audi. « Les jeunes sans expérience professionnelle découvrent l’importance des ‘soft skills’ : ponctualité, attitude, connaissance des langues… Si des problèmes se posent dans ces domaines, nous tentons d’y faire face le plus tôt et le plus positivement possible. » Maggy Vankeerberghen, la directrice du Technisch Atheneum Halle, constate que dans l’enseignement en alternance, les élèves peinent parfois à soutenir le rythme et le niveau qui prévalent chez Audi. « Ils remarquent rapidement que les retards ne sont par exemple pas appréciés. Par ailleurs, ils découvrent par l’enseignement pratique ce à quoi sert réellement tout ce qu’ils ont appris à l’école. Cela les incite à adopter une attitude plus posée. Ils deviennent plus rapidement adultes. » Heleen Devriese BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 41
TOPIC Le mentor et l’interlocuteur Les élèves du TA Halle passent environ cinq semaines chez Audi. Ils y reçoivent d’abord des exercices pratiques sur des appareils de l’entreprise, sous la supervision d’un instructeur d’Audi ou de leur propre professeur. Vient ensuite un stage de deux semaines, où ils appliquent ce qu’ils ont appris au cours. « La sécurité reçoit évidemment une attention toute particulière. L’attitude correcte et la discipline sont essentielles », estime Maggy Vankeerberghen. Les jeunes travaillent aussi en groupes restreints pendant quatre jours, le temps d’une épreuve intégrée qui consiste à analyser un problème et à améliorer le processus. Les collaborateurs d’Audi qui encadrent les étudiants suivent une formation de mentor. « Leur mission consiste à donner des explications techniques aussi structurées et simples que possible, pour que les jeunes puissent les intégrer », explique Heleen Devriese. « Ils doivent savoir également comment donner du feed-back aux élèves. Le mentor est leur premier interlocuteur. Ils débouchent dans une vaste usine et il n’est pas question qu’ils s’y perdent, au propre comme au figuré. » Le mentor, lui, se réfère à ses fiches pédagogiques : elles mentionnent les critères d’évaluation et la matière à aborder. Les enseignants reçoivent dès lors un autre rôle. « Ils interviennent plutôt comme des coaches qui encadrent les élèves individuellement », dit Maggy Vankeerberghen. « Ils les guident dans la mesure où la matière ne provient plus exclusivement de l’école. Bref, où trouver quelles connaissances et comment appréhender l’information de manière critique ? La numérisation réoriente l’enseignement vers les compétences du XXIe siècle, notamment la flexibilité et la capacité à travailler en équipe. » Auto-évaluation La concertation est continue. La coordinatrice Heleen Devriese se réunit plusieurs fois par mois avec les écoles pour assurer un suivi rapproché. « Nous réexaminons le programme d’apprentissage chaque année. Étant donné que nous lançons la production de l’Audi e-tron 100 % électrique, nous adaptons aussi la formation des jeunes. Précédemment, nous avons déjà modifié l’évaluation des ‘compétences douces’. Nous venons par exemple d’instaurer l’auto-évaluation. » Heleen Devriese est formelle : l’apprentissage en alternance a déjà permis à Audi de détecter des talents qui seraient sans doute passés inaperçus. Aujourd’hui, environ la moitié des étudiants qui réussissent leur formation décident de poursuivre leurs études (une 7e année ou l’enseignement supérieur). L’autre moitié signe un contrat chez Audi. « Nous voulons réellement offrir des perspectives », déclare la coordinatrice. « Nous gardons aussi le contact avec ceux qui entament des études supérieures. Nous suivons leur parcours parce que leur profil pourrait être intéressant pour nous dans l’avenir. » Pas la panacée contre le ras-le-bol scolaire René Konings estime, chez Agoria, que les entreprises souhaitent davantage d’écoles bruxelloises dans l’enseignement en alternance. « Ce type d’enseignement est fondamental dans le secteur technologique. Il renforce le marché du travail et améliore la motivation des élèves. 42 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 © Audi Ces jeunes développent de meilleures compétences. Ils nous disent qu’après avoir expérimenté l’enseignement en alternance, ils ne veulent plus retourner à l’enseignement classique. Nous considérons cette nouvelle formule comme l’apprentissage de demain. » Aux responsables politiques, René Konings adresse ce message : ne considérez pas seulement l’enseignement en alternance comme une solution pour les jeunes sous-qualifiés et ceux qui sont au chômage. Ce n’est certes pas la panacée contre le ras-le-bol et l’échec scolaires. Maggy Vankeerberghen abonde : « L’enseignement en alternance peut induire un changement de paradigme. L’école qui, aujourd’hui, se cramponne au tableau noir et à la craie est condamnée à perdre des élèves. Et puis, ne feignons pas d’ignorer que les élèves d’une classe présentent des niveaux différents. Si l’enseignement est conçu pour l’élève moyen, vous sacrifiez les meilleurs et les moins bons. Nous devons être ouverts au monde des jeunes et leur donner davantage de responsabilités. L’objectif est qu’ils s’approprient davantage le processus d’apprentissage. » L’apprentissage en alternance doit recevoir le même label de qualité qu’en Allemagne et en Suisse, où ce système s’appuie sur une longue tradition. Les écoles qui veulent le mettre en œuvre ont besoin d’au moins un an pour s’y préparer. « Au cours de cette période, l’école et l’entreprise constituent une communauté d’apprentissage où on réfléchit à la façon d’organiser concrètement la formation dans l’environnement professionnel », dit René Konings. « Cela demande un engagement considérable de tous les intervenants. L’apprentissage en alternance doit bénéficier de l’appui de tous et d’une grande confiance entre l’école et l’entreprise. » Les entreprises ou les écoles qui veulent intégrer l’enseignement en alternance doivent comprendre qu’il s’agit d’un projet particulièrement prenant. Comme le dit Heleen Devriese, « tout est une question de communication. Si vous n’y croyez pas à 100 %, il vaut mieux ne pas vous lancer. » ●
MARIE HAPS, le monde vous parle Avec 3 implantations au cœur du quartier européen, 2.500 étudiants chaque année, 70 professeurs et plus de 20 langues enseignées, le Centre de Langues Marie Haps est l’une des écoles de langues les plus renommées du pays. Alors que le Centre fête ses 50 ans d’existence, revenons ensemble sur ses spécificités et son offre de formation aux entreprises. Situé Place du Luxembourg à Ixelles, l’Institut Marie Haps proposait historiquement des cours pour jeunes filles en psychologie et psychiatrie, ainsi que des cours de traduction et interprétation. D’autres formations se sont ajoutées telles que la logopédie, l’audiologie et la psychomotricité. Dès le début, le succès a été au rendez-vous. Parallèlement aux formations de jour, l’Institut Marie Haps a créé, au sein de l’asbl Recherche et Formation, un Centre de langues destiné à l’enseignement des langues aux particuliers et aux entreprises. « Cette asbl est composée de deux piliers », explique Nathalie Bayet, directrice de l’Institut Marie Haps et de l’asbl Recherche et Formation. « Le premier est le Centre de Langues où une vingtaine de langues sont enseignées en journée, le soir ou le samedi. Ces cours sont destinés aux particuliers, aux associations et aux entreprises ». Le 2e pilier de l’asbl Recherche et Formation est le Centre de Langue et de Culture chinoises (CLCC). Créé en 2005, le CLCC propose un ensemble d’activités visant à promouvoir la connaissance de la langue et de la culture chinoises. « Nous sommes en effet convaincus que l’apprentissage d’une langue est intimement lié à la découverte et à la connaissance de la culture sousjacente », explique Patricia Giot, adjointe à la direction pour l’asbl Recherche et Formation et professeure de mandarin. « Une meilleure connaissance de la culture chinoise représente une aide conséquente à l’étude du mandarin et permet d’acquérir davantage de finesse pour sa traduction », poursuit-elle. Des formations intra-entreprises sur mesure Parmi les cours proposés aux entreprises, ce sont les formules Forte et Vivace qui remportent le plus de succès. « Les cours à thème spécifique peuvent, par exemple, porter sur l’argumentation dans les affaires, l’actualité, la correspondance commerciale, l’anglais et le néerlandais des affaires, etc. », illustre Nathalie Bayet. Le programme des cours personnalisés, de son côté, est établi en fonction des besoins de l’apprenant et de l’entreprise. Ces formules sur mesure s’adressent aussi bien aux grandes entreprises qu’aux PME, aux associations et aux indépendants. « Parmi les entreprises qui font appel à nos services, nous pouvons citer des entreprises du secteur agro-alimentaire, de l’horeca, des sociétés d’import-export, mais aussi des diplomates ainsi que de nombreux fonctionnaires des diverses institutions européennes », commente Patricia Giot. L’autre grande force de Marie Haps est son équipe de 70 enseignants. Tous les professeurs du Centre de Langues sont des « natives speakers » et disposent d’une grande expérience dans l’enseignement de leur langue maternelle. « Nos enseignants sont tous des passionnés », assure Nathalie Bayet. « Ils exercent ce métier car ils ont envie de transmettre leurs connaissances et la culture associée à leur langue. Nous leur laissons par ailleurs une grande liberté, ce qui rend l’équipe motivée et soudée. » Dans un contexte de mondialisation, nos deux expertes estiment que la maîtrise des langues est de plus en plus indispensable dans le monde du travail. « Même si l’anglais reste la langue véhiculaire des affaires, dans certains pays, être capable d’utiliser la langue du pays même est un gros avantage dans les relations commerciales », avance Patricia Giot. Les entreprises en sont de plus en plus conscientes et, depuis 3 ans, la demande des sociétés pour des formations en langues s’est vraiment amplifiée. La directrice constate d’ailleurs qu’en fonction du contexte géopolitique et économique, la demande de cours pour de nouvelles langues est constante : « Le coréen, le japonais, le hindi, le grec et le persan, par exemple, ont pris beaucoup d’ampleur ces dernières années ». Chaque année, le Centre de Langues Marie Haps revoit donc son programme pour répondre aux nouveaux besoins. « À la rentrée académique, de nombreux projets spécifiques seront lancés », peut déjà nous dire Nathalie Bayet. Centre de Langues Marie Haps Rue d’Arlon 11, 1050 Bruxelles 02/793.40.40 Coursdelangues.mariehaps@vinci.be https://coursdelangues.mariehaps.be/
TOPIC EMPLOI & FORMATION « Bruxelles Formation est au service des employeurs qui engagent » Olivia P'tito, à la tête de Bruxelles Formation depuis cinq ans, a été reconduite fin juin dans ses fonctions par le gouvernement bruxellois pour un second mandat. Elle se penche sur le bilan d'une année 2017 « plutôt positive », en gardant en tête les objectifs du contrat de gestion 2017-2022. Et surtout, elle tient à faire passer un message aux employeurs bruxellois : Bruxelles Formation est leur partenaire. Cédric Lobelle «N otamment, nous construisons, avec les entreprises, des programmes de formation sur mesure pour celles qui engagent », lance Olivia P'tito. « C'est tout spécialement vrai pour les employeurs qui souhaitent recruter dans les métiers en pénurie, ou simplement dans des fonctions pour lesquelles ils ne trouvent pas de candidat. Nous couvrons 80 % des métiers critiques. En 2016, 3.000 chercheurs d'emplois ont été formés dans ces métiers. Je demande ceci aux employeurs : regardez parmi nos stagiaires, nous avons peut-être un candidat qui vous convient. Et si ce n'est pas le cas, nous pouvons, si c'est faisable, proposer une formation sur mesure. » L'an dernier, diverses collaborations ont abouti à des engagements fermes. « Ainsi, pour Keolis (ndlr : le plus grand opérateur privé belge dans les transports de passagers), nous avons formé un groupe de chauffeurs de bus et cars, capables de parler néerlandais. Tous ont été engagés. » Pour la STIB, Bruxelles Formation a formé des agents de sécurité et prévention, en partenariat avec Actiris et VDAB Bruxelles. Securitas et G4S ont ensemble recruté 250 personnes en collaboration avec Bruxelles Formation. « Il y a également ULB-Érasme, qui avait besoin de secrétaires médicales avec des compétences en gestion du stress, des conflits et communication positive pour les contacts avec les « Arrêtons le Bruxelles bashing » Olivia P'tito pointe un phénomène qui pénalise aussi bien les entreprises que les chercheurs d'emplois : « Les compétences acquises en amont ne sont pas assez reconnues. Arrêtons le Bruxelles bashing. Saviez-vous qu'en 2014, 47,5 % des Bruxellois de la tranche 30-34 ans était diplômés du supérieur, alors que l'objectif européen est de 40 % ? Et qu'en 2017, 43 % des demandeurs d’emploi inscrits chez Actiris avaient un diplôme non reconnu en Belgique ? Principalement des citoyens européens et dans des métiers qui intéressent nos entreprises. C'est un gâchis. La fédération Wallonie-Bruxelles et la Communauté Flamande doivent régler ces problèmes d'équivalence et de reconnaissance des diplômes. » 44 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 Partenaire de Bruxelles Formation, Veolia propose des stages sur chantier, qui mènent à l’embauche. patients. Nous leur avons trouvé des candidates et fourni la formation sur ces compétences particulières dans des locaux d’Érasme, qui se chargeait de la partie médicale.» Ou encore, pour Audi Forest, désireux d'équilibrer son recrutement hommes-femmes : « Nous proposons depuis quelques années une formation clé sur porte de techniciennes de maintenance, qui aboutissent systématiquement à des engagements. » Autre exemple : Veolia (ex-Vivendi Environnement), qui cherche des électroniciennes industrielles. « Veolia est notre partenaire et propose, via le système FPIE (Formation Professionnelle Individuelle en Entreprise), des stages de début et fin de formation sur ses chantiers, et qui se transforment en job. Le deal, avec le FPIE, c'est que l'employeur bénéficie d'avantages financiers importants afin de former quelqu'un ayant déjà des compétences, à un poste qui correspond aux besoins de l'entreprise. En échange, il doit engager cette personne pour une durée équivalente à la durée de la formation. » Au sein de ses pôles, avec ses divers partenaires, via des stages ou formations en entreprise ou le programme First (géré par Actiris depuis l'an dernier), Bruxelles Formation a participé en 2017 à la formation de 16.001 stagiaires chercheurs d'emploi et 4.148 stagiaires travailleurs. Dans ses formules « sur mesure » pour les entreprises, 2.000 stagiaires ont été formés, dont 1.700 chercheurs d'emploi et 300 déjà actifs dans un métier, par exemple inscrits dans des formations du samedi. « Et parmi ces chercheurs d'emploi, environ 300 personnes ont été formées et engagées dans le cadre des FPIE. Pour 2020, notre objectif est de monter à 2.000 FPIE par an. Et plus largement, nous voulons former 20.000 stagiaires chercheurs d'emploi. » ● D.R.
SOYEZ PRÊTS POUR LES MARCHÉS DE DEMAIN Des séminaires et formations adaptés aux professionnels du bâtiment actifs en Région de Bruxelles-Capitale SÉMINAIRES • Bâti et biodiversité // 1 j • Densifi er pour mieux partager // 1 j • Gestions des sols pollués // 1 j • Rénovation de chauff erie // 1 j FORMATIONS • Utilisation de l’outil TOTEM // 0,5 j • Gestion de l’énergie // 3 j • Installations solaires photovoltaïques // 1 j • Réemploi de matériaux et d’éléments de construction // 2 j • Chauff age et ECS // 4 j • Construction bois // 2 j • Outils de diagnostic // 2 j • Pompe à chaleur// 2 j • Eclairage // 2 j • Rénovation partielle et par phase // 2 j • Gestion des eaux pluviales de l’espace public // 1 j SEM : 40€/JOUR - FORM : 50€/JOUR SEPT - DEC 2018 INFOS ET INSCRIPTIONS : WWW.ENVIRONNEMENT.BRUSSELS/ FORMATIONSBATIDURABLE © Batex rue de l’Hectolitre - Architecte : R²D² Architecture - Photo : Bernard Boccara FACILITATEUR BÂTIMENT DURABLE Un helpdesk d’experts gratuit pour vos projets en Région de Bruxelles-Capitale 0800 85 775 facilitateur@environnement.brussels GUIDE BÂTIMENT DURABLE Outil d’aide à la conception www.guidebatimentdurable.brussels
D.R. EMPLOI & FORMATION Former des réfugiés : de l’enthousiasme pour pallier à l'arriéré d'apprentissage Des peintres industriels, des techniciens télécoms qui interviennent au sommet des pylônes ou d’autres qui entretiennent des éoliennes ? La demande pour ce genre d'emplois augmente constamment, alors que les candidats se font rares. L'organisation Rising You prépare aujourd’hui de jeunes réfugiés à ces métiers physiquement exigeants. Leur motivation énorme représente un atout majeur. Peter Van Dyck U ne première constatation : la terrible pénurie sur le marché du travail. Et une deuxième : à Bruxelles, quatre réfugiés sur cinq sont au chômage. Benjamin Gérard, de l'organisation Nature (qui, via des camps d'aventure, renforce les compétences (sociales) et la confiance en soi de jeunes) a trouvé une idée pour résoudre ces deux problèmes de front : former des réfugiés au travail en altitude. Benjamin Gérard a établi un premier contact avec de jeunes réfugiés il y a huit ans. Malgré leurs traumatismes (guerre, abus, exploitation économique), ceux-ci front preuve d’une résilience, d’une motivation et d’une indépendance peu communes. Il constate aussi que ces jeunes gens sont souvent des poids légers bien musclés. C'est ainsi que Rising You a vu le jour. Sa vocation : mettre en œuvre les talents de ces réfugiés et les guider vers des emplois stimulants, adaptés à leurs qualités. La création d'un club d'escalade à Bruxelles en septembre 2015 a été une étape importante. Il accueille des réfugiés dès l'âge de 12 ans. Ils y développent leurs compétences de manière très informelle (aptitudes linguistiques, relations sociales, attention à la sécurité, etc.). Une grande responsabilité Ceux qui le désirent passent du club d'escalade au centre de formation. La Rising You Academy se fonde toujours sur des postes vacants. Elle examine les compétences requises pour les emplois, en étroite collaboration avec les entreprises qui s'intéressent au groupe-cible. Ceci permet d’établir un profil du candidat et le programme de formation requis. Les entreprises participent activement 46 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 à la sélection. Les candidats sont d’ailleurs invités à une journée de sélection, où un test d'escalade les attend. L'attention se porte aussi sur la sécurité, l'attitude d'apprentissage et la capacité à travailler en équipe. Les centres de formation du VDAB apportent les compétences techniques que requièrent les métiers spécifiques en question : des techniques de peinture industrielle ou d'assemblage, par exemple. À la fin du processus d'apprentissage, les candidats effectuent un stage au sein de l'entreprise. Rising You reste en stand-by pour guider les réfugiés jusqu'à leur première année d'emploi. « Nos instructeurs doivent être à l'écoute et veiller à préserver la motivation », dit Benjamin Gérard. « Certains de ces jeunes réfugiés portent une lourde responsabilité économique envers la famille qu'ils ont laissée derrière eux. Les familles et même des communautés villageoises économisent de l'argent pour assurer le voyage du plus fort d’entre eux. Ces garçons sont supposés renvoyer de l'argent dans leur pays d'origine. Il y a dès lors beaucoup de pression sur leurs épaules. Certains menacent de sombrer, en raison du stress. » Trouver sa place dans la société En tout état de cause, l'énorme dynamisme des jeunes réfugiés constitue un atout majeur. « Nous nous concentrons plutôt sur les personnes peu qualifiées », explique Benjamin Gérard. « Il y a parmi elles des bergers afghans, par exemple, qui ont à peine fréquenté l'école pendant quelques années, à cause de la guerre. Malgré cela, nous affichons un taux de réussite de 100 %. Personne ne décroche ; tous ont la volonté de réussir, malgré l’arriéré d'apprentissage. »
TOPIC « La motivation est le critère clé au cours du processus de sélection, de même qu'une connaissance de base du néerlandais, du français ou de l'anglais. Nous pouvons leur enseigner tout le reste », déclare Lotte Clijsters, partenaire RH du groupe Iris. L'entreprise recherche pour Iris Anticorrosion des peintres industriels qui grimpent jusqu'à 150 mètres pour appliquer un traitement anticorrosion aux pylônes à haute tension. Les gens qui acceptent un travail aussi exigeant physiquement sont rares. Dès lors, The Shift (une organisation qui promeut une coopération durable entre les secteurs marchand et non-marchand) a mis Iris en contact avec Rising You, dans le but de recruter des réfugiés. Cadre déficient Les douze réfugiés qui ont entamé leur formation pour un premier projet Iris ont tous, dans l’intervalle, un contrat à durée indéterminée. Lotte Clijsters s’en réjouit. « Les superviseurs sont venus nous dire à quel point ces jeunes gens sont impatients d'apprendre. Quel beau moment pour nous. Il existe tellement de préjugés à l'égard des réfugiés. Ceux qui travaillent chez nous font tout leur possible pour s'intégrer. Je me souviens d'avoir demandé à l'un d'eux : ‘How are you doing?’ Sa réponse ne se fit pas attendre : ‘Nederlands spreken, aub’. » Un seul point noir, malheureusement : le cadre légal actuel pour l'emploi des réfugiés. Lotte Clijsters : « Je comprends que le gouvernement prenne des mesures de protection pour prévenir les abus, mais elles constituent souvent un obstacle. Lorsque les réfugiés en centre d'asile reçoivent un salaire, ils doivent renoncer à 70 % de ce montant et doivent avoir trouvé un autre lieu de résidence dans les trois mois de leur entrée en fonction. Mais avec si peu d'argent, comment payer la garantie locative d’une habitation ? Nous trouvons souvent un terrain d’entente, mais au prix de quels efforts ! » ● D.R.
TOPIC EMPLOI & FORMATION Faire connaître les métiers : les entreprises aussi ont un rôle à jouer Les entreprises sont confrontées à des pénuries de main d’œuvre. Beaucoup de jeunes ne connaissent pas les métiers ou manquent de compétences après l’école. L’évolution rapide des métiers, notamment la numérisation, nécessitent d’approfondir certaines disciplines et d’en enseigner de nouvelles, dès l’école primaire. Le futur « tronc commun polytechnique et pluridisciplinaire » du Pacte d’Excellence le prévoit pour l’école francophone. Un sondage Beci révèle les attentes des entreprises, qui en sont assez proches. Olivier Remels, Secrétaire général de la Fondation pour l’Enseignement L a perception des entreprises confirme des résultats mitigés de l’école francophone. Les performances1 de notre enseignement francophone sont insuffisantes, avec de forts écarts entre des écoles scolarisant pourtant des publics similaires, et il est très inégalitaire puisque les résultats sont très corrélés aux origines socio-économiques des élèves. voudraient aussi que l’école amène les élèves à de nouvelles compétences : l’interdisciplinarité et les applications concrètes, les règles de savoir-vivre en entreprise, la gestion de projet en autonomie, les technologies (dont le numérique) ... Début 2018, un sondage réalisé par Beci et l’UWE, en partenariat avec la Fondation pour l’Enseignement, concernant la « perception et les attentes des entreprises sur les contenus à enseigner en priorité dans le tronc commun polytechnique » (du primaire au milieu du secondaire, selon le Pacte pour un Enseignement d’excellence) confirme assez largement les orientations de la réforme en cours. Les entreprises ressentent le manque de préparation des élèves à l’issue du secondaire. L’insuffisance des acquis de base est aigüe dans les langues étrangères et dans les compétences entrepreneuriales. Les autres branches peu satisfaisantes sont la langue maternelle, la logique mathématique, les sciences, l’informatique et les savoirs pratiques. 6 entreprises sur 10 estiment que l’enseignement général ne prépare pas assez aux « Sciences, Technologies, Engineering et Mathematics » (STEM). 8 sur 10 pour l’enseignement qualifiant. Pour l’avenir, les entreprises demandent une meilleure maîtrise des savoirs de base (mathématiques, français et sciences) et des savoir-être. Viennent ensuite les disciplines technologiques et scientifiques. Les entreprises 48 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 Les entreprises sont prêtes à aider ! La plupart des entreprises estiment avoir un rôle informatif à jouer dans l’orientation des élèves et se déclarent disponibles pour jouer ce rôle plus activement aux côtés des écoles, mais de manière encadrée, car les écoles ne font pas assez appel aux acteurs socio-économiques pour informer les élèves sur les métiers. Pour cela, les interlocuteurs à privilégier sont d’abord les enseignants, mais également les pouvoirs organisateurs, les cités des métiers et les salons de l’emploi. Elles suggèrent de faire visiter des entreprises aux élèves et aux enseignants. Mais aussi d’apporter aux parents une information complète sur les perspectives offertes par les différents métiers et filières d’enseignement, ou d’intégrer cette information de manière pertinente aux disciplines scolaires. 6 entreprises sur 10 se disent prêtes à participer à des actions d’information aux métiers (seule 1 sur 10 est contre cette implication). Ces résultats jettent les bases de possibles collaborations, pour une meilleure information sur les métiers et des formations qualifiantes ancrées dans la réalité. La Fondation pour l’Enseignement met déjà en œuvre des projets concrets, mais est disponible développer de nouvelles approches fédérant écoles, entreprises et acteurs associatifs avec la collaboration de Beci. ● Résultats PISA en français, maths et sciences inférieures aux performances flamandes et sous la moyenne OCDE, un niveau souvent insuffisant à la fin du secondaire et un taux d’échec important à l’entame des études supérieures. 1
PARTICIPEZ AU PRIX CAP48 DE L’ENTREPRISE CITOYENNE ! Vous avez mis en place, au sein de votre organisation, des actions d’intégration des personnes handicapées ? Participez au Prix CAP48 de l’Entreprise Citoyenne ! Envoyez votre candidature avant le 16 novembre 2018 à CAP48 et soyez peut-être le prochain lauréat ! Chaque année, CAP48 récompense les entreprises qui ont mis en place des actions envers les personnes en situation de handicap dans 3 domaines : l’emploi, l’accessibilité ou le financement d’initiatives de terrain. Depuis 2006, c’est plus de 30 entreprises du secteur public ou privé qui ont été primées pour leurs projets d’intégration professionnelle des personnes handicapées. Vous aussi, faites-en partie ! Ce Prix CAP48 est aussi l’occasion de mettre un coup de projecteur sur vos initiatives. En tant que lauréat, vous bénéficierez d’une large couverture médiatique, tant dans la presse écrite qu’audiovisuelle, orchestrée par CAP48 et la RTBF. Sans compter les bénéfices que votre entreprise peut retirer de ce prix. Comment participer ? Téléchargez le formulaire sur www.cap48.be et adressez votre dossier de candidature en un seul exemplaire à l’attention de CAP48, Boulevard Reyers 52, 1044 Bruxelles, avant le 16 novembre 2018. Plus d’infos : www.cap48.be Jacques Spelkens, Head of CSR - Frédéric Rouvez, Co-fondateur d’Exki : « Chez EXKi, la diversité est quelque chose de naturel. L’inclusion de personnes différentes est une richesse qui nourrit nos équipes au quotidien et qui nous apporte beaucoup sur le plan humain. Le prix CAP 48 que nous avons reçu ne fait que montrer que nous sommes sur la bonne voie. » Engie Electrabel : « Si je puis donner un conseil à mes confrères dans d’autres entreprises, c’est vraiment d’y aller à fond parce que ça donne un sentiment de fierté et d’appartenance à l’entreprise. Cela soude également socialement les salariés autour de thématiques qui sont des thématiques humaines fondamentales et ça leur permet de se réaliser, de donner un sens à leur travail. » Une enquête réalisée auprès des lauréats a démontré l’influence Lilly Wahba, responsable des ressources humaines McDonald’s Namur/Ixelles/Marche : « On est fiers d’avoir gagné ce prix car nos efforts sont récompensés et on veut aussi montrer aux autres entreprises qu’il ne faut pas avoir peur, qu’il faut se lancer, que c’est possible. » Ces entreprises prouvent, par leurs initiatives, qu’il est possible de travailler ensemble même si on est différent. positive du prix sur l’entreprise. La majorité d’entre eux a poursuivi ses projets d’intégration des personnes handicapées au sein de sa structure tandis que plus de la moitié a pu y apporter des nouvelles dimensions
EMPLOI & FORMATION Securitas : mieux former, pour mieux recruter Incontournable dans le secteur de la sécurité, Securitas a établi le constat que, malgré un siège et près d'un client sur deux basés à Bruxelles, à peine 10 % de son personnel était issu de la capitale. Raison pour laquelle la société a imaginé un nouveau plan de recrutement. David Hainaut À une époque où la sécurité est mise en avant et où le taux de chômage à Bruxelles avoisine encore les 15 %, vouloir amener jeunes (et moins jeunes) vers une société de gardiennage de référence, avec la garantie d'un emploi durable, a inévitablement du sens. Mais pouvoir identifier les potentiels et « placer les bonnes personnes aux bonnes places » reste un travail qui réclame une certaine minutie. Tel est celui exercé par Johan Deleuze chez Securitas, entreprise où ce manager de 44 ans officie avec passion depuis bientôt seize années. Il évoque le vaste processus d'embauche de la société, mis en place l'an dernier : « Il a nécessité des démarches qui ont pris du temps car, pour travailler le plus intelligemment possible, il a fallu nouer un partenariat ‘quadrimoteur’ win-win, réunissant Actiris, son équivalent flamand (le VDAB), Bruxelles Formation et bien sûr, Securitas. » « Bruxelles ne manque pas de talents ! » Convaincu par le potentiel encore large de collaborateurs bruxellois, et soucieuse de favoriser l'emploi, Securitas forme en ce moment même de futurs employés. Une formation passant par la réussite d'un examen, qui englobe un test au Selor et divers apprentissages, allant des compétences comportementales aux techniques d'auto-défense, en passant par l'apport des premiers soins, et surtout la connaissance – honorable – d'une deuxième langue (le néerlandais, mais aussi l'anglais), qui constituait jusqu'ici l'un des principaux freins d'embauche. Cinq à dix semaines de cours sont prévues dans l'agenda des candidats, selon leur niveau. « C'est du sérieux : il faut étudier pour réussir, et donc être assidu. Mieux on est formé, mieux on aborde une carrière. Parce que l'objectif, c'est aussi d'assurer des emplois durables. Mais nous restons convaincus que Bruxelles ne manque pas de talents pour ce domaine-là », reprend M. Deleuze. Ainsi, en novembre dernier, dans une première vague de 450 candidats, seul le tiers a été invité à suivre la formation garantissant un contrat à durée indéterminée. Pour un travail réclamant intégrité, patience, vigilance et flexibilité, avec des missions allant de 3 à 12 h et une certaine souplesse dans le travail, grâce aux conventions collectives. Grâce à ces formations, le taux de réussite s'est vu multiplié par... huit ! « Securitas, ce sont plus de 6.000 collaborateurs. Il est logique qu'on veille à représenter la société belge en général. D'avoir en quelque sorte un échantillon dans nos rangs », explique Mr Deleuze. « Selon l'âge, le sexe (le personnel féminin, grandissant, est prisé aux postes de sûreté aéroportuaire et de réception), l'origine, etc. C'est donc essentiel d'élargir au maximum le spectre, tout en continuant à dénicher les personnes les plus adéquates pour les différents postes, qu'il s'agisse d'un bâtiment fermé, de l'extérieur d'un grand magasin, d'une institution, etc... » Notre interlocuteur tient à souligner l'apport d'Actiris dans son travail de présélection de profils, et celui de Bruxelles Formation. « L'employeur est ainsi bien épaulé pour savoir quand, qui et combien de profils il aura besoin. Idéalement, nous devrions encore mieux cibler cela à l'avenir, pour encore mieux former les gens. Notre travail, finalement, c'est surtout de la programmation et de la création de réserves de recrutement. » Toujours plus professionnel, surtout depuis la loi sur la sécurité privée (« loi Jambon ») entrée en vigueur en 2017, le secteur a de belles perspectives, avec 1.000 personnes engagées par an depuis 2015. Comme le confirme M. Deleuze : « Si tout dépend du rapport que chacun a visà-vis de la sécurité, un agent de gardiennage apporte en général de la sérénité. Et de nouveaux marchés s'ouvrent à nous, où nous offrons de plus en plus une combinaison entre des agents et des solutions technologiques. Je songe récemment au gardiennage d'une caserne militaire, d’un parking de camions sur l'E40, etc. Nous pouvons donc être assez confiants pour les années à venir ! » ● BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 51 © Securitas
Un stagiaire, pour quoi faire ? EMPLOI & FORMATION La rentrée académique est là et peut-être recevrez-vous prochainement des candidatures d’étudiants désirant faire un stage. En effet, les stages font de plus en plus partie intégrante de la formation en hautes écoles, dans l’enseignement en alternance ou professionnalisant. Pour les étudiants, c’est l’occasion d’acquérir une expérience professionnelle. Mais les entreprises peuvent aussi y gagner. Gaëlle Hoogsteyn L e stagiaire constitue une main d’oeuvre précieuse. En fonction de son expérience et de la durée du stage, il pourra s’acquitter de tâches plus ou moins complexes. Un stagiaire peut aussi être l’occasion de travailler sur des projets intéressants, en attente par manque de temps. Alexandra Van Hemeldonck, secrétaire générale de Belfius Foundation, raconte : « La Fondation Belfius a accueilli une stagiaire en dernière année de Master durant deux mois. Dès le troisième jour, elle se sentait comme un poisson dans l’eau. Je lui ai confié deux projets et elle a réalisé un travail formidable. Une vraie opportunité pour moi. » Un stagiaire, c’est un vent nouveau sur l’entreprise. Les stagiaires (bien choisis) sont généralement pleins d’enthousiasme. Ils ont envie d’apprendre et de montrer de quoi ils sont capables. Issus de la nouvelle génération et riches de connaissances fraîchement acquises, les stagiaires peuvent présenter de nouveaux outils de travail. « Nos étudiants en communication, par exemple, peuvent utiliser leur expertise pour présenter de nouveaux outils pas encore utilisés par la société et ainsi toucher les jeunes parfois peu représentés dans l’entreprise », explique Murielle Schiltz, coordinatrice de la pratique professionnelle en section communication de la Haute école Ichec-ISFSC. Murielle Schiltz (Ichec-ISFSC) 52 Faire appel à des stagiaires est aussi un excellent outil BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 de recrutement. Tout au long du stage, vous avez l’occasion d’apprécier le travail et les compétences de votre stagiaire. Si le stagiaire se montre à la hauteur, pourquoi ne pas l’embaucher ? « Les stages créent par ailleurs des ponts entre les écoles et les entreprises. Pour peu que le maître de stage permette au stagiaire d’exploiter son potentiel, les entreprises découvrent parfois des perles », ajoute-t-elle. Paroles d’étudiant « J’ai débuté mon parcours académique par deux ans à l’université. Mais rapidement, j’ai eu envie de mettre en pratique les compétences acquises et je me suis réorienté vers une formation plus professionnalisante. Un stage de 10 semaines – que j’ai effectué dans une agence de publicité – était prévu en dernière année. J’ai eu la chance de tomber dans une entreprise très ouverte et j’ai pu rapidement avoir des responsabilités et mener à bien mes propres projets. Faire un stage permet de s’entraîner aux entretiens d’embauche, de découvrir le monde du travail et ses codes, d’étoffer son CV, de se créer un réseau et parfois de montrer certaines réalisations. C’est un véritable atout pour se lancer ensuite dans le monde du travail. La preuve : j’ai décroché un premier contrat dans l’agence où j’ai été stagiaire. » Augustin Ide, 24 ans, jeune diplômé en communication à l’ISFSC. © Getty
TOPIC À quoi penser sur le plan légal ? Les étudiants amenés à accomplir un stage en entreprise en vue de leur diplôme ou certificat d’études sont couverts par leur institution d’enseignement supérieur. Pour éviter toute source de conflit ou de désillusion, l’entreprise conclut une convention tripartite avec le jeune et l’établissement d’enseignement. On y détermine, par exemple, les modalités du stage telles que la durée, les tâches du stagiaire, les horaires, les conditions de rupture et les modalités d’évaluation. Ces stages sont non rémunérés. L’employeur ne peut donc pas octroyer de salaire au stagiaire. Il est néanmoins possible légalement de rembourser les frais encourus par le stagiaire pour l’accomplissement du stage (frais de déplacement, frais de repas, frais de logement). Attention : les règles concernant les stagiaires étrangers sont plus strictes. En fonction de leur pays d’origine, certains étudiants doivent par exemple obtenir un permis de travail. Vous trouverez plus d’infos sur le site du SPF Emploi : www.emploi.belgique.be. Les stages sont aussi un bon moyen de donner une image positive de votre entreprise et de ses valeurs. « Montrer que l’on est une entreprise socialement engagée et désireuse de partager son savoir-faire avec les étudiants est bénéfique pour sa réputation », assure Murielle Schiltz. Les conditions de la réussite : avant le stage Que vous ayez reçu une candidature spontanée ou que vous recherchiez vous-même proactivement des stagiaires, il est impératif de vous poser au préalable certaines questions. « Tout d’abord, celle des objectifs », explique Murielle. « Pourquoi ai-je envie de prendre un stagiaire ? Qu’est-ce que je vais pouvoir transmettre à l’étudiant et qu’est-ce qu’il peut m’apporter ? Contactez l’école pour comprendre les objectifs pédagogiques du stage, peut-être différents des objectifs opérationnels ». Ensuite, on réfléchit aux missions et aux tâches à confier. « Plus l’offre de stage sera détaillée, plus facile il sera de trouver le bon stagiaire. Suite à la candidature de ma stagiaire, j’ai discuté avec elle des tâches à effectuer, des objectifs poursuivis, du contexte dans lequel elle allait évoluer… Je voulais être sûre que ces missions l’intéressaient et voir avec elle si elle disposait des compétences requises (par exemple une aisance rédactionnelle), même si, bien sûr, elle était là aussi pour apprendre », explique Alexandra Van Hemeldonck. Divers moyens existent pour recruter des stagiaires. L’un des plus efficaces consiste à adresser directement votre offre de stage aux écoles dont les cursus correspondent aux profils recherchés. Vous pouvez aussi publier l’offre de stage sur votre site, ou sur des plateformes spécialisées, faire circuler votre offre sur les réseaux sociaux et la publier en interne pour profiter du réseau de vos employés. Enfin, identifiez qui seront les personnes relais du stagiaire. Qui va le recruter ? Qui va l‘encadrer ? « Désigner une personne qui sera le référent du stagiaire est indispensable, tant pour l’entreprise que pour le stagiaire », assure Murielle Schiltz. D’un point de vue pratique, n’oubliez pas de préparer en amont l’arrivée du stagiaire en prévoyant, entre autres, un poste de travail, un badge, une boîte mail, etc. Alexandra Van Hemeldonck, secrétaire générale de Belfius Foundation Pendant le stage En début de stage, il faudra encadrer le stagiaire. Il doit apprendre et intégrer beaucoup d’éléments nouveaux. « Ce temps, il faut le voir comme un investissement », déclare Alexandra Van Hemeldonck. « Un stagiaire qui a acquis de bonnes bases est d’une aide précieuse. J’ai pu encadrer une étudiante qui est rapidement devenue autonome. Mais j’étais toujours disponible quand elle avait des questions ». Si vous sentez que votre stagiaire a du potentiel, proposez-lui davantage de responsabilités. « Le mot-clé est la confiance : dans les capacités du stagiaire et dans sa progression. Si vous ne donnez à votre stagiaire que des tâches répétitives et/ou dénuées d’intérêt, il se démotivera rapidement », développe Murielle Schiltz. Alexandra Van Hemeldonck partage cette opinion : « Les trois gages du succès sont la motivation du stagiaire (et le dynamisme en découle), ses compétences et sa capacité d’adaptation. J’ai laissé beaucoup d’autonomie à ma stagiaire et tout le monde en a été récompensé : elle, car elle a pu concevoir des projets de A à Z, et moi car cela m’a permis d’obtenir une étude préalable au lancement d’un projet qui me tenait à cœur et de réaliser des petits projets que je n’avais pas le temps de prendre en charge. » Pendant le stage, il est important de prévoir des moments d’évaluation réguliers. Murielle Schiltz précise : « Redresser la barre, si nécessaire, permet à l’étudiant de se reprendre afin que l’expérience soit positive tant pour lui que pour la société. Sans perdre de vue toutefois que les stagiaires sont des jeunes encore en construction. On peut les mettre face à leurs faiblesses mais aussi les féliciter pour leurs forces. » Après le stage Pour que le stage porte ses fruits, une évaluation ou un feedback est nécessaire. À la fin du stage, faites le point avec votre stagiaire sur ses résultats et les missions accomplies. Montrez-vous ouvert et interrogez le stagiaire sur son ressenti, sa vision de l’entreprise, les conditions de travail etc.. ● BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 53
ENTREPRENDRE AIDES AUX ENTREPRISES Il y a très probablement un subside pour vous… …mais il y a beaucoup de chances que vous l’ignoriez, d’autant qu’une réforme des subsides bruxellois se dessine pour la fin de l’année avec quelques aménagements à la clé. [Coproduction] E n matière de subsides, la Région bruxelloise est favorisée par rapport aux autres régions. Bon an mal an, c’est une enveloppe de 31 millions qui est allouée aux aides et subsides destinés aux micro, petites et moyennes entreprises. Une microentreprise compte moins de 10 ETP, affiche un CA ou un total du bilan inférieur à 2 millions d’euros. Pour une petite, les critères d’éligibilité sont de moins de 50 ETP, moins de 10 millions de CA ou de total du bilan. Et pour une moyenne, on ne peut dépasser 250 ETP, 50 millions de CA ou 43 millions de total du bilan. Les grandes entreprises ne sont pas retenues pour les investissements généraux mais bien pour les investissements spécifiques. Pourtant, la moitié des entrepreneurs ne sont pas au courant de ces multiples et diverses aides. Quand ils le sont, certains ne les sollicitent pas, estimant les démarches trop complexes ou pensant que ces aides ne les concernent pas. Par ailleurs, 50 % des dossiers de demandes de subsides à la Région bruxelloise n’aboutissent pas. Les causes ? Un dossier mal ficelé, incomplet, mal suivi, introduit hors délai ou en retard... Introduire une demande de subsides demande une expertise qui fait défaut dans la plupart des PME. Toutefois, avant de songer à solliciter un subside, il convient de bien garder à l’esprit qu’il ne s’agit pas d’un financement. Une aide publique doit être davantage considérée comme un refinancement qui permet d’alléger le coût d’un investissement et soulager dans la foulée la trésorerie. Autre point important, n’investissez pas avant de vous informer quant à un subside éventuel. Renseignez-vous d’abord. À cette fin, le numéro d’appel gratuit 1819, mis à disposition par la Région, pourra vous permettre d’obtenir un premier diagnostic précieux. Les subsides sont divers et vous aurez très probablement une aide pour votre investissement. Que ce soient les aides aux investissements généraux (démarrage ou extension d’une activité, augmentation de la surface d’un commerce, achat d’outils de production, etc.), les aides aux investissements spécifiques (économies d’énergie, systèmes de sécurité…), ou encore les aides à la consul54 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 tance (juridique, marketing…) accessibles également aux projets en pré-activité pour des dépenses de quelques milliers d’euros. En outre, de nouvelles aides spécifiques vont être créées d’ici la fin de l’année. Elles concerneront d’une part l’e-commerce et, d’autre part, le recrutement. L’idée de la Région est d’affiner son offre afin de mieux répondre à l’évolution de la société et mieux relever les défis de la numérisation. L’e-commerce concerne la vente en ligne et le recrutement certains quartiers bruxellois compris dans la Zone d'Economie Urbaine Stimulée (ZEUS). ● Contacter l’auteur : Dimitri Van Rossum, Head of Subsidia@ KBCBrussels dimitri.vanrossum@kbcbrussels.be Quelques conseils • Faites appel à un consultant spécialisé : ce peut être un « chasseur de primes » qui se rémunère généralement en prélevant un pourcentage sur la prime obtenue. Des fiduciaires proposent également ce service. Bien moins onéreuse, une banque a également développé ce service à sa clientèle. • Faites-vous conseiller pour les aspects fiscaux et juridiques : L’obtention d’une aide fait partie d’un tout. N’hésitez pas à consulter un expert fiscal pour voir si l’avantage d’un subside ne va pas créer un désavantage fiscal ou si un avantage fiscal ne va pas à l’encontre d’un subside. Veillez également à bien évaluer les questions juridiques. • Faites preuve de patience : Quand le diagnostic a bien été établi par rapport au secteur, à l’objet, au lieu et au montant de l’investissement, et que vous avez rentré un dossier avec un service spécialisé, vous obtiendrez votre subside sans problème. Mais il faudra faire preuve de patience, même pour un petit montant. La liquidation de la prime prendra facilement quelques mois voire davantage. • Faites votre shopping à Bruxelles : Avant de partir dans une autre région, pensez aux avantages de Bruxelles. Notamment de la zone de développement– une large bande urbaine qui s’étale le long du canal, d’Anderlecht à Evere – où de nombreuses aides peuvent être doublées. Bon à savoir quand on doit choisir son implantation. © Getty
ENTREPRENDRE TRANSITION Le beau joker « énergie » de KBC pour Bruxelles Ces derniers mois, profitant de la persistance des taux bas sur le marché, plusieurs institutions bancaires ont décidé de mettre en avant leurs formules de crédit à la rénovation et, pour certaines, de crédit vert. KBC y a ajouté une initiative particulièrement pertinente: le check-up Energy. I nvestir dans de l'isolation ou miser sur une installation de production d'énergie renouvelable, c'est une bonne idée pour le particulier et pour les entreprises. En effet, malgré une tendance généralisée à la disparition ou la diminution des primes, tout ce qui permet d'économiser l'énergie est bon à prendre. D'abord parce que cela permet de réduire sensiblement une facture énergétique qui a tendance à grimper. Ensuite, parce qu'il s'agit d'un enjeu vital dont chacun a désormais pris conscience (l'été caniculaire que nous venons de connaître nous l’a rappelé). Avec son taux de 1,59 % proposé pour les prêts énergie verte, KBC a bien compris l'urgence de relever ce double défi en assortissant son prêt d’un « check-up Energy ». Si l'on en croit le communiqué de presse de KBC, il s'agit d'un instrument « simple d'utilisation, qui permet aux clients de rendre leur habitation future-proof au niveau de la consommation d'énergie et de l'efficacité énergétique ». Restait à le vérifier... Concrètement, le check-up Energy fonctionne sur base des paramètres encodés par le client. Les économies d'énergie possibles sont alors calculées automatiquement et les investissements pertinents proposés. Voilà qui peut compléter utilement les outils publics de diagnostic énergétique proposés par homegrade.brussels. Autre avantage intéressant du check-up proposé par la KBC : l'avis rendu est totalement neutre. À part le crédit proposé (qui contribue davantage à donner de la visibilité à l'institution financière qu'à faire grossir ses marges), la formule est totalement libérée de toute contingence commerciale : aucun installateur photovoltaïque, aucun vendeur de système de chauffage alternatif ou économique ne se trouve à l'affût derrière l'offre de KBC. Avant d'être proposée au marché en phase approfondie de test, la formule a en outre été testée auprès des collaborateurs de l'institution financière. Ce n'est que depuis peu que le check-up Energy est proposé aux clients de KBC/ CBC et de KBC Brussels en étant intégrée à KBC Touch, l'interface qui permet aux clients d'effectuer leurs opérations bancaires en ligne. Enfin, l'initiative a été montée grâce à l'expertise reconnue du Vlaamse Instelling voor Technologisch Onderzoek (Vito). 40 euros rendus au décuple, voire au centuple L'application, d’abord gratuite, est devenue payante : depuis ce mois de septembre, il faut s'acquitter de 40 Johan Debière euros pour l’utiliser et bénéficier d'un conseil complet et totalement personnalisé. Évidemment, ce check-up Energy ne dispense pas le particulier de passer par la case certification dans le cas de la vente ou de la mise en location d'un bien, mais à la différence du certificat PEB, le check-up propose des scénarios d'investissement qui vont parler au propriétaire1 . Que celles et ceux qui n'ont pu profiter du check-up alors qu'il était gratuit se rassurent : les 40 euros investis leur seront rendus au décuple, voire au centuple, en fonction de leur situation. Cette proposition est adaptée aux zones urbaines comme Bruxelles. Selon Leen Govaerts, Unit Manager Smart Energy & Built Environment chez EnergyVille/Vito, le passage à un approvisionnement énergétique durable pour Bruxelles est un défi qui exige des choix judicieux : « Les bâtiments représentent 40% de la consommation d'énergie », souligne-t-elle. En plaçant l'optimisation énergétique du bâti et plus particulièrement du résidentiel au cœur de leurs recherches, les initiateurs du projet EnergyVille/Vito ont visé juste pour une zone aussi hétérogène que Bruxelles avec « un juste équilibre entre efficacité énergétique, énergies renouvelables et flexibilité tout en recherchant un équilibre optimal entre accessibilité économique, respect de l'environnement et sécurité d'approvisionnement ». Last but not least : le check-up Energy et les prêts énergie verte peuvent être parfaitement combinés avec les mesures régionales de soutien à la rénovation énergétique. Bon à savoir. ● L'algorithme de recherche sur lequel se base l'outil de KBC s'appuie sur la norme européenne EN13790 utilisée pour les calculs du CPE et du PEB. BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 55 1 © Getty
ENTREPRENDRE SALES Marchés publics ICT : l’avis expert du CIRB Le CIRB (comprenez : le service ICT des pouvoirs publics bruxellois) apporte son soutien à de nombreux projets et dossiers informatiques. Les marchés publics y figurent en belle place. C’est pour les rendre plus efficaces et les optimiser qu’une centrale d'achat a vu le jour. Elle tente de regrouper autant de missions que possible. S’y ajoute l’e-catalogue, dans lequel les fournisseurs peuvent proposer leurs produits et services, parmi lesquels les services publics feront leur choix. Stef Gyssels L e CIRB – Centre d'Informatique pour la Région bruxelloise – est le partenaire de confiance pour tout ce qui touche aux ICT en Région de Bruxelles-Capitale. Il peut s’acquitter de toute tâche de développement et de soutien des technologies de l'information, de la télématique et de la cartographie pour le compte des institutions publiques régionales, locales et communales, des cabinets des ministres et secrétaires d'État du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale et des institutions d'intérêt public de la Région. Le CIRB s'efforce toujours de trouver les meilleures solutions sans renoncer à sa neutralité technologique. Le Centre entend tester et mettre en œuvre de manière proactive des technologies ICT innovantes, d'une part pour rendre son propre fonctionnement plus efficace et d'autre part pour assurer des services conviviaux aux Bruxellois, entreprises et visiteurs. Des marchés regroupés et simplifiés Une centrale d'achat a été mise sur pied au sein du CIRB pour faciliter et simplifier les processus de commande de matériel et de services ICT. Divers services publics peuvent regrouper leurs demandes via cette centrale. Voilà qui allège sensiblement la charge administrative, tant pour les administrations que pour les fournisseurs d’ailleurs. Les produits et services susceptibles d’être achetés de cette façon concernent les équipements de bureau (PC, imprimantes, écrans, matériel multimédia, etc.), les serveurs et le matériel de stockage, ainsi que les licences Microsoft et autres, le câblage et même des services topographiques. Dans la pratique, il y aura toujours un adjudicateur principal et des adjudicateurs participants. L'adjudicateur principal assure la bonne gestion de l'ensemble du processus. Il conclut un contrat avec les autres parties en vue du traitement correct de la commande et pour d'autres aspects tels que la rémunération, la durée, la confidentialité, etc. « Un service public qui recourt à une centrale d'achat réduit immédiatement sa charge administrative. Mais ce n’est pas tout », explique Geert Royberghs, service manager de la centrale d'achat et de l’e-catalogue au CIRB : « Nos clients peuvent faire leur choix dans une 58 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 large gamme de produits, qu'ils peuvent parfois tester à l'avance. La centrale d'achat offre généralement les solutions les plus avancées sur le plan technologique – et les plus durables. Et en raison de l’ampleur des commandes, nous pouvons généralement obtenir des prix très compétitifs ». Selon M. Royberghs, les fournisseurs bénéficient d'autres avantages, notamment la durée des contrats (généralement quatre ans), des procédures professionnelles et un suivi structuré. E-catalogue Autre outil de professionnalisation et d’efficacité, l’e-catalogue offre un aperçu en ligne de tous les produits et services que les pouvoirs publics peuvent commander via ce site, du moins s’ils se sont affiliés à la centrale d’achat. Par-delà une vue d'ensemble plus transparente et l'uniformité des contrats, les pouvoirs publics ont surtout l'avantage de pouvoir placer leurs marchés n’importe quand et n'importe où. Le fournisseur bénéficie à son tour d’un processus administratif simplifié : tous les documents pertinents pour la commande et le traitement sont automatiquement créés avec mention des données correctes de chaque service public concerné. Le fournisseur devra toutefois consentir © Getty
5 conseils pour participer aux marchés publics un certain effort : comme pour d’autres marchés publics, la procédure d'attribution devra être menée à son terme. Cela n’a pas empêché de nombreux fournisseurs et services publics de s’être déjà familiarisés avec cette plateforme en ligne : depuis sa création en 2011, elle a vu passer des commandes de produits et services pour près de cent millions d'euros. Un exercice d’équilibre à niveaux multiples Quelle que soit la manière dont les adjudications et les offres se déroulent – centrale d'achat, e-catalogue ou marché individuel (pour des besoins très spécifiques tels que la pose d’un plancher dans un centre informatique) – l’élaboration d'un marché public et surtout les nombreuses spécifications relèvent souvent d’un exercice d’équilibriste à plusieurs niveaux. Geert Royberghs en donne quelques exemples : « En tant que plaque tournante des achats informatiques de tous les services publics bruxellois, nous essayons de concilier de nombreux intérêts. Nous ne voulons pas favoriser qui que ce soit par une formulation biaisée dans les marchés publics, mais nous ne voulons pas davantage qu'un environnement Microsoft Windows soit escamoté du jour au lendemain. Nous devons penser et acheter en fonction de l'avenir, mais en même temps, nous voulons que toutes les infrastructures existantes continuent à fonctionner sans investissements excessifs. » M. Royberghs note en outre que cette préoccupation concerne aussi la centrale d'achat et l’e-catalogue : « Ces outils sont bien utiles pour les grosses commandes génériques. En revanche, les services qui ont des besoins très spécifiques peuvent avoir du mal du mal à se regrouper avec d’autres. » ● Info : https://cirb.brussels/fr Programme de séminaires Beci organise en 2018 un cycle de séminaires « marchés publics ». Prochaine date : 27.09 Les marchés publics de Bruxelles Mobilité : études et services, acquisition de matériel, travaux publics. lieu : Beci, de 14h à 18h. Info et inscriptions : Caroline Coutelier, 02 643 78 13 — cco@beci.be Participer aux marchés publics n'exige pas de technologie de pointe ou de parcours académique impressionnant. Tout le monde peut y prendre part ; la majorité des propositions rejetées sont dues à des formulaires mal remplis ou incomplets. Geert Royberghs comprend fort bien qu’une participation qui n’aboutit pas puisse susciter de la frustration. Il donne donc une série de conseils et attire l’attention sur certains aspects : 1. Lisez le cahier des charges attentivement et intégralement. Assurez-vous d'avoir lu toutes les annexes : elles contiennent souvent des informations très pertinentes et cruciales. Tâchez de voir si cette mission vous correspond vraiment, souligne Geert Royberghs : « Des petites entreprises s'inscrivent parfois pour un contrat-cadre où elles sont censées fournir des dizaines ou des centaines de PC chaque mois. Fournir une douzaine de PC une seule fois n’a pas grand-chose à voir avec la configuration et la livraison de centaines d'appareils chaque mois. Évaluer honnêtement si une mission est à votre portée peut faire gagner beaucoup de temps – à vous et à nous. » 2. Répondez à chaque volet. « Vous n’imaginez pas combien de candidatures nous devons écarter parce que le document n'a pas été complété de A à Z », soupire M. Royberghs. 3. Sachez que vous avez le droit de poser des questions. « Beaucoup de gens pensent encore que les pouvoirs publics sont une tapée de fonctionnaires rigides et bourrus. C’est totalement faux. Nous sommes toujours prêts à fournir les informations ou les éclaircissements nécessaires, ne serait-ce que parce que nous savons que cela conduit à des offres de meilleure qualité. » 4. Respectez la date limite ! Les pouvoirs publics font, en la matière, montre d’une grande sévérité, notamment parce que la loi les y oblige. La date limite est en fait la toute dernière date (attention à l'heure !) à laquelle un devis peut leur parvenir. Ce n'est absolument pas négociable. Bref, autant être rapide et ponctuel ! 5. Apprenez à marcher avant de courir. Concrètement, cela signifie que vous devriez participer à quelques procédures de négociation pour maîtriser le processus et les règles du jeu. M. Royberghs explique : « Vous apprendrez ainsi toutes les ficelles et astuces avec des marchés qui ne correspondent pas forcément à 100 % à votre cœur de métier. Et lorsqu’arrivera à la mission qui vous convient vraiment, vous ne devrez plus craindre de vous enliser dans les formalités. Autre avantage : notre centrale d'achat apprendra ainsi à vous connaître un peu et il y a plus de chances qu'elle vous informe spontanément si la mission vous correspond parfaitement. » BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 59
ENTREPRENDRE LA CHARGE MENTALE DU MANAGER Mieux vivre au quotidien grâce aux neurosciences Loin de l’image idyllique d’un parcours de golf ou de séminaires de stratégie, le quotidien du manager est plutôt fait de 1001 tâches brèves et fragmentées ou de réflexions interrompues par les urgences du quotidien. Au sein de cette tempête, vouloir se reposer sur les capacités du cerveau est loin d’être une évidence. Notre système a beau être puissant, il n’en est pas moins fragile ! L e cerveau du manager est sollicité en permanence. On lui demande de prendre des décisions, arbitrer, construire, négocier, imaginer… Malheureusement, les conditions dans lesquelles il est placé sont loin d’être optimales. Là où chaque tâche demanderait de la maturation, on lui demande de réfléchir et d’agir en même temps, tout en étant constamment interrompu. « Multitasking », le mot est devenu à la fois une devise et une injonction. Les sollicitations multiples et simultanées (collaborateur, mail, smartphone…) sont devenues la norme. Dans ce contexte, il faut apprendre à mobiliser son cerveau afin qu’il rende les services qu’on attend de lui ! Loin de nos espoirs, des chercheurs de premier plan comme Jean-Philippe Lachaux ont montré que nous ne sommes guère capables de nous concentrer beaucoup plus de 3 minutes d’affilée. Pire : notre cerveau a surtout du talent pour se laisser distraire. Il suffit d’un rire de l’autre côté de la paroi de notre bureau et notre esprit prend le chemin des écoliers. Dans un tel contexte, il est indispensable de mieux comprendre le fonctionnement de nos neurones. L’attention est un phénomène largement étudié : c’est grâce à elle que nos ancêtres chasseurs-cueilleurs ont été capables de poursuivre une gazelle des heures durant. Pourtant, cette formidable capacité n’aurait rien été sans son corollaire : une petite alarme au fond du cerveau qui nous avertit d’un événement particulier, comme la présence d’un prédateur ou au contraire d’un allié susceptible de nous aider dans notre traque. Cette double caractéristique de l’attention est toujours présente dans le quotidien d’un manager qui s’attelle à sa mission… tout en étant interrompu par 1001 sollicitations. Cette faculté de distraction était vitale mais périphérique pour nos ancêtres. Elle est devenue centrale et toxique aujourd’hui, car nous passons plus de temps à être distraits qu’à avancer sur nos projets ! Comment se concentrer ? Face à cette réalité, nous devons réapprendre à nous concentrer. Abordons cette question à deux niveaux : comment éviter d’être distrait, et quel est le processus de la concentration ? Nous savons tous intuitivement qu’il vaut mieux éviter les sujets de distraction. Par exemple, un simple pop-up nous avertissant d’un mail « occupe » le cerveau plusieurs minutes… et rend d’autant plus difficile notre concentration. Il est donc nécessaire de supprimer un maximum d’alertes sur nos ordinateurs et nos téléphones (mails, Facebook, Twitter). 60 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 Jean-Philippe Lachaux a résumé le processus de la concentration en trois étapes : perception, intention, manière d’agir. Tout d’abord, il est indispensable de diriger son attention afin de percevoir un maximum d’éléments. Imaginez prendre une décision en n’ayant entendu que la moitié de l’explication d’un collaborateur ! Ensuite, la concentration demande d’orienter l’ensemble de ses ressources dans une direction : être conscient des enjeux et avoir une intention claire est le meilleur moyen de se focaliser en vue d’un but précis. Enfin, Jean-Philippe Lachaux insiste sur le lien entre concentration et action. De même que le joueur de tennis peut rester concentré de très longues périodes quand il joue, un manager en action peut entretenir sa concentration durant de longues réunions… à condition qu’il prenne part aux échanges. Si la charge mentale des managers est une réalité, une meilleure connaissance de son cerveau et du fonctionnement de la concentration est précieuse pour gagner en efficacité et en sérénité. ● Pierre Vandenheede, Directeur pédagogique, Institute of NeuroCognitivism BeLux Contacter l’auteur : pierre.vandenheede@neurocognitivism.com Info : www.neurocognitivism.com Pour aller plus loin Participez à la formation sur la mobilisation du cerveau, le développement de la concentration et de la mémoire, donnée par Pierre Vandenheede. Quand ? Le 20 novembre, de 9 à 12h30 Où ? Chez Beci, 500 av. Louise, 1050 Bruxelles Info et inscriptions : trainings@beci.be - 02 210 01 72
ENTREPRENDRE STARTER Devenir indépendant(e) : du rêve à la réalité pour Margaux Ponsoye Changer de vie. Ouvrir son propre commerce de boulangerie-pâtisserie. Pour Margaux Ponsoye, jeune française de Montpellier, diplômée en management de l’hôtellerie, arrivée à Bruxelles il y a huit ans, ce n’était pas nécessairement une voie toute tracée. Miguel Van Keirsbilck, Starters Program Coordinator Beci A près un an passé en Australie, c’est sa carrière pour de grands groupes hôteliers qui l’a amenée à Bruxelles, ville dont elle apprécia d’emblée la qualité de vie, malgré une météo pas toujours au beau fixe. Travaillant pour une grande agence de communication, elle passait tous les jours devant une boulangerie un peu atypique mais joyeuse dans sa décoration, au bas de la chaussée de Wavre à Auderghem. Il y a quelques mois, une affichette sur un volet fermé réveilla un rêve de l’enfance un peu enfoui : tenir sa propre maison d’hôtes, partager son goût pour les produits de qualité dans un cadre qui refléterait sa personnalité. Un endroit humain, simple et convivial. Instantanément, Margaux eut le sentiment que c’était une chance à saisir. Elle remonta les filières vers l’ancienne exploitante, partagea avec elle son projet, et se mit en lice pour la reprise de ce commerce de quartier. Bien sûr, un tel projet nécessitait qu’elle quitte son job de salariée pour se lancer à son compte. Face aux questions que suscite immanquablement la reprise d’un commerce – racheter le fonds de commerce ou reprendre les parts d’une société ? Quid du bail commercial ? – son premier réflexe fut d’appeler la Chambre de Commerce de Bruxelles, département création d’entreprises. Entre la première lettre d’intention en janvier 2018 et l’ouverture programmée en avril 2018, il fallait que tout aille très vite. Les experts de Beci se mobilisèrent : conditions pour quitter son emploi, rachat du fonds de commerce, reprise du bail commercial… Le plus stressant, se souvient Margaux, était de ne pas pouvoir commencer les travaux avant la reprise du bail. Or, sa volonté était de transformer radicalement le lieu ! Quand le premier menuisier qu’elle avait retenu pour fabriquer son comptoir et ses meubles la lâcha à quelques jours du début des travaux, il fallut trouver d’urgence un autre artisan. Débrouillardise de l’indépendant : elle posta une demande sur une page Facebook « Entraide des entrepreneurs » et la communauté se mobilisa pour lui proposer une solution presque miraculeuse ! La date de réouverture était fixée au 10 avril 2018… « Et le 8 avril, j’étais prête », dit Margaux en se souvenant des week-ends et des nuits passés à terminer les peintures et la décoration. Margaux Ponsoye. Le résultat est à la hauteur des efforts : le Comptoir de Margaux est une magnifique boulangerie-pâtisserie dans un style simple et authentique, une salle de consommation qui respire la zénitude, et même une salle de réunion et séminaire qui peut accueillir 12 personnes. Le lieu idéal pour un workshop ou une réunion, dans un cadre différent. Trois mois après l’ouverture, Margaux a la satisfaction d’avoir réalisé un rêve de toujours. Elle a renouvelé la carte en y ajoutant des tartes salées et des quiches. Elle savoure le plaisir de rencontrer ses clients, parmi lesquels ses anciens collègues, elle sourit de la joie des enfants qui salivent devant tant de bonnes choses, apprécie les relations humaines simples qui se nouent dans cet endroit qu’elle a façonné selon ses goûts. C’est une belle aventure humaine et professionnelle, mais c’est aussi un immense investissement personnel : des heures de travail qu’on ne compte plus, un boulot très tonique où on est debout de l’aube au crépuscule… Beaucoup d’efforts pour ne pas nécessairement gagner mieux sa vie … « Mais c’est le prix de la liberté », conclut-elle. Si vos pas vous amènent au 1705 de la chaussée de Wavre à Auderghem, poussez la porte du Comptoir de Margaux, et vous retrouverez comme par enchantement des souvenirs du bonheur de la boulangerie de votre enfance. ● Info : http://aucomptoirdemargaux.com/ Invest in starters Bon plan : entrez dans la communauté des investisseurs pour soutenir les jeunes entreprises innovantes de Bruxelles ! • Vous participez au développement économique de Bruxelles • Vous diversifiez vos placements • Vous bénéficiez d’avantages fiscaux grâce au « tax shelter » pour startups Une seule adresse : starters@beci.be BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 61 D.R.
RESTART Faciliter le rebond : 7 recommandations Avec le programme reStart, Beci aide les entrepreneurs en faillite à rebondir. Ce n’est pas toujours facile, car les obstacles sur la route sont nombreux. Pourtant, fort des leçons qu’il a pu tirer, un entrepreneur en rebond a plus de chance de succès qu’une entreprise qui démarre. Que pourrait-on mettre en place pour faciliter le rebond ? Nos recommandations. D ans notre culture entrepreneuriale, la faillite est encore quelque chose de tabou, contrairement aux pays anglo-saxons où elle est considérée comme un apprentissage. Pourtant, les chiffres prouvent que les entreprises créées après une première faillite réussissent mieux et ont une durée de vie plus longue que la moyenne des starters. Malheureusement, force est de constater que rebondir n’est pas aisé et que la route des entrepreneurs qui souhaitent se relancer est semée d’embûches. De nombreuses voies pourraient être explorées sur les plans financier, légal, fiscal, médiatique… pour faciliter le redémarrage d’entrepreneurs en faillite et favoriser cette politique de la deuxième chance. Le point avec Eric Vanden Bemden, conseiller rebond chez Beci et coordinateur du programme reStart. Nous souhaiterions qu’un délai plus court soit instauré – 5 ans par exemple – au-delà duquel le fichage de l’entrepreneur à la Banque Nationale serait supprimé. 62 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 1 Distinguer les faillites économiques des faillites organisées ou frauduleuses D’après une analyse réalisée par reStart en concertation avec des curateurs, environ deux tiers des faillites prononcées en région bruxelloise en 2017 pourraient être considérées comme frauduleuses ou assimilées, citées en faillite par l’État belge ou organisées. Mais comment distinguer les « véritables » faillites des faillites organisées ? « Dans le cas où la faillite ne résulte pas d’une fraude ou d’une faute grave et caractérisée, le failli en personne physique ‘malheureux et de bonne foi’ peut obtenir l’excusabilité, qui le libère envers les créanciers du solde des dettes non apurées par le curateur », explique Eric. « Les juges et les curateurs peuvent assez vite opérer la distinction entre les deux, notamment grâce au mémoire que les curateurs doivent remettre au juge commissaire et aux rapports qui suivent », précise-t-il. « L’accord du Eric Vanden Bemden tribunal sur l’effacement des dettes1 devrait donner un signal positif aux banques et aux fournisseurs concernant l’ancien failli, qui pourrait plus facilement démarrer une nouvelle activité. » 2 Diminuer la méfiance des organismes financiers Une fois qu’on a fait faillite, il est très difficile de trouver à nouveau © Getty D.R.
ENTREPRENDRE une banque prête à vous faire confiance. Pourtant, on peut postuler qu’un entrepreneur ayant connu un échec se montrera plus prudent dans le développement et la gestion de sa nouvelle activité. « Dans ce cadre, il serait utile que les banques mettent en place une procédure plus individualisée et puissent s’élever au-dessus de l’attitude négative qui prévaut actuellement », explique Eric. En d’autres termes, sauf mesure d’interdiction prononcée à l’encontre du failli, ou sauf décision lui refusant totalement ou partiellement le bénéfice de l’effacement des dettes, la volonté du failli de redéployer des affaires ne devrait plus susciter la méfiance des organismes financiers. 3 Faciliter l’accès aux crédits Une fois cette confiance restaurée, il faut faciliter l’accès au crédit. Actuellement, tout entrepreneur qui a fait faillite est fiché pendant maximum dix ans à la Banque Nationale. Cela signifie qu’il lui est aujourd’hui impossible de demander une quelconque aide financière auprès d’une banque classique, même des années après sa faillite. Or, sans fonds, impossible de lancer une nouvelle activité. « Nous souhaiterions qu’un délai plus court soit instauré – 5 ans par exemple – au-delà duquel le fichage de l’entrepreneur à la Banque Nationale serait supprimé », développe le spécialiste. « Dans un second temps, des facilités d’accès aux crédits pourraient être accordées aux faillis ‘malheureux et de bonne foi’ ayant bénéficié de l’effacement des dettes ou d’un rapport d’honorabilité, et suivi le programme d’accompagnement reStart. » Ainsi, il serait par exemple envisageable de créer un fonds de garantie, voire un crédit reStart. 4 Mieux informer l’entrepreneur sur la faillite Il n’est jamais agréable de devoir penser à sa faillite et réfléchir à la façon, si nécessaire, de s’y préparer. « Pourtant, être suffisamment informé sur la législation et les procédures à suivre permet de rendre le processus moins difficile, moins long et, on l’espère, un peu moins douloureux », avance Eric. L’une des recommandations de Beci est donc de créer un « kit de la faillite » reprenant les bonnes pratiques à adopter avant et après un dépôt de bilan. Citons, par exemple, un tableau expliquant les manières d’arrêter une activité, les informations légales, les droits et obligations, les aides existantes, un accès aux documents officiels, une liste des adresses utiles, un formulaire pour se faire accompagner, etc. « Avec ce kit, nous souhaitons aider l’entrepreneur à gérer proprement et plus rapidement sa faillite. Être bien informé permet d’économiser de l’argent, de minimiser les répercussions sur les créanciers, le fisc, la TVA, l’ONSS… et permettre un redémarrage plus rapide. » 5 Changer la perception de la faillite grâce aux médias et à la sensibilisation L’un des fers de lance du programme reStart, c’est la sensibilisation. « La société en général a toujours une vision très négative des entrepreneurs faillis », assure Eric Vanden Bemden. Par le biais de conférences, de séances d’information, mais aussi d’ateliers de résilience économique et des tables rondes d’échange avec des experts et des entrepreneurs, reStart tente de faire évoluer la perception de la société sur l’échec de l’entrepreneur. « Pour aller plus loin, nous aimerions pouvoir transmettre, via les médias, une image plus positive de l’après-faillite en mettant par exemple en évidence des cas de rebond réussis », explique-t-il. 6 Pérenniser le programme reStart Depuis sa création, 70 entrepreneurs « en rebond » ont participé au programme reStart et les résultats sont au rendez-vous. Afin de continuer sur cette lancée, assurer la pérennité du programme d’accompagnement est nécessaire. Pour Eric, cela pourrait par exemple se faire au travers d’une labellisation du programme. « Nous souhaiterions aussi remettre un certificat officiel attestant la participation et la contribution de l’entrepreneur en rebond en fin de programme. Une autre piste est l’organisation d’un reStart Day et la remise du prix du meilleur reStarter de l’année, à l’instar du Prix de l’Entrepreneur de l’année », illustre-t-il. Enfin, un déploiement du programme au niveau national devrait être envisagé. La recherche de partenaires et le maintien des subsides accordés est aussi primordial. 7 Renforcer la prévention Parce que mieux vaut prévenir que guérir, la prévention doit aussi être au cœur des préoccupations. De nombreuses structures d’accompagnement existent, mais elles sont parfois peu connues des entrepreneurs. « Il faudrait mieux faire connaître les dispositifs mis en place pour éviter la faillite tels que le Centre pour Entreprises en difficultés, la maîtrise et le fonctionnement des Chambres d’enquêtes commerciales, les Procédures en Réorganisation Judiciaire (PRJ), la possibilité de faire appel à un mandataire de justice, les plans d’apurement, les formations, etc. ». Par ailleurs, pour le spécialiste, une bonne gouvernance permet de minimiser les risques d’échec. C’est pourquoi il est important de renforcer les connaissances et compétences en gestion/comptabilité des entrepreneurs et d’améliorer leur accompagnement au cours des premières années. Des mesures gouvernementales pourraient aussi être prises pour réduire le coût du travail, la fiscalité et les délais de paiement notamment des autorités publiques. « Enfin la création d’outils pour détecter plus rapidement les entreprises en difficulté et les aider à rebondir avant la faillite doivent devenir une priorité », conclut Eric Vanden Bemden. ● Info : Eric Vanden Bemden, conseiller reStart – evb@beci.be, Tél. +32 2 563 68 56 1 Le nouveau régime du droit de la faillite, en vigueur depuis le 1er mai 2018 et repris dans le Code de droit économique au chapitre XX, sous le titre « insolvabilité des entreprises », a supprimé la notion d’excusabilité et lui a substitué la notion d’effacement des dettes du failli. Cette notion nouvelle est reprise à l’article XX 173. BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 63
LEGAL La médiation, pour passer du jugement à la recherche de solutions BMediation, l’ASBL bruxelloise qui promeut la médiation comme méthode de résolution durable de conflits, vient de nommer à sa tête Gérard Kuyper, avocat et médiateur agréé chez Alterys. Alors que l’ASBL va bientôt fêter ses 20 ans, on profite de notre rencontre avec le nouveau président pour faire le point sur l’avenir de la médiation. Gaëlle Hoogsteyn A vocat de formation, Gérard Kuyper a commencé sa carrière au barreau de Bruxelles il y a 25 ans. Actif depuis de nombreuses années dans le conseil d’administration et le comité stratégique, Gérard Kuyper connaît bien bMediation puisqu’il y était également responsable des formations francophones. En juin dernier, il a été nommé président, succédant ainsi à Pierre Schaubroeck. « J’ai attrapé très tôt le virus du droit », nous raconte Gérard Kuyper, avocat et médiateur agréé chez Alterys, que nous rencontrons dans ses bureaux à Watermael-Boitsfort. Véritable passionné, il nous explique s’intéresser aux modes de résolution alternatifs des confits depuis de nombreuses années. « Un jour, j’ai perdu un procès que j’étais persuadé de gagner », se souvient-il. « Cet échec a été pour moi une révélation : nous, avocats, avons nos propres perceptions du conflit mais celles-ci ne sont pas forcément les mêmes que celles des juges. On ne peut jamais garantir à 100 % à un client qu’il va gagner. Peu de temps après, j’ai gagné une affaire pour une PME. Quand je l’ai annoncé à mon client, il ne voyait plus du tout de quoi je parlais. Son entreprise avait doublé de volume et allait bientôt être rachetée. Cette vieille affaire n’avait donc plus aucun sens pour lui. » À partir de là, Gérard Kuyper a commencé à s’interroger sur le sens du conflit et sur le rôle que les avocats doivent avoir dans sa résolution. Le procès est-il nécessairement la meilleure façon de répondre au besoin du client ? Fort de ces réflexions, il décide de suivre une formation de médiateur et commence à travailler dans ce domaine. En 2011, le barreau de Bruxelles lui demande de le représenter 64 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 au conseil d’administration de bMediation. « C’est ainsi qu’a débuté pour moi l’aventure bMediation et je suis ravi de reprendre la présidence pour les trois ans à venir. » Faire de bMediation l’acteur de référence Pour le nouveau président, trois ans, c’est une durée de mandat idéale : « Ce n’est pas trop long tout en l’étant suffisamment pour bâtir de vrais projets, mettre en place une nouvelle orientation et constituer une équipe. » Le premier objectif de Gérard Kuyper est de mettre en place – dans le prolongement de ce qui a été fait par ses prédécesseurs – des structures et des outils permettant de former les meilleurs médiateurs en matières civiles et commerciales. « Chaque année, bMediation forme une centaine de médiateurs. On veut mériter la confiance de toutes ces personnes ainsi que celle de nos membres fondateurs et cela passe par un niveau d’exigence élevé pour la formation et la certification des futurs médiateurs », explique-t-il. Son ambition : faire de bMediation le partenaire de référence des tribunaux et des entreprises. « Je veux pouvoir proposer aux juges des noms de médiateurs en qui ils pourront totalement avoir confiance et, par la même occasion, donner du travail aux médiateurs, les aider à bâtir leur réputation. » Gérard Kuyper souhaite aussi que bMediation soit connu et reconnu par les entreprises comme un organisme fiable et efficace pour le règlement de leurs conflits. « J’ai une vision assez entrepreneuriale de bMediation qui, pour moi, doit être un outil à la disposition des membres de Beci », précise le président. © Getty
ENTREPRENDRE Promouvoir la médiation Autre grand objectif : mieux faire connaître la médiation et encourager le recours à cette méthode de règlement des conflits. « Actuellement, en Belgique, il y a une véritable surconsommation du système judiciaire », explique-t-il. D’après une étude du Conseil de l’Europe, en 2014, il y avait en Belgique un peu moins de sept nouveaux dossiers par an pour cent habitants, contre moins de un au Luxembourg, un aux Pays-Bas, moins de deux en Allemagne et moins de trois en France. Le volume d’entrée des dossiers est énorme, tandis que le nombre de juges reste le même. Résultat, la durée de traitement des litiges est de plus en plus longue. La seule façon de raccourcir durablement les délais de traitement est donc de diminuer le nombre de dossiers entrants. L’introduction de la TVA sur les prestations d’avocats a d’ailleurs entraîné une diminution du nombre de dossiers entrants. « Toutefois, l’arriéré judiciaire ne doit pas être le moteur de la promotion de la médiation », commente Gérard Kuyper. Pour lui, l’élément phare à mettre en évidence, ce sont surtout les bénéfices que les citoyens et les entreprises peuvent tirer de la médiation. « Un procès, c’est lourd, long et compliqué. Cela mobilise de très gros moyens, il y a beaucoup d’enjeux et le résultat est toujours aléatoire. Le procès devrait donc être à la justice ce que l’opération chirurgicale est à la médecine : le dernier recours. » Gérard Kuyper poursuit en nous expliquant qu’il y a des conflits qu’un juge, avec la meilleure volonté du monde, ne pourra jamais résoudre de façon satisfaisante. Dans le cas d’un conflit de voisinage, par exemple, un des deux voisins sera forcément frustré et la mésentente perdurera au-delà du procès. C’est aussi valable pour les différends entre partenaires/associés d’une entreprise, pour les désaccords qui peuvent apparaître au moment des transmissions familiales ou encore pour les problèmes entre clients et fournisseurs. « Un conflit tient parfois à pas grand-chose. En médiation, les gens sont obligés de se parler, d’échanger. Cela permet de recréer du lien et de débloquer la situation d’une façon rapide et acceptable pour tous », assure-t-il. Prenons l’exemple d’une entreprise active sur le web, qui rencontre un problème avec un fournisseur à qui elle a acheté un logiciel. Le logiciel ne fonctionne pas et c’est toute l’entreprise qui est à l’arrêt. « Plutôt que de se lancer dans un procès long et coûteux, il est beaucoup plus pertinent d’opter pour la médiation et de trouver rapidement une solution. » Une nouvelle loi comme levier d’action Pour faire connaître et encourager le recours à la médiation, une nouvelle loi a été votée et entrera prochainement en vigueur. À partir du 1er Gérard Kuyper Le procès devrait donc être à la justice ce que l’opération chirurgicale est à la médecine : le dernier recours. proposent spontanément à leurs clients (PME ou services juridiques de plus grosses sociétés) d’avoir recours à la médiation. Enfin, avec la nouvelle loi, les personnes morales de droit public vont également pouvoir recourir à la médiation, ce qui n’était pas le cas auparavant. Cela permettra de proposer des mécanismes de médiation de manière beaucoup plus large. Gérard Kuyper estime que cette nouvelle loi peut vraiment changer la donne dans le recours à la médiation, dans l’implication des juges et dans le regard des citoyens. « L’action des juges va être déterminante. Si les juges – qui sont considérés comme des acteurs neutres et de confiance – se muent en prescripteurs de la médiation, cela encouragera le recours à celle-ci avec un effet boule de neige. » Plus il y aura de médiations réussies, plus les gens auront envie d’avoir recours à celle-ci. L’objectif final étant que la médiation devienne un mode de résolution comme une autre, et plus une méthode « alternative ». Un travail de sensibilisation devra aussi être fait au niveau des organisations représentatives et professionnelles, mais aussi auprès des entreprises et du grand public. « Il faut changer la mentalité et passer du ‘j’ai droit à’ à ‘j’ai besoin de’. Avec la médiation, on est dans la recherche de solutions et non dans le jugement. La logique est tout à fait différente, mais c’est une solution gagnante », conclut Gérard Kuyper. ● Info : www.bmediation.eu janvier 2019, les juges pourront jouer un rôle beaucoup plus actif dans la prescription de la médiation. Concrètement, s’il estime que l’affaire peut être résolue autrement que par un procès, le juge pourra dire aux parties de d’abord chercher d’autres moyens de résolution du conflit. Dès le 1er janvier 2019, les avocats auront par ailleurs l’obligation de proposer à leurs clients les diverses solutions existantes et non plus d’aller directement au tribunal. Actuellement, très peu d’avocats BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 65
COMMUNITY L’actualité BECI en photos Malgré la Coupe du monde et le match Belgique-An gleterre, vous étiez plus de 400 participants à la Garden Party de Beci, le 28 juin dernier au Cercle 66 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 © Reporters
COMMUNITY Début août, Beci recevait une délégation d’entreprises pakistanaises. L’occasion de nouer des contacts dans ce pays de 193 millions d’habitants, à la croissance économique soutenue. Le cycle de séminaires « marchés publics » organisé par Beci s’est poursuivi en juin, avec trois séances respectivement consacrées aux marchés publics dans le secteur de la construction, des sols pollués et de l’informatique. Prochaine session : les marchés publics de Bruxelles Mobilité, le 27 septembre. Voir aussi notre article p. 58. La révolution blockchain était l’objet d’un séminaire, fin juin. Les invités de notre nous ont fait partager ce que représente cette technologie dans tous les secteurs : soins de santé, assurance, finance, énergie, logistique et même le service public. 80 % des participants désirent continuer de travailler avec Beci et Bit4you sur l’intégration du blockchain dans leur business. BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 67 D.R © Isopix D.R.
LES ADRESSES AU VIEUX BRUXELLES Rue Saint-Boniface 35, 1050 Ixelles 02/503.31.11 www.auvieuxbruxelles.com LA ROUE D’OR Rue des Chapeliers 26, 1000 Bruxelles 02/514.25.54 www2.resto.be/rouedor LE SCHELTEMA Rue des Dominicains 7, 1000 Bruxelles 02/512.20.84 www.scheltema.be LE ZOOM BRUSSELSLIFE Où manger des moules à Bruxelles ? Que vous aimiez les moules-frites avec ou sans mayo... Il y en a pour tous les goûts ! La moule de Zélande, la seule et unique moule pour de nombreux Belges, arrive dans votre assiette. Donatienne de Vleeschauwer Les restaurants bruxellois pour déguster des moules 1. Au Vieux Bruxelles : Dans le tour du monde culinaire offert du côté de la place Saint-Boniface, on oublie parfois de s’arrêter Au Vieux Bruxelles pour goûter à des saveurs plus locales. Les moules y sont comme la madeleine de Proust, c’est en bouche qu’elles prennent toutes leurs saveurs. On les prépare ici à la bière, au vin et même au champagne ! 2. La Roue d’Or : C’est le mix parfait entre deux clichés bien belges : les moules et la Grand-Place. De midi à minuit, les casseroles sortent de la cuisine de La Roue d’Or pour régaler les echt Brusseleirs, les hommes politiques s’accordant une pause et les touristes de passage. Aux murs, une fresque née d’un hommage à Magritte. 3. Le Scheltema : Si l’Îlot Sacré et la rue des Bouchers sont souvent décriés, il y subsiste quelques adresses authentiques et savoureuses qui font aussi bien le bonheur des véritables Brusseleirs que celui des touristes. Le Scheltema est l’une d’entre elles. En saison, la moule LE ZINNEKE Place de la Patrie 26, 1030 Schaerbeek 02/245.03.22 www.lezinneke.be FRITURE RENÉ Place de la Résistance 14, 1070 Anderlecht 02/523.28.76 www.eating.be/friture-rene_fr_57 y trouve toutes ses lettres de noblesse. Quoi de plus naturel pour un resto homonyme d’un peintre hollandais. 4. Le Zinneke : Voici sans doute la carte de moules la plus longue de la capitale, avec 69 recettes différentes. Les grands appétits craqueront pour la portion Kastar d’un kilo et demi tandis que les enfants feront comme maman et papa avec une portion de 500 grammes seulement. 5. Friture René : Des moules dans un fritkot ? Pas du tout ! Friture René c’est un restaurant, un vrai, avec une carte dédiée aux spécialités belges. Et quand la casserole de moules débarque sur la nappe vichy, on comprend vite ce que spécialité veut dire ! 6. Du côté de Sainte-Catherine : On file du côté des anciens quais du Port de Bruxelles et leurs nombreux restaurants de poissons qui rappellent le passé maritime du quartier. Parmi nos adresses coup de cœur pour les moules : Bij den Boer, Chez Jacques, La Marée et La Belle Maraîchère. 68 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018
BRUSSELSLIFE PHARES À FAIRE EN FAMILLE 15.09 | 16.09 JOURNEES DU PATRIMOINE Thème de cette année : « Le Patrimoine, c’est nous ! ». Découvrez les différents patrimoines de la capitale européenne. Divers lieux à Bruxelles | Gratuit | www.journeesdupatrimoinebruxelles.be 16.09 | 22.09 MOBILITY WEEK - CAR FREE SUNDAY C’est la Semaine de la Mobilité, l’occasion de tester des transports plus durables. Elle s’achève avec le dimanche sans voiture. Bruxelles |Gratuit | www.mobilmix.brussels 23.09 | 30.09 EXPOSITION LOL LA CAMBRE MODE[S] Le musée Mode & Dentelle donne carte blanche à l’école bruxelloise La Cambre Mode[s], dont l’ADN est d’analyser mais aussi de détourner et déplacer les codes du vêtement. Musée Mode & Dentelle | 4-8€ www.fashionandlacemuseum.brussels 14.09 | 16.09 FETES MEDIEVALES DE FOREST Durant trois jours, l’Abbaye de Forest vous replonge dans le passé. Chevaliers, damoiselles, troubadours vous feront revivre une page de notre histoire. Abbaye de Forest | Gratuit | www.forest.irisnet.be 14.09 | 16.09 FÊTE DE LA BD Un week-end entier dédié à la bande dessinée. Cet événement a été imaginé pour faire découvrir gratuitement au public l’une des plus belles vitrines du savoir-faire créatif belge et bruxellois. Parc de Bruxelles | Gratuit | www.visit.brussels/fr/sites/comicsfestival 16.09 BRUXELLES CHAMPETRE À l’occasion de la journée sans voiture, la gastronomie de terroir est à l’honneur aux alentours du Parc Royal. L’occasion de découvrir tous ces goûts qui font Bruxelles. Parc de Bruxelles | Gratuit www.bruxelles-champetre.be SOUS LA LOUPE — CULTURE Brussels Museums Nocturnes Adresse : Divers lieux à Bruxelles www.brusselsmuseumsnocturnes.be Depuis 18 ans, de nombreux musées vous accueillent tous les jeudis soir d’automne. L’édition 2018 des Brussels Museums Nocturnes vous permettra de découvrir 74 musées bruxellois, du 13 septembre au 6 décembre. En plus d’offrir un accès de nuit, l’événement proposera des tarifs très attractifs : les moins de 26 ans bénéficieront de certaines entrées gratuites ou à 2€ et le tarif adulte reviendra à 4€. Tous les jeudis soir de 17 à 22 h, entre 5 et 8 musées inviteront les Bruxellois à découvrir la culture et leur patrimoine. L’ensemble des musées participants proposeront des visites guidées, des ateliers, des afterworks... De quoi satisfaire toutes les envies. Trois nouveaux musées font leur apparition: KANAL – Centre Pompidou, le MoMuse – Musée Communal de Molenbeek Saint-Jean et le Musée de la Banque Nationale de Belgique (ci-contre). Le nouveau PASS (prix non communiqué ; en vente sur le site de l’événement, chez Visit Brussels et au Muntpunt) permettra de visiter 5 nocturnes durant toute la saison ou lors d’une même soirée. La programmation sera connue le 13 septembre lors du vernissage qui se déroulera au Palais d’Egmont, au Musée Juif de Belgique et au cœur d’un Village des Musées installé pour l’occasion au Sablon. Donatienne de Vleeschauwer EN SOIRÉE 07.09 | 10.09 EAT! BRUSSELS Festival culinaire bruxellois eat!BRUSSELS, drink!BORDEAUX met à l’honneur les mets de chez nous et le vin de Bordeaux. Parc Royal | 9€ | www.eatbrussels.be 13.09 | 29.09 BOZAR ELECTRONIC ARTS FESTIVAL Festival pluridisciplinaire des arts électroniques, à la croisée des chemins entre art et technologie. BOZAR | 10€-25€ | www.bozar.be 22.09 BRUSSELS NIGHT RUN Course à pied de 8 km en pleine nuit dans les rues bruxelloise. Durant une soirée, c’est l’occasion de faire du sport autrement. Grand-Place de Bruxelles | 30€ www.sport.be/brusselsnightrun/2018 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 69
COMMUNITY DEMANDES D'ADMISSIONS PAR PRÉSENTATION AU CONSEIL D'ADMINISTRATION 8trust SPRL Rue du Mail 50 - 1050 Bruxelles Code Nace : 62010 - Programmation informatique 62020 - Conseil informatique 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Renard Alexis AAH Law SPRL Rue de Stassart 48 bloc C/6 - 1030 Bruxelles Code Nace : 69101 - Activités des avocats del. : Hendrickx Alain Belga News Agency SA Quai aux Pierres de Tailles 29 - 1000 Bruxelles Code Nace : 63910 - Activités des agences de presse del. : Delbrouck Olivier Blachère Illumination Belgique SA Rue du Fond des Fourches 41 - 4041 Vottem Code Nace : 2740206 - Fabrication de guirlandes électriques de types utilisés pour la décoration des arbres de Noël 46473 - Commerce de gros d’appareils d’éclairage 47592 - Commerce de détail d’appareils d’éclairage en magasin spécialisé del. : Mathoul François-Xavier BlackFrame SCS Rue des Sables 31 - 1000 Bruxelles Code Nace : 6420011 - Activités de gestion de holdings : intervention dans la gestion journalière, représentation des entreprises sur base de la possession ou du contrôle du capital social, etc. 70210 - Conseil en relations publiques et en communication 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Baron Pierre CBD-BKV - Chambre Belge des Déménageurs ASBL Rue Stroobants 48A - 1140 Bruxelles Code Nace : 49420 - Services de déménagement 94110 - Activités des organisations patronales et économiques del. : Vangoidsenhoven Koenraad Christophe Delmarcelle PPE Clos Baudelaire 2 - 1410 Waterloo Code Nace : 69101 - Activités des avocats del. : Delmarcelle Christophe Clicpublic SPRL Rue du Bosquet 21 - 1400 Nivelles Code Nace : 46190 - Intermédiaires du commerce en produits divers 68100 - Activités des marchands de biens immobiliers 74909 - Autres activités spécialisées, scientifiques et techniques del. : Ceccarini Lorenzo de Leest Daniel PPE Rue Tenbosch 94 - 1050 Bruxelles Code Nace : 46190 - Intermédiaires du commerce en produits divers 85510 - Enseignement de disciplines sportives et d’activités de loisirs 93199 - Autres activités sportives n.c.a. del. : De Leest Daniel Dejehansart Amandine PPE Rue des Pêcheries 79 - 1170 Bruxelles del. : Dejehansart Amandine Design Permaculture Consulting PPE Av. du Préau 22 - 1040 Bruxelles del. : Richer Alice 70 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 Dolphin Club - Jouary Farah PPE Rue du Vignoble 37 - 1190 Bruxelles del. : Jouary Farah Elegio SA Rue de Namur 21 - 1300 Wavre Code Nace : 18200 - Reproduction d’enregistrements 62010 - Programmation informatique 62020 - Conseil informatique del. : Dorchy Hugues Fabulous Id SPRL Rue de la Moisson 12 - 1480 Tubize Code Nace : 1629103 - La fabrication de coffrets, écrins et étuis pour bijouterie ou orfèvrerie et ou 32123 - Fabrication d’articles de joaillerie et de bijouterie 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Curcio Domenico Fassi-Fihri Sarah PPE Rue de l’Hospice Communal 75 - 1170 Bruxelles del. : Fassi-Fihri Sarrah Film & Com SNC Rue du Craetveld 23 - 1120 Bruxelles Code Nace : 59111 - Production de films cinématographiques 59113 - Production de films autres que cinématographiques et pour la télévision 82300 - Organisation de salons professionnels et de congrès del. : Vanbesien Zouzou Flower Attitude PPE Chée de Forest 86 - 1060 Bruxelles del. : Wcislo-Triollet Monika Fédérale Assurance MUTU DP Rue de l’Etuve 12 - 1000 Bruxelles Code Nace : 66220 - Activités des agents et courtiers d’assurances del. : Meeus Tom Hamoir Anne-Marie Consulting PPE Av. Champ du Peuplier 4 - 1310 La Hulpe Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Hamoir Anne-Marie ID Neuro SPRL Rue des Confédérés 27 - 1000 Bruxelles Code Nace : 86220 - Activités des médecins spécialistes del. : Declercq Inge IIT SPRL Av. Groelstveld 29 - 1180 Bruxelles Code Nace : 1072003 -La fabrication de produits «apéritifs» sucrés ou salés. 47241 - Commerce de détail de pain et de pâtisserie en magasin spécialisé (dépôt) 5610104 - Les restaurants disposant de quelques chambres (max. 5) à usage de leur propre del. : Luchs Bernard In the Air SPRL Rue de l’Yser 81 - 4430 Ans Code Nace : 47630 - Commerce de détail d’enregistrements musicaux et vidéo en magasin spécialisé 90012 - Réalisation de spectacles par des ensembles artistiques del. : Bougard Philippe Institut Musulman des Viandes et de l’AgroAlimentaire SPRL Route Gouvernementale 37 - 1150 Bruxelles Code Nace : 46321 - Commerce de gros de viandes et de produits à base de viande, sauf viande de volaille et de gibier 96099 - Autres services personnels del. : Bouakaz Ahmed Keystone Solutions SPRL Av. des Arts 10-11 - 1210 Bruxelles Code Nace : 62010 - Programmation informatique 62020 - Conseil informatique 62030 - Gestion d’installations informatiques del. : Dubois Frédéric Laufti Krai PPE Keperenbergstr. 4 - 1700 Dilbeek Code Nace : 47910 - Commerce de détail par correspondance ou par Internet 58120 - Édition de répertoires et de fichiers d’adresses 62010 - Programmation informatique del. : Krai Lautfi Le Fermoir SA Chée de Gand 732-734 - 1080 Bruxelles Code Nace : 25991 - Fabrication d’articles métalliques à usage ménager et sanitaire del. : Smets Gilles Les Assurances Fédérales CAISSE COM. D’ASSU. Rue de l’Etuve 12 - 1000 Bruxelles Code Nace : 65112 - Activités des entreprises d’assurances multibranches à prédominance vie 65122 - Activités des entreprises d’assurances multibranches à prédominance nonvie del. : Meeus Tom Limo Pestige SPRL Av. Joseph Baeck 70 - 1080 Bruxelles Code Nace : 45112 - Intermédiaires du commerce en automobiles et autres véhicules automobiles légers( ‹ 3,5 tonnes ) 45113 - Commerce de détail d’automobiles et d’autres véhicules automobiles légers ( › 3,5 tonnes ) 49320 - Exploitatie van taxi’s del. : Mokhtari Fays Malo Olivier PPE Rue du Drapeau 53 - 1070 Bruxelles del. : Malo Olivier Management & Advisory Services SPRL Av. Lambeau 90 - 1200 Bruxelles Code Nace : 62020 - Conseil informatique 62090 - Autres activités informatiques 63990 - Autres services d’information n.c.a. del. : Verwilghen Nadia Manistal SPRL Av. Louise 500 - 1050 Bruxelles Code Nace : 62020 - Conseil informatique 62030 - Gestion d’installations informatiques 70210 - Conseil en relations publiques et en communication del. : Gailly Marjolaine Meinertzhagen Elisabeth PPE Av. Léopold 55 - 1330 Rixensart Code Nace : 70210 - Conseil en relations publiques et en communication 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 82110 - Services administratifs combinés de bureau del. : Meinertzhagen Elisabeth Mely / Homedrop SPRL Bd de la 2 eme Armée Britannique 45 - 1190 Bruxelles Code Nace : 70210 - Conseil en relations publiques et en communication 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 85592 - Formation professionnelle del. : El Yakoubi Mohamed Muyldermans Elisabeth / Elysian PPE Rue Emile Claus 9 - 1000 Bruxelles del. : Muyldermans Elisabeth Pasha-Parking SPRL Rue Bara 6 - 1070 Bruxelles Code Nace :
COMMUNITY 6120004 - L’entretien des réseaux 68203 - Location et exploitation de biens immobiliers non résidentiels propres ou loués, sauf terrains del. : Arrigo Salvatore PeterLily SPRL Av. Louise 500 - 1050 Bruxelles Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 82300 - Organisation de salons professionnels et de congrès 85599 - Autres formes d’enseignement del. : Gailly Marjolaine Pierre Paulus SA Allée des Artisans 29 - 5590 Ciney Code Nace : 10850 - Fabrication de plats préparés 47222 - Commerce de détail de viande de gibier et de volaille en magasin spécialisé 56210 - Services des traiteurs del. : Dumoulin Bruno RGF - RG Finances SCRL Rue Pierre Henvard 107 - 4053 Embourg Code Nace : 66220 - Activités des agents et courtiers d’assurances 68100 - Activités des marchands de biens immobiliers 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Gauthier Raoul Saghir Hicham PPE Chée de Gand 1102 - 1082 Bruxelles del. : Saghir Hicham Seaters Belgium SPRL Jan Emiel Mommaertslaan 16 - 1831 Diegem Code Nace : 63110 - Traitement de données, hébergement et activités connexes 79909 - Autres services de réservation del. : Gosuin Jean-Sébastien Traiteur Lefevere SA Rue des Tanneurs 60 - 1000 Bruxelles Code Nace : 56101 - Restauration à service complet 56210 - Services des traiteurs del. : Grignard Thomas Sophia Group SPRL Chée de la Hulpe 187 - 1170 Bruxelles Code Nace : 64200 - Activités des sociétés holding 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. del. : Hendrickx Pascal Talentec - El Youssfi Hassania PPE Antwerpsest. 644 - 9040 Gent Code Nace : 71121 - Activités d’ingénierie et de conseils techniques, sauf activités des géomètres 72190 - Recherche-développement en autres sciences physiques et naturelles 85599 - Autres formes d’enseignement del. : El Youssfi Hassania Taxistop ASBL Rue Thérésienne 7 - 1000 Bruxelles Code Nace : 94994 - Associations pour l’environnement et la mobilité del. : Van Kesteren David Tradecorp Benelux SA Av. Louise 500 - 1050 Bruxelles Code Nace : 20150 - Fabrication de produits azotés et d’engrais 20200 -Fabrication de pesticides et d’autres produits agrochimiques 21201 - Fabrication de médicaments del. : Claux Vincent Tremblay Jasmin PPE Rue Konkel 93 N5 - 1150 Bruxelles Code Nace : 13960 - Fabrication d’autres textiles techniques et industriels 14199 - Fabrication d’autres vêtements et accessoires n.c.a. 16291 - Fabrication d’objets divers en bois del. : Tremblay Jasmin Troty SCRL Chée de Vleurgat 15 - 1050 Bruxelles Code Nace : 77399 - Location et location-bail d’autres machines, équipements et biens matériels del. : Goethals Frédéric Vanis SA Drève Aleyde de Brabant 21 - 1150 Bruxelles Code Nace : 6920101 Etablissement de déclarations fiscales pour les particuliers et les entreprises 73200 - Études de marché et sondages d’opinion del. : Van Ingelgem Xavier X-Monitor SPRL Kaudenaardestr. 76 - 1700 Dilbeek Code Nace : 62010 - Programmation informatique 63110 - Traitement de données, hébergement et activités connexes 63120 - Portails Internet del. : Monchicourt Xavier Zipcar Belgium SPRL Kouterverldstr. 14 - 1831 Diegem Code Nace : 68204 - Location et exploitation de terrains 77110 - Location et location-bail d’automobiles et d’autres véhicules automobiles légers (‹ 3,5 tonnes) 77120 - Location et location-bail de camions et d’autres véhicules automobiles lourds (› 3,5 ton) del. : Faucq Fanny INDEX DES ENTREPRISES ET ORGANISATIONS CITÉES DANS CE NUMÉRO Actiris AGD&A Agoria Ahooga Audi Brussels B19 Banque Nationale de Belgique BCklet Belfius Foundation Bike Brussels Bike Square Bit4You bMediation Boer, Bij den Bozar Brussels Invest & Export Bruxelles Formation Bureau Gérard Buster & Cie Claeys & Engels Coaching & Développement Comptoir de Margaux, Au C-Tec Leasing Cube CVO Strombeek-Bever Daoust Don Bosco Ecam École 19 École 42 Cercle de Lorraine CIRB 32-33 ; 44 ; 51 6-11 41-42 16-17 41-42 40 62-63 16-17 52-53 Belgian Restaurants Association 16-17 Belle Maraîchère, La B-Hive 68-69 6-11 16-17 16-17 6-11 ; 66-67 64-65 68-69 68-69 28-29 32-33 ; 44 ; 51 ; 66-67 18-21 28-29 66-67 58-59 4-5 27 61 16-17 28-29 37-38 22 41-42 41-42 40 40 EDPO EnergyVille Enterprise Europe Network EPFC Fondation pour l’Enseignement Friture René GBL Hiva-KU Leuven HL Trad Huawei Hub.brussels Hush Rush Ichec ICMA Innoviris Institute of NeuroCognitivism Iris Tech+ Iris ISFSC Jacques, Chez Kanal-Centre Pompidou KBC KBC Brussels Keolis Lloyd’s Look&Fin Maes Marée, La Modalizy Molenbike MoMuse MS Amlin Musée de la Banque Nationale Musée Juif de Belgique 28-29 55 26 37-38 48 68-69 40 30-31 6-11 28-29 28-29 16-17 41-42 ; 52-53 6-11 16-17 Institut pour un Développement Durable 34-35 60 41-42 46-47 52-53 68-69 68-69 6-11 ; 55 54 ; 55 44 28-29 6-11 6-11 68-69 6-11 16-17 68-69 28-29 68-69 68-69 Nature Nixxis Octa+ Palace (Cinéma) Plaza, Hotel Pro Vélo Rising You Roland Berger Roue d’Or, La Scheltema, Le Schindler Securitas Shift, The STIB Structura.biz Teampower Technicis Technisch Atheneum Halle Telelingua TextMaster Title Media ULB-Érasme Ulys Urbike UWE VDAB Veolia Vieux Bruxelles, Au Visit.brussels Vito Vo Event VTI VUB Zinneke, Le Musée Mode & Dentelle National Golf, The 68-69 4-5 46-47 28-29 6-11 4-5 28-29 16-17 46-47 6-11 68-69 68-69 41-42 32-33 ; 51 46-47 44 18-21 6-11 6-11 41-42 6-11 6-11 22 44 26 16-17 48 44 ; 46-47 ; 51 44 68-69 68-69 55 27 37-38 37-38 68-69 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 71
COMMUNITY AGENDA ➜ Caroline Coutelier +32 2 643 78 13 – cco@beci.be Management & RH, Personal improvement Jusqu’au 16.10.2018 Cycle : comment choisir son CRM et motiver son équipe à l’utiliser Vente, marketing & Communication 18.09.2018 Comment faire votre 1re campagne Facebook 18.09.2018 Prospection digitale sur LinkedIn 20.09.2018 Accélération digitale : get the basics right on social media 21.09.2018 Vendre pour bien (re)démarrer 25.09.2018 Le point sur la réglementation e-commerce 05.10.2018 Marketing automation : comment créer des e-mailings automatisés 08.10.2018 Comment devenir manager commercial ? 09.10.2018 Gérez efficacement les relations avec la presse 11.10.2018 Instagram pour votre business 12.10.2018 Transformez les caractéristiques de vos produits ou services en message de vente 19.10.2018 Apprendre l’anglais pour prospecter et vendre Efficacité 01.10.2018 Réussir son passage au télétravail 15.10.2018 Plus de 90 trucs pratiques pour mieux gérer son temps ICT 04.10.2018 Excel : Faire parler n’importe quelle base de données en 3 clics 15.10.2018 Vous migrez vers Office 365 ? Qu’est ce qui change ? 72 BECI - Bruxelles métropole - septembre 2018 19.09.2018 Club Export Brussels-USA : éviter les pièges juridiques dans l’approche du marché américain Législation sociale 27.09.2018 CCT 109 : Comment gérer vos licenciements à la lumière de la jurisprudence 28.09.2018 Les vendredis de l’actualité sociale 04.10.2018 Gérer la diversité convictionnelle et religieuse au travail 05.10.2018 Élections sociales 2020 : venez découvrir la possibilité du vote électronique 11.10.2018 Actualités de droit social dans la fonction publique 19.10.2018 Actualités Compensation & Benefits ➜ Frédéric Simon +32 2 643 78 17 fs@beci.be Droit commercial 27.09.2018 Cycle de formation à la médiation civile et commerciale 17.10.2018 The changing face of legal practice: the lawyer as a dispute resolution professional 18.10.2018 Comment prévenir et recouvrer vos impayés ? ➜ Alexis Bley +32 2 563 68 58 ab@beci.be Cycle marchés publics 27.09.2018 Les marchés publics de Bruxelles Mobilité ➜ Caroline Coutelier +32 2 643 78 13 — cco@beci.be 30.09 au 02.10.2018 Mission économique en Lituanie (en partenariat avec la CCI Wallonie) 01.10.2018 Atelier Amérique centrale 02.10.2018 Entrepreneuriat à l’international et développement durable 03.10.2018 Club Afrique - Financement de projets d’investissement 04.10.2018 Export Experience : financement, paiements internationaux et techniques bancaires (CCIBW) 09.10.2018 EEN - Visite d’une délégation tchèque : intelligence artificielle, robotique et industrie 4.0 10.10.2018 Club Export : « German day » 11.10.2018 Export Experience : la douane, les documents, les techniques et formalités douanières (CCIBW) 16.10.2018 Club Export Brussels : les instruments financiers Finexpo pour exporter hors UE ➜ Beci’s International Department +32 2 210 01 77 - jpm@beci.be 14.09.2018 Rencontre avec Olivier Maingain 20.09.2018 Rencontre avec Benoît Cerexhe 25.09.2018 Rencontre avec Boris Dilliès 28.09.2018 Rencontre avec Guy Vanhengel 20.09.2018 Fiscalité des placements en sociétés 11.09.2018 Zinner Circle @ Cinema Palace 02.10.2018 Brussels Meets Brussels ➜ Beci Events +32 2 643 78 13 – events@beci.be
ENTREPRISES en TRANSMISSION Le Hub Transmission de BECI, première organisation de la Région Bruxelles Capitale en cession/acquisition d’entreprises, publie ses nouvelles offres. > 4 entreprises à remettre Distribution boissons CA < 30 Mo € 10 à 20 personnes > 4 acquéreurs Recherche syndic immeubles Bruxelles CA < 2 Mo € Courtier en assurances Bruxelles CA < 2 Mo € Production industrielle Belgique CA < 30 Mo € Technologies communication Belgique CA < 50 Mo € Communication CA < 20 Mo € 10 à 20 personnes Cours de langues CA < 1 Mo € 1 à 10 personnes Encadreur, restaurateur CA < 1 Mo € 1 à 10 personnes Vous êtes intéressé par l’une de ces entreprises ou connaissez une société à reprendre dans l’un de ces secteurs? Le Hub Transmission de Beci vous accompagne dans votre projet de cession ou d’acquisition. Erick Thiry, Coordinateur du Hub Transmission • eth@beci.be • +32 2 643 78 36 Salima Serouane, Conseillère Transmission • sse@beci.be • + 32 2 643 78 49
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