Chambre de Commerce & Union des Entreprises de Bruxelles LE MAGAZINE DES ENTREPR I SES BRUXELLOI SES Pour ou contre la limitation de l’AFFICHAGE PUBLICITAIRE ? CITY OF THINGS, à Anvers N°48 / OCTOBRE 2019 MOBILITÉ : des applis pour désengorger la ville Un diagnostic pour ANTICIPER VOS RISQUES SMART CITIES Dossier Rédacteur en chef invité : THIERRY GEERTS ISSN 2406-3738
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Édito Prêts pour le City Climate Challenge ? Au cœur de la chaîne de valeur socio-économique, les entreprises occupent une position cruciale, qui leur donne à la fois la possibilité et la responsabilité d’agir en faveur du climat. C’est le sens du City Climate Challenge lancé par Beci, dont nous vous parlions dans notre récent rapport d’activités : 30 projets les émissions de CO₂ à Bruxelles d’ici 2030. Une initiative qui s’inscrit de nos précédents engagements, et qui a réuni fin juin une diz d’entreprises bruxelloises pour réfléchir ensemble, centraliser des leurs efforts. Pourquoi cette action aujourd’hui ? Pas seulement parce que le commun : chacun est désormais bien conscient que de sa préser avenir. Mais aussi parce que l'environnement est notre capital, dont dépendent no prospérité et l’avenir de nos entreprises. Comme la digitalisation, la durabilité représente un challenge dé les prochaines décennies. Face à ce défi, nous avons le choix : la durabilité comme une menace, et en avoir peur, ou décider d’ opportunité, et la saisir à pleines mains. Faire de la Région bruxelloise une zone à faibles émissions de CO₂ pourrait stimuler l'économie, créer des emplois et renf la compétitivité. Les entreprises ont un rôle prépondérant à jouer, en proposant et en soutenant la transformation durable de la ville grâce à l’innovation collaborative. Les circonstances n’ont peut-être jamais été aussi favorables : la prise de conscience collective dans la société, le volontarisme d’un certain nombre d’acteurs économique et la nouvelle configuration politique à Bruxelles peuvent se conjuguer pour favoriser la réussite d’une initiative commune. Pour y parvenir, nous devons mettre en avant l’impact sociétal global plutôt que les pertes ou profits individuels, identifier et partager les meilleures pratiques pour définir des priorités communes, et passer d’une logique de compétition à une pensée collaborative. Telle est bien la philosophie du City Climate Challenge, qui miser sur l’intelligence collective et les synergies, comme nous les avons déjà développées avec succès autour des questions de mobilité. Relever les défis, voilà qui stimule l’entrepreneur ! Nous sommes impatients de partager avec vous cette réflexion, qui sera au cœur de notre é annuel Brussels Meets Brussels, ce 16 octobre au Cercle de Lorr Marc Decorte, Président de Beci Bruxelles Métropole - octobre 2019 ❙ 1
Sommaire Bruxelles métropole N° 48 – Octobre 2019 Au mois de novembre : International News 4 6 8 Idées 10 11 13 Editeur responsable Olivier Willocx – ow@beci.be - T +32 2 648 50 02 Avenue Louise 500 - 1050 Bruxelles www.beci.be Rédaction Media Coordinator Emmanuel Robert - er@beci.be T +32 2 643 78 44 Ont collaboré à ce numéro : Géry Brusselmans, Elisa Brevet, Giles Daoust, Marc Decorte, Nancy Demaude, Thierry Geerts, David Hainaut, Gaëlle Hoogsteyn, Olivier Kahn, Ophélie Legast, Frédéric Petitjean, Pierre Rode, Julien Semninckx, Guy Van den Noortgate, Peter Van Dyck et Beatriz Vilchez-Silva. Production Layout db Studio.be Design couverture Denis Séguy Impression db Group.be Traduction Litteris Abonnements Prix : 80 € pour 10 numéros Publicité Bruxelles Métropole/Brussel Metropool est lu chaque mois par plus de 21.000 décideurs. Tirage moyen par numéro : 15.000 ex. Infos et réservations Anne Schmit – T +32 2 563 68 53 asc@beci.be Membership Catherine Tricot – T +32 475 49 65 72 ctr@beci.be Membre de BRUXELLES ENVIRONNEMENT ENTREPRISE DYNAMISCHE ECO LEEFMILIEU BRUSSEL ONDERNEMING DYNAMIQUE label n. 2014/351/2 Beci online Podcast : Jérémy Foucray Digest Open Source Bâches publicitaires : quel est le pouvoir d’une commune ? Pour ou contre la limitation de l’affichage publicitaire en ville ? 14 MO, vitrine de toutes les mobilités International 16 Smart Cities 20 23 25 26 27 28 30 31 32 EEN : un réseau pour doper votre croissance à l’international 18 « La Belgique et la RDC ont encore bien des choses à faire ensemble ! » Thierry Geerts : Réinventons Bruxelles, au cœur de Digitalis City of Things, à Anvers Toronto accueillera la ville de demain Législation : trouver l’équilibre entre vie privée et utilisation des données Mobilité : des applis pour désengorger la ville « Le citoyen peut améliorer la propreté de Bruxelles » Administration : succès croissant pour le guichet Irisbox Santé : le digital au service du patient Société : « 4 citoyens sur 10 risquent l’exclusion numérique » Entreprendre 33 34 36 37 39 40 42 10-32-2225 PRINTED ON TCF PAPER 44 45 46 47 48 Responsabilité d’entreprise : de la raison d’être au droit d’exister L’économie circulaire au service de votre entreprise ? Quelle place pour l’humain en cas de faillite ? Les affaires marchent ? Prenez quand même le temps de vérifier… Transmission : préparez-vous à temps Marchés publics et recours : y a-t-il des abus ? Starter : Coucou Community 43 Bruxelles, dans les pas de Pierre-Yves Bossard Petites histoires de grands entrepreneurs L’actualité Beci en photo Demandes d'admission Index Agenda Thierry Geerts Rédacteur en chef invité :
fête ses 65 ans et 1.000.000 de Daoustiens ! Rejoignez la grande famille des travailleurs Daoust ! INTERIM • SELECTION • OUTPLACEMENT • COACHING • PUBLIC SECTOR • TITRES-SERVICES Depuis 1954, Daoust a aidé plus d’un million de personnes à trouver un job, un collaborateur ou une aide-ménagère. Rejoignez notre grande famille dans l’un de nos 50 JobCenters ou sur Daoust.be Agréments: Wallonie: W.INT/SO/RS/RE.22, Flandre: VG.163.BUOP, Bruxelles: 00391. Agréments Titres-Services: Bruxelles: B40063, Wallonie: W40063, Flandre: V40063.
Beci online Social Media Plus de 85 % des certificats d’origine belges passent par Digichambers, la plateforme développée par les chambres de commerce belges. Encore plus pratique, la version 2.0 a été présentée le mois dernier. #BECImember : Magazine, site web, newsletters, études, événements… Media Marketing est la référence du secteur de la communication et du marketing en Belgique. Voir www.mm.be. Nous vous en parlions le mois dernier dans nos pages : Beci soutient le projet « Demain Egmont », porté par les acteurs économiques des quartiers Louise et Toison d’Or. Le débat s’est poursuivi sur les réseaux sociaux. C’était le 16 septembre dernier au Cercle de Lorraine : un lunch autour des priorités des entreprises bruxelloises, en regard du programme du nouveau gouvernement régional. Rejoignez-nous sur Facebook, LinkedIn, Twitter. 4 ❙ Bruxelles Métropole - octobre 2019
Beci online Dans vos newsletters de septembre À ne pas manquer, le 16 octobre prochain : l’événement Brussels Meets Brussels, consacré aux opportunités du défi climatique, avec les décideurs économiques et politiques bruxellois. Voir agenda.beci.be/brussels-meets-brussels. Quand faut-il informer les travailleurs en cas d’implantation d’une nouvelle technologie ? À quelles conditions peut-on utiliser l’intelligence artificielle dans le processus de recrutement ? À quand une personnalité juridique pour les robots ? Réponses avec l’avocat Christophe Delmarcelle. À lire sur notre site web Retrouvez ces articles sur www.beci.be Bruxelles Métropole - octobre 2019 ❙ 5
Podcast Jérémy Foucray, 25 ans, entrepreneur et chasseur d’outils digitaux Mercury, Rising Lab, Zetoolbox : avec trois sociétés à son actif à seulement 25 ans, Jérémy Foucray est déjà un « serial entrepreneur ». Rencontre avec celui pour qui « Le travail, c’est toute (ma) vie et c’est surtout une passion ». L’entrepreneuriat constituait une voie évidente pour toi ? Tout a commencé par une frustration : j’ai toujours adoré travailler. Depuis mes 16 ans, j’ai enchaîné plein de petits boulots, dans le nettoyage, dans des grandes surfaces… Puis, je suis entré dans une école de marketing et de médias. J’ai réalisé mon premier stage dans l’événementiel et les relations publiques. La deuxième année, je me suis retrouvé dans le milieu du recrutement et des chasseurs de têtes. Un environnement extrêmement puissant où il fallait travailler beaucoup. Je me suis dit : « Dans un environnement comme celui-ci, on te demande beaucoup sans vraiment te le rendre. Alors, quitte à bosser comme un dingue, autant le faire pour moi. » C’est ce déclic qui t’a poussé à créer Mercury ? À ce moment-là, je suis fasciné par les réseaux et par leur capacité à capter l’attention des gens. J’ai songé à créer du contenu pour des ‘grands’, en tant qu’étudiants. Je suis allé voir la directrice de mon école et, quelques semaines plus tard, on disposait d’un local, du réseau de l’école et on était motivés comme jamais. On se disait : « Puisque les diplômes ont l’air de ne servir à rien et qu’avec un diplôme, tout le monde fait la même chose, il ne nous reste plus qu’à travailler. C’est notre expérience qui fera la différence… ». On a fini par décrocher des petits contrats pour Guerlain, Qatar Airways… c’était passionnant ! Aujourd’hui, tu es diplômé de l’ECS et tu as quitté Mercury pour voguer vers de nouvelles aventures… Lorsque j’étais étudiant, j’ai compris que l’éducation était fondamentale et que ça pouvait tout à fait se ‘scaler’ (sic)1 . NDLR : capacité d’adapter un produit à un changement d’ordre de grandeur de la demande. 6 ❙ Bruxelles Métropole - octobre 2019 J’en suis arrivé à me dire qu’il fallait absolument faire comprendre aux entreprises que produire du contenu pour les réseaux sociaux, ce n’est pas juste faire des photos et des vidéos. Il faut créer une culture avec ce même contenu. Les boîtes oublient parfois qu’il peut également être produit en interne et que ça ne doit pas forcément coûter. Tout ça, c’est souvent une question d’outils… D.R. Tu es en train de nous raconter la genèse de Zetoolbox, ta nouvelle société ? On est partis de ce constat : à chaque époque, on a disposé d’outils. Le problème est qu’aujourd’hui, les gens ont du mal à accepter les outils digitaux de l’ère dans laquelle on vit. Pourtant, de plus en plus de choses sont possibles grâce aux logiciels. Zetoolbox, c’est notre manière d’essayer de changer ça. Nous voulons faire découvrir des outils et permettre aux gens qui les utilisent de les comprendre. Souvent, de simples usages qui fonctionnent particulièrement bien vous permettent d’arriver très vite à des résultats ! ● Elisa Brevet Une rencontre à écouter en intégralité dans le podcast Next Step : https://www.beci.be/podcast. L’inspiration podcast : How I built this : (en anglais) : Si vous êtes fasciné par les grands entrepreneurs qui ont révolutionné le monde, ce podcast est pour vous. À chaque épisode, Guy Raz rencontre les plus grands, d’Instagram à Airbnb (un coup de cœur pour l’épisode consacré à Joe Gebbia), en passant par Linkedin ou Buzzfeed.
Agence bloc 3 KBCRDV Brussels Donnez-nous RDV où vous voulez. kbcbrussels.be/partout E.R. : KBC Group SA, Avenue du Port 2, 1080 Bruxelles, Belgique. TVA BE 0403.227.515, RPM Bruxelles.
News Abattoir choisit Baukunst pour le projet Manufakture D’ici à janvier 2023, un nouveau bâtiment d’une superficie d’environ 6.000 m² va faire son apparition sur le site d’Abattoir à Anderlecht. La Manufakture, cofinancée par la Région bruxelloise et le Fonds européen Feder, combinera diverses fonctions. Un concours d’architecture pour sa conception avait été lancé l’année dernière en collaboration avec le Maître-Architecte bruxellois. Abattoir a finalement porté son choix sur Baukunst et son architecte Adrien Verschuere. Baukunst a décidé de jouer sur les challenges spatiaux : de par sa position sur le site, la Manufakture permet la création d’un nouvel espace public et dialogue directement avec la halle historique. Ce qui fait la singularité du projet de Baukunst, c’est son extrême neutralité en termes de contenu, ce qui permet une incroyable flexibilité. Avec ce bâtiment, Abattoir entend continuer à miser sur la durabilité. Ceci signifie non seulement miser sur une production neutre en CO₂, mais aussi opérer un choix responsable en termes de matériaux, préparer dès aujourd’hui la flexibilité d’affectation du bâtiment et continuer à stimuler le mix des activités sur le site. Le bâtiment en lui-même est formé de deux duplex empilés d’une hauteur de 16 mètres. Deux grandes loggias, côté nord, organiseront la circulation verticale. L’avant, orienté vers la halle classée et qui accueillera par la suite une grande esplanade urbaine, prendra la forme d’une façade activée permettant des échanges avec les visiteurs du site. et englobera un mix d’espaces commerciaux ainsi que des logements étudiants et des flats. Info : www.abattoir.be Uber lance Bike Lane Alerts Pour célébrer la Semaine de la Mobilité, Uber a lancé au mois de septembre Bike Lane Alerts en Belgique. Une nouvelle fonctionnalité de sécurité qui utilise les données cartographiques disponibles pour déterminer la présence d'aménagements cyclables séparés, ou la nécessité pour les cyclistes de partager la route avec les automobilistes. Tout passager pris en charge ou déposé à proximité ou le long d'une piste cyclable recevra ainsi une notification lui rappelant d'être attentif aux cyclistes lorsqu'il ouvre la portière. Cette fonction est déjà proposée aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni et en France. Elle vise à éviter les situations dangereuses lorsque l'utilisateur monte ou quitte le véhicule. © Getty ©Baukunst Le rez-de-chaussée accueillera des ateliers de découpe de viande ou d’autres activités de production alimentaire. Audessus des ateliers, deux étages seront occupés par un parking public d’environ 420 places, destiné aux visiteurs du marché le week-end. En semaine, il servira à d’autres utilisateurs du site ou des environs immédiats, comme l’Erasmushogeschool Brussel. L'investissement total est estimé à environ 18 millions d'euros. Abattoir SA prévoit également la réalisation du Kotmet vers 2022. Ce projet immobilier prendra place aux côtés du Foodmet 8 ❙ Bruxelles Métropole - octobre 2019 Le porte-parole d'Uber confirme : « Bike Lane Alerts est la dernière fonctionnalité d'Uber dans le domaine de la sécurité routière. Il s'agit d'un bel exemple de contribution positive de la technologie à plus de sécurité sur nos routes. La Belgique compte de très de nombreux cyclistes qui risquent éventuellement d'être blessés par des personnes qui ouvrent imprudemment une portière. Ces alertes aideront les passagers à être plus attentifs. » Bike Lane Alerts est la dernière fonctionnalité intégrée à l'application Uber, qui vise plus de sécurité routière. Elle complète une gamme de fonctionnalités de sécurité toujours plus large. Plus tôt cet été, Uber a ainsi lancé Check Your Ride, une fonction permettant à l'utilisateur de vérifier qu'il monte dans le bon véhicule. Depuis novembre dernier, Uber propose également plusieurs autres fonctionnalités comme les « contacts de confiance » (la possibilité de partager son trajet avec des membres de la famille ou des amis), l'anonymisation des données de contact entre le chauffeur et le passager et un bouton d'urgence en cas de besoin. Info : www.uber.com
News Les entrepreneurs manquent de temps pour se digitaliser L'économie digitale belge est à la traîne. Selon les derniers chiffres du DESI de l'Union européenne, ce sont les PME qui détiennent la clé de la poursuite de notre transformation numérique. Telenet Business veut contribuer à faire changer les choses. À travers son programme « Accélération Digitale », lancé en 2017, l'entreprise investit plus d'un demi-million d'euros dans une plateforme en ligne sur laquelle les entrepreneurs peuvent trouver des experts digitaux dans différents domaines, et dont la version 2.0 vient d’être présentée. Créer un site web ou une boutique en ligne solide, gérer un profil sur les médias sociaux, faire de la publicité en ligne... : pour de nombreuses entreprises, ce n'est pas encore une évidence. Grâce à « L'Accélération Digitale », les entrepreneurs pouvaient déjà compter sur l'assistance d'un expert digital indépendant pendant deux heures. Près de 3 000 entreprises ont profité de cette opportunité – grâce à quoi, 6 entrepreneurs sur 10 ont vu leur clientèle s'accroître. Les entreprises qui n’ont pas progressé estiment que c’est par manque de temps (29 %) ou par besoin d'aide supplémentaire (23 %). 85 % des entrepreneurs ont affirmé encore vouloir continuer à travailler avec un expert du digital. Telenet Business veut répondre à ces besoins avec une version 2.0 de « L’Accélération Digitale ». La société est continuellement à la recherche d'experts digitaux indépendants : médias sociaux, branding, publicité en ligne, outils en ligne, sécurité numérique… Les experts partagent des tendances et des trucs et astuces sur la plate-forme www.accelerationdigitale.be. Les entreprises qui le souhaitent peuvent choisir parmi un certain nombre d'experts locaux indépendants. Ensuite, l'entrepreneur et l'expert digital déterminent une collaboration sur mesure. « L'entrepreneuriat digital offre plus d'avantages que le simple fait d'atteindre plus de clients ou de les servir plus facilement », déclare Martine Tempels, vice-présidente de Telenet Business. « Il permet également aux entreprises d'améliorer leur efficacité et leur service à la clientèle. En mettant simplement les entreprises en contact avec des experts du digital, ils peuvent passer à la vitesse supérieure. » Info : www.accelerationdigitale.be Ahooga propose une édition limitée « réfléchissante » de son Modular Bike Ahooga Bike, start-up bruxelloise reconnue pour ses vélos électriques pratiques et ultralégers, prend au sérieux la sécurité à vélo et la visibilité des cyclistes en faible luminosité, avec une édition limitée de son Modular Bike. Le modèle a été révélé au public durant Bike Brussels, le mois dernier à Tour & Taxis. Voici un an, Ahooga annonçait la sortie de son Modular Bike : un vélo électrique léger, adaptatif, cargo compact. À seulement 16 kg, il offre une surprenante capacité de charge (155 kg), qui en fait le compagnon idéal de la vie moderne pour transporter les courses de la semaine, du matériel pour le travail et / ou déposer les enfants à l’école. Son poids plume et sa fonction « gain de place » le rendent compatible avec des espaces de rangement étriqués comme un couloir, studio ou garage. Son nom lui vient également des nombreuses options de configuration disponibles : courroie, boîtier de vitesses automatique, guidon sport ou confort... Avec cette édition limitée, Ahooga introduit quelques nouveautés : une peinture aux propriétés réfléchissantes afin d’accroître la visibilité du vélo, surtout en hiver ; un cadre ‘Low Step’ ou enjambement bas, qui permet de porter la jupe ou de pédaler avec une souplesse musculaire réduite ; et en option, un cadenas électronique permettant de faciliter le prêt ou la location de vélo en entreprise. Cette édition limitée produite à 300 exemplaires est disponible pour un prix concurrentiel de 1995 €. Fondée en 2015, Ahooga Bike a déjà commercialisé près de 4500 vélos. En 2018, l’entreprise a atteint un chiffre d’affaires de 2,2 millions d’euros. La société bruxelloise Ahooga s’est, dans un premier temps, spécialisée dans une offre de solutions intermodales, proposant des vélos pliants, performants, électriques et hyper légers, qui répondent aux barrières ralentissant l’adoption du vélo comme le relief, la transpiration, le vol, la pluie ou les longues distances. Info : www.ahooga.bike Kobe Verdonck devient CEO de SD Worx Group Kobe Verdonck, jusqu’alors membre du conseil d’administration de SD Worx Holding SA, conseiller stratégique et membre du management team de SD Worx Holding, a succédé le mois dernier à Steven Van Hoorebeke au poste de CEO de SD Worx Group SA. Né à Gand en 1971, Kobe Verdonck est titulaire d’une maîtrise en droit (UGent) et en gestion d’entreprise (UCL). Tout au long de sa brillante carrière, il a occupé divers postes à responsabilité au sein d’entreprises internationales de paie et RH dans plusieurs pays, dont, tout récemment, celui de CEO de Raet (2014-2018) et, auparavant, celui de directeur général des ventes et de directeur exécutif de Northgate Arinso pour l’Europe et l’Amérique latine (2007-2014). Info : www.sdworx.com Bruxelles Métropole - octobre 2019 ❙ 9
Le piège des hommes Open Source O n le sait, énormément d’entreprises ont démarré leur transformation digitale. Dans les pires des cas, cela se traduit par un bain de sang social. Dans d’autres cas, et souvent dans les plus petites entreprises, la transformation digitale peut se faire en douceur, sur un plus long terme, et avec moins, voire peu de conséquences sociales négatives. Qu’en est-il de l’État et de ses multiples subdivisions (régions, communes, ministères, parastataux…) ? Pour l’instant, il n’en est (presque) rien. Le fonctionnement de l’appareil de l’État dépend toujours, et à 99 %, d’armées de fonctionnaires qui gèrent avec bienveillance l’application des milliers de lois, règles, exceptions, subsides et taxes. Le taux de digitalisation des pouvoirs publics est très faible. Or, il est inutile de répéter une énième fois que les dépenses de l’État doivent diminuer. Le taux de taxation, qui dépasse très largement les 50 %, ne pourrait plus augmenter. Une manière de réduire ces dépenses serait d’automatiser ou digitaliser toute une série d’opérations réalisées actuellement par des humains. Évidemment, ceci reviendrait à diminuer le nombre de fonctionnaires ou devoir les réaffecter à autre chose. Supprimer des fonctionnaires serait une mesure extrêmement impopulaire (n’oublions pas qu’il s’agit d’une partie importante de l’électorat), et de toute manière, le statut de fonctionnaire nommé à vie est encore bien présent dans de nombreux organismes publics. Reste alors la possibilité de former ces fonctionnaires à d’autres métiers si le leur venait à être digitalisé. Malheureusement, comme d’ailleurs dans beaucoup d’entreprises, l’inertie sociale rend ceci difficile, car on reste encore trop souvent dans un rêve d’emploi à vie, où tout changement majeur est vu comme une menace. Ce problème est-il sans issue, et l’État condamné à devenir de moins en moins compétitif en comparaison avec le fonctionnement de plus en plus optimisé des entreprises ? Que ce soit dans le public ou dans le privé, la vraie solution pour éviter soit le bain de sang social, soit l’inéluctable perte en efficacité, est de se projeter à dix ans (allez, au moins cinq !) et d’imaginer le fonctionnement de demain, digitalisé et optimisé. L’idéal serait que les dirigeants (publics ou privés) parviennent à se mettre à table avec les travailleurs pour expliquer leur vision du futur, en proposant un plan qui amènerait les changements en douceur et de manière progressive. Malheureusement, et certainement dans les grands organismes (publics et privés), ceci est rendu impossible par la teneur des relations entre dirigeants et syndicats, qui a souvent des allures de pièce de théâtre. Giles Daoust, CEO de Daoust Comme le conseillent depuis des années les articles du type Harvard Business Review aux grandes entreprises : pour éviter de se faire disrupter, il faut se disrupter soimême. Le problème – et il est mondial – est que ce qui va se faire disrupter dans les prochaines décennies… c’est l’humain. Toute résistance est futile : il ne faut pas résister, il faut évoluer. Or, les crises politiques à rallonge et à répétition, et les oppositions patrons / syndicats qui commencent à dater d’un autre temps, sont autant d’obstacles majeurs à toute évolution significative de notre société. Si les humains ne s’entendent jamais entre eux, comment pourraient-ils survivre face à la machine ? C’est ça, le « piège des hommes » évoqué dans mon titre, et il est grand temps de nous serrer les coudes pour nous en sortir ensemble. ● 10 ❙ Bruxelles Métropole - octobre 2019 D.R.
Idées Une publicité qui a fait parler d’elle : cet été, la commune d’Ixelles a voulu faire enlever une bâche Martini, malgré le permis d’urbanisme, en raison de son contenu. Bâches publicitaires : quel est le pouvoir d’une commune ? Une commune peut-elle faire retirer une bâche au seul motif de son contenu ? Et selon quels critères ? Le débat est ouvert depuis que le nouveau collège d’Ixelles a ordonné le retrait d’une publicité pour une marque d’alcool. À l’issue des élections communales d’octobre 2018, de nouvelles majorités se sont mises en place dans les différentes communes de Bruxelles et du royaume. Dans sa déclaration de politique générale, le nouveau collège des bourgmestre et échevins d’Ixelles (Écolo-PS) a notamment marqué sa volonté de promouvoir « un espace public non soumis à l’emprise publicitaire ». Parmi ses priorités, « réduire progressivement la publicité dans l’espace public lors du renouvellement des marchés de mobilier urbain, ne plus accepter de nouvelles installations publicitaires, imposer l’interdiction de toute publicité sur écran animé, sonore, odorante ou intégrant une caméra, ainsi qu’analyser la façon la plus pertinente d’éviter toute publicité en contradiction avec les valeurs défendues par la commune (dont, par exemple, le sexisme, la malbouffe, ou encore la publicité en contradiction avec les objectifs de lutte contre le changement climatique) ». Permis d’urbanisme délivré Des points qui, aujourd’hui, font particulièrement débat depuis que la commune d’Ixelles a décidé de les mettre en application. Début juillet, elle a ordonné à un annonceur, Martini, d’enlever sa large bâche publicitaire couvrant un immeuble en rénovation situé sur la place Flagey. Or, un permis d’urbanisme avait préalablement été délivré pour son installation. Une bâche qui permettait au propriétaire de partiellement financer les travaux de rénovation et, accessoirement, à la commune de percevoir une taxe. L’entreprise ayant placé la bâche ne s’en est pas laissé conter. « La Bruxelles Métropole - octobre 2019 ❙ 11 D.R.
Idées d’urbanisme, mais sous conditions. La principale étant celle du contenu, qui ne pouvait promouvoir la ‘malbouffe’ (ou plus précisément une ‘ongezonde voeding’, puisque le permis était rédigé en néerlandais). Ainsi, le permis délivré prévoyait que le contenu de la publicité devait être approuvé ultérieurement par la commune. Frédéric van den Bosch, avocat (cabinet Janssens) D.R. A priori, la réglementation de la publicité pour le secteur spécifique de l’alcool ne relève pas de la compétence communale et encore moins de la police administrative de l’urbanisme. commune nous a délivré le permis d’urbanisme, et maintenant que la bâche est placée, elle nous demande de la retirer sous le seul motif qu’elle prône la consommation d’alcool », s’offusque Martijn Stefels, directeur de la société Blow Up, installée à Anvers. « D’abord, la publicité pour de l’alcool n’est pas interdite en Belgique. Ensuite, se prononcer sur le contenu inapproprié d’une pub n’est pas de la compétence de la commune ». Et d’ajouter : « On n’y comprend rien d’autant qu’à d’autres endroits de la commune, on a placé de la publicité pour de l’alcool sans que cela suscite une réaction. Et cela vaut dans d’autres communes et pour d’autres confrères. C’est la première fois qu’on rencontre ce genre de situation et on a décidé de se défendre ». La campagne Martini est à présent terminée. Du côté de la commune, on reconnaît avoir délivré le permis 12 ❙ Bruxelles Métropole - octobre 2019 Éléments subjectifs Mais qu’en est-il du point de vue légal ? Si la pose d’une bâche publicitaire sur un immeuble en cours de rénovation est effectivement soumise à l’obtention préalable d’un permis d’urbanisme délivré par la commune, ses règles générales sont cependant définies par la Région (article 14 du titre VI du Règlement régional d’urbanisme ou RRU). Et pour ce qui concerne le contenu de la pub, cette disposition ne vise que son caractère esthétique. Dès lors, qu’en est-il des conditions imposées par la commune ? « À mon sens, ces conditions sont illégales, dans la mesure où un permis doit être exécutoire (pouvoir être mis en œuvre), lorsqu’il est délivré », indique Frédéric van den Bosch, avocat spécialisé en droit immobilier et en droit de l’urbanisme (cabinet Janssens). « Or, les conditions fixées par la commune d’Ixelles impliquent qu’après la délivrance du permis, le bénéficiaire devrait obtenir une nouvelle autorisation quant à la validation du contenu de la publicité. De plus, la jurisprudence du Conseil d’État a rappelé à de multiples reprises que les conditions d’un permis doivent être précises et ne peuvent se référer à un événement futur ou incertain. Ici, les conditions sont imprécises puisque l’appréciation de la conformité de la publicité aux valeurs défendues par la commune relève de son pouvoir discrétionnaire. » Compétence communale ? Et si une commune venait à demander préalablement un descriptif du visuel ? « A priori, la réglementation de la publicité pour le secteur spécifique de l’alcool ne relève pas de la compétence communale et encore moins de la police administrative de l’urbanisme », précise Maître van den Bosch. « La Commune devrait donc invoquer ses compétences de police générale, en matière de ‘tranquillité, salubrité, sécurité et propreté’ qui lui permettent, par exemple, d’imposer des horaires d’ouverture et de fermeture des débits de boissons. Pour ce faire, elle devrait démontrer que l’affichage de D.R. Martijn Stefels (Blow Up) On n’y comprend rien d’autant qu’à d’autres endroits de la commune, on a placé de la publicité pour de l’alcool sans que cela suscite une réaction. Et cela vaut dans d’autres communes et pour d’autres confrères. publicités visant une marque d’alcool serait en contrariété avec ces impératifs sur le domaine public de la commune. La tâche me semble malaisée dans la mesure où, en tant que telle, la publicité pour l’alcool n’est pas interdite. » ● Julien Semninckx
Idées Média efficace et économiquement utile, ou vecteur de « pollution visuelle » ? L’affichage publicitaire fait débat et certains pouvoirs locaux aimeraient réduire son emprise dans la ville. Deux avis de professionnels. © Getty Jérôme Blanchevoye, Directeur Général adjoint chez JC Decaux Belux À Bruxelles, une meilleure concertation entre la Région, les 19 communes, la Stib et les différents acteurs de la publicité, permettrait de diminuer la pression publicitaire, tout en garantissant à l’ensembles des acteurs un maintien voire une hausse de leur niveau de service ou de revenu. Prenons le nouveau projet de RRU, qui entend limiter le nombre de dispositifs publicitaires sur la voie publique – ce que je trouve une bonne chose. Ce règlement régional s’avérera cependant inopérant si les communes y dérogent et si aucune ressource n’est donnée à l’administration pour en vérifier l’application. Or, c’est le cas aujourd’hui. Par ailleurs, en délimitant des zones et des formats arbitrairement, ce projet de RRU génère un risque de voir le niveau de revenu baisser (redevances, taxes) ou de voir des services associés (Villo, abribus…) se retrouver sans financement. Ce serait d’autant plus dommage que l’argent s’investira dans d’autres médias, dont certains ne redistribuent pas un euro à l’État belge. L’affichage local est vertueux pour la ville ; c’est le plus ancien média du monde. C’est un outil de communication efficace, offert aux acteurs économiques et culturels. Il crée de l’emploi local, il dynamise l’économie locale et il finance les services aux citoyens. Oui, nous sommes favorables à la limitation de l’affichage en ville, mais de façon intelligente et harmonieuse. C’est un des médias les plus apprécié de la jeune génération qui le perçoit comme sympathique, créatif et dynamique. Je suis convaincu qu’avec la Région, la Stib et les communes, nous pouvons être plus ambitieux afin de permettre une meilleure intégration de la publicité en ville tout en préservant la qualité de vie des citoyens et les bénéfices qu’apporte ce média à la communauté. Charles Dejean, Administrateur chez Belgian Posters On est contre la limitation de l’affichage publicitaire, mais de façon nuancée. La Région bruxelloise souhaite faire voter un nouveau texte réglementant la publicité. Mais ce RRU, dans sa première mouture, n’est pas très rassurant pour des sociétés comme la nôtre. Il est beaucoup trop drastique et ne permet pas le maintien de beaucoup de dispositifs dans la capitale. Proportionnellement, sur 100 panneaux, on ne pourrait en garder qu’une quinzaine. Ce n’est pas acceptable ! Notre recommandation est de laisser un espace de liberté aux afficheurs afin qu’ils s’adaptent à de nouvelles donnes. Comme autrefois, où il a fallu réduire la quantité de panneaux qui étaient alors certes trop nombreux. Mais ici, il n’y a quasiment pas de concertation. Les afficheurs n’ont pas été invités à la table des négociations. Cette réglementation risque d’occasionner de nombreuses pertes. L’affichage rapporte beaucoup d’argent : pas tellement à l’afficheur, mais surtout aux communes (dont les taxes sont très élevées) ou encore à la SNCB (qui perçoit des loyers importants pour la location de ses talus de chemins de fer). De plus, on estime que le chiffre d’affaires réalisé par l’affichage est réinjecté à 80 % dans l’économie locale, contrairement à d’autres médias, dont l’internet. La disparition de nos dispositifs sera synonyme de pertes d’emplois, souvent peu qualifiés et géographiquement dépendants de nos périmètres d’activité, mais également de pertes de revenus pour la Région, pour les communes et le secteur public, Stib et SNCB. Pour toutes ces raisons, une concertation entre les autorités et le secteur est très souhaitable. Il serait bon qu’on nous invite au débat, qu’on nous écoute et qu’on nous laisse du temps afin de pouvoir nous adapter. ● Julien Semninckx Bruxelles Métropole - octobre 2019 ❙ 13
Idées MO, vitrine de toutes les mobilités Inauguré en mars 2018 chez Beci, le pop-up MO, dédié à la mobilité urbaine, va s’installer pour quelques mois au Centre Anspach. Soyons de bon compte : la mobilité à Bruxelles, c’est un sac de nœuds. Trop de voitures dans la ville, une infrastructure insuffisamment développée et des formules alternatives mal assorties. De plus en plus d’intervenants se rendent compte, heureusement, que ce n’est pas une fatalité et qu’il faut changer. Beci y apporte sa contribution en inaugurant un nouveau grand ‘Mobility Shop’ au Centre Anspach. P as étonnant que la mobilité compte tellement pour Beci, déclare son Conseiller Mobilité Ischa Lambrechts. « Cela fait bien cinq ans que le sujet figure à l’agenda de Beci. Et pour cause : la mobilité est un paramètre économique important. Notre baromètre politique semestriel interroge les entrepreneurs bruxellois quant aux conditions d’une économie saine. La réponse ‘une bonne mobilité’ se renforce d’année en année. » 14 ❙ Bruxelles Métropole - octobre 2019 Think tank Beci a créé un ‘Mobility Hub’ en 2015 déjà. Ce ‘think tank’ pour une meilleure mobilité à Bruxelles a notamment produit un ‘Livre blanc de la Mobilité’ et une toolbox pleine de solutions. « Nous avons compris, début 2018, que nous ne pouvions pas en rester là », explique M. Lambrechts. « Puisque les problèmes sont connus, il est temps de les résoudre. Trop de discussions sur la mobilité s’enlisent sur qui fait quoi. Passons d’un ‘think tank’ à un ‘do tank’. » Et Beci créa ‘MO’ (comprenez ‘Mobility/Movement’). La collaboration avec 30 partenaires privés et publics a donné le jour à un pop up-store dans les bureaux de Beci, à l’avenue Louise. L’endroit présente et promeut toutes les solutions possibles aux problèmes de la mobilité bruxelloise. « De nombreux entrepreneurs étaient déroutés », raconte Ischa Lambrechts. « Il y a en Belgique plus de 500 produits et services axés sur la mobilité : voitures partagées, applis de parking, trottinettes, taxis, transports en commun et j’en passe. MO s’est efforcé de rassembler un maximum d’acteurs dans une communauté de la mobilité. » Le pop up-store visait aussi la mise en contact des divers partenaires et les fertilisations croisées. « Pourquoi pas un partenariat entre un loueur de voitures et une société qui propose des vélos en leasing ? Pas besoin qu’ils soient concurrents, de nos jours. C’est de la co-création entre des organisations publiques et privées ou entre entreprises privées que surgissent les meilleures idées », déclare M. Lambrechts 1.000 m² MO a connu un vif succès et suscité beaucoup d’intérêt de la part des entrepreneurs et décideurs bruxellois. Beci a bien vite réalisé que le concept méritait davantage de développement et de promotion encore. C’est ainsi qu’est né MO 2.0, un espace de 1000 m² qui s’ouvrira le 24 octobre au Centre Anspach, au cœur de Bruxelles. Là encore, de nombreux partenaires ont été invités à soutenir le projet : non seulement la FEB et le Voka, mais aussi AG Real Estate (qui met l’espace à disposition) et l’organisation MaestroMobile. Le nouveau MO sera ouvert jusqu’au 9 janvier 2020. ©AG Real Estate
Idées « Le premier projet s’adressait surtout aux entreprises. Le nouveau MO est destiné à un public beaucoup plus vaste », confie M. Lambrechts. « D’où le choix du site. Le Centre Anspach voit passer quelque 6 millions de personnes par an. Pas besoin de rendez-vous pour visiter cet espace. Chacun entre et sort en toute liberté. Il y aura un préposé en permanence pour répondre aux questions et guider les visiteurs. » Le MO nouvelle mouture doit devenir une vitrine de toutes les possibilités de mobilité à Bruxelles. Il doit aussi convaincre les visiteurs que la mobilité ne se limite pas à un déplacement d’un point à un autre : elle influence aussi directement l’économie urbaine, l’emploi et le bien-être dans la ville, sans oublier l’impact sur onnement et la santé publique. Tous ces aspec ts feront l’objet d’explications aux comptoirs d’information, XavierTackoen ans les salles de cours et lors d’ateliers. On abordera évidemment les aspects concrets du transport. Sans oublier des démos, notamment de trottinettes et de vélos électriques, qui pourront être essayés sur un circuit indoor. La ‘gamification’ et la réalité virtuelle guideront les visiteurs dans le dédale des solutions de mobilité. Signalons encore le ‘Mobility Passport’, une expérience d’une durée de trois semaines qui permettra à 400 personnes de tester tous les moyens de transport à Bruxelles. Une appli suivra ceux qui testeront le maximum de modes de transport et qui obtiendront dès lors le plus de points. Le gagnant remportera un beau prix. Une bonne gestion du trafic et de la mobilité ne contribue pas seulement à rendre notre ville plus vivable : elle sert aussi à freiner le réchauffement climatique. « L’espace MO sera donc aussi une vitrine de notre projet 30-3030 », poursuit Ischa Lambrechts. « Ce projet veut contribuer aux objectifs climatiques bruxellois. Il s’agit d’un ensemble de 30 projets qui veulent réduire de 30 % les rejets de CO₂ d’ici 2030. Hasard des chiffres ? Ce sont aussi 30 % des rejets totaux de CO₂ dans la capitale qui sont imputables au transport et à la mobilité. » Ce que coûte un bon cadenas MaestroMobile installera dans l’espace sa ‘Mobiline’, une plateforme d’information qui répond à toutes les questions possibles en matière de transport à Bruxelles. « Ce service n’est normalement accessible que par téléphone, e-mail, WhatsApp et Facebook Messenger », nous dit Xavier Tackoen, de MaestroMobile, « mais nous allons aussi installer un point de contact physique, spécifiquement pour MO. Les questions les plus diverses et trouveront réponse. Du style ‘Que coûte un bon cadenas pour un vélo ?’ ou ‘Quel train doisje prendre pour aller de A à B ?’, ou même des questions sur les incitants fiscaux liés à certains modes de transport. » Beci et MaestroMobile se connaissent bien, explique M. Tackoen. Ils collaborent depuis un moment déjà sur la problématique de la mobilité. « Sans doute sommes-nous un partenaire évident du MO en raison de l’expertise appréciable que nous avons développée en matière de mobilité. Notre plate-forme est un instrument axé sur la pratique pour surmonter les réticences tant physiques que psychologiques qui empêchent les gens d’utiliser des modes de transport alternatifs. » Xavier Tackoen estime qu’en termes de mobilité, Brux elles a effectué un fameux parcours en une décennie, mêm si les défis restent considérables. « Il y a dix ans, il n’y avait, entre les divers intervenants, pas de consensus quant à la façon d’aborder les problèmes. Aujourd’hui, les opinions convergent. Il faut plus de transport en commun. Il faut réaménager l’espace public et donner la priorité aux usagers faibles. Il faut encourager le vélo. Tout le monde est aujourd’hui d’accord sur ce type de solutions. Nous avons aujourd’hui atteint à Bruxelles le stade où se trouvait Copenhague il y a 15 ans. Mais je suis convaincu que nous rattraperons rapidement ce retard. » Ville et périphérie Le grand défi consiste à présent à mettre en œuvre ces solutions et à effectuer la transition. « Beaucoup de gens ne sont pas encore prêts », déplore M. Tackoen. « La tentation reste grande de prendre la voiture. L’évolution n’est pas encore suffisamment visible, mais je suis convaincu qu’elle finira par s’imposer, si nous lui en laissons le temps. Je suis franchement optimiste en ce qui concerne le Grand Bruxelles. Mais pour la périphérie, il subsiste de grands défis. Nous devons éviter une fracture entre la ville et la campagne. Si la ville évolue beaucoup plus vite, on n’obtient rien d’autre qu’un déplacement des problèmes. Il y a donc encore du pain sur la planche. » ● Frédéric Petitjean Ischa Lambrechts Bruxelles Métropole - octobre 2019 ❙ 15 © Reporters © Reporters
Enterprise Europe Network EEN : un réseau pour doper votre croissance à l’international © Getty Comment exploiter au mieux les possibilités du marché unique européen ? Quelles sont les normes applicables à l’exportation chez nos voisins ? Où trouver du soutien pour prospecter à l’étranger ? Autant de questions auxquelles Enterprise Europe Network vous aide à répondre. publics internationaux, l’identification des opportunités sur ces marchés publics transfrontaliers et européens et l’aide dans la soumission aux appels d’offre. Un autre volet concerne les droits de propriété intellectuelle (IPR), l’aide à la protection et à l’extension de ces droits et au développement de stratégies d’exploitation de brevets. 2 M ême si les frontières sont tombées depuis longtemps au sein du marché unique européen, trop d’entreprises – et surtout de PME – hésitent encore à s’aventurer hors de leurs frontières nationales. C’est encore plus vrai quand il s’agit de sortir des frontières de l’UE. Il est vrai aussi que s’exporter n’est pas facile pour une PME : il faut du temps et des moyens pour étudier les marchés, prospecter, s’informer sur les réglementations locales, développer un réseau de distribution… Du temps dont manquent bien souvent les PME. Mais c’est pourtant dans l’exportation que résident, pour beaucoup d’entreprises, les meilleures perspectives de croissance. C’est pour les accompagner dans ce parcours qu’a été fondé en 2008 le réseau Enterprise Europe Network (EEN). Cofinancé par la Commission européenne, le réseau groupe plus de 3000 experts liés à 600 organisations (dont de nombreuses chambres de commerce, agences locales de développement, etc.), actives dans plus de 60 pays, jusqu’en Chine ou au Qatar. En dix ans, le réseau a déjà accompagné près de 3 millions d’entreprises. Beci en fait partie en tant que point de contact EEN à Bruxelles, en consortium avec hub.brussels. Les services offerts aux PME par le réseau EEN s’articulent principalement sur trois axes : 1 L’accès aux marchés internationaux : en aidant les entreprises à identifier des marchés appropriés pour leur croissance et en les conseillant sur les conditions de marchés locales, mais aussi en les mettant en relation avec des partenaires étrangers adéquats. Cette assistance concerne également l’accès aux marchés 16 ❙ Bruxelles Métropole - octobre 2019 3 L'accès aux financements : il s’agit d’identifier les sources de financement disponibles et de s’assurer que l’entreprise est prête pour bénéficier d’investissements. Cela concerne bien entendu les sources de financement privées et publiques, mais singulièrement les programmes européens (COSME, Horizon Europe, etc.), ainsi que le conseil pour la soumission. Le conseil en réglementation européenne : afin d’aider les entreprises à appliquer les réglementations européennes et les normes, par exemple le marquage CE, la réglementation sur le détachement de travailleurs, les règles environnementales, la TVA intracommunautaire… ● Info : www.brusselsnetwork.be Contact : Jean-Philippe Mergen, Directeur Internationalisation EEN Brussels – jpm@beci.be ; +32 2 210 01 77. L’accompagnement EEN • Prise de connaissance de votre activité et de votre projet de développement à l’international ; • Check-up internationalisation et support à l’élaboration d’un business plan à l’international ; • Définition de l’objectif à atteindre sur un à trois ans pour développer la croissance de votre entreprise à l’international et identification de vos besoins ; • Accompagnement et conseils adaptés aux besoins de votre entreprise et définition de l’impact espéré sur le développement de votre entreprise ; • État d’avancement et adaptation éventuelle tous les 3 à 6 mois.
Avenir Entreprises Emploi Riverains Mobilité Brussels Airport où se croisent des millions de vies Un aéroport off rant du travail à près de 120.000 personnes, soit deux fois plus qu’à l’heure actuelle. Un lieu de rencontre entre personnes et entreprises propice au développement de nouveaux services.Brussels Airport joue ainsi un rôle de premier plan dans la croissance économique de notre pays. Voilà la vision stratégique de Brussels Airport à l’horizon 2040. Elle ne pourra être un succès qu’en étant à l’écoute des besoins de chacun tout en veillant à maintenir un équilibre entre croissance et durabilité.
16.10.2019 Brussels Meets Brussels LE rendez-vous des entrepreneurs. Avec les CEO et décideurs économiques de la Région, ainsi que les membres du gouvernement bruxellois et les décideurs politiques. Sur le thème : Initiatives et préoccupations des entreprises concernant les défis climatiques. Posez vos questions directement aux ministres. 303030.eu Une initiave de Beci Quand : 16 octobre 2019, 18h00 Où : Cercle de Lorraine 6, Place Poelaert à Bruxelles Inscriptions : events@beci.be
International « La Belgique et la RDC ont encore bien des choses à faire ensemble ! » Mi-septembre, en marge de la visite officielle du président congolais Félix Tshisekedi, Beci recevait une délégation congolaise d’une douzaine d’entrepreneurs emmenée par le Président de la Fédération des Entreprises du Congo – et président du CA de la Gécamines –, Albert Yuma. Vous l'avez vous-même déclaré, l'entrepreneuriat congolais actuel reste méconnu. Cette visite aurait-elle pour but de corriger cette impression ? En effet. Concédons-le, les rapports entre la Belgique et la République Démocratique du Congo se sont distendus avec le temps, pour des raisons que chacun peut imaginer. Or, l'entrepreneuriat congolais est actif, les Congolais sont de vrais entrepreneurs ! Mais voilà, le monde et les relations économiques évoluent : les investissements ne peuvent forcément plus être les mêmes aujourd'hui qu'hier ; raison pour laquelle nous sommes venus voir quels secteurs pourraient à la fois intéresser la Belgique et être utiles pour nous. Et puis, c'est peut-être le moment de mesurer quels sont les capitaux belges qui peuvent être investis au Congo. Vous semblez croire à un futur radieux entre la Belgique et la RDC ? Oui, cela doit nécessairement s'envisager. Désormais, le capitalisme est planétaire. De nouveaux domaines prennent de l'importance, avec de nouveaux partenaires et de nouveaux besoins. Les secteurs porteurs sont nombreux : du numérique au bois en passant notamment par l'alimentaire, via la diversification de l'agriculture. On continue donc de s'éloigner de nos relations historiques, basées essentiellement sur le secteur minier. Concrètement, qu'attendez-vous de cette visite ? D'abord, que la perception de la RDC et de ses hommes d'affaires change. Car je suis navré de le dire, mais il subsiste une ‘mauvaise propagande’ autour de notre pays, et les véritables informations sur ce qu'il s'y passe ne circulent pas. Certes, il y a des vérités à dire ; nous-mêmes nous plaignons parfois du climat des affaires ou de relations © Belga Albert Yuma difficiles avec le partenaires-État, mais la situation est souvent exagérée. Notre but premier est donc de véhiculer un message plus réel, plus positif donc, tout en observant les domaines pouvant être intéressants de part et d'autre. Car il y a encore bien des choses à faire ensemble ! Tout en trouvant un juste équilibre dans nos façons de voir les choses? Absolument. Même si l'expression de win-win est parfois galvaudée, elle me semble tout à fait réalisable. Nous ne voulons plus de relations avec des partenaires où le Congo ne serait pas gagnant. On a envie de créer des choses où chacun puisse tirer profit de l'autre, ce qui n'est pas toujours été le cas. Pour moi qui ai été formé en Belgique, je sais que votre pays garde une culture d'excellence, et elle n'est pas à négliger. Et puis, toujours pour parler d'économie, on souhaiterait le retour d'une coopération dans les domaines de la formation et de l'éducation. C'est pour moi là aussi quelque chose d'essentiel. ● David Hainaut Contact Club Afrique Beci : Jean-Philippe Mergen jpm@beci.be ; +32 2 210 01 77. Bruxelles Métropole - octobre 2019 ❙ 19
Smart Cities Réinventons Bruxelles, au cœur de Digitalis Vous pensez habiter à Bruxelles ou en Belgique, mais vous êtes en fait tous citoyens de Digitalis, un pays de 4 milliards d'habitants reliés entre eux grâce à internet. Bruxelles n’est qu’un maillon dans cette nouvelle communauté humaine. D.R. 20 ❙ Bruxelles Métropole - octobre 2019
Smart Cities D e la même manière que chaque Bruxellois est connecté avec 4 milliards d’autres terriens, chaque habitant est aussi connecté à sa ville et la ville se connecte aux citoyens grâce à la technologie digitale. La digitalisation permet – enfin – de faire face aux défis majeurs en matière de santé, de bien-être, d'éducation ou de mobilité que Bruxelles connaît comme bien d’autres villes. Tout comme la technologie digitale change notre vie de tous les jours, elle transforme les villes où nous vivons. On parle aujourd’hui de smart cities ou villes intelligentes. Il s’agit de villes où la technologie de l’information et l’internet des objets sont utilisés pour la gestion urbaine, tant au niveau de l’administration que des infrastructures comme les bibliothèques, les hôpitaux, les transports et les services d’utilité publique. L’objectif est de la rendre plus durable, inclusive et meilleure à vivre en l’organisant plus efficacement et en rapprochant les habitants de l’administration. Cloud computing et big data Deux évolutions technologiques permettent de réaliser le rêve d’une ville plus humaine et personnalisée, impensable il y a peu : le ‘cloud computing’, qui permet de traiter des quantités immenses de données (‘big data’) et les appareils connectés, tel que votre smartphone, qui devient votre ‘commande à distance’ de votre ville. Cependant, nos villes datent du Moyen Âge et ont connu leur boom pendant l'ère industrielle. Il faut donc les repenser avec les possibilités de l'ère digitale. Une ville intelligente possède une parfaite vision du nombre de places de stationnement occupées et envoie à ses résidents et aux navetteurs une notification sur leur smartphone, les avertissant de l’endroit où ils peuvent se garer. Les feux de signalisation sont commandés automatiquement pour optimiser le trafic, ou passent au vert à l’approche d’une ambulance ou des transports en commun. Une ville intelligente enregistre également quand la demande en eau ou en énergie se fait plus forte ou plus faible, en vue d’adapter la fourniture en conséquence. Cela permet de gérer la production décentralisée, les foyers et les entreprises ayant des panneaux solaires sur leur toit ou des éoliennes qui leur permettent de produire leur propre énergie. À Toronto, Alphabet (la société mère de Google) développe en collaboration avec la ville un tout nouveau quartier totalement connecté, via sa filiale Sidewalk Labs. Une sorte de laboratoire de ville moderne avec pour but de prouver la faisabilité et la pertinence d’une ville high-tech, développée en étroite collaboration avec les habitants et avec des règles très strictes au niveau sécurité et respect de la vie privée. Il y aura des voitures autonomes, du wifi omniprésent, des solutions de soins à domicile et de santé préventive, une gestion optimale de l’énergie, de l’éclairage public, de l’eau, et des bâtiments passifs au niveau énergétique. La mobilité en exemple La numérisation offre également des opportunités uniques au niveau mobilité. En effet, le terme mobilité a en fait perdu tout son sens à Bruxelles, et la solution ne réside plus dans une multiplication ou un élargissement des voies rapides. Ce qu’il nous faut, c’est réinventer la mobilité avec la technologie dont nous disposons actuellement. Les voitures autonomes ne sont plus un gadget futuriste : Waymo, filiale d’Alphabet, en a déjà 600 qui parcourent les routes américaines et nul doute qu’elles se généraliseront chez nous d’ici cinq à dix ans. Il y a déjà une Lexus autonome qui circule dans le quartier européen depuis l’été, et ce n’est qu’un début. © Reporters Thierry Geerts, directeur de Google Belgique, est aussi l’auteur de « Digitalis » (éd. Racine), un ouvrage où il explore l’avenir de notre monde connecté. C’est à ce double titre que nous l’avons invité à diriger la rédaction de notre dossier Smart Cities. La révolution numérique ? « On en est au début du commencement », dit-il. Bruxelles Métropole - octobre 2019 ❙ 21
Smart Cities évités grâce à la vidéoconférence ou au cloud computing. Une connexion internet et un appareil mobile tels qu'un smartphone, une tablette ou un laptop suffisent pour organiser depuis chez soi une réunion avec des collègues se trouvant à Gand, Liège ou Shanghai. Nous pourrions, dès aujourd’hui, réduire le nombre de navetteurs de l’ordre de 10 à 20 %, uniquement en généralisant le télétravail, à la maison ou dans des bureaux satellites. © Reporters Autour de la table, de gauche à droite : Tarik Hennen (Digital Strategy Consultant), Aline Gilson (Lewis PR), Thierry Geerts, Vincent Delannoy (Conseiller Economie et Politique générale Beci), Emmanuel Robert (Media Coordinator Beci) et Géry Brusselmans (journaliste freelance). Quand le déplacement s’impose, de nouvelles formes de transports partagés tels que Villo, Scooty, Felix, Jump, Lime et autres font leur apparition. Même s’ils souffrent encore de maladies de jeunesse, ils participent activement à la réduction du nombre de voitures individuelles en mouvement dans Bruxelles. Bruxelles a tout intérêt à prendre les devants sur le thème ‘smart city’. Pour régler des problèmes essentiels tels que la Dans un premier temps, elles rendront surtout la conduite plus agréable tout en optimisant le flux du trafic. Mais les voitures autonomes vont rendre superflue la possession d’un véhicule personnel. C’est ainsi que s’ouvrira une ère où il ne sera plus nécessaire de s’acheter une voiture, mais où une simple appli permettra d’en avoir toujours une à disposition. Comme les voitures autonomes vous déposent où vous devez être et continuent leur route, plus besoin de parkings dans Bruxelles. Imaginez notre ville sans aucune voiture parquée ! Ainsi, les grands parkings pourront être transformés en cultures urbaines de légumes et assurer l’approvisionnement en circuit court. La numérisation est déjà là La numérisation nous offre dès à présent nombre de solutions : de nombreux déplacements peuvent être 22 ❙ Bruxelles Métropole - octobre 2019 mobilité, la pollution ou l’inclusion. Mais aussi pour rester à la page et mériter sa vocation de capitale européenne. Pas uniquement parce que les institutions s’y trouvent, mais par son caractère innovant et à la pointe du progrès. Nous avons toujours été en tête lors des bouleversements économiques et sociaux précédents (de la révolution industrielle à l'invention d'internet). Il est temps de reprendre la main de la révolution digitale actuelle. ● Thierry Geerts Si cet article vous a intéressé, vous pouvez en lire plus dans « Digitalis, Comment réinventer le monde », paru chez Racine en 2018.
D.R. L’expérimentation conjointe par des chercheurs, des entreprises, © Getty les pouvoirs publics et des citoyens contribue rapidement à la City of Things, à Anvers N ous rencontrons Claude Marinower, échevin anversois de la digitalisation et de l’innovation, et Jan Adriaenssens, chef de projet City of Things chez imec. Rendez-vous à ‘The Beacon’, le tout nouveau hub d’innovation pour l’Internet des objets (IoT) et l’intelligence artificielle (AI), à deux pas de l’Escaut. « Anvers a vu l’émergence d’un puissant écosystème alliant innovation numérique et économie, ce qui a induit une croissance spectaculaire du nombre de start-up en scale-up », annonce d’emblée l’échevin Marinower. « La ville d’Anvers veut se hisser dans le top 10 international. » Le centre de recherche technologique imec a perçu cette ambition D.R. Claude Marinower et a déployé son très stratégique programme City of Things à Anvers. La ville dispose ainsi depuis 2017 du plus grand labo de technologie intelligente de Flandre. Banc d’essai Imec coordonne depuis le centre interdisciplinaire The Beacon ses initiatives smart city pour toute la Flandre. Comme le dit Jan Adriaenssens, « Nous combinons recherche et banc d’essai création d’une ville intelligente. En témoigne City of Things, le labo smart city d’Anvers. de solutions smart city. Nous commençons même souvent par un ‘proof of concept’ dont le feedback guide nos chercheurs. Cela nous renseigne rapidement sur ce dont on a besoin sur le terrain. » City of Things aborde aujourd’hui les domaines de l’être humain, de la mobilité, du lieu de vie et de l’architecture technique. Jan Adriaenssens insiste d’ailleurs sur l’interopérabilité de cette architecture : pas de problème si les systèmes intelligents proviennent de plusieurs constructeurs, tant qu’ils se laissent interconnecter facilement. « L’interopérabilité n’est pas évidente. D’où l’importance d’un banc d’essai à Anvers. » Ils donnent leur avis Premier proof of concept, la ‘Smart Zone’, vitrine de la smart city, est implantée dans le quartier populaire Sint-Andries d’Anvers. « Pas simple à lancer », admet M. Marinower. « Les habitants de Sint-Andries sont connus pour leur curiosité et leur franc-parler. Imec a pourtant répondu à chacune de leurs questions. » Toutes ces caméras dans les rues ont suscité des questions sur la vie privée des citoyens. Imec a expliqué qu’un abus des données était impossible et a créé le groupe d’experts Privacy Ethics Trust & Security (PETS) pour y veiller. Les habitants du quartier se révèlent finalement d’excellents partenaires, conscients des atouts de la Smart Zone pour leur propre développement et celui du quartier. Bruxelles Métropole - octobre 2019 ❙ 23
Smart Cities Claude Marinower cite ce dicton africain: « Si tu veux avancer vite, marche seul. Si tu veux aller loin, marche en groupe. » M. Adriaenssens est conscient du risque d’essoufflement du projet. Il explique sa vision de l’implication : « Imec utilise une méthodologie de ‘living lab’, qui implique l’utilisateur final (le citoyen) dans les tests, la création et l’évaluation qui ponctuent le processus d’innovation. Du concept jusqu’à l’interface utilisateur, nous privilégions le dialogue à chaque phase. Il faut même aller un rien plus loin dans le cas d’un projet smart city, puisqu’il concerne aussi les citoyens. Dans le contexte international, les ‘hackable cities’ émergent et donnent aux citoyens la possibilité de s’approprier la ville. On voit des gens qui achètent de la technologie pour installer des stations météo dans leur jardin. Notre architecture smart city doit pouvoir soutenir ce type d’initiatives citoyennes. » Éclairage public flexible Les capteurs sensibles et gateways sans fil de la Smart Zone permettent notamment un éclairage intelligent de la place Sint-Andries. M. Adriaenssens explique : « Nous pilotons l’éclairage public via diverses données en temps réel, tels que le nombre de passants, les conditions météo et les activités sur place. Si le terrain de basket est occupé, par exemple, l’éclairage doit être un peu plus puissant. » Autre application : le carrefour compliqué à cinq branches sur la Nationalestraat, à hauteur de l’Institut de Médecine Tropicale. Les trams y côtoient un trafic dense. « Nous avons d’abord analysé le comportement de traversée à hauteur d’un passage pour piétons. Ensuite, nous avons stimulé un changement de comportement via du ‘nudging’ – par exemple un quiz ou un écran qui informe sur les comportements de traversée », explique Jan Adriaenssens. « Un passage intelligent pour piétons peut être utile à proximité d’écoles ou de pôles d’attraction touristiques. » L’union fait la force L’idée d’une Smart Zone digitale a surgi lorsqu’il y a un an et demi, les chercheurs s’efforçaient de trouver des moyens d’accélérer les tests. C’est ce qui a donné naissance à Digital Twin, un modèle en 3D de la ville d’Anvers tout entière. « Nous pouvons y visualiser des modèles et appliquer des scénarios de conditions particulières », raconte M. Adriaenssens. « Qu’en est-il de la qualité de l’air ou des nuisances sonores quand on réduit la vitesse ou ferme une rue ? Nous avons monté des capteurs sur des camionnettes bpost qui mesurent pour nous la qualité de l’air. Le couplage de ces données à celles de la mobilité est particulièrement instructif. » City of Things stimule les entreprises et les organisations. Les pompiers d’Anvers ont notamment décidé avec des partenaires 24 ❙ Bruxelles Métropole - octobre 2019 de résoudre un problème opérationnel (le manque de données détaillées sur les inondations). Les entreprises peuvent tirer avantage du scanning des piétons et des capteurs sonores installés dans les rues. M. Adriaenssens s’en explique : « L’entreprise qui participe au programme doit pouvoir partager ses données sur la Smart Zone avec d’autres intervenants. Exemple : le commerce de détail utilise de nombreux scanners bluetooth et wifi, alors que sur la route, on rencontre de nombreuses caméras ANPR. Tous ces systèmes produisent leurs propres données. Via la plate-forme CityFlows, nous voulons les combiner pour en extraire un seul modèle. Les entreprises constateront avec intérê combien les données peuvent contri buer à un système plus perfectionné, qui leur permet d’optimiser leurs services. Cette convergence des données ouvre des perspectives en termes de mobilité, de planification des services d’urgence, d’activités touristiques et de commerce de détail. » Jan Adriaenssens D.R. Par-delà la frontière Les expériences à Anvers peuvent-elles profiter à Bruxelles ? Selon M. Adriaenssens, « la complexité de Bruxelles pourrait bénéficier d’une interopérabilité des flux de données. Même si les communes font appel à des prestataires différents, cela ne pose pas problème tant que le marché public impose la conformité aux mêmes normes. Ce serait un grand pas en avant. » « Certains quartiers de Schaerbeek pourraient utiliser les passages intelligents pour piétons », dit M. Marinower. « Si vous souhaitez traverser des rails de tram à Amsterdam et qu’un tram arrive à ce moment-là, un signal d’alarme s’enclenche. De nombreux accidents tragiques sont évitables avec un peu de technologie. » « En Flandre, nous regardons aussi par-delà les frontières », ajoute M. Adriaenssens. « Il y a quelque temps, les Pays-Bas ont lancé le programme Talking Traffic, avec notamment des feux de circulation intelligents. Nous en avons repris les éléments intéressants dans le programme Mobilidata flamand. Le but est de concevoir un système qui peut être connecté à son homologue néerlandais. J’invite donc aussi la Région de Bruxelles-Capitale à s’inspirer de ce qui se passe en Flandre. » ● Géry Brusselmans Les partenaires structurels d’imec et de la ville d’Anvers dans le projet City of Things sont notamment Telenet, Robovision, Orange et TNO.
Smart Cities Toronto accueillera la ville de demain Sidewalk Labs, filiale de Google, planche sur la construction à Toronto d’un prototype de ville durable et connectée. P our connaître le visage de Bruxelles dans 30 ans, il faudra s’envoler… du côté de Toronto. C’est dans la métropole canadienne de 3 millions d’habitants que la direction de Sidewalk Labs, le département de recherches d’Alphabet, maison mère de Google, a choisi d’implanter son siège social canadien. Les infrastructures devraient surtout donner un bon exemple de ce que seront les villes du futur. Parmi les innovations technologiques, citons la construction de routes bordées de capteurs pour accueillir des voitures connectées, des rues chauffées pour éviter le traitement du verglas et de la neige en hiver, ou encore des galeries souterraines destinées à optimiser les livraisons. Parmi les innovations durables, citons le chauffage grâce au compost, des bâtiments entièrement en bois et en matériaux renouvelables, ou encore le placement de panneaux photovoltaïques. À terme, Sidewalk Labs entend réduire sa facture énergétique de 85 % par rapport aux infrastructures classiques, promet d’être « zéro émission CO2 » et compte en parallèle dérouler le tapis rouge à la mobilité douce en favorisant les voies pour piétons, trottinettes ou vélos. « Ce projet devrait avoir un impact considérable sur la vie urbaine », se félicitait récemment Dan Doctoroff, patron de Sidewalk Labs et coordinateur du projet. Ce n’est plus un secret : les revenus de Google, en grande partie générés grâce aux rentrées publicitaires sur internet, sont réinvestis dans les filiales de recherche et développement. Le siège national de Google à Toronto devrait ainsi s’inscrire comme un condensé de toutes les innovations actuellement développées en interne par Google. Des logements 40 % moins chers que le prix du marché À l’heure où vous lisez ces lignes, aucun bâtiment n’est encore sorti de terre. Sidewalk Labs a cependant déjà franchi un premier pas, en remportant en 2017 l’appel à projet lancé par Toronto pour occuper le quartier de Quayside, une friche industrielle située aux abords du lac Ontario. C’est sur cette friche de près de 5 hectares que seront construits D.R. différents bâtiments destinés à accueillir plusieurs milliers de personnes. Dans le meilleur des cas, le premier coup de pelle devrait être donné en 2021. Un dossier de pas moins de 1500 pages a été rendu public en juin dernier. Il donne un aperçu des contours du projet, mais affronte encore une certaine réticence populaire. Selon certaines associations d’habitants, ce projet urbain futuriste pourrait mettre en péril l’écosystème immobilier de la ville, alors que pour d’autres, le projet porterait atteinte à la protection des données privées. « Nous continuons à croire que les données ont un énorme rôle à jouer dans la manière d’améliorer la qualité de vie des personnes », s’est récemment défendu Dan Doctoroff. Des réponses optimistes sont même données aux habitants de Toronto. Sidewalk Labs promet en effet de développer l’inclusion : le prix des logements sont annoncés à un tarif inférieur à 40 % du prix moyen à Toronto, et les infrastructures ne seront pas uniquement dédiées aux employés de Google. Le projet s’annonce mixte, comportant à la fois des bureaux, des commerces et des logements. Une seule certitude : la construction de cette ville intelligente se fera par étapes. Dans un premier temps, la direction de Sidewalk Labs planche sur la construction d’un site de dix bâtiments, dont le plus haut mesurerait 30 mètres. L’infrastructure pourrait accueillir 4500 habitants et 3900 employés, pour un coût total estimé à 3 milliards de dollars US. La direction de Sidewalk Labs espère, d’ici 2040, étendre la construction du quartier Quayside à un plus large territoire et ainsi promettre la création de 44 000 emplois directs. ● Géry Brusselmans Bruxelles Métropole - octobre 2019 ❙ 25
Smart Cities Législation : trouver l’équilibre entre vie privée et utilisation des données Jean-François Henrotte (Lexing Belgium), avocat spécialisé dans les questions relatives à la protection des données, explique que la 'smart city' ne pourra être développée qu’en respectant le RGPD. Le RGPD, règlement européen qui protège les données personnelles, est en vigueur depuis mai 2018. Pourriezvous nous rappeler les grands principes ? « La Commission européenne a mis en place le RGPD pour donner plus d’importance à la protection des données tout en tenant compte du développement des technologies, dont l’arrivée de sociétés comme Google ou Amazon. Le principe de base du RGPD est de protéger les données d’une personne physique identifiée ou identifiable : une personne physique a droit à un encadrement protecteur de tout traitement de ses données. Une plaque d’immatriculation est par exemple liée à une personne identifiable et son traitement est donc encadré par le règlement. » Les entreprises désireuses de développer des applications utilisant les données sont-elles limitées ? « Le RGPD, applicable dans les 28 états membres de l’UE, encadre mais interdit peu. En pratique, une entreprise doit désormais mettre en place un registre qui indique les conditions dans lesquelles les données sont traitées : leur type, la durée de conservation… Il impose également la communication d’informations préalables au traitement dans une politique de confidentialité, ou parfois la désignation d’un délégué à la protection des données. Avec la mise en place de l’Autorité de protection des données depuis mai dernier, les contrôles se sont intensifiés et de premières sanctions vont tomber. Une entreprise peut se voir condamner à une amende jusqu’à 4 % de son chiffre d’affaire mondial mais, dans la réalité, les amendes sont graduées. » Y a-t-il des applications smartphone qui ne respectent pas le RGPD ? « Pour que les applications respectent le RGPD, il faut entre autres que la politique de protection des données soit assez claire pour que les personnes concernées puissent comprendre le traitement et parfois donner leur accord. Pour prendre l’exemple de la politique de Facebook, certains paragraphes sont tellement longs et incompréhensibles que c’est problématique. Il se pourrait que certaines politiques doivent être clarifiées. » 26 ❙ Bruxelles Métropole - octobre 2019 D.R. Jean-François Henrotte Entre respect de la vie privée et utilisation des données, comment la situation évoluera-t-elle ? « Les applications développées dans le cadre d’une 'smart city' se nourrissent des données personnelles, et les gens ne prennent pas toujours conscience de leur utilisation. Étant donné que ces applications sont amenées à se développer, il faudra trouver une sorte d’équilibre afin de permettre un développement sans dépasser les bornes. Il existe des interdictions : les données médicales ou pénales ne peuvent par exemple pas être utilisées par n’importe quelle entreprise, ce qui donne des balises. » ● Géry Brusselmans Les données pseudonymisées offrent une protection « Le risque de parvenir à identifier des personnes suite à l’utilisation des données est relativement faible si le RGPD est respecté », estime Nicolas Roland (Younity), avocat spécialisé dans les questions liées à l’utilisation des données personnelles. « Ce règlement a défini trois types de données : les données personnelles, les données anonymes et les données pseudonymisées, qui se situent à mi-chemin entre les deux premières. Il s’agit de données codées pour lesquelles l’identification des personnes concernées est rendue compliquée mais pas impossible, contrairement aux données anonymes. Le RGPD encourage en fait leur utilisation plutôt que des données personnelles facilement accessibles ‘en clair’. Un concepteur de programme doit également appliquer ce qu’on appelle le principe de ‘privacy by design’. Cela impose de s’interroger sur la manière dont les données sont collectées et traitées. Le RGPD, en tant que tel, n’empêche donc pas l’innovation. »
Mobilité : des applis pour désengorger la ville Les voitures partagées et trottinettes électriques facilitent la mobilité dans la capitale, mais il reste à faire évoluer les mentalités des Bruxellois, estiment certains spécialistes. D.R. E t si les embouteillages pouvaient être évités grâce au digital ? L’hypothèse devient chaque mois un peu plus réelle, grâce aux nouvelles applications de 'smart mobility'. En 2017, l’importateur et distributeur automobile D’Ieteren appuyait sur l’accélérateur en créant Lab Box, un ‘start-up studio’ dédié à la mobilité connectée. « Le start-up studio est une sorte de laboratoire, dans lequel une équipe en interne développe des projets d’application destinés à faciliter la mobilité dans les villes », explique Michaël Grandfils, responsable de Lab Box. Six projets sont actuellement en développement, dont le plus connu est probablement Poppy, remplaçant de Zipcar, autour des voitures partagées. Citons également Skipr (photo cidessus), service qui offre différentes solutions (métro, voiture, trottinettes…) pour aller d’un point A à un point B, ou encore MyMove, qui propose aux employés d’une entreprise une alternative à la voiture de société. Lab Box n’est pas la seule initiative en matière de mobilité connectée. Il y a évidemment le MO, promu par Beci, espace destiné à promouvoir les initiatives 2.0 en termes de mobilité, mais également Bruxelles Mobilité, service public de la région bruxelloise. « L’idée de Bruxelles Mobilité est surtout d’utiliser la technologie pour gérer des services, dont les feux de signalisation, la coordination des chantiers ou l’intensité des lumières dans la ville », précise Camille Thiry, responsable communication chez Bruxelles Mobilité. « En parallèle, nous partageons des open data, telles que les endroits où sont situées les zones 30 ou les infrastructures cyclables, afin d’aider les start-up à développer leurs propres applications. » Il est clair que la mobilité n’est pas le point fort à Bruxelles mais les lignes bougent, notamment grâce à l’adoption en mars dernier du budget mobilité, dont l’idée générale est de proposer aux employés une alternative à la voiture de société. Bruxelles peut s’inspirer de Madrid, Lyon ou Vienne Il reste des freins au développement de la 'smart mobility', estime Michaël Grandfils : « À Bruxelles, l’utilisateur a accès à la plupart des applications existantes ailleurs en Europe, que cela soit les trottinettes, les vélos électriques partagés ou les services de déplacement multimodal. Une étude a toutefois révélé que la Belgique était parmi les pays où il est le plus difficile d’implanter une application mobile. Les Belges, donc aussi les Bruxellois, sont encore fort attachés à leur voiture et ne sont pas tous forcément ouverts aux nouvelles applications de mobilité partagée. Il faut encore faire évoluer les mentalités, notamment en parvenant à convaincre les secrétariats sociaux et les responsables des ressources humaines, en expliquant l’intérêt de la mobilité connectée. » Pour changer la mobilité, les experts n’hésitent pas à s’inspirer de tendances à l’œuvre dans d’autres villes européennes. « Des métropoles comme Madrid ou Moscou font déjà office d’exemples », observe Michaël Grandfils. « Par ailleurs, des applications peuvent encore arriver à Bruxelles, dont par exemple la start-up ViaVan, service de transport en commun en voiture ou en van. » Du côté de Bruxelles Mobilité, Camille Thiry explique que la Région bruxelloise « travaille surtout sur la connectivité de la ville en essayant d’accentuer la coordination des feux de signalisation ou des zones de chantier grâce au numérique. Nous regardons également les initiatives réalisées dans des villes à la structure relativement similaire à Bruxelles, comme Vienne ou Lyon. Nous avons notamment fait cet exercice dans le cadre de Good Move, le plan régional de mobilité, qui s’inscrit dans une démarche dynamique et participative. » ● Géry Brusselmans Bruxelles Métropole - octobre 2019 ❙ 27
Smart Cities « Le citoyen peut améliorer la propreté de Bruxelles » L’application Fix My Street, qui permet aux citoyens de dénoncer certaines infractions publiques, est un exemple en termes de citoyenneté responsable. V ous êtes tombé sur un tas d’immondices sur le pas de votre porte ? Grâce à l’application mobile et au site web Fix My Street, développés par le CIRB, Centre informatique de la Région de Bruxelles-Capitale, vous pouvez signaler cette incivilité en postant une photo et un commentaire, qui alerte ainsi Bruxelles Propreté. « Fix My Street a été créée en 2013 par Bruxelles Mobilité à l’initiative de la ministre Brigitte Grouwels, qui gérait à l’époque les dossiers mobilité et informatique », explique Michaël Timmermans, coordinateur de l’application Fix My Street. « Elle a été créée pour dénoncer les problèmes sur les voiries. Des modifications ont été régulièrement apportées et nous avons surtout ouvert en 2017 l’application aux services liés à Bruxelles Propreté. » C’est d’ailleurs depuis cette année que l’application connaît un vrai boom d’utilisation. « En 2018, nous comptabilisions 40 000 infractions dénoncées via Fix My Street et, ce mois de septembre 2019, nous avons déjà dépassé les 40 000 infractions. Chaque mois, le nombre d’utilisateurs augmente. Parmi ces 40 000 infractions dénoncées, 17 000 incidents sont liés aux déchets, c’est la thématique n° 1. » D’autres infractions peuvent être signalées via l’application, dont celles liées au marquage au sol (passages piétons, avertissement pour un carrefour etc.), à la signalisation, à l’éclairage ou encore au mobilier urbain. « L’application est utilisée par les citoyens mais également de plus en plus de professionnels », poursuit M. Timmermans. « Depuis 2018, 65 % des utilisateurs sont des citoyens et 35 % sont des professionnels, notamment des gardiens de la paix, des agents communaux et des agents de police. Nous tentons régulièrement de les convaincre les professionnels de l’utiliser. » Une plateforme de vidéosurveillance par le citoyen Fix My Street est la preuve qu’un habitant peut s’impliquer dans sa ville, grâce à la 'smart city'. D’autres exemples d’applications citoyennes, dont certaines ne sont pas encore opérationnelles sur le territoire, peuvent améliorer d’autres domaines d’intérêt général, à l’instar de la sécurité. La startD.R. Un cas concret tiré de l’appli : un dépôt clandestin signalé par cette photo, Quai aux Briques. Résolu. up israélienne Carbyne a ainsi développé l’application c-Now, destinée à avertir les services d’ordre lors de délits. Si vous assistez par exemple à une agression dans un métro, vous pouvez filmer une vidéo avec votre smartphone, enregistrer un son ou envoyer un SMS. Ces informations sont ensuite envoyées sur la plateforme c-Now, connectée aux services de sécurité de la ville. Un responsable de la start-up souligne que « cette application réduit à 50 secondes en moyenne le temps qu’il faut à un opérateur de centre d’urgence pour décider d’intervenir. » Déjà activée dans des pays comme les États-Unis ou Israël, l’application fait débat. Certaines associations parlent d’une atteinte aux libertés. Un citoyen anonyme peut-il ainsi dénoncer un fait qu’il considère lui-même comme dangereux, sans jugement préalable de la police ? Qu’en est-il des citoyens filmés à leur insu dans un lieu privé ? En 2018, soit deux ans après les attentats de Nice, le maire Christian Estrosi avait lancé une phase-test, en proposant à 2000 volontaires d’essayer l’application. « Chacun d’entre nous doit devenir un citoyen engagé, acteur de sa propre sécurité et donc de sa sécurité collective », avait-il défendu à l’époque. « Lorsque les nouvelles technologies le permettent, pourquoi s’en priver ? » Deux mois plus tard, la phase-test était toutefois interrompue par la Cnil, sorte de gendarme du numérique en France, considérant l’implication comme intrusive. Selon nos informations, l’arrivée d’une application de ce type n’est pas à l’ordre du jour en région bruxelloise.● Géry Brusselmans 28 ❙ Bruxelles Métropole - octobre 2019
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Smart Cities Administration : succès croissant pour le guichet Irisbox Depuis 2006, le guichet électronique Irisbox facilite les démarches administratives en Région de Bruxelles-Capitale. La plateforme devrait atteindre 280 000 demandes pour la fin de l’année 2019. D.R. I l n’est plus forcément nécessaire de prendre une demi-journée de congé pour obtenir un document à la commune. En quelques clics, vous pouvez télécharger via Irisbox votre composition de ménage, un certificat de naissance ou une carte de riverain. Plus de 300 documents communaux et régionaux sont disponibles via l’application et le site internet. Ce service, lancé en 2006, connaît un succès croissant. « L’année du lancement du guichet électronique, nous recensions 131 demandes de documents », avance Céline Vanderborght, Smart City Manager au CIRB, Centre d’informatique pour la région bruxelloise. « Fin juillet 2019, nous avons dépassé le nombre de demandes établies sur toute l’année en 2018, soit 162 000. Nous avions déjà connu une augmentation de 50 % entre 2017 et 2018 et nous tablons sur un total de 280 000 demandes pour 2019. » Les principaux utilisateurs sont les citoyens, mais également les entreprises. « Les demandes qui connaissent une belle croissance sont les cartes de stationnement, les demandes pour les occupations temporaires de voirie (déménagement, tournage de film, etc.), mais également les changements d’adresse », poursuit Céline Vanderborght. « Nous apportons régulièrement des évolutions à l’application. Nous avons dernièrement implémenté des formulaires intelligents, des nouveaux systèmes d’authentification et nous tentons d’accentuer les collaborations avec les communes : la plateforme est une porte d’entrée unique pour les demandes de documents régionaux et communaux. » Le défi sera surtout « de continuer à faciliter la compréhension des documents administratifs. » Easy.brussels simplifie les démarches administratives Fin 2015, une administration bruxelloise a même été créée pour simplifier ces démarches. Son nom ? Easy.brussels. 30 ❙ Bruxelles Métropole - octobre 2019 « Le rôle d’Easy.brussels est de créer un réseau pour que tous les fonctionnaires dirigeants des administrations se parlent », évoque Cathy Marcus, directrice d’Easy.brussels. « Nous organisons ainsi des comités de pilotage tous les deux mois avec les représentants de toutes les administrations. Certains responsables nous font part de leurs besoins de simplification. Un processus administratif dit ‘compliqué’ s’analyse sur la base de deux critères : le nombre de démarches à effectuer pour un citoyen et le nombre d’administrations par lesquelles transite un seul document. Une fois le besoin établi, nous lançons alors une étude de mesures de charges administratives, afin de voir comment simplifier. » Easy.brussels, dont le rôle s’étend également aux communes bruxelloises, passe ensuite la main aux administrations concernées pour appliquer la méthode la plus adéquate. Concrètement, Easy.brussels a déjà mise en œuvre au niveau régional certaines règles européennes (marchés publics, e-facturation, etc.) et facilité certaines démarches administratives pour le compte d’Actiris, Bruxelles Environnement et dernièrement le Siamu (Service d’Incendie et d’Aide Médicale Urgente). Grâce à la nouvelle ordonnance Once only, prochainement en vigueur en Région bruxelloise, cette démarche de simplification devrait s’intensifier. « L’idée de l’ordonnance est qu’une personne ne doive plus passer que par une seule administration pour remplir les données d’un document », souligne Cathy Marcus. « Une administration sera ainsi chargée de compléter des données demandées par d’autres administrations bruxelloises. » Selon une étude d’Easy.brussels, les Bruxellois effectueraient en moyenne 2,3 démarches administratives par an – et 71 % des Bruxellois n’aimeraient pas envoyer les mêmes renseignements pour différents documents. Attention toutefois : 69 % des Bruxellois aimeraient préserver le guichet « physique ». ● Géry Brusselmans
Smart Cities Santé : le digital au service du patient Avec le vieillissement de la population et la croissance de l’hospitalisation à domicile, le développement de la santé digitale devient une nécessité à Bruxelles. D.R. U n patient immobilisé sur un lit d’hôpital peut chuter sans que le personnel soignant ne soit au courant. « Or, pour un infirmier ou un médecin, il est indispensable savoir quand un patient chute, même s’il se relève de lui-même », observe Jérôme Laurent-Michel, l’un des fondateurs de la start-up bruxelloise MintT. Cet ancien infirmier a développé à Bruxelles, avec une petite équipe, une solution de détection de chutes (photo ci-dessus). Via un capteur 3D installé dans le coin de la chambre du patient, il est ainsi possible de connaître les moments et la fréquence des chutes d’un patient. « Détecter le nombre de chutes permet de connaître l’état de fragilité d’un patient et donc de prodiguer les meilleurs soins », poursuit-il. En commercialisation depuis janvier 2019, l’application MintT est notamment utilisée par l’hôpital Saint-Pierre à Bruxelles et le centre hospitalier de Wallonie picarde à Tournai (CHWapi). « Nous avons déjà une centaine de chambres connectées et nous développons le marché en Belgique et en France », s’enthousiasme Eric Krzeslo, CEO. Le service développé par MintT est une des concrétisations des nombreuses start-up actives dans ce qu’on appelle l’e-santé, autrement dit la « santé digitale ». Certaines se sont même déjà fait un nom à l’étranger, à l’instar de LindaCare, qui développe un système de surveillance cardiaque des patients à distance, ou encore MoveUp, application qui permet aux patients de suivre des exercices de réhabilitation à la maison. Un cluster, autrement dit un centre dédié à fédérer et développer les initiatives, a même été créé en 2013 dans le domaine de l’e-santé en Région bruxelloise. « Quand nous avons commencé voici six ans, nous comptions une dizaine d’entreprises actives dans l’e-santé. Il y en 55 aujourd’hui », note Azèle Mathieu, coordinatrice du cluster Lifetech.brussels. « Bruxelles est assez ouverte aux start-up de l’e-santé » La majorité des experts l’affirment : la santé digitale est vouée naturellement à la croissance, notamment car le volume de données à traiter ne peut plus être pris en charge par des humains. Même à l’échelle belge, quelques indicateurs permettent de dire que l’e-santé a un bel avenir devant elle. La société belge est en effet vieillissante et le fédéral, sous l’impulsion de Maggie De Block, pousse à l’hospitalisation à domicile pour désengorger les hôpitaux. « Les soins à domicile sont en effet amenés à croître ces prochaines années », estime Azèle Mathieu. « D’abord pour une raison politique, mais également parce qu’on observe un développement des maladies chroniques et des malades de plus longue durée. Les gens n’ont pas toujours envie d’être hospitalisés, raison pour laquelle la technologie a un rôle à jouer pour faciliter l’hospitalisation à la maison. » La Région bruxelloise est-elle toutefois pionnière en matière d’esanté ? « On ne peut pas dire que Bruxelles soit précurseur mais elle se positionne relativement bien à l’échelle européenne », relève Azèle Mathieu. « Nous sommes sollicités par d’autres hubs européens pour participer à des échanges d’idées et notre écosystème est vivant et dynamique. Il y a une ouverture à des financements publics et nous attirons aussi des start-up étrangères. Bruxelles est par ailleurs au top au niveau de l’échange de données sécurisées. » Eric Krzeslo, CEO de MintT, estime quant à lui que la Belgique est une bonne terre d’accueil. « On pourrait penser que la Belgique, petite et régionalisée, n’est pas forcément le meilleur endroit pour développer une start-up dans l’e-santé. Or, quand on observe l’écosystème, pas mal de start-up se développent et connaissent un certain succès. De plus, ces start-up peuvent bénéficier de soutiens financiers publics. » ● Géry Brusselmans Bruxelles Métropole - octobre 2019 ❙ 31
Smart Cities Société : « 4 citoyens sur 10 risquent l’exclusion numérique » Coordinatrice de l’inclusion numérique pour la Région de Bruxelles-Capitale, Tania Maamary a le rôle de donner accès au numérique à tous les publics. Vous êtes la première coordinatrice pour l’inclusion numérique en Région de BruxellesCapitale. En quoi consiste votre rôle ? « En décembre 2018, le gouvernement bruxellois a approuvé un plan d’action destiné à l’inclusion numérique, à savoir offrir l’accès au digital aux personnes en ‘fracture numérique’. Ce plan comporte quatre axes majeurs : le développement d’actions au niveau de la Région, la recommandation au niveau des communes, la structuration des EPN, à savoir les Espaces Publics Numériques, et la communication autour de toutes ces actions. En tant que coordinatrice de l’inclusion numérique, poste qui a été créé en février dernier, je suis chargée de mettre en place ces quatre axes. » D.R. Tania Maamary, coordinatrice pour l’inclusion numérique. Comment définit-on la fracture numérique ? « Le terme est utilisé pour rendre compte des inégalités concernant l’accès aux technologies numériques (accès à un ordinateur, à une connexion internet de qualité...), leur utilisation et la capacité des personnes à comprendre ces usages. Même si la part des ménages équipés d’une connexion internet tend à augmenter significativement, la maîtrise de l’outil informatique reste problématique pour une partie de la population. Il existe plusieurs types de publics potentiellement en fracture numérique selon l’âge, le genre, le niveau d’éducation, le niveau de revenus... Une personne isolée de plus de 65 ans risque par exemple d’y être plus exposée, tout comme des personnes aux revenus bas ou avec un faible niveau d’études. » Existe-t-il des statistiques sur l’inclusion numérique à Bruxelles ? « Récemment, l’IBSA (perspective.brussels) a publié des chiffres sur l’accès aux TIC et leur utilisation par les Bruxellois. Selon cette étude, en 2018, 8 ménages sur 10 bénéficient en Région bruxelloise d’une connexion internet à large bande. Une étude publiée par la Fondation Roi Baudouin annonce 32 ❙ Bruxelles Métropole - octobre 2019 par ailleurs que 4 personnes sur 10 risquent l’exclusion numérique et que 12 % des Belges n’ont pas de compétences ou ne sont pas utilisateurs d’internet. » Quels sont les objectifs 2019 pour l’inclusion numérique à Bruxelles ? « L’idée est de toucher les publics les plus fragilisés, notamment pour leur donner accès aux démarches administratives en ligne. Cela passera par le développement des EPN, les Espaces Publics Numériques : des centres où des ordinateurs sont mis à disposition gratuitement ou à un tarif socialement acceptable, et où des formateurs peuvent dispenser des conseils. Nous avons établi une charte qui permet de labelliser les EPN répondant à des critères de qualité. Il y a actuellement une dizaine d’EPN labellisés par la Région et nous aimerions en créer 25 pour la fin 2019. Citons également le développement de Caban, le Collectif des Acteurs Bruxellois de l’Accessibilité Numérique, qui référence les EPN, ou encore les possibilités de formations liées au numérique. Nous développons également une partie communication afin de faire connaître les services à tous les acteurs intéressés : homes, écoles, Actiris, CPAS ou encore Bruxelles Formation. » ● Géry Brusselmans Molenbeek, commune la plus fragile Fin 2017, trois chercheuses de l’ULB ont livré une analyse sur la fracture numérique en Région de Bruxelles-Capitale. Elles ont notamment établi pour chacune des 19 communes bruxelloises un score de « vulnérabilité numérique ». Sur la base de critères tels que l’âge, le niveau d’instruction, le taux de chômage ou encore la part de logements sociaux, cette étude livre des cotes de 1 à 5 (5 correspondant à la plus grande vulnérabilité numérique). Il est apparu que les communes les plus exposées étaient Molenbeek (4,3/5) et Saint-Josse (4,1) ; les moins vulnérables étant Ixelles (2,1) et Woluwe-Saint-Pierre (1,9).
Entreprendre Responsabilité d’entreprise : de la raison d’être au droit d’exister D.R. Réaliser des profits suffit-il pour justifier la raison d’être d’une entreprise ? De moins en moins. Aux humains de la planète, aux citoyens, à ses clients, salariés ou actionnaires, l’entreprise doit désormais apporter les preuves des transformations qu’elle opère pour enrayer l’accélération des changements climatiques et sociétaux1 . Alors tout le monde se jette à l’eau pour définir sa « nouvelle raison d’être », avec plus ou moins de succès. [Coproduction] Q 1 uelques études et statistiques2 récentes suffisent à se convaincre que l’avenir appartient à celles et ceux qui endossent leur part de responsabilité, à titre individuel et collectif, dans une transformation de l’économie compatible avec l’urgence climatique. Cette conviction est partagée par des acteurs économiques à tous niveaux, comme en témoigne l’intérêt grandissant pour la responsabilité sociétale d’entreprise (RSE ou CSR pour ‘Corporate Social Responsibility’). Parmi les derniers à sortir du bois, le Medef (syndicat patronal français), très fier d’« agir pour une croissance responsable »… avec un taux de crédibilité qui paraît assez faible, non ? D’autant que la rhétorique paraîtra suspecte à ceux pour qui la « croissance » devrait au moins être redéfinie. On ne peut pas tricher Le green washing ne passe plus. On a galvaudé les valeurs en les rendant insignifiantes, noyé la RSE dans une littérature pléthorique et souvent pauvre en preuves, mais, sur cette question de « raison d’être », il y a blocage : on ne peut pas tricher. À ce jeu-là, de nombreuses marques vacillent. Adidas aux États-Unis frôle ainsi la catastrophe depuis que le New York Times a fait émerger, en juillet 2019, l’idée d’une discrimination raciale au sein de l’entreprise, alors qu’elle a axé sa communication sur les leaders d’opinion de la communauté noire. Emmanuel Faber, directeur général de Danone, a lui aussi senti le vent du boulet à travers un boycott de la marque au Maroc. Il prêche aujourd’hui la responsabilité des marques : « Lorsqu’une entreprise comme Danone abandonne les OGM, assène-t-il, on parle de millions d’hectares concernés ». La marque est un repère, et on voit celles qui dérivent, mais quand l’une d’elles va dans le bon sens, elle a tout à y gagner. La « raison d’être » n’est pas une promesse de plus. Elle engage pleinement la marque en expliquant ce qu’elle porte, au sens propre. Elle l’engage mais aussi la défend, dès lors qu’elle est en cohérence avec son fonctionnement, ses projets et ambitions. Si la formulation d’une nouvelle raison d’être, adaptée aux crises dérivées du contexte climatique, relève au premier regard de la communication, celle-ci exige une réflexion bien plus profonde : il s’agit d’un véritable projet d’entreprise. Un enjeu passionnant, qui exige du courage pour affronter une remise en question et un repositionnement en profondeur. ● Dernier Rapport du GIEC : en moyenne, la planète s’est réchauffée de 0,87°C. Donnée obtenue en comparant la période 1850-1900 à 2006-2015. Sur la période de référence, les continents ont vu leur température de surface croître de 1,53°C en moyenne. 2 2015 The Sustainable Imperative Nielsen & 2017 Edelman Earned Brand : 66 % des consommateurs sont prêts à payer plus cher pour des marques durables, et 67 % achètent une marque pour la 1re fois parce qu'ils sont d'accord avec leur prise de position sur un sujet. 2016 Deloitte Millennial Survey : sur un échantillon de 7 700 “millenials” interrogés dans 29 pays, 88 % des “millenials” qui prévoient de rester au moins 5 ans dans leurs organisations déclarent que celle-ci a une raison d’être. 2016 Purpose at Work, LinkedIn : sur un échantillon de 26 151 membres interrogés dans 40 pays, 73% des personnes 'purpose oriented' sont satisfaites de leur travail. Beatriz Vilchez-Silva et Pierre Rode - La Colmena hi@la-colmena.eu https://la-colmena.eu/en/ +32 487 96 07 82 Bruxelles Métropole - octobre 2019 ❙ 33
Transition L’économie circulaire au service de votre entreprise ? Modèle économique à vision systémique, l’économie circulaire a le vent en poupe. S’inspirant du cycle de la nature où tout est réutilisé, elle vise à réintroduire les déchets dans le cycle de production, les transformant ainsi en véritable ressource. Elle a déjà permis à de nombreuses entreprises de faire des économies et de créer de l’emploi. Alors, pourquoi pas vous ? C ette philosophie du zéro déchet, cela fait déjà 35 ans que la Ferme Nos Pilifs la met en pratique. Ces 5 ha de nature situés au nord de Bruxelles regorgent de projets pilotes en matière d’écologie, de recyclage, d’alimentation durable et d’éco-jardinage. Entreprise de travail adaptée, assurant un emploi à 145 travailleurs handicapés, cette ferme urbaine ne cesse d’innover. Bout2Bois, lauréat BeCircular 2016 « En 2017, Nos Pilifs a lancé Bout2Bois. Ce projet s’inscrit pleinement dans l’économie circulaire puisqu’il est entièrement basé sur la récupération de bois voué à être détruit pour créer de nouveaux objets. Ceux-ci sont soit revendus à la jardinerie, soit créés sur mesure à la demande d’entreprises dans le cadre de projets B2B », explique Éric Frère, l’un des initiateurs du projet. Élu lauréat BeCircular 2016 par Bruxelles Environnement, le projet Bout2Bois part du constat que trop souvent, les déchets de jardin, de construction ou de conditionnement finissent au container alors qu’ils n’attendent que d’être revalorisés. « L’idée de base était de recycler les déchets de jardinage qui atterrissaient chaque jour à la ferme. Mais on s’est très vite rendu compte que, pour être efficace au niveau de la production, il fallait étendre le projet à des partenariats extérieurs. » La Ferme Nos Pilifs entreprend alors des démarches auprès des chantiers bruxellois et des entreprises de transport dont l’activité produit des déchets de bois, auxquels elle redonnera une deuxième vie. « Nous récupérons gratuitement du bois, tandis que les entreprises réduisent leurs coûts de traitement des déchets. Afin que le bois récupéré ne devienne pas à son tour un déchet, nous utilisons le bois de meilleure qualité pour créer des objets ‘made in Pilifs’, comme des nichoirs, tandis que les chutes sont fendues pour en faire du bois d’allumage, des copeaux de litières ou encore de la sciure pour le nettoyage des chantiers. La boucle est donc bien bouclée. » 34 ❙ Bruxelles Métropole - octobre 2019 D.R. Nos Pilifs récupère des déchets de bois pour les transformer en nouveaux objets, comme ce nichoir. Cette logique circulaire nous invite à repenser notre système économique pour le sortir de sa trame linéaire, « extraireproduire-consommer-jeter ». À l’heure ou l’économie et les ménages belges produisent un peu plus de 63 millions de tonnes de déchets par an, le politique et les institutions financières ont pris conscience de la nécessité d’un changement. C’est pourquoi on voit fleurir les financements alloués à des projets qui favorisent cette économie repensée. La Commission européenne, pour sa part, a défini cinq secteurs prioritaires pour accélérer la transition : matières plastiques, déchets alimentaires, matières premières critiques, construction, biomasse et biomatériaux. « Grâce à l’enthousiasme suscité par le projet Bout2Bois, c’est déjà 13 tonnes de bois qui ont pu être revalorisées et 5 emplois créés. En plus, nous vous proposons probablement les objets en bois à la plus faible incidence carbone de Bruxelles. » C’est sourire aux lèvres qu’Éric achève la visite dans une odeur de sciure fraîche, à l’intérieur du cabanon que lui et Joël, le menuisier de la ferme, ont réaménagé en menuiserie deux ans plus tôt. ● Nancy Demaude Où trouver des financements ? • Auprès de la Région bruxelloise, en soumettant votre projet : jusqu’à 50 % de financement et 80.000 €. Plus d’info sur www.circulareconomy.brussels • Auprès des banques : certaines banques comme Belfius ont créé des lignes de crédit dédiées aux projets liés à l’économie circulaire. • Auprès des programme LIFE et Horizon 2020 de la Commission européenne.
C’est logique. Trier les PMC au travail, aussi. Trier les PMC, c’est facile, bon pour l’environnement et surtout, obligatoire. Le lieu de travail possède sa propre logique. Mais le plus logique, c’est d’y trier les PMC, comme à la maison. Alors mettez-vous au tri et bénéficiez d’une prime de bienvenue. Plus d’infos et conditions sur laboutiquedetri.be
Rebondir Quelle place pour l’humain en cas de faillite ? Pour l’entrepreneur, faire faillite est à la fois un échec professionnel et personnel. Pourtant, ce qu’on en retient, ce sont souvent les chiffres, les dettes, les pertes. Quelle place accorde-t-on au facteur humain dans les procédures de faillite ? Nicolas Keszei, journaliste pour le quotidien financier L’Écho, nous donne son point de vue. D.R. F ort de nombreuses heures passées au Tribunal de l’Entreprise, Nicolas Keszei a assisté à beaucoup de procédures de faillite. Pour lui, la question de la place de l’humain au cœur de cette procédure est assez ambiguë. « Les juges sont en général des personnes très humaines et à l’écoute, mais au tribunal, il n’y a pas vraiment de place pour les sentiments dans les déclarations de faillite. Une procédure de faillite, ça ne dure que 5 minutes : l’entrepreneur fait aveu de faillite et celle-ci est prononcée dans la foulée. » Donner la parole aux personnes concernées Par contre, là où pour lui le facteur humain est énorme, c’est dans les procédures de réorganisation judiciaire (PRJ). « Autrefois, la PRJ (appelée ‘concordat’ à cette époque) était considérée comme l’antichambre de la faillite. Aujourd’hui, les choses ont bien changé et les PRJ ont vraiment pour objectif de sauver les entrepreneurs en difficulté, de maintenir l’activité et l’emploi. » Une PRJ bien introduite et à temps a énormément de chances de succès. En réduisant les créances des entreprises jusqu’à 15 % de leur valeur initiale, l’entreprise a de fortes chances d’être sauvée. « Ce qui est délicat, c’est que bien souvent ce sont les petits fournisseurs de ces entreprises qui en font les frais et se retrouvent à leur tour en difficulté à cause d’une perte sèche parfois très élevée », nuance Nicolas Keszei. « Lors d’une PRJ, les juges donnent la parole à tous ces fournisseurs ou aux employés de l’entreprise. Même si, au final, le tribunal tranchera en se basant, par exemple, sur ce qui permettra de sauvegarder un maximum d’emplois ou ce qui comblera le plus de passif de l’entreprise en PRJ, c’est tout de même appréciable de permettre aux personnes concernées de prendre la parole, de faire part de leurs craintes, etc. » 36 ❙ Bruxelles Métropole - octobre 2019 Un problème culturel et générationnel De façon générale, Nicolas Keszei constate que l’image de la faillite dans la société reste excessivement négative. « La faillite est considérée comme un échec et personnellement je ne suis pas du tout d’accord avec cette vision. Pour moi, la faillite fait partie d’un parcours professionnel au cours duquel tout le monde peut trébucher. Il faut arrêter de tirer à boulets rouges sur les entrepreneurs qui ont fait faillite. » Il se réjouit toutefois de voir que les mentalités évoluent, en particulier du côté du monde politique et judiciaire. « Il y a une bonne volonté évidente d’aider les entrepreneurs en faillite et de leur permettre de relancer une nouvelle activité. La nouvelle directive européenne et la loi sur la seconde chance en sont la preuve. » Ce changement de mentalités se fait cependant très lentement. « Le problème est culturel et générationnel. Je pense que l’une des clés du changement dépendra de la nouvelle génération, qui a une vision beaucoup moins linéaire des carrières et travaille plus par projets. Ces jeunes entrepreneurs développent une activité, lancent une start-up, essayent et recommencent autre chose si ça ne marche pas. Dans le domaine des nouvelles technologies par exemple, il y a beaucoup plus d’échecs, mais qui sont mieux acceptés. » Des programmes comme reStart visent notamment à la sensibilisation et au changement de mentalités. « Cela prendra du temps, mais il faut y croire. Il y a cent ans, les mères célibataires étaient traînées dans la boue ; ce n’est plus le cas aujourd’hui. On peut donc espérer que cela ira dans ce sens aussi pour les entrepreneurs faillis. Ce que je vois aujourd’hui au tribunal est déjà très encourageant. » ● Gaëlle Hoogsteyn Info : Eric Vanden Bemden, Conseiller reStart ; 02 563 68 56 - evb@beci.bem
Entreprises en difficulté Vos affaires tournent à peine moins bien que d’habitude, votre trésorerie est peut-être un peu plus tendue, mais il n’y a pas de quoi s’inquiéter ? Voire… Comme pour une grippe, les premiers symptômes de la « maladie d’entreprise » ne sont pas forcément criants. Pour vous aider à détecter le danger, le CEd (Centre pour Entreprises en difficulté), soutenu par la Région de Bruxelles-Capitale et par Beci, a élaboré un diagnostic préventif des risques. Pour pouvoir réagir à temps ! Les affaires marchent ? Prenez quand même le temps de vérifier… S ix mois : selon les experts du CEd, ce délai suffit pour redresser une situation compromise, ou pour que celleci se dégrade au point d’entraîner la perte de l’entreprise. Mais ces mêmes experts sont formels : si les entrepreneurs réagissaient plus vite aux premières turbulences, 80 % des problèmes pourraient être résolus. Il suffit donc de consacrer régulièrement de petits moments à faire le point, et d’éventuellement prendre un avis extérieur. Cela permet de confirmer certaines choses, d’en découvrir d’autres et surtout de poser un regard différent, critique, neutre sur une situation. De nombreuses idées ressortent souvent de ces rencontres, outre le fait de redonner de l’énergie aux équipes. 6 mois suffisent pour redresser une situation compromise ou pour entraîner la perte de l’entreprise. © Getty aller chez le médecin si je ne suis pas malade ? La réponse est simple : pour éviter de le devenir ! Pour faire le point efficacement, la première étape est de se poser, seul, les bonnes questions, ou de parcourir celles qui ont été pensées par des professionnels. Et d’y apporter des réponses franches. Ensuite, l’intérêt est de comparer les réponses et résultats dégagés avec l’équipe, ou avec un conseiller externe. Les mêmes questions posées à celui-ci permettront de générer des réponses peut-être semblables, mais qui parfois peuvent se révéler différentes. Et de lancer une réflexion, un débat, de nouvelles solutions. Pourquoi faire le point quand tout va bien ? C’est la question que se posent (ou non) nombre d’entrepreneurs… Or, les observations sont malheureusement précises : on ne le fait certainement pas quand tout va bien et très rarement quand cela ne fonctionne plus. On tente plutôt d’activer des mesures d'urgence, souvent sur de faux problèmes. Le parallèle avec la santé est évident : pourquoi Refaire le diagnostic au fil du temps, par exemple annuellement, est tout aussi intéressant pour mesurer les évolutions. Aussi, comparé aux autres entreprises du secteur, de votre région, de votre taille, le diagnostic réalisé prendra une nouvelle dimension. Bref, prendre le temps de faire le point, c’est assurer son avenir, anticiper les soucis et trouver, sans pression, les meilleures pistes pour restructurer ou développer sa boîte. Bruxelles Métropole - octobre 2019 ❙ 37
Entreprises en difficulté Quels indicateurs ? Le diagnostic aura tout intérêt à être transversal et mesurer des indicateurs tant financiers que logistiques, stratégiques ou de management. Les aspects légaux sont également visés. Les symptômes visibles pourront être expliqués et de vraies solutions pourront être trouvées. Des solutions axées sur les causes des difficultés ou sur les risques réels. Les indicateurs à contrôler dépendent du profil de l’entreprise : un commerce, une PME en B-to-B ou une petite entreprise en artisanat méritent une attention particulière et différenciée. Parmi les paramètres à checker, citons : la vision, la force de l’équipe, les difficultés à s’adapter, les conflits latents entre associés, la part du chiffre d’affaires représentée par de nouveaux produits, le poids des clients ou des fournisseurs, la position à l’égard de la concurrence, la rentabilité, l’évolution des ressources, la mouvance des dispositions légales, les effets de la mobilité... Diagnostic « flash » ou approfondi Grâce aux subsides de la Région de Bruxelles-Capitale et aux ressources de Beci, un diagnostic préventif a pu être élaboré à destination de tous les entrepreneurs de la Région. Organisé en plusieurs versions, il permet de faire le point en 15 questions « flash » ou plus, pour la version approfondie. Il propose des recommandations selon les résultats et guide l’entrepreneur vers une multitude de solutions, événements ou partenaires. Le diagnostic a pu être réalisé grâce à l’observation au quotidien des entrepreneurs au sein du CEd. Plusieurs milliers d’entre eux y apportent, depuis bientôt 15 ans, leurs expériences, difficultés, défis, questionnements… pour y trouver des solutions adaptées. Au quotidien aussi, Beci veille sur les tendances, les dangers, les opportunités et a pu détecter les facteurs-clés pour réussir demain. Le diagnostic est amené à évoluer avec le temps, les nouveaux mouvements, les expériences qui seront partagées, les nouvelles contributions d’experts. Les premiers tests sont concluants. L’ajustement de la couverture de risques, le renforcement de la proposition de valeur, l’intégration du digital et des nouvelles technologies, l’élaboration de tableaux de bord simples et pratiques, la création d’effets d’échelle, la mise en place d’une logistique agile, la révision des canaux de distribution, le rééquilibrage du portefeuille de produits, la révision des coûts de production… sont des exemples de résultats obtenus avec les entrepreneurs suite à une démarche de diagnostic. Prenez-le temps de faire le point. Cela ne coûte rien et peut rapporter gros ! ● Olivier Kahn, coordinateur du Centre pour Entreprises en difficulté Les observations du CEd ➜ 80% des problèmes pourraient trouver des solutions optimales s’ils avaient été anticipés ; ➜ Il n’y a plus de secteurs « pépères » : tous les métiers sont en mouvement, de plus en plus rapides ; ➜ Faire le point semble inutile : « On sait ce qui va et qui ne va pas ». Or, les résultats démontrent qu’il y a toujours un intérêt à y consacrer un peu de temps ; ➜ Les forces, les faiblesses, les leviers sont mal identifiés ; ➜ Le temps est le premier allié des entrepreneurs ; tant pour la résolution de problèmes que pour le développement d’activité ; ➜ Trop d’ouvertures sont laissées aux concurrents par excès d’optimisme ou par déni ; ➜ Le digital reste balbutiant dans les TPE (et PME) alors qu’il permet de décupler les forces ; ➜ Les entrepreneurs considèrent encore peu les effets de la mobilité sur leur activité ; ➜ La réaction face à un chantier (travaux urbains) est souvent tardive, après plusieurs semaines ou mois dans des situations extrêmes ; ➜ Les TPE/PME ne contrôlent pas leurs coûts : les entrepreneurs de petites entreprises ont tendance à se baser sur des indicateurs superficiels et faciles d’accès : l’état de leurs comptes bancaires, leur chiffre d’affaires... La comptabilité n’est pas lisible pour beaucoup et n’est pas suffisamment axée sur le futur. Peu d’entreprises présentent une comptabilité analytique ne fût-ce que sommaire ; ➜ Les formalités administratives, financières ou sociales sont souvent traitées au second plan, les dirigeants privilégiant leur activité de base sans penser aux conséquences que cela engendrera (refus de permis…) ; ➜ Beaucoup d’entrepreneurs ignorent encore toute l’offre offerte par la Région, dont les subsides auxquels ils peuvent prétendre ; Pour aller plus loin : Un nouvel outil de diagnostic est mis gratuitement à votre disposition (www.beci.be/business-test). Il peut constituer la première étape d’une belle réflexion en équipe, avec vos experts habituels ou avec les conseillers de BECI et du CEd. Contacter le CEd : Jacqueline Suain, js@beci.be - 02 643 78 48 38 ❙ Bruxelles Métropole - octobre 2019
Entreprendre Transmission : préparez-vous à temps D.R. Jean-François Puissant Q uelle que soit la raison qui amène le chef d’entreprise à envisager la cession de son activité, il est important de se poser la question de la transmission à temps. Il semblerait que l’idéal soit de le faire entre 55 et 60 ans. Y songer quand on n’est pas dans l’urgence permet de bien préparer ce passage de témoin qui ne concerne pas que le chef d’entreprise, mais également le (ou les) actionnaire(s), les collaborateurs, les clients ou encore les fournisseurs. C’est justement à l’âge de 55 ans, en 2015, que Jean-François Puissant-Baeyens s’est interrogé sur une cession de la société dont il était alors administrateur délégué, Building Management. « Building Management était une société constituée de 5 personnes », explique-t-il. « Elle s’occupait de chantiers importants où nous accompagnions les maîtres d’ouvrages dans la gestion de leur projet. Avec l’évolution du secteur, il est apparu que notre structure était trop petite pour continuer dans le métier. Non seulement, nous devions nous occuper des chantiers mais également mener de la prospection commerciale pour en décrocher de nouveaux. De plus, vu notre taille, nous ne pouvions pas candidater pour certains dossiers importants. La réflexion s’est alors imposée de savoir ce que nous allions faire. Pour ma part, j’ai estimé qu’il convenait que nous vendions l’entreprise. » Encore fallait-il convaincre ses collègues, dont certains étaient également actionnaires, sans oublier deux actionnaires non actifs. Jean-François Puissant-Baeyens s’est tourné vers le Hub Transmission : « Leur rôle a été précieux, notamment pour régler les questions entre actionnaires et la répartition des parts. De plus, avoir un œil externe et neutre nous a été profitable lorsqu’il s’est agi de valoriser l’entreprise. Enfin, grâce au Hub, nous avons bénéficié d’une bonne préparation pour la négociation de la reprise de la société. » Comme le souligne Jean-François Puissant-Baeyens qui a cédé Building Management en 2018, il est important de bien préparer la transmission et de se faire accompagner par des spécialistes. Un plus grand navire Building Management a été acquise en 2018 par la société Advisers, active dans le même domaine mais d’une taille plus importante. « La négociation en tant que telle a duré un peu plus d’un an et a permis de mettre en ordre les choses d’un point de vue administratif. Cela a pris finalement peu de temps et nous avons pu finaliser rapidement l’opération. Il est vrai que nos comptes étaient clairs et je connaissais déjà le futur acheteur, avec qui nous avions déjà collaboré par le passé. Le secteur immobilier est un petit monde. La cession s’est aussi bien déroulée car les deux entités sont actives dans le même métier technique. » Les cinq associés actifs ont alors intégré une plus grande équipe qui était de 23 personnes en 2018 et qui est montée à 75 aujourd'hui, depuis qu’Advisers a ellemême intégré il y a quelques mois le groupe flamand Bopro. Au final, l’intégration de Building Management au sein d’Advisers se révèle un succès. D’autant que tous les collaborateurs poursuivent l’aventure sur un plus grand navire, qui leur ouvre de nouvelles perspectives professionnelles. « Nous pouvons dorénavant travailler sur des projets de plus grande envergure, comme les Cliniques Saint-Luc, chose qui était impossible lorsque nous n’étions que cinq. Au sein d’Advisers, nous disposons d’une plus large palette de compétences, bien utile dans un secteur qui se complexifie sans cesse », analyse Jean-François Puissant-Baeyens. En se posant les bonnes questions, ce dernier a pu anticiper positivement la question de la transmission, assurer la pérennité de l’entreprise et surtout de l’équipe qui la composait. Conclusion : une bonne réflexion au bon moment, suivie d’une bonne préparation avec des experts, constituent les clés essentielles pour une transmission réussie. ● Guy Van den Noortgate Contact : Salima Serouane, Hub Transmission transmission@beci.be, 02 643 78 49m Bruxelles Métropole - octobre 2019 ❙ 39
Entreprendre Marchés publics et recours : y a-t-il des abus ? Cahiers de charges laissant trop de place à l’interprétation, suspicion de favoritisme, attribution insuffisamment motivée… Toute entreprise qui s’estime lésée dans l’attribution d’un marché public peut introduire un recours. Des recours qui retardent l’avancée des projets, parfois au détriment de l’intérêt collectif. Comment trouver le juste équilibre entre le droit de chacun et le bien commun ? © Getty «L a problématique des recours dans le domaine des marchés publics s’inscrit dans celle, plus générale, des recours contre tout acte administratif », commence Stéphan Sonneville, CEO chez Atenor. Dans une approche démocratique, il est tout à fait légitime de pouvoir défendre des intérêts individuels, fessionnels ou privés. L’origine de ce oit de recours ne doit donc pas, selon lui, être remise en cause. Si l’on constate un recul des recours en suspension, certains recours en annulation ont fait les gros titres au cours des mois écoulés et pas toujours dans le sens des pouvoirs adjudicateurs. Stephan Sonneville (Atenor) Dans le cadre d’une procédure de marché public, il arrive que des autorités publiques utilisent des raccourcis afin d’octroyer le marché à une entreprise en particulier », avance Stéphan Sonneville. « Le pouvoir adjudicateur peut par exemple rédiger le cahier des charges de sorte que seule l’entreprise de son choix soit à même d’y répondre, ou encore diffuser l’appel d’offres à un moment où tout le monde est ‘endormi’. Dès lors, on ne peut pas reprocher aux autres acteurs qui concouraient de dénoncer ces tentatives de favoritisme. Quand il y a un vice de forme manifeste, il est de bon aloi de recommencer la procédure. » De fait, lors de certains recours en annulation, lorsque la procédure est reprise depuis le début, les attributions de marché peuvent changer : c’est bien la preuve que certains 40 ❙ Bruxelles Métropole - octobre 2019 recours sont fondés. Frédéric Loriaux, président du conseil d’administration de l’ADEB (Association des entrepreneurs belges de grands travaux) et administrateur-directeur de CIT Blaton, ajoute : « Répondre à un appel d’offres demande énormément de temps et les coûts d’étude sont parfois importants. Aussi, quand cela a coûté cher et qu’on estime que l’attribution n’est pas celle qu’elle aurait dû être, on ne peut pas reprocher aux entreprises d’introduire un recours. » Il n’a toutefois pas l’impression qu’il y ait une utilisation abusive des recours, en tout cas pas au sein des membres de l’ADEB. « Il y a eu une période où l’on a vu beaucoup de recours de suspension, mais ceux-ci sont plutôt en baisse ces derniers mois. Ces recours ont pour effet de retarder les projets, conduisent à un report de l’activité dans sa globalité et diminuent les chiffres d’affaires des entreprises du secteur : cela ne donne évidemment pas un blanc-seing aux pouvoirs adjudicateurs quant aux justes motivations d’attribution auxquelles ils doivent se soumettre. » Des recours au détriment du bien commun Serge Fautré, CEO d’AG Real Estate, a une vision un peu différente de la problématique et se dit frappé par le caractère répétitif et abusif de certains recours : « La législation sur les marchés publics devient de plus en plus complexe. Rien que la publication de ces offres dans les deux langues constitue parfois une difficulté énorme. Et certaines entreprises profitent de la complexité liée à la rédaction et à la gestion Frédéric Loriaux (CIT Blaton) D.R. D.R.
Entreprendre de ces marchés publics pour introduire des recours. Leur objectif : faire rouvrir le marché pour obtenir une deuxième chance ou parfois bloquer des dossiers par pure déception de ne pas avoir été l’adjudicataire. » Tout comme les prisons ne seront jamais vides, il y aura toujours des recours abusifs. Pour Stéphan Sonneville, l’important est de veiller à ce que ces écarts ne soient pas intempestifs et ne contrarient pas l’évolution d’un pays, d’une région ou d’une ville. Serge Fautré partage son opinion : « Introduire des recours freine l’avancement de ces marchés qui sont censés bénéficier à l’entièreté de la population, par exemple dans le domaine de la voirie, des hôpitaux, des écoles, etc. Dans un certain nombre de cas, on oublie le bien commun ou l’intérêt de l’Etat. » Se prémunir des recours abusifs Pour nos experts, il existe heureusement des moyens pour se prémunir contre les recours abusifs. « D’une part, il faut sensibiliser les personnes qui introduisent un recours aux conséquences pour l’ensemble de la population si le projet est retardé, et prévoir des sanctions en cas de recours infondés », avance Stéphan Sonneville. D’autre part, il faudrait revoir les procédures de recours qui actuellement sont plutôt bon marché pour les entreprises qui les introduisent, mais dont le traitement demande beaucoup de temps. « Dans nos économies occidentales un peu en panne de croissance, l’hyperbureaucratie est un vrai danger car elle freine la croissance. Au final, on risque de se retrouver dans une économie sclérosée où 1 % de croissance est rapidement perdu de ce fait. Il faut donc saisir le gouvernement fédéral pour qu’il mette la problématique des recours à l’agenda, avec un souci de ne pas freiner la croissance. Bien sûr, on doit veiller au respect des droits démocratiques, mais en fluidifiant l’économie et l’évolution du monde dans lequel on vit. » Une autre piste serait qu’une juridiction indépendante puisse juger en amont si le recours est fondé ou non : « Une sorte de filtre pour faire le tri avant d’entamer une procédure judiciaire ». Pour Serge Fautré, les pouvoirs adjudicateurs ont eux aussi un rôle à jouer dans la diminution du nombre de recours : « La grande difficulté, dans des marchés publics complexes, c’est que la rédaction du cahier des charges ne permet pas toujours d’anticiper tout ce qui va se passer ni les différentes propositions qui pourraient être faites. » Pour lui, le formalisme des marchés publics, qui laisse peu de place à l’imagination, établit un cadre qui n’est pas toujours adapté. « Quand on rédige un cahier des charges, il est facile d’oublier l’une ou l’autre petite chose et beaucoup de marchés publics sont cassés pour des raisons de forme davantage que pour des raisons de fond. L’une des urgences est donc de recruter du personnel qualifié afin de rédiger des offres aussi professionnelles que possible. » Frédéric Loriaux abonde : « constate en effet que les dossiers sont de moins en moins bien construits et laissent libre cours à une série d’éléments qui peuvent conduire à des interprétations différentes. Si les autorités veulent éviter les recours, il faut que les critères d’attribution soient plus précis et laissent moins de place à l’arbitraire, de sorte que ceux qui répondent à l’offre sachent exactement comment ils vont être jugés. Chaque partie prenante doit prendre ses responsabilités. » ● Serge Fautré (AG Real Estate) Gaëlle Hoogsteyn Que dit la loi ? La loi « recours » fixe les règles en matière de motivation et d’information des candidats et soumissionnaires et encadre les voies de recours dans les marchés publics. ➜ Le recours en annulation peut être introduit par toute personne estimant avoir été lésée dans l’attribution motivée du marché public. La section du contentieux administratif du Conseil d’État peut alors annuler les décisions prises par les autorités adjudicatrices. Le délai pour introduire la procédure en annulation est de 60 jours, à compter de la publication, de la communication ou de la prise de connaissance de l’acte, selon le cas. ➜ Le recours en suspension est possible dans les mêmes conditions que l’annulation, à la différence que le délai de recours est de 15 jours. Le Conseil d’État va pouvoir, en présence d’un moyen sérieux ou d’une apparente illégalité, suspendre l’exécution des décisions. Ce n’est cependant pas automatique : l’instance de recours peut décider de ne pas accorder la suspension d’exécution de la décision, ou les mesures provisoires, lorsque leurs conséquences négatives pourraient l’emporter sur leurs avantages, notamment quant à l’intérêt collectif. Bruxelles Métropole - octobre 2019 ❙ 41 D.R.
Transition Coucou : dressing de rêve et durable Avec Coucou, plus de 800 vêtements sont disponibles pour habiller les femmes à l’occasion d’un événement ou d’une soirée chic, le temps d’une location. Isabelle d'Otreppe et Marie Berlier C' est la question qui hante chaque femme qui doit s’habiller pour un événement (mariage, soirée, bal, etc.) : « que vais-je mettre ce soir ? ». Coucou y apporte une réponse ou plus précisément une multitude de réponses qui s’exposent à la boutique sise place du Châtelain, à Ixelles. « Coucou », comme l’expliquent Isabelle d’Otreppe et Marie Berlier, cofondatrices, « c’est une histoire de copines qui aiment la mode, les bons plans et la planète. Quand on sait que chaque vêtement contribue à hauteur de 20 fois son poids en gaz à effet de serre, on se dit que revoir son mode de fonctionnement ne serait pas du luxe. L’idée de Coucou, c’est de mettre en commun les jolies robes qui dorment dans les dressings, pour pouvoir louer à petit prix des tenues différentes pour chaque occasion, et investir dans de belles pièces durables pour tous les jours. » Une idée dans l’air du temps circulaire, qui rencontre un succès grandissant. Née en 2015 dans une cave, Coucou jouit aujourd’hui d’un bel espace lumineux où l’on peut trouver son bonheur parmi un peu plus de 800 vêtements, dont 80 % de seconde main. « Le solde est constitué d’une part de tailles – petites ou grandes – qui sont plus difficiles à dénicher, et d’autre part quelques marques qui marchent bien », précise Isabelle. L’offre de Coucou ne se limite pas aux robes, on peut également y trouver divers accessoires tels que chaussures, chapeaux, headbands, etc. « On peut s’habiller des pieds à la tête en passant chez nous. En outre, certains accessoires comme des bijoux, des cosmétiques ou encore des headbands sont aussi disponibles à l’achat. Pour ces produits, nous privilégions des producteurs locaux, bio et éthiques. » Et les hommes ne sont pas oubliés avec trois accessoires disponibles chez Coucou : nœuds papillon, cravates et bretelles. En l’espace de quatre ans, la boutique a régulièrement augmenté sa clientèle, qui provient à 75 % de la région bruxelloise. Coucou habille grosso modo de 16 à 77 ans, même si la majorité des ‘aficionadas’ se recrute dans la 42 ❙ Bruxelles Métropole - octobre 2019 tranche 25-45 ans. Le succès a contribué à étoffer l’effectif : aux côtés des deux fondatrices, on compte déjà une petite demi-douzaine de collaboratrices. Une réussite qui s’explique d’abord par le bouche à oreille, auquel il convient d’ajouter les réseaux sociaux qui jouent à plein leur rôle. Coucou compte ainsi déjà plus de 15.000 followers sur Facebook et 10.000 sur Instagram, sans oublier son site web. Parmi les objectifs fixés pour 2020 figure en première place le lancement d’un e-shop avec un catalogue en ligne. « On nous a demandé de dupliquer le concept dans d’autres villes belges, mais cela n’a guère de sens puisqu’il faudrait refaire un magasin et reconstituer un stock », poursuit Isabelle d’Otreppe. « Nous préférons lancer un site d’e-commerce sur lequel les clientes pourront venir choisir leur tenue, qui sera ensuite livrée chez eux. À cette fin, nous sommes actuellement en train de finaliser une levée de fonds qui va nous permettre de réaliser ce projet dans le courant de l’année prochaine. » Avec un concept qui s’inscrit clairement dans l’économie circulaire et qui répond à un réel besoin, Coucou a toutes les cartes en main pour poursuivre une croissance solide et durable. ● Guy Van den Noortgate Info : www.coucoushop.be Invest in starters Bon plan : entrez dans la communauté des investisseurs pour soutenir les jeunes entreprises innovantes de Bruxelles ! • Vous participez au développement économique de Bruxelles • Vous diversifiez vos placements • Vous bénéficiez d’avantages fiscaux grâce au « tax shelter » pour startups Une seule adresse : starters@beci.be • https://starters.beci.be/ D.R.
Community Le Bruxelles des entrepreneurs Dans les pas de Pierre-Yves Bossard D.R. Pierre-Yves Bossard est co-fondateur d’Eventer, l’application belge qui permet de partager des contenus d’événements en direct, sur une seule et même plateforme. Avec 2000 nouveaux utilisateurs par mois, Eventer a le vent en poupe et Pierre-Yves n’a pas le temps de chômer. Entre deux événements, il nous a livré ses bonnes adresses. Le gastro : Origine, situé tout près de la place Jourdan, ravira les gastronomes qui apprécient une touche de créativité dans l’assiette. À l’arrivée, les plats se présentent en 4 services efficaces et lisibles : froid, tiède, chaud et doux. Que vous soyez terre ou mer, vous trouverez votre bonheur avec, en prime, un rapport qualité-prix garanti ! Entre potes : Holy Smoke à Saint-Gilles, LE spécialiste du Texas BBQ à Bruxelles ! Bistro : le Charlotte Café, à Uccle. Il a tout du bistro de quartier convivial et idéal : une cuisine ouverte, des produits frais et de saison et ce petit twist d’originalité qui fait qu’on est toujours agréablement surpris. Une belle revisite des classiques de la cuisine belge et une terrasse qui vaut le détour (bien exposée, c’est un plus) ! Le spot idéal pour boire un verre : le Café Pastel, situé en plein cœur du Sablon. L’endroit idéal pour boire un verre, se restaurer et danser ! Un combo assez rare à Bruxelles. Avec un peu de chance, vous découvrirez le talentueux Simon LeSaint aux platines. DJ et producteur, il est l’ancien collaborateur de Stromae. Pour les friands de digestifs, vous trouverez du génépi et de la chartreuse à la carte. Une balade insolite : Partir sur les traces de la Senne et des anciens canaux de Bruxelles. On l’oublie parfois, mais Bruxelles s’est construite autour d’une rivière. Si vous voulez partir à sa recherche, je vous conseille de commencer par la cour du restaurant O Lion d'Or. Vous y découvrirez un ancien bras de la Senne, insolite à coup sûr. Pour les viandards, c’est le spot idéal made in USA. La viande cuit à basse température pendant des heures (de 4 à 20 h selon les pièces de viande), dans un fumoir appelé « pit ». À ne pas rater : le délicieux bœuf black angus et la belle sélection de bourbons à la carte (72 références). La routine dominicale : Dans la famille, le dimanche rime souvent avec une balade dans le parc Tenbosch, le plus beau parc de la ville. Ensuite, on prend la direction du Garage à manger, le resto du Pêle-Mêle, pour se restaurer avant de flâner dans les rayons de la meilleure librairie de seconde main de Bruxelles. Bien entendu, il est difficile de repartir sans un livre (ou deux…). ● Elisa Brevet Bruxelles Métropole - octobre 2019 ❙ 43
Community Petites histoires de grands entrepreneurs Ursula Burns : la première PDG afroaméricaine aux commandes d’une multinationale © Belga Coup de projecteur sur une des plus grandes success-stories des USA : Ursula Burns a commencé sa carrière en tant que stagiaire chez Xerox Corp. pour devenir la première PDG afro-américaine à la tête d’une société Fortune 500. Connue pour sa détermination et son franc-parler, Ursula Burns s’est donné pour mission d’emmener le géant des photocopieurs au plus haut. Entrée comme stagiaire dans la société en 1980, elle était sans doute loin de se douter que, trente ans plus tard, elle en prendrait la tête. Selon Forbes, elle figure aujourd’hui dans le top 20 des femmes les plus puissantes de la planète. Contrairement à Michelle Obama ou Oprah Winfrey, inutile de l’interroger sur le symbole qu’elle représente pour la communauté afro-américaine : « L’essentiel n’est pas de savoir si je suis noire ou blanche, c’est que je sois à la hauteur de la tâche », répond-elle continuellement aux journalistes qui lui posent la question. Comment cette femme issue des quartiers défavorisés du Lower East Side a-t-elle pu se hisser aussi haut ? En évoluant discrètement jusqu’à ce jour de 1990, où elle se fait remarquer en participant à un groupe de travail… sur le thème de la diversité. À la fin de la réunion, elle manifeste promptement son désaccord envers la façon dont un dirigeant de Xerox, Wayland Hicks, a répondu à ses questions. Séduit par son audace, il en fait son assistante. Quelques mois plus tard, elle interpelle cette fois le PDG de Xerox en personne, Paul Allaire, qui lui proposera lui aussi de travailler à ses côtés. De poste en poste, Ursula Burns parviendra jusqu’au conseil d’administration. Nommée CEO, Ursula enchaîne ensuite les coups gagnants, en se donnant pour mission de repositionner la société. À l’image d’IBM ou de HewlettPackard, Xerox s’éloigne de la vente au profit des services, qui représentent désormais plus de la moitié du chiffre d’affaires. Cela, c’est l’héritage laissé par Ursula Burns, qui a quitté Xerox l’an dernier pour un nouveau défi aux commandes de Veon, l’un des plus grands opérateurs de réseaux mobiles. ● Elisa Brevet Frichti Découvrez les recettes de Frichti, la start-up française spécialisée dans la livraison à domicile de plats faits maison et sains ! En 3 ans, Frichti a créé plus de 300 emplois et décide (enfin) de dévoiler ses secrets. Marabout Vigneronnes Un livre passionnant pour en découdre avec les clichés sur les femmes et le vin. Caviste et journaliste belge, Sandrine Goeyvaerts tire le portrait de 100 femmes qui font aujourd’hui la différence dans les vignes et les chais français. Parcours étonnants, force et ténacité sont au rendez-vous ! Nouriturfu Rouge impératrice Nouveau coup de coeur de la rentrée littéraire, nous sommes en 2100 à Katiopa. Le continent africain est prospère, presque entièrement unifié à l’image des futurs « États-Unis d’Afrique ». La « vieille Europe » s’est effondrée et une histoire d’amour interdite est en route. Un livre miroir particulièrement captivant ! Grasset
Community L’actualité Beci en photo C’était le 5 septembre dernier : l’Afterwork Beci accueilli chez Spaces, rue Belliard. Un espace événementiel et de coworking au cœur du quartier européen. © Isopix En marge de la visite officielle du président Tshisekedi, Beci a reçu au mois de septembre une délégation de la Fédération des Entreprises du Congo. Lire aussi notre entretien avec Albert Yuma, président de la FEC, p. 19. © Belga Bruxelles Métropole - octobre 2019 ❙ 45
Community DEMANDES D'ADMISSIONS PAR PRÉSENTATION AU CONSEIL D'ADMINISTRATION Aeronautica SPRL, Rue Walcourt 150 - 1070 Bruxelles Code Nace : 35140 - Commerce d'électricité 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. Del. : Nakhle Dany Alpes d'Or SPRL, Bahnhofstrasse 21 - 6300 Zug - Suisse Del. : O'Donovan Michael Andrisse Samuel PPE, Fabriekstraat 67 - 1601 Ruisbroek Code Nace : 46190 - Intermédiaires du commerce en produits divers 46900 - Commerce de gros non spécialisé 49320 - Transports de voyageurs par taxis Del. : Andrisse Samuel Gerson Auyan Team SPRL, Chaussée d'Alsemberg 1031 - 1180 Bruxelles Code Nace : 71121 - Activités d'ingénierie et de conseils techniques, sauf activités des géomètres 72190 - Recherchedéveloppement en autres sciences physiques et naturelles 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. Del. : Borges Carrizales Fabricio Bechtold SCS, Avenue Coghen 53 - 1180 Bruxelles Code Nace : 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. Del. : Bechtold Birgitta BeCommerce ASBL, Place SainteGudule 5 - 1000 Bruxelles Code Nace : 47910 - Commerce de détail par correspondance ou par Internet Del. : Geeroms Sofie Beelen Axel PPE, Avenue Huart Hamoir 44 - 1030 Bruxelles Code Nace : 63120 - Portails Internet 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. Del. : Beelen Axel Catamini SPRL, Avenue Dr. Decroly 47 - 1180 Bruxelles Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion Del. : de Mahieu Sophie Cercle de Lorraine ASBL, Place Poelaert 6 - 1000 Bruxelles Del. : Simon Isabelle 46 ❙ Bruxelles Métropole - octobre 2019 Christophe Sanglier PPE, Boulevard Auguste Reyers 70 - 1030 Bruxelles Del. : Sanglier Christophe Cricket & Co - Allona Belgium SPRL, Avenue Edison 17 - 1300 Wavre Code Nace : 46190 - Intermédiaires du commerce en produits divers 46422 - Commerce de gros de sous-vêtements 4771601 - le commerce de détail de vêtements de dessus, y compris les vêtements de travail Del. : Türköz Mehmet David Urbain PPE, Rue Gratès 17 - 1170 Bruxelles Del. : Urbain David De Henau Sophie PPE, Rue Joseph Bens 126 - 1180 Bruxelles Code Nace : 63990 - Autres services d'information n.c.a. 74201 - Production photographique, sauf activités des photographes de presse 86909 - Autres activités pour la santé humaine n.c.a. Del. : De Henau Sophie Dinali Trade SPRL, Rue des Anciens Etangs 40 - 1190 Bruxelles Code Nace : 46180 - Intermédiaires spécialisés dans le commerce d'autres produits spécifiques Del. : Jebabli Salah Enez Julie PPE, Rue Vanderkindere 566 - 1180 Bruxelles Code Nace : 58110 - Édition de livres 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 90031 - Création artistique, sauf activités de soutien Del. : Enez Julie EVC IT Solutions PPE, Rue Sainte Catherine 3 - 1341 OttigniesLouvain-la-Neuve Code Nace : 62010 - Programmation informatique 62020 - Conseil informatique 62030 - Gestion d'installations informatiques Del. : Van Cangh Eric Exprom PPE, Avenue de la Héronnière 90 - 1170 Bruxelles Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. 85592 - Formation professionnelle Del. : Azzam Rafic Fabiano Silva Gislaine PPE, Dr. Emile Gallemaertstraat 9 - 1500 Halle Code Nace : 88911 - Activités des crèches et des garderies d'enfants 96040 - Entretien corporel Del. : Fabiano Silva Gislaine Frizby SPRL, Avenue van der Meerschen 93 - 1150 Bruxelles Code Nace : 62010 - Programmation informatique 70210 - Conseil en relations publiques et en communication 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. Del. : Boribon Sam Gasarabwe Oscar PPE, Rue Cesar de Paepe 9 - 1060 Bruxelles Del. : Gasarabwe Oscar Gilardi Nsele Bangwala PPE, Salaartsbos 16 - 9300 Alost Del. : Nsele Bangwala Gilardi Guillaume Houssay PPE, Avenue Louise 65 - 1050 Bruxelles Del. : Houssay Guillaume Lawal Groupe Industrie - Europe SPRL, Chaussée du RisquonsTout 75 - 7700 Mouscron Code Nace : 46190 - Intermédiaires du commerce en produits divers 46349 - Commerce de gros de boissons, assortiment général 46441 - Commerce de gros de porcelaine et de verrerie Del. : Lawal Amada Youssouf Light To Light SPRL, Boulevard des Invalides 253 - 1160 Bruxelles Code Nace : 71121 - Activités d'ingénierie et de conseils techniques, sauf activités des géomètres Del. : Nameche Florenzo Mabo SPRL, Nieuwe Gentsesteenweg 21 - 1702 Dilbeek Code Nace : 47112 - Commerce de détail en magasin non spécialisé à prédominance alimentaire (surface de vente < 100m²) 53200 - Autres activités de poste et de courrier Del. : Mangunza Bobongo Yael
Community ManShine SPRL, Rue de Savoie 31 - 1060 Bruxelles Code Nace : 70210 - Conseil en relations publiques et en communication 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion Del. : Balbaert Michaël Marie-Agnes Djate PPE, Rue Anoul 10 - 1050 Bruxelles Del. : Djate Marie-Agnès Ruta&Baga SPRL, Clos du chemin creux 4 - 1030 Schaarbeek Del. : Verschueren Wim Sarah Tshikuna Mbuyi PPE, Stoofstraat 3 - 1785 Mechelen Del. : Tshikuna Mbuyi Sarah Schidlowsky Maxime PPE, Avenue Louise 367 - 1050 Bruxelles Del. : Schidlowsky Maxime Sen Sarbani PPE, Avenue Montana 29 - 1180 Bruxelles Code Nace : 70210 - Conseil en relations publiques et en communication 70220 Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion Del. : Sen Sarbani ThePlugIn Company SPRL, Avenue Jules Bordet 13 - 1140 Bruxelles Code Nace : 46693 Commerce de gros de matériel électrique, y compris le matériel d'installation 46699 - Commerce de gros d'autres machines et équipements n.c.a. Del. : Stubbe Jonathan Wethinkbeautiful SPRL, Rue de Livourne 36 - 1000 Bruxelles Code Nace : 62010 - Programmation informatique 62020 - Conseil informatique 70210 - Conseil en relations publique Del. : Froment Fabrice White-Stone Group SPRL, Rue Henri Marichal 28 - 1050 Bruxelles Code Nace : 68311 - Intermédiation en achat, vente et location de biens immobiliers pour compte de tiers 68312 - Estimation et évaluation de biens immobiliers pour compte de tiers Del. : Daxhelet Patrick Your Brand Story SPRL, Boulevard Général Jacques 34 - 1050 Bruxelles Del. : Martinez Dorr Maria Zetoolbox SA, Rue De Penthievre 10 - 75008 Paris - France Del. : Foucray Jeremy INDEX DES ENTREPRISES ET ORGANISATIONS CITÉES DANS CE NUMÉRO 30 Abattoir Actiris ADEB Adidas Advisers AG Real Estate Ahooga Alphabet Atenor Baukunst Belgian Posters Blow Up Bopro Bruxelles Environnement Bruxelles Formation Bruxelles Mobilité Building Management Caban Café Pastel Carbyne Centre pour Entreprises en difficulté Cercle de Loraine Charlotte Café CHU Saint-Pierre CHWapi CIRB CIT Blaton Cliniques Saint-Luc Coucou D’Ieteren Danone Daoust 8-9 30 ; 32 40-41 33 39 14-15 ; 40-41 8-9 20-22 40-41 8-9 13 11-12 39 30 ; 34 32 27 39 32 43 28 37-38 4-5 43 31 31 28 ; 30 40-41 39 42 27 33 10 Easy.brussels Enterprise Europe Network Erasmushogeschool Brussel FEB Fédération des Entreprises du Congo Felix Fondation Roi Baudouin Garage à manger Gécamines Google Guerlain Holy Smoke Imec Janssens JC Decaux Belux Jump L’Écho La Colmena Lab Box Lateral Thinking Factory Lewis PR Lexing Belgium Lifetech.brussels Lime LindaCare MaestroMobile Martini Media Marketing Mercury MintT MoveUp Northgate Arinso 16 8-9 14-15 19 ; 45 20-22 32 43 19 20-22 ; 25 6 43 23-24 11-12 13 20-22 36 33 27 4-5 20-22 26 31 20-22 31 14-15 11-12 4-5 6 31 31 8-9 Nos Pilifs O Lion d’Or Orange Origine Pêle-Mêle Perspective.brussels Poppy Qatar Airways Raet Rising Lab Robovision Scooty SD Worx Siamu Sidewalk Labs Skipr Spaces Stib Telenet TNO Uber ULB Veon ViaVan Ville d’Anvers Voka Waymo Xerox Corp. Younity Zetoolbox Zipcar 34 43 23-24 43 43 32 27 6 8-9 6 23-24 20-22 8-9 30 25 27 45 4-5 23-24 ; 8-9 23-24 8-9 32 44 27 23-24 14-15 20-22 44 26 6 27 Bruxelles Métropole - octobre 2019 ❙ 47
Agenda STRATÉGIE & GESTION 08.11 Tour d’horizon des subsides à Bruxelles 06.12 Tour d’horizon des subsides à Bruxelles VENTE, MARKETING & COMMUNICATION 10.10 Instagram** 21.10 Smartphone film academy** 22.10 Social media strategie** 23.10 Social selling : l’efficacité de la prospection 24.10 Google my business: maak je vindbaar voor je (potentiële) klanten!** 24.10 Réussir son projet CRM en 5 étapes 05.11 E-mailmarketing** 07.11 Formation Facebook & Instagram 12 & 26.11 Social selling : l’efficacité de la prospection 14.11 Google optimalisaties (SEO & SEA)** 19.11 Netwerk slimmer met LinkedIn!** 21.11 Instagram** 17.12 Social selling : l’efficacité de la prospection ➜ Caroline Coutelier +32 2 643 78 13 – cco@beci.be LÉGISLATION SOCIALE 10.10 Congé parental, congé pour assistance médicale et congé palliatif : principes et nouveautés 48 ❙ Bruxelles Métropole - octobre 2019 04, 11, 18 & 25.1 Lunch Starter 02, 09, 16 & 23.12 Lunch Starter ➜ Emmanuelle Einhorn starters@beci.be 11.10 Statut et contrat de travail dans le secteur public – cycle de 3 formations : le régime disciplinaire et la rupture de la relation de travail 14.10 Inspection sociale : doit-on en avoir peur ? 17.10 au 14.11 Cycle : l’essentiel du droit du travail 18.10 Actualités « compensation & benefits » 22.10 Élections sociales 2020 et mise en place des organes sociaux 22.10 Élections sociales 2020 : tout savoir sur le processus électoral 14.11 Actualités de droit social dans la fonction publique ➜ Frédéric Simon +32 2 643 78 17 – fs@beci.be DROIT COMMERCIAL 11.10 Le bail commercial : nouveautés et conseils ➜ Alexis Bley +32 2 563 68 58 – ab@beci.be MÉDIATION JURIDIQUE Jusqu’au 21.02.2020 Cycle de formation de base et spécifique à la médiation civile et commerciale ➜ bMediation +32 2 643 78 47 – info@bmediation.eu WORKSHOPS GRATUITS STARTERS & RESTARTERS 14, 21 & 28.10 Lunch Starter Inscrivez-vous à une ou plusieurs formations et bénéficiez des subsides la formation Région Bruxelloise: 50% de subsides: (investissement min. = 1.000 €) **En néerlandais uniquement Retrouvez notre agenda complet sur www.beci.be 16.10 Brussels Meets Brussels / City Climate Challenge 16, 23 & 30.10 Beci Welcome Breakfast 06, 13, 20 & 27.11 Beci Welcome Breakfast 04, 11 & 18.12 Beci Welcome Breakfast ➜ Beci Events +32 2 643 78 13 – events@beci. be 14.10 B2B matchmaking : BioXpo VitaSana, the trade fair for the organic sector, Brussels 17.10 Forum Douanes Bruxelles 18.10 B2B meeting avec des agents commerciaux en France 21.10 Brexit or not Brexit, quels impacts sur votre business ? Atelier pratique 28.11 Appréhender le risque de corruption dans les relations commerciales de mon entreprise ➜ Beci’s International Department +32 2 210 01 77 - jpm@beci.be
Entreprises et transmission > 3 entreprises à remettre Encadrement, restauration d’œuvres, vente de mobilier d’exception CA : < 1 Mo € 1 à 10 employés Imprimerie digitale CA : 2 à 3 Mo € 10 à 20 employés Agence d’études de marché, de mystery shopping et marketing CA : < 1 Mo € 1 à 10 employés > Pour nos repreneurs-investisseurs, le Hub Transmission recherche Une entreprise active dans le marketing, communication, production Bruxelles, Wallonie, Flandre Valeur d’acquisition : 500.000 € max. > Une entreprise B2B active dans la distribution ou l’agro-alimentaire ou les soins de santé Bruxelles, Wallonie, Flandre Valeur d’acquisition : 2.000.000 € min Note : Le repreneur investit en fonds propres et souhaite s’impliquer dans la gestion journalière de l’entreprise. Le Hub Transmission de BECI, première organisation de la Région Bruxelles Capitale en cession/acquisition d’entreprises, publie ses nouvelles offres. Vous souhaitez céder votre entreprise, en partie ou totalement ? Vous êtes intéressé(e) par l'une de ces entreprises ou connaissez une société à reprendre dans l'un de ces secteurs? Le Hub Transmission de Beci vous accompagne dans votre projet de cession ou d’acquisition. Salima Serouane + 32 2 643 78 49 ● transmission@beci.be
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