International « La Belgique et la RDC ont encore bien des choses à faire ensemble ! » Mi-septembre, en marge de la visite officielle du président congolais Félix Tshisekedi, Beci recevait une délégation congolaise d’une douzaine d’entrepreneurs emmenée par le Président de la Fédération des Entreprises du Congo – et président du CA de la Gécamines –, Albert Yuma. Vous l'avez vous-même déclaré, l'entrepreneuriat congolais actuel reste méconnu. Cette visite aurait-elle pour but de corriger cette impression ? En effet. Concédons-le, les rapports entre la Belgique et la République Démocratique du Congo se sont distendus avec le temps, pour des raisons que chacun peut imaginer. Or, l'entrepreneuriat congolais est actif, les Congolais sont de vrais entrepreneurs ! Mais voilà, le monde et les relations économiques évoluent : les investissements ne peuvent forcément plus être les mêmes aujourd'hui qu'hier ; raison pour laquelle nous sommes venus voir quels secteurs pourraient à la fois intéresser la Belgique et être utiles pour nous. Et puis, c'est peut-être le moment de mesurer quels sont les capitaux belges qui peuvent être investis au Congo. Vous semblez croire à un futur radieux entre la Belgique et la RDC ? Oui, cela doit nécessairement s'envisager. Désormais, le capitalisme est planétaire. De nouveaux domaines prennent de l'importance, avec de nouveaux partenaires et de nouveaux besoins. Les secteurs porteurs sont nombreux : du numérique au bois en passant notamment par l'alimentaire, via la diversification de l'agriculture. On continue donc de s'éloigner de nos relations historiques, basées essentiellement sur le secteur minier. Concrètement, qu'attendez-vous de cette visite ? D'abord, que la perception de la RDC et de ses hommes d'affaires change. Car je suis navré de le dire, mais il subsiste une ‘mauvaise propagande’ autour de notre pays, et les véritables informations sur ce qu'il s'y passe ne circulent pas. Certes, il y a des vérités à dire ; nous-mêmes nous plaignons parfois du climat des affaires ou de relations © Belga Albert Yuma difficiles avec le partenaires-État, mais la situation est souvent exagérée. Notre but premier est donc de véhiculer un message plus réel, plus positif donc, tout en observant les domaines pouvant être intéressants de part et d'autre. Car il y a encore bien des choses à faire ensemble ! Tout en trouvant un juste équilibre dans nos façons de voir les choses? Absolument. Même si l'expression de win-win est parfois galvaudée, elle me semble tout à fait réalisable. Nous ne voulons plus de relations avec des partenaires où le Congo ne serait pas gagnant. On a envie de créer des choses où chacun puisse tirer profit de l'autre, ce qui n'est pas toujours été le cas. Pour moi qui ai été formé en Belgique, je sais que votre pays garde une culture d'excellence, et elle n'est pas à négliger. Et puis, toujours pour parler d'économie, on souhaiterait le retour d'une coopération dans les domaines de la formation et de l'éducation. C'est pour moi là aussi quelque chose d'essentiel. ● David Hainaut Contact Club Afrique Beci : Jean-Philippe Mergen jpm@beci.be ; +32 2 210 01 77. Bruxelles Métropole - octobre 2019 ❙ 19
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