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Mobilité : des applis pour désengorger la ville Les voitures partagées et trottinettes électriques facilitent la mobilité dans la capitale, mais il reste à faire évoluer les mentalités des Bruxellois, estiment certains spécialistes. D.R. E t si les embouteillages pouvaient être évités grâce au digital ? L’hypothèse devient chaque mois un peu plus réelle, grâce aux nouvelles applications de 'smart mobility'. En 2017, l’importateur et distributeur automobile D’Ieteren appuyait sur l’accélérateur en créant Lab Box, un ‘start-up studio’ dédié à la mobilité connectée. « Le start-up studio est une sorte de laboratoire, dans lequel une équipe en interne développe des projets d’application destinés à faciliter la mobilité dans les villes », explique Michaël Grandfils, responsable de Lab Box. Six projets sont actuellement en développement, dont le plus connu est probablement Poppy, remplaçant de Zipcar, autour des voitures partagées. Citons également Skipr (photo cidessus), service qui offre différentes solutions (métro, voiture, trottinettes…) pour aller d’un point A à un point B, ou encore MyMove, qui propose aux employés d’une entreprise une alternative à la voiture de société. Lab Box n’est pas la seule initiative en matière de mobilité connectée. Il y a évidemment le MO, promu par Beci, espace destiné à promouvoir les initiatives 2.0 en termes de mobilité, mais également Bruxelles Mobilité, service public de la région bruxelloise. « L’idée de Bruxelles Mobilité est surtout d’utiliser la technologie pour gérer des services, dont les feux de signalisation, la coordination des chantiers ou l’intensité des lumières dans la ville », précise Camille Thiry, responsable communication chez Bruxelles Mobilité. « En parallèle, nous partageons des open data, telles que les endroits où sont situées les zones 30 ou les infrastructures cyclables, afin d’aider les start-up à développer leurs propres applications. » Il est clair que la mobilité n’est pas le point fort à Bruxelles mais les lignes bougent, notamment grâce à l’adoption en mars dernier du budget mobilité, dont l’idée générale est de proposer aux employés une alternative à la voiture de société. Bruxelles peut s’inspirer de Madrid, Lyon ou Vienne Il reste des freins au développement de la 'smart mobility', estime Michaël Grandfils : « À Bruxelles, l’utilisateur a accès à la plupart des applications existantes ailleurs en Europe, que cela soit les trottinettes, les vélos électriques partagés ou les services de déplacement multimodal. Une étude a toutefois révélé que la Belgique était parmi les pays où il est le plus difficile d’implanter une application mobile. Les Belges, donc aussi les Bruxellois, sont encore fort attachés à leur voiture et ne sont pas tous forcément ouverts aux nouvelles applications de mobilité partagée. Il faut encore faire évoluer les mentalités, notamment en parvenant à convaincre les secrétariats sociaux et les responsables des ressources humaines, en expliquant l’intérêt de la mobilité connectée. » Pour changer la mobilité, les experts n’hésitent pas à s’inspirer de tendances à l’œuvre dans d’autres villes européennes. « Des métropoles comme Madrid ou Moscou font déjà office d’exemples », observe Michaël Grandfils. « Par ailleurs, des applications peuvent encore arriver à Bruxelles, dont par exemple la start-up ViaVan, service de transport en commun en voiture ou en van. » Du côté de Bruxelles Mobilité, Camille Thiry explique que la Région bruxelloise « travaille surtout sur la connectivité de la ville en essayant d’accentuer la coordination des feux de signalisation ou des zones de chantier grâce au numérique. Nous regardons également les initiatives réalisées dans des villes à la structure relativement similaire à Bruxelles, comme Vienne ou Lyon. Nous avons notamment fait cet exercice dans le cadre de Good Move, le plan régional de mobilité, qui s’inscrit dans une démarche dynamique et participative. » ● Géry Brusselmans Bruxelles Métropole - octobre 2019 ❙ 27

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