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Smart Cities Toronto accueillera la ville de demain Sidewalk Labs, filiale de Google, planche sur la construction à Toronto d’un prototype de ville durable et connectée. P our connaître le visage de Bruxelles dans 30 ans, il faudra s’envoler… du côté de Toronto. C’est dans la métropole canadienne de 3 millions d’habitants que la direction de Sidewalk Labs, le département de recherches d’Alphabet, maison mère de Google, a choisi d’implanter son siège social canadien. Les infrastructures devraient surtout donner un bon exemple de ce que seront les villes du futur. Parmi les innovations technologiques, citons la construction de routes bordées de capteurs pour accueillir des voitures connectées, des rues chauffées pour éviter le traitement du verglas et de la neige en hiver, ou encore des galeries souterraines destinées à optimiser les livraisons. Parmi les innovations durables, citons le chauffage grâce au compost, des bâtiments entièrement en bois et en matériaux renouvelables, ou encore le placement de panneaux photovoltaïques. À terme, Sidewalk Labs entend réduire sa facture énergétique de 85 % par rapport aux infrastructures classiques, promet d’être « zéro émission CO2 » et compte en parallèle dérouler le tapis rouge à la mobilité douce en favorisant les voies pour piétons, trottinettes ou vélos. « Ce projet devrait avoir un impact considérable sur la vie urbaine », se félicitait récemment Dan Doctoroff, patron de Sidewalk Labs et coordinateur du projet. Ce n’est plus un secret : les revenus de Google, en grande partie générés grâce aux rentrées publicitaires sur internet, sont réinvestis dans les filiales de recherche et développement. Le siège national de Google à Toronto devrait ainsi s’inscrire comme un condensé de toutes les innovations actuellement développées en interne par Google. Des logements 40 % moins chers que le prix du marché À l’heure où vous lisez ces lignes, aucun bâtiment n’est encore sorti de terre. Sidewalk Labs a cependant déjà franchi un premier pas, en remportant en 2017 l’appel à projet lancé par Toronto pour occuper le quartier de Quayside, une friche industrielle située aux abords du lac Ontario. C’est sur cette friche de près de 5 hectares que seront construits D.R. différents bâtiments destinés à accueillir plusieurs milliers de personnes. Dans le meilleur des cas, le premier coup de pelle devrait être donné en 2021. Un dossier de pas moins de 1500 pages a été rendu public en juin dernier. Il donne un aperçu des contours du projet, mais affronte encore une certaine réticence populaire. Selon certaines associations d’habitants, ce projet urbain futuriste pourrait mettre en péril l’écosystème immobilier de la ville, alors que pour d’autres, le projet porterait atteinte à la protection des données privées. « Nous continuons à croire que les données ont un énorme rôle à jouer dans la manière d’améliorer la qualité de vie des personnes », s’est récemment défendu Dan Doctoroff. Des réponses optimistes sont même données aux habitants de Toronto. Sidewalk Labs promet en effet de développer l’inclusion : le prix des logements sont annoncés à un tarif inférieur à 40 % du prix moyen à Toronto, et les infrastructures ne seront pas uniquement dédiées aux employés de Google. Le projet s’annonce mixte, comportant à la fois des bureaux, des commerces et des logements. Une seule certitude : la construction de cette ville intelligente se fera par étapes. Dans un premier temps, la direction de Sidewalk Labs planche sur la construction d’un site de dix bâtiments, dont le plus haut mesurerait 30 mètres. L’infrastructure pourrait accueillir 4500 habitants et 3900 employés, pour un coût total estimé à 3 milliards de dollars US. La direction de Sidewalk Labs espère, d’ici 2040, étendre la construction du quartier Quayside à un plus large territoire et ainsi promettre la création de 44 000 emplois directs. ● Géry Brusselmans Bruxelles Métropole - octobre 2019 ❙ 25

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