Idées « Le premier projet s’adressait surtout aux entreprises. Le nouveau MO est destiné à un public beaucoup plus vaste », confie M. Lambrechts. « D’où le choix du site. Le Centre Anspach voit passer quelque 6 millions de personnes par an. Pas besoin de rendez-vous pour visiter cet espace. Chacun entre et sort en toute liberté. Il y aura un préposé en permanence pour répondre aux questions et guider les visiteurs. » Le MO nouvelle mouture doit devenir une vitrine de toutes les possibilités de mobilité à Bruxelles. Il doit aussi convaincre les visiteurs que la mobilité ne se limite pas à un déplacement d’un point à un autre : elle influence aussi directement l’économie urbaine, l’emploi et le bien-être dans la ville, sans oublier l’impact sur onnement et la santé publique. Tous ces aspec ts feront l’objet d’explications aux comptoirs d’information, XavierTackoen ans les salles de cours et lors d’ateliers. On abordera évidemment les aspects concrets du transport. Sans oublier des démos, notamment de trottinettes et de vélos électriques, qui pourront être essayés sur un circuit indoor. La ‘gamification’ et la réalité virtuelle guideront les visiteurs dans le dédale des solutions de mobilité. Signalons encore le ‘Mobility Passport’, une expérience d’une durée de trois semaines qui permettra à 400 personnes de tester tous les moyens de transport à Bruxelles. Une appli suivra ceux qui testeront le maximum de modes de transport et qui obtiendront dès lors le plus de points. Le gagnant remportera un beau prix. Une bonne gestion du trafic et de la mobilité ne contribue pas seulement à rendre notre ville plus vivable : elle sert aussi à freiner le réchauffement climatique. « L’espace MO sera donc aussi une vitrine de notre projet 30-3030 », poursuit Ischa Lambrechts. « Ce projet veut contribuer aux objectifs climatiques bruxellois. Il s’agit d’un ensemble de 30 projets qui veulent réduire de 30 % les rejets de CO₂ d’ici 2030. Hasard des chiffres ? Ce sont aussi 30 % des rejets totaux de CO₂ dans la capitale qui sont imputables au transport et à la mobilité. » Ce que coûte un bon cadenas MaestroMobile installera dans l’espace sa ‘Mobiline’, une plateforme d’information qui répond à toutes les questions possibles en matière de transport à Bruxelles. « Ce service n’est normalement accessible que par téléphone, e-mail, WhatsApp et Facebook Messenger », nous dit Xavier Tackoen, de MaestroMobile, « mais nous allons aussi installer un point de contact physique, spécifiquement pour MO. Les questions les plus diverses et trouveront réponse. Du style ‘Que coûte un bon cadenas pour un vélo ?’ ou ‘Quel train doisje prendre pour aller de A à B ?’, ou même des questions sur les incitants fiscaux liés à certains modes de transport. » Beci et MaestroMobile se connaissent bien, explique M. Tackoen. Ils collaborent depuis un moment déjà sur la problématique de la mobilité. « Sans doute sommes-nous un partenaire évident du MO en raison de l’expertise appréciable que nous avons développée en matière de mobilité. Notre plate-forme est un instrument axé sur la pratique pour surmonter les réticences tant physiques que psychologiques qui empêchent les gens d’utiliser des modes de transport alternatifs. » Xavier Tackoen estime qu’en termes de mobilité, Brux elles a effectué un fameux parcours en une décennie, mêm si les défis restent considérables. « Il y a dix ans, il n’y avait, entre les divers intervenants, pas de consensus quant à la façon d’aborder les problèmes. Aujourd’hui, les opinions convergent. Il faut plus de transport en commun. Il faut réaménager l’espace public et donner la priorité aux usagers faibles. Il faut encourager le vélo. Tout le monde est aujourd’hui d’accord sur ce type de solutions. Nous avons aujourd’hui atteint à Bruxelles le stade où se trouvait Copenhague il y a 15 ans. Mais je suis convaincu que nous rattraperons rapidement ce retard. » Ville et périphérie Le grand défi consiste à présent à mettre en œuvre ces solutions et à effectuer la transition. « Beaucoup de gens ne sont pas encore prêts », déplore M. Tackoen. « La tentation reste grande de prendre la voiture. L’évolution n’est pas encore suffisamment visible, mais je suis convaincu qu’elle finira par s’imposer, si nous lui en laissons le temps. Je suis franchement optimiste en ce qui concerne le Grand Bruxelles. Mais pour la périphérie, il subsiste de grands défis. Nous devons éviter une fracture entre la ville et la campagne. Si la ville évolue beaucoup plus vite, on n’obtient rien d’autre qu’un déplacement des problèmes. Il y a donc encore du pain sur la planche. » ● Frédéric Petitjean Ischa Lambrechts Bruxelles Métropole - octobre 2019 ❙ 15 © Reporters © Reporters
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