Chambre de Commerce & Union des Entreprises de Bruxelles LE MAGAZ I NE DES ENTREPRISES BRUXELLOISES Le TOUR DE FRANCE à Bruxelles, J-100 CODE DES SOCIÉTÉS : le big bang N°44 / AVRIL 2019 MARCHÉS PUBLICS et HÔPITAUX JULIE FOULON, icône de la tech bruxelloise BRUXELLES, CAPITALE CRÉATIVE © Ibpyles Rédactrice en chef invitée : BÉA ERCOLINI ISSN 2406-3738
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Édito L’imagination au pouvoir ? Notre rédactrice en chef de ce mois, Béa Ercolini, s’en étonne : qu’ a-t-il dans l’eau de nos robinets qui fait de Bruxelles une ville aussi créativ Bruxelles se distingue par la richesse et la variété de ses talents ne présente plus Stromae, Philippe Geluck, Amélie Nothomb, Anne Keersmaeker, Jaco Van Dormael ou les frères Schuiten, tous Brux sance ou d’adoption. En revanche, on vous présente dans ce numér talents qui appartiennent à la génération montante. Tous sont des certains déjà connus, d’autres moins, qui s’apprêtent à faire la Bruxelles – tant il est vrai que la réputation d’une ville tient à celle Ce sont la romancière Adeline Dieudonné, les musiciens de Fugu cy, les designers de Biskt et We Are Artists, la comédienne Babe les créatrices Valentine Witmeur, Alexandra et Ségolène Jacmin, et Élodie Ouédraogo, Sarah et son complice Steven de la marque aurions pu vous en présenter bien d’autres encore : Gioia Segher Thekla Boven, Pauline Capdo et Luis Bellenger, Ilke Cop, Tina quatuor hip-hop Stikstof… Sans compter tous ceux, encore plus nombr qu’il nous est impossible de citer ici… De jeunes femmes et hommes différentes origines, dignes représentants d’une diversité bruxelloise exprime sa créativité. À la créativité de ces jeunes talents répond le dynamisme des entrepreneurs : c’est toujours Bruxelles qui présente le plus haut taux de création d’entreprises. On peut d’ailleurs y voir un lien. Comme Giles Daoust l’a écrit un peu plus tôt dans nos colonnes, « Un dirigeant est avant tout un créatif ». Selon lui, c’est là que réside le plus grand talent d’un patron : dans l’imagination, la faculté d’innover, de proposer des idées différentes. Des idées qu’il faut ensuite être capable de développer – mais c’est également le lot des créatifs, qui sont aussi, à leur manière, des entrepreneurs. Telle est la richesse de Bruxelles : sa capacité à engendrer et à porter l’imagination au pouvoir. Une qualité indispensable monde qui change rapidement, où il est nécessaire d’être capable inventer constamment. Voilà une extraordinaire ressource à exploiter – naturelle et renouvelable, qui plus est ! Marc Decorte, Président de Beci Bruxelles Métropole - avril 2019 ❙ 1
Sommaire Bruxelles métropole N° 44 – Avril 2019 Au mois de mai : Emploi & Formation Editeur responsable Olivier Willocx – ow@beci.be - T +32 2 648 50 02 Avenue Louise 500 - 1050 Bruxelles www.beci.be Rédaction Media Coordinator Emmanuel Robert - er@beci.be T +32 2 643 78 44 Ont collaboré à ce numéro : Alexis Bley, Elisa Brevet, Géry Brusselmans, Giles Daoust, Johan Debière, Marc Decorte, Vincent Delannoy, Béa Ercolini, Mehdi Ferron, David Hainaut, Gaëlle Hoogsteyn, Catherine Langenaeken, Ophélie Legast, Morgan Van Cleven, Guy Van den Noortgate et Peter Van Dyck. Production Layout db Studio.be Design couverture Denis Séguy, photo Ibpyles Impression db Group.be Traduction Litteris Abonnements Prix : 80 € pour 10 numéros Publicité Bruxelles métropole/Brussel Metropool est lu chaque mois par plus de 21.000 décideurs. Tirage moyen par numéro : 15.000 ex. Infos et réservations Anne Schmit – T +32 2 563 68 53 asc@beci.be Membership Catherine Tricot – T +32 475 49 65 72 ctr@beci.be Membre de BRUXELLES ENVIRONNEMENT ENTREPRISE DYNAMISCHE ECO LEEFMILIEU BRUSSEL ONDERNEMING DYNAMIQUE label n. 2014/351/2 4 6 7 Idées 10 14 15 18 19 Beci online Podcast : Julie Foulon Digest Le Tour de France, cadeau pour Bruxelles Bruxelles doit garder ses activités productives Le Smart Mobility Hub, à la rescousse de la mobilité bruxelloise Open Source Pour ou contre une taxation zonale des déplacements ? International 20 21 Le Japon n’a jamais été si proche de l’Europe Turquie, Russie, Chine : les principales destinations des certificats d’origine belges Sprout to be Brussels 24 26 30 31 32 33 34 36 37 38 39 41 42 43 44 46 10-32-2225 PRINTED ON TCF PAPER 50 51 52 53 55 56 57 Musique : Juicy Génération slasheurs La mode belge, c’est aussi Bruxelles ! Design : Studio Biskt Design : We Are Artists Cinéma : Babetida Sadjo L’ADN des millennials : une génération changement Entreprendre 40 Recyclage des voitures : Bruxelles a une carte verte à jouer La petite reine en tête du budget mobilité ? Starter : Tag-Ad Du neuf dans les primes aux PME bruxelloises Réforme du code des sociétés : le big bang aura bien lieu ! Marchés publics : quels défis pour le secteur hospitalier ? Community 48 L’actualité Beci en photo Petites histoires de grands entrepreneurs Les bonnes adresses de Pierre Marcolini Beci-CCIB : PV de l’Assemblée Générale du 3 octobre 2018 Beci-UEB : PV de l’Assemblée Générale du 3 octobre 2018 Demandes d'admission Agenda Index Béa Ercolini, « Fière des petits choux de Bruxelles ! » Bruxelles, capitale créative Littérature : Adeline Dieudonné Musique : Fugu Mango Béa Ercolini Rédactrice en chef invitée
BUREAUX A VENDRE eshop VENDU CV DES OPPORTUNITÉS POUR LES INDÉPENDANTS ET PME À BRUXELLES PROFITEZ DE NOMBREUSES PRIMES POUR BOOSTER VOS ACTIVITÉS! DÉCOUVREZ LES NOUVEAUTÉS SUR WWW.PRIMESPME.BRUSSELS
Beci online Social Media Be prepared ! Les experts du SPF Finances sont venus chez Beci expliquer les conséquences potentielles du Brexit pour tous ceux qui font du business avec la Grande-Bretagne. Comment réussir votre lancement ? En commençant par participer à un lunch starters, le lundi chez Beci ! Info et inscriptions : eei@beci.be. You just missed : le Hub Transmission organisait sa Conférence Acquéreurs le 19 mars dernier. Vous songez à remettre votre entreprise ? Stimulez la valeur de votre PME : ne manquez pas la prochaine conférence Value Coaching, le 23 avril. Info et inscriptions : sse@beci.be #BECImember : En route pour la transition numérique ? Avec 20 ans d’expertise IT, notre nouveau membre Upcom vous accompagne. Voir https://upcom.eu/. Rejoignez-nous sur Facebook, LinkedIn, Twitter. 4 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019
Beci online Dans vos newsletters de mars Les expatriés sont plus de 200.000 à Bruxelles et dans ses environs. Comment les aider à s’installer ? Article à lire sur notre site web. En Belgique, les coopératives sont rares. Beaucoup plus rares que chez nos voisins. Pourquoi ? Et quelles sont les avantages de cette formule ? À lire sur notre site web Retrouvez ces articles sur www.beci.be Bruxelles Métropole - avril 2019 ❙ 5
Podcast Julie Foulon : Icône de la tech bruxelloise, fondatrice de Girleek et Molengeek De la France à la Belgique, de la finance à la tech, de Girleek à Molengeek, Julie Foulon présente un parcours des plus atypiques. Destinée à une carrière de trader, cette geekette a décidé de tout envoyer balader pour s’installer en Belgique. Elle a fondé le site Girleek, un blog 100 % féminin dédié aux nouvelles technologies et au code. Elle est aussi cofondatrice de l’incubateur Molengeek. Tu es aujourd’hui une véritable icône de la tech bruxelloise ; comment es-tu parvenue à faire ta place – il y a maintenant une dizaine d’années – dans un secteur si masculin ? Il y a plusieurs années, j’ai eu l’opportunité avec un ami de monter une boîte d’informatique. Petit à petit, je me suis professionnalisée et j’ai pris conscience que ce monde était intégralement drivé par des hommes. Tout le contenu que je pouvais trouver sur le net pour parfaire mes connaissances et évoluer, c’était du contenu essentiellement orienté « homme » ; écrit par des hommes pour des hommes. C’est à ce moment-là que tu décides de lancer Girleek ? Oui. C’est parti d’un constat simple que l’on peut comparer à la voiture : en général, un homme s’intéresse plutôt à la puissance d’un moteur et la femme plutôt au confort de l’habitacle. Les nouvelles technologies et le code, c’est à peu près la même chose : nous les femmes, nous allons utiliser les outils à notre disposition comme un moyen pour arriver à une fin. À l’inverse, un homme va plutôt avoir tendance à les utiliser comme une performance. On n’est donc pas du tout dans la même approche. Je me suis dit que cette découverte était plutôt positive : il y avait la moitié de l’humanité qui n’était pas dans le coup et qui pourrait apporter une valeur extrêmement intéressante à la société. Lorsque tu as créé ton blog, tu t’es sentie soutenue ? Bien sûr ! Ce qui est très drôle, c’est que la moitié de nos lecteurs sont des hommes. Ce n’est pas tellement étrange, ils aiment bien voir la manière dont les femmes parlent des nouvelles technologies. Finalement, je pense que les hommes ont été plutôt contents de nous voir débarquer. À l’époque, à la création du site, on a pris le parti de faire un site tout rose. L’idée, c’était de dire : « Nous aussi on a une place et on a un rôle à jouer dans ce secteur ». Ce site a été un véritable vecteur d’émancipation pour toi et ta carrière ? Grâce à Girleek, j’ai pu faire de la radio et j’ai commencé à écrire dans La Nouvelle Gazette. J’avais enfin trouvé mon fil conducteur : les femmes, les nouvelles technologies et l’entrepreneuriat. De là, j’ai repris la tête du BetaGroup qui était à l’époque la plus grande communauté de startups. Son fondateur, Jean Derely, m’avait repérée et il aimait ce que je faisais. Pour le BetaGroup, j’organisais des événements tous les mois qui rassemblaient plus de 500 personnes. C’est comme ça que j’ai rencontré Ibrahim, qui deviendra quelques années plus tard mon associé avec Molengeek… ● Elisa Brevet Une rencontre à écouter en intégralité dans le podcast Next Step : https://www.beci.be/podcast. Les podcasts à écouter… « Salade Tout », c’est le podcast 100 % natif et belge qui allie food et société. Les deux présentatrices « taillent un bout de gras sur ce qui se trouve dans nos assiettes, et tout autour » et abordent toutes les nouvelles tendances alimentaires. Une coproduction de la RTBF et du Centre de l’Audiovisuel et du Cinéma de la Fédération WallonieBruxelles 6 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019
News Une Manufakture sur le site des abattoirs Le site d’entreprises des abattoirs d'Anderlecht est en pleine mutation. Grâce en partie au soutien du Feder (#EU in my Region), une première phase du plan directeur a déjà été réalisée en 2015. Le Foodmet, un grand marché couvert alimentaire, unique en Belgique, a ouvert ses portes au grand public. Entretemps, la Ferme Abattoir, le plus grand potager suspendu d'Europe, s’est nichée sur le toit du Foodmet. Elle a récemment été élue « Brusseleir de l'Année ». Avec le projet Manufakture, la s.a. Abattoir franchit à présent une nouvelle étape dans la réalisation du masterplan. La Manufakture (cerclée de rouge sur la photo) sera un nouveau bâtiment destiné au secteur de la production de viande et d’alimentation. Sa réalisation s’inscrit dans le cadre d’un appel à projets du programme Feder 20142020, pour lequel la candidature d’Abattoir a été retenue. Le gouvernement de la Région Bruxelles-Capitale a consacré environ 10 millions d’euros au soutien du Feder à cette fin. On recherche des travailleurs bruxellois en périphérie Nombre d'entreprises flamandes en périphérie de Bruxelles ont du mal à pourvoir leurs postes vacants, notamment parce que les Bruxellois francophones demandeurs d'emploi ne franchissent pas la frontière régionale. Afin de rapprocher les deux parties, les services de l'emploi flamand et bruxellois, VDAB et Actiris, organisent la campagne « Nouveau job ? Le prochain stop ! ». La campagne a été lancée le 12 mars avec un tour en bus emmenant les chercheurs d’emploi bruxellois à la rencontre d’employeurs potentiels. Le parcours passait par Brussels Airlines, bpost, Colruyt Group, LSG Skychefs, G4S et Aviato. La volonté d’Abattoir est de lancer ce projet par une vision durable très prononcée, en faisant de ce bâtiment un modèle en ce qui concerne l'énergie, l'environnement, l'économie circulaire et la gestion rationnelle des déchets. Le mercredi 13 mars, le concours d'architecture pour la construction de la Manufakture a été lancé en collaboration avec le Maître Architecte de Bruxelles. L’objectif est que la Manufakture soit prête en 2023. Vous recherchez un espace commercial casco pour des activités productives dans le secteur de l’alimentation, près du centre de Bruxelles ? Adressez-vous à info@abattoir.be. Info : www.abattoir.be Les chiffres sont clairs : environ un cinquième de tous les postes vacants du « Vlaamse Rand » restent ouverts. En 2018, le VDAB a recensé pas moins de 14.672 postes vacants, tous secteurs confondus, dont 3.000 n'ont pas encore été pourvus. En outre, le nombre total de postes vacants a fortement augmenté au cours des trois dernières années. Et cependant, la périphérie semble toujours un territoire inconnu pour de nombreux Bruxellois francophones. « Beaucoup de gens à Bruxelles pensent que le fossé linguistique ou la distance sont infranchissables. Rien n'est plus faux », affirme Geert Pauwels, directeur du VDAB Bruxelles. « Les emplois sont physiquement proches. Avec les transports en commun, vous pouvez être chez votre nouvel employeur en moins d'une demi-heure. Et des cours de langues permettent, rapidement et facilement, de jeter un pont entre les candidats et les employeurs flamands potentiels. » D'autre part, les chiffres les plus récents de Statbel montrent que jamais autant de Bruxellois ne sont allés travailler en Flandre : 51.173 en 2017. Toutefois, ce chiffre peut encore être augmenté. Agoria, de son côté, évalue Bruxelles Métropole - avril 2019 ❙ 7 © Belga
News à un million le nombre de Flamands qui prendront leur retraite d'ici 2030. Pour Geert Pauwels, « Il s'agit en fait d'un million d'opportunités pour les Bruxellois. En outre, le Rand vieillit, tandis que Bruxelles continue de se rajeunir. » Pour montrer qu'un emploi près de chez soi est chose possible, la VDAB a lancé la jobmap : une carte interactive en ligne qui montre tous les emplois dans la périphérie bruxelloise. Le demandeur d'emploi introduit son lieu de résidence à Bruxelles, choisit parmi différents secteurs et indique un temps de voyage idéal, pour repérer les emplois les plus proches. La jobmap est disponible en néerlandais et en français sur le site web de la campagne : www.nouveaujob.be. Citydev.brussels développe ses occupations temporaires Les deux sites de Ropsy Chaudron à Anderlecht et de BridgeCity à Bruxelles-Ville ont trouvé de nouveaux gestionnaires/coordinateurs à la suite d’un appel à intérêt organisé par Citydev. Les sociétés Communa, Superlab et Sisyphe sont ainsi en charge de nouvelles occupations temporaires depuis la mi-mars pour une période de deux ans. habitants, artistes ou entrepreneurs sociaux qui s’attaquent aux enjeux sociétaux de notre époque. Leur vision : transformer ces espaces, donner aux personnes qui les occupent l’occasion de s’approprier et de cogérer ces espaces, et ainsi contribuer aux nouveaux modes de fabrique de la ville. Toutes les parties prenantes au projet ont dans leur ADN la recherche d’une implication forte dans la vie locale, et ont vocation à nouer des liens étroits avec ses divers acteurs. L’invitation est faire aux acteurs locaux (riverains, associations, écoles…) de co-construire et co-réaliser ce projet transitoire. Une partie du bâtiment pourra également être destinée au logement des personnes sans-abri. Les deux partenaires pour le développement de ce projet, Superlab et Sisyphe, s’inscrivent également dans une démarche de transformation et d’ouverture des espaces urbains. Pour l’occupation de ce site, les deux sociétés sont à la recherche d’une mixité de profils et d’offres afin de créer le nouvel hot spot culturel et technique de Bruxelles. Les partenariats s’articuleront autour de différents thèmes, dans un souci d’équilibre des services et des expériences. Seront mis à l’honneur la culture, la création, l’économie, le sens de la communauté et du respect mutuel, ou encore l’esprit de cocréation. Info : www.citydev.brussels Ouverture de la première boutique-école de Belgique Le projet de boutique-école S.Kool a débuté le 1er maris et s’étendra sur une période de trois mois. Sa spécificité : former 12 jeunes chercheurs d’emploi bruxellois tout en alternant chaque jour théorie et pratique dans un vrai commerce établi au sein du centre commercial City2. Cela fait plusieurs années que les sites de Citydev, en attente de développement, font l’objet d’occupations temporaires. L’avantage d’un tel système : assurer une présence sur les lieux, les faire connaître, éviter la taxe sur les immeubles vides, mais aussi faire naître des projets. Le plus gros exemple en date est celui du Studio CityGate, géré par la SPRL Entrakt, où plus de 20.000 m² sont dédiés à des ateliers d’artistes, à un pôle culturel, social et économique, ou encore un skatepark. L’ASBL Communa réhabilite les bâtiments vides de la Région bruxelloise afin de les transformer en communs urbains. Ceux-ci ont vocation de regrouper associations, 8 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019 Pari lancé par AG Real Estate, Actiris, Bruxelles Formation et City2, S.Kool cherche à offrir à ces chercheurs d’emploi une formation en technique de vente et en néerlandais. Ils seront par ailleurs encadrés par une gérante expérimentée en charge de leur transmettre son savoir-faire. Enfin, ce projet mise également sur le partage d’expérience, organisé autour de workshops, afin de compléter ces apprentissages. En complément à ces heures de formation, les stagiaires sont encadrés par d’autres commerçants qui se sont investis dans le projet : Cannage Republic, Casa, Histoire d’Or, Hunkemöller, Kiabi, Lindt, Naf Naf, Pearle Opticiens, SportsDirect.com, Switch et Unisa notamment. À la clé, un contrat de travail assuré de juin à septembre 2019.
News au sein de l’entreprise. L’opérateur bruxellois présente deux nouvelles cartes : Modalizy Budget et Modalizy Flex. La Modalizy Budget Mastercard s’inscrit parmi les solutions de gestion du budget mobilité de l’entreprise. Choix d’un mode de transport plus vert et moins polluant pour les collaborateurs ? Ils pourront bénéficier d’un budget mobilité pour assurer leurs déplacements avec des moyens de transport durables, et passer facilement de l’un à l’autre avec une seule carte Modalizy Budget. L’employeur définit la périodicité des budgets, et la carte est prépayée, donc pas de risque de dépassement de budget. Le concept store, aménagé dans un style « loft urbain », proposera à la vente des marchandises provenant de ces plusieurs commerçants-partenaires auxquels s’ajouteront celles de Club, Di, Sostrene Grene, la créatrice Deborah Velasquez qui mettra en location ses robes de soirée, ou encore Petit Boulou, une nouvelle marque de vêtements écoresponsables conjuguant l’art et la mode. Amaury de Crombrugghe, Chief Investment Officer, commente : « AG Real Estate est fier d’avoir pu susciter autant d’enthousiasme, tant au sein de son équipe qu’auprès de tous les partenaires. C’est un vrai projet à caractère sociétal. Le fait de booster la dynamique d’embauche de manière originale, en mettant en relation des jeunes chercheurs d’emploi bruxellois et les commerces du centre-ville, permet en outre à AG Real Estate de confirmer sa position, et celle de City2, d’acteur majeur du commerce bruxellois ». Ce projet innovant est aussi et avant tout une formidable aventure humaine. Les quatre partenaires souhaitent d’ores et déjà bonne chance à chacun des 12 stagiaires Info : www.actiris.be Modalizy, partenaire idéal des entreprises pour gérer le budget mobilité Alors que le budget mobilité est entré en vigueur courant mars 2019, Modalizy a développé une solution complète qui permet d’attribuer et de gérer facilement chaque budget mobilité. Les entreprises ne savent souvent pas comment proposer une mobilité intelligente afin de réduire l’empreinte carbone de leurs employés. Cash for car, budget mobilité, plan cafétaria… Modalizy se présente comme le partenaire idéal des entreprises pour mettre en place ces solutions. Son avantage : couvrir les besoins en matière de mobilité, tout en simplifiant le traitement des frais de déplacement La Modalizy Flex Mastercard se met au service d’un plan cafétaria dans l’entreprise. Elle peut ainsi choisir parmi un riche éventail d’avantages, mobilité ou au-delà. Il suffit de sélectionner les services de mobilité que l’on souhaite inclure dans un plan cafétéria et éventuellement y ajouter d’autres services au choix. Quant à la Modalizy Pass, elle est un véritable passeport pour la mobilité en Belgique et en Europe. Elle donne un accès direct et simplifié à tous les moyens de transport, de la trottinette électrique au train. Mais peut également être utilisée pour payer le parking en voirie ou des espaces de coworking. Des options supplémentaires permettent aussi de payer le carburant en Europe, un hôtel ou un avion. L’utilisateur peut également compter sur l’application pour faire les choix les plus pertinents, grâce à la géolocalisation de l’utilisateur et de tous les points de service des partenaires. Tout cela avec une gestion simplifiée, une facture unique et la récupération de la TVA. Info : www.modalizy.be Bruxelles Métropole - avril 2019 ❙ 9
Idées Le Tour de France, cadeau économique pour Bruxelles Cinquante ans après la première victoire d’Eddy Merckx au Tour de France, Bruxelles accueille le Grand Départ ce 6 juillet. Le troisième événement sportif le plus suivi de la planète devrait accueillir 800 000 spectateurs à Bruxelles… et offrir un excellent retour sur investissement à notre capitale. «L e départ du Tour de France est sans conteste l’un des plus gros événements sportifs qu’a connus Bruxelles. » Philippe Close, bourgmestre de Bruxelles, a le sourire aux lèvres en évoquant la perspective du « Grand Départ ». Voilà une véritable aubaine économique pour notre Région et la Belgique en général : pour célébrer comme il se doit la victoire d’Eddy Merckx pour son premier Tour de France (c’était en 1969 !), la capitale accueille le départ du Tour de France le 6 juillet prochain, avec une étape de quasi 200 kilomètres, principalement dans les deux Brabants, suivie d’un contre-la-montre le 7 juillet, qui traversera une dizaine de communes bruxelloises. En comptant la présentation des équipes et la préparation du Tour, la ville vibrera durant quasi une semaine en jaune. Rien que pour l’organisation, 4500 personnes sont attendues (y compris équipes et journalistes) et… pas moins de 800 000 participants. « L’estimation a été établie en analysant les retombées pour les villes d’Utrecht et de Düsseldorf, qui ont respectivement accueilli le Grand Départ du Tour en 2015 et 2017 », avance Jeroen Roppe, porte-parole de Visit Brussels, l’organisme qui assure la promotion de la Région de Bruxelles-Capitale. « Nous n’avons pas encore calculé l’impact direct mais l’événement offrira indéniablement un coup de boost à l’économie bruxelloise. » Si les instigateurs n’avancent pas de chiffres, c’est surtout parce qu’il est difficile d’évaluer objectivement l’impact. Il y a l’impact direct, qui pourra être déterminé quelques semaines après l’événement, et l’impact indirect, qui se traduit dans la visibilité de la destination de Bruxelles à l’étranger et des retombées sur les prochaines années. Au niveau direct, le Grand Départ s’annonce d’ores et déjà gagnant pour le secteur hôtelier : « La période du début du mois de juillet est habituellement calme pour le secteur hôtelier à Bruxelles », avance Rodolphe Van Weyenbergh, porte-parole de la Brussels Hotels AssoRodolphe Van Weyenbergh (BHA) ciation. « Grâce à au Grand Départ, nous espérons être complet toute la semaine qui entoure le Tour de France. Nous estimons à 25 000 le nombre de personnes qui logeront en hôtel sur la semaine. Il y a déjà 4500 personnes uniquement pour l’organisation, les équipes et la presse. Ceux-ci ont déjà pour la plupart réservé leur chambre. Il faudra également compter sur les touristes, qui réservent plutôt en ‘last minute’. Sur la Région bruxelloise, il y a 18 000 chambres d’hôtels. » Seulement 8 % d’étrangers pour Utrecht L’autre secteur qui devrait profiter de l’affluence est bien évidemment celui des restaurants et des cafés. On ne 10 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019 © D.R. © Belga
parle pas ici seulement des cafés du centreville, mais aussi des communes bruxelloises où passeront les cyclistes, notamment Etterbeek, les deux Woluwe, Ixelles, Schaerbeek ou Laeken. Philippe Close : « L’impact du Tour se vérifiera dans 2 à 3 ans » « L’impact du passage du Tour sur les restaurants et cafés est très difficile à estimer », tempère toutefois Philippe Trine, responsable de la Fédération Horeca Bruxelles. « Il y a plus de 4000 restaurants et cafés à Bruxelles, mais il y a pas mal d’impondérables. L’effet Tour de France est indéniable mais la période de début juillet peut être excellente tout comme elle peut être compliquée. Pour un événement sportif en plein air comme le Tour de France, même s’il y a du monde attendu, une pluie continue peut changer complètement la donne. » Il est par ailleurs possible d’avoir une idée du retour économique en analysant les statistiques d’éditions précédentes. En 2017, la ville de Düsseldorf en Allemagne a accueilli le départ du Tour de France, tout comme la ville d’Utrecht en 2015. Avec plus de 600 000 habitants pour Düsseldorf et seulement 350 000 habitants pour Utrecht, on peut dire que Bruxelles présente une petite longueur d’avance en termes de public potentiel. En 2017 à Düsseldorf, 500 000 fans ont ainsi encouragé les cyclistes le samedi 1er juillet, pour une étape de contre-la-montre… sous la pluie. Pour la deuxième étape, dont l’arrivée prenait d’ailleurs place à Liège, 800 000 personnes ont applaudi les cyclistes. Pour la ville d’Utrecht, qui accueillait le Grand Départ en 2015, les analyses sont plus précises. Durant les deux jours d’étape, pas moins de 750 000 touristes se sont déplacés, dont 365 000 personnes pour la première étape du 4 juillet. Les statistiques avancent que 39 % des visiteurs habitaient la ville, contre 61 % hors d’Utrecht, dont une majorité de Néerlandais. Ce Grand Départ n’a en fait accueilli que 8 % d’étrangers, dont en majorité des Allemands (25 %) et des Belges (21 %). Parmi les rentrées économiques clairement chiffrables, la simple présence du staff (équipes, journalistes, organisation) en termes de nuitées et restauration a représenté 1,2 millions d’euros, soit 267 euros par personne. Il s’agit déjà d’un beau retour… dont Bruxelles a indispensablement besoin. La Ville de Bruxelles a en effet déboursé 5 millions d’euros pour avoir le droit d’accueillir le Tour de France ! Un dispositif à 100 jours du départ Les organisateurs des étapes du Tour ont l’habitude de Optimiste, le bourgmestre de Bruxelles vise surtout les retombées du Tour sur le long terme. ➜ Combien coûte le Grand Départ à la Ville de Bruxelles ? Pour accueillir le Grand Départ, la Ville paye 5 millions d’euros à l’organisation du Tour de France. À quoi il faut ajouter entre 2 et 3 millions pour les animations autour du Tour. La Région bruxelloise investit en parallèle 1,5 à 2 millions d’euros. Nous ne comptons pas dans ces dépenses les frais de sécurité, de police ou de personnel défrayé pour l’événement. Comparé au coût d’autres événements, le retour sur investissement est extrêmement important. La stratégie amorcée depuis plus de dix ans, à savoir rendre une image positive de Bruxelles, devient payante. La Ville accueille désormais plus de 8 millions de touristes par an. ➜ Avez-vous déjà calculé l’éventuel retour sur investissement ? À l’heure où je vous parle, je ne peux pas vous donner un chiffre mais ce retour est assurément payant. Le retour direct est indéniable au niveau de l’horeca, même si on sait que le tourisme de loisirs rapporte moins que le tourisme business. Le cyclisme est un des seuls sports où les gens découvrent la destination, contrairement au football ou au tennis. De plus, le Tour de France est le plus grand événement sportif gratuit du monde. Nous avons fait appel aux entreprises et organismes pour qu’ils participent à la fête en se mettant tous en jaune. ➜ Comment pourrez-vous déterminer l’éventuel impact du Tour ? Nous misons sur un effet retard : il faudra estimer le nombre de touristes qui viennent à Bruxelles d’ici deux à trois ans. Le Tour, c’est un énorme plus dans notre stratégie permanente de rendre Bruxelles positif. Il y a dix ans, Bruxelles avait une image ennuyeuse, voir négative. Nous avons travaillé pour que Bruxelles ait une image dynamique. J’ai croisé pas mal de personnes (responsables politiques, organisateurs…) qui ont eu l’occasion d’organiser le Tour dans leur ville. Toutes ont été ravies d’accueillir le Tour. Bruxelles Métropole - avril 2019 ❙ 11 © Belga
« Entre 10 et 15 000 pièces en produits dérivés » Jeroen Roppe (Visit Brussels) dire qu’un euro investi en rapporte 1,5 de manière directe à la ville hôte. Sur le long terme, il en rapporterait même 4 à 10. Les responsables politiques l’affirment : c’est surtout la visibilité de la ville à l’étranger qui prend tout son sens. Le Tour de France est en effet le troisième événement le plus suivi de la planète. Diffusé dans pas moins de 190 pays, dont un direct pour 60 chaînes de télévision, l’événement est vu au total par 1 à 3,5 milliards de téléspectateurs dans le monde. « Cette visibilité est sans commune mesure avec des matches de football ou une compétition d’athlétisme, où la ville hôte n’est pas forcément mise en avant », avance le bourgmestre Philippe Close. Pour faire vivre l’événement comme il se doit, la Ville de Bruxelles a surtout misé sur un programme de festivités démarré 100 jours avant le départ, soit le 28 mars. Citons notamment parmi les activités la mise en place de la Maison du Tour à De Brouckère, l’inauguration de la place Eddy Merckx à Woluwe-Saint-Pierre, un week-end d’activités mi-mai pour célébrer 50 jours avant le Grand Départ, une fête du vélo 2 juin ou encore le BXL Tour le 16 juin prochain. « Grâce à ces événements, nous nous focalisons sur un public local », avance Jeroen Roppe (Visit Brussels). Coup de pub pour Bruxelles, opportunité économique pour les acteurs horeca, le Tour de France devra par ailleurs être envisagé avec des inconvénients : les embouteillages occasionnés, la mobilisation du personnel policier, les dépenses énergétiques (une étape du Tour génère pas moins de 20 tonnes de déchets et 410 000 tonnes de CO2 !) et l’image de moins en moins positive véhiculée par le cyclisme, à cause des multiples affaires de dopage. Enfin, un facteur incontrôlable fera surtout de cet événement une véritable aubaine économique, ou pas : la météo ! ● Géry Brusselmans Le secteur horeca ne sera pas le seul à profiter de l’affluence pour le Grand Départ. Un touriste dépenserait en moyenne 20 euros lors d’une journée passée sur le Tour. Il y a la nourriture mais également les produits dérivés, dont certains commerces profiteront pour booster leur chiffre d’affaires. C’est la société ASO, qui organise le Tour de France, qui gère les stands de vente situés dans un périmètre de 500 mètres autour du départ et de l’arrivée. Au-delà, la société française Holiprom gère des stands de vente et propose surtout aux commerçants intéressés des t-shirts, casquettes et autres mugs estampillés Tour de France. « Nous sommes les seuls à pouvoir vendre les produits officiels », avance Jean-François Hogrel, PDG d’Holiprom. « Un de nos représentants passera d’ailleurs ce mois de mai à Bruxelles pour proposer aux commerçants nos produits. » Certains commerces de souvenirs ou même le secteur de la grande distribution peuvent y voir une belle opportunité financière. Une casquette ou un t-shirt est vendu environ 8 euros HTVA par Holiprom… et peut être revendue le double. « Suivant le type de commerce, un t-shirt est vendu en prix public entre 15 et 22 euros », poursuit Jean-François Hogrel. « Un commerce bien placé peut vendre facilement sur une journée une centaine d’articles. De plus, les ventes sont meilleures pour les départs à l’étranger car les touristes achètent plus. Pour Bruxelles, nous tablons sur une vente de 10 à 15 000 pièces sur les deux journées du Tour. » 12 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019 © Belga © Belga
Vous souhaitez former un futur collaborateur dans votre entreprise ? Pourquoi pas la FPIE ? La Formation Professionnelle Individuelle en Entreprise vous permet de former vous-même un futur collaborateur a n qu’il corresponde au pro l professionnel recherché. Qui pouvez-vous former en FPIE ? Le collaborateur doit être inscrit comme chercheur d’emploi inoccupé auprès d’un organisme d’emploi (Actiris-Forem-VDAB). Il reste chercheur d’emploi pendant la FPIE. Durée ? 1 à 6 mois de formation. Vous proposez ensuite un contrat de travail immédiatement après la n de la FPIE pour une durée au moins équivalente. Coût ? Pendant la formation, outre les frais de transport et d’assurance, vous payez directement au stagiaire une indemnité calculée comme suit : rémunération brute pour la fonction moins les cotisations ONSS travailleur (13,07%) moins les éventuels revenus sociaux du stagiaire Après 6 mois de FPIE, vous avez droit aux réductions Activa si le stagiaire est inscrit chez Actiris et domicilié en Région bruxelloise (www.activa.brussels). Pour toute information complémentaire : Service relations entreprises au 02 371 74 81 ou 76 32 ou 73 34 ou 74 61 ou par mail à fpie@bruxellesformation.brussels En collaboration avec : Éditeur responsable : Olivia P’tito – rue de Stalle, 67 à 1180 Bruxelles
Élections 2019 Bruxelles doit garder et promouvoir ses activités productives Dans la capitale de l’Europe, les secteur primaire et secondaire représentent grosso modo 10 % de la création de valeur ajoutée, la part du lion revenant aux services marchands (70 %). L’industrie constitue pourtant un maillon essentiel dans la chaîne de valeur de l’économie bruxelloise, les autres secteurs (services, ventes, soin de santé…) dépendant considérablement de son activité. Indispensable au métabolisme urbain, cette industrie s’avère un facteur essentiel de croissance et d’innovation. La zone du canal concentre la plus grande partie des espaces industriels bruxellois. L' industrie à Bruxelles, au-delà des sites emblématiques d’Audi à Forest et de la Sabca à Haren, c’est aussi Viangro qui alimente les supermarchés de la ville, Leonidas, Godiva, Vanparys, Delacre, de nombreuses brasseries, Plasma Industry, RvB Robinetterie, Umicore, Fabricom, Elia, Sibelga, Danone, Roche, Veolia, Kone, Pfizer, Schneider, Schindler, Ceres, Aquiris, Recupel, Suez, Spie, Fluxys, Cegelec Industry, la Stib, Inter-Beton, Établissement Antoine, Solvay Industry, Rebeton… pour ne citer que quelques exemples. De quoi ces industries ont-elles besoin ? Fondamentalement d’espace et de main-d’œuvre qualifiée. Commençons par l’espace. Avec ses 162 km² et ses innombrables institutions, Bruxelles ne dispose pas de grandes réserves foncières pour ses activités industrielles. Ces espaces, pour la plupart, se trouvent dans la zone du canal et sont de plus en plus confrontés à des demandes de mixité fonctionnelle. Or, certaines activités sont et resteront incompatibles en zones mixtes. Il faut donc réserver et préserver suffisamment d’espaces dédiés exclusivement aux activités productives. Par ailleurs, la forte occupation des espaces et bâtiments mis à disposition par Citydev, qui totalise un patrimoine de près de 200 hectares de terrain et de 190.000 m² de bâtiments pour activités économiques, témoigne du dynamisme des activités productives en ville et du besoin criant d’espaces. Faute de suffisamment de possibilités d’activité et d’extension, des entreprises quittent la Région, comme l’actualité nous le rappelle trop régulièrement. 14 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019 Là où des zones de mixité ont été créées (les fameuses ZEMU, les Zone d’Entreprises en Milieu Urbain), il faut permettre, pratiquement, la mise en œuvre de cette mixité. Pour ce faire, il est indispensable d’assouplir le cadre réglementaire (PRAS, RRU, normes environnementales) afin de permettre l’établissement effectif d’industries nouvelles en cohabitation harmonieuse avec la fonction résidentielle. À destination des développeurs immobiliers, un guide de bonnes pratiques devrait être proposé afin de les orienter sur la manière de répondre à l’exigence de construction d’espaces productifs dans les ZEMU. Quant aux besoins de main-d’œuvre qualifiée, quantité d’entreprises productives à Bruxelles cherchent des profils qu’elles ne parviennent pas à trouver : travailleurs dans l’industrie alimentaire, travailleurs dans l’industrie chimique, techniciens en construction, conducteurs de travaux, mécaniciens industriels, chauffagistes, ingénieurs et ingénieurs-techniciens, pour se limiter à quelques exemples tirés d’une longue liste de fonctions critiques. Au plan de l’enseignement et de la formation, les jeunes doivent être mieux formés aux métiers de l’industrie et de la technologie sur du matériel répondant aux derniers standards du marché. Pour relever les défis de demain, Bruxelles a besoin de davantage d’espaces dédiés exclusivement aux activités productives et de mieux former les jeunes aux métiers de l’industrie et de la technologie. ● Vincent Delannoy © Belga
Ideeën Le Smart Mobility Hub, à la rescousse de la mobilité bruxelloise Mi-février, la mobilité était au centre des attentions sur le site de Tour & Taxis, où différents intervenants du secteur de la mobilité ont participé à un Smart Mobility Hub, sorte de laboratoire destiné à solutionner ce qui constitue le fléau numéro un pour les entrepreneurs bruxellois. Resté vingt ans à l’abandon, Tour & Taxis se convertit en nouveau quartier aux fonctions multiples, avec de nouveaux besoins de mobilité. F in octobre, Tour & Taxis, Extensa et Beci s'unissaient pour convier des entrepreneurs à une visite des installations de Tour & Taxis — doublée d'une réunion de travail — préfigurant ce Smart Mobility Hub (voir notre magazine de décembre). Le vocable désigne un vaste pôle, carrefour de différents modes de transport, dans lequel se concentrent une pléiade d'activités autour de thématiques diverses allant du travail au logement, en passant par les loisirs et le shopping. On rappellera au passage que l'idée d'organiser le Smart Mobilty Hub au sein de cet incontournable site bruxellois, avec la collaboration de l'ensemble des acteurs de la mobilité donc, faisait également sens pour inspirer et développer d'autres projets similaires dans la capitale. Trouver des solutions concrètes et rapides C'est pour poursuivre ce chantier que les mêmes intervenants se sont longuement réunis mi-février, cette fois pour mettre en place des ateliers collaboratifs et un ‘living lab’, soit une méthodologie moderne et participative impliquant les utilisateurs du site. L'objectif était de trouver à la fois des pistes concrètes et des fournisseurs de mobilité, afin d'effectuer des tests au cours des prochains mois. Car, sans grande surprise, les récents sondages effectués par Beci confirment que la résolution des soucis de mobilité constitu — plus que jamais — la priorité première pour l'ensemble entrepreneurs bruxellois. « C'est de loin la préoccupation numéro une du moment. On est même passé de 60 à 89 % en trois ans ! », détaillait dans son introduction Ischa Lambrechts, conseiller mobilité de Beci et co-organisateur de l'événement avec Cécile Huylebroek (conseillère emploi de Beci) et la consultante Isabelle Castellyn. « L'objectif, ici, est d'évoquer l'accessibilité des navetteurs et de réfléchir à la meilleure façon d’exploiter des pistes pour combiner l'emploi et la mobilité », indiquait la première, alors que la deuxième complétait : « Ce rendez-vous a pour but mettre en place de nouvelles choses à très court terme ; pas dans 30 ans ! » L'atelier, qui regroupait près d'une trentaine d'entrepreneurs durant l'après-midi, se scindait en deux parties. La première – la plus longue – croisait les participants, tant francophones que néerlandophones, en trois tables de travail. Il s'agissait pour chacun de décrire au mieux la situation actuelle de Tour & Taxis, en identifiant toutes Bruxelles Métropole - avril 2019 ❙ 15 © Belga
les solutions envisageables et souhaitées concernant la mobilité. En somme, comment mieux penser cet immense et important site bruxellois, afin qu'il fonctionne de la manière la plus intelligente et la plus pratique possible. La deuxième, plus brève, consistait à garder les éléments dominants et les plus concrets des discussions. rimente les mobilités d'aujourd'hui et de demain), tout en établissant plusieurs parallèles avec son prédécesseur, s'exprimait ainsi : « Tour & Taxis est un site magnifique et qui progresse, mais il souffre encore d'un certain isolement et de certaines difficultés de lisibilité. Une meilleure signalétique compenserait son éloignement des gares et du méEn guise de présentation, chacun des participants devait préciser de quelle manière il s'était rendu à ce rendez-vous, ce qui a permis de constater la grande variété des modes de transport : de la voiture personnelle – désormais loin d'être prééminente – au train, en passant par la marche, le bus, le co-voiturage, le métro, le train, le vélo et les voitures partagées. Entre autres ! Ischa Lambrechts, conseiller mobilité de Beci. tro, d'autant que, géographiquement, elles ne se situent pas tellement loin. Puis, cela permettrait de sécuriser une avenue du Port réputée dangereuse. Autre point : le site est « Tour & Taxis évolue mais reste encore un site difficile » Au terme de discussions longues et passionnées, il a été demandé, dans un premier temps, à trois ambassadeurs de présenter à l'assemblée les éléments les plus significatifs de leur groupe. Ainsi, Pierre Bertin, Manager chez Traject (bureau conseil spécialisé en circulation et en mobilité), était le premier porte-parole : « Aujourd'hui, Tour & Taxis est encore un site difficile à plusieurs niveaux, notamment pour ses problèmes de circulation et les nombreux événements qui s'y déroulent. Il y a des soucis de clarté et de sécurité, ce qui complique parfois la cohabitation, sans oublier des infrastructures routières qui ne sont pas toujours optimales. Nous aimerions donc voir à l'avenir un plan de circulation plus clair, avec plus d'information et de communication. Dans l'idéal, nous verrions d'un bon œil la création d'une application mobile, avec une stratégie commune à toutes les entreprises du site, pour mieux organiser les nombreux transports. » Rappelant au passage une culture belge « compliquée », Pierre Bertin proposait la mise en place d'un comité spécifique, capable de s'occuper de la problématique de la mobilité sur le site même. Tout en espérant davantage de facilités quant à l'usage des transports. « Avec, pourquoi pas, une philosophie positive, telle qu'on peut la trouver dans une ville comme Amsterdam. » Un quartier qui ne demande qu'à prendre forme Ambassadeur de la seconde tablée, Guillaume Servonnat, directeur de MaestroMobile (une société qui expé16 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019 également complexe pour ses livraisons ; il manque des bornes de chargement électrique, ainsi que des espaces de stationnement pour les deux roues. Nous avons pleinement conscience des incertitudes politiques auxquelles doit faire face la Ville de Bruxelles, qui constituent parfois un frein pour chacun, mais nous espérons dans le futur de meilleures connexions, à tout niveau, afin que cette mini-ville puisse réellement prendre forme ! » Enfin, Ischa Lambrechts (Beci) a lui-même bouclé cet oral comme troisième porte-parole, en insistant lui aussi sur la signalétique. « Dans l'état actuel des choses, il faut reconnaître qu'il est difficile de promouvoir les nouvelles mobilités. Il serait donc important de pouvoir bien définir les modes de transport (voitures partagées, transports publics...) circulant autour Tour & Taxis, avec davantage d'interconnexions possibles entre ceux-ci, tout en prévoyant une zone de mobilité douce. » Lui aussi se déclarait largement favorable à une plateforme digitale spécifique au site, qui informerait chacun des nombreux événements ponctuels se déroulant sur le site. Les pistes Le deuxième exercice, suivi d'un vote, a permis de définir, trier et isoler les principaux axes retenus de la journée. C'est ainsi qu'ont émergé les éléments suivants : une stimulation de la mobilité douce et partagée, un meilleur aménagement de l'avenue du Port (avec un plan adéquat), davantage d'informations et de signalisation autour du site, ou encore sa sécurisation. Le canevas de travail ayant clairement été défini, tout semble au point pour poursuivre le travail sur le terrain. Pour aller plus loin, d'autres ateliers seront organisés chaque mois (22 mars, 26 avril, 17 mai et 14 juin), jusqu'à la fin de cette saison. ● David Hainaut © Reporters
PUBLIREPORTAGE RÉDUIRE LES COÛTS DE PERSONNEL ET EMBAUCHER DES EMPLOYÉS COMPÉTITIFS ? activa.brussels a fait d'Elaine la candidate rêvée Erwin Heusburg est le responsable des RH chez All Team Services, une entreprise qui propose des aides ménagères via des titres-services. Dans un secteur où les marges sont étroites, Erwin doit bien surveiller ses coûts de personnel. Il a néanmoins réussi à constituer une équipe performante sans devoir perdre en qualité au niveau des conditions de travail. Grande équipe, marges étr Investir dans le bien-êtr Erwin Heusburg est le responsable des RH chez All Team Services. « Chaque jour, nous envoyons 400 aides ménagères dans Bruxelles et aux alentours », raconte-t-il. « Pour bien gérer leur agenda et leur rémunération, nous avons au bureau une équipe de douze conseillers qui gèrent le planning. » « Vous devez savoir que dans le secteur des titres-services les marges sont étroites. C’est pourquoi, il est très important que je surveille bien les coûts de personnel de nos employés. Il est évident qu'il est essentiel de constituer une équipe performante, et cela dès l'engagement de nouveaux collaborateurs. » Le CV qui sort du lot Erwin a cherché un nouveau conseiller ménager avec Select Actiris. Le CV d’Elaine Ramirez s’est tout de suite démarqué. « Elaine était la candidate parfaite pour notre poste vacant. Elle était motivée, pouvait suivre une formation pour se perfectionner, mais elle avait aussi un autre atout », raconte Erwin. « Elaine entrait en ligne de compte pour la mesure activa.brussels, ce qui signifie que nous recevons une intervention pour son salaire. » Elaine a d'ailleurs mentionné explicitement sur son CV qu’elle entrait dans les conditions pour bénéficier d’activa.brussels. « J'ai essayé ainsi d’attirer l’attention des employeurs, et je leur ai donné une raison supplémentaire de m’engager », explique-t-elle. « C’est vraiment gagnant-gagnant », confirme Erwin. « Via Select Actiris nous recevons un soutien financier pour son salaire, pour que nous puissions investir dans d’autres projets importants. » Ainsi, les employés bénéficient aussi du soutien de Select Actiris. « Le but final n’est pas de faire des bénéfices, mais de pouvoir investir dans des conditions de travail optimales pour notre équipe. Nous proposons des formations à notre personnel, renouvelons leurs vêtements et investissons dans du matériel. » FAITES CONFIANCE À L’EXPERTISE DE SELECT ACTIRIS POUR VOS RECRUTEMENTS Comme Erwin, vous souhaitez recruter le profil idéal à Bruxelles ? Avec Select Actiris, c’est possible. Select Actiris combine une sélection approfondie à des primes et formations pour vous proposer le candidat qui répond parfaitement à vos besoins. Surfez sur select.actiris.brussels et demandez conseil à votre consultant employeur. Avec le soutien du Fonds Social Européen
« Think like Hans » Open Source Idées D ans cette chronique Entreprises, je vais vous parler… de musiques de films. On peut affirmer que Hans Zimmer est le compositeur de musiques de films le plus « successful » de tous les temps. Les puristes diront que c’est John Williams (Star Wars, les films de Spielberg), mais force est de constater que la carrière de Zimmer lui fait une ombre écrasante. Quel est le secret de son succès ? bien qui composait quoi sur ses films. Les mauvaises langues disent en effet que Zimmer n’a plus de mérite, qu’il se contente de piloter des jeunes talents qui font le travail à sa place. C’est pourtant particulièrement faux, comme on le constate en observant la carrière solo de ses disciples : sans tonton Hans, leur originalité a ses Giles Daoust, CEO de Daoust et Title Media Le grand public découvre Hans Zimmer avec sa bande originale pour Rain Man (1988), qui lui vaut une première nomination aux Oscars. Par la suite, ses innovations mariant éléments orchestraux et électroniques, font de lui la coqueluche d’Hollywood : Le Roi Lion, The Rock, Gladiator, Pirates des Caraïbes, The Dark Knight, Inception, Sherlock Holmes, Interstellar et Dunkirk… sont quelquesunes de ses innombrables références. Il a même lancé récemment une tournée de concerts, dont celui de Bruxelles a rempli le Palais 12. Le secret de son succès, c’est que Hans Zimmer sait s’entourer. Pour chaque film, il constitue une véritable équipe projet, s’adjoignant plusieurs compositeurs additionnels et musiciens d’horizons divers. Ce travail en équipe lui permet de continuer de se renouveler et d’innover, film après film, plus de 30 ans après ses débuts. Ce faisant, il a également lancé la carrière de nombreux autres compositeurs tels que Harry Gregson-Williams, John Powell ou Tom Holkenborg, qui firent d’abord leurs armes avec tonton Hans avant de voler de leurs propres ailes. L’écurie Zimmer domine aujourd’hui le secteur, tant en termes d’influence stylistique que de nombre de films. Ce travail en équipe a valu à Hans Zimmer un succès immense… et les plus virulentes critiques. Dont celle de l’Académie des Oscars, qui lui refusa pendant dix ans toute nomination, prétextant qu’on ne savait pas limites, et leur carrière aussi. C’est lui qui leur insuffle une créativité débridée, et non pas l’inverse. Il a donc toute sa légitimité. Avec un peu de recul, ce qui caractérise la méthode Zimmer, c’est le passage d’un mode « artisanal » à un mode « entrepreneurial ». Il fut le premier à réaliser qu’en travaillant seul, il lui était inévitable de se répéter. En fonctionnant en mode « écurie », non seulement il a lancé la carrière de jeunes compositeurs, mais il a pu se renouveler. C’est ainsi qu’à chaque film, on peut découvrir une autre innovation, ce qui fait qu’il reste, encore et toujours, le meilleur. Tout ceci nous ramène bien entendu au monde de l’entreprise, puisque les managers sont confrontés aux mêmes défis que Hans Zimmer. Comment se renouveler ? Comment apporter des nouvelles idées dans l’entreprise, tout en conservant son identité ? En entreprise également, la clef réside dans de bonnes collaborations : identifier les jeunes talents, et les guider, les orienter, les challenger. Plus important encore : leur donner des opportunités de se développer, de prendre progressivement plus de responsabilités, et de voler de leurs propres ailes. De devenir à leur tour managers. Pour réussir, il faut donner une chance aux autres, se mettre en danger, et accepter que les mauvaises langues disent : « Il n’a pas fait ça tout seul ». Évidemment que non, un manager ne réussit jamais seul. Une entreprise n’est pas un atelier d’artisan. Think like Hans ! ● 18 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019
Pour ou contre une taxation zonale des déplacements ? Tim Cassiers, collaborateur mobilité et qualité de l’air à l’ASBL Bral Nous estimons qu’il faut taxer tout déplacement motorisé, aussi court soit-il, dans un environnement urbain. Il ne s’agirait pas d’un cordon qui n’imposerait que ceux qui rentrent dans Bruxelles, les navetteurs donc. Nous considérons qu’une taxation zonale est une priorité absolue pour la mobilité dans une ville telle que Bruxelles, où il est aisé d’utiliser d’autres modes de transport. Celui qui veut éviter cette taxe urbaine laissera par exemple son véhicule sur le parking d’une station RER. La gestion de la taxation zonale incombe à la Région bruxelloise, qui peut instaurer cette taxe même si la Wallonie et la Flandre n’emboîtent pas le pas. Nous ne sommes pas a priori opposés à une taxation kilométrique intelligente, pour autant qu’elle se combine à la taxation des déplacements au sein même de la ville. Le bien-être et la qualité de l’air ont autant d’importance que la résolution des encombrements routiers. L’engorgement du trafic sur le Ring de Bruxelles pourrait inciter à taxer lourdement, mais il ne faudrait pas provoquer un détournement du trafic via les quartiers résidentiels. La combinaison avec une taxation zonale empêchera les gens de s’infiltrer dans la ville. L’usager de la route doit comprendre ce qu’on attend de lui. Il ne peut donc être question d’un modèle dont la multiplicité des paramètres sème la confusion. Or, une taxation zonale a l’avantage de la clarté : nous voulons moins de déplacements motorisés en ville. Nous constatons d’ailleurs qu’une telle taxation zonale exerce un impact positif sur le commerce de détail à Stockholm. Nous pensons en outre qu’il deviendrait plus attrayant pour les entreprises d’investir en ville si nous nous attaquions à la prédominance écrasante de l’automobile. Voici peu, l’idée d’une taxe kilométrique suscitait beaucoup de réticences, mais de plus en plus d’entreprises entrevoient les atouts d’une taxe définie en fonction de l’endroit, du moment, de la distance parcourue et du niveau de pollution du véhicule. Faudrait-il la combiner à une taxation zonale ? Joost Kaesemans, directeur de la communication à la Febiac Plus de 50 % des taxes automobiles ont trait à la possession du véhicule, sans tenir compte de sa fréquence d’utilisation. Cela doit changer. Si les gens comprennent qu’ils font des économies quand ils délaissent leur voiture, une rationalisation devient possible. Dans les zones et aux heures où il y a suffisamment d’alternatives, la taxe kilométrique intelligente doit rendre l’usage de la voiture peu attrayant. Il est logique de payer davantage quand on circule en voiture en ville pendant la journée, mais il n’est pas indispensable de décourager totalement l’usage de la voiture. Il faut le tolérer en heures creuses. Le concept d’une taxation zonale nous semble par ailleurs moyenâgeux. Une ville n’est une ville que si elle combine diverses fonctions : habitat, travail, commerce et détente. Environ un tiers des automobilistes ont plus de 60 ans. N’attendez pas d’eux qu’ils fassent tout à vélo, a fortiori dans le trafic bruxellois. Et puis, les transports en commun ou le vélo ne sont pas toujours idéaux pour faire du shopping. Le péage urbain est une complication inutile. Si des habitants du Pajottenland veulent se garer en périphérie et prendre les transports en commun pour éviter le péage, qui aménagera les infrastructures nécessaires ? Je me désespère du manque de places de stationnement au terminus du métro, à l’hôpital Érasme. Une taxe kilométrique intelligente me laisserait le choix d’entrer en ville jusqu’à un endroit où je pourrais prendre le tram ou le bus. En cas de péage urbain, je serai en revanche traité de la même façon que celui qui traverse toute la ville en voiture. L’exemple de Londres démontre qu’une taxation zonale revient à construire un mur autour de la ville. Avec pour corollaire d’avoir souvent besoin de plus de temps pour rejoindre la destination finale. ● Peter Van Dyck Bruxelles Métropole - avril 2019 ❙ 19 © Getty
Enterprise Europe Network Jefta : le Japon n’a jamais été si proche de l’Europe L’accord de partenariat économique UE-Japon (Japan Europe Free Trade Agreement ou Jefta) est entré en vigueur le 1er février. Un accord de libre-échange dit Tokyo ou Bruxelles ? Vous aurez reconnu la Tour Japonaise, à Laeken ! M ême s’il a été moins médiatisé que le Ceta, le Jefta pourrait avoir un impact nettement plus important : le Japon, ce n’est rien moins que la 3e économie mondiale et le 3e partenaire économique de l’UE. En valeur, les entreprises européennes exportent annuellement pour 58 milliards d’euros de marchandises et 28 milliards de services vers le pays du Soleil Levant. À l’échelle belge, le Japon est notre 5e partenaire commercial hors UE, avec près de 2.000 entreprises belges (surtout des PME) exportant vers le Japon, pour une valeur de 3,3 milliards d’euros. En négociation depuis 2011, le Jefta vise à dynamiser les échanges et créer des opportunités d’investissement. En particulier, l’accord supprime la plus grande partie des droits de douane dont s'acquittent les entreprises de l'UE qui exportent vers le Japon, notamment sur des produits tels que les fromages ou les vins – tout en garantissant la protection de plus de 200 indications géographiques européennes. Au total, on estime que le Jefta permettra aux exportateurs de l’UE d’économiser environ 1 milliard d’euros en droits de douane par an. Les négociations UE-Japon ont également concerné des barrières non-tarifaires qui préoccupaient les entreprises européennes, comme certaines exigences techniques japonaises ou des procédures de certification qui rendaient souvent difficile l’exportation des produits européens au Japon. L’accès au marché japonais, très réglementé, sera ainsi facilité pour une série de produits tels que produits pharmaceutiques, cosmétiques, automobiles, bière, textiles et habillement, etc. de « nouvelle génération » (à l’instar du Ceta eurocanadien) qui devrait dynamiser les échanges et les opportunités d’investissement. L’accord élargit aussi l’accès des entreprises européennes aux marchés de services, en particulier pour les services financiers, le commerce électronique, les télécommunications et les transports. Autre chapitre important : le Jefta ouvre aux entreprises de l'UE les grands marchés publics de 54 villes japonaises, et élimine des obstacles aux marchés publics dans le secteur ferroviaire notamment. Last but not least, le Jefta est le premier accord de ce type à faire explicitement référence à l’accord de Paris sur le climat. Il contient un chapitre complet sur le commerce et le développement durable, fixe des normes très rigoureuses en matière de travail, de sécurité ainsi que de protection de l'environnement et des consommateurs. Et pour votre entreprise ? Vous voulez identifier les avantages potentiels du Jefta pour votre entreprise ? Enterprise Europe Network peut vous y aider. Le Centre UE-Japon pour la coopération industrielle, qui fait partie du réseau EEN, a mis en place un service d’assistance pour fournir des informations actualisées et répondre à des questions liées à l’accord. Il va organiser des séminaires en ligne et publier des dossiers d’information, dont un guide pratique sur des sujets précis ou des secteurs de l’accord. ● Emmanuel Robert Plus d’info : https://www.eu-japan.eu/epa-helpdesk . Contact EEN : Jean-Philippe Mergen, tél. : 02 210 01 77, jpm@beci.be. 20 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019 © Belga
International Turquie, Russie, Chine : les principales destinations des certificats d’origine belges La Turquie est le premier pays de destination des certificats d’origine belges, selon les derniers chiffres publiés par Belgian Chambers, la Fédération belge des chambres de commerce. Des chiffres qui témoignent du dynamisme des exportations belges sur les marchés émergents. A u mois de janvier 2019, les chambres de commerce belges ont émis plus de 31.000 certificats d’origine (CO), soit une augmentation de 2,1 % par rapport à l'année précédente et le meilleur mois de janvier jamais enregistré. Comme au mois de décembre, la Turquie, où la demande de CO est en forte croissance, occupe la tête du classement devant la Russie, la Chine, l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis, dans cet ordre. Suivent encore l’Inde, l’Égypte, l’Ukraine, le Qatar et l’Algérie, qui complètent le « Top 10 ». Les CO, qui attestent de la « nationalité » d’un produit exporté, ne sont pas toujours nécessaires : il n’en faut pas pour les échanges intérieurs au marché unique européen. Hors Europe, cette nécessité varie selon les pays, les types de produits et l’existence d’éventuels accords de libre-échange. Pour savoir si un pays exige ou non un certificat d’origine et si vos produits peuvent y bénéficier d’un traitement préférentiel, vous pouvez vous référer à la Market Access Database mise en ligne par la Commission Européenne. Marchés émergents : des opportunités à l’export Les chiffes des CO publiés par Belgian Chambers, et la composition du « Top 10 » des pays de destination, témoignent du dynamisme des exportations belges sur les marchés émergents. Le constat vaut pour les exportations bruxelloises, qui stagnent en direction des pays partenaires de la zone euro, malgré une hausse des débouchés aux Pays-Bas ainsi qu’au Luxembourg ces dix dernières années. Une entreprise qui se destine à l’export ne peut qu’être tentée de tourner son regard vers les marchés émergents. Et l’on constate que les entreprises bruxelloises ont saisi cette opportunité, aussi bien sur le marché asiatique, représentant 236 millions d’euros (soit une hausse de 150 % en moins de dix ans), qu’en Amérique du Sud où le montant des exportations bruxelloises a quant à lui quadruplé au cours de la même période. Cette dynamique est par ailleurs facilitée par la consolidation de la croissance économique des marchés émergents, bénéficiant à la fois d’une politique monétaire de taux bas et de contrôle de l’inflation, et d’une hausse de la demande intérieure. Celle-ci se situe autour des 6,5 % en Asie du Sud et de l’Est, et de 3,3 % au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, croissance portée par un regain de confiance chez les entreprises et les consommateurs dans des marchés marqués par l’expansion d’une classe moyenne jeune1 . Formalités : des risques liés à la conformité Les risques « traditionnels » que sont la fluctuation des taux de change ou le défaut de paiement semblent maîtrisés, tant grâce aux améliorations du climat des affaires dans les marchés émergents que grâce à une consolidation des dispositifs assurantiels. D’autres risques (et opportunités) se situent au niveau de la « compliance », à savoir le respect des règles appliquées tant par le pays d’exportation que par le pays d’importation. 1 Communiqué de presse n : 2018/174/DEC, https://www.banquemondiale.org Bruxelles Métropole - avril 2019 ❙ 21 © Getty
Quant au pays d’importation, les éventuelles règles et preuves d’origine préférentielle et non-préférentielle demandent, de la part de l’exportateur, une maîtrise approfondie de ces exigences particulièrement techniques. Il est également possible que des preuves d’origines soient exigées par votre client ou par les banques impliquées dans la lettre de crédit. En matière d’origine préférentielle, les exigences relatives à la certification d’origine sont très précises et peuvent varier en fonction du pays de destination. Par exemple, les deux accords de libre-échange les plus récents (avec le Canada et le Japon) prévoient l’utilisation de « statements on origin » différentes. Non seulement les déclarations ne sont pas uniformes, mais les conditions relatives à leur utilisation ne le sont pas non plus. Pour les « anciens » accords, l’exportateur devait avoir obtenu de la part des douanes le statut d’« exportateur agrée », alors que pour les accords plus récents tels que ceux avec le Canada et le Japon, il bénéficie d’une procédure simplifiée via l’enregistrement dans la banque de données REX. De surcroît, les anciens accords de libre-échange ne prévoyaient rien en termes de digitalisation. DigiChambers : vos certificats en un clic Le cadre juridique est beaucoup moins complexe en ce qui concerne l’origine non-préférentielle, et la digitalisation est plus avancée. En 2018, 86 % des CO délivrés en Belgique l’ont été via le système DigiChambers, qui permet aux exportateurs d’obtenir en ligne un certificat d’origine non-préférentielle. Après approbation par la Chambre de Commerce, l’entreprise peut imprimer elle-même le certificat ou l’échanger sous forme de PDF sécurisé avec son client. De la même manière, des factures peuvent être visées. Pour les entreprises qui disposent d’un système SAP/ERP ou d’un logiciel douanier, il est en plus possible de l’intégrer avec DigiChambers, aujourd’hui via FTP et bientôt via un webservice (API). La nouvelle plateforme DigiChambers 2.0 est par ailleurs annoncée pour le courant de l’année 2019. ● Mehdi Ferron Pour aller plus loin : Voir www.digichambers.be Market Acces Database : madb.europa.eu Formalités à l’export sur le site de Beci : www.beci.be/e-services Prenez contact avec le Customs Center de Beci, ata@beci.be ; tél. +32 2 6437 806.. Les certificats d'origine belge en 2018, par destination Turquie Emirats Arabes Unis Arabie Saoudite Chine Russie Ukraine Egypte Inde Algérie Qatar 0 5000 10000 15000 20000 25000 30000 35000 40000 22 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019
Conférence transmission d’entreprises Organisée par le VALUE COACHING Stimulez la valeur de votre PME 4 AXES DE CRÉATION DE VALEUR FINANCIÈRE POUR VOTRE ENTREPRISE ◗ La stratégie et le modèle d’affaires ◗ La rentabilité des capitaux investis ◗ La gestion des risques ◗ La politique de financement Coacher votre PME par la valeur, c’est identifier ses principaux leviers de valeur pour les exploiter efficacement MARDI 23 AVRIL 2019, DE 18H À 21H ◗ Conférence « Coaching par la valeur » ◗ Débats interactifs ◗ Drink de networking et rencontre avec nos partenaires INFO ET INSCRIPTIONS : Salima Serouane, Coordinatrice Hub Transmission T +32 2 643 78 49 M +32 474 98 24 32 sse@beci.be www.beci.be HUB TRANSMISSION DE BECI CHEZ BECI, 500 AV. LOUISE, 1050 BRUXELLES Événement réservé aux candidats à la cession ou acquisition. Anonymat garanti ; pas de badge ni de liste de participants.
des petits choux de BRUXELLES ! Journaliste, féministe, entrepreneuse, Bea Ercolini a été rédactrice en chef du magazine Elle Belgique ( jusqu’en 2016). Elle a fondé en 2012 l’association Touche Pas À Ma Pote (TPAMP) puis, en 2017, le cercle d’affaires féminin Beabee, basé avenue Louise. Marollienne d’adoption, Bea Ercolini est la rédactrice en chef invitée de notre dossier « Sprout to be Brussels ». Vous pouvez aussi écouter son interview en podcast sur notre site web : www.beci.be/podcast/bruxellesmetropole/. 24 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019
Sprout to be Brussels I l doit y avoir quelque chose dans l’eau du robinet. Un micro-organisme de plus dans celle de la Senne. Comment expliquer que Bruxelles comptabilise un nombre si anormalement élevé de gens créatifs au mètre carré ? Par l’habitude de faire avec rien ? Une crotte de nez, un élastique : à Bruxelles, les McGyver de l’innovation vous en font un disque ou une palme d’or. Avant, il fallait passer par la case « étranger » pour faire ses preuves. Vous vous appeliez Jacques Brel, Philippe Geluck ou Jeanne Toussaint1 vous rendait fréquentable. Mais aujourd’hui, plus ça va, plus ça va. Gaëlle Hoogsteyn l’explique très bien dans son article en p. 26 : « Bruxelles, capitale créative » doit sans aucun doute son essor actuel aux nombreux talents locaux, mais aussi aux mécanismes de soutien et d’incubation mis en place et financés par les institutions européennes, les autorités publiques de tous les niveaux du mile-feuille institutionnel, plus les partenaires privés. Sans oublier la base : la qualité et l’accessibilité de l’enseignement. Tony Delcampe, coordinateur du département Modes de l’Ensav La Cambre, a une manière toute personnelle d’en parler. « Paris, capitale de la mode ? », s’étonne-t-il. « Une ville en tout cas où la sélection de potentiels jeunes créateurs se fait par le carnet de chèques des parents. » En même temps, il secoue un carnet virtuel et pointe le minerval élevé des écoles privées, là où la sienne, publique, propose une formation accessible financièrement, et basée sur un solide examen d’entrée. Aujourd’hui, qu’ils sortent de La Cambre ou de l’Insas, de Saint-Luc ou du Conservatoire, les petits choux de Bruxelles qui y ont poussé essaiment dans le monde entier. Spontanément, on pense à Romeo Elvis, à Claire Laffut qui est sans conteste la prochaine sensation belge à Paris et ailleurs. Personnellement, je me souviens d’Angèle, qui transformait une après-midi d’enfants en moment de grâce en jouant sur mon piano pourtant désaccordé. De Charlotte Abramow qui fit, à 18 ans, sa toute première couverture de magazine féminin au Elle Belgique. Verser dans la nostalgie n’est pas mon genre, mais puisqu’on m’a dit que ce numéro était le mien… ;-) Je suis super heureuse qu’il vous présente une nouvelle récolte de petits choux de Bruxelles : le duo girrrrl powa des Juicy (chères à mon cœur et mes oreilles, vous devinez pourquoi), la sublime comédienne Babetida Sadjo, les Biskt 1 La créatrice (belge) des bijoux Cartier durant les années 30. , mais seule la triangulation du désir avec Paris dont j’adore le travail… Et enfin, dans un secteur que j’ai bien fréquenté, celles et ceux qu’on pourrait appeler « les 6 de Bruxelles » : Valentine Witmeur et sa maille graphique et fraîche ; Façon Jacmin des sœurs éponymes ; Steven et Sarah des chaussures Rivka ; enfin Sport 4254, l’athleisure des championnes olympiques Olivia Borlée et Elodie Ouédraogo. Je profite de cet édito pour pointer une talentueuse absente : Gioia Seghers. Si vous ne connaissez pas son travail, allez le découvrir chez Stijl, rue Dansaert. L’heure n’est plus à se demander s’il faut faire confiance aux jeunes créateurs entrepreneurs, mais plutôt à s’inspirer de leur pratique. Travailler en collectif, co-worker, penser diversité. Ne pas envisager un projet sans y inclure le web, les réseaux sociaux, le storytelling. J’ajouterais le networking, évidemment, l’une de mes spécialités de slasheuse… Et pratiquer le « lean startup » une méthode qui consiste à commencer petit avec peu de moyens. C’est ainsi que j’ai lancé mon nouveau business. McGyver ? C’est moi. ● Béa Ercolini Rédactrice en chef invitée Fondatrice de Beabee, Cercle féminin Présidente de TPAMP, solutions contre le harcèlement sexiste dans l’espace public Dans notre numéro de mai Le mois prochain, ils seront deux aux commandes de Bruxelles Métropole : Caroline Pauwels (rectrice de la VUB) et Yvon Englert (recteur de l’ULB) seront rédacteur et rédactrice en chef invités de notre dossier Emploi & Formation. Bruxelles Métropole - avril 2019 ❙ 25
Sprout to be Brussels Bruxelles, capitale créative Mode, design, BD, cinéma, littérature, street art… Bruxelles regorge de talents artistiques. D’où vient toute cette créativité ? Est-elle dans l’air bruxellois ? Que doit-elle à l’enseignement ? Aux mécanismes des pouvoirs publics ? Ou à l’action entrepreneuriale ? Et pourquoi tant d’artistes étrangers choisissent-ils Bruxelles comme terrain de jeu ? munautés se côtoient. Par rapport à la France, par exemple, nous avons une structure d’État moins forte et moins centralisée. Tout cela crée une diversité d’approche de l’art. Ainsi, quand on parle du cinéma belge, on parle d’un cinéma qui s’est construit non pas sur une industrie mais sur une base extrêmement artisanale, avec peu de moyens, pour devenir ce qu’il est aujourd’hui. Il n’y a pas de canon culturel auquel tout le monde doit se conformer. » C apitale et carrefour de l’Europe, au cœur d’une Belgique elle-même multiple, ville cosmopolite, polyglotte et haute en couleurs, Bruxelles se présente comme un lieu où l’on peut tout tester, tout expérimenter. À Bruxelles, il n’y a ni normes, ni frontières : un terrain de jeu magnifique. « Par rapport à d’autres grandes capitales, Bruxelles est une ville où de nombreux projets n’ont pas encore été imaginés, réalisés, construits », commente Alexandra Lambert, directrice du MAD. « Dès lors que l’on a une idée créative, on a souvent un boulevard devant soi pour la mettre en œuvre. Je l’ai moi-même expérimenté en créant le centre du design et de la mode, véritable laboratoire au service des enjeux urbains. » « La Belgique est un pays un peu à part », confirme Laurent Gross, directeur de l’Insas. « Nous sommes un pays mixte et Bruxelles est une ville frontière où plusieurs com26 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019 Un soutien public efficace Alexandra Lambert estime qu’en tant que capitale de l’Europe, Bruxelles doit se positionner comme un pôle créatif important. D’une part, parce que notre pays regorge de talents, et d’autre part parce que le soutien public est important : « À Bruxelles, nous sommes à la porte des institutions européennes, où l’on peut aller chercher les moyens nécessaires à la création. Si l’on combine cela avec le soutien des autorités publiques et des partenaires, les créatifs peuvent vraiment trouver des opportunités de réaliser leur art et de s’exprimer. » Ces dix dernières années, le gouvernement a donné une place de plus en plus importante aux industries créatives dans ses plans d’action, ce qui n’était pas le cas auparavant, commente Alexandra Lambert. Le secteur privé aussi s’y intéresse et soutient davantage la créativité qu’il y a dix ans. Par ailleurs, de plus en plus de structures destinées à aider les artistes à se lancer voient le jour et se professionnalisent : © Belga
par exemple la Smart ASBL, qui permet aux artistes d’avoir un statut, le fonds Start, le pôle Taste de hub.brussels ou encore le pôle médias qui va être créé à la RTBF. « Des acteurs de tous les secteurs audiovisuels s’y rassembleront et cela donnera à Bruxelles une force de représentation supplémentaire », assure Alexandra Lambert. Cette mission, c’est aussi celle poursuivie par le MAD. « Depuis quelque temps, nous disposons d’un bâtiment architectural exemplaire, un lieu physique où l’on peut venir voir et palper la création en direct. Nous gérons aussi des résidences-ateliers centrés sur l’innovation sociale, sociétale et durable, qui sont fantastiques et qu’on souhaite ouvrir davantage au public. » Enfin, il y a plus d’outils pour mettre à l’emploi les diplômés en art, pour favoriser l’entrepreneuriat des jeunes et pour que ces derniers se sentent moins seuls lorsqu’ils se lancent dans la vie active. On leur donne aussi plus de visibilité. Ainsi, les médias doivent, selon leur contrat de gestion, donner une place importante aux talents belges. Avec les médias sociaux et la digitalisation, un jeune artiste peut obtenir très facilement une visibilité publique immédiate. « La médiatisation est beaucoup plus rapide et tout cela facilite la connaissance et la reconnaissance de ces jeunes talents », assure Alexandra Lambert, selon qui Bruxelles présente une grande ouverture d’esprit par rapport au monde créatif. « Il faut parfois pousser plusieurs portes, voire les enfoncer, mais si on persévère, elles s’ouvrent. » Un enseignement accessible et de qualité La Belgique est également très attractive pour les étudiants. La Fédération Wallonie-Bruxelles compte 16 écoles supérieures des arts. Et d’après les chiffres de l’Académie de recherche et d'enseignement supérieur (Ares), plus de 7.000 jeunes ont entamé une formation dans une école d’art pour l’année académique 2017-2018. En Flandre aussi, des établissements tels que LUCA, la Karel de Grote Hogeschool, le Conservatoire Royal d’Anvers ou encore l’Université de Gand (qui propose plusieurs baccalauréats en art) attirent de nombreux étudiants chaque année. En 2017, 7,13 % des étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur en Communauté flamande suivaient ainsi une formation artistique, soit plus de 1.400 étudiants. Dans la majorité des écoles supérieures d’art, les candidats-étudiants doivent passer des épreuves d’admission. En revanche, certaines filières artistiques, créatives ou encore techniques, comme l’infographie, les arts graphiques ou les techniques de la photographie et du cinéma, sont organisées en hautes écoles et ne nécessitent pas la présentation d’une épreuve d’admission. S’ils sont très sélectifs, ces tests d’entrée sont indispensables. « Compte tenu des moyens dont nous disposons, si l’on veut organiser correctement une formation en art, on est obligés de limiter les accès. Sur les 600 candidats qui passent les épreuves d’entrée à l’Insas chaque année, nous en gardons uns soixantaine », déclare Laurent Gross. À l’Insas, ces épreuves d’admission s’étalent sur trois semaines, de quoi se donner le temps d’évaluer les aptitudes des candidats à devenir des professionnels dans le domaine choisi. À La Cambre, elles durent une semaine et l’école a mis en place des programmes d'acclimatation pour les élèves de 5e et 6e secondaire. A Sint-Lucas, les épreuves d’admission comportent par ailleurs un travail à réaliser à domicile. En dehors de ces épreuves d’entrée, les études d’art en Belgique sont ouvertes à un panel social très large. Contrairement à la France, l’enseignement est essentiellement d’ordre public, c’est-à-dire subventionné par les Communautés française et flamande. « Il n’y pas d’accessibilité par l’argent. Les droits d’inscription sont raisonnables et il y a des mécanismes d’aide pour les étudiants en difficulté », assure Laurent Gross. Indépendance et ouverture d’esprit Par ailleurs, l’enseignement se veut libre et indépendant. « À l’inverse de certains pays, dont la France, où l’industrie du cinéma préexistait à la création des écoles de cinéma, en Belgique ce sont les écoles qui ont formé la grande majorité des travailleurs du cinéma, de la télévision et de la radio », poursuit Laurent Gross. Cela explique leur grande autonomie et liberté par rapport au monde professionnel bien que, paradoxalement, la grande majorité des enseignants sont des professionnels en exercice. « À Bruxelles, il n’est pas nécessaire de se conformer à des stéréotypes pour entrer dans le monde professionnel. Le monde de l’art a une plus grande ouverture d’esprit par rapport à des genres différents », assure-t-il. Pour le directeur de l’Insas, les écoles sont là pour permettre aux jeunes d’expérimenter, d’amener de nouveaux types de création. Et à Bruxelles, elles répondent tout à fait à ce type L’art, un secteur qui pèse lourd Statut international de Bruxelles, ouverture et diversité culturelle, soutien public, accessibilité et qualité de l’enseignement, loyers abordables : la combinaison de tous ces facteurs fait de Bruxelles un terrain de jeu très attractif pour les artistes. Résultat : dans de nombreux métiers artistiques, la production belge s’intensifie de manière importante. Le secteur des industries créatives et culturelles pèse lourd, tant en termes d’activité économique que de financement. En 2015, il représentait déjà plus de 45.000 emplois en Région bruxelloise et générait un chiffre d’affaire de 12,9 milliards d’euros, soit 6,3% du chiffre d’affaire total de Bruxelles. Bruxelles Métropole - avril 2019 ❙ 27
de fonctionnement. « Nos écoles ont la force de savoir se remettre en question, d’évoluer avec les nouvelles pratiques et technologies, d’offrir une grande liberté de création et de recherche tout au long des cursus. » La combinaison de ces différents facteurs a généré une tradition d’excellence et une reconnaissance de la qualité de l’enseignement artistique en Belgique. Le fait que Bruxelles soit la capitale de l’Europe renforce encore l’attractivité et la notoriété de nos écoles. Plusieurs écoles d’art bruxelloises telles que La Cambre, le Conservatoire de Bruxelles, Sint-Lucas, Saint-Luc pour la bande dessinée, etc. ont ainsi acquis une renommée internationale. Elles attirent d’ailleurs de nombreux étudiants étrangers. Toujours d’après l’Ares, un étudiant en arts sur trois serait d’origine étrangère. À SaintLuc à Bruxelles, par exemple, 28 % des 723 étudiants sont français. Une proportion qui grimpe à 56 % dans certaines sections particulièrement prisées comme I’illustration ou la BD. « Ce qui est important à mentionner, c’est qu’un grand nombre de ces étudiants restent ensuite en Belgique. L’investissement de la fédération Wallonie-Bruxelles pour leur permettre de se former crée de l’activité en Belgique », assure Laurent Gross. Des loyers accessibles L’accessibilité des loyers est aussi un bel avantage pour attirer les artistes dans notre région. « À Bruxelles, il y a de plus en plus de galeries qui s’installent, parce qu’on a un niveau de loyers qui permet encore de prendre des risques, ce qui n’est pas le cas partout. On peut encore s’installer dans certains quartiers pour y ouvrir un atelier ou une boutique », explique Alexandra Lambert. Elle estime toutefois que des efforts pourraient encore être consentis. « Beaucoup de bâtiments sont inoccupés alors que, parallèlement, de nombreux artistes cherchent des lieux pour créer. Pourquoi ne pas les leur louer pour un montant symbolique ? Beaucoup d’artistes internationaux viennent à Bruxelles et en repartent en disant que c’est une ville fantastique où ils aimeraient beaucoup s’établir. Pour moi, il faut de plus en plus donner l’opportunité à ces gens-là de venir. » Ces loyers accessibles sont aussi importants pour permettre aux étudiants de s’installer en ville le temps de leur cursus, ce qui n’est pas le cas dans d’autres capitales européennes. ● Gaëlle Hoogsteyn Studio Biskt, p. 36 We Are Artists, p. 37 28 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019 Rivka, p. 35 4254, p. 34 Fugu mango, p. 31 Juicy, p. 32 Façon Jacmain, p. 35 Valentine Witmeur, p. 34 Babetida Sadjo, p. 38 Adeline Dieudonné, p. 30 D.R. D.R. © Gwladys Louiset © Patricia Khan © Guillaume Cayacan D.R. © O.Donnet © Belga D.R. D.R.
DOSSIER PARTENAIRE Quels subsides à Bruxelles pour les entreprises ? TÉLÉCHARGEZ GRATUITEMENT https://go.beci.be/subsides Aperçu & chiffres Boîte à outils Législation Fiches pratiques “ Pour s’y retrouver dans le domaine des subsides à Bruxelles pour les entreprises, l’expérience nous apprend que le recours à un spécialiste, à une personne familière de ces questions, est indispensable. Indispensable pour gagner un temps précieux et pour trouver son chemin dans les meilleures conditions possibles. Dimitri Van Rossum, Head of Subsidia@KBC Brussels “
Littérature et nécessaire avec un gros travail de correction. À cette étape-ci, on ne change plus le texte puisqu’il est terminé, mais les correcteurs pointent quelques problèmes tels que les fautes d’orthographe, les tics d’écritures et certaines répétitions. Ensuite vient le tirage des premiers services de presse et l’envoi des épreuves aux libraires… Petit à petit, le texte prend vie. C’est galvanisant ! Adeline Dieudonné : le jour où sa vraie vie a basculé Son roman « La Vraie Vie » est une vague qui déferle sur le monde littéraire francophone, raflant les prix sur son passage. À 32 ans, la Bruxelloise Adeline Dieudonné est la révélation littéraire de l’année 2018. En quelques mois, elle est devenue la coqueluche des médias belges et français. Alors, comment faire pour garder la tête froide ? Nettoyer chaque soir la litière de son chat Gus, par exemple ! Le succès de « La vraie vie » est incroyable. Qu’est-ce que cela fait de recevoir un prix, puis deux, puis six… ? C’est complètement dingue ! J’ai une formation de comédienne et je dois reconnaître que je n’ai pas forcément réussi ; en tous cas, je n’ai jamais gagné ma vie. C’est un monde difficile, la plupart du temps : tu te présentes au casting où on te dit que tu es sur la liste, que le réalisateur t’adore et finalement, ce n’est jamais toi. J’ai tellement l’habitude de ne pas avoir été choisie. Alors oui, recevoir ces prix, c’est incroyable : tout à coup, c’est moi qu’on choisit parmi des centaines de livres. Comment gérez-vous cette nouvelle notoriété ? Parfois cela peut être un tout petit peu étourdissant. Le fait de parler beaucoup de soi, d’être un peu le centre de l’attention, je sens bien que ce n’est pas vraiment naturel chez moi. Après, je reconnais que c’est aussi super d’être reconnue pour son travail. C’est d’ailleurs exactement ce qu’on recherche quand on produit une œuvre. Heureusement qu’après quelques envolées, quand on rentre chez soi et qu’on doit vider la litière du chat et s’occuper de ses enfants, on s’ancre de nouveau dans le réel. ● Elisa Brevet. Vous souvenez-vous du jour précis où tout a basculé ? Le moment précis où tout a basculé, c’est quand j’ai eu mon éditrice au téléphone qui m’a annoncé : « C’est bon, on le prend, ton livre sera publié » ! Tout ce qui m’arrive, je le dois à Stéphane Levens, la mère de la meilleure amie de ma fille. Un jour, au détour d’une conversation, elle m’a appris qu’elle était attachée de presse. Quelques jours plus tard, je lui ai donné une de mes nouvelles à lire. Elle a adoré et m’a présenté à Julia Pavlovitch, l’éditrice de L’Iconoclaste. Accoucher d’un premier livre ce n’est pas rien. Comment s’est passée la période de gestation ? Entre la rencontre avec la maison d’édition et la sortie du livre, il se passe presque un an. C’est une période longue 30 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019 C’est un pavillon qui ressemble à tous ceux du lotissement. Ou presque. Chez eux, il y a quatre chambres. La sienne, celle de son petit frère Gilles, celle des parents, et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. La mère est transparente, amibe craintive, soumise aux humeurs de son mari. Le samedi se passe à jouer dans les carcasses de voitures de la décharge. Jusqu’au jour où un violent accident vient faire bégayer le présent. Dès lors, Gilles ne rit plus. Elle, avec ses dix ans, voudrait tout annuler, revenir en arrière. Effacer cette vie qui lui apparaît comme le brouillon de l’autre. La vraie. « La vraie vie », Adeline Dieudonné, L’Iconoclaste, 2018. « La vraie vie » sera adapté prochainement au théâtre par Georges Lini. Un film devrait également voir le jour. © Gwladys Louiset Photography
Musique Fugu Mango : « Remplir une salle aussi mythique que l’AB, c’est incroyable ! » Fugu Mango, c’est l’histoire d’un groupe bruxellois aux consonances exotiques, à l’univers musical atypique et éclectique, rondement mené par deux frères, Vincent et Jean-Yves Leontie. En Belgique, en Allemagne, en Suisse et en France, Fugu Mango enchaîne les concerts et électrise une communauté de fans de plus en plus internationale. Rencontre avec Jean-Yves, le guitariste. Fugu Mango : Jean-Yves, Anne et Vincent. Comment est née l’aventure Fugu Mango ? On a créé Fugu il y a six ans avec mon frère. Si on reste les instigateurs principaux du projet, on est plusieurs musiciens à faire partie de l’aventure. On fait de la musique depuis plus de 15 ans. Aujourd’hui, nos influences ont évolué, on est passé par plusieurs phases : brit-pop, rock et puis maintenant, grâce à beaucoup de voyages, on s’est ouvert à beaucoup d’autres styles. Quel est l’ADN de groupe ? Notre groupe, c’est tout d’abord un projet live. On a toujours voulu mettre l’accent sur le contact avec le public : c’est à la fois un voyage et une expérience à part entière. Pour l’aspect créatif, on aimer explorer et expérimenter. Il peut nous arriver de partir de rien, et de tester des sons. Si ça nous plaît, alors on le garde ! Travaillez-vous avec un label ? On travaille uniquement en autoproduction ; on possède notre propre label : la White Negro Agency. Il s’agit d’une ASBL que j’ai moi-même créée il y a une dizaine d’années. Elle nous sert à gérer tous les contrats du groupe avec des clients et les contrats de musiciens au sein même du groupe. On investit nous-mêmes dans la production, le mixage et le mastering de notre musique. Cette liberté et cette autonomie, c’est une volonté ? Totalement ! Quand on a commencé à faire de la musique, on se doutait bien que l’industrie du disque était un milieu compliqué. Et puis, on a un parcours atypique : on est tous les deux universitaires ; je suis ingénieur agronome et mon frère est ingénieur polytechnicien. Le fait de se lancer dans une aventure entrepreneuriale et de lancer une boîte d’organisation et événementielle nous plaisait beaucoup. Êtes-vous à temps plein sur le projet ? Non, je suis aussi consultant dans l’industrie chimique un jour et demi par semaine. Je travaille beaucoup à distance ; parfois je fais même des mails en tournée, dans le van. Je facture mes clients à l’heure. C’est vraiment pratique, je peux travailler quand je veux, où je veux. Mon frère a quant à lui le statut d’artiste et se dédie totalement au projet. Un souvenir mémorable ? L’année passée, on a fait un concert sold-out à l’Ancienne Belgique. Quand tu remplis une salle aussi mythique que l’AB, c’est incroyable ! Plusieurs fois, lorsque j’allais moi-même voir des concerts, je me disais que peut-être un jour nous aussi on y arriverait… ● E. Bv. Voir www.fugu-mango.com Bruxelles Métropole - avril 2019 ❙ 31 © O. Donnet
Musique années 90. Si les morceaux pouvaient être crus, on essayait de mettre de l’autodérision et, sorti de nos bouches, c’était complètement différent. Le projet de cover a cartonné, si bien qu’on a tourné pendant trois ans avec lui. Comme beaucoup d’autres artistes et musiciens millennials, vous travaillez exclusivement en autoproduction. Est-ce un choix délibéré ? Pour l’instant oui, puisqu’on n’a pas encore fait LA rencontre qui nous permet de travailler autrement. Concrètement, on paye tout et ça nous permet de garder la main mise sur le projet. On fait vraiment ce qu’on veut. Après, on doit reconnaître que cette liberté à un prix… Juicy : « On paye tout ; ça nous permet de garder la mainmise sur le projet » Le duo féminin R'n'B Juicy est l’un des cocktails musicaux bruxellois les plus vitaminés du moment. Elles n’ont peur de rien, s’appellent Julie et Sacha et incarnent avec brio le mouvement Girl Power. Après avoir enflammé la scène lors d’une centaine de concerts, elles s’apprêtent à sortir un second EP en mars prochain. Ce prix justement, comment se manifeste-t-il ? On est obligées de travailler à côté. Juicy nous permettrait de vivre confortablement, mais ne nous permettrait pas de financer le projet et de subvenir à la fois à nos propres besoins. Du coup, en parallèle, on a toutes les deux un job dans l’horeca. Le mois prochain, on lance un nouvel EP (format musical plus long que le single et plus court qu’un album). Pour l’instant, on n’a pas encore le budget pour s’offrir un album. Quel est l’ADN de votre groupe ? Quand on a arrêté le projet de cover pour se dédier à l’écriture et à la réalisation de notre EP, on a dû garder cette patte hip-hop un peu ‘old school’ pour ne pas perdre notre public. Aujourd’hui, notre musique est un mélange de plein de choses : il y a des influences jazz dans les harmonies, des influences R’n’B dans les mélodies et même parfois des influences classiques. Tous vos instruments sont électroniques, ça doit vous changer de votre formation acoustique ? Oui, tous les éléments qu’on utilise pour faire de la musique sont des instruments électroniques. D’ailleurs, c’était un vrai challenge de parvenir à travailler avec un ordinateur, un pad et le logiciel Ableton. Nous, on vient de l’univers acoustique du jazz, donc c’était une sacrée aventure ! On a beaucoup d’amis musiciens qui nous ont aidées, notamment pour les arrangements. Comment est né votre duo ? On s’est rencontrées au Conservatoire royal de Bruxelles dans la section chant-jazz. Déjà à cette époque, on jouait ensemble dans des projets jazz ou gospel. Il y a cinq ans, une amie nous a demandé de faire un concert lors d’une exposition sur l’inconfort. On a décidé de reprendre des tubes hip hop et R’n’B des 32 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019 Vous voyez-vous ailleurs qu’à Bruxelles ? Non, on est trop bien à Bruxelles ! C’est une ville incroyable où beaucoup de choses sont possibles. Il y a une véritable énergie, on peut vite emmener des gens dans des projets un peu fous. Et puis, le milieu est assez petit, on connaît facilement tout le monde, tout va vite et tout est accessible ! ● E. Bv. Voir www.facebook.com/juicyrnb © A$ian Rocky
Sprout to be Brussels Génération slasheurs / Des vies professionnelles sur mesure Millennials : profession slasheurs. Voilà comment on pourrait qualifier cette génération qui a l’art de combiner plusieurs activités rémunérées. Par choix ou par nécessité, cette pratique devient de plus en plus fréquente chez les 25-35 ans L e terme slash fait écho au signe t servant à séparer plusieurs mo une séquence. Si les millennials apprécient la flexibilité d’organisati et l’autonomie, ils peinent toutefois assumer une forme de travail qui peut parfois s’avérer isolante et instable. Les plus chanceux parviendront à trouver le dénominateur commun à toutes leurs casquettes pour combiner activités professionnelles et aspirations personnelles. Les exemples de pluriactifs abondent dans ce dossier du mois : musiciens-consultants tels que Fugu Mango, l’artiste-entrepreneuse et architecte d’intérieur Isabelle Derecque, ou encore la comédienne-écrivaine Adeline Dieudonné. Si au départ, on serait tenté de croire que le statut de « slasheur » s’expliquerait plutôt par le soin de parvenir à un niveau de vie satisf sant en combinant plusieurs activités e plusieurs salaires, on se rend compte qu les millennials, il s’agit également de l’utile à l’agréable. En faisant le choix pas en faire, la génération Y se crée une professionnelle sur mesure : cumuler trois activités lui permet d’éviter les concessions. À l’inverse des salariés qui tentai concilier vie professionnelle et vie priv mélangent tout : leur vie doit être en par adéquation avec leur bien-être personnel. Joindre l’utile à l’agréable Cette pratique du slashing n’est pas récente : en 2007, l’auteur Marci Alboher publiait un livre intitulé « One Person/ Multiple Careers : A new model for Work. Life Sucess ». années plus tard, Seth Godin, le pape améebmarketing vulgarisait le concept par finition inspirée de son propre vécu : « Mon e a fait le même travail toute sa vie, mon e a eu sept emplois différents tout au long de sa moi, j’ai eu sept emplois en même temps ». atique incarne à la fois un espoir – maximisation du revenu, diversité des activités et baisse du chômage – et une inquiétude – une situation instable et fragile. Une étude française du salon des microentreprises dénombrait 4,5 millions de travailleurs pluriactifs en 2015. Dans cette même étude, 31 % des slashers sondés (soit environ 1,4 million d’actifs) sont majoritairement freelances (10 %), auto-entrepreneurs (10 %), associés (6 %) ou dirigeants d’une entreprise (5 %). Aussi, 7 % des pluriactifs profitent de ce mode de fonctionnement pour tester une idée avant de créer une entreprise. « Plus aguerris, avec un réseau plus dense et efficace et des premières références, ils augmentent leurs chances de succès », commente Alain tti, serial entrepreneur et fondateur du Salon des Micro-Entreprises. chose est sûre : l’entrepreneuriat et le freeont le vent en poupe dans nos sociétés. nombreuses questions se posent : Que slasheurs ? Sont-ils une opportunité ou menace ? À l’heure de l’open innovation « exles slasheurs représentent une énergie à exploiter afin de mobiliser de noucompétences. Si le chantier demeure vaste, age incontestablement les entreprises à s pratiques managériales. ● Elisa Brevet Bruxelles Métropole - avril 2019 ❙ 33 © Getty
Mode La mode belge, c’est aussi Bruxelles ! Une trentaine d’années après les fameux « Six d’Anvers » la mode belge ne cesse de se renouveler et la relève est dignement assurée. Découverte de quatre jeunes créateurs visionnaires et prometteurs. Leur stratégie ? Une mode de niche et un savoir-faire incontestable. Valentine Witmeur : la maille ou rien ! Le secret de la réussite de Valentine Witmeur ? Un mono-produit qui a de l’allure et de l’élégance : « L’idée m’est venue en pleine nuit. J'ai compris que le vêtement que l’on porte presque les trois quarts de l’année et sur lequel je devais miser c’était le pull ». De cette réminiscence nocturne est née la marque éponyme Valentine Witmeur Lab. La jeune créatrice a commencé par une première collection de six pulls en taille unique. Très vite, elle connaît un véritable carton et se fait rapidement un nom en Belgique et à l’international : « Aujourd’hui, je dois préparer les collections en amont, un an à l’avance pour pouvoir les présenter à Paris avant la livraison en boutiques. C’est chaque saison une réelle course contre la montre ! » Voir valentinewitmeurlab.com 4254, l’athleisure belge des championnes olympiques Complices sur les pistes d’athlétismes, les deux athlètes olympiques Olivia Borlée et Élodie Ouédraogo ont décidé d’unir leur énergie pour créer 4254, une marque qualifiée d’athleisure (contraction traduite d’athlétisme et de loisirs). Le nom 4254 fait référence à leur record national du 4x100m aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008, qui leur a valu une médaille d’argent. L’objectif des deux créatrices est simple : elles veulent créer une marque de vêtements de sport qui permette aux femmes de continuer leurs vies en dehors du sport : « Nous voulons offrir aux femmes la possibilité de porter des vêtements qui se transforment et s’adaptent aux différents rythmes de la journée ». Les fondatrices Olivia Borlée et Elodie Ouedraogo (au centre) avec leur équipe. La marque en est à sa septième collection et connaît un succès international. Les jeunes femmes sont présentes un peu partout à travers le monde : « L’Asie est un très gros marché pour nous et nous allons prochainement avoir un premier point de vente aux États-Unis, à Miami ». Si, en Belgique, la marque se vend très bien sur son e-shop, elle ne possède pas encore de points de vente : « Le consommateur belge a encore du mal à comprendre cette tendance du sportswear pourtant très présente aux USA et en Asie. Je crois que c’est dû au rôle du sport dans la société, qui n’est pas aussi présent chez nous ». Voir www.4254sport.com 34 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019 D.R. D.R.
Façon Jacmin, le denim est légion En 2016, quand les jumelles Ségolène et Alexandra Jacmin lancent Façon Jacmin, elles font le pari de créer une garde-robe moderne pour femmes, exclusivement en denim. Le duo est idéal : Ségolène est entrepreneuse et Alexandra, diplômée de La Cambre, a faits ses armes chez Margiela et Jean-Paul Gaultier. Aussitôt, elles décident de rompre avec les contraintes de la mode en sublimant et en diversifiant une matière souvent cantonnée à des ‘basics’. Elles offrent une collection de vêtements réalisée en denim japonais et confectionnée en Europe par des artisans et spécialistes du denim : « Le Japon est mondialement réputé pour la qualité de ses denims et a su préserver un savoir-faire traditionnel incomparable ». Pour se faire connaître, les sœurs Jacmin ont acheté un camion vintage et opté pour une boutique mobile. Chaque mois, elles vont à la rencontre de leurs clientes à Bruxelles et Anvers : « À Bruxelles, on s’installe sur le trottoir de la place Sainte-Catherine. Je parle à tout le monde, les clientes peuvent essayer dans la camionnette. Les gens adorent le concept et ça nous permet d’agrandir notre visibilité ». En parallèle, elles disposent d’un e-shop, de plusieurs points de vente et possèdent deux boutiques physiques, à Saint-Gilles et Anvers. Investies dans la recherche de la matière, elles partagent leur nouveau studio anversois avec le Laboratoire du Denim. Voir www.faconjacmin.com Rivka, des souliers intemporels Proposer une alternative à la basket qualitative et abordable, telle est la philosophie de Rivka. Le couple qui se cache derrière la marque est investi du soulier : la famille de Steven est dans la chaussure depuis quatre générations ; quant à Sarah, elle a décidé de plaquer sa carrière d’avocate pour le suivre dans la création de la marque. Les chaussures sont créées à Bruxelles et fabriquées en Alexandra (la brune) et Ségolène (la bonde) : jumelles créatrices et entrepreneuses. Espagne avec des cuirs italiens et français : « On avait envie de créer un mix entre une chaussure anglaise classique avec de belles matières et patines, twistée avec une semelle extrêmement légère et colorée ». Le couple propose deux collections : « On propose des pièces intemporelles. Aujourd’hui, on a un peu perdu cette tradition de s’occuper de ses chaussures pour les faire durer, c’est dommage ». Le couple a fait le choix de la vente en ligne : « Souvent, on pense qu’une boutique en ligne occasionne moins de coûts, mais c’est faux. Contrairement à une boutique physique, personne ne passera devant chez vous. Aussi, tout l’argent que vous ne mettez pas dans un loyer, il faut le consacrer à la communication ». Aujourd’hui, Steven et Sarah cherchent à être également distribués dans plusieurs points de vente physiques. ● Voir www.rivka.shoes E. Bv. Bruxelles Métropole - avril 2019 ❙ 35 D.R. © Patricia Khan
Design Studio Biskt : « Grâce à notre coach, on a réorienté notre business model » Charlotte et Martin se sont rencontrés à La Cambre. L’un étudiait la céramique, l’autre le design industriel. En couple au quotidien et au travail, ces millennials touche-à-tout ont créé Biskt, leur studio de design et de recherche sur le matériau céramique. Quelle est l’histoire de votre Studio Biskt ? Martin : Nous avons eu envie d’unir nos forces et nos compétences pour créer un studio de design et de recherche autour du matériau céramique. On explore, on essaye de combiner des procédés industriels de manière artisanale. On retourne ces procédés dans tous les sens ! Quant au choix des couleurs, on essaye de prendre le contre-pied des grosses entreprises de carrelage. On propose un large panel de coloris grâce aux savoir-faire d’émaillage de Charlotte. Avant Biskt, il y’avait Biscuit. Comment avez-vous opéré ce changement de positionnement et de marque ? Martin : C’est vrai qu’on a commencé par lancer le studio Biscuit. On travaillait exclusivement de la vaisselle en céramique : bols, tasses, plats… Et puis, on s’est rendu compte que c’était vraiment un milieu compliqué. On ne parvenait pas à gagner suffisamment notre vie : c’était beaucoup d’énergie, beaucoup de salons, peu de ventes et beaucoup de concurrence. On a gagné une bourse du MAD, qui nous a permis d’acheter du matériel et qui nous a offert un coaching. Grâce à notre coach, on a réorienté notre business model. Quels services proposez-vous actuellement ? Charlotte : Un service à l’architecte où on propose du carrelage sur mesure, en petite série. Les architectes et les clients peuvent choisir les émaux et dessiner leurs angles. On récupère également des briques que l’on émaille, ce qui permet de les rendre non poreuses et de les utiliser dans une salle de bain par exemple. Elles deviennent hermétiques à l’eau 36 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019 et ça ouvre de nouveaux usages architecturaux particulièrement intéressants. L’autre branche, c’est la création d’objets comme un banc modulaire et des luminaires. On espère être présents dans des salons internationaux prochainement… Votre studio est-il votre unique activité ? Martin : Non, on multiplie les projets et les expériences. Je viens de lancer le projet Léonar avec deux amis : on développe de l’outillage open source, les plans sont gratuits et accessibles en ligne pour qui veut se les fabriquer. On vend également des kits d’outils à monter soi-même, un peu comme Ikea. Charlotte : Je donne des workshops ; je propose également des services pour des artistes qui viennent émailler et cuire dans notre four. Bruxelles, ça vous plaît ? Charlotte : On se sent 100 % Bruxellois ! Cette ville est accessible et possède un réel dynamisme. Il suffit de regarder notre atelier situé à La Vallée : l’espace appartient à la Smart et on le partage avec une centaine d’artistes. La Smart nous a également aidés à financer sous forme de leasing notre four quand je venais de sortir de l’école. Le MAD nous a aidés et accompagnés dans notre projet. Nous avons pu acheter une machine pour fabriquer les carrelages grâce à la bourse. La force de cette ville, c’est qu’on peut très vite faire des choses quand on en a l’envie ! E. Bv. Voir studiobiskt.com
Design We Are Artists : « On trouvait que la sélection par l’argent n’avait pas sa place » Isabelle Derecque est une artiste et architecte d’intérieur bruxelloise. Slasheuse et entrepreneuse dans l’âme, cette passionnée d’art à l’énergie débordante a créé le collectif We Are Artists avec son amie artiste Barbara Greindl. Cette année, la 7e édition accueille gratuitement 57 peintres et sculpteurs de nationalités différentes à l’Espace Vanderborght. I l y a quelques mois, Isabelle Derecque fêtait ses 10 ans en tant qu’indépendante. Entrepreneuse, elle a décidé de devenir indépendante aussitôt après avoir terminé ses études d’architecte d’intérieur et de design : « Quand je suis sortie de là, je voulais faire du design, mais je devais gagner ma croûte. Je suis devenue architecte d’intérieur, je me suis mise à mon compte et j’ai pris des petits chantiers à gauche à droite ». Isabelle Derecque À 27 ans, le besoin de créer pointe une nouvelle fois le bout de son nez : Isabelle a de nouveau besoin de s’exprimer. C’est à ce moment précis qu’elle trouve l’idée de ses tableaux. À l’époque, elle est occupée sur un chantier de relooking d’agences bancaire pour BNP : « Sur le chantier, on travaillait beaucoup avec des bandes de vinyle. Le matériau m’a tout de suite inspiré ». L’artiste se lance alors dans une formation de dorure à la feuille, associe ces deux procédés et trouve son support : le miroir. « Le miroir est un dessin par lui-même, il apporte une lumière constante. On ne voit jamais le tableau deux fois de la même façon, c’est impossible de s’en lasser ». Petit à petit, Isabelle expose ses tableaux avec son amie artiste Barbara Greindl, rencontrée pendant la formation de dorure. À chaque fois, les deux femmes affrontent des problèmes : « Par exemple, on remarquait que souvent, on devait payer pour exposer et on trouvait que cette sélection par l’argent n’avait pas sa place. On choisit un artiste pour son art et pas pour ses moyens financiers ». À force de lister les points négatifs, elles décident de créer We Are Artists, leur propre collectif d’artistes. Les participants ne payent pas pour exposer, les jeunes femmes sélectionnent des personnalités différentes : « Tous les styles, âges et nationalités sont représentés. On intègre aussi des événements culturels au sein de l’expo pour maximiser la visibilité des participants ». Isabelle et Barbara se rémunèrent uniquement via les commissions sur les ventes. Si la première édition WAA était déjà un franc succès avec plus d’une quinzaine d’artistes, sept ans plus tard, ils seront presque une soixantaine à défendre les valeurs et les couleurs du collectif. Quand on demande aux jeunes femmes ce qu’elles pensent des jeunes artistes millennials qu’elles exposent, leur avis est unanime : « Ils représentent une nouvelle génération, ils sont dynamiques et n’ont peur de rien. On a clairement la sensation qu’aujourd’hui, on peut faire beaucoup de choses avec peu, rien qu’en osant et en y croyant ». L’édition 2019 de We Are Artist s’intitule La Délirante, un peu comme l’énergie de Barbara et Isabelle qui osent et se démènent pour faire bouger les codes du monde de l’art bruxellois. E. Bv. Zie www.waaweareartists.com Bruxelles Métropole - avril 2019 ❙ 37 D.R.
Cinéma Babetida Sadjo : « Personne ne peut m’enlever ce métier ! » Babetida Sadjo est l’une des révélations cinéma du moment. On ne voit qu’elle : des planches des théâtres bruxellois au film Netflix « And Breathe Normally » d’Isold Uggadottir, où elle tient le premier rôle. Un seul dénominateur commun à tous ces rôles : des personnages poignants, une niaque sans pareille et un investissement sans failles. Comment le métier de comédienne est-il arrivé dans votre vie ? Je suis montée sur les planches pour la première fois lorsque j’étais à Hanoi, au Vietnam. J’étudiais à l’école française et je m’étais inscrite au club de théâtre de mon école. Quand j’ai croisé le regard des spectateurs sur moi, ce fut tout de suite une révélation : je n’étais plus dans mon rôle, je les observais m’observer. Quelques années plus tard, je suis entrée au Conservatoire de Bruxelles. La grande première en tant que comédienne ? Je jouais « Le Masque du Dragon » de Philippe Blasband au Théâtre des Martyrs, mon premier rôle au théâtre. C’était une journée particulièrement forte et symbolique puisque c’est aussi le jour où le président Obama a été élu ! Un rôle marquant ? J’ai la chance d’avoir porté des rôles très forts et intenses. J’ai été particulièrement marquée par le rôle d’Adama, que j’ai joué dans la pièce « L’Initiatrice » de Pietro Pizzuti. C’était la première fois qu’un rôle me confrontait à autant d’émotions ; et puis j’étais enceinte. C’est une pièce que j’ai moi-même commandée à Pietro. Je voulais aborder le sujet délicat et sensible qu’est l’excision. S’il s’agit du sujet principal, j’y aborde également le corps des femmes, la sensualité, le mystère, la jouissance, l’érotisme et le plaisir ! Une anecdote ? J’étais dans le tramway, je me rendais au casting du film « Waste Land » de Pieter Van Hees. Au dernier moment, je me suis dit que je n’incarnais pas assez mon personnage. Je suis rentrée chez moi, je me suis changée et j’ai conduit jusqu’à Matonge pour acheter une perruque. Je suis retournée passer le casting et quand le réalisateur m’a vu, il m’a dit qu’il avait vu le personnage. J’ai obtenu le rôle aux côtés de Jérémie Renier. Je suis toujours très exigeante et jusqu’au-boutiste à chaque casting, c’est ma façon d’aborder les rôles. ● « Girl », un succès partagé à Bruxelles Comment faire un dossier sur les petits choux du cinéma bruxellois sans évoquer l’équipe du film « Girl » ? À seulement 27 ans, son réalisateur Lukas Dhondt a remporté la Caméra d’Or et le prix Fipresci au Festival de Cannes 2018. Le film a fait un carton dans les cinémas bruxellois et parisiens pendant plusieurs semaines. « Girl » retrace l’histoire de Lara (Victor Polster, jeune acteur bruxellois), 15 ans, qui rêve de faire carrière en tant que danseuse étoile. Le problème, c’est que Lara est née dans un corps de garçon. Le film est basé sur l’histoire vraie de la danseuse flamande Nora Monsecour, qui s’est plusieurs fois confiée à Lukas Dhont avant qu’il se décide à écrire le scénario, en collaboration avec Angelo Tijssens. Depuis sa sortie, « Girl » a reçu plus d’une quinzaine de distinctions internationales et devient un bel ambassadeur pour le cinéma flamand. 38 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019 © Belga
Sprout to be Brussels L’ADN des millennials : une génération changement La génération Y est la « génération changement », comme la qualifie Viviane de Beaufort, professeur chercheuse à l’Essec et directrice du Centre Européen de Droit et d’Économie. Dans son livre, « Génération #startuppeuse », elle tente de dresser les tendances-phares des millennials. L es millennials ont le sens du collectif : ils aiment les projets communs, le partage (share) et la prise de risque (dare) à plusieurs. Ils prônent la mixité, la diversification, le coworking et le travail en réseau permis par la bulle digitale. lls ont la particularité d’intégrer la dimension web dès le départ d’un projet ou d’une initiative. Ils maîtrisent les réseaux sociaux, le storytelling et les moteurs de recherche. Ils trouvent des informations, nourrissent leurs projets, amplifient la notoriété de leurs actions et parfois même leur notoriété personnelle. Sortir de leur zone de confort ne leur fait pas peur. Dans la plupart des cas, ils travaillent quelques années dans une entreprise pour mettre de l’argent de côté puis, dès qu’ils s’estiment prêts, ils quittent leur job et se lancent dans leur propre projet. Les ‘digital natives’ font preuve de créativité. Ils sont adeptes du ‘lean startup’, une méthode qui consiste à commencer petit avec peu de moyens. Ainsi, ils lancent leur projet avec un minimum d’argent en poche, testent, analysent et réajustent. Grâce aux Moocs (cours en ligne) et aux tutoriels YouTube, le web devient une mine d’or pour qui veut se former et acquérir de nouvelles compétences à moindre coût. L’idéation, la visualisation de contenus, de données, la conception graphique ne sont plus réservées aux experts. Aujourd’hui, tout le monde peut acquérir un minimum de maîtrise et de connaissances techniques. Cesser le gâchis Une enquête réalisée en ligne par la RTBF en juillet 2016 (« Génération Quoi ? Autoportrait des 18-34 ans en Belgique francophone ») a montré que les jeunes étaient majoritairement préoccupés par l’environnement (46 %), l’accès à l’emploi (44 %) et la crise économique et financière (26 %). Face à ces crises, certains prennent la marge pour revenir à des conditions de travail plus en accord avec leurs idéaux ; d’autres inventent des systèmes solidaires qui laissent une place à l’individu. En 2018, tout ou presque peut désormais être partagé : AirBnB, Uber, Blablacar, TrocMaison, Tale Me, ou encore TooMuch, une application belge lancée en février 2018 qui lutte contre le gaspillage alimentaire. En 2012, le philosophe Michel Serre parlait d’un « changement de monde » dans « Petite Poucette ». Au fil des pages, il explique comment l’économie collaborative prônée par les jeunes générations permet, en cessant le gâchis, de rendre les objets plus utiles et donc plus rentables. Les Y sont nombreux à se demander « Comment faire des économies et/ou transformer notre société de consommation ? ». Cette jeunesse semble être en marche vers un avenir nouveau. ● Elisa Brevet Bruxelles Métropole - avril 2019 ❙ 39 © Getty
Transition Recyclage des voitures : Bruxelles a une carte verte à jouer L'export de voitures d'occasion n'est plus ce qu'il était. Alors que les transferts via Anvers se comptaient encore par centaines de milliers il y a deux ou trois ans, ce marché n'est plus que l'ombre de lui-même aujourd'hui. En cause : le durcissement des législations africaines sur l'importation de voitures. Mais il y a aussi les aspects positifs. O n aurait pu croire que le durcissement des normes anti-pollution, en particulier l'introduction de zones « basses émissions » dans de grandes villes comme Bruxelles, allaient permettre d'améliorer le tableau des voitures expédiées vers l'Afrique. C'était sans compter un brusque durcissement de la législation africaine : désormais, à l'exception du Bénin par où peuvent encore transiter de vieux véhicules, les autres pays d'Afrique de l'Ouest interdisent l'importation de voitures de plus de cinq ans. Première victime de ce brusque ralentissement des exportations : le projet de terminal « roll-on roll-off », que le Port de Bruxelles rêvait encore de lancer voici quelques mois. Il devait permettre de déplacer les activités de revente de véhicules du centre de Molenbeek et d'Anderlecht, en particulier du quartier Heyvaert, vers la zone portuaire. Il y a désormais trop peu de véhicules à transporter. Fin 2018, le conseil d'administration du Port de Bruxelles a été contraint d’arrêter la procédure d’attribution d’une concession pour l’exploitation du terminal. Afin de maintenir des flux positifs entre l'Afrique de l'Ouest et l'Europe, le port d'Anvers a de son côté lancé Carloop. « Il s'agissait de tester une année durant le rapatriement de voitures hors d'usage en provenance du Bénin, plaque tournant de ce commerce en Afrique, afin de les recycler dans les règles de l'art », explique Catherine Leenaerts, General Manager de Febelauto. « Le hic, c'est que le poids total des conteneurs au départ du Bénin était supérieur à leur poids à l'arrivée... ». Lorsqu'ils rentrent en Afrique, les véhicules importés sont pris d'assaut par des pilleurs qui les désossent à la sortie du bateau. Et ce phénomène s’est visiblement reproduit lors du rapatriement des véhicules hors d'usage (VHU) réexpédiés d'Afrique vers l'Europe en vue d'y être recyclés. Résultat : les flux sur lesquels comptaient Campine, Galloo Recyclage ou encore Toyota ont été bien moins élevés qu'attendus. Pièces détachées d'occasion : une relocalisation verte ? Plutôt que de filer vers l'Afrique, ces véhicules semblent donc devoir boucler leur réincarnation chez nous. Et c'est là que nous relevons peut-être les premières évolutions positives de ce dossier : « En captant un plus grand nombre de véhicules à démanteler, dépolluer et recycler, les affaires de nos membres vont encore mieux marcher. Car plus de voitures hors d'usage à recycler et à valoriser, ce sont des infrastructures qui peuvent être maximalisées », souligne Catherine Lenaerts. Bonne pioche potentielle également pour le Prec, avec la possibilité de faire émerger une filière de pièces détachées d'occasion encore plus consistante. Quand l’exportation d’une voiture entière vers l’Afrique génère un chiffre d'affaires de 1.000 euros, la re-commercialisation de chacune de ses pièces dans un des quinze centres de démontage agréés par Bruxelles Environnement génère quant à elle un chiffre d'affaires trois à quatre fois plus élevé, tout en alimentant les marchés européens et africains en pièces détachées d'occasion de qualité et en permettant la mise à l'emploi de démanteleurs et de mécaniciens qualifiés, opérant dans le respect de la législation environnementale. Bref, une relocalisation verte qui profite à l'ensemble des parties prenantes, y compris africaines. ● Johan Debière 40 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019 © Getty
Entreprendre La petite reine en tête du budget mobilité ? Le vélo va-t-il devenir l’alternative de transport économique par excellence ? Sa popularité est en tout cas en hausse. Les employés l’apprécient et le considèrent comme une solution de mobilité confortable dans leur package de rémunération flexible. Côté employeurs, cela peut aussi avoir des avantages. Reste à savoir comment bien l’introduire dans l’entreprise. (Coproduction) E mbouteillages ou pas, les habitudes du Belge ont la vie dure : environ un employé sur cinq dans notre pays conduit toujours une voiture de société. L'utilisation du vélo et des transports en commun est certes en hausse, mais il reste nécessaire de promouvoir davantage le deux-roues comme solution alternative dans le trafic urbain. un succès plus que mitigé, le budget mobilité constitue une mesure plus avancée : les travailleurs qui renoncent à la voiture dont ils disposent (ou à laquelle ils peuvent prétendre) reçoivent un budget à consacrer à un ou plusieurs moyens de transport. Ils peuvent ainsi choisir l’option mobilité la plus adaptée à leur trajet, la bonne nouvelle étant que le montant brut du budget mobilité est plus élevé que l’allocation brute de mobilité, et les choix de dépense sont plus variés. Ces différents choix sont regroupés sous trois piliers bénéficiant d’un traitement (para)fiscal spécifique. Confort pour l’employé, responsabilité sociétale pour l’employeur Si un employé décide d’utiliser son budget mobilité pour un vélo (électrique) et un abonnement de transports en commun, cette partie du budget est exonérée. Outre les avantages évidents pour la santé (un collègue en bonne santé et détendu est un collègue productif et agréable), le budget d’un vélo perçu en vue d’une meilleure mobilité, à dépenser par exemple pour un vélo électrique ou pliant afin de combiner différents transports, peut être très gratifiant pour l’employé. L’intégration du budget mobilité dans une politique RH représente en outre un bon argument d’embauche pour l’employeur. L’intégration du vélo dans un budget mobilité est une alternative fiscalement avantageuse qui peut prendre différentes formes. Diverses organisations spécialisées ont pris les devants et conclu des accords avec des banques pour organiser le leasing de vélos (généralement électriques) : une option intéressante si les distances à parcourir sont assez longues pour les employés. Les entreprises situées dans ou à proximité d’un centre-ville peuvent quant à elles envisager un abonnement à un service de vélos partagés, qui est aussi une solution pratique pour les employés se rendant au travail en train ou en bus. Le nouveau budget mobilité peut certainement y contribuer. Les dirigeants d’entreprises et responsables RH confirment d’ailleurs que les employés sont de plus en plus demandeurs d’une mise à disposition par l’employeur de vélos d’entreprise, électriques ou non. Pour éviter un blocage total et faire preuve d’une saine responsabilité sociétale, il est temps de faire de ce souhait une réalité. C’est une belle carte moderne et durable pour l’employeur, qui peut en plus la jouer sans augmenter ses coûts salariaux. Le budget mobilité est entré en vigueur le 1er mars dernier. Par rapport à la réglementation « cash for car » qui a connu Le vélo a donc la cote auprès des employés. Le baromètre de mobilité Acerta de 2018 indiquait d’ailleurs une hausse du nombre d'employés se rendant au travail à vélo (de 22,4 à 24,2 % en un an). 13,8 % des travailleurs de notre pays ne jurent que par le vélo. À l’heure où les employés demandent davantage de flexibilité dans leur package salarial, la petite reine sort du peloton et se démarque comme une solution de mobilité saine et confortable. Les employeurs qui envisagent l’intégration du vélo feraient en outre preuve d’un bel esprit d’initiative pour renforcer leur responsabilité sociétale. ● Catherine Langenaeken Senior consultant legal & reward Acerta legal.bruwal@acerta.be, www.acerta.be Bruxelles Métropole - avril 2019 ❙ 41 © Getty
Starter Tag-Ad : communication urbaine Tag-Ad propose une série de techniques pour communiquer en milieu urbain de manière originale tout en réduisant l’impact sur l’environnement. C omme son nom l’indique, TagAd réalise des tags. Mais pas n’importe lesquels : des ‘cleantags’. « Il s’agit d’un marquage publicitaire propre sur le sol », précise Cyril Henin qui a lancé la société en avril 2017 avec Brandon Schoufs. « Nous concevons des pochoirs par découpe laser, avec le message du client, que nous posons ensuite sur le sol. Nous projetons alors de l’eau à haute pression sur le sol, qui va laisser apparaître le message par contraste. Il restera visible de quatre à huit semaines, selon l’intensité et la fréquence des passages et des intempéries. Nous n’utilisons aucun produit chimique, et l’eau provient de la récupération d’eau de pluie. » Pour les clients qui souhaitent de la couleur, Tag-Ad propose une solution à base de craie, le ‘chalk-tag’. Cyril Henin se souvient de son tout premier client, à Louvain-la-Neuve : Stoemp. « Nous avions fait le tour des commerçants du piétonnier de Louvain-la-Neuve. Après une cinquantaine de refus, nous avons poussé les portes du magasin de vêtements et de skates qui nous a accordé sa confiance. » Depuis ce premier contrat, les commandes se sont multipliées, parmi lesquelles les TEC, l’Esplanade de Louvain-laNeuve et de nombreux commerces qui trouvent ici une manière originale de se différencier sur le plan marketing. « Dans la prospection de la clientèle, les événements de networking sont très intéressants », glisse Cyril Henin. « C’est lors d’un event organisé par Beci que nous avons décroché un contrat avec Bruxelles Mobilité, par exemple. » Tag-Ad est active en Belgique et dans le nord de la France, ainsi que sporadiquement à Paris. Basée à Wavre, elle compte une petite équipe de 5 personnes dont un technico-commercial à Lille. Elle travaille soit en direct, soit via des agences de communication qui intègrent ses services dans leur offre. Parmi ses services, justement, outre le clean-tag et le chalk-tag, la jeune société propose également du buzz urbain, des animations de rue, de l’affichage sauvage, etc. Elle a ainsi développé une action pour la Croix-Rouge avec deux personnages, un globule blanc et un globule rouge, qui sont équipés d’une tenue moulante et vont à la rencontre des passants pour les inviter à donner leur sang. Une seconde action concerne le don de plasma. Le clean-tag s’adresse naturellement aux commerces et trouve son utilisaInvest in starters Bon plan : entrez dans la communauté des investisseurs pour soutenir les jeunes entreprises innovantes de Bruxelles ! • Vous participez au développement économique de Bruxelles • Vous diversifiez vos placements • Vous bénéficiez d’avantages fiscaux grâce au « tax shelter » pour startups Une seule adresse : starters@beci.be • https://starters.beci.be/ 42 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019 tion maximale lors des soldes ou l’ouverture de nouvelles boutiques, mais il peut également être utilisé par des acteurs de l’e-commerce. Tag-Ad a ainsi réalisé une campagne pour un site de rencontres libertines. Média de masse qui s’adresse aussi bien à l’indépendant qu’aux chaînes commerciales et aux acteurs institutionnels, le clean-tag jouit également de l’avantage de son caractère écologique et éphémère. Car s’il n’est pas autorisé d’appliquer de la matière au sol sans autorisation préalable, le clean-tag consiste à nettoyer le sol ; il n'abîme donc pas la surface. Et le nettoyage du sol n’enfreint aucune règle en vigueur. En revanche, le chalk-tag est considéré comme du graffiti publicitaire et est donc soumis aux demandes d’autorisations dans les espaces publics. ● Info : www.tag-ad.be Guy Van den Noortgate
Entreprendre Du neuf dans les primes aux PME bruxelloises Une vingtaine de primes sont disponibles pour les PME situées en Région de Bruxelles-Capitale grâce à Bruxelles Économie et Emploi. Voici un récapitulatif des nouvelles aides. (Coproduction) Q ue vous gériez un service traiteur, une société informatique ou un bureau d’architecture, vous pouvez bénéficier d’aides financières grâce à Bruxelles Économie et Emploi. Il s’agit toujours de remboursements octroyés si votre entreprise correspond à certains critères, dont le premier est bien évidemment d’avoir votre siège d’exploitation (et donc pas uniquement votre siège social) en Région de Bruxelles-Capitale. Ces aides ne sont pas nouvelles, mais une refonte a été opérée depuis l’investiture du gouvernement en 2014. « Pour planifier cette refonte, nous avons organisé des rencontres et ateliers entre les différents acteurs clé, dont des PME, des banques ou des responsables de cabinets », avance Stéphanie Sauvage, directeur de la Direction Aides aux Entreprises. « Ces discussions et ateliers ont donné lieu à une nouvelle ordonnance, votée en mai 2018. » Quatre primes sont ainsi effectives depuis le 1er décembre 2018. Vous pouvez par exemple obtenir un remboursement si vous achetez un terrain ou faites construire ou aménager un bâtiment. Vous pouvez également obtenir un remboursement entre 5 et 30 % du montant total si vous achetez des machines, du matériel ou même un fonds de commerce. Une autre aide, nouvelle celle-ci, concerne le soutien aux indépendants et petites entreprises pour le remplacement d’anciens véhicules utilitaires qui ne pourront plus rouler en Région de Bruxelles-Capitale, devenue zone de basses émissions (LEZ). Les micro et petites entreprises actives dans certains secteurs peuvent ainsi bénéficier d’une aide de 3000 euros maximum pour remplacer un véhicule utilitaire léger de la catégorie N1. 6000 subventions par an aux entreprises bruxelloises Une douzaine de primes sont par ailleurs entrées en vigueur ce 25 mars. Certaines existaient déjà mais ont été réformées, dont la prime à la formation et la prime à la consultance. La réelle nouveauté ? Un soutien plus poussé aux starters. « Nous remboursons un pourcentage des frais à l’entreprise. Ce pourcentage est plus élevé pour les starters », poursuit Stéphanie Sauvage. Quant à la prime pour la création d’un site internet et site e-commerce, elle a été élargie. Vous pouvez être remboursé de maximum 5000 euros (40 à 60 % du montant total) pour la création de votre site internet, mais désormais aussi pour la refonte d’un site web, le positionnement ou le repositionnement de vos ventes en ligne ou encore de la réalisation d’un audit. Une autre aide, nouvelle celle-ci, consiste à l’aménagement d’infrastructures pour les personnes à mobilité réduite. Vous pourrez ainsi obtenir un remboursement jusqu’à 40 % si vous aménagez des rampes d’accès, une porte spéciale ou toute autre facilité. Citons également les aides au commerce extérieur : pour le voyage de prospection à l’étranger, la participation à une foire à l’étranger, la location temporaire d’un bureau de prospection hors de Belgique ou encore les conseils concernant le dépôt d’une marque ou la certification à l’étranger. Les primes pour les mises aux normes HACCP (secteur horeca) sont toujours d’actualité et des soutiens à l’économie circulaire sont proposés. « Au total, nous octroyons environ 6000 subventions par an pour les PME bruxelloises », conclut Stéphanie Sauvage. Sachez toutefois que ces primes sont chaque fois octroyées sous certaines conditions, qu’il faut en faire la demande avant d’engager les frais et qu’elles sont toujours payées sous justification des factures, donc après le service/investissement fourni. ● Géry Brusselmans Plus d’info : www.primespme.brussels Une présentation des nouvelles aides aux entreprises aura lieu ce 4 juin chez Beci dans le cadre du programme starters (avenue Louise, 500). Info et inscriptions : events@beci.be. Stéphanie Sauvage ❙ 43
Legal Réforme du code des sociétés : le big bang aura bien lieu ! En gestation depuis de nombreux mois, la réforme du code des sociétés a été votée le 27 février dernier. Elle sera rapide – l’entrée en vigueur est prévue au 1er mai – et radicale : le nombre des formes de sociétés passe de 17 à 4 ; il ne faudra plus qu’un seul administrateur pour diriger une SRL et l’obligation de disposer d’un capital de départ est supprimée ! Nous vous proposons un premier « tour de la réforme » en cinq questions. La réforme du droit des sociétés s’inscrit dans un mouvement plus large de refonte du droit touchant aux entreprises. En effet, au 1er réforme du droit de l’insolvabilité ; au 1er mai 2018 est entrée en vigueur la novembre 2018, la réforme du droit des entreprises ; et maintenant, au 1er mai 2019, entrera en vigueur la réforme du droit des sociétés et des associations. Trois réformes qui modifient profondément l’ensemble de la législation applicable aux entreprises. 1. Pourquoi une réforme du droit des sociétés belge ? Le droit des sociétés est devenu une matière particulièrement complexe après avoir été fréquemment modifié, réparé et à nouveau modifié. Le droit actuel ne répond plus aux besoins du monde entrepreneurial. L’objectif de la réforme est de simplifier le droit des sociétés et de le moderniser. Ainsi, le gouvernement espère rendre la Belgique plus attirante et donc plus compétitive comme pays d’établissement des entreprises. 44 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019 2. Qu’est-ce qui change pour les entreprises avec l’entrée en vigueur de la réforme ? En premier lieu, le nombre de types de sociétés est drastiquement réduit, passant de 17 à 4, ce qui simplifie le choix de la structure adéquate pour l’entrepreneur. On ne distinguera plus que la société simple, qui pourra maintenant également avoir la personnalité juridique, la société anonyme (SA), la société à responsabilité limitée (SRL) et la société coopérative (SC). Avec moins de types de sociétés, il sera possible de profiter d’une plus grande souplesse juridique. En effet, le nouveau code offre d’importantes opportunités d’adapter le cadre juridique aux besoins et souhaits réels des entrepreneurs. Ceci ira cer© Getty
Legal tainement de pair avec un accroissement des besoins d’expertise juridique, dans la mesure où cette souplesse contraint les entrepreneurs à s'interroger sur les nombreuses facettes juridiques associées au lancement et au développement d'une entreprise. 3. Quel est l’impact pour les entreprises déjà existantes ? Les sociétés et associations existantes auront jusqu’au 1er janvier 2024 pour modifier volontairement leurs statuts. Toutefois, dès le 1er janvier 2020, elles seront tenues de le faire dès la modification suivante de leurs statuts. Certaines dispositions importantes entreront également en vigueur à partir de cette date. Pour éviter toute incertitude, mieux vaut que les sociétés et associations existantes n’attendent pas trop longtemps avant de procéder à une révision de leurs statuts après l’entrée en vigueur du nouveau code. À partir du 1er janvier 2024, les sociétés dont la forme n’existera plus se verront automatiquement attribuer la forme qui se rapproche le plus de la leur. Les administrateurs de la société doivent néanmoins toujours prendre l’initiative de modifier les statuts, faute de quoi ils commettraient une erreur dont ils pourraient être tenus responsables. 4. Quelles seront les différences entre l’ancienne SPRL et la nouvelle SRL ? Tout d’abord, un seul actionnaire suffit pour ériger une SRL, contre deux auparavant. Ce peut être aussi bien une personne physique que morale. De même, la notion de capital est supprimée. L’obligation d’un capital minimum de 18.550 euros n’est donc plus exigée. Il faut encore bien faire un apport mais le poste « capital » dans les comptes annuels disparaît. La notion de capital est remplacée par celle de « patrimoine », que la société doit mettre en œuvre pour financer ses activités et payer ses créanciers. En contrepartie, afin de rassurer les créanciers, le plan financier doit être plus détaillé et la distribution de bénéfices ou de réserves ne peut s’effectuer qu’après un test de bilan ou de liquidité. Sinon, la responsabilité des administrateurs risque d’être fortement engagée. 5. Y a-t-il aussi des changements pour les administrateurs de sociétés ? En effet, et non des moindres, dans la mesure où la responsabilité des administrateurs sera allégée afin de permettre à la Belgique d’être plus compétitive quant au recrutement d’administrateurs talentueux, dans un contexte de forte pression concurrentielle à l’échelle interQuel accompagnement pour les entreprises ? Beci, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bruxelles, organise des formations thématiques permettant aux entrepreneurs d’anticiper les principaux changements en fonction de leurs besoins. Ci-dessous le calendrier et le programme des prochains séminaires : nationale. La principale nouveauté réside dans le fait que la responsabilité des administrateurs se limite à un montant maximal, tant à l’égard de la société que des tiers. Ce montant varie en fonction de la taille de la société. La responsabilité des administrateurs de « petites » sociétés serait par exemple plafonnée à 250.000 euros ; celle des administrateurs de grandes sociétés pourrait être engagée jusqu’à concurrence de 12 millions d’euros. Cette limite pourrait faire l’objet d’exceptions, par exemple pour les dettes fiscales et sociales et en cas d’intention frauduleuse ou de fraude fiscale grave. Ce plafonnement devrait également favoriser l’assurabilité de la responsabilité de l’administrateur. ● Alexis Bley, Conseiller juridique Beci Contact : ab@beci.be ; 02 563 68 58 ➜ Fin avril (à confirmer) : Réforme du code des sociétés : Quels changements pour votre entreprise ? Introduction ➜ 07/05 : Quels changements pour les actionnaires ? ➜ 15/05 : La responsabilité des administrateurs ➜ 22/05 : Les principaux impacts fiscaux pour votre entreprise Restez attentifs : les dates et sujets des formations sont susceptibles d’évoluer. Consultez aussi notre site web : www.beci.be Infos et inscriptions : trainings@beci.be Bruxelles Métropole - avril 2019 ❙ 45
Entreprendre Marchés publics : quels défis pour le secteur hospitalier ? Depuis le 1er juillet 2013, les hôpitaux sont soumis à la réglementation des marchés publics. Objectif : plus de transparence, une gestion des hôpitaux qui se professionnalise et une meilleure allocation des ressources. Six ans après, où en sommes-nous ? D epuis l’entrée en vigueur de la réglementation « marchés publics » dans le secteur non marchand, tous les hôpitaux sont soumis au droit de la commande publique. Une situation qui présente des avantages, mais aussi des inconvénients. « Travailler avec des appels d’offres publics permet une ouverture des marchés à une plus grande concurrence. Cela permet également plus de transparence et oblige ceux qui passent le marché à cadrer leur besoin avec précision », commence Jean-Marc Derep, chef du service des achats aux Cliniques Saint-Luc. « Par contre, cela augmente considérablement le volume de travail. » Jean-Christophe Gautier, Directeur Approvisionnement & Logistique aux Hôpitaux Iris Sud, partage son opinion : « Dans le temps, on définissait notre besoin en interne et on partait en prospection de marché. On pouvait discuter avec les fournisseurs et, au fur et à mesure de ces discussions, le besoin s’affinait. Cela nous permettait parfois de trouver des solutions auxquelles nous n'avions pas pensé, qui étaient parfois techniquement plus intéressantes ou moins coûteuses. » Les soins de santé à Bruxelles c’est : ➜ 23 hôpitaux ➜ Près de 9.000 lits ➜ 1.500 médecins généralistes et 3.800 médecins spécialistes ➜ Près de 10.000 infirmiers et 8.000 aidesoignants Source : chiffres IBSA 2018 46 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019 Vers une complexification des achats Par ailleurs, entre la rédaction du cahier des charges, la diffusion du marché, la réception des offres, le rapport d’attribution, le choix du prestataire… le cycle d’achat est plus long qu’autrefois. Et certains délais, fixés par la loi, sont incompressibles. « Tout mis bout à bout, il peut s’écouler une bonne année entre l’expression du besoin initial et l’arrivée de l’équipement attendu. Dans certains cas, cela peut être problématique. Même les procédures pour urgences impérieuses restent moins rapides qu’un appel à un fournisseur qu’on connaît et en qui on a confiance. » À ce processus s’ajoutent encore les règles administratives propres à chaque hôpital. Dans les hôpitaux publics, au-delà de certains montants, il faut parfois attendre que le conseil d’administration ou de direction se réunisse, voire obtenir l’accord de l’autorité de tutelle. « Quand on ouvre un marché de haute technologie très évolutive, par exemple, c’est difficile de prévoir un instant T, un cahier des charges extrêmement précis et qui permettra de couvrir toutes les possibilités durant la durée du marché », ajoute Jean-Marc Derep. Recrutement et culture d’entreprise Pour Jean-Christophe Gautier, l’un des gros défis pour les hôpitaux est de faire entrer les marchés publics dans la culture d’entreprise, en particulier auprès du corps médical. Pour beaucoup de dossiers, les acheteurs doivent travailler avec les médecins. « Pour autant, les impliquer dans la rédaction du cahier des charges n’est pas toujours évident. Avant, on définissait une solution ; aujourd’hui, on définit un besoin qui va être mis sur la place publique et toutes les sociétés qui sont capables d’y répondre ont une chance de remporter ce © Belga
Entreprendre marché. C’est une révolution culturelle pour les médecins et ce n’est pas encore vraiment assimilé. » Autre défi : le recrutement du personnel. Depuis l’entrée en vigueur de la réglementation, nos experts ont tous deux dû renforcer leurs équipes ; mais la difficulté est de trouver les bons profils. En hôpital, on achète aussi bien des fournitures de bureau que des appareils de résonance magnétique nucléaire. « Nos acheteurs doivent avoir une connaissance du milieu hospitalier, des connaissances techniques sur un maximum de produits, des connaissances financières, une aptitude à négocier et un bagage juridique », explique Jean-Christophe Gautier. « Il devient difficile de trouver des personnes ayant toutes ces compétences. » Des marchés très variés Les marchés sont nombreux et portent sur des domaines très variés tels que des appareils médicaux, des médicaments et produits stériles, des fournitures diverses, des consommables, des travaux de rénovation, des services de consultance, etc. « Nos marchés peuvent être intéressants pour tous les types d’entreprises », assure Jean-Marc Derep. Les entreprises ont accès aux offres via la plateforme e-Procurement. Si, sur le principe, les marchés publics sont ouverts à toutes les entreprises, nos deux experts s’accordent sur le fait qu’il est plus facile pour les grosses sociétés d’y répondre. Et Jean-Christophe Gautier d’expliquer : « Les grosses entreprises font souvent appel à des cabinets spécialisés en marchés publics qui s’occupent de détecter les avis de marché potentiellement intéressants pour leurs clients. En comparaison, les petites sociétés ont donc plus de mal à accéder aux marchés. » La partie de la rédaction de l’offre, avec ses annexes, pose elle aussi de vrais problèmes. « Pour certaines entreprises, c’est vraiment abstrait et parfois, cela nous empêche de conclure le marché avec un prestataire qui proposait pourtant un excellent produit ou service à un prix tout à fait compétitif. » Mieux faire connaître la procédure à suivre auprès des entreprises et les aider à répondre correctement aux offres devrait être une priorité, estime-t-il. Un secteur qui pèse lourd à Bruxelles D’après une enquête réalisée par Beci, l'économie bruxelloise a profité, en 2016, de 428 millions d'euros de flux monétaires grâce aux quatre hôpitaux universitaires du CHU Bruxelles. L'effet d'entraînement sur l'économie locale porte à plus d’un milliard d’euros l'impact global du groupe implanté sur le territoire de Bruxelles. Si l’on extrapole ces résultats aux autres hôpitaux, il est clair que le secteur hospitalier est un acteur socio-économique majeur pour la capitale. Dans ce contexte, Jean-Marc Derep estime que le volume des marchés publics au sein des hôpitaux ira sans aucun doute en augmentant. « S’il y a une croissance des investissements, il y aura une Au-delà du matériel médical, les marchés publics des hôpitaux, ce sont aussi les consommables, la consultance, les travaux de rénovation… croissance des marchés publics. Le défi pour les établissements hospitaliers sera de gérer ce volume de marchés et pour nos interlocuteurs, d’y répondre. » ● Gaëlle Hoogsteyn « Les hôpitaux se sont rapidement adaptés » « L’entrée en vigueur de la réglementation des marchés publics a constitué une petite (r)évolution au sein des hôpitaux. On n’achète plus aujourd’hui comme autrefois et cela, il a fallu s’y habituer. Confiance et dialogue doivent s’installer entre le corps médical et les responsables des achats. Mais le processus est définitivement en marche… En effet, même si les hôpitaux se sentent parfois restreints par cette loi, ils ont pris les choses en mains sans se voiler la face : ‘Nous sommes désormais soumis à la loi sur les marchés publics, comment faire avec’ ? En se structurant différemment pour répondre aux étapes d’un marché public, les hôpitaux ont réussi très rapidement à s’adapter à la situation et cela ne peut aller qu’en s’améliorant encore. Les acheteurs publics dans les hôpitaux se sont professionnalisés dans la commande et les hôpitaux se sont mis à jour dans un laps de temps très court. Et ce, bien que le travail soit de grande ampleur. Les hôpitaux achètent quantité de choses. Lorsque la loi est entrée en vigueur, on ne pouvait pas exiger d’eux qu’ils aient des cahiers des charges pour tout, du jour au lendemain. Ils se sont donc focalisés sur les achats les plus urgents, les contrats qui arrivaient à terme, etc. Ils ont dû rationaliser leurs activités et prioritiser. Aujourd’hui, le défi est de capitaliser ce processus pour l’ensemble de leurs besoins. » Christophe Dubois, avocat-associé chez Equal ❙ 47 © Belga
Community L’actualité Beci en photo Parfois, les entrepreneurs font une gaffe. Les plus grandes leçons viennent de vos erreurs, ou encore mieux : des erreurs des autres ! En collaboration avec le réseau Womenpreneur et dans le cadre du programme reStart, Beci accueillait quatre entrepreneurs venus raconter leur plus grand échec professionnel : qu’est-ce qui a mal tourné ? Et qu'ont-ils appris ? 48 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019 D.R.
© Reporters En vue des élections du 26 mai prochain, Beci a organisé une série de rencontres avec les responsables politique bruxellois. Le 19 février, c’était au tour de la Ministre bruxelloise de l’Énergie et de l’Environnement Céline Fremault (cdH), suivie le 12 mars d’Elke Van den Brandt (Groen) et Alain Maron (Ecolo). De gauche à droite : Michel de Bièvre (Président de la Communauté Portuaire), An Nachtergaele (Fevia) et Xavier Dehan (Telenet). Jean-Christophe Vanderhaegen et Laurent Schiltz, de la Confédération Construction. Elke Van den Brandt et Alain Maron. Marc Toledo (Bit4You).
Community Petites histoires de grands entrepreneurs Ce que vous ignoriez de Jeff Bezos, le patron le plus riche du monde Il est l’homme le plus adulé et le plus détesté de la planète. À 55 ans, le patron d’Amazon est l’entrepreneur le plus riche du monde avec une fortune évaluée à plus de 150 milliards de dollars. Si on entend beaucoup parler de lui dans les médias, on parie que vous ne savez pas tout ! Amazon était une librairie en ligne : Jeff Bezos démarre son entreprise d’e-commerce en 1995. Il décide d’abord d’en faire une librairie en ligne. Il choisit le nom d’Amazon en référence au plus grand des fleuves et à la hauteur de ses ambitions. Il embauche des inventeurs : Quand le patron d’Amazon embauche des nouvelles recrues, il leur fait passer un test en demandant au candidat de citer une chose que ce dernier a inventée. Pas forcément une invention brevetée ; il peut s’agir d’une méthode ou d’un processus qu’il aurait mis en œuvre. Évidemment, le PDG retiendra le profil le plus « outside the box ». Il a créé le classement intégral des ventes et la recommandation implicite d’achat : Pourquoi s’arrêter à un top 100 quand on peut aller jusqu’au millionième des ventes ? Jeff Bezos a bien compris que les classements devaient être complets et transparents. Il a également été l’un des premiers à proposer sur son site une recommandation implicite d’achat : les internautes ont pu voir ce que d’autres internautes ont également acheté… Il peut se payer quasiment tout ce qu’il veut : Selon le site d’actualités et magazine Capital, avec ses 150 milliards, Jeff est tellement riche qu’il pourrait acheter tout ce qui se vend sur Amazon, Boeing et Wal-Mart. Une seule question se pose alors : jusqu’où ira cet homme dont la richesse est si déroutante qu’elle ne signifie plus grandchose d’un tant soit peu tangible à l’échelle humaine ? ● Elisa Brevet L’Étoile du Nord : Écrit à partir des faits réels, ce thriller d’espionnage sur la Corée du Nord est rondement mené. Un des polars les plus délicieux de l’année sur un pays peu accessible et aux secrets bien gardés. Equinox, Les Arènes 50 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019 Nomadland : Entre enquête et témoignage, ce roman épatant fait la part belle aux « sous-cultures » du travail de l’Amérique d’aujourd’hui. Des personnages accidentés, souvent retraités, dociles, qui payent le prix fort de leur liberté à coup de jobs mal payés et épuisants. Globe San, Le tour du monde en 75 recettes : Le chef belge étoilé Sang Hoon Degeimbre nous offre un livre de cuisine qui décline de belles recettes sucrées et salées inspirées de ses voyages. Un pur bonheur visuel et gustatif ! Racine © Steve Jurvetson
Community Le Bruxelles des entrepreneurs Les bonnes adresses de Pierre Marcolini Bruxellois emblématique, Pierre Marcolini rayonne bien au-delà de la Belgique. Ce maître-chocolatier à la maison éponyme, au savoir-faire et à l’excellence incomparables est également un grand épicurien… Dans notre dernier numéro, on l’interviewait dans le cadre de notre dossier « Grow your business ». À la question : « Quel est votre restaurant bruxellois favori ? », le chocolatier nous répondait : « Impossible de vous en donner une, j’en ai plein ! Tenez, voici ‘La bonne adresse’, mon dernier livre. Il vous les révélera toutes… » Voilà donc une sélection des bonnes adresses bruxelloises de Pierre Marcolini et René Sépul, son fidèle acolyte en matière de gastronomie. La friterie : Friture René Une adresse historique ! Depuis 1932, ce bistrot bruxellois n’a rien perdu de son lustre. Affublée de ses nappes à carreaux et de ses banquettes en bois, cette affaire familiale est bichonnée depuis 1987 par son propriétaire et excellent rôtisseur, Dirk Piolon. On y mange une entrecôte d’Imanol Jaca et des frites maison avec un soupçon de mayo. Le bistrot : Le 203 Considéré comme « la bonne nouvelle des derniers mois » par Pierre et René, le 203 est l’établissement de Mathilde et Richard. Le couple propose une cuisine « slow food » à petit prix. Et qui de mieux que Richard pour incarner le concept de cuisine du monde ? Moitié Sud-Africain, braisée pendant plusieurs heures à la Kriek Cantillon. L’étoilé : La Paix Ouvert en 1893, cet établissement est d’abord une friture située juste en face des abattoirs d’Anderlecht. Aujourd’hui, ce sont deux étoiles au guide Michelin qui viennent auréoler le chef David Martin, son propriétaire. Élu chef de l’année par Gault & Millau, ce chef à la cuisine singulière parvient à proposer des nuances et des subtilités incroyables dans ses plats. On y mange une tartelette moscovite servie avec poulpe de moules de bouchot crues. moitié Australien, le chef s’est imprégné de son métissage pour produire une cuisine jeune et créative. À déguster : un espadon purée de carottes et abricots secs. La brasserie : Les Brigittines Maître cuisinier de Belgique, Dirk Myny a su revoir et corriger certains classiques de la cuisine belge. Le credo de la maison ? Des produits locaux, de la slow food et des revisites efficaces. Le cuisinier fait luimême ses frites sur place en deux cuissons : une première au Blanc de Boeuf et une seconde à l’huile végétale. Il sert aussi une joue de veau Bruxelles Métropole - avril 2019 ❙ 51 Sélection d’après « La bonne adresse », Pierre Marcolini et René Sépul, SH-OP Editions, 2018 ●
Community Procès-verbal de l’Assemblée Générale du 3 octobre 2018 Beci-Chambre de Commerce de Bruxelles Constitution du bureau de l’Assemblée La séance est ouverte à 16h par M. Marc Decorte, Président, qui préside l’assemblée. Les membres qui n’auraient pas encore signé la liste de présences sont invités à s’acquitter de cette formalité statutaire. Quelques membres se sont excusés. Leurs lettres ont été classées au dossier de la séance. Siègent au côté du Président : M. Michel De Bièvre, Vice-Président, M. Christian Sanders, Trésorier, M. Olivier Willocx, Administrateur-Délégué et Mme Joëlle Evenepoel, Administrateur-Secrétaire Général. Mme Joëlle Evenepoel est désignée comme secrétaire de séance. Prescriptions statutaires La date et l'ordre du jour de l’Assemblée Générale ont été fixés conformément aux statuts. La convocation contenant l'ordre du jour a été publiée dans nos revues Bruxelles Métropole et Brussel Metropool des mois de juin et septembre 2018. Ces revues ont été adressées individuellement à tous les membres par courrier. 1. Approbation du procès-verbal de l’Assemblée générale ordinaire du 18 octobre 2017 Le procès-verbal de l’Assemblée Générale ordinaire du 18 octobre 2017 a été publié dans nos revues Bruxelles Métropole et Brussel Metropool d’avril 2018. Ce procès-verbal est approuvé à l’unanimité. 2. Rapport du Conseil d’Administration Le rapport annuel a été reproduit intégralement dans nos revues du mois de septembre 2018. L’Assemblée marque son accord complet sur le rapport d’activité. 3. Approbation des comptes pour l’exercice 2017-2018 A. Présentation des comptes Les comptes de l’exercice écoulé et le projet de budget de Beci-Chambre de Commerce de Bruxelles ont été distriCATÉGORIE A C D E 2018-2019 et fixation du montant de la cotisation pour l’exercice 2018-2019 Se basant sur les prévisions les plus objectives quant aux recettes et dépenses pour l’exercice 2018-2019, le Conseil d’Administration a établi un projet de budget, dont M. Willocx donne lecture à l’Assemblée. Le Conseil propose d’indexer les montants des cotisations de 2 % : ENTREPRISE OCCUPANT Personne physique Entreprise jusqu’à 19 personnes Entreprise de 20 à 49 personnes Entreprise de 50 à 99 personnes bués à l’entrée de la salle de réunion. Par ailleurs, conformément aux statuts, le détail des comptes et du budget a été mis à la disposition des membres au siège de Beci-CCIB, huit jours avant la date de l’Assemblée Générale. Le Trésorier, M. Christian Sanders, présente et commente les résultats pour l’exercice écoulé. B. Rapport du Commissaire Réviseur Le rapport rendu par E&Y Réviseurs d’entreprise conclut sans réserve que le bilan clôturé au 30 juin 2018 donne une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et des résultats de Beci-CCIB. L’Assemblée Générale approuve les comptes pour l’exercice 2017-2018 à l’unanimité. 4. Projet de budget pour l’exercice 52 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019 PROPOSITION 2017-2018 HTVA 220 € 621 € 1.005 € 2.800 € Quant aux associations professionnelles, leur cotisation HTVA est, comme les années précédentes, calculée en fonction du nombre de membres affiliés. L’Assemblée Générale approuve à l’unanimité le projet de budget et l’indexation des montants des cotisations. 5. Décharge des Administrateurs et des Commissaires À la demande du Président, l’Assemblée Générale vote à l’unanimité la décharge des membres du Conseil d’Administration ainsi que du Commissaire Réviseur. Le Président remercie l’Assemblée de sa confiance. 6. Élection du Conseil d’Administration La rigueur des statuts fait que 9
membres du Conseil d’Administration partent en année sabbatique. Il s’agit de Sandrine Agie, Georges Ataya, Roland Cracco, Michel De Bièvre, Hugues Delescaille, Philippe Lhomme, Frédéric Loncour, Christian Sanders et Philippe van Perlstein. Deux membres du Conseil d’Administration nous quittent. Il s’agit de JeanClaude Vandenbosch et Julien Ciarniello. Le Président tient à les remercier pour le concours actif qu’ils ont apporté à nos travaux dans un esprit particulièrement constructif. Il lui est agréable de pouvoir leur rendre publiquement hommage et il propose de les applaudir pour le dévouement dont ils ont fait preuve. Enfin, le Président donne lecture des candidatures valablement présentées pour la formation du nouveau Conseil d’administration : Retour d’année sabbatique : Alexandre Cleven et Mohammed Mechbal. Nouvelles candidatures : Marc-Antoine de Schoutheete de Tervarent (BNP Paribas), Pascal Dujardin (Istaffit), Gabriel Goffoy (BMW Brussels), Pierre Hermant (Finance.brussels), Gérard Kuyper (bMediation) et Peter Van Biesbroeck (Voka Vlaams Brabant). Leur nombre n’étant pas supérieur à celui des mandats à conférer, il n’y a pas lieu à scrutin. Le Conseil d’administration serait ainsi composé comme suit pour l’exercice 2018-2019: Azaoum, Rachid; Battaille, Laurence; Berdikyan, Natalia; Bissen, Jean-Paul; Borremans, Brigitte; Cleven, Alexandre; De Beir, Theo; Decorte, Marc; Delens, Jean-Jacques; Delforge, Denis; de Schoutheete de Tervarent, Marc-Antoine; de Troostembergh, Baudouin; Dujardin, Pascal; Evenepoel, Joëlle; Eyletters, Murielle; Goffoy, Gabriel; Govaerts, Michel; Hermant, Pierre; Jaucot, Jean-Pierre; Konings, Pierre; Kuyper, Gérard; Leclercq, Sophie; Lehman, Bernd; Loyens, Peter; Marcolini, Pierre; Martens, Marie; Mechbal, Mohammed; Ozcan, Yilmaz; Rouvez, Frédéric; Salat, Jennifer; Tempels, Martine; Tilleux, Anne; Turkoz, Mehmet; Van Biesbroeck, Peter; Van de Brande, Philippe; Van Thournout, Marc; Willemarck, Thierry; Willocx, Olivier; Zurstrassen, José; L’Assemblée approuve à l’unanimité les candidatures et la composition du Conseil d’Administration pour l’exercice 2018-2019 Conformément aux statuts, les mandats que vient d’attribuer l’Assemblée Générale sont valables pour un an. Il appartiendra au Conseil d’administration ainsi constitué de désigner en son sein un Président, trois Vice-Présidents et un Trésorier et de nommer les membres du Comité Exécutif. 7. Allocution du Président Le Président se réfère à son allocution pendant l’évènement Brussels Meets Brussels qui a eu lieu la veille de l’Assemblée Générale. 8. Attribution de la médaille de Beci-Chambre de Commerce de Bruxelles Le Président remet la médaille de Beci-Chambre de Commerce de Bruxelles à des entreprises affiliées depuis respectivement 50, 40 et 25 ans. Il tient à leur adresser au nom du Conseil d’Administration de vibrantes félicitations et de chaleureux remerciements. Il invite l’assemblée générale à les applaudir. Après avoir remercié l’Assemblée, le Président de séance lève la séance à 16h30. Marc Decorte, Président Olivier Willocx, Administrateur délégué Procès-verbal de l’Assemblée Générale du 3 octobre 2018 Beci-Union des Entreprises de Bruxelles Constitution du bureau de l’Assemblée La séance est ouverte à 16h30 par M. Marc Decorte, Président, qui préside l’Assemblée. Les membres qui n’auraient pas encore signé la liste de présences sont invités à s’acquitter de cette formalité statutaire. Quelques membres se sont excusés. Leurs lettres ont été classées au dossier de la séance. Siègent au côté du Président : M. Michel De Bièvre, Vice-Président, M. Christian Sanders, Trésorier, M. Olivier Willocx, Administrateur-Délégué et Mme Joëlle Evenepoel, Administrateur-Secrétaire Général. Mme Joëlle Evenepoel est désignée comme secrétaire de séance. Bruxelles Métropole - avril 2019 ❙ 53
Prescriptions statutaires La date et l'ordre du jour de l’Assemblée Générale ont été fixés conformément aux statuts. La convocation contenant l'ordre du jour a été publiée dans nos revues Bruxelles Métropole et Brussel Metropool du mois de juin et septembre 2018. Ces revues ont été adressées individuellement à tous les membres par courrier. 1. Approbation du procès-verbal de l’Assemblée Générale ordinaire du 18 octobre 2017 Le procès-verbal de l’Assemblée Générale ordinaire du 18 octobre 2017 a été publié dans nos revues Bruxelles Métropole et Brussel Metropool d’avril 2018. Ce procès-verbal est approuvé à l’unanimité. 2. Rapport du Conseil d’Administration Le rapport annuel a été reproduit intégralement dans nos revues du mois de septembre 2018. L’Assemblée marque son accord complet sur le rapport d’activité. 3. Approbation des comptes pour l’exercice 2017-2018 A. Présentation des comptes Le Trésorier, M. Christian Sanders, présente et commente les résultats pour l’exercice écoulé. B. Rapport du Commissaire Réviseur Le rapport rendu par E&Y Réviseurs d’Entreprises conclut sans réserve que le bilan clôturé au 30 juin 2018 donne une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et des résultats de Beci-UEB. L’Assemblée Générale approuve les comptes pour l’exercice 2017-2018 à l’unanimité. 4. Projet de budget pour l’exercice 2018-2019 et fixation du montant de la cotisation pour l’exercice 2018-2019 Se basant sur les prévisions les plus objectives quant aux recettes et dépenses pour l’exercice 2018-2019, le Conseil 54 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019 d’Administration a établi un projet de budget, dont M. Willocx donne lecture à l’Assemblée. Le Conseil propose d’indexer les montants des cotisations de 2 %. L’Assemblée générale approuve à l’unanimité le projet de budget et l’indexation des montants des cotisations. 5. Décharge des Administrateurs et des Commissaires À la demande du Président, l’Assemblée Générale vote à l’unanimité la décharge des membres du Conseil d’Administration ainsi que du Commissaire Réviseur. Le Président remercie l’Assemblée de sa confiance. 6. Élection du Conseil d’Administration Le Président informe l’Assemblée que les personnes suivantes ont démissionné ou n’ont pas introduit leur candidature au terme de 6 ans : André Bouffioux, Bernard Broze, Michel Eeckhout, Regis Gaspar, Denis Gorteman, Bernard Gustin, Pierre Hajjar, Christophe Petit, Gaëtan Piret et Christian Sanders. Le Président tient à remercier ces collègues pour leur implication et leur collaboration, et en particulier Christian Sanders qui, non seulement, a participé activement aux travaux du Conseil d’Administration depuis 2007 mais qui a aussi fait un excellent travail de Trésorier. Il soumet les nouvelles candidatures suivantes : Sandrine Agie (Whyte), Rachid Azaoum (Quick), Marc-Antoine de Schoutheete (BNP Paribas), Frédéric Druck (Essencia), Alain Martin (Siemens), Caroline Pauwels (VUB) et Laurent Nys (Mabru). En renouvellement de mandat pour 6 ans : Patrick Janssens, Marc Noppen et Serge Peeters. Le Conseil d’Administration pour l’exercice 2018-2019 sera donc composé comme suit : Agie, Sandrine; Azaoum, Rachid; Beaude, Guy-Marc; Borremans, Brigitte; Cleven, Alexandre; Colmant, Bruno; Cracco, Roland; Craeninckx, Herman; Cremer, Andreas; Croisé, Michel; Daoust, JeanClaude; De Beir, Theo; de Bièvre, Michel; Debussche, Marc; Decadt, Hilde; Decorte, Marc; de Crombrugghe, Amaury; Dehennin, Philippe; Delen, Jean-Claude; Delens, Jean-Jacques; Delforge, Denis; De Meeüs, Brieuc; de Schoutheete, Marc-Antoine; Dessart, Paul-Marie; De Vry, Mario; Dewulf, Etienne; Druck, Frédéric; Everard, Eric; Fautré, Serge; Feist, Arnaud; Flausch, Alain; Govaerts, Michel ; Hujoel, Luc; Janssens, Alain; Janssens, Patrick; Jongen, Thibauld; Joseph, Véronique; Konings, Pierre; Konings, René; Lacroix, Philippe; Lambrechts, Philippe; Léchaudé, Didier; Loyens, Peter; Malcorps, Christiane; Malherbe, Didier; Mariën, Ine; Martin, Alain; Mercelis, Philippe; Miller, Jean-Pierre; Moeykens, Filip; Moris, Chris; Noppen, Marc; Nys, Laurent; Pauwels, Caroline; Peeters, Serge; Petit, Charles; Pierlet, Xavier; Platieau, Jacques; Potvliege, Claire; Rigo, Etienne; Rouvez, Frédéric; Sonneville, Stéphan; Tempels, Martine; Toledo, Marc; Vancamp, Franck; Vanderhaegen, Jean-Christophe; Vanderroost, Chris; Van Dijk, Jean-Pierre; van Innis, Emmanuel; Van Ro, Nicolas; Van Weyenbergh, Rodolphe; Velge, Baudouin; Velten-Jameson, Christian; Willemarck, Thierry; Willocx, Olivier; L’Assemblée approuve à l’unanimité les candidatures et la composition du Conseil d’Administration pour l’exercice 2018-2019. 7. Allocution du Président Le Président se réfère à son allocution pendant l’évènement Brussels Meets Brussels qui a eu lieu la veille de l’Assemblée Générale. Après avoir remercié l’Assemblée, le Président lève la séance à 17h. Marc Decorte, Président Olivier Willocx, Administrateur délégué
Community DEMANDES D'ADMISSIONS PAR PRÉSENTATION AU CONSEIL D'ADMINISTRATION ABA - Artistic Booster Academy PPE Rue Coenraets 72 - 1000 Bruxelles del. : Ghys Olivier Alto International SPRLU Avenue Edouard Bénès 201 - 1080 Bruxelles Code Nace 4617001 - Intermédiaires du commerce en denrées alimentaires et en tabac del. : Joris Tom BDO SCRL Avenue Louise 326 - 1050 Bruxelles Code Nace 70100 - Activités des sièges sociaux del. : Van den Bulck Vincent Book@time SPRL Avenue Coloniale 15 - 1170 Bruxelles Code Nace 82110 - Services administratifs combinés de bureau del. : Entzeroth Steffen Ez-Pass SPRL Faubourg de Mignault (R) 23 - 7070 Le Roeulx Code Nace 58290 - Édition d'autres logiciels 62010 - Programmation informatique 63120 - Portails Internet del. : Lecoq Gauthier FCR Media SA Uitbreidingstraat 82 - 2600 Berchem Code Nace 62020 - Conseil informatique 62030 - Gestion d'installations informatiques 62090 - Autres activités informatiques del. : Vincent Thibaut Hello Tyro SA Place Sainte-Gudule 5 - 1000 Bruxelles Code Nace 70210 - Conseil en relations publiques et en communication 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 82300 - Organisation de salons professionnels et de congrès del. : Pantusa Laurent Ignace Bral SPRL Rue Léon Lepage 41 - 1000 Bruxelles Code Nace 69101 - Activités des avocats del. : Bral Ignace Impacthorizon SPRL Avenue Montjoie 180 - 1180 Bruxelles del. : Jans Olivier Jack's Meatball Café SPRL Avenue du Forum 15 - 1020 Bruxelles del. : Jacquet Marc Komitika SPRL Avenue Pierre Devis 30-32 - 1160 Bruxelles del. : Libito Merry Legal Vest SPRL Avenue Louise 523 - 1050 Bruxelles Code Nace 69109 - Autres activités juridiques 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Cassiers Donatien Leonidas Confiserie SA Boulevard Jules Graindor 41-43 - 1070 Bruxelles Code Nace 10820 - Fabrication de cacao, de chocolat et de produits de confiserie del. : de Selliers de Moranville Philippe Lielens & partners SA rue Henri Evenepoel 9 - 1030 Bruxelles Code Nace 73110 - Activités des agences de publicité del. : Dusausoy André Osialis SPRL Rue de l'Hospice Communal 6 - 1170 Bruxelles Code Nace 62020 - Conseil informatique 7311001 - Conception et réalisation de campagnes publicitaires pour des tiers, en utilisant tous les médias 7311003 - La conception de textes et de slogans publicitaires (copywriters) del. : Decroix Ronald Political Edge SCS Square de Meeus 35 - 1000 Bruxelles Code Nace 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Orsini Dominique Qvovadis SPRL Avenue Louise 523 - 1050 Bruxelles Code Nace 68312 - Estimation et évaluation de biens immobiliers pour compte de tiers 74104 - Décoration d'intérieur del. : Lambert Marc Real Gestion - Ortegat Wine Consult SC Avenue Ernestine 14 - 1050 Bruxelles Code Nace 47251 - Commerce de détail de vins et de spiritueux en magasin spécialisé 68100 - Activités des marchands de biens immobiliers del. : Ortegat Philippe Reyes Sanchez Leticia PPE Rue de la Station 74 - 1410 Waterloo Code Nace 86909 - Autres activités pour la santé humaine n.c.a. del. : Reyes Leticia SNCB-NMBS SA Rue de France 56-58 - 1060 Bruxelles Code Nace 49100 - Transport ferroviaire de voyageurs autre qu'urbain et suburbain 80100 - Activités de sécurité privée del. : Annane Jihane Talentis Group SA Chaussée de la Hulpe 150 - 1170 Bruxelles Code Nace 46510 - Commerce de gros d'ordinateurs, d'équipements informatiques périphériques et de logiciels 58290 - Édition d'autres logiciels 62010 - Programmation informatique del. : Cariano Joey Tarik Hennen SPRL Chaussée d'Alsemberg 400 - 1180 Bruxelles Code Nace 69109 - Autres activités juridiques 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Hennen Tarik The Shift ASBL Rue Haute 139 - 1000 Bruxelles Code Nace 94999 - Autres associations n.c.a. del. : Janssens Gaëlle Théâtre National de la Communauté Française UP Boulevard Emile Jacqmain 111-115 - 1000 Bruxelles Code Nace 90012 - Réalisation de spectacles par des ensembles artistiques 90041 - Gestion de salles de théâtre, de concerts et similaires del. : Dubois Nicolas Van Calster Aurore SPRL Val des Seigneurs 26 - 1150 Bruxelles Code Nace 69101 - Activités des avocats del. : Van Calster Aurore Velopakk Avenue Armand Huysmans 140 - 1050 Bruxelles del. : Vargas Arnaldo Wide Shot Photography PPE Grande rue au Bois 55 - 1030 Bruxelles del. : Van Battel Alexandre Bruxelles Métropole - avril 2019 ❙ 55
Community 13.05 & 06.06 SEO : passez en tête de page Google MANAGEMENT & RH, PERSONAL IMPROVEMENT 09.05 & 13.06 Lunch gestion des risques : est-ce que mon business tient la route ? 06.06 Agile for Managers 05.06 Améliorer les performances de votre entreprise avec la communication non-violente (CNV) 07.06 Obtenez l’adhésion des millenials dans votre équipe VENTE, MARKETING & COMMUNICATION 11.04 & 16.05 & 13.06 Instagram : valorisez votre image de marque 11.04 & 16.05 & 13.06 Chatbot : créez une expérience client ininterrompue 16.04 & 21.05 & 18.06 LinkedIn : créez votre réseau d’affaires 18.04 & 23.05 Optimisez vos campagnes e-mailing 18.04 & 23.05 & 20.06 Digital analytics : tips & tricks 30.04 Publier sur LinkedIn – développez votre notoriété 07.05 & 04.06 Google my business : aidez vos clients potentiels à vous trouver 14.05 & 11.06 Facebook : créez une communauté engagée 14.05 & 11.06 Capsule vidéo : filmer et monter une vidéo, initiation pratique 21.05 & 18.06 Sublimez vos photos avec votre smartphone 04.06 Facebook local : localisez-moi facilement 06.06 Facebook : mettez en place une bonne stratégie publicitaire ICT 23.04 23.05 Réalité virtuelle et réalité augmentée ➜ Caroline Coutelier +32 2 643 78 13 – cco@beci.be LÉGISLATION SOCIALE 24.04 Rémunérations et aides financières 06.05 Les pécules de vacances : questions clés 07.05 Reprise du travail après une période de maladie et trajet de réintégration 23.05 Actualité de droit social dans la fonction publique 24.05 Les vendredis de l’actualité sociale ➜ Frédéric Simon +32 2 643 78 17 – fs@beci.be Oser l’authenticité pour un succès durable 30.04 Comment élaborer mon Business Model Canvas 07.05 Mieux vaut prévenir que guérir 14.05 Statut social et cotisations sociales 21.05 Un regard juridique sur mon statut social 28.05 Quelles solutions de financement à Bruxelles ? 04.06 Tour d’horizon des subsides à Bruxelles 11.06 Et si la reprise était une opportunité ? 18.06 Sales DNA© : développer votre talent DROIT COMMERCIAL Cycle de séminaires : réforme du code des entreprises 07.05 Quels changements pour les actionnaires ? 15.05 La responsabilité des administrateurs 22.05 Les principaux impacts fiscaux pour votre entreprise ➜ Alexis Bley +32 2 563 68 58 – ab@beci.be WORKSHOPS GRATUITS STARTERS & RESTARTERS 56 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019
CommunityAgenda 25.06 Les composantes d’un branding fort ➜ Emmanuelle Einhorn starters@beci.be TRANSMISSION 14.05 23.04 Value Coaching : stimulez la valeur de votre PME ➜ Salima Serouane +32 2 643 78 49 – sse@beci.be Speed Business Lunch 14.05 Lunch restarter 04.06 Lunch restarter Inscrivez-vous à une ou plusieurs formations et bénéficiez des subsides la formation Région Bruxelloise: 50% de subsides: (investissement min. = 1.000 €) Retrouvez notre agenda complet sur www.beci.be **En néerlandais uniquement INDEX DES ENTREPRISES ET ORGANISATIONS CITÉES DANS CE NUMÉRO 203, Le 51 Abattoir Acerta Actiris AG Real Estate Amazon Antoine, Établissements Aquiris ASO Audi Aviato Belgian Chambers BetaGroup Bpost Bral Brigittines, Les Brussels Airlines Bruxelles Formation Campine Cegelec Industry Ceres CHU Bruxelles City 2 Citydev Cliniques Saint-Luc Colruyt Group Communa Conservatoire de Bruxelles 26-28 ; 32 Conservatoire Royal d’Anvers 26-28 Croix-Rouge Danone Delacre Elia Ensav Enterprise Europe Network 42 14 14 14 24-25 20 7-9 41 7-9 7-9 50 14 14 10-12 14 7-9 21-22 6 7-9 19 51 7-9 Brussels Hotel Association 10-12 Bruxelles Économie et Emploi 43 7-9 40 14 14 46-47 7-9 7-9 46-47 7-9 7-9 Entrakt Equal Esplanade Louvain-la-Neuve EU-Japan Center Extensa Fabricom Façon Jacmin Febelauto Febiac Friture René G4S Galloo Recyclage Girleek Hôpitaux Iris Sud Hub.brussels Insas Inter-Beton La Cambre Laboratoire du Denim Leonidas LSG Skychefs MAD MaestroMobile Modalizy Molengeek Paix, La Pfizer Plasma Industry Port de Bruxelles Rebeton Recupel Rivka Roche 7-9 46-47 42 20 15-16 14 24-25 ; 34-35 40 19 Fédération Horeca Bruxelles 10-12 Fluxys 14 51 7-9 40 6 46-47 26-28 24-25 ; 26-28 14 Karel de Grote Hoogeschool 26-28 Kone 14 24-25 ; 26-28 34-35 14 7-9 26-28 15-16 7-9 6 51 14 14 40 14 14 24-25 ; 34-35 14 RTBF RvB Robinetterie Sabca Saint-Luc Schindler Schneider Sibelga Sint-Lucas Sisyphe Smart Solvay Industry Spie Sport 4254 Stib Stijl Studio Biskt Suez Superlab Tag-Ad TEC Théâtre des Martyrs Tour & Taxis Toyota Traject ULB Umicore Université de Gand Upcom Valentine Witmeur Lab Vanparys VDAB Veolia Viangro VUB We Are Artists White Negro Agency Womenpreneur 24.04 Beci Welcome Breakfast 08.05 Beci Welcome Breakfast 27.06 Speed Business Lunch ➜ Beci Events +32 2 643 78 13 – events@beci.be 26-28 14 14 24-25 14 14 14 26-28 7-9 26-28 14 14 24-25 ; 34-35 14 24-25 24-25 ; 36 14 7-9 42 42 38 15-16 40 15-16 24-25 14 26-28 4 34-35 14 7-9 14 14 24-25 37 31 48-49 Bruxelles Métropole - avril 2019 ❙ 57
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