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parle pas ici seulement des cafés du centreville, mais aussi des communes bruxelloises où passeront les cyclistes, notamment Etterbeek, les deux Woluwe, Ixelles, Schaerbeek ou Laeken. Philippe Close : « L’impact du Tour se vérifiera dans 2 à 3 ans » « L’impact du passage du Tour sur les restaurants et cafés est très difficile à estimer », tempère toutefois Philippe Trine, responsable de la Fédération Horeca Bruxelles. « Il y a plus de 4000 restaurants et cafés à Bruxelles, mais il y a pas mal d’impondérables. L’effet Tour de France est indéniable mais la période de début juillet peut être excellente tout comme elle peut être compliquée. Pour un événement sportif en plein air comme le Tour de France, même s’il y a du monde attendu, une pluie continue peut changer complètement la donne. » Il est par ailleurs possible d’avoir une idée du retour économique en analysant les statistiques d’éditions précédentes. En 2017, la ville de Düsseldorf en Allemagne a accueilli le départ du Tour de France, tout comme la ville d’Utrecht en 2015. Avec plus de 600 000 habitants pour Düsseldorf et seulement 350 000 habitants pour Utrecht, on peut dire que Bruxelles présente une petite longueur d’avance en termes de public potentiel. En 2017 à Düsseldorf, 500 000 fans ont ainsi encouragé les cyclistes le samedi 1er juillet, pour une étape de contre-la-montre… sous la pluie. Pour la deuxième étape, dont l’arrivée prenait d’ailleurs place à Liège, 800 000 personnes ont applaudi les cyclistes. Pour la ville d’Utrecht, qui accueillait le Grand Départ en 2015, les analyses sont plus précises. Durant les deux jours d’étape, pas moins de 750 000 touristes se sont déplacés, dont 365 000 personnes pour la première étape du 4 juillet. Les statistiques avancent que 39 % des visiteurs habitaient la ville, contre 61 % hors d’Utrecht, dont une majorité de Néerlandais. Ce Grand Départ n’a en fait accueilli que 8 % d’étrangers, dont en majorité des Allemands (25 %) et des Belges (21 %). Parmi les rentrées économiques clairement chiffrables, la simple présence du staff (équipes, journalistes, organisation) en termes de nuitées et restauration a représenté 1,2 millions d’euros, soit 267 euros par personne. Il s’agit déjà d’un beau retour… dont Bruxelles a indispensablement besoin. La Ville de Bruxelles a en effet déboursé 5 millions d’euros pour avoir le droit d’accueillir le Tour de France ! Un dispositif à 100 jours du départ Les organisateurs des étapes du Tour ont l’habitude de Optimiste, le bourgmestre de Bruxelles vise surtout les retombées du Tour sur le long terme. ➜ Combien coûte le Grand Départ à la Ville de Bruxelles ? Pour accueillir le Grand Départ, la Ville paye 5 millions d’euros à l’organisation du Tour de France. À quoi il faut ajouter entre 2 et 3 millions pour les animations autour du Tour. La Région bruxelloise investit en parallèle 1,5 à 2 millions d’euros. Nous ne comptons pas dans ces dépenses les frais de sécurité, de police ou de personnel défrayé pour l’événement. Comparé au coût d’autres événements, le retour sur investissement est extrêmement important. La stratégie amorcée depuis plus de dix ans, à savoir rendre une image positive de Bruxelles, devient payante. La Ville accueille désormais plus de 8 millions de touristes par an. ➜ Avez-vous déjà calculé l’éventuel retour sur investissement ? À l’heure où je vous parle, je ne peux pas vous donner un chiffre mais ce retour est assurément payant. Le retour direct est indéniable au niveau de l’horeca, même si on sait que le tourisme de loisirs rapporte moins que le tourisme business. Le cyclisme est un des seuls sports où les gens découvrent la destination, contrairement au football ou au tennis. De plus, le Tour de France est le plus grand événement sportif gratuit du monde. Nous avons fait appel aux entreprises et organismes pour qu’ils participent à la fête en se mettant tous en jaune. ➜ Comment pourrez-vous déterminer l’éventuel impact du Tour ? Nous misons sur un effet retard : il faudra estimer le nombre de touristes qui viennent à Bruxelles d’ici deux à trois ans. Le Tour, c’est un énorme plus dans notre stratégie permanente de rendre Bruxelles positif. Il y a dix ans, Bruxelles avait une image ennuyeuse, voir négative. Nous avons travaillé pour que Bruxelles ait une image dynamique. J’ai croisé pas mal de personnes (responsables politiques, organisateurs…) qui ont eu l’occasion d’organiser le Tour dans leur ville. Toutes ont été ravies d’accueillir le Tour. Bruxelles Métropole - avril 2019 ❙ 11 © Belga

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