35

Sprout to be Brussels Génération slasheurs / Des vies professionnelles sur mesure Millennials : profession slasheurs. Voilà comment on pourrait qualifier cette génération qui a l’art de combiner plusieurs activités rémunérées. Par choix ou par nécessité, cette pratique devient de plus en plus fréquente chez les 25-35 ans L e terme slash fait écho au signe t servant à séparer plusieurs mo une séquence. Si les millennials apprécient la flexibilité d’organisati et l’autonomie, ils peinent toutefois assumer une forme de travail qui peut parfois s’avérer isolante et instable. Les plus chanceux parviendront à trouver le dénominateur commun à toutes leurs casquettes pour combiner activités professionnelles et aspirations personnelles. Les exemples de pluriactifs abondent dans ce dossier du mois : musiciens-consultants tels que Fugu Mango, l’artiste-entrepreneuse et architecte d’intérieur Isabelle Derecque, ou encore la comédienne-écrivaine Adeline Dieudonné. Si au départ, on serait tenté de croire que le statut de « slasheur » s’expliquerait plutôt par le soin de parvenir à un niveau de vie satisf sant en combinant plusieurs activités e plusieurs salaires, on se rend compte qu les millennials, il s’agit également de l’utile à l’agréable. En faisant le choix pas en faire, la génération Y se crée une professionnelle sur mesure : cumuler trois activités lui permet d’éviter les concessions. À l’inverse des salariés qui tentai concilier vie professionnelle et vie priv mélangent tout : leur vie doit être en par adéquation avec leur bien-être personnel. Joindre l’utile à l’agréable Cette pratique du slashing n’est pas récente : en 2007, l’auteur Marci Alboher publiait un livre intitulé « One Person/ Multiple Careers : A new model for Work. Life Sucess ». années plus tard, Seth Godin, le pape améebmarketing vulgarisait le concept par finition inspirée de son propre vécu : « Mon e a fait le même travail toute sa vie, mon e a eu sept emplois différents tout au long de sa moi, j’ai eu sept emplois en même temps ». atique incarne à la fois un espoir – maximisation du revenu, diversité des activités et baisse du chômage – et une inquiétude – une situation instable et fragile. Une étude française du salon des microentreprises dénombrait 4,5 millions de travailleurs pluriactifs en 2015. Dans cette même étude, 31 % des slashers sondés (soit environ 1,4 million d’actifs) sont majoritairement freelances (10 %), auto-entrepreneurs (10 %), associés (6 %) ou dirigeants d’une entreprise (5 %). Aussi, 7 % des pluriactifs profitent de ce mode de fonctionnement pour tester une idée avant de créer une entreprise. « Plus aguerris, avec un réseau plus dense et efficace et des premières références, ils augmentent leurs chances de succès », commente Alain tti, serial entrepreneur et fondateur du Salon des Micro-Entreprises. chose est sûre : l’entrepreneuriat et le freeont le vent en poupe dans nos sociétés. nombreuses questions se posent : Que slasheurs ? Sont-ils une opportunité ou menace ? À l’heure de l’open innovation « exles slasheurs représentent une énergie à exploiter afin de mobiliser de noucompétences. Si le chantier demeure vaste, age incontestablement les entreprises à s pratiques managériales. ● Elisa Brevet Bruxelles Métropole - avril 2019 ❙ 33 © Getty

36 Online Touch Home


You need flash player to view this online publication