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par exemple la Smart ASBL, qui permet aux artistes d’avoir un statut, le fonds Start, le pôle Taste de hub.brussels ou encore le pôle médias qui va être créé à la RTBF. « Des acteurs de tous les secteurs audiovisuels s’y rassembleront et cela donnera à Bruxelles une force de représentation supplémentaire », assure Alexandra Lambert. Cette mission, c’est aussi celle poursuivie par le MAD. « Depuis quelque temps, nous disposons d’un bâtiment architectural exemplaire, un lieu physique où l’on peut venir voir et palper la création en direct. Nous gérons aussi des résidences-ateliers centrés sur l’innovation sociale, sociétale et durable, qui sont fantastiques et qu’on souhaite ouvrir davantage au public. » Enfin, il y a plus d’outils pour mettre à l’emploi les diplômés en art, pour favoriser l’entrepreneuriat des jeunes et pour que ces derniers se sentent moins seuls lorsqu’ils se lancent dans la vie active. On leur donne aussi plus de visibilité. Ainsi, les médias doivent, selon leur contrat de gestion, donner une place importante aux talents belges. Avec les médias sociaux et la digitalisation, un jeune artiste peut obtenir très facilement une visibilité publique immédiate. « La médiatisation est beaucoup plus rapide et tout cela facilite la connaissance et la reconnaissance de ces jeunes talents », assure Alexandra Lambert, selon qui Bruxelles présente une grande ouverture d’esprit par rapport au monde créatif. « Il faut parfois pousser plusieurs portes, voire les enfoncer, mais si on persévère, elles s’ouvrent. » Un enseignement accessible et de qualité La Belgique est également très attractive pour les étudiants. La Fédération Wallonie-Bruxelles compte 16 écoles supérieures des arts. Et d’après les chiffres de l’Académie de recherche et d'enseignement supérieur (Ares), plus de 7.000 jeunes ont entamé une formation dans une école d’art pour l’année académique 2017-2018. En Flandre aussi, des établissements tels que LUCA, la Karel de Grote Hogeschool, le Conservatoire Royal d’Anvers ou encore l’Université de Gand (qui propose plusieurs baccalauréats en art) attirent de nombreux étudiants chaque année. En 2017, 7,13 % des étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur en Communauté flamande suivaient ainsi une formation artistique, soit plus de 1.400 étudiants. Dans la majorité des écoles supérieures d’art, les candidats-étudiants doivent passer des épreuves d’admission. En revanche, certaines filières artistiques, créatives ou encore techniques, comme l’infographie, les arts graphiques ou les techniques de la photographie et du cinéma, sont organisées en hautes écoles et ne nécessitent pas la présentation d’une épreuve d’admission. S’ils sont très sélectifs, ces tests d’entrée sont indispensables. « Compte tenu des moyens dont nous disposons, si l’on veut organiser correctement une formation en art, on est obligés de limiter les accès. Sur les 600 candidats qui passent les épreuves d’entrée à l’Insas chaque année, nous en gardons uns soixantaine », déclare Laurent Gross. À l’Insas, ces épreuves d’admission s’étalent sur trois semaines, de quoi se donner le temps d’évaluer les aptitudes des candidats à devenir des professionnels dans le domaine choisi. À La Cambre, elles durent une semaine et l’école a mis en place des programmes d'acclimatation pour les élèves de 5e et 6e secondaire. A Sint-Lucas, les épreuves d’admission comportent par ailleurs un travail à réaliser à domicile. En dehors de ces épreuves d’entrée, les études d’art en Belgique sont ouvertes à un panel social très large. Contrairement à la France, l’enseignement est essentiellement d’ordre public, c’est-à-dire subventionné par les Communautés française et flamande. « Il n’y pas d’accessibilité par l’argent. Les droits d’inscription sont raisonnables et il y a des mécanismes d’aide pour les étudiants en difficulté », assure Laurent Gross. Indépendance et ouverture d’esprit Par ailleurs, l’enseignement se veut libre et indépendant. « À l’inverse de certains pays, dont la France, où l’industrie du cinéma préexistait à la création des écoles de cinéma, en Belgique ce sont les écoles qui ont formé la grande majorité des travailleurs du cinéma, de la télévision et de la radio », poursuit Laurent Gross. Cela explique leur grande autonomie et liberté par rapport au monde professionnel bien que, paradoxalement, la grande majorité des enseignants sont des professionnels en exercice. « À Bruxelles, il n’est pas nécessaire de se conformer à des stéréotypes pour entrer dans le monde professionnel. Le monde de l’art a une plus grande ouverture d’esprit par rapport à des genres différents », assure-t-il. Pour le directeur de l’Insas, les écoles sont là pour permettre aux jeunes d’expérimenter, d’amener de nouveaux types de création. Et à Bruxelles, elles répondent tout à fait à ce type L’art, un secteur qui pèse lourd Statut international de Bruxelles, ouverture et diversité culturelle, soutien public, accessibilité et qualité de l’enseignement, loyers abordables : la combinaison de tous ces facteurs fait de Bruxelles un terrain de jeu très attractif pour les artistes. Résultat : dans de nombreux métiers artistiques, la production belge s’intensifie de manière importante. Le secteur des industries créatives et culturelles pèse lourd, tant en termes d’activité économique que de financement. En 2015, il représentait déjà plus de 45.000 emplois en Région bruxelloise et générait un chiffre d’affaire de 12,9 milliards d’euros, soit 6,3% du chiffre d’affaire total de Bruxelles. Bruxelles Métropole - avril 2019 ❙ 27

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