Entreprendre Marchés publics : quels défis pour le secteur hospitalier ? Depuis le 1er juillet 2013, les hôpitaux sont soumis à la réglementation des marchés publics. Objectif : plus de transparence, une gestion des hôpitaux qui se professionnalise et une meilleure allocation des ressources. Six ans après, où en sommes-nous ? D epuis l’entrée en vigueur de la réglementation « marchés publics » dans le secteur non marchand, tous les hôpitaux sont soumis au droit de la commande publique. Une situation qui présente des avantages, mais aussi des inconvénients. « Travailler avec des appels d’offres publics permet une ouverture des marchés à une plus grande concurrence. Cela permet également plus de transparence et oblige ceux qui passent le marché à cadrer leur besoin avec précision », commence Jean-Marc Derep, chef du service des achats aux Cliniques Saint-Luc. « Par contre, cela augmente considérablement le volume de travail. » Jean-Christophe Gautier, Directeur Approvisionnement & Logistique aux Hôpitaux Iris Sud, partage son opinion : « Dans le temps, on définissait notre besoin en interne et on partait en prospection de marché. On pouvait discuter avec les fournisseurs et, au fur et à mesure de ces discussions, le besoin s’affinait. Cela nous permettait parfois de trouver des solutions auxquelles nous n'avions pas pensé, qui étaient parfois techniquement plus intéressantes ou moins coûteuses. » Les soins de santé à Bruxelles c’est : ➜ 23 hôpitaux ➜ Près de 9.000 lits ➜ 1.500 médecins généralistes et 3.800 médecins spécialistes ➜ Près de 10.000 infirmiers et 8.000 aidesoignants Source : chiffres IBSA 2018 46 ❙ Bruxelles Métropole - avril 2019 Vers une complexification des achats Par ailleurs, entre la rédaction du cahier des charges, la diffusion du marché, la réception des offres, le rapport d’attribution, le choix du prestataire… le cycle d’achat est plus long qu’autrefois. Et certains délais, fixés par la loi, sont incompressibles. « Tout mis bout à bout, il peut s’écouler une bonne année entre l’expression du besoin initial et l’arrivée de l’équipement attendu. Dans certains cas, cela peut être problématique. Même les procédures pour urgences impérieuses restent moins rapides qu’un appel à un fournisseur qu’on connaît et en qui on a confiance. » À ce processus s’ajoutent encore les règles administratives propres à chaque hôpital. Dans les hôpitaux publics, au-delà de certains montants, il faut parfois attendre que le conseil d’administration ou de direction se réunisse, voire obtenir l’accord de l’autorité de tutelle. « Quand on ouvre un marché de haute technologie très évolutive, par exemple, c’est difficile de prévoir un instant T, un cahier des charges extrêmement précis et qui permettra de couvrir toutes les possibilités durant la durée du marché », ajoute Jean-Marc Derep. Recrutement et culture d’entreprise Pour Jean-Christophe Gautier, l’un des gros défis pour les hôpitaux est de faire entrer les marchés publics dans la culture d’entreprise, en particulier auprès du corps médical. Pour beaucoup de dossiers, les acheteurs doivent travailler avec les médecins. « Pour autant, les impliquer dans la rédaction du cahier des charges n’est pas toujours évident. Avant, on définissait une solution ; aujourd’hui, on définit un besoin qui va être mis sur la place publique et toutes les sociétés qui sont capables d’y répondre ont une chance de remporter ce © Belga
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