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Chambre de Commerce & Union des Entreprises de Bruxelles LE MAGAZINE DES ENTREPR I SES BRUXELLOI SES RISQUE CLIMATIQUE, enjeu économique DES PRIMES pour l’économie circulaire N°46 / JUIN 2019 UN GREEN DEAL pour la logistique urbaine GÉNÉRATION(S) CLIMAT CONSTRUCTION CIRCULAIRE, source d’emploi Rédacteur en chef invité : DAVID LEYSSENS ISSN 2406-3738 Green

Édito Les technologies sont la solution, pas le problème N’y allons pas par quatre chemins : dans un contexte budgétaire xigeant une croissance économique faible, avec la perspective de guerres avec le financement des soins de santé et du vieillissement de la population, les frais d’infrastructures induits par la croissance démographique avec une facture énergétique qui doit rester sous contrôle… les dé les nouveaux exécutifs issus des élections sont nombreux. À Bruxelles, les marges pour financer de nouvelles politiques énormes. Toutefois, des gains importants peuvent être réalisés déploiement d’outils technologiques de nature à améliorer la qualité et leur performance. Par exemple, l’optimisation des processus, également les services au public et aux entreprises, permet de faire plus avec moins – e dégager des ressources pour d’autres missions. Mais ce n’est qu’un question technologique. Bruxelles peut créer un écosystème propice au développement City digne de ce nom. Et pour ce faire, le déploiement de la 5G sable. Bruxelles, capitale de l’Europe, doit être une ville pilote en Mais, campagne oblige, face à certaines peurs irrationnelles, le ment bruxellois sortant a botté ce dossier en touche. Il est à présent d’adopter des normes d’émissions raisonnables, alignées sur l’OMS. Sans l’aide de la technologie, la ville durable est un leurre. C’est la nologie qui va permettre à Bruxelles de faire mieux, notamment le plan écologique. Mieux en termes de gestion des flux de tra fic, grâce à une politique d’open data ; en termes d’optimisation énergétique, avec des compteurs et des bâtiments intelligents ; en termes de propreté, avec des poubelles intelligentes. Mieux en termes de parking, avec l’intégration en direct des données des opérateurs et grâce au téléjalonnement. Mieux en termes de sécurité routière, avec un meilleur contrôle. Et que dire de l’introduction d’une taxe kilométrique intelligente pour mieux gérer la mobilité à Bruxelles ? Les applications sont innombrables… Pour obtenir une prime à la rénovation, pour améliorer la performance énergétique des bâtiments (PEB), les démarches restent trop aussi, la digitalisation, la mise en ligne, le recours à la blockchain générer des gains considérables. Le temps est venu de miser sur la technologie à Brux D’autant plus qu’elle est l’alliée de l’environnement Marc Decorte, Président de Beci Bruxelles Métropole - juin 2019 ❙ 1

Sommaire Bruxelles métropole N° 46 – Juin 2019 Au mois de septembre : Mobilité Editeur responsable Olivier Willocx – ow@beci.be - T +32 2 648 50 02 Avenue Louise 500 - 1050 Bruxelles www.beci.be Rédaction Media Coordinator Emmanuel Robert - er@beci.be T +32 2 643 78 44 Ont collaboré à ce numéro : Elisa Brevet, Géry Brusselmans, Giles Daoust, Johan Debière, Marc Decorte, Didier Dekeyser, Vincent Delannoy, Mehdi Ferron, Gaëlle Hoogsteyn, Ophélie Legast, David Leyssens, Cédric Lobelle, Laura Rebreanu, Guy Van den Noortgate, Matthias Vanheerentals et Peter Van Dyck. Production Layout db Studio.be Design couverture Denis Séguy Impression db Group.be Traduction Litteris Abonnements Prix : 80 € pour 10 numéros Publicité Bruxelles Métropole/Brussel Metropool est lu chaque mois par plus de 21.000 décideurs. Tirage moyen par numéro : 15.000 ex. Infos et réservations Anne Schmit – T +32 2 563 68 53 asc@beci.be Membership Catherine Tricot – T +32 475 49 65 72 ctr@beci.be Membre de BRUXELLES ENVIRONNEMENT ENTREPRISE DYNAMISCHE ECO LEEFMILIEU BRUSSEL ONDERNEMING DYNAMIQUE label n. 2014/351/2 News 4 6 8 Idées 12 13 17 Beci online Podcast : Haile Abebe Digest David Leyssens Rédacteurs en chef invités : Pour ou contre la rémunération obligatoire des stagiaires ? Smart Mobility à Tour & Taxis : l'intelligence collective en marche Open Source International 18 Green 20 22 24 26 28 30 31 32 34 36 38 41 43 10 conseils pour gagner des marchés publics européens David Leyssens : « Sign for my future ? Une belle opportunité ! » Question climatique : une affaire de famille Thomas et Alexia Leysen : s’inspirer mutuellement Koen et Cecile Verwee : « Tout le monde doit se mouiller » Olivia et Steven Beckers : « On peut faire plus pour le climat » Robert et Alice Fontaine : « Se donner jusqu'à 2030, c’est trop tard » Isabelle et Elodie Chaput : « Où sont les spécialistes ? » Egbert et Mathilde Buursink : « Les mots ne suffisent pas » Gérer le risque climatique : un enjeu économique pour les villes Un Green Deal pour la logistique urbaine Brussels Airport : champion économique, champion écologique Construction circulaire : des ressources et des emplois en plus Bruxelles soutient votre projet en économie circulaire Entreprendre 44 46 47 Community 48 10-32-2225 PRINTED ON TCF PAPER 49 50 51 52 55 56 Répondre aux marchés publics : quelques recommandations Starter : Beef Take La SPRL est morte, vive la SRL ! Petites histoires de grands entrepreneurs Une promenade verte avec Augustin Nourissier L’actualité Beci en photo Le Palais de Justice de Bruxelles, trésor négligé Demandes d'admission Agenda Index

Acheter son bureau ou investir dans des studios ? En voilà une bonne question pour nos experts immo Contactez les experts de KBC Brussels Live au 02 303 31 60 du lundi au vendredi de 8h à 22h et le samedi de 9h à 17h. E.R. : KBC Group SA, Avenue du Port 2, 1080 Bruxelles, Belgique. TVA BE 0403.227.515, RPM Bruxelles.

Beci online Social Media Dans ce numéro, lisez l’interview podcast de Haile Abebe, en p. 6. Et pour écouter tous nos podcasts, dont cet entretien avec Nicolas Van Rymenant (Menu Next Door, The Family), rendez-vous sur www.beci.be/podcast. #BECImember : Conseil immobilier aux propriétaires, occupants, investisseurs ou promoteurs ; BelSquare accompagne vos projets. Voir www.bel-square.be. Sold out : En collaboration avec Wallonie Belgique Tourisme, la croisière Beci partira des environs du pont Van Praet, ce 18 juin, à bord du Verdi. Six semaines pour booster votre projet et lancer votre entreprise : c’est le Beci Business Challenge. Plus d’info ? eei@beci.be Rejoignez-nous sur Facebook, LinkedIn, Twitter. 4 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019

Beci online Dans votre newsletter de mai Globalisation, flexibilité, numérisation… : le monde du travail change. Pour vous aider à saisir les New Ways Of Woking, lisez notre dossier, réalisé en collaboration avec Gymlib. À télécharger gratuitement sur go.beci.be/new-ways-of-working. Si l’info vous avait échappé, le Tour de France partira de Bruxelles le samedi 6 juillet – mais il impactera la mobilité bruxelloise dès le mercredi 3. Article à lire sur notre site web. À lire sur notre site web Retrouvez ces articles sur www.beci.be Bruxelles Métropole - juin 2019 ❙ 5

Podcast Haile Abebe : d’ingénieur à serial entrepreneur ‘food’ Haile Abebe est le fondateur du restaurant Toukoul et de trois autres établissements mêlant culture et nourriture : le Cercle des Voyageurs, le Café Begin et le Loft 58, la cafétéria de l’Ihecs. Ingénieur de formation, il s’est reconverti pour accomplir un vieux rêve : apporter à Bruxelles l’exotisme de la cuisine de son pays d’origine, l’Éthiopie. De gauche à droite : Tarik Hennen, Elisa Brevet et Haile Abebe lors de l’enregistrement du podcast. À quel moment de sa carrière un ingénieur décide-t-il de tout lâcher pour ouvrir son premier restaurant ? Ça se passe au moment où on se rend compte qu’en tant qu’ingénieur, on ne fait plus que de la gestion de projet. En ce qui me concerne, je n’étais plus du tout dans la technique. J’avais toujours ce rêve de me mettre à mon compte. C’est important de comprendre que, quand on a longtemps travaillé pour quelqu’un, on se dit : « Bah tiens, tant qu’à faire ce que je fais, autant le faire pour moi-même ». Tu es Éthiopien d’origine. C’était une volonté de faire connaître l’histoire et la culture de ton pays ? J’ai vécu assez longtemps à Bruxelles pour comprendre que les gens ne connaissaient pas bien l’Éthiopie. J’ai souffert un peu de cela parce qu’évidemment, je viens d’un pays avec une longue histoire. Je pense à la famine et à tout ce qui s’est passé dans les années 80. J’ai eu ce besoin de faire connaître ce pays. Tu t’es lancé en sachant qu’il y aurait cet engouement pour la cuisine éthiopienne ? On ne fait jamais rien sans savoir. À l’époque, avec ma famille et des amis éthiopiens, on a créé la Belgo Ethiopian Association, une ASBL qui existe encore aujourd’hui. La structure nous a permis d’organiser des événements où on testait le concept. Cela marchait très bien. Tous ceux qui connaissaient la cuisine rêvaient d’avoir un restaurant éthiopien en ville. Après ton premier restaurant, le Kokob, tu as créé un deuxième concept : le Cercle des Voyageurs. Tout à fait ! C’était un projet encore différent : ce qui m’intéressait énormément, c’était la possibilité d’amener de la culture. Il est évident que je ne pouvais pas simplement faire de la restauration et du business. Si je voulais aussi faire passer un message, il fallait créer quelque chose d’autre. Je pense que, pour que les gens s’ouvrent à différentes cultures, il faut présenter ces cultures à travers différents médias. Que ce soit par la présentation de livres, la projection de films, des expositions, des concerts, etc. C’était un beau challenge à relever... Tous ces projets, tu les as entrepris seul ? Tout cela se décide en fonction de la taille et de l’envergure des projets. Entreprendre seul, c’est un idéal qui est difficilement atteignable. C’est un secteur difficile… ● Elisa Brevet Une rencontre à écouter en intégralité dans le podcast Next Step : https://www.beci.be/podcast. Les podcasts à écouter… Serial : si vous voulez jouer les enquêteurs en herbe, ce podcast américain est pour vous ! Produit par Sarah Koenig, l’enquête sur le meurtre de Hae Min Le en 1999 se déroule au fil des épisodes. Un podcast passionnant et haletant. 6 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019 D.R.

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News Beci-UWE-Voka rencontrent Charles Michel et les ministres-présidents Le 7 mai dernier, les représentants patronaux régionaux Olivier Willocx (Beci), Olivier de Wasseige (UWE) et Hans Maertens (Voka) ont rencontré le premier ministre Charles Michel ainsi que les ministres-présidents flamand, bruxellois et wallon. BeciUWE-Voka ont porté un message commun pour les nouvelles coalitions régionales et fédérale, à travers un document intitulé 12 priorités pour les prochaines coalitions régionales et fédérale. Dans une Belgique aux compétences économiques largement régionalisées, les trois représentants patronaux régionaux partagent cette vision commune : il existe 6 domaines socioéconomiques importants dans lesquels des interventions fondamentales sont nécessaires de toute urgence pour élever le niveau de l’économie et de la société dans chaque région, à savoir la mobilité, l’enseignement, le marché du travail, les pouvoirs publics, l’énergie, l’innovation. Beci-UWE-Voka partagent ce constat : nous ne devons pas nous satisfaire de la bonne situation économique de ces dernières années. Le climat conjoncturel s’inverse progressivement et les défis structurels sont plus importants que jamais. « Au cours de la prochaine législature, plusieurs grands changements économiques et sociaux, amorcés depuis longtemps déjà, se concrétiseront pleinement. Dans ce contexte, les pouvoirs publics peuvent compter sur les entrepreneurs qui continueront à œuvrer en faveur de l’innovation, de l’excellence, du bien-être et de l’emploi », analyse Hans Maertens (Voka). devons aussi donner l’exemple. Début avril, on s’exprimait ensemble sur Bruxelles, maintenant, nous partageons notre vision commune pour l’ensemble du pays », conclut Olivier Willocx (Beci). Info : www.beci.be/white-papers Angélique Karekezi, ambassadrice du café équitable À l’occasion de la journée mondiale du commerce équitable, le 9 mai dernier, Fairtrade Belgium avait invité Angélique Karekezi, directrice de Rwashoscco, une organisation rwandaise représentant 6 coopératives productrices de café, dont 5 certifiées Fairtrade. « L’agenda des entreprises est clair, il permettra d’élever le niveau de chaque région. Nous souhaitons que les prochaines coalitions le concrétisent. Pour ce faire, elles peuvent d’ores et déjà compter sur notre collaboration », martèle pour sa part Olivier de Wasseige (UWE). Avec cette action commune, les employeurs des trois régions veulent envoyer un signal fort : « Les grands défis tels que la mobilité, un meilleur taux d’activité ou l’application effective d’un pacte énergétique ne s’arrêtent pas aux frontières régionales. Nous demandons aux mandataires de mener des politiques qui soient bonnes pour nos entreprises, toutes régions et compétences ministérielles confondues. En ce sens, nous 8 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019 Il y a quelques années Rwashoscco a fait le choix de lancer un vaste projet visant à renforcer l’autonomisation des femmes productrices de café. Au départ de l’engagement d’Angélique, sa propre expérience : « J’ai grandi dans une société qui n’offrait pas les mêmes chances aux hommes qu’aux femmes », raconte-t-elle. « Angelique’s finest », a été lancé pour donner un coup d’accélérateur à ce projet. Cette marque, qui n’est pas encore commercialisée en Belgique, est le fruit de son engagement et de son imagination. Pour ce café 100 % féminin de haute qualité, près de 200 femmes sont engagées, de la culture des baies au packaging, jusqu’à la mise en vente. Elles sont présentes dans toutes les étapes de la chaîne de production. Avant tout, ce produit est la manifestation concrète de la réalisation du rêve d’Angélique de voir des femmes rwandaises prendre le pouvoir dans le business du café ! Aujourd’hui, cependant, avec des prix de marché historiquement bas, la marge du cultivateur de café est quasiment nulle. Fairtrade Belgium appelle les entreprises à prendre leurs responsabilités et à payer un prix supérieur, et les consommateurs à choisir un café qui couvre au moins les coûts de la production durable. Au-delà de cette démarche, le programme Fairtrade@work permet de s’engager officiellement et à plusieurs niveaux pour une société plus durable, plus responsable et respectueuse de l’humanité et de l’environnement. Les organisations les plus engagées reçoivent en récompense un « Fairtrade Award » certifiant leur engagement. Info : www.fairtradebelgium.be

News Ahooga donne une seconde vie aux batteries de ses vélos électriques hybrides Ahooga Bike, start-up bruxelloise reconnue pour ses vélos électriques, propose désormais un service de reconditionnement des batteries li-ion de ses vélos. Convaincue que le vélo électrique peut jouer un rôle d’accélérateur dans la transformation des villes, Ahooga est cependant consciente que les batteries lithium-ion ont un impact certain sur l’environnement : le processus d’extraction du métal consomme énormément d’eau et des fuites toxiques se sont répétées depuis le début du 21e siècle ; à quoi s’ajoute la pollution des sols et cours d’eau liée au mauvais traitement des batteries usagées. En proposant un service de reconditionnement de batteries, Ahooga souhaite conscientiser son public et fait un pas de plus vers des produits et services aussi durables que possible. Ce service propose de récupérer tous les composants d’une batterie usagée, en extraire les cellules arrivées en fin de vie et les remplacer par de nouvelles. Le tout pour un prix jusqu’à 50 % moins cher qu’une batterie neuve. Par ailleurs, après une campagne de lancement concluante pour son nouveau modèle, le Modular Bike, Ahooga s’apprête à livrer les premiers clients. Il s’agit d’un vélo électrique léger, adaptatif, cargo compact. À seulement 16 kg, il offre une surprenante capacité de charge (155 kg), incluant la possibilité de transporter des enfants. Son poids plume et sa fonction « gain de place » le rendent compatible avec des espaces de rangement étriqués comme un couloir, studio ou garage. Son nom lui vient également des nombreuses options de configuration : courroie, boîtier de vitesse automatique, autorecharge, guidon sport ou confort... À l’heure actuelle, Ahooga conçoit ses propres cadres à Bruxelles, achète l’aluminium à une société belge et soude et assemble ses vélos en Europe de l’est. Pour les 250 premiers exemplaires de ce nouveau modèle, la société bruxelloise transforme ses locaux en ‘micro factory’ urbaine. L’idée est d’expérimenter, business case à l’appui, un assemblage 100 % bruxellois. Info : https://ahooga.bike Febiac, Renta et le GDA s’allient et rappellent le rôle du secteur automobile en Belgique La Fédération de l’automobile et du cycle (Febiac), la Fédération belge des loueurs de véhicules (Renta) et le Groupement des distributeurs de marques automobiles (GDA-Traxio) s’associent pour œuvrer de concert afin de renforcer la cohésion et l’impact de leurs actions en faveur du secteur automobile, de ses travailleurs, mais surtout des utilisateurs de leurs produits et services : les citoyens et les entreprises. Affaires légales, communication transversale, data, fiscalité, formation et mobilité sont autant de piliers autour desquels s’articule la synergie entérinée par la signature de cette coupole de coopération. « L’importance grandissante de la mobilité pour la prospérité sociétale et le bien-être individuel, le développement croissant du transport de biens et de marchandises par la route mais aussi la nécessité grandissante de la multimodalité associée à l’émergence d’engins de déplacement dits ‘du dernier kilomètre’ sont autant d’éléments qui ont forgé l’accord de collaboration » explique Denis Gorteman, Vice-Président de Febiac. « L’action de la coupole créée par l’association de nos compétences portera sur la promotion de la prospérité et le bien-être par le biais des solutions développées et apportées par le secteur automobile et par ses professions, produits et services », poursuit Peter Daeninck, vice-président de Traxio et président du GDA. Parallèlement à la signature de cet accord, les trois acteurs souhaitent rappeler le rôle du secteur automobile dans notre pays. Les trois niveaux d’activités représentés par Febiac, Renta et GDA-Traxio totalisent 120.000 emplois sur le sol belge et contribuent à concurrence de 20 milliards d’euros par an au budget de l’état en matière de productivité fiscale. De gauche à droite : Miel Horsten, Denis Gorteman et Peter Daeninck. Bruxelles Métropole - juin 2019 ❙ 9

News Sensibles aux questions relatives à la mobilité et au verdissement du parc roulant, les trois associations souhaitent insister sur les efforts déployés par le secteur pour introduire sur le marché des véhicules et des services toujours plus respectueux de l’environnement et rappellent qu’elles accueilleraient positivement toute mesure fiscale incitative visant un verdissement du parc roulant et la promotion des nouveaux services de mobilité. « Febiac, Renta et GDA-Traxio souhaitent que revienne la sérénité dans le débat qui entoure l’automobile en général et la voiture de société en particulier. Nos trois associations plaident pour l’adoption d’une vision à long terme assortie d’une fiscalité incitative positive », conclut Miel Horsten, Président de Renta. Info : www.febiac.be ; www.renta.be ; www.traxio.be La nouvelle association de commerce de Bruxelles s’appelle Shopera La nouvelle association commerçante Shopera entend redynamiser la zone entre la Bourse et la place Rogier pour qu’elle devienne le principal centre de commerce de Bruxelles et de la Belgique. Lancée le 3 mai dernier, Shopera est une initiative des fédérations du commerce Comeos, Beci et UCM. Quentin Huet, le manager de Shopera, énumère les trois objectifs de la nouvelle association de commerçants : « Nous allons en premier lieu veiller à ce que la zone soit propre et Assemblée générale BECI - Chambre de Commerce de Bruxelles asbl Nos membres sont invités à assister à l'Assemblée Générale de BECI - Chambre de Commerce de Bruxelles qui se tiendra au 500 Avenue Louise à 1050 Bruxelles (salles de réunion) le mercredi 2 octobre 2019 à 16h. Ordre du jour • Approbation du Procès-verbal de l'Assemblée Générale ordinaire du 3 octobre 2018 • Rapport du Conseil d'Administration • Rapport du Commissaire-réviseur • Approbation des comptes pour l'exercice 2018-2019 • Approbation du projet de budget et fixation du montant de la cotisation pour l'exercice 2019-2020 • Décharge aux Administrateurs et Commissaire-réviseur • Conseil d’Administration : nominations et démissions • Allocution du Président • Attribution de la Médaille de BECI – Chambre de Commerce de Bruxelles Marc Decorte, Président 10 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019 ensuite à ce que les clients s’y sentent en sécurité à chaque instant de la journée, et enfin, nous allons organiser toute une série d’activités pour redynamiser la zone. Pour réaliser ces objectifs, nous allons travailler en étroite collaboration avec la ville de Bruxelles. » Le bourgmestre de Bruxelles Philippe Close se montre très satisfait : « La Ville de Bruxelles soutient cette initiative qui nous permettra d’échanger davantage avec les commerçants de la ’Zone Shopera’ sur les problématiques existantes. L’association a pour mission de dynamiser la zone entre la Bourse et Rogier, dont font partie : la Rue Neuve, la Place de la Monnaie, le Boulevard Anspach… et nous avons à cœur de soutenir les projets qui ont pour but d’offrir une meilleure expérience aux bruxellois et aux visiteurs du centre-ville. » Shopera va également proposer des services aux commerçants comme des formations gratuites et une app leur permettant de communiquer directement avec leurs collègues. Info : www.beci.be Assemblée générale BECI – Union des Entreprises de Bruxelles asbl Nos membres sont invités à assister à l'Assemblée Générale de BECI – Union des Entreprises de Bruxelles qui se tiendra dans les salles de réunion du 500, Avenue Louise à 1050 Bruxelles le mercredi 2 octobre 2019 à 16h30. Ordre du jour • Approbation du Procès-verbal de l'Assemblée Générale ordinaire du 3 octobre 2018 • Rapport du Conseil d'Administration • Rapport du Commissaire-réviseur • Approbation des comptes pour l'exercice 2018-2019 • Approbation du projet de budget et fixation du montant de la cotisation pour l'exercice 2019-2020 • Décharge aux Administrateurs et Commissaire réviseur • Conseil d’Administration : nominations et démissions • Allocution du Président Marc Decorte, Président

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Idées Pour ou contre la rémunération obligatoire des stagiaires ? En mars dernier, au Québec, plus de 40000 étudiants sont descendus dans les rues pour demander la rémunération de tous les stages. Le débat trouve également sa place en Belgique. Angela Sciacchitano, Secrétaire Générale des Jeunes FGTB La rémunération des stagiaires relève pour nous de l’évidence. Du moment où le stagiaire s’inscrit dans la production de richesse au sein de l’entreprise, il devrait être payé. C’est pourquoi nous insistons pour obtenir la généralisation de la convention d’immersion professionnelle lors des stages. Cette convention permet de rétribuer le stagiaire à hauteur de 796 € par mois et contraint l’employeur à l’assurer en cas d’accident de travail. C’est là une juste rémunération qui s’adapte à la réalité des stages, qui se composent en partie d’un apprentissage, lié aux études, mais également d’une réelle contribution professionnelle. Le fait est, par ailleurs, que l’on constate une surqualification des stagiaires. On le voit notamment à Bruxelles, où les lobbys européens recrutent souvent des stagiaires au niveau académique et professionnel impressionnant. Auréolés de leur ancrage dans le quartier européen, ces organisations abusent en réalité de jeunes très bien formés, et utilisés pour réaliser un travail purement productif. Les écoles sont parfois même complices, en incitant, voire en obligeant leurs étudiants à réaliser aveuglément des stages dans l’optique de valider leurs années. On se retrouve alors avec des étudiants dont le CV démontre de compétences réelles, et qui enchaînent les stages non-rémunérés pour parfaire aux injonctions universitaires. Rappelons seulement aux entreprises que réaliser un stage, cela représente un coût réel pour l’étudiant (logement, transports, tenue professionnelle…). On remarque également que les étudiants, qui comptent bien souvent sur un job étudiant pour satisfaire à leurs besoins élémentaires, n’ont plus ni le temps ni l’énergie d’assumer à la fois un stage et un petit boulot. Joris Vandersteene, Senior Manager HR Projects, FEB La décision d’accorder ou non une rémunération au stagiaire doit relever du choix de l’employeur, et en aucun cas être imposée. Les stages revêtent une grande diversité, du stage d’observation jusqu’au stage de fin d’études. Un stage a deux composantes : l’apprentissage au sein de l’organisme d’accueil, et l’intégration du stagiaire dans la chaîne de création de valeur de l’entreprise. Mais force est de constater que, selon la durée du stage ou encore le niveau de formation du stagiaire, la balance penchera plutôt d’un côté ou de l’autre. Plus encore, les stages s’inscrivent en grande majorité dans le parcours académique des étudiants. L’accueil d’un ou de plusieurs stagiaires par une entreprise est un complément nécessaire à l’enseignement pur, qui ne peut à lui seul suffire pour intégrer au mieux les jeunes dans le paysage professionnel bruxellois. Le stagiaire doit ainsi trouver en l’expérience qu’il acquiert en entreprise une forme de rémunération, dans la consolidation de son bagage de connaissances théoriques et techniques. Contraindre les entreprises à accorder en toutes circonstances une rémunération aux stagiaires, c’est à la fois limiter la capacité des entreprises d’accueillir et de former des étudiants, et réduire le champ des possibilités de ces derniers pour avoir une première ou seconde expérience professionnelle. Enfin, cette obligation de rémunération toucherait indéniablement les PME ou les start-ups. Or, c’est au sein de celles-ci que l’esprit d’entrepreneuriat est le plus prégnant. L’occasion y est donnée aux jeunes d’être pleinement intégrés dans la dimension stratégique qui constitue le corps de ces entreprises. Nous avons besoin de cultiver l’esprit d’entrepreneuriat à Bruxelles, et cela se fera par l’émulation et l’inspiration, et non pas en imposant toujours plus de contraintes aux entreprises. ● Mehdi Ferron (st.) 12 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019 © Getty

Mobilité Smart Mobility à Tour & Taxis : l'intelligence collective en marche Comment résoudre les problèmes de mobilité, et notamment de mobilité douce ? C'est l'objet d'une série d'ateliers organisés dans le cadre du « Smart Mobility Hub », fruit d'une collaboration entre Extensa, propriétaire de Tour & Taxis, et Beci. F in avril se déroulait le troisième workshop organisé par le Smart Mobility Hub autour des problèmes de mobilité rencontrés sur le site de Tour & Taxis et alentour, dans le cadre de son développement futur – un projet pilote dont on espère tirer des leçons qui seront aussi pertinentes ailleurs à Bruxelles. Les grandes problématiques ayant été cernées lors des deux premiers ateliers (lire nos magazines de décembre et d'avril), l'heure était venue d'attaquer cette thématique sous un jour plus concret, mais toujours collectif et participatif. Tour & Taxis accueille une centaine d'entreprises, mais aussi les administrations de Bruxelles Environnement et de la Communauté Flamande. À terme, quand la rénovation et le développement envisagés par Extensa seront réalisés (avec des immeubles de logements), on comptera au bas mot 6.000 travailleurs et 3.000 résidents, sans oublier tous les visiteurs pour les événements, les fournisseurs, les promeneurs, etc. Intelligence collective « Les deux premiers workshops ont servi à analyser la situation et à interroger les usagers sur leurs habitudes, leurs sentiments sur la mobilité dans et autour du site », résume Ischa Lambrechts, Conseiller Mobilité de Beci. « Le troisième doit servir à dessiner quelques priorités concrètes issues de la création de profils spécifiques d'utilisateurs, imaginées par les entrepreneurs participants à cet atelier. » Cécile Huylebroeck, Conseillère Emploi chez Beci, aux commandes de ce workshop : « C'est le fameux ‘last mile’ qui pose principalement problème. Tour & Taxis est difficile d’accès, tout spécialement par le biais de la mobilité douce (vélo, trottinette, scooter, etc.). Nous privilégions l'intelligence collective pour trouver des solutions au-delà de la seule voiture (ndlr : le site comporte déjà 3.500 places de parking, et devrait bénéficier de 900 places supplémentaires, en souterrain, liées aux logements). C'est l'aspect multimodal que nous voulons mettre en avant. De plus, tel un laboratoire, on pourra s'inspirer des idées issues de ce Smart Mobility Hub pour les appliquer plus généralement à Bruxelles, afin d'éviter de la voir se vider de ses entreprises. » Les points qui fâchent La première partie de l'atelier du jour a permis de prendre connaissance des principales problématiques observées lors des réunions précédentes et d'une enquête réalisée auprès de 88 usagers de Tour & Taxis : • La signalétique, absente et/ou imprécise. Il manque un plan d'accès et une signalétique précise pour les parkings deux-roues et voitures, mais aussi d'indications pour trouver telle entreprise ou tel bâtiment. La présence de stewards est par contre très appréciée. • La connectivité et le ‘last mile’ : Si les trams, trains et métros (stations Yser/Ribaucourt) permettent d'arriver aux alentours du site, les deux derniers kilomètres sont problématiques, même à pied, vélo, trottinette, etc. À l'inverse, la navette reliant la gare du Nord à Tour & Taxis est un vrai bonus. • L'insécurité, si elle n'est pas problématique en journée, se ressent davantage le soir. Le sentiment d'insécurité est présent autour de la gare, du métro ou dans le parc. Bruxelles Métropole - juin 2019 ❙ 13 © Reporters

Mobilité • Olivier, aveugle, se rend en train à un workshop à T&T, accompagné de son chien. Mais ce dernier l'a emmené dans une mauvaise direction et les pavés ajoutent aux difficultés. Vu le manque d’infrastructures et de signalétique spécifiques pour les porteurs de handicap, comment parvenir à destination en toute autonomie, sécurité et confiance ? Le parcours de Julio, le visiteur anversois. • La sécurité routière et le confort : Il n'y a pas grand-chose de prévu pour faciliter l'usage de moyens de déplacement spécifiques. Vélos, trottinettes et voitures se retrouvent sur les mêmes voiries. Le traçage est insuffisant, les PMR sont en difficulté, les pavés posent problème, les parkings deux-roues manquent. Quatre problèmes, quatre solutions À partir de là, la trentaine de participants, principalement des responsables de sociétés présentes à Tour & Taxis, ont été invités à se regrouper autour de quatre tables, en usant de la méthode ‘Diamond Design Thinking’ – une méthode collaborative en plusieurs étapes : découverte d'une situation, définition d'un problème, développement d'une solution, et livraison de cette dernière, en élargissant puis en ciblant chaque fois le champ de réflexions. « L'idée est d'abord de bien cibler les problèmes, pas d'aller trop vite aux solutions », précise Isabelle Casteleyn, consultante. Cette dernière a invité les quatre tablées à construire trois « personas », des profils fictifs représentant autant de groupes-cibles, devant se rendre sur le site de Tour & Taxis, dresser leurs traits de personnalité, leurs usages en termes de mobilité. Puis d'en sélectionner un pour le présenter à l'assemblée. Quatre profils ont ainsi émergé. 14 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019 Étape suivante : chaque groupe a approfondi les besoins de son « persona » pour arriver à destination, en imaginant les problèmes rencontrés sur le trajet final (le ‘last mile’), mais aussi ses (inter)actions et ses décisions, et en les associant à une humeur. « L'objectif est de confronter chaque persona aux zones d'opportunité : imaginer ce qui pourrait améliorer son parcours et donc son état d'esprit, mais aussi les barrières qu'il rencontre », reprend Isabelle Casteleyn. « À partir de là, chaque groupe choisit un problème en particulier qui entrave son persona dans son cheminement. » Nous pouvons ainsi vous présenter : • Eva, automobiliste de Wavre. Elle est victime des embouteillages, notamment sur l'Avenue du Port et à l'entrée 86C de T&T, où elle travaille. Elle doit également trouver une place de parking. Elle commence donc sa journée assez stressée. Comment l'aider à parvenir à destination en toute tranquillité et à se sentir plus apaisée au travail ? • Thierry est livreur à vélo pour financer ses études. Il perd du temps à T&T pour trouver son client, vu la signalétique défaillante, ce qui retarde la livraison suivante. Comment l'aider à s'y retrouver dans ce quartier où les entreprises fourmillent, au contraire des panneaux indicateurs, pour une livraison rapide qui améliorera son ‘rating’ ? • Julio, Anversois, veut visiter une expo à T&T. Près de la gare du Nord, il trouve un scooter partagé. Mais une fois sur le site, il ne sait pas trop où aller, ni où garer son véhicule. Faute de signalétique claire et d’emplacement spécifique pour les deux-roues partagés, comment lui permettre se garer à proximité de ses activités ? Avec les partenaires « mobilité » de T&T À la fin de l'atelier, Cécile Huylebroeck se montrait plutôt satisfaite : « Nous sommes arrivés au résultat voulu : que chaque groupe isole un problème spécifique sur lequel il se penchera lors des deux derniers workshops, afin de proposer, enfin, des solutions collectives. Elles deviendront ensuite des projets concrets qui devront être testés sur le terrain. » Avec, néanmoins des contraintes réelles : Extensa, propriétaire de Tour & Taxis, doit s'y retrouver en termes de solutions, afin de les intégrer dans ses projets de développement et de rénovation. « De plus, les fournisseurs de services parmi les participants, ainsi que les acteurs de la mobilité qui travaillent déjà avec Tour & Taxis, doivent pouvoir présenter leurs services et se positionner comme fournisseurs de solutions possibles. Des solutions collectives, avec une cohérence entre les différents projets, au sein de ce Smart Mobility Hub. » Rendez-vous donc les 17 mai et 14 juin pour les deux derniers ateliers. ● Cédric Lobelle © C. Lobelle

Brussels Enterprises Commerce and Industry 04.07.2019 Best Of Belgium events@beci.be https://www.beci.be/events/garden-party-best-of-belgium Garden Party

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« La génération qui court » Open Source L a Génération Y est pleine de contradictions. Hyper à cheval sur l’équilibre vie privée/ vie professionnelle, elle sait aussi être hyper ambitieuse, parfois à l’excès. Une contradiction qui entraîne parfois son lot de difficultés... Partons d’un cliché bien connu, celui du recruteur qui interviewe un jeune candidat pour son premier job, et lui demande où il se voit dans deux ans. Réponse : « J’aimerais devenir manager de mon équipe ». On le sait, l’ambition de la Génération Y n’est plus de mener une longue carrière dans la même entreprise ou le même département, en gravissant les échelons un à un. La « Gen Y » veut des avancées de carrière plus rapides, plus marquées, plus… spectaculaires. C’est peut-être aussi le reflet d’une époque façonnée par Facebook et les successeurs de la Star Academy : si tu n’as pas quelque chose d’intéressant à poster tous les jours, et si tu n’as pas « réussi » à 30 ans, tu es un raté. Le problème, c’est la contradiction majeure qu’il y a entre cet excès d’ambition (voire d’ego) et l’importance donnée par la Gen Y au sacro-saint équilibre vie privée/ vie professionnelle. On a donc non seulement une ambition débordante, mais en plus on essaie de tout faire rentrer dans les traditionnelles 38 heures/semaine. Ceci produit une « génération qui court », mais qui confond parfois le sprint et le marathon. En conséquence, on assiste à une certaine forme de procrastination, avec des jeunes gens ambitieux, qui travaillent très vite et sans regarder derrière eux, mais qui oublient parfois de faire leur bilan de compétences. On crâne plutôt que de reconnaître ses limites. On fonce plutôt que de prendre le temps de se former. Du coup, on va trop vite, on brûle des étapes. Parfois, on se brûle soi-même. De nombreux burnouts sont provoqués par le travailleur lui-même, à cause de la pression qu’il se met et de l’incapacité qu’il rencontre à identifier ses limites et à y remédier. Je suis le premier à encourager les comportements ambitieux. Mais je voudrais faire un plaidoyer pour l’humilité. Votre ego est votre pire ennemi ! Si vous avez encore des choses apprendre, c’est tout à votre honneur de le reconnaître. Plutôt que de faire semblant de tout savoir, il vaut mieux identifier ce qu’on ne sait pas, et investir un peu de son temps libre dans l’apprentissage, via tous les canaux qui sont à notre disposition. Giles Daoust, CEO de Daoust Nous vivons un âge d’or de la connaissance. Aucune génération passée n’a eu accès à autant d’informations, que ce soit via le web, les livres du monde entier disponibles sur Amazon, les MOOC, les formations gratuites ou payantes proposées par divers organismes privés et publics. En échange, il est de notre responsabilité de lire, nous documenter, nous former en continu. Non, on ne peut pas tout apprendre « on the job ». Non, l’entreprise n’a pas à elle seule la responsabilité de former les jeunes aux compétences dont ils auront besoin pour se développer. Pour entreprendre sa carrière, il faut en permanence se remettre en question. Lire, se documenter, se former. Savoir reconnaître ses erreurs, et en tirer des leçons. Et ne jamais croire qu’on sait tout. Je conclurai en citant Nietzsche : « Celui qui un jour veut apprendre à voler, celui-là doit d’abord apprendre à se tenir debout et à marcher et à courir, grimper, danser – ce n’est pas du premier coup d’aile que l’on conquiert l’envol ». ● Bruxelles Métropole - juin 2019 ❙ 17 D.R.

Enterprise Europe Network 2 Préparez-vous en dressant une check-list et un rétroplanning strict, en prévoyant un peu de marge par rapport à la date limite de remise des offres. Toute offre introduite après les date et heure limites est automatiquement rejetée. 3 Lisez attentivement le cahier de charges (TOR – Terms of reference) et demandez des clarifications si nécessaire. © Getty 10 conseils pour gagner des marchés publics européens Plus de 460.000 marchés publics européens sont publiés chaque année pour une valeur d’environ 420 milliards d’euros. Des marchés de toutes tailles, dans tous les domaines, qui représentent une vraie manne d’activités pour les entreprises. Mais comment sélectionner les appels d’offre qui vous intéressent et maximiser vos chances de remporter un marché ? L es marchés publics européens, ce ne sont pas seulement ceux qui émanent d’une institution européenne comme la Commission, le Parlement, le Conseil, la Cour Européenne de Justice, le Comité des Régions, ou d’autres encore. Il peut aussi s’agir de marchés émis au niveau national ou régional par des ministères, collectivités et autres agents publics. Dès lors qu’ils dépassent certains montants, variables selon le type de marché, ils doivent eux aussi être publiés au Journal officiel de l'UE. Ainsi, des avis de marché publiés, par exemple, par la Ville de Paris ou le Land de Bavière peuvent être accessibles à des entreprises belges. Chaque jour, ce sont plusieurs centaines d’appels d’offre qui sont publiés par ces organismes en Europe, pour l’achat de fournitures, de travaux ou de services. Comment y répondre et les remporter ? Voici dix conseils d’expert : 1 Identifiez les opportunités en sélectionnant les avis de marché. Tous les marchés publics en Europe sont diffusés sur le site européen Tenders Electronic Daily (TED) : la plateforme permet de déterminer des critères de sélection relatifs aux donneurs d’ordre (pouvoirs adjudicateurs), aux pays, et aux secteurs ou produits concernés. 18 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019 4 Déterminez ce que les évaluateurs recherchent. Lisez attentivement les critères d’évaluation des offres. 5 Pensez transnational : peut-être possédez-vous une expertise spécifique qui permettrait à un acteur local de remporter un marché avec vous ? Ou au contraire, un partenaire européen peut-il vous apporter la compétence technique qui vous manque ? Former un consortium pourrait être une bonne idée. La plateforme Business Opportunities Database d’Enterprise Europe Network peut vous aider à trouver le partenaire idéal. 6 Rassemblez les documents demandés (par ex. comptes audités, statuts…). 7 Confiez la rédaction de l’offre à un expert, soit en interne soit à travers une collaboration avec un consultant externe. 8 Répondez uniquement au cahier de charges et/ou aux termes de référence. Évitez d’ajouter des éléments qui ne sont pas demandés. 9 Mettez en avant vos atouts, expertises et expériences pertinentes par rapport à ce qui est demandé dans l’appel d’offre. 10 Vérifiez et relisez votre proposition. Emmanuel Robert Info : Jean-Philippe Mergen - Tél. 02 210 01 77 - jpm@beci.be Tenders Electronic Daily : http://ted.europa.eu Business Opportunities Database : www.brusselsnetwork.be/fr/ search-for-partnerships Encore 2 recommandations • Lisez notre article consacré aux marchés publics en page 42 Les conseils que nous y donnons pour les marchés belges valent aussi pour les marchés publics européens. • Contactez-nous pour personnaliser votre profil de recherche sur le TED afin de recevoir par mail les appels d’offre ciblés qui vous intéressent et bénéficier de conseils pratiques pour optimiser vos chances d’emporter un marché.

LES SEMAINES DU 1819

Green David Leyssens : « Sign for my future ? Une belle opportunité pour les acteurs économiques » Après des années d'ignorance suivies d’années d'insouciance et d'immobilisme, le monde économique s'est mis en marche pour le climat, quasi simultanément aux marches pour le climat qui ont amené la jeunesse dans les rues. © Reporters David Leyssens est le directeur du réseau The Shift, qui promeut la durabilité auprès des entreprises et organisations, et qui a largement soutenu l’initative Sign for my Future. Il est aussi notre rédacteur en chef invité pour ce dossier « Green ». P lusieurs signes l’attestent : le monde économique est aujourd'hui conscient de la nécessité de faire quelque chose pour le climat. Événement inédit, de nombreux patrons sont allés jusqu'à se mobiliser ensemble et publiquement pour appeler le politique à bouger dans le même sens : celui d'actes concrets et d'un engagement dans une stratégie de long terme pour relever les immenses défis posés par le réchauffement climatique. Ce n'est évidemment pas David Leyssens, le jeune responsable de l'association The Shift, qui va s'en plaindre. Par un concours de circonstances qui ne doit rien au hasard, nous clôturons cet article le jeudi 15 mai, le jour même où Lidl Belgium voit ses objectifs CO₂ validés par la Science Based Targets Initative (voir encadré). Lidl est le premier acteur de la grande distribution en Belgique, et le dixième dans le monde, à prendre de tels engagements. De quoi faire sourire notre rédacteur en chef invité. En réunion de rédaction, de gauche à droite : Laurie Verheyen (Events Planner Beci), Johan Debière (journaliste indépendant), David Leyssens (The Shift), Matthias Vanheerentals (journaliste indépendant), Emmanuel Robert (Media Coordinator Beci) et Fiona Craddock (Conseiller Environnement Beci). 20 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019 De Raeren à Anvers, tout le monde s'y met À la tête de The Shift, David se souvient de ce jour où il avait organisé une séance d'information à propos des Science Based Targets (SBT). Sa réunion n'avait rassemblé que... deux personnes. Aujourd'hui, les rencontres qu'il organise sur la thématique SBT font le plein. Autre secteur, autre lieu. En région liégeoise cette fois, et plus précisément à Engis, sur le toit du bâtiment occupé par la firme Knauf. Comme chez Lidl, c'est en partie grâce au solaire que l'on entend réduire les émissions de gaz à effet de serre : pas moins de 6.000 panneaux photovoltaïques qui produiront 1.700 MWh/an, soit 790 tonnes de CO₂ évitées chaque année. À quelques centaines de mètres de là, Prayon, un autre industriel liégeois, mise également sur le photovoltaïque pour réduire en partie son impact climatique. Tandis que sur son site de Puurs, près d'Anvers, c'est dans la cogénération que Prayon a investi pour optimiser sa consommation. On pourrait également citer Armacelle Benelux à Thimister, Sapa Extrusion à Raeren, le port d'Anvers ou encore le fabricant de briques Wienerberger à Aalkbeke : tout le monde semble sur le pont dans le pays.

Green 400 capitaines d'industrie Et à Bruxelles ? Les exemples y sont peut-être encore plus nombreux qu'ailleurs en Belgique, en tout cas en termes de densité : en nous concentrant sur les seules installations photovoltaïques, citons Mabru à Laeken, Sibelga à Schaerbeek, le centre logistique Montea à Forest, l'entreprise de travail adapté Travail & Vie à Anderlecht... Tous ces exemples ravissent David Leyssens et décuplent son enthousiasme : « Tout comme ont pu le faire les marches des jeunes pour le climat, l'initiative ‘Sign for my future’ montre qu'il existe bel et bien un élan et un soutien énormes pour une politique climatique ambitieuse dans notre pays. Pas moins de 300.000 citoyens et une coalition composée de 400 capitaines de la société y ont adhéré, dont des directeurs d'ONG, mais aussi des CEO d'entreprises belges, des recteurs d'universités… ». Il y a quelques semaines, un sondage Beci a permis d'identifier quelques responsables économiques. Nous avons interrogé certains d'entre eux sur cette thématique, aux côtés de leurs enfants – curieusement, seules leurs filles Science Based Targets Intiative : kesako ? Les Science Based Targets (SBT), c’est en quelque sorte un guide à l’usage des entreprises pour se fixer et surtout atteindre des objectifs bas carbone à long terme. Une méthode pour les aider à s’inscrire dans la lutte contre le réchauffement climatique et son maintien sous la barre des 2° C, conformément aux engagements de Paris. La démarche est volontaire et repose sur un cadre scientifique. Les efforts à réaliser pour atteindre les objectifs sont ensuite portés à la connaissance des différents secteurs et des différentes organisations dans les pays affilés à cette initiative. Plusieurs voies sont possibles pour y parvenir, comme la SDA (Sectoral Decarbonization Approach). Le ressort des SBT, c’est le principe de la masse critique : seule, une entreprise peut certes apporter sa contribution, mais c’est le nombre qui permet de faire bouger concrètement les choses. Sans rentrer dans les détails, sachez que trois étapes jalonnent le parcours d'une entreprise qui déciderait de s'engager dans les SBT : 1 L'entreprise établit son propre business case, en s'assurant de bien comprendre les méthodes utilisables ; 2 Elle fixe ses propres SBT, après avoir choisi la méthode et en se fixant un but à atteindre ; 3 Elle annonce son objectif et l’exécute en obtenant un soutien interne, en communiquant et en rendant compte des évolutions. Info : https://sciencebasedtargets.org/ Écoutez aussi l’interview de David Leyssens en podcast (en néerlandais) : www.beci.be/nl/podcast Un David Leyssens particulièrement exigeant et qui, par les bonnes pratiques et les initiatives vertueuses des entreprises citées en exemple, en viendrait presque à donner des complexes à la classe politique. Notre rédac’ chef invité se refuse toutefois à stigmatiser quelque responsable que ce soit. Son truc à lui, c'est au contraire la politique de la main tendue et de la collaboration : « Sign for my future offre son soutien aux différents gouvernements afin de les aider à relever les défis gigantesques qui nous attendent. Les entreprises voient aussi dans cette transition les opportunités économiques liés à la neutralité climatique. Dans ce contexte et face aux défis, le potentiel d'innovation est énorme, mais il faut un plan d'investissement stable du gouvernement ». Johan Debière Bruxelles Métropole - juin 2019 ❙ 21 semblent avoir répondu... Et vous le verrez à la lecture de nos doubles interviews, les réponses sont plutôt de nature à réconforter David Leyssens. En termes de mobilisation, dans les familles des patrons, la relève est bien là. Politique de la main tendue Au-delà de cette mobilisation, c'est au mandat confié au politique par les dernières élections que songe David Leyssens, lorsqu'il considère le succès des manifestations pour le climat : « Ce vaste ensemble envoie un message puissant au politique, pour prendre les décisions courageuses qui nous aideront à évoluer vers une politique climatique neutre d'ici à 2050 (...). Maintenant, le nouveau gouvernement doit se mettre au travail avec ce mandat ». Loin d'être naïf, il attend plus que des déclarations de bonnes intentions. Il ne suffit pas de parler de projets pour le climat ; encore faut-il agir efficacement pour faire changer les choses : « L'ambition d'atteindre la neutralité CO₂ d'ici à 2050 doit être ancrée dans des lois et des décrets. Dans le nouvel accord de gouvernement, un plan d'investissement ambitieux doit permettre au paquebot de changer de cap ».

Génération(s) climat Question climatique : une affaire de famille La multiplication des manifestations pour le climat, dont certaines d’ampleur historique, témoignent d’une volonté générale de dessiner un meilleur avenir. En tête de file, les jeunes clament leur volonté de faire avancer les choses au niveau politique. Nous avons cherché à sonder les relations qu’entretiennent les cadres et dirigeants avec l’engagement (ou non) de leurs enfants pour les enjeux environnementaux au travers de 4 questions1 . Les problématiques environnementales : un enjeu qui a trouvé sa place dans tous les foyers À notre première question Parlez-vous avec vos enfants du changement climatique et/ou des enjeux environnementaux ?, c’est l’affirmative qui récolte tous les suffrages. 61 % des personnes interrogées, ayant des enfants en âge de scolarité dans le secondaire ont répondu qu’ils en parlaient souvent, et 39 % parfois. 0.0% 1. Parlez-vous avec vos enfants du changement climatique et/ou des enjeux environnementaux ? 38.9% 61.1% Souvent Parfois Rarement Jamais L’engagement des enfants d’entrepreneurs est également prononcé. 57 % ont participé à au moins une marche pour le climat, et 13 % ont exprimé leur soutien sous une autre forme (pétition, courrier ou une autre action de terrain). Un petit tiers (29 %) n’a cependant pris part à aucune manifestation ou aucune autre action. 1 Sondage en ligne réalisé entre le 26.03 et le 10.04.2018 ; 105 réponses. 22 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019 2. Vos enfants ont-ils, ces derniers mois, pris part à une action en faveur de l’environnement et/ou du climat ? 29,6 % 7.4% 57.4% 5.6% D’aucuns diront que l’engagement se fait plus facilement lorsque l’occasion est donnée de brosser les cours pour manifester ! Toutefois, on peut y voir le résultat d’un travail de sensibilisation s’inscrivant sur le temps long, et ayant mobilisé différents acteurs : les milieux associatifs (y compris des associations entrepreneuriales, telle The Shift), mais également les communes ou des institutions comme Bruxelles Environnement ou Bruxelles Propreté. L’engagement de ces acteurs auprès de la jeunesse et au sein des écoles prend en effet racine dans le courant des années 2000, à la suite de projets d’éducation à l’environnement. Un travail qui semble avoir porté ses fruits, du Oui, ils ont participé à une ou plusieurs marches Oui, ils ont signé une pétition Oui, sous une autre forme (courriers, actions de terrain…) Non © Belga

Génération(s) climat moins en permettant à chacun de s’approprier un avis sur la question ! Dans sa volonté de porter plus loin encore ce travail de sensibilisation des acteurs de la communauté scolaire, Bruxelles Environnement renouvelle son offre pédagogique pour la prochaine année scolaire. Les entreprises, sources à la fois de problèmes et de solutions pour les étudiants C’est du moins cette réponse mesurée qui a émergé à 72 % à la question Comment vos enfants perçoivent-ils le rôle des entreprises dans les enjeux environnementaux ?, tandis qu’ils ne sont que 7 % à considérer que les entreprises sont une source de problèmes environnementaux, et 9 % une source de solutions. 0,0% 3. Comment vos enfants perçoivent-ils le rôle des entreprises dans les enjeux environnementaux ? 7.4% 11.1% 9.3% Les entreprises sont une source de problèmes environnementaux Les entreprises sont une source de solutions aux problèmes environnementaux Les entreprises sont à la fois une source de problèmes et de solutions 72.2% Autre Pas de réponse Les répondants étaient invités à commenter le point de vue de leurs enfants. Il en ressort que des mesures contraignantes au niveau individuel comme au niveau de l’entreprise constituent une nécessité pour faire avancer les choses. La diminution des déchets et leur meilleure gestion, la diminution de la pollution à travers de nouvelles pratiques touchant à la mobilité ou à l’écologie, tout ceci est à la portée de chacun. D’aucuns déplorent néanmoins l’implémentation complexe de pratiques vertueuses, du fait d’une action jugée insuffisante du côté du politique. « Beaucoup de PME et TPE seraient prêtes à contribuer directement à l'effort si les outils mis à disposition par les pouvoirs publics étaient mieux connus et surtout beaucoup moins complexes et chronophages », commente l’un de nos sondés. Sont également reprochés certains discours portés par des politiques, et leurs relais dans les médias (plusieurs commentaires évoquent à cet égard une « hypermédiatisation »), pour leur caractère moralisateur et irréaliste – certains commentaires tirant même vers le climato-scepticisme. Si les cadres et dirigeants approuvent les formes d’action de leurs enfants, les commentaires laissent transparaître des doutes quant aux résultats que les manifestations peuvent apporter. C’est même une forme de pessimisme qui point, notamment concernant les mesures que prendront les pouvoirs publics. D’autres vont plus loin en avançant que cet élan sincère de la jeunesse risque d’être détourné à des fins de politique politicienne par certains partis. Il ressort également des commentaires que la manifestation n’est pas une fin en soi. Et si la jeunesse développe de nouvelles pratiques responsables, pouvant même se concrétiser dans un engagement associatif ou professionnel pour répondre aux enjeux environnementaux, certains commentaires soulignent la déconnexion entre les propositions que les jeunes avancent pour la société tout entière et leurs propres modes de consommation au niveau individuel : « L'engagement est favorable, mais je constate qu'il y a encore trop de décalage entre la philosophie et la pratique de vie », observe une répondante. Toutefois, la maturité et la responsabilité de la jeunesse, désireuse de faire évoluer les institutions et d’avoir une influence au niveau du politique, sont tout autant saluées par leurs parents.● Mehdi Ferron 27.8% Un engagement favorablement perçu, mais qui attend de dépasser le simple cadre de la manifestation La dernière question de notre sondage, Comment percevez-vous la mobilisation de vos enfants en faveur de l’environnement ?, témoigne dans l’ensemble d’un soutien à l’engagement de la nouvelle génération : 72 % des sondés affirment qu’ils perçoivent cette mobilisation favorablement ou très favorablement. Ils sont toutefois 9 % à considérer cet engagement défavorablement, et 3 % très défavorablement. 4. Comment percevez-vous la mobilisation de vos enfants en faveur de l’environnement ? 14.8% 3.7% Très favorablement Favorablement Défavorablement Très défavorablement Pas d'avis/mes enfants ne sont pas mobilisés 44.4% Bruxelles Métropole - juin 2019 ❙ 23

Génération(s) climat Thomas et Alexia Leysen : s’inspirer mutuellement Thomas Leysen est président de la KBC, d’Umicore et de Mediahuis. Cet entrepreneur s’illustre aussi comme fervent défenseur de l’économie durable. On serait tenté de croire que les enfants d’un père comme lui seraient d’office des inconditionnels de l’écologie. Ce serait faire peu de cas des mérites personnels de ses quatre enfants Christophe, Stéphanie, Alexia et Philippe. G reenpeace déboule en 1971 avec une première opération. Un an plus tard, le Club de Rome publie « Halte à la croissance ? », un rapport alarmant. Thomas Leysen, écolier à l’époque, s’imprègne de l’ambiance du moment et décide de s’impliquer pour l’environnement. Devenu entrepreneur, il poursuit son engagement en faveur d’un monde durable. Sous sa direction, la très polluante Union Minière se métamorphose en Umicore, un des joyaux de l’économie verte. Dans l’intervalle, Thomas Leysen multiplie les conférences pour faire connaître sa vision de l’économie durable. Je suis adepte d’une taxe CO₂, en dépit des multiples résistances. « Il en parlait à la maison, mais je ne me sentais pas vraiment concernée », confesse sa fille Alexia (30 ans). « C’est vers 18 ans que j’ai pris conscience de l’impact de notre mode de vie sur l’environnement, le climat et la biodiversité. Des lectures m’ont fait comprendre comment le dérèglement de l’écosystème conduit à une planète invivable. J’ai entrevu que les personnes les moins favorisées seraient aussi les principales victimes du réchauffement climatique avec, à la clé, un renforcement des inégalités. J’ai réellement commencé à me faire du souci quand j’ai saisi que nos problèmes ne feraient que s’accroître si nous continuions à saccager l’environnement. » Le papa a-t-il imposé ses conceptions aux enfants ? Thomas Leysen s’amuse de la question. « J’ai essayé de donner le bon exemple et d’expliquer l’une ou l’autre chose. Mais en fin de compte, les enfants font leurs propres choix. J’ai semé des graines ci et là, certes, mais jamais je n’ai voulu imposer mes convictions personnelles. » Alexia se dit que « pour de jeunes parents, il peut être intéressant d’intégrer la dimension climatique à l’éducation des enfants. Ceux qui grandiront avec des conceptions de vie durables considéreront cela comme allant de soi. » C’est LA mesure qui peut induire un changement de comportement. Thomas Leysen Influencer la famille Alexia estime que tous les membres de la famille sont plus ou moins sur la même longueur d’onde. « Nous sommes tous conscients de l’ampleur du problème climatique et nous prenons les scientifiques au sérieux. Mais chacun gère cela à sa façon au quotidien. Il y a sept ans, les médias y étaient moins attentifs, mais je réduisais déjà la consommation de viande, l’utilisation de plastique et les déplacements en auto et en avion. J’ai défendu ces principes au sein de la famille et les autres m’ont suivie. Ne dites jamais aux autres qu’ils font fausse route : ils vous laisseront tomber. J’ai appris à éviter ce piège. Il est plus utile de 24 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019 D.R.

Génération(s) climat s’inspirer mutuellement en proposant des alternatives ou en s’échangeant par exemple de délicieuses recettes végétariennes. » Journées Sans Viande Thomas admet se laisser influencer par ses enfants. « Lorsque Alexia a entamé sa campagne Journées Sans Viande, elle s’est d’abord tournée vers la famille et les amis. Résultat : nous nous efforçons de réduire la consommation de viande tout au long de l’année. Nos deux filles sont très sensibilisées à la pollution par le plastique, avec une fois de plus, un impact sur le reste du clan. » C’est en 2011 qu’Alexia débarque avec l’opération Journées Sans Viande. « Nous, les parents, nous avons immédiatement encouragé l’initiative », se rappelle Thomas. Alexia l’a bien perçu. « J’avais passé une nuit à taper le concept sur mon ordinateur. Je l’ai montré à ma famille et tout le monde s’y est rallié. Les membres de la famille ont été les premiers consultés. Leur opinion comptait beaucoup. » « J’ai été sollicité pour la gestion de la campagne media de Journées Sans Viande », raconte Thomas. « Et nous avons apporté notre soutien lors des inévitables moments de doute. » Alexia se souvient du suspense après avoir décidé de publier un livre de recettes « Journées Sans Viande ». « Le délai était très serré et j’ai pris peur. Mon père inspire toujours confiance à ces moments-là. » « Je pense que le politique a été à la fois surpris et déconcerté par l’ampleur des marches », intervient Thomas. « Certains se sont crispés. Dommage, mais l’essentiel, c’est que le signal soit passé. Les citoyens et les entrepreneurs qui se sont mobilisés en masse pour une campagne telle que ‘L’Affaire Climat’ ont démontré qu’ils ne constituent pas une minorité négligeable. » Ne dites jamais aux autres qu’ils font fausse route : ils vous laisseront tomber. Il est plus utile de s’inspirer mutuellement. Alexia Leysen Le repentir du pollueur Thomas estime qu’il est temps de faire preuve de courage et d’imposer une série de mesures. « Je suis adepte d’une taxe CO₂, en dépit des multiples résistances. C’est LA mesure qui peut induire un changement de comportement. Une telle taxe doit se compléter de conditions annexes. De multiples études en ont déjà défini la configuration. Elle doit par exemple s’intégrer à un tax shift pour ne pas se limiter à une simple majoration d’impôt. Et l’instauration doit s’effectuer sur plusieurs années. » Belle unanimité du père et de la fille Admirable jeunesse Christophe est le cadet. Il a 19 ans et est à l’université. Il ne participe pas systématiquement aux marches pour le climat mais soutient pleinement les adolescents de Youth For Climate. « Je suis ravie de voir combien ces marches ont su capter l’attention du public et du politique », commente Alexia. « Christophe était bien au courant de la question climatique, mais ne s’en préoccupait pas trop. Mais depuis que les manifestations sont organisées par des jeunes qui clament haut et fort que c’est leur avenir qui est en jeu, beaucoup de gens se sont réveillés, y compris Christophe. » Alexia dénonce le discours moralisateur de certains observateurs. Les sceptiques se sont demandé si ces jeunes manifestants vivaient totalement selon les préceptes de l’écologie et de la durabilité. « Quel cynisme, quand on voit ce que ces jeunes ont déjà atteint », s’insurge Alexia. « Le maintien constant de l’attention sur la question climatique a amplifié considérablement la portée des exigences de changement, au cours des mois écoulés. » quant à ce que doivent faire les entreprises : recevoir et se donner les moyens de développer leurs propres initiatives sous la forme d’avantages compétitifs. Umicore en est un bel exemple, en changeant radicalement de stratégie en 15 ans de temps. Les entreprises qui s’investissent le plus dans cette problématique et qui jouent aujourd’hui un rôle pionnier seront les plus prospères à moyen terme. Et elles seront des employeurs attractifs pour la nouvelle génération. « Sur le marché de l’emploi étriqué que nous connaissons, les travailleurs les plus prometteurs optent pour les entreprises dont ils partagent les valeurs », explique Thomas. Alexia conclut sur une note optimiste. « Pas besoin d’être pétri d’écologie depuis le berceau pour se joindre aujourd’hui au mouvement toujours plus puissant qui réclame du changement. Plusieurs générations se font entendre : des enfants, des grands-parents et toutes les tranches d’âge intermédiaires. Bien des gens disent avoir pris conscience et vouloir agir. Chacun, y compris le pire des pollueurs, peut décider de changer. Je lis des témoignages d’entrepreneurs, jadis pollueurs, qui ont changé de conceptions et qui se sont engagés dans une tout autre voie. Cela fait chaud au cœur. Évitons les conceptions binaires avec les bons d’un côté et les mauvais de l’autre. Tout le monde peut sauter dans le train en marche quand il arrive à la conclusion qu’il faut changer. » ● Peter Van Dyck Bruxelles Métropole - juin 2019 ❙ 25

Génération(s) climat Koen et Cecile Verwee : « Tout le monde doit se mouiller » Koen Verwee, l’ancien CEO de De Persgroep, est aujourd’hui conseiller en transformation numérique, à la tête de sa propre entreprise Eiferman. Sa famille se préoccupe beaucoup du climat. Son épouse Barbara et lui ont eu trois enfants : Ambroos (20), Jeanne (18) et Cecile (14). Les deux aînés militent activement. D.R. «M on frère et ma sœur m’ont convaincue de devenir végétarienne », raconte Cecile. « Ils m’ont sensibilisée à l’environnement. Et du coup, je me déplace à vélo et j’achète surtout des vêtements de seconde main. J’évite d’acheter des produits non européens et je privilégie les fruits et légumes locaux et de saison. » Il y a deux ans et demi, Koen Verwee et Guy Weyns, directeur de De Lijn, ont conçu Sign For My Future, une initiative citoyenne qui exige une loi climat, un plan d’investissement et un conseil chargé des matières climatiques. Koen dit avoir été mu par l’engagement de ses enfants. « Guy et moi avons réfléchi à ce que nous pouvions faire, en tant qu’entrepreneurs. » Koen admet que Sign For My Future a été stimulée par les marches des jeunes : « Anuna De Wever et les autres ont entamé les marches du jeudi quelques semaines avant le lancement de Sign For My Future. En réalité, Guy et moi avions déjà envisagé que quelques jeunes se manifestent et prennent la parole. Anuna & Co l’ont fait avec brio. Nous étions donc particulièrement ravis. Notre contribution au débat est d’avoir montré que non seulement les adolescents, mais aussi de nombreux chefs d’entreprise se soucient du climat. Des entreprises, le monde de l’enseignement, les classes moyennes, les citoyens... En fait, tout le monde réclame la même chose. » Cecile essaie de participer autant que possible aux marches du jeudi : « Il est important que nous nous fassions entendre. La première fois, nous étions trois de ma classe. La deuxième, tout le monde était là. J’incite mes copines à se préoccuper de l’environnement et elles adaptent réellement leurs habitudes. L’école y accorde aussi beaucoup plus d’importance pendant les cours. » Koen : « Vu les enjeux climatiques, nous ne pouvions pas, en tant que parents, nous opposer à sa participation à la manifestation. Dommage qu’elle manque les cours, mais nous savons que Cecile fait le nécessaire pour se mettre à jour. » L’impact du manifeste Les enfants ont suivi de près le lancement de Sign For My Future. Le thème de la transition s’est donc imposé naturellement comme sujet de discussion chez les Verwee. « Lorsque les enfants déclarent que le pollueur doit être le payeur, je m’efforce d’apporter des nuances », dit Koen. « La transition doit s’effectuer de manière socialement responsable, tout en permettant à nos entreprises de rester compétitives. » « Il faut s’attaquer à la pollution industrielle », répond Cecile, « mais je crois que les entreprises peuvent aider à instaurer les changements nécessaires. Elles détiennent beaucoup de pouvoir. Autant les avoir de notre côté. » Koen apprécie ce genre de discours, qui est aussi le message de Sign For My Future: il faut y parvenir ensemble. « Tout le monde doit se mouiller. 365 chefs d’entreprise se sont déjà joints à notre campagne. Voilà qui fait bouger les choses. Un CEO me racontait qu’après avoir signé notre manifeste, son personnel lui a fait remarquer l’incompatibilité de la ‘car policy’ avec cet engagement. Je pense aussi à une banque qui, au moment de signer, a décidé d’examiner quand elle pourrait retirer de son portefeuille les investissements en énergies fossiles. Elle a décidé dans l’intervalle de le faire d’ici 2020. Les signataires devront prendre leurs responsabilités face à l’engagement. » ● Peter Van Dyck 26 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019

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Génération(s) climat Olivia et Steven Beckers : « On peut et on doit vraiment faire plus pour le climat » On ne présente plus Steven Beckers. Occupé dans Art&Build jusqu'en 2011, Steven l’architecte a créé Lateral Thinking Factory. Il est ainsi un peu devenu Steven l’agriculteur, le précurseur des fermes urbaines. Visiblement, les gênes sont passés chez sa fille : à 19 ans, Olivia est végétarienne, étudiante au Middelburg Liberal Art&Science et pétrie de valeurs durables. N otre société est-elle capable, aujourd’hui plus qu’hier, d’évoluer radicalement sur la thématique du climat ? Et plus particulièrement si l’on se réfère à la décevante COP15 de Copenhague, voici dix ans ? À cette question, Olivia et Steven Beckers évoquent tous deux un « saut générationnel » : « Une des grandes différences entre 2009 et maintenant, c’est le changement de génération. La génération qui en 2009 était trop jeune est aujourd'hui en âge de changer les choses, peut-être à plus grande échelle. C’est une génération conscientisée depuis le plus jeune âge, qui comprend bien tous les enjeux climatiques. Il y a aussi un changement de valeurs vers plus de partage et de communauté, moins d'individualisme. » À cet égard, Olivia souligne l'importance des réseaux sociaux : « Ceux-ci sont un outil extraordinaire de mobilisation et de partage de l'information ». Elle témoigne aussi d'un beau sens critique et d'une réactivité bien marquée lorsqu'elle évoque le « foutage de gueule » (sic) de la COP21 de Paris. Visiblement, si les nouvelles générations ont changé en bien, on ne peut pas en dire autant des grand-messes climatiques... Clivage social ? Sur la question générationnelle, Steven Beckers se montre peut-être un peu plus nuancé, en particulier lorsqu'il 28 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019 évoque les milieux sociaux différents : « La mobilité des jeunes est extraordinaire dans les milieux aisés ; elle diffuse cette conscience. Nos enfants sont beaucoup plus dans le ‘bon sens’ et actifs. Il est difficile de juger de ce phénomène dans des milieux moins favorisés, qui risquent de rester sur le côté, sauf pour le mouvement des jeunes pour le climat, très largement suivi. Les COP sont très loin de la population et assez stériles en communication ». Et Steven, tout comme Olivia, d'évoquer « les grandes réunions entre convaincus, qui accouchent de souris (...) depuis le sommet de la terre de 1992 à Rio ». Bref, pour reprendre mot pour mot la formule de Steven, « près de 30 ans pour montrer que le développement durable est mort ». Steven croit bien davantage dans l’économie circuliare, depuis qu'il a rencontré ses inventeurs Mc Donough et Braungart. Changeons-nous assez vite ? Quant à savoir si le rythme des évolutions positives est assez rapide, Olivia et Steven répondent un grand « non » à l'unisson. Olivia Beckers : « On doit faire beaucoup plus. Une prise de conscience collective est nécessaire, tant au niveau international, chez les grands industriels, qu'au niveau individuel. On doit aussi faire des efforts D.R.

Génération(s) climat personnels et arrêter de penser qu'on est seul à le faire. C'est plus encourageant ; c’est comme une goutte d'eau qui fait des ondes. S’il y a un plus grand mouvement citoyen, les multinationales seront obligées de suivre ». À l'égard du rôle que peuvent jouer les gros acteurs économiques, Steven Beckers évoque l'exemple des GAFA qui devraient, selon lui, « non pas payer des impôts locaux, mais être obligés d'investir dans des business rentables régénérateurs et à impacts positifs sur les plans environnemental et sociétal », signant ainsi l'arrêt du greenwashing et mettant un terme à « l’obscure utilisation des taxes ». « Ne pas attendre le changement, mais être le changement » Le changement peut-il, doit-il passer par le politique ? À nouveau, père et fille font le même constat : « Jusqu'ici, les politiques n'ont pas fait grand-chose », constate Olivia. À ses yeux, « c'est la demande citoyenne qui doit montrer le chemin au politique ». Dans le même temps, Olivia admet que le citoyen « a tendance à attendre que ‘quelqu'un’ fasse le boulot – qu'il s'agisse de l'Europe ou de l'État – au lieu d'agir lui-même directement ». Or, elle estime que le citoyen a beaucoup plus d'impact qu'il ne le croit : « Il ne faut pas attendre le changement, mais être le changement ». À cette analyse, Steven souligne le courttermisme du politique : pour bien faire les choses, il s'agit pour celui-ci de « proposer une feuille de route, avec l’aide de la concertation et de la participation citoyenne ». Pour l'architecte, il faut fixer des objectifs forts et développer une vision à long terme : « Si certains passages sont parfois impopulaires, la vision, elle, reste comprise ». Une mobilisation qui fait plaisir à voir À la question de savoir si les choses ont évolué depuis l'organisation des fameuses marches climatiques, Olivia Beckers a le sentiment que le politique « n'a que peu réagi ». Elle se console toutefois par la prise de conscience collective qui, elle, a grandi. Visiblement, Olivia s'accommode mal de la langue de bois politique. Son papa souligne qu'elle s'étrangle littéralement en visionnant cette interview dans laquelle la ministre fédérale de l’Environnement Marie-Christine Marghem et sa collègue régionale Joke Schauvliege pointent du doigt la nécessaire conscientisation des étudiants... De son côté, Steven se dit enthousiasmé à la vue de la mobilisation des jeunes. « Je n'avais plus vu tel mouvement depuis ces fameuses manifestations contre la décision de l'État belge d'investir 30 milliards de francs belges dans de nouveaux avions de chasse. » De nombreux exemples inspirants, mais... Lorsqu'on verse dans la sphère économique, Olivia et Steven n'éprouvent aucune difficulté à trouver des exemples d'entreprises inspirantes dans leur manière de s’engager dans la lutte nécessaire contre le réchauffement. Olivia d'évoquer Fairphone, Ecosia ou Ocean Cleanup, et Steven de compléter avec les exemples de Desso, Delta Development (park 2020), Bigh, Mercato Metropolitano et Bioorg. Quant aux personnalités, c'est à Boyan Slat, l'initiateur d'Ocean Cleanup, qu'Olivia songe directement. Avec Tesla et Space X, Elon Musk est évoqué également, mais Steven est d'avis qu'il s'agit là de « pur business » et que, même si c'est visionnaire, « fuir la terre n'est pas une solution ». Olivia applaudit des deux mains cette pratique qui amène les entrepreneurs à partager la technologie pour améliorer les choses. Elle souligne la personnalité de Greta Thunberg, qu’elle considère comme une source d'espoir : « Même si cela ne dure pas, elle peut être une personnalité phare pour l’avenir ». Du côté de Steven, c'est Michael Braungart, Nicolas Hulot, Ellen MacArthur, Arnold Schwarzenegger et le couple Al et Tippa Gore qui émergent, mais aucun grand leader qui puisse véritablement faire bouger les lignes. « Peut-être parce qu'ils sont rares et fragiles ? » avance Steven, en pensant à des gens comme Alain Hubert ou Nicolas Hulot, qui ont pris pas mal de coups. « Et vous, Steven et Olivia, que faites-vous pour le climat ? » Olivia, végétarienne, tend vers le « zéro déchet » dans son appartement. Elle préfère le train à l'avion lorsqu'elle voyage et emprunte les transports en commun, mais elle mange aussi local, s'achète des vêtements et des meubles en seconde main, marche pour le climat, soutient les ONG comme Ocean Cleanup et 4Ocean, ramasse les déchets autant dans la ville qu'en pleine nature (Clean Walker) et conscientise les jeunes scouts... Ouf ! Du côté de papa, l'action passe évidemment par la vie professionnelle et par les actes posés dans la vie de tous les jours : comme Olivia, il prend le train plutôt que l'avion, réduit le plastique, trie parfaitement et tend lui aussi vers le « zéro déchet » sous l'influence de sa fille. Dans l'attente de la voiture à hydrogène, il continue à rouler dans sa bonne vieille Saab de 14 ans. Il gère aussi l'ONG Local Solutions Development Group en Éthiopie, donne des conférences et, enfin, aime jouer au guide pour les écoles sur sa fameuse ferme urbaine à Bruxelles.● Johan Debière Bruxelles Métropole - juin 2019 ❙ 29

Génération(s) climat Robert et Alice Fontaine : « Se donner jusqu'à 2030 pour agir, c’est trop tard » Le père, sensible aux évolutions technologiques qui font bouger le monde dans le bon sens, est impatient du rythme trop lent des changements. Sa fille est encore dix fois plus impatiente : voici le portrait de Robert Fontaine, Manager Strategic Planning et CSR à la Stib, et de sa fille Alice. chez les fabricants et les opérateurs de trottinettes ou de vélos électriques par exemple : « Ils n’ont pas un business à défendre, donc ils peuvent aller franchement vers des business models novateurs. » «J e vois davantage de mobilisation de certains publics, l’adoption de certaines technologies comme la voiture et les vélos électriques, et de pratiques comme la diminution de la viande ou le bio, mais le rythme s’est-il vraiment accéléré ? », s’interroge Robert Fontaine. « On freine certes certaines pratiques nuisibles à l’environnement (voitures diesel, huile de palme…), mais on est loin des mesures drastiques nécessaires. » À ses yeux, se donner jusqu'à 2030 voire 2050 pour les échéances les plus urgentes est clairement insatisfaisant. Pour Robert, il est capital d'accompagner le citoyen dans les changements, sans quoi « nous prenons le risque de ne pas pouvoir atteindre les objectifs ». Quant à savoir sur quelle cible se fixer en priorité, sa fille Alice (16 ans) évoque les grandes multinationales qui « doivent changer les premières, car elles ont à la rigueur plus d'impact que les politiques ». Les marches pour le climat ont-elles permis de faire bouger les choses ? Robert ne le pense pas, même si elles ont pu contribuer à « faire remonter le sujet de quelques places ». De son côté, Alice estime qu’elles ont au moins permis de prouver que les jeunes sont massivement sensibilisés à la thématique climatique, avec un effet ricochet sur la politique : « Comme ce sont les électeurs de demain, je pense que cela a un impact ». Comme son papa, Alice pense que cela s'est constaté dans la campagne électorale. S’il est un acteur économique à mettre en évidence, Robert cite l’exemple de Colruyt, « qui innove pas mal avec ses éoliennes, ses panneaux photovoltaïques et ses tests de propulsion à hydrogène ». Bien placé pour parler des évolutions dans les transports publics, il évoque aussi l'électrification des bus, qui est à ses yeux un changement majeur. Mais les évolutions les plus fortes, c'est du côté des start-up et des petites entreprises qu’il les observe, Alice D.R. Robert Fontaine à droite (Stib) D.R. Pas si facile de voyager durable... Robert tend aussi à limiter sa consommation de viande. Sans l’avoir complètement bannie, il a pris le pli d'en manger moins souvent, mais de meilleure qualité. « J'achète bio systématiquement et fair trade quand c’est possible. » Alice se déplace elle aussi à pied et en transports en commun. Avec un papa qui a des responsabilités à la Stib, ça tombe sous le sens. Alice pousse plus loin son effort puisqu'elle ne mange plus du tout de viande. Son prochain camp guide sera « zéro déchet », avec des achats en vrac, la fabrication de t-shirts avec de la deuxième main, du savon et du shampooing écologiques… Et puis, Alice a aussi participé à plusieurs marches pour le climat, mais ça, vous vous en doutiez un peu... ● Johan Debière 30 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019 Concrètement, que font Robert et Alice pour apporter leur pierre à l'édifice ? « Je me rends au bureau à vélo ; j'équipe ma maison de vannes intelligentes afin d'optimiser le chauffage ; j'évite les produits qui ne sont pas de saison et/ou qui viennent de loin ; je recycle aussi l’eau de pluie ; je privilégie le train et je bannis l’avion des voyages effectués en Europe ». Robert évoque ainsi ce périple que lui et sa famille voulaient effectuer jusqu'à Venise en train de nuit : « La veille, nous avons appris que les grèves SNCF nous priveraient de ce voyage. En dernière minute nous avons, à regret, pris des billets d’avion ».

Génération(s) climat Sibylle, Pierre, Isabelle, Elodie et Stéphane Moulin en Bolivie, sans trucage. Isabelle et Elodie Chaput : « Où sont les spécialistes ? » Après de nombreuses années passées à travailler pour des fédérations en tant que spécialiste du climat et de l'environnement, notamment à la FEB et chez Febeliec, Isabelle Chaput était particulièrement légitime pour nous livrer son regard sur les manifs. D'autant qu'Elodie, sa fille de 17 ans, y était. A vec son expérience dans le domaine climatique (elle a assisté à de nombreux sommets et évolué au plus près des négociations), Isabelle Chaput porte un avis autorisé : « Les chose changent beaucoup plus vite qu'avant. Il y a désormais une masse critique qui est plus au courant des choses. Les manifestations constituent un signe très clair de cette évolution ». Et de souligner qu'en 1990, absolument personne ne parlait des COP : « Cela n'a commencé à émerger qu'à partir des COP de Copenhague et de Paris. Or, en 2020, nous en seront déjà presque à la 26e COP... ». Aussi, quand sa fille Elodie a pris part à la deuxième manif pour le climat, Isabelle a applaudi des deux mains : « J'avais besoin de montrer que j'étais là et qu'il est temps que l'on mette des choses en place pour que l'environnement soit plus sain », résume sa fille Elodie. Ce qui frappe avant tout Isabelle lorsqu'elle observe la société, c'est ce grand contraste qui apparaît entre la jeunesse et la classe politique : « Les jeunes s'intéressent beaucoup plus à la politique qu'avant. Face à eux, je relève que la plus grosse faiblesse des politiques, c'est leur manque d'expertise ». Pour inverser le cours des choses, en particulier sur la thématique climatique, et pour attirer ceux qui disposent de l’expertise nécessaire au sein des cabinets, « il est important d'avoir des personnages charismatiques », souligne-t-elle. « Mais où sont-ils ? » Sur un plan organisationnel, Isabelle se réjouit du fait que ses trois enfants fréquentent le lycée Mater Dei à WoluweSaint-Pierre : « C'est à 1,5 km de la maison. Le trajet quotidien à vélo ne leur pose aucun problème ». La voiture ? Elle sort peu et, quand elle sort, elle est souvent pleine : « C'est une voiture familiale avec laquelle nous covoiturons beaucoup, notamment pour les activités sportives ». L’été, la famille enfourne le matériel de camping dans l'auto avant de partir en virée. Le choix d'habiter Bruxelles et d’ailleurs pour eux une source de joie : « Il nous suffit de traverser l'avenue de Tervueren pour aller nous promener dans les bois. Et pour aller travailler dans Bruxelles, les déplacements en transports en commun sont vraiment très faciles. C'est une vraie qualité de vie, une grande satisfaction pour moi de ne pas être coincée dans les embouteillages comme tous ces gens qui pensent avoir fait le bon choix en s'installant à la campagne », souligne-t-elle. Bottom-up plutôt que top-down Quelle approche développer ? Isabelle est plutôt disciple du bottom-up et des discours positifs : « Pendant des années, j'ai travaillé sur des approches top-down, mais je suis désormais d'avis qu'il faut réconcilier le local avec l'action engagée au niveau international. Autre observation : je ne conseille pas les approches catastrophistes comme celle de de JeanPascal van Ypersele ou de Roland Moreau (ndlr : ancien industriel puis directeur de Greenpeace, passé ensuite au SPF Environnement ; aujourd'hui retraité actif). Je suis persuadée de la force de mon business model qui consiste à faire des projets, à en montrer les bénéfices, à communiquer ». Un peu sur le modèle d'un Bebat, que sa fille Elodie s'empresse d'évoquer lorsqu'on lui demande de citer une entreprise qui lui semble incarner cette capacité à changer la société. En tout état de cause, à Mater Dei, le changement, c'est déjà maintenant : « À l'école, je remarque qu'il y a moins de déchets, que l'on trie plus et que l'on porte une plus grande attention à la problématique climatique ». ● Johan Debière Bruxelles Métropole - juin 2019 ❙ 31 D.R.

Génération(s) climat out to be Brussels D.R. De gauche à droite : Emil, Mathilde, Egbert, Peter et Charlotte (Frederik était absent). Egbert et Mathilde Buursink : « Les mots ne suffisent pas » La famille d’Egbert Buursink a la fibre écologique. Le General Manager de The Hotel Brussels a quatre enfants âgés de 11 à 19 ans. L’aîné, Emil, fait des études d’ingénieur à la TU Delft et veut développer plus tard des solutions pour le climat. Sa sœur Mathilde (17) et son frère Frederik (15) ont déjà participé à des marches pour le climat. Peter, le cadet, est encore un peu trop jeune. M athilde étudie la photographie. C’est elle qui s’implique le plus pour l’environnement. Elle trouve les manifestations moins importantes que sa contribution personnelle à la lutte contre le réchauffement. Mieux vaut des actes que des paroles : « Lorsque nous abordons le climat à la maison, nous discutons de ce que les jeunes cherchent à obtenir avec ces marches. Et puis surtout, ce qu’il y a moyen d’améliorer. » Egbert confirme que les initiatives personnelles en faveur de l’environnement animent souvent les discussions. « Mathilde est végan et veut nous convaincre de réduire ou supprimer la consommation de viande. Les débats restent sereins. Mon épouse est végétarienne et moi, je réduis autant que possible la nourriture carnée. Mathilde aime les concerts. Nous avons une voiture, mais cherchons parfois ensemble la manière la moins polluante de nous rendre sur place. À vélo, en transports en commun... Mathilde et Emil ne souhaitent d’ailleurs pas obtenir un permis de conduire. » Mathilde : « Frederik a pris part à presque toutes les marches de jeunes. Moi, moins souvent, mais je le fais quand c’est possible. Je trouve essentiel de montrer que les jeunes se préoccupent du réchauffement climatique. Je voudrais que les gens prennent davantage conscience de leur impact sur l’environnement. Nous devrions mieux réfléchir à la consommation de viande, à la pollution par le plastique et à notre habitude de tout jeter à la poubelle. » Quelques doutes Egbert se réjouit de l’implication de ses enfants, mais il insiste sur l’importance d’un rôle actif. « Je me suis d’abord demandé si leur participation aux marches pour le climat était nécessaire. 32 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019 J’accepte que Mathilde y prenne part, parce qu’elle s’efforce elle-même de donner le bon exemple. J’ai eu quelques doutes à l’égard de Frederik. Pour moi, l’école est non seulement une obligation, mais aussi un privilège. Manifester est une raison trop facile pour brosser les cours. Je veux bien ne pas contester les motifs de Frederik, mais les mots ne suffisent pas. Mathilde l’a déjà mis au défi de se passer de viande pendant une semaine. Et il l’a fait. » Le père a une tout autre approche de la question climatique que ses enfants : « Je suis plus attentif aux conséquences économiques de certaines mesures climatiques parce que j’évolue dans le monde de l’entreprise. En famille, nous ne partons jamais en vacances en avion. D’un point de vue entrepreneurial, je reconnais toutefois l’importance économique de l’aviation. » Egbert estime pourtant que les entreprises font beaucoup trop peu pour le climat. « Nous devons sensibiliser nos collaborateurs, fournisseurs et clients et insister sur notre responsabilité à tous. L’entreprise qui veut garder une raison d’exister à long terme, ne peut faire l’économie d’une politique climatique active. Je plaide pour la formation du personnel en ce sens. » Mathilde a du mal à évaluer les initiatives des entreprises en faveur du climat. Elle est en revanche convaincue du pouvoir qu’a le consommateur de forcer les marques au changement. « Je préfère acheter un article un peu plus cher qui dure plus longtemps, qu’un produit bon marché qui finira vite à la poubelle. Au supermarché, nous évitons les fruits et légumes importés d’un pays lointain. Et quand je vais faire des courses avec maman, je lui demande de choisir des produits sans emballage plastique inutile. » ● Peter Van Dyck

Beaucoup c'est bien, mais trop is te veel Aussi petite soit-elle, la Belgique montre souvent la voie quand il s'agit de recyclage. Notre pays figure parmi les meilleurs élèves de la classe au niveau européen. Et nous sommes souvent pris en exemple, entre autres par nos voisins français, en matière de Responsabilité Élargie du Producteur (REP) appliquée aux emballages industriels. Cette habitude d'être le bon élève et de relever les défis a toujours été inscrite dans l'ADN de Valipac. Récemment, de nouvelles initiatives ont d'ailleurs été prises qui permettent aux producteurs de déchets d'emballages industriels d'aller plus loin encore, en jouant résolument la carte de l'économie circulaire, notamment avec un partenariat noué entre le producteur de briques Wienerberger, Total, Rymoplast et Oerlemans avec le concours de la FEMA et de Go4Circle. Ensemble, ces acteurs ont en effet décidé de rendre possible la fabrication et l'utilisation de housses en plastique fabriquées à partir de 50% de matière recyclée produite par Rymoplast. Résultat : une fois utilisés, les films plastique sont récupérés et réintroduits dans la production pour donner de nouvelles housses. Beaucoup, c'est parfois aussi trop À n'en pas douter, d'autres initiatives suivront. Inspirés par cet exemple, des industriels désireux de s'inscrire dans une gestion circulaire de leurs emballages leur emboîteront le pas. Et Valipac aura toujours à cœur de les assister dans ces progrès. Très bien, mais les nouvelles exigences pour les taux de recyclage placent la barre très haut... La transposition des objectifs européens au niveau belge ne manque pas d’ambition : selon les propositions, le taux de recyclage des emballages en plastique passera à 65 % d’ici 2030. Cette fois, selon Valipac, ces exigences risquent vraiment d'être improductives, d'autant que les répercussions pour l’industrie belge n’ont pas été examinées. Pour être réaliste, la révision des taux de recyclage doit faire l’objet d’une analyse objective en concertation avec le secteur. Se concentrer sur son métier pour être efficace C'est une véritable responsabilité qui pèse sur les épaules des producteurs et sur ceux de Valipac. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien qu'elle est dite « élargie » (on parle en effet de REP). Cela en dit long sur la charge de travail que représente la gestion des emballages une fois les produits déballés... Ce travail, Valipac veut pouvoir l'assumer parfaitement afin de mettre toutes les chances de son côté pour parvenir à une économie qui soit réellement circulaire. L'association estime donc prudent de pouvoir se concentrer sur le cœur de son activité, à savoir, continuer à intensifier les collectes sélectives et le recyclage des déchets d’emballages industriels auprès des entreprises. Parallèlement, Valipac mise, par des actions de terrain, sur la sensibilisation de ses partenaires à l’écoconception et à l’intégration de contenu recyclé dans la fabrication de nouveaux produits. www.valipac.be Les housses en plastique utilisées par Wienerberger pour filmer ses palettes de briques incorporent 50 % de matière recyclée.

Green Gérer le risque climatique : un enjeu économique pour les villes C’ est une étude réalisée par Lloyd’s, LA référence en matière actuarielle, qui l’a révélé en 2018 : le plus gros risque auquel Bruxelles est exposée, au même titre que plusieurs autres grosses villes européennes d’ailleurs, ce n’est pas du côté des crises financières qu’il faut le chercher, ni même du côté des pandémies, comme l’épisode H5N1 ou celui, plus récent, lié à la résurgence de maladies comme la rougeole ou la tuberculose, mais du côté des... inondations, et plus largement des manifestations liées aux dérèglements climatiques. Dérèglements que les assureurs intègrent désormais dans la gestion des risques, comme nous le confiait voici quelques mois le CEO d’Ageas. En 2018, Lloyd’s avait estimé à près de 250 millions de dollars les risques liés aux inondations, laissant à distance les risques financiers (230 millions de dollars) et plus loin encore, à 210 millions de dollars, le coût lié aux cyberattaques dont on parle pourtant beaucoup. Dans quelques semaines, avec la publication du nouvel index de Lloyd’s, nous verrons dans quelle mesure la situation a évolué ou... s’est dégradée. Quoi qu’il en soit, à bien consi34 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019 Bruxelles connaît régulièrement des épisodes d’inondation, comme ici à Woluwe, en 2016. © Belga dérer le nombre de soucis rencontrés récemment lorsque les éléments se déchaînent, il y a visiblement encore beaucoup de pain sur la planche. Carte des zones inondables À Bruxelles, le politique a pris conscience de la nécessité de bien appréhender ces phénomènes extrêmes, faute de pouvoir les prévenir. « Nous avons établi une carte des zones inondables », expliquet-on à Bruxelles Environnement. « Il s’agit d’une sorte de cadastre qui détermine les zones où des inondations sont susceptibles de se produire, en fonction de renseignements établis sur une base scientifique, d’une part, et d’autre part selon des observations rassemblées par le Service d’Incendie et d’Aide Médicale Urgente de la Région (SIAMU), par le Fonds des Calamités et par Vivaqua. » Un peu plus en amont, du côté du réseau d’égouttage, la situation n’est guère brillante : l’état des 2.000 km d’égouts est assez mal connu, l’égouttage double séparant eaux pluviales et eaux usées quasiment inexistant et l’étanchéité des conduites souvent très relative. Outre les effondrements qui se sont multipliés au cours des dernières années, le mauvais état du réseau de conduites peut contribuer Les conséquences du dérèglement climatique constituent désormais une menace sérieuse pour les villes et leurs entreprises, plus encore que le coût lié aux cyberattaques ou les risques liés aux pandémies comme celle du H5N1, en 2004... à accentuer les conséquences de précipitations inhabituelles. Avec les conséquences que l’on sait. Plan Pluie Dès 2008, la Région a agi de manière conséquente en actionnant le Plan Pluie, plan complété par la mise en place de la plateforme de coordination réunissant les différents opérateurs et acteurs de l’eau de la Région. Un peu plus tôt, en 2006, le placement des citernes d’eau de pluie avait même été rendu obligatoire pour toute nouvelle construction. En plus du double égouttage auquel la Région accorde désormais beaucoup d’importance, d’autres actions efficaces sont désormais engagées, encore en aval, mais aussi de plus en plus souvent en amont. Ainsi, l’installation de toitures vertes est encouragée par des primes, de même que l’aménagement de surfaces perméables sur les zones de parking. Il y a urgence : entre 1955 et 2006, le taux d’imperméabilisation des sols n’a cessé de grimper, passant de 27 à 47 %. Aujourd’hui, un mouvement s’est engagé en sens contraire et la tendance au bétonnage cède peu à peu la place à la perméabilisation.

Par ailleurs, la Région cherche à réconcilier les Bruxellois avec les cours d’eau. Encore très présents il y a un siècle, ceux-ci sont revenus comme par enchantement : « C’est ce maillage bleu qui nous permettra peu à peu de mieux gérer les précipitations en réintégrant l’eau dans la ville, en séparant les eaux usées des eaux propres et en engageant un mouvement de perméabilisation des sols, là où l'on ne jurait que par le béton, et en privilégiant la rétention d’eau et la temporisation des écoulements, avec des toitures végétalisées ou en récupérant les eaux pluviales dans des citernes. » Serious game Aujourd’hui, le Plan de Gestion des Risques d’Inondation (PGRI) a été incorporé dans le Plan de Gestion de l’Eau couvrant la période 2016 à 2021. Récemment, c’est la Ville de Bruxelles qui s’est distinguée de manière originale en lançant l’EcoRun, un ‘serious game’ qui permet de sensibiliser aux risques liés aux inondations, au phénomène de formation d’îlots de chaleur et, plus globalement, à la vulnérabilité du territoire de Bruxelles-Capitale face aux manifestations du réchauffement. Avec l’objectif ambitieux de réduire ses émissions de 40 % et de favoriser l’autoproduction d’énergie renouvelable pour 27 % de la consommation. Ces risques climatiques, Bart Corijn les prend très au sérieux. Au sein de l’association The Shift, il milite auprès des villes, des communes et des institutions publiques pour qu’elles retirent leurs avoirs des placements liés des Marolles, Triodos est ouverte aux particuliers, mais aussi aux entreprises. Depuis son lancement en Belgique, Triodos n’a eu de cesse de se détourner des business qui peuvent nuire directement, mais aussi indirectement à l’environnement et au bon état de la planète. En mettant l’argent qui lui est confié au service du financement de projets entrepreneuriaux qui contribuent à un changement positif et durable. Parmi les mesures prises ces dernières années : l’installation de bassins d’orage, comme ici dans la vallée du Struykbeek © Belga Gazon maudit À Bruxelles, l’éco-entrepreneur Louis De Jaeger s’est récemment distingué avec une action de sensibilisation menée sur ce qui était la pelouse de l’Atomium. Pour refaire cet espace vert détruit par les vicissitudes de l’hiver, il a proposé de remplacer la pelouse ordinaire par de la verdure, des fleurs et d’y planter un pommier. L’avantage est double : l’aménagement augmente la capacité du sol à stocker les précipitations et il soutient la biodiversité. http://byebyegrass.eu aux énergies fossiles, responsables du phénomène de réchauffement. Bart sait de quoi il parle : il y a quelques années, il travaillait au sein d’une grande banque et a œuvré comme gestionnaire de risques. Il dirige aujourd’hui un groupe constitué d’investisseurs institutionnels, assureurs et fonds de pension, qui réfléchissent à un mouvement de désengagement en prenant soin toutefois d’éviter l’utilisation du mot « désinvestissement », auquel il préfère de loin le vocable « investissement favorable au climat ». Triodos, la banque durable Cette volonté de se détourner des placements à risques, c’est aussi une ligne adoptée par la « banque verte » Triodos, fondée par le Néerlandais Peter Blom. Établie à Bruxelles, au cœur du quartier Outre les prêts aux entreprises travaillant dans le tabac ou dans l’industrie du jeu de hasard, sont proscrites par cette banque, qui se veut éthique, les activités liées au commerce de fourrure, les activités susceptibles de nuire à l’environnement, les activités liées aux armes... Exemple concret : c’est auprès de Triodos que la société de promotion immobilière durable Ethical Property Company a trouvé plusieurs financements qui lui ont permis de faire sortir de terre le beau projet Mundo-B, à Ixelles. Un endroit où l’on applique précisément tous les principes susceptibles de rendre une ville plus résiliente, en particulier la citerne de 30m² pour la récupération d’eau de pluie qui alimente les sanitaires du bâtiment. ● Johan Debière Bruxelles Métropole - juin 2019 ❙ 35

Green Un Green Deal pour la logistique urbaine Une ville, c'est un va-et-vient incessant de biens et de personnes. Pour les © Getty personnes, en tout cas dans les grandes villes comme Bruxelles, on a évidemment la chance de pouvoir compter sur les transports en commun et donc, de limiter les émissions de CO₂. Pour les marchandises par contre, c'est tout autre chose... T rouver une manière intelligente de transporter des biens dans les grandes villes tout en évitant au maximum voire totalement les nuisances qui y sont liées ? C'est une question vitale pour une zone comme celle de Bruxelles. Ce n'est d'ailleurs sans doute pas un hasard si la capitale de l'Europe, qui figure parmi les plus embouteillées, est aussi celle qui abrite les meilleurs spécialistes de la mobilité. Parmi eux, Sara Verlinden et Cathy Macharis, toutes deux actives à la VUB et expertes en mobilité et logistique urbaines au sein du groupe de recherche Mobi (Mobility, Logistics and Automotive Technology). Ou le bureau de consultance Stratec dont l'expertise est même reconnue au niveau international en matière de mobilité et en économie des transports. Parfois, ce sont les interdictions qui nous font brutalement remarquer que la mobilité des biens pose question dans une grande ville. C'était encore le cas en février dernier avec cette motion déposée par la majorité PS-Ecolo d'Ixelles, proposant de bannir les poids lourds des rues de la commune. L'échevin de la mobilité pointait – à juste titre d'ailleurs – l'efficacité toute relative d'un GPS dans un milieu urbain aussi dense pour des chauffeurs non-bruxellois... Peu de kilomètres, mais beaucoup de pollution De fait, on peut comprendre l'exaspération. D'après les études les plus récentes organisées par Mobi-VUB, la 36 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019 logistique est responsable d'au moins un quart des émissions de CO₂ liées à la mobilité, alors qu'elle ne représente que 10 à 20 % du total des kilomètres parcours dans les villes. C'est dire combien cette activité est pénalisante pour une cité comme Bruxelles : camions surdimensionnés à l'arrêt, moteur tournant ; camionnettes parquées en double file générant leur lot d'embouteillages ; et, comme le soulignait cette élue ixelloise, GPS incapables de réagir assez finement pour guider efficacement les conducteurs (ndlr : Bruxelles-Capitale compte pas moins de 5.000 voies). En plus des émissions de CO₂, on vous passe le problème des particules fines, des affections respiratoires en explosion, des nuisances sonores... Certains évoquent l'interdiction des fonctionnements à flux tendus et même, pour les plus radicaux, de la logistique en ville tout court. Mais en réalité, combien sont prêts à accepter les conséquences de ce qui paraît être un combat d'arrièregarde ? Gratuité pour les livraisons... le lendemain Si l'on en croit les résultats des deux baromètres Pulse of the Online Shopper réalisés en 2017, puis en 2018, la réponse est claire : lorsqu'un achat est effectué en ligne, non seulement le consommateur s'attend à être livré rapidement, mais ses attentes progressent chaque jour davantage avec, en 2018, le souhait de pouvoir bénéficier de la gratuité pour cette livraison (dans 62 %

Green des cas) et même de pouvoir renvoyer la marchandise si elle ne lui convient pas (dans 62 % des cas également). Certes, le baromètre 2018 a permis de souligner que les acheteurs européens pouvaient se montrer globalement très flexibles quant au temps d’attente de leur commande dès lors que la livraison était gratuite, ce qui permet une plus grande optimisation des opérations logistiques et donc des camions mieux remplis, mais la concurrence entre e-commerçants alimentant la course au plus offrant, la gratuité est aujourd'hui de plus en plus fréquente pour des achats réceptionnés dès... le lendemain de la commande. Miser sur le collectif et le collaboratif Dans ces conditions, le chantier engagé avec le Green Deal pour la logistique urbaine, signé en avril dernier à Bruxelles dans les locaux de la FEB, prend tout son sens. L’initiative est centrée sur les villes de la Région flamande, mais les réalités explorées sont bien sûr transposables à Bruxelles. Pas moins de 35 parties ont décidé de signer ce document fondateur, qui jette les bases de la logistique urbaine, en présence des ministres flamand de l'environnement, de l'énergie, des travaux publics et de l'innovation. Cornaqués par The Shift, financièrement soutenus par la Fondation Roi Baudouin, orientés sur le plan technique par les conseils de Mobi-VUB, suivis par le Bond Beter Leefmilieu, par l'Association des villes et des communes flamandes, par l'Agentschap Innoveren en Ondernemen (VIL) et par le département Mobilité et Travaux publics et de l'Environnement du gouvernement flamand. Pour relever ce défi d'une logistique qui puisse tendre vers le zéro émission, c'est à l'intelligence collective que The Shift et ses partenaires ont décidé d'avoir recours. Les acteurs qui ont décidé de s'associer à l'initiative du Green Deal ont pris le parti de faire baisser le nombre de kilomètres parcourus, mais aussi d’effectuer les trajets à des moments où cela pose moins de problèmes, avec des véhicules aussi écologiques que possible, voire avec des véhicules zéro émission. Changer aussi de paradigme à Bruxelles À travers le Green Deal Stedelijke Logistiek, septième Green Deal signé chez nos voisins flamands, les partenaires ont par exemple bon espoir de faire livrer jusqu'à des chantiers de construction à l'aide de vélos cargos et de faire circuler les sociétés de courrier express avec des véhicules zéro émission. Pour ce faire, ils se sont appuyés sur l'expertise accumulée dans ce domaine par Sara Verlinden et Cathy Macharis. Bon à savoir : une de leurs dernières études, publiée en février dernier et axée sur le cas de Bruxelles, a permis de constater que le marché de la distribution de colis y est encore et toujours dominé par les véhicules classiques et les modes de fonctionnement traditionnels, tout en soulignant que Les initiatives concrètes Parmi les nombreuses entreprises associées à l'initiative Green Deal, on trouve Addax Motors, ASX-Ibeco, BeCommerce, Bpost, Bopro, Cargo Velo, CityDepot, Colruyt Group... Addax Motors s'engage par exemple à mettre à la disposition des utilisateurs urbains des camions électriques compacts. Des démonstrations seront par ailleurs organisées pour encourager les entreprises à s'engager dans cette voie. L'entreprise ASX-Ibeco a quant à elle décidé de remplacer deux camionnettes par trois vélos-cargo. Ceux-ci permettront d'assurer la livraison de petits paquets dans la province d'Anvers. Autre acteur de la livraison express, mais à une autre échelle, avec DHL Express BE. La société de courrier express testera à Gand et Anvers le remplacement des camionnettes de livraison habituellement utilisées par des vélos-cargo. Et cet essai semble bien parti pour se développer puisque d'ici 2020, DHL prévoit de l'étendre à des villes comme Louvain, Courtrai, Malines, Ostende et Hasselt, mais aussi Liège, Namur et... Bruxelles. L’un des enjeux de la logistique urbaine, c’est la livraison « juste à temps » des achats en ligne. les réglementations et la gouvernance avaient de plus en plus tendance à mettre en avant des techniques et des modèles de transport alternatifs, comme les vélos cargos ou les plateformes de collaboration. La voie est toute tracée...● Bruxelles Métropole - juin 2019 ❙ 37

Green Brussels Airport : champion économique, champion écologique Avec près de 25,7 millions de passagers en 2018, Brussels Airport est la principale porte d'entrée de la capitale de l’Europe. C'est aussi la deuxième plateforme logistique belge pour le commerce international, après le port d’Anvers. En 2018, plus de 730 000 tonnes ont transité par sa zone de fret, Brucargo, où l’on recense une bonne centaine de sociétés. © Belga F 1 leuron économique, Brussels Airport a aussi pour ambition d'être une entreprise modèle, réduisant au maximum l'impact de ses activités. Voici ce que nous avons retenu de notre visite des installations aéroportuaires : ÉNERGIE et CO2 : En 2012, Brussels Airport est devenu le premier aéroport au monde à être certifié ISO 50001, une norme qui aide les entreprises à réduire et optimiser leur consommation énergétique, et diminuer leurs émissions de CO2. L’aéroport a opté pour l’éclairage LED, du matériel IT à faible consommation et l’isolation énergétique poussée des infrastructures. Il mise également sur l’énergie renouvelable, avec une politique d’achat d’électricité 100 % verte, mais aussi une production propre : ses panneaux solaires ont produit près de 2800 MWh en 2017. L’aéroport dispose également de cogénération au gaz naturel, permettant d’assurer à la fois la production de chaleur et énergie. Toujours pour diminuer ses émissions de CO2, Brussels Airport privilégie les véhicules électriques ou au CNG. Sur les pistes, les avions peuvent procéder à des atterrissages en mouvement continu. Leur circulation au sol est limitée autant que possible et les appareils doivent couper tous les moteurs auxiliaires à l'arrêt. Autant de mesures qui réduisent les émissions de CO2, mais aussi le bruit. Grâce à quoi, depuis 2010, Brussels Airport a déjà diminué sa consommation d’énergie de plus de 11 % et ses émissions de CO2 de plus de 34 %. Objectif, d’ici 2030 : atteindre des taux de réduction de 25 % (énergie) et 40 % (CO2). Pour compenser les émissions résiduelles, Brussels Airport collabore avec le bureau CO2logic, ce qui lui a permis d’atteindre dès 2018 la neutralité CO2 pour ses propres opérations (pas celles des compagnies aériennes) et d’obtenir l’Airport Carbon Accreditation 3+. 38 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019 2 3 BRUIT : Inévitablement, qui dit avion dit bruit. Brussels Airport fait cependant tout pour diminuer les nuisances sonores, notamment via l’imposition de tarifs différents pour l’utilisation des pistes : les avions les plus bruyants paient un montant trois fois plus élevé que les appareils moins tapageurs. D’autres mesures portent sur la limitation des créneaux de nuit, la désignation d’horaires et de zones spécifiques pour les tests moteurs, différents services au sol pour limiter l’usage des moteurs auxiliaires, etc. Au total, le nombre des personnes impactées a été réduit de près de 56 % depuis 2010. EAU : Brussels Airport ambitionne non seulement de réduire sa consommation d’eau, mais aussi d’éviter tout rejet dans la nature d’eau potentiellement polluée. L’aéroport a ainsi investi dans un système séparatif de récupération et de stockage de l’eau, et dispose de sa propre installation d’épuration. En fonctionnement depuis 2010, celle-ci traite jusqu’à 2,4 millions de litres par jour (provenant du terminal, de l’hôtel, des bureaux et des avions eux-mêmes). L’eau épurée est utilisée en partie par le golf voisin pour l’arrosage de ses terrains. Ce ne sont là que quelques aspects environnementaux sur lesquels travaille Brussels Airport. Mobilité, déchets, pollution des sols, biodiversité, construction durable s’inscrivent également dans sa stratégie de durabilité. Des efforts qui montrent qu’il est tout à fait possible pour une entreprise de réduire considérablement son impact environnemental sans mettre en péril son activité économique. ● Laura Rebreanu Sustainable Development Coordinator Beci lr@beci.be ; T +32 2 643 78 26

Smartloop: comment GAGNER de la PLACE en UN CLIC dans son entreprise Avec la plateforme Smartloop.be, l’asbl Recupel vous fait entrer dans l’ère du recyclage 2.0 pour les équipements électriques et électroniques qui encombrent votre espace de travail. Pour les entreprises confrontées à 1001 choses à régler au quotidien, gérer les déchets électriques et électroniques passe souvent au second plan. Les équipements s’entassent alors dans le coin de l’entreprise où on les oublie peu à peu avant de se rendre compte qu’ils s’accumulent et qu’ils prennent de plus en plus de place. Une enquête récente réalisée par l’asbl Recupel a permis de déterminer qu’en moyenne, 200 kilos d’équipements hors d’usage traînent dans les locaux des entreprises belges. C’est pour permettre à toutes les entreprises, y compris les PME, de gérer facilement ces équipements que l’asbl Recupel a créé Smartloop. Plate-forme digitale et transparente Qu’est-ce que Smartloop.be ? C’est une plate-forme digitale et entièrement transparente, accessible aussi bien sur ordinateur que sur smartphone, sur laquelle vous pouvez poster une photo de l’équipement dont vous souhaitez vous débarrasser. Très visuelle et très intuitive, la plate-forme vous donne la possibilité de vous défaire avec une facilité étonnante de vos GSM, laptops, ordinateurs de bureau, frigos... Une fois l’équipement renseigné, vous pouvez encore déterminer son statut : réutilisable, à recycler ou les deux. Que se passe-til ensuite ? Un ou plusieurs collecteurs agréés avec lesquels l’asbl Recupel travaille marqueront leur intérêt via la plateforme. En consultant votre tableau de bord personnel, vous pourrez identifier ces collecteurs et choisir celui avec lequel vous préférez travailler. Bref, une solution facile, qui ne vous coûte (presque) rien et peut même vous rapporter de l’argent ! Grâce aux nombreux collecteurs enregistrés, les prix restent très compétitifs ! Résolument pratique et intuitive Très pratique, la plate-forme offre une série de fonctionnalités toutes plus intéressantes les unes que les autres: une fois en contact avec le collecteur, vous pouvez déterminer la date et même l’heure à laquelle le collecteur passera ou encore le nom de la personne avec laquelle le contact devra être établi ce jour-là. Vous pourrez préciser si l’enlèvement doit se faire au rez-de-chaussée ou à l’étage. Ou encore préciser si un espace de parking est disponible devant votre bâtiment pour charger les équipements dont vous souhaitez vous débarrasser. Tout peut se faire par un système de chat intégré à la plate-forme ou en signalant vos souhaits dans une fenêtre prévue à cet effet sur votre espace personnel. En outre, l’accès est réservé à l’ensemble des collecteurs agréés. Vous êtes donc sûr de pouvoir faire jouer la concurrence et de bénéficier des meilleures conditions et du meilleur service pour l’enlèvement de vos équipements, avec la certitude et la satisfaction d’avoir confié votre matériel à des recycleurs qui respectent scrupuleusement les législations environnementales en vigueur. Gestion des ressources optimisée Sur le plan de la gestion des ressources, cette optimisation de la récupération des équipements hors d’usage est vraiment capitale. Elle permet en effet de récupérer les matières premières contenues dans les équipements tout en respectant scrupuleusement les prescrits des différentes régions en matière de recyclage. Bref, en passant par Smartloop, vous vous donnez la garantie de fonctionner aux meilleures conditions (les vôtres), dans les délais les plus courts et dans le respect total des prescrits environnementaux. Une première phase de test a été initiée du 23 avril au 4 octobre. Elle concernera spécifiquement Bruxelles et le sud-ouest de la Flandre. Le 4 octobre, Recupel procédera à une évaluation avant de lancer définitivement le système pour l'ensemble de la Belgique. Signalons encore que l’asbl Recupel est prête à partager son expertise et ses expériences. Une démarche qui peut en particulier se révéler intéressante pour les entreprises implantées en Belgique et qui disposent d’implantations dans des pays voisins. powered by www.smartloop.be • www.recupel.be

PUBLIREPORTAGE OÙ TROUVER DES COLLABORATEURS MULTILINGUES QUI ONT DE L’EXPÉRIENCE ? NULLE PART, VOUS LES FORMEZ VOUS-MÊME Tom Rommens est responsable du recrutement chez Securitas. Chaque année, il cherche environ 1300 agents de gardiennage. La liste des conditions auxquelles les candidats doivent répondre n’est pas à sous-estimer : ils doivent être motivés, avoir de l’expérience et aussi être multilingues. Au lieu d’attendre la bonne personne, Tom a commencé à travailler avec Select Actiris pour former lui-même le candidat idéal. Une r « Grâce à Actiris, j’ai suivi une FPI en entreprise, ou formation Tom Rommens, responsable du recrutement chez Securitas, est toujours à la recherche de nouveaux collaborateurs. « Nous sommes une grande entreprise et nous employons beaucoup d’agents de gardiennage. Nos agents sont vraiment partout : ils gardent des bases militaires, des aéroports, ils sont dans les supermarchés ou dans les centres commerciaux, nous travaillons pour des entreprises et des particuliers, tant en journée que pendant la nuit. C’est pourquoi, nous cherchons chaque année environ 1300 personnes, dont la plupart sont des agents de gardiennage. La recherche de l’agent de gardiennage idéal n’est pas si évidente, raconte Tom : « Nous nous trouvons à Bruxelles où il y a beaucoup de chercheurs d’emploi, mais pourtant nous n’avons pas l’embarras du choix au niveau des candidats. » Le candidat idéal « Un agent de gardiennage doit notamment avoir reçu une formation approfondie pour pouvoir débuter en étant bien préparé. En plus, il doit être multilingue, surtout à Bruxelles. Les agents sont souvent la première personne à qui l’on s’adresse. Il est donc important qu’ils puissent s’exprimer en plusieurs langues. » Les profils que Tom recherche ne se trouvent pas facilement sur le marché du travail. « C’est pourquoi nous avons élaboré une collaboration avec Select Actiris. Ils ont sélectionné 150 chercheurs d’emploi motivés que nous avons ensuite formés au gardiennage. En plus de cela, le VDAB a organisé les cours de néerlandais. » Former avantageusement Soufiane Ouzza a été formé de cette manière afin dedevenir un agent parfait. « Cet emploi m’intéressait beaucoup mais je n’avais pas la bonne formation », raconte Soufiane. professionnelle individuelle en entreprise, de quatre mois chez Securitas. » Pendant la formation, Soufiane a suivi un agent de gardiennage expérimenté. « Ainsi, j’ai pu acquérir beaucoup d’expérience avant d’être recruté de façon permanente. » Tom approuve. « Cette FPI en entreprise est en fait la mesure idéale pour nous pour former nos collaborateurs en collaboration avec Select Actiris. Nous pouvons leur proposer de l’expérience sur le terrain à des conditions avantageuses et après ils peuvent tout de suite commencer leur carrière chez nous. Le candidat idéal existe donc bel et bien : nous le formons tout simplement avec Select Actiris. » FAITES CONFIANCE À L’EXPERTISE DE SELECT ACTIRIS POUR VOS RECRUTEMENTS Comme Tom, vous souhaitez recruter le profil idéal à Bruxelles ? Avec Select Actiris, c’est possible. Select Actiris combine une sélection approfondie à des primes et formations pour vous proposer le candidat qui répond parfaitement à vos besoins. Surfez sur select.actiris.brussels et demandez conseil à votre consultant employeur. Avec le soutien du Fonds Social Européen

Green Construction circulaire : des déchets en moins, des ressources et des emplois en plus À Bruxelles, la re-construction a été identifiée de longue date comme un vecteur possible de remise à l’emploi. Aujourd’hui, le frémissement semble sur le point de se transformer en vrombissement. Un peu partout sur le territoire de Bruxelles-Capitale, on voit émerger des chantiers qui font la part belle à la réutilisation, à l’upcycling, à l’urban mining. Bref, au circulaire. Vestige industriel au centre de Bruxelles, la Tour à Plomb a été r rénovée par l’entreprise Jacques Delens en réutilisant des briques, pierres, poutres et planchers existants. C' est le palmarès de l’appel à projets Be Circular, édition 2019, qui nous en a fait prendre conscience : en Région Bruxelloise, en termes de construction circulaire, une page est en train de se tourner. Pas seulement dans les projets neufs, mais aussi dans les chantiers de reconstruction. Parmi les lauréats qui ont fait forte impression, on trouve par exemple Alexis Pierrard. Sur le chantier Warland qu’il a mené pour un particulier, cet entrepreneur à la tête de la PME Global Art Concept a récupéré du marbre de Carrare qui aurait sinon tristement fini comme matériau de remblai ; il a aussi travaillé avec du plancher de réemploi en privilégiant le liège et le caoutchouc comme sous-couche. Une pratique certes inhabituelle, mais qui présente le mérite de la circularité. Alexis Pierrard l’admet volontiers : dans son cas, la démarché a exigé plus de réflexion et a donc été plus coûteuse qu’une démarche classique, mais cela a apporté, à lui et au donneur d’ordres, la grande satisfaction de contribuer à la circularité de la construction. Et puis, il aurait été dommage de voir un marbre d’une valeur de 80 à 150 euros le m² utilisé comme sous-couche d’une vulgaire route... 60 m³ de briques Autre lieu, autre problématique et autres volumes de matières. Cette fois, nous sommes à Bruxelles-Ville avec l’entreprise Jacques Delens, sur le site d’une ancienne fonderie entièrement rénovée. Outre le fait que l’enveloppe extérieure a été presque intégralement maintenue, ce sont pas moins de 60 m³ de briques qui ont été réutilisés sur le site. À la clé, un double avantage : la production de matériaux neufs et donc la consommation de ressources sont évitées et le volume de déchets maintenu à zéro. Pour Arnaud Dawans, dirigeant R&D chez Jacques Delens, cette démarche n’est pas forcément évidente, mais elle a le mérite « d'amener le secteur à se poser les bonnes questions et, ensuite, poser les bons gestes ». Quand on sait que tout a été fait à un coût identique à celui de la brique neuve, cela aurait été dommage de s’en priver... Ces candidats, Marie-Laure Maerckx a eu l’occasion de les suivre à la trace tout au long de leur expérience. Consultante senior au sein de Cenergie, l’un des bureaux mandatés dans le cadre de Be Circular, elle a eu maintes fois l’occasion de voir son intuition confirmée : « Construire circulaire, ce n'est pas qu'une question technique, de briques que l'on déciderait par exemple de récupérer et de remettre en service. La construction circulaire, c'est aussi et peut-être surtout une série de paramètres humains à prendre en compte, avec de nouveaux modes de collaboration à mettre en place ». Cela implique donc une évolution des mentalités au sein Bruxelles Métropole - juin 2019 ❙ 41 Bernard Boccara

Green Alexis Pierrard, lauréat de BeCircular. des corps de métiers, mais aussi auprès des donneurs d’ordres. Et Marie-Laure Maerckx d’évoquer cette histoire de vieux parquet que le propriétaire d’un immeuble en réfection a finalement décidé de garder, alors que ce n’était pas prévu. Bien sûr, cela implique parfois un allongement de la durée du chantier, voire un accroissement budgétaire, mais visiblement, le réflexe semble désormais s’installer dans les esprits. Matériaux faciles à déconstruire Tous ces changements s’appuient sur la volonté farouche de certains entrepreneurs et donneurs d’ordres de faire les choses différemment. Mais il faut admettre que le mouvement, amorcé par la Région, encadré par Bruxelles Environnement et techniquement relayé par des organismes comme la Confédération Construction, a grandement aidé les porteurs à sortir des zones d’incertitude qui persistaient. Voici peu, les actes des séminaires Bâtiment durable 2019 ont été publiés. Ils constituent une véritable mine pour qui veut véritablement composer de manière durable avec la construction ou la rénovation de son bâtiment. Ambroise Romnée, Project Leader au Centre Scientifique et Technique de la Construction : « Les expériences que nous avons pu suivre sur le terrain nous ont permis d’établir le b.a.-ba. de la construction circulaire à partir de principes simples, 42 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019 comme de minimiser les types de matériaux différents, éviter les composites inséparables, mettre en adéquation la durée de vie des matériaux avec la strate fonctionnelle, mais aussi de jouer totalement la carte de la réversibilité avec une approche modulaire, préserver une bonne visibilité des points de connexion ou encore préférer des matériaux préfabriqués, avec des matériaux de construction qui soient faciles à manipuler et à déconstruire. Il s'agit en effet de donner au bâtiment le maximum de possibilités pour s’adapter à un environnement souvent changeant, et se projeter à la fin de la première vie du bâtiment ». En disant cela, le CSTC ne dit rien d’autre que ce que disait déjà Le Corbusier, ce grand monsieur de l’architecture, qui a très clairement été le premier à écrire les fondements de la construction circulaire (voir encadré). Urban mining et économie servicielle Selon Ambroise Romnée, s’engager dans un projet de construction circulaire, c’est assurément prendre le projet à l’envers, en commençant... par la fin, là où on penserait devoir fonctionner très en amont. C'est évidemment aussi, encore et toujours, éviter la production de déchets et les émissions de gaz à effet de serre. En Région de Bruxelles-Capitale, il faut le savoir, le secteur génère environ un tiers de tous les déchets. Cela représentent tout de même 645.000 tonnes par an, souligne l'ingénieur. Mais ce qui est véritablement neuf avec cette démarche, c’est que ‘l’urban mining’ amène à mobiliser beaucoup plus de main-d’œuvre plus ou moins qualifiée, en amont et en aval du chantier : « Pensons notamment à la manutention, au stockage, au reconditionnement, à la documentation, à la promotion et à la revente (ndlr : des matériaux récupérés). De même, la mise sur le marché d’éléments de réemploi s’organise autour de plusieurs fonctions : logistique (magasinier, transport...), documentaire (description et recherche d’informations sur le produit), technique (réparation et remise en état, documentation technique) et la fonction commerciale avec de la vente, des commandes, de la comptabilité et même du service après-vente ». Bref, l’économie circulaire créée aussi de l’emploi, en tapant sur le clou des services. ● Johan Debière Le Corbusier, véritable initiateur de la construction circulaire En privilégiant la modularité, et surtout en pensant cette modularité dans ses moindres détails, Le Corbusier pensait les vies du bâtiment, ou plutôt les différents usages qu’il pourrait avoir tout au long de ses différentes vies. Pour le célèbre architecte, il était en effet important d’arrêter de concevoir les constructions de manière monomaniaque, avec une répartition des usages, une distribution des espaces qu’on croirait pensée « à usage unique ». Fini le salon qui restera un salon, la cuisine qui, pensée comme une cuisine, et ne pourra jamais être qu’une cuisine et les chambres qui ne pourront jamais être rien d’autre que des chambres. Idem pour les immeubles tertiaires, avec des bureaux qui peuvent un jour devenir des logements, et des espaces de stockage qui peuvent être transformés en lofts. D.R.

Green Bruxelles soutient votre projet en économie circulaire ! Les entreprises qui investissent dans du matériel destiné à l’économie circulaire peuvent se voir rembourser jusqu’à 40% de leurs investissements. Explications. [Coproduction] S i vous envisagez d’investir ces prochains mois dans du matériel lié à un projet d’économie circulaire, lisez bien ces lignes. Bruxelles Économie et Emploi propose une toute nouvelle prime, à savoir un remboursement jusqu’à 40 % du montant du coût de matériel destiné à un projet d’économie circulaire. Il s’agit de tout investissement destiné à collecter, trier, stocker ou valoriser des objets ou des matières résiduelles, autrement que sous forme énergétique. « Une entreprise active dans la réparation d’ordinateurs usagés peut par exemple se voir rembourser 40 % pour un achat de machines destinées à ces réparations, comme par exemple du matériel de soudure », détaille Stéphanie Sauvage, directeur de la Direction des Aides aux Entreprises. Un autre exemple ? « Certaines sociétés actives dans l’économie circulaire récupèrent des bâches usagées et les nettoient pour les transformer en sacs. Si ces sociétés ont besoin d’acheter des machines pour laver les bâches, elles peuvent obtenir un remboursement jusqu’à 40 %. » Pour éviter les interprétations trop larges, Bruxelles Économie et Emploi a posé quelques critères d’éligibilité. Les entreprises qui sollicitent ce soutien doivent avoir comme objectif premier de faire de l’économie circulaire1 Coût minimum de 5000 € pour la machine La machine doit être neuve (ou d’occasion sous certaines conditions), doit coûter au minimum 5000 € et être utilisée en Région de Bruxelles-Capitale au moins durant cinq ans. Par ailleurs, l’achat de matériel roulant ne donne pas droit à un remboursement. Sachez aussi que le remboursement est plafonné à 80 000 € par année civile. En d’autres termes, si vous achetez une machine pour un montant de 250 000 €, vous pourriez obtenir un remboursement de 80 000 €maximum. Les entreprises éligibles doivent remplir également les critères habituels des primes proposées par Bruxelles Économie et Emploi. Première condition : la société doit posséder son siège d’exploitation (et non son siège social) dans la Région de Bruxelles-Capitale et doit par ailleurs être active dans un secteur d’activité précis (voir la liste des secteurs d’activité : http://werk-economie-emploi.brussels/ fr/secteurs-d-activites-admis-subsides-entrepreneurs). , donc de collecter, trier, stocker et valoriser des objets ou matières résiduelles. « Le responsable d’un restaurant qui décide d’investir dans du matériel destiné au tri de ses déchets n’entre donc pas dans le critère d’éligibilité car l’objet social d’un restaurant est de cuisiner et servir de la nourriture, pas d’être actif dans l’économie circulaire », justifie Stéphanie Sauvage. À noter que vous pouvez également demander la « prime en économie circulaire » si l’investissement en question vous permet d’économiser 20 % du coût des matières premières, à l’exception des dispositifs d’économie d’énergie ou d’eau. 1 Elles n’ont toutefois pas l’obligation d’être agréées en « économie circulaire », nouvelle agréation de Bruxelles Économie et Emploi. N’oubliez pas que la demande doit se faire avant l’investissement et que le remboursement est toujours réalisé après l’achat, avec preuve de la facture. Par ailleurs, la Région de Bruxelles-Capitale propose depuis peu une agréation en économie circulaire, indépendante de la prime dont nous vous parlons ici. Si votre entreprise correspond aux critères d’éligibilité, vous pourriez bénéficier d’une majoration de 10 % sur plusieurs primes octroyées par la RBC. ● Plus d’information : http://werk-economie-emploi. brussels/fr_FR/prime-investissement-valoriser. Découvrez toutes les primes proposées par Bruxelles Économie et Emploi : www.primespme.brussels © Getty

Entreprendre Répondre aux marchés publics : quelques recommandations Alors qu’un nouveau gouvernement va prochainement se mettre en place, Beci a réuni autour de la table ses différents partenaires spécialistes en marchés publics. Objectif : déterminer les points à améliorer et dresser une liste de recommandations. L es marchés publics représentent une part non négligeable de notre économie : chaque année, l’ensemble des commandes publiques en Belgique avoisine 15 % du PIB, soit plus de 50 milliards d’euros. Hôpitaux, CPAS, zones de police, écoles, communes… Chaque jour, des marchés publics, petits ou grands, sont ouverts. À la clé, pour les entreprises, d’importantes possibilités de travail. Pourtant, tout n’est pas rose dans le domaine des marchés publics. Procédures jugées complexes, pression sur les prix, concurrence accrue, difficultés d’accès pour les petites entreprises, recours… De nombreux aspects pourraient être améliorés. Attention au dumping social Le premier, et pas le moindre, est celui du dumping social. Hugues Kempeneers, manager à la Confédération Construction Bruxelles-Capitale explique : « Le secteur de la construction est très complexe et il n’est pas toujours évident d’évaluer qui propose le meilleur rapport qualité/prix. Certaines entreprises font des offres à des conditions défiant toute concurrence, au point que l’on se demande comment le prix peut être aussi bas. » Depuis plus de dix ans, les pays de l’Union Européenne ont vu se développer un phénomène de grande ampleur : le dumping social. Le dumping social permet à une entreprise, par différentes pratiques abusives et par le contournement de la législation, d’être plus compétitive en minimisant de façon illégale le coût du travail et les coûts de fonctionnement. « Ces méthodes peu scrupuleuses développent une concurrence déloyale et engendrent l’exploitation des travailleurs. Dans ce cadre, il est nécessaire que les pouvoirs adjudicateurs mettent en œuvre les outils dont ils disposent afin de découvrir pourquoi le prix est aussi bas », estime notre interlocuteur. Pour lui, à Bruxelles, les outils de 44 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019 contrôle ne sont pas optimaux. L’Observatoire des prix, par exemple, a pour mission l’analyse de l’évolution des prix à la consommation, des niveaux des prix, du fonctionnement de marché et des marges. « Mais joue-t-il efficacement son rôle ? », se demande Hugues Kempeneers, qui trouverait intéressant, dans le domaine de la construction en tout cas, de connaître le prix réel du marché réalisé par rapport au marché adjugé. « Le prix ne devrait pas être le 1er critère » Directement lié au dumping social, le prix comme critère principal de sélection pose aussi un problème. Virginie Dor, avocate spécialisée en droit public et en marchés publics chez CMS DeBacker : « Actuellement, si une entreprise veut avoir une chance d’obtenir un marché public, elle doit jouer sur le prix. Or, le critère du prix n’est pas toujours celui qui a le plus de sens, en particulier dans le secteur des services. Un avocat peut par exemple proposer un tarif horaire moins élevé que celui de son concurrent, mais facturer deux fois plus d’heures. » Et Youri Musschenbroeck, également avocat chez CMS DeBacker, de préciser : « En fonction du type de marché, les critères de choix principaux devraient être différents. Aujourd’hui, certains marchés sont adjugés pour des critères de prix au détriment de la qualité du service et c’est dommage. » © Getty

Entreprendre Une concurrence pas toujours loyale Par ailleurs, si le but premier des marchés publics est une plus grande ouverture du marché, la concurrence entre les entreprises n’est pas toujours loyale. Michaël Van Cutsem, Senior Manager chez BDO, témoigne : « Il y a de plus en plus de marchés publics ‘in house’. Pour les entreprises privées, il n’est déjà pas facile de concurrencer les organismes publics. Mais là, on parle vraiment de concurrence déloyale. Certains acteurs auto-justifient également leurs compétences, ce qui va à l’encontre des exigences des marchés publics. Il faut revenir à la mission de base des marchés publics, à savoir la mise en concurrence des entreprises. » « Dédiabolisons les marchés publics » Autre point d’attention pour nos experts, la complexité des marchés publics. Bien que le potentiel soit énorme, de trop nombreuses entreprises hésitent encore à répondre, effrayées par les procédures à suivre. Pour Hugues Kempeneers, il faut dédiaboliser les marchés publics. « À Bruxelles, grâce à l’e-Procurement, on a déjà bien avancé. Toutefois, il est encore vraiment nécessaire d’informer les entreprises sur les avantages des marchés publics et d’accompagner les sociétés qui se lancent. En effet, les pouvoirs adjudicateurs ne connaissent pas la crise. Dans le domaine des marchés publics, il y a toujours du travail. En Belgique, un euro gagné sur deux vient des marchés publics et c’est dommage que les entreprises, surtout les plus petites, n’osent pas se lancer. » L’entrée en vigueur du RGPD n’a pas simplifié les choses, estime Youri Musschenbroeck : « Désormais, le pouvoir adjudicateur peut exiger de recevoir le casier judiciaire du soumissionnaire, mais aussi de tous les membres du conseil d’administration. Le casier judiciaire de la société ne suffit plus. Parfois, les exigences du pouvoir adjudicateur vont très loin et cela complique fortement les choses pour les sociétés qui souhaitent faire une offre. » Formation et information Tiphaine du Poerier de Portbail, juriste d’entreprise chez Agoria, estime également que l’accompagnement des entreprises est primordial : « Les marchés publics sont en pleine évolution. Il y a par exemple énormément de demande à l’heure actuelle pour des marchés publics innovants. On voit de plus en plus de marchés de fournitures qui se transforment en marchés de services. Désormais, les pouvoirs adjudicateurs n’achètent plus un résultat, mais un service. Il y a un nouveau cheminement, une nouvelle manière de concevoir ces marchés et nous devons accompagner les entreprises dans cette évolution. Les pouvoirs adjudicateurs doivent se rapprocher des entreprises, se mettre à leur place et en tenir compte dans la rédaction des cahiers des charges. » « Plus que jamais, il faut former les personnes qui passent les marchés. Elles jouent un rôle stratégique très important, qui est selon moi actuellement sous-estimé. Recruter des profils capables est un vrai défi et même après, dans le cadre d’une législation en perpétuelle évolution, investir dans la formation continue et la mise à jour des compétences de ces travailleurs est indispensable », poursuit Virginie Dor. Et Michaël Van Cutsem de conclure : « Last but not least, il faut attirer l’attention des entreprises sur la prévisibilité des investissements afin de leur permettre de se mettre en capacité. Il faut les informer sur les futurs marchés afin qu’elles puissent se préparer, se former, s’organiser. » ● Gaëlle Hoogsteyn 10 recommandations pour une meilleure gestion des marchés publics 1. Remettre la mise en concurrence entre les entreprises au cœur du processus des marchés publics 2. Lutter contre la concurrence déloyale et les marchés « in house » 3. Lutter et enquêter plus efficacement contre le dumping social 4. Adapter davantage les critères de sélection en fonction du marché et du secteur 5. Ne plus prendre automatiquement le prix comme 1er critère de sélection 6. Simplifier les procédures 7. Accompagner les entreprises qui se lancent dans les marchés publics 8. Informer les entreprises en amont sur les marchés publics à venir 9. Recruter des profils capables 10. Investir dans la formation de base et la formation continue des acheteurs Bruxelles Métropole - juin 2019 ❙ 45

Startrer Beef Take : du producteur au consommateur D.R. De gauche à droite : Vincent ; Isabelle (éleveuse de Charolais, près de Lessines) ; Céline, la compagne de Vincent ; et Baptiste, son associé. L e local est de plus en plus tendance, mais pas encore sur toutes les tables. Il est vrai qu’il n’est pas toujours aisé pour le consommateur de dénicher des produits locaux et, parallèlement, il n’est guère plus facile pour nombre de producteurs d’écouler leurs produits en circuit court ou en vente directe. C’est pour résoudre cette équation que Beef Take est née. Cette application créée et développée par Vincent Pautré et Baptise Declerck a pour objectif de « donner la possibilité de consommer autrement, localement, de favoriser la rencontre avec ceux qui nous nourrissent chaque jour ». Petit-fils de boucher, Vincent Pautré est français et habite depuis une dizaine d’années à Bruxelles. À l’origine de Beef Take, il dresse un constat : il y a de moins en moins de boucheries à Bruxelles et, corollaire, de plus en plus de viandes commercialisées en barquettes. « Contrairement à ce qui existe avec les fruits et légumes, et les produits transformés, il est difficile de se procurer en ville de la viande auprès des éleveurs », observe-t-il. « Il est toutefois possible chez certains d’entre eux d’en trouver à la ferme. C’est ainsi que l’idée est née de mettre ces éleveurs en contact avec une clientèle plus large et régulière à qui ils peuvent vendre des colis. » Il rappelle également quelques chiffres dans la foulée : en Belgique, 90 % de la consommation d’agneau est importée. Et les négociations avec le Mercosur vont potentiellement ouvrir l’Europe à quelque 70.000 tonnes de viande importées d’Amérique du Sud. « Avec l’impact que l’on peut imaginer sur les éleveurs et l’ensemble de la filière, ainsi que sur nos assiettes ». En d’autres termes, nos éleveurs devront s’adapter. Dans ce cadre, l’application développée par notre starter apporte un plus, tant pour les producteurs que pour les consommateurs. Pour les premiers, un nouveau canal de vente qui va leur permettre une diversification et une fidélisation ; pour les 46 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019 Avec l’application Beef Take, Vincent Pautré et Baptiste Declerck proposent non seulement au consommateur une production locale mais également une rencontre avec les éleveurs. Une approche innovante qui rapproche ville et campagne. seconds, la possibilité de trouver une viande de qualité à proximité de chez eux. « Tout en rencontrant les éleveurs », ajoute Vincent. « Cette rencontre permet un véritable échange entre le consommateur et l’éleveur. La solution permet depuis peu à l’éleveur de créer des points de rencontre en ville : un restaurant, un traiteur, un boucher, une épicerie, un supermarché local voire même un consom’acteur, un ambassadeur du goût et de la qualité. » Outre les fondateurs, Beef Take est soutenue aujourd’hui par une équipe de sept personnes. Une quinzaine d’éleveurs répartis sur l’ensemble de la Wallonie proposent déjà leurs produits en vente à la ferme et en points de rencontre. Outre les bovins, avec une belle diversité de races (Charolaise, Salers, BBB, Limousine, Parthenaise), on peut mentionner dans l’offre proposée des colis de volaille, d’agneau et de porc. Chaque mois, Beef Take proposera à Bruxelles, mais aussi dans d’autres villes, des rencontres entre éleveurs et consommateurs. Dans cette optique, elle est d’ailleurs toujours en quête de points de rencontre. Guy Van den Noortgate Info : www.beeftake.be Invest in starters Bon plan : entrez dans la communauté des investisseurs pour soutenir les jeunes entreprises innovantes de Bruxelles ! • Vous participez au développement économique de Bruxelles • Vous diversifiez vos placements • Vous bénéficiez d’avantages fiscaux grâce au « tax shelter » pour startups Une seule adresse : starters@beci.be • https://starters.beci.be/

Entreprendre La SPRL est morte vive la SRL ! C’est l’une des principales nouveautés de la réforme du code des sociétés, entrée en vigueur le 1er mai dernier : la Société Privée à Responsabilité Limitée (SPRL) devient Société à Responsabilité Limitée (SRL). La nouvelle SRL offre de nouvelles opportunités pour tout porteur de projet, mais aussi quelques risques à anticiper ! © Getty L’ une des innovations majeures du passage à la SRL réside en la disparition de la notion de capital social, qui ne répondait plus à la réalité du monde entrepreneurial. L’exigence d’un capital minimum de 18.550 € nécessaire à la constitution de sa société n’est plus d’application. Les créanciers n’en retiraient pas une protection suffisante et les sociétés se trouvaient confrontées à des procédures bureaucratiques lourdes. Le poste « capital » dans les comptes annuels disparaîtra entièrement. En contrepartie, la notion de « patrimoine », à travers laquelle la société doit financer ses activités et payer ses créanciers, remplace celle de capital. Le plan financier doit être plus détaillé et la distribution de bénéfices ou de réserves ne peut s’effectuer qu’après un test de bilan ou de liquidité. Il n’y a pas de contrôle sur le contenu de ce plan financier, sauf en cas de faillite dans les trois ans suivant la constitution de l’entreprise : dans ce cas, un juge peut examiner le contenu du plan financier. Si ce dernier montre un sous-financement manifeste dès le départ, le juge peut tenir les fondateurs responsables des dettes de la société. La réforme facilite donc la création d’une nouvelle société, mais il faut remarquer que cette démarche n’est pas sans risque. Actuellement, le gérant d’une SPRL peut être tenu responsable de « fautes de gestion », ce qui est en pratique assez rare. Dans les dispositions relatives à la SRL, ce terme est remplacé par celui de fautes « dans l’accomplissement de sa mission », ce qui revêt une acception plus large. Il conviendra donc de veiller à l’interprétation que les cours et tribunaux donneront à cette notion, afin de ne pas surexposer les entrepreneurs. S’il est vrai que la responsabilité des gérants sera plafonnée, le montant minimal de ce plafonnement se situe tout de même à 125 000 € pour les petites sociétés. Quant à la cession d’actions, la SRL se voit offrir un cadre flexible. En effet, dans la SRL, la cessibilité des actions peut être réglée tout-à-fait librement, de sorte que l’on peut faire de la SRL tantôt une société très fermée, tantôt une société très ouverte. Sous le droit actuel, il existe en matière de SPRL des restrictions légales aux transferts des actions, que les statuts peuvent encore renforcer, mais non assouplir. Le nouveau texte se fonde sur la philosophie inverse : les statuts peuvent régler librement la cessibilité des actions de la SRL. Le principe prévoit toujours une possibilité de cessibilité limitée, mais on peut s’en affranchir en prévoyant un agrément de cession spécifique. Celui-ci pourra simplement s’apparenter à un document écrit, comme le procès-verbal d’une assemblée générale ou un document signé par les actionnaires. Une assemblée des actionnaires n’est donc pas nécessaire. Limiter l’insécurité juridique La liberté de choix peut créer la confusion chez les entrepreneurs débutants. Elle peut aussi engendrer des lacunes lorsque les fondateurs oublient de régler certaines questions dans les statuts. C’est pourquoi la loi comporte généralement une réglementation supplétive. Ainsi, les fondateurs se verront proposer un cadre légal par défaut, permettent de limiter l’insécurité juridique induite par une plus grande flexibilité. Quant aux SPRL existantes, elles ont jusqu’au 1er janvier 2024 pour modifier volontairement leurs statuts. À partir de 2024, elles se verront automatiquement attribuer la forme juridique de la SRL. Néanmoins, les administrateurs doivent toujours prendre l’initiative de modifier les statuts. Alexis Bley, Conseiller juridique Beci ab@beci.be ; 02 563 68 58 Bruxelles Métropole - juin 2019 ❙ 47

Community Petites histoires de grands entrepreneurs Quatre leçons à tirer de Steve Jobs Charismatique, visionnaire, percutant… Le fondateur d’Apple est devenu une véritable légende moderne. Fervent partisan de la discrétion tout au long de sa carrière, l’homme a su entretenir le mystère en parlant très peu de lui. Voici quelques leçons à tirer de son parcours. © Matthew Yohe Les diplômes ne comptent pas toujours : Il a abandonné ses études après seulement un semestre à l’université de Reed. « À vrai dire, je n’ai jamais reçu de diplôme d’université. Et aujourd’hui je n’ai jamais été aussi proche d’être diplômé par une université. » Tels sont les mots de Steve Jobs prononcés lors de son discours à l’Université de Stanford en 2005. Vivre sa vie au maximum : À 17 ans, il découvre une citation : « Si vous vivez chaque jour comme si c’était le dernier, un jour vous aurez raison ». Il confiera qu’il se regardait tous les matins dans le miroir en se demandant : « Si aujourd’hui était le dernier jour de ma vie, est-ce que je voudrais faire ce que j’ai prévu aujourd’hui ? Puis, si la réponse est ‘non’ trop de jours consécutifs, je sais que je dois changer quelque chose. » Les études de marché sont inutiles : Voilà ce que Jobs a répondu lorsqu’on lui a demandé s’il avait fait des études de marché pour l’iPad : « Non. Ce n’est pas le travail du consommateur de savoir ce qu’il veut. » Selon lui, il est tout simplement impossible de demander aux consommateurs ce qu’ils attendent. Il part du principe qu’au moment où le produit sera développé, ils voudront déjà autre chose. Ne jamais écouter ses détracteurs : En 1985, c’est l’humiliation. Jobs est renvoyé d’Apple. Pour ses nombreux détracteurs, il est ‘has been’. Plus tard, il dira publiquement : « Je ne l’ai pas vu sur le moment, mais avoir été renvoyé d’Apple fut la meilleure chose qui aurait pu m’arriver. Le poids du succès fut remplacé par la légèreté d’être un débutant à nouveau, et moins sûr de tout. Cela m’a permis d’entrer dans l’une des périodes les plus créatives de ma vie. » ● Elisa Brevet Cherry : Vétéran de la guerre d’Irak, Nico Walker est actuellement toujours détenu aux États-Unis pour vol avec violence. Il partage son quotidien, allant de son incorporation jusqu’à son départ pour l’Irak. Difficile de savoir où s’arrête l’autobiographie. Un récit osé et courageux. Les Arènes 48 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019 Des balles et de l’opium Ce livre, qui évoque aussi la mémoire du meilleur ami de l'auteur, Liu Xiaobo, prix Nobel de la Paix mort en détention en 2017, est un recueil de témoignages de quelques-uns des « émeutiers » de la place Tian Anmen. Un récit important. Globe Tout va basculer : L’expert économique François Lenglet nous démontre qu’en 2019, deux courbes vont se croiser : celle de la montée des populismes et celle de la crise financière et boursière signant la fin du libéralisme et le retour de l’autoritarisme. Un essai accessible et éclairant. Albin Michel

Community Le Bruxelles des entrepreneurs Une promenade verte avec Augustin Nourissier La tendance est là : des potagers collectifs aux pépinières de quartiers, Bruxelles se pare de vert. Augustin Nourissier est le co-fondateur de Skyfarms. À deux, avec Véronique Dewever, ils se sont lancé le défi de cultiver le bien-être au travail en créant des potagers d’entreprises. Ils viennent d’inaugurer un magasin et une pépinière à Laeken et s’ouvrent au b-to-b. A ugustin fait partie de ces jeunes entrepreneurs durables qui ont décidé de se reconvertir pour donner plus de sens à leur quotidien. Ce Schaerbeekois d’adoption est un amoureux de son quartier. Écologiste dans l’âme, il nous livre ses adresses 100 % green. Le resto de quartier : Sans hésiter, le Max à Schaerbeek, à deux pas de la Place Plasky. Un super restaurant sarde. Les vins sont très bons et le chef est un amoureux des bons produits. Pour les légumes, il privilégie le maraîchage local et les agriculteurs urbains. Les produits sont de qualité et ça se ressent dans l’assiette ! Le brunch du dimanche : Le Boentje Café ! L’adresse est assez connue, mais le projet est tellement génial qu’il mérite qu’on parle de lui. Dans l’assiette, rien ne se perd et tout est cuisiné avec des invendus alimentaires. La démarche est non seulement intéressante en termes d'éthique et de développement durable, mais le cuistot est également fantastique ! En semaine, c’est aussi la cantine idéale. Le coin de verdure : Je suis Schaerbeekois ; le parc Josaphat est mon deuxième jardin. C’est là où mes enfants ont appris à faire du vélo... J’aime son côté vallonné, le choix des arbres, des essences, des parterres… Au fil de l’année, on voit passer les saisons et c’est un endroit qui ne perd jamais de son charme. Depuis l’ouverture de la laiterie, au cœur du parc, il y a de plus en plus d’animation. On peut aussi y aller pour socialiser. Le meilleur ambassadeur : Non pas un ambassadeur, mais des ambassadeurs. Je pense à tous les acteurs de l’économie circulaire à Bruxelles. C’est une excellente façade de la ville ; il y a une conjonction incroyable de gens qui ont des idées et de beaux projets (recyclage de bois, de nourriture, d’espaces de bureau). Et puis il y a un beau coup de main des politiques : je pense à BeCircular et aux lauréats de cette bourse qui ont toujours des projets incroyables. Par exemple, on peut citer Permafungi, les serres circulaires de Tomato Chili, ou encore les vélos en bambou de Cycad. La coopérative : Ma femme et moi nous sommes longtemps investis chez Bees Coop (photo), une coopérative bruxelloise durable, économique et écologique. Le crédo ? En souscrivant des parts, vous avez accès au supermarché, vous vous engagez à travailler 2h45 toutes les 4 semaines, ce qui permet de faire fonctionner le magasin. Le bar du coin : Chez Copain, sur l’avenue Rogier. Le staff est excellent ; on y boit de la bière, du vin et les cocktails sont bons ! ● Elisa Brevet Bruxelles Métropole - juin 2019 ❙ 49 D.R. D.R.

Community L’actualité Beci en photo De mi-novembre à début mai, en prélude élections régionales, Beci organisait un cycle de rencontres politiques avec les partis bruxellois, dans les salons du Cercle de Lorraine. Cycle clôturé avec les représentants de Défi : la secrétaire d’État bruxelloise au Commerce extérieur, Cécile Jodogne, et le bourgmestre de Schaerbeek, Bernard Clerfayt. À cette occasion, ils ont reçu le Mémorandum Beci, proposant 91 mesures pour développer la Région. © Reporters 50 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019

Le Palais de Justice de Bruxelles trésor négligé Le plus grand Palais de Justice du monde, c’est le nôtre. Le plus extraordinaire aussi, dans un enchevêtrement de styles presque surréaliste qui, finalement, lui confère un cachet unique, typiquement belge. © Axel Ruhomaully C ontre l’arbitraire des anciens régimes, la constitution de notre tout jeune pays avait posé en valeur cardinale une justice démocratique, puissante et indépendante des autres pouvoirs. Le désir et le concept étaient si puissamment inscrits dans Au XXIe siècle, la paix n'est pas seulement l'absence de guerre, mais surtout la présence de la justice. Rafael Correa les esprits que leur symbolisation dans un monument hors norme devint une priorité de l’État. La magnificence et la monumentalité du symbole, quel qu’en soit le coût, devait marquer les regards et les esprits ; elles y parvinrent, même au-delà de nos frontières. Mais aujourd’hui – autre temps autres mœurs ? – ce candidat au patrimoine mondial de l’Unesco, oublié sous les échafaudages depuis des lustres, se trouve dans un état de déliquescence pitoyable. Est-ce un reflet de l’idée dans laquelle on tient la justice aujourd’hui ? Le mot récent du député fédéral Gilles Vanden Burre1 peut aisément être lue en sens inverse : « La justice est dans un état de délabrement comparable à celui du Palais de Bruxelles ». L’importance du bâtiment et de sa symbolique se rappelleront bientôt à notre bon souvenir grâce au projet de l'organisation Meta-Morphosis qui prépare la publication d’un livre d’art qui retracera son histoire et portera diverses réflexions sur la justice ellemême, posées par une cinquantaine de personnalités de renom. Alizée Pauwels, Le Palais de Justice en quelques détails décoiffants : • 24.000 m² de surface au sol (150x160 et 104m de haut) • Salle des pas perdus : 3.600 m² • 8 cours intérieures pour permettre une illumination naturelle, 27 salles d’audience, 245 locaux de service reliés par des galeries • Coupole, hauteur visible depuis le hall d’entrée : près de 100 m • 1866-1883 : 17 années de construction, 3.000 maisons rasées pour libérer l’espace nécessaire en charge du projet, nous en explique les tenants et aboutissants : « Le fait que cet édifice est le plus grand palais de justice du monde a été un point de départ idéal. Nous avons souhaité célébrer ce lieu emblématique grâce à la réalisation d'un projet plurimédia : par une diversité d’approches, nous visons à toucher le plus large public possible pour le sensibiliser à la mémoire des lieux mais aussi à certaines problématiques que rencontre la justice aujourd’hui ; en effet, une cinquantaine de personnalités internationales prendront part à une réflexion sur la justice, parmi elles lesquelles Jean Ziegler, Hubert Reeves, Rafael Correa, Françoise Tulkens, etc. Leurs textes traiteront de thèmes en lien avec la Justice tels que l'Intelligence Artificielle, les droits de l'Homme, l’enfance, la liberté, le climat, l'éducation, les migrations, l’eau, l’art, la guerre, la peine de mort, les droits des animaux, l’enfermement… » Didier Dekeyser Info : meta-morphosis.be/palais-dejustice-de-bruxelles Bruxelles Métropole - juin 2019 ❙ 51 1 Le Soir, 20/03/2019 D.R.

Community DEMANDES D'ADMISSIONS PAR PRÉSENTATION AU CONSEIL D'ADMINISTRATION Ahishakiye Boris PPE, Avenue de la Société Nationale 5 - 1070 Bruxelles del. : Ahishakiye Boris Aimé Pascaline PPE, Clos des Iris 11 - 1970 Wezembeek-Oppem Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Aimé Pascaline Ariane Zeba PPE, Bloemenlaan 37 - 1950 Kraainem Code Nace : 74101 - Création de modèles pour les biens personnels et domestiques 96099 - Autres services personnels del. : Zeba Ariane Au Sans Tâches PPE, Rue Joseph Brand 120 - 1030 Bruxelles Code Nace : 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. del. : Bacroix Marie Cécile Axon consultancy SNC, Sleeuwagen 6 - 1785 Merchtem Code Nace : 70210 - Conseil en relations publiques et en communication 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 85599 - Autres formes d'enseignement del. : Lefebvre Martine Bakun Sebastien PPE, Avenue Louise 65 - 1050 Bruxelles Code Nace : 62020 - Conseil informatique 80300 - Activités d'enquête del. : Bakun Sébastien Barbara Enregisser PPE, Rue Fossé des Vaux 5 - 1490 Court-SaintEtienne Code Nace : 69101 - Activités des avocats del. : Engerisser Barbara Bons Plaisirs SPRL, Rue Dieudonné Lefèvre 27 - 1080 Bruxelles Code Nace : 10860 - Fabrication d'aliments homogénéisés et diététiques 10890 - Fabrication d'autres produits alimentaires n.c.a. del. : Dirkx Sara 52 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019 Brassart Florence PPE, Rue Ptolémée 12 - 1180 Bruxelles Code Nace : 69101 -Activités des avocats del. : Brassart Florence Brightbiz SPRL, Parvis Sainte-Gudule 5 - 1000 Bruxelles Code Nace : 85592 - Formation professionnelle del. : Szombat Philippe Brussels Medical Prevention Center SPRL, Rue Newton 11 - 1000 Bruxelles Code Nace : 82300 -Organisation de salons professionnels et de congrès 86220 - Activités des médecins spécialistes del. : Carneiro Sudo Cecilia Buytaert Charles PPE, Rue SaintBernard 98 - 1060 Bruxelles Code Nace : 69101 - Activités des avocats del. : Buytaerts Charles Byn Matthias PPE, Avenue Le Marinel 151 - 1040 Bruxelles Code Nace : 70210 - Conseil en relations publiques et en communication 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Byn Matthias Cabinet Comptable Et Fiscal Paul David SPRL, Avenue Henry Dunant 4 - 1140 Bruxelles Code Nace : 69202 - Activités des comptables et des comptables-fiscalistes del. : Paul David Calystos SPRL, Boulevard Brand Whitlock 87 - 1200 Bruxelles del. : Guillamet Ronan Capitalotel SA, Chaussée de Vleurgat 191 - 1050 Bruxelles Code Nace : 55100 - Hôtels et hébergement similaire 55900 - Autres hébergements del. : Benali Hicham Cherchi Mariapaola PPE, Avenue Louise 526 - 1050 Bruxelles Code Nace : 69101 - Activités des avocats 69109 - Autres activités juridiques del. : Cherchi Mariapaola CitizenLab SA, Meusegemstraat 105 - 1860 Meise Code Nace : 47410 - Commerce de détail d'ordinateurs, d'unités périphériques et de logiciels en magasin spécialisé del. : Joxe Julien Coucou Shop SPRL, Place du Châtelain 23 - 1050 Bruxelles Code Nace : 46160 - Intermédiaires du commerce en textiles, habillement, fourrures, chaussures et articles en cuir 47715 - Commerce de détail d'accessoires du vêtement en magasin spécialisé 4771601 - le commerce de détail de vêtements de dessus, y compris les vêtements de travail, de sport et de cérémonie, en ttes mat. (tissus textiles, cuir, fourrure, etc.) pour homme, dame, enfant et bébé (assort. gén.) del. : d'Otreppe Isabelle Coupé & Partners SPRL, Allée Joseph Noiret 16 - 1410 Waterloo Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Coupé Olivier Curcio Natalina PPE, Avenue Winston Churchill 234 - 1180 Bruxelles Code Nace : 56210 - Services des traiteurs del. : Curcio Nathalina De Cnijf Consult (Pin Wheels Community) SPRL, Avenue Prudent Bols 139 - 1020 Bruxelles Code Nace : 61900 - Autres activités de télécommunication 73110 - Activités des agences de publicité 94120 -Activités des organisations professionnelles del. : De Cnijf Nathalie

Community Deliveroo SPRL, Rue du Monastère 10 - 1000 Bruxelles Code Nace : 56290 - Autres services de restauration del. : Van Nuffel Rodolphe Dragone Isabelle PPE, L.A. Schockaertstraat 198 - 1600 SintPieters-Leeuw del. : Dragone Isabelle Duval Union Consulting SPRL, Dendermondsesteenweg 39 - 9000 Gent Code Nace : 63110 - Traitement de données, hébergement et activités connexes 68201 - Location et exploitation de biens immobiliers résidentiels propres ou loués, sauf logements sociaux 69201 - Activités des experts-comptables et des conseils fiscaux del. : Caudron Jo EU Insight consulting PPE, Rue Général Lotz 7 - 1180 Bruxelles Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 70210 - Conseil en relations publiques et en communication 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. del. : Marlet Christine GDT Transport et Logistic SPRL, Rue Saint-François 17 - 1210 Bruxelles Code Nace : 9523001 - la réparation de chaussures, bagages, articles de maroquinerie et articles similaires, en cuir ou en autres matières del. : Georges Kamdem Gesti-Amo SPRL, Rue Félix Delhasse 14 - 1060 Bruxelles del. : Abebe Hailelioul Grow Now SPRL, Chaussée de Louvain 487 - 1380 Ohain Code Nace : 70210 - Conseil en relations publiques et en communication 73200 - Études de marché et sondages d'opinion 78100 - Activités des agences de placement de maind'oeuvre del. : Delhaye Caroline Growfunding ASBL, Boulevard Léopold II 276 - 1081 Bruxelles Code Nace : 64999 - Autres activités des services financiers del. : Lamote Frederik Hackages SPRL, Avenue Louise 54 - 1050 Bruxelles Code Nace : 62020 - Conseil informatique 85599 - Autres formes d'enseignement del. : Jiwan Kim Halls Sandy PPE, Avenue de Malmaison 14 - 1410 Waterloo Code Nace : 13990 - Fabrication d'autres textiles n.c.a. 85592 - Formation professionnelle 85599 - Autres formes d'enseignement del. : Halls Sandy Harou Olivier PPE, Avenue Albert 41 - 1190 Bruxelles Code Nace : 70210 -Conseil en relations publiques et en communication 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Harou Olivier Harras Amal PPE, Rue Anatole France 103 - 1030 Bruxelles Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 82300 - Organisation de salons professionnels et de congrès del. : Harras Amal Henneuse Véronique PPE, Boulevard du Triomphe 132 - 1160 Bruxelles del. : Henneuse Véronique Huberlant Bernard Coaching PPE, Impasse de Fagneton 2 - 1367 Ramillies Code Nace : 70210 - Conseil en relations publiques et en communication 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 71121 - Activités d'ingénierie et de conseils techniques, sauf activités des géomètres del. : Huberlant Bernard Khadri Yamina PPE, Avenue de Tervueren 325 - 1150 Bruxelles del. : Khadri Yamina La Colmena SPRL, Quai Des Grands Augustins 55 - 75006 Paris - France del. : Vilchez Silva Beatriz La lustrerie - Centre d'entreprises solidaire de Schaerbeek SC, Rue des Palais 153 - 1030 Bruxelles Code Nace : 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. del. : Cornez Christelle Lawrence Muller SPRL, Rue du Kriekenput 11 - 1180 Bruxelles Code Nace : 69101 - Activités des avocats del. : Muller Lawrence Lazuli Compagnie SPRL, Avenue Louise 114 - 1050 Bruxelles del. : Deltour Fanny Lemoine Philippe PPE, Rue ReperVreven 137 - 1020 Bruxelles Code Nace : 73110 - Activités des agences de publicité del. : Lemoine Philippe Lubambu Tshilombo PPE, Villalaan 46 - 1500 Halle Code Nace : 46160 - Intermédiaires du commerce en textiles, habillement, fourrures, chaussures et articles en cuir 47410 - Commerce de détail d'ordinateurs, d'unités périphériques et de logiciels en magasin spécialisé 47750 - Commerce de détail de parfumerie et de produits de beauté en magasin spécialisé del. : Tshilombo Lubambu Maison Le Nain PPE, Rue des Champs Elysées 79 - 1050 Bruxelles del. : Lenain Gaetan Mboa Ngoie Georges PPE, Rue du Pavillon 2 - 1000 Bruxelles del. : Mboa Ngoie Georges Bruxelles Métropole - juin 2019 ❙ 53

Community Medi-Kali PPE, Avenue Limbourg 31 - 1070 Bruxelles del. : Kalinda Yvonne Miranda Benavides Carlos PPE, Allée des Freesias 10 - 1030 Bruxelles del. : Miranda Benavides Carlos Museum Box SPRL, Rue de la Courte 3 - 7134 Ressaix Code Nace : 62010 - Programmation informatique 62020 - Conseil informatique 62030 - Gestion d'installations informatiques del. : Blanchard Patrice My Coaching Spot SPRL, Parvis Sainte-Gudule 5 - 1000 Bruxelles Code Nace : 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. del. : Masure Christine Nenerica Elena PPE, Rue Dodonée 61 - 1180 Bruxelles Code Nace : 85593 - Formation socio-culturelle 85599 - Autres formes d'enseignement 86909 - Autres activités pour la santé humaine n.c.a. del. : Nenerica Elena Nesting Ground SPRL, Rue Théodore Roosevelt 16 - 1030 Bruxelles Code Nace : del. : Lehue Marine Ngoh Narcisse PPE, Rue de la Clinique 120 - 1070 Bruxelles Code Nace : 46190 - Intermédiaires du commerce en produits divers 49410 - Transports routiers de fret, sauf services de déménagement del. : Ngoh Narcisse William NS Servicess SPRL, Boulevard de Waterloo 95 - 1000 Bruxelles del. : Semlali-El Kharraz Najib RHD Consult SPRL, Berkendallaan 46 - 1800 Vilvoorde Code Nace : 47512 - Commerce de détail de linge de maison en magasin spécialisé del. : Göktas Ramazan 54 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019 RUSG - Royale Union Saint-Gilloise SCRL, Chaussée de Bruxelles 223 - 1190 Bruxelles Code Nace : 93121 - Activités de clubs de football del. : De Baene Jean-Marc Share 2 U PPE, Avenue des Croix de Guerre 128 - 1120 Bruxelles del. : Lemti Younes Skyforce Cyber Security SPRL, Avenue Louise 272 - 1050 Bruxelles Code Nace : 47640 - Commerce de détail d'articles de sport en magasin spécialisé 77210 - Location et locationbail d'articles de loisirs et de sport 93299 - Autres activités récréatives et de loisirs n.c.a. del. : Henri Christophe Small Business Partner SPRL, Avenue Charles-Quint 584 - 1082 Bruxelles Code Nace : 62020 - Conseil informatique del. : Regragui El-Moumni Morad Stephane Deckers PPE, Rue SainteMarie 1 - 1080 Bruxelles del. : Deckers Stephane Tille Christian PPE, Rue Juliette Wytsman 74 - 1050 Bruxelles del. : Tille Christian Tourment Isabelle PPE, Avenue des Petits Bois 5 - 1640 RhodeSaint-Genèse Code Nace : 70210 - Conseil en relations publiques et en communication 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 85599 - Autres formes d'enseignement del. : Tourment Isabelle Toussaint Karin PPE, Avenue de Tervueren 86 - 1040 Bruxelles Code Nace : 62010 - Programmation informatique 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 85592 - Formation professionnelle del. : Toussaint Karin Transcendent Group Belgium SA, Place du Champ de Mars 5 - 1050 Bruxelles Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Jongen Nicolas United Investment Europe SA, Rue Laid Burniat 3 - 1348 Louvain-laNeuve Code Nace : 64200 - Activités des sociétés holding 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 72190 - Recherchedéveloppement en autres sciences physiques et naturelles del. : Deglas Aline Urbios PPE, Rue des Pêcheries 118 - 1180 Bruxelles del. : Ursini Régis Valcke Ann PPE, Place du Bourgmestre J-L Thys 1 - 1090 Bruxelles Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Valcke Ann Welsch Anne PPE, Chaussée de La Hulpe 177 - 1170 Bruxelles Code Nace : 69101 - Activités des avocats del. : Welsch Anne WeWork Belgium SPRL, Avenue du Port 86 - 1000 Bruxelles Code Nace : 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. del. : Benadda Yasmine Weyten Pierre PPE, Rue des Bassins 38 - 1070 Bruxelles Code Nace : 16230 - Fabrication de charpentes et d'autres menuiseries 43320 - Travaux de menuiserie del. : Weyten Pierre www.archi-tect.be SPRL, Rue des Sablons 9 - 1000 Bruxelles Code Nace : 71111 - Activités d'architecture de construction del. : DeCleyn Walther Zwings Audrey PPE, Avenue des Hêtres Rouges 20 - 1970 Wezembeek-Oppem Code Nace : 58110 - Édition de livres 90031 - Création artistique, sauf activités de soutien del. : Zwings Audrey

Agenda 13 & 20.06 & 04.07 Accélération digitale by Telenet x Beci STRATÉGIE & GESTION 13.06 Les bases de la gestion de projet pour PME et TPE 13.06 Définissez la mission de votre entreprise 24 & 25.06 The Language Technology Industry Summit MANAGEMENT & RH, PERSONAL IMPROVEMENT 11.06 Plus de 90 trucs pratiques pour mieux gérer votre temps 13.06 Regarder les forces des gens : la révolution du People Management 19 & 24.06 Table de la Réussite avec un grand R 21.06 L’intelligence collective au service de la motivation VENTE, MARKETING & COMMUNICATION 11.06 Facebook : créez une communauté engagée 11 & 14.06 Module de formation : sales starter/ booster 11.06 Capsule vidéo : filmer et monter une vidéo, initiation pratique 13.06 Instagram : valorisez votre image de marque 13.06 Augmentez vos relations clients grâce à l’outil gratuit Chatfuel 18.06 Prospecter avec LinkedIn 18.06 Sublimez vos photos avec votre smartphone 20.06 Améliorez les performances de votre site grâce à Google Analytics ➜ Caroline Coutelier +32 2 643 78 13 – cco@beci.be FORMATIONS SUR MESURE Vous souhaitez développer vos compétences, accroître la performance de vos collaborateurs, renforcer l’esprit d’équipe de votre entreprise ? Nos formations peuvent se décliner dans votre entreprise. Vous ne trouvez pas la formation que vous cherchez ? Contacteznous ! Notre programme de formations est établi en fonction des demandes que vous nous formulez. ➜ Caroline Coutelier +32 2 643 78 13 – cco@beci.be LÉGISLATION SOCIALE 20 au 29.08 L’essentiel du droit du travail 19.09 Les sociétés de management : intérêts, risques et impact du nouveau Code des Sociétés ➜ Frédéric Simon +32 2 643 78 17 – fs@beci.be 28.06 Partenariat économique UE-Japon : comment en bénéficier ? ➜ Beci’s International Department +32 2 210 01 77 - jpm@beci.be Bruxelles Métropole - juin 2019 ❙ 55 WORKSHOPS GRATUITS STARTERS & RESTARTERS 11.06 Et si la reprise était une opportunité ? 18.06 Sales DNA© : développer votre talent 25.06 Les composantes d’un branding fort 02.07 Comment utiliser le digital pour gagner des clients ? 09.07 Attirer son futur client grâce au content marketing ➜ Emmanuelle Einhorn starters@beci.be FISCALITÉ & FINANCES 13.06 Gestion des risques : est-ce que mon business tient la route ? 14.06 Lunch : tour d’horizon des subsides à Bruxelles 18.06 Trucs et astuces pour mieux gérer votre trésorerie 26.06 Networking thématique – blockchain : du mythe à la réalité ➜ Erik Thiry +32 2 643 78 36 – eth@beci.be

Community ➜ Beci Events +32 2 643 78 13 – events@beci.be 12.06 & 19.06 Beci Welcome Breakfast 18.06 Croisière Afterwork 27.06 Speed Business Lunch 02.07 Lunch restarter 04.07 Garden Party: Best Of Belgium Inscrivez-vous à une ou plusieurs formations et bénéficiez des subsides la formation Région Bruxelloise: 50% de subsides: (investissement min. = 1.000 €) **En néerlandais uniquement Retrouvez notre agenda complet sur www.beci.be INDEX DES ENTREPRISES ET ORGANISATIONS CITÉES DANS CE NUMÉRO 28-29 4Ocean Addax Motors Ageas Agentschap Innoveren en Ondernemen Agoria Ahooga Apple Armacelle Benelux Art&Build Association des villes et communes flamandes ASX-Ibeco BDO Bebat BeCommerce Beef Take Bees Coop Belgo Ethiopian Association BelSquare Bigh Bioorg Boentje Café Bond Beter Leefmilieu Bopro Bpost Brussels Airport Bruxelles Environnement Bruxelles Propreté Café Begin Cargo Velo Cenergie Cercle de Lorraine Cercle des Voyageurs, Le CityDepot CMS De Backer CO2logic Colruyt Group 36-37 34-35 36-37 44-45 8-10 48 20-21 28-29 36-37 36-37 44-45 31 36-37 46 49 6 4-5 28-29 28-29 49 36-37 36-37 36-37 38 22-23 ; 34-35 22-23 6 36-37 41-42 50 6 36-37 44-45 38 30 ; 36-37 56 ❙ Bruxelles Métropole - juin 2019 Comeos Confédération Construction Copain, Chez CSTC Cycad Daoust Delta Development Desso Ecosia Enterprise Europe Network Extensa Fairphone Fairtrade Belgium Family, The FEB Febeliec Febiac FGTB 8-10 41-42 ; 44-45 49 41-42 49 17 28-29 28-29 28-29 18 13-14 28-29 8-10 4-5 12 ; 31 ; 36-37 31 8-10 12 Fondation Roi Baudouin Fonds des Calamités GDA-Traxio Global Art Concept Greenpeace Gymlib Hotel Brussels, The Ihecs Jacques Delens KBC Knauf Kokob Lateral Thinking Factory Lidl Belgium Lijn, De Lloyd’s Local Solutions Development Group Loft 58 36-37 34-35 8-10 41-42 31 4-5 32 6 41-42 24-25 20-21 6 28-29 20-21 26 34-35 28-29 6 Mabru Max Mediahuis Menu Next Door Mercato Metropolitano Meta-Morphosis Montea Ocean Cleanup Permafungi Persgroep, De Port d’Anvers Prayon Renta Rwashoscco Sapa Extrusion Shift, The Shopera Siamu Sibelga Skyfarms Space Laser Game Space X Stib Stratec Tesla Tomato Chili Toukoul Tour & Taxis Travail & Vie Triodos UCM Umicore UWE Vivaqua Voka VUB Wallonie Belgique Tourisme Wienerberger 20-21 49 24-25 4-5 28-29 51 20-21 28-29 49 26 20-21 20-21 8-10 8-10 20-21 20-21 ; 34-35 8-10 34-35 20-21 49 4-5 28-29 30 36-37 28-29 49 6 13-14 20-21 34-35 8-10 24-25 8-10 34-35 8-10 36-37 4-5 20-21

Entreprises et transmission > 3 entreprises à remettre Prestataire Grossiste B2B d’accessoires de mode CA : > 1 Mo€ 1 à 10 employés de services dans le secteurde l’immobilier, photographie 360°, plans CA : < 1 Mo € 1 à 10 employés Articles et mobilier de décoration CA : 5 à 10 Mo € 20 à 30 employés Le Hub Transmission de BECI, première organisation de la Région Bruxelles Capitale en cession/acquisition d’entreprises, publie ses nouvelles offres. > Pour un client repreneur, le Hub Transmission recherche Entreprise active dans le secteur agroalimentaire, médical, IT, import-export Bruxelles, Wallonie Valeur d’acquisition : de 100K à 1 Mo€ Vous souhaitez céder votre entreprise, en partie ou totalement ? Vous êtes intéressé(e) par l'une de ces entreprises ou connaissez une société à reprendre dans l'un de ces secteurs? Le Hub Transmission de Beci vous accompagne dans votre projet de cession ou d’acquisition. Salima Serouane + 32 2 643 78 49 • Erick Thiry +32 2 643 78 36 • transmission@beci.be

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