Par ailleurs, la Région cherche à réconcilier les Bruxellois avec les cours d’eau. Encore très présents il y a un siècle, ceux-ci sont revenus comme par enchantement : « C’est ce maillage bleu qui nous permettra peu à peu de mieux gérer les précipitations en réintégrant l’eau dans la ville, en séparant les eaux usées des eaux propres et en engageant un mouvement de perméabilisation des sols, là où l'on ne jurait que par le béton, et en privilégiant la rétention d’eau et la temporisation des écoulements, avec des toitures végétalisées ou en récupérant les eaux pluviales dans des citernes. » Serious game Aujourd’hui, le Plan de Gestion des Risques d’Inondation (PGRI) a été incorporé dans le Plan de Gestion de l’Eau couvrant la période 2016 à 2021. Récemment, c’est la Ville de Bruxelles qui s’est distinguée de manière originale en lançant l’EcoRun, un ‘serious game’ qui permet de sensibiliser aux risques liés aux inondations, au phénomène de formation d’îlots de chaleur et, plus globalement, à la vulnérabilité du territoire de Bruxelles-Capitale face aux manifestations du réchauffement. Avec l’objectif ambitieux de réduire ses émissions de 40 % et de favoriser l’autoproduction d’énergie renouvelable pour 27 % de la consommation. Ces risques climatiques, Bart Corijn les prend très au sérieux. Au sein de l’association The Shift, il milite auprès des villes, des communes et des institutions publiques pour qu’elles retirent leurs avoirs des placements liés des Marolles, Triodos est ouverte aux particuliers, mais aussi aux entreprises. Depuis son lancement en Belgique, Triodos n’a eu de cesse de se détourner des business qui peuvent nuire directement, mais aussi indirectement à l’environnement et au bon état de la planète. En mettant l’argent qui lui est confié au service du financement de projets entrepreneuriaux qui contribuent à un changement positif et durable. Parmi les mesures prises ces dernières années : l’installation de bassins d’orage, comme ici dans la vallée du Struykbeek © Belga Gazon maudit À Bruxelles, l’éco-entrepreneur Louis De Jaeger s’est récemment distingué avec une action de sensibilisation menée sur ce qui était la pelouse de l’Atomium. Pour refaire cet espace vert détruit par les vicissitudes de l’hiver, il a proposé de remplacer la pelouse ordinaire par de la verdure, des fleurs et d’y planter un pommier. L’avantage est double : l’aménagement augmente la capacité du sol à stocker les précipitations et il soutient la biodiversité. http://byebyegrass.eu aux énergies fossiles, responsables du phénomène de réchauffement. Bart sait de quoi il parle : il y a quelques années, il travaillait au sein d’une grande banque et a œuvré comme gestionnaire de risques. Il dirige aujourd’hui un groupe constitué d’investisseurs institutionnels, assureurs et fonds de pension, qui réfléchissent à un mouvement de désengagement en prenant soin toutefois d’éviter l’utilisation du mot « désinvestissement », auquel il préfère de loin le vocable « investissement favorable au climat ». Triodos, la banque durable Cette volonté de se détourner des placements à risques, c’est aussi une ligne adoptée par la « banque verte » Triodos, fondée par le Néerlandais Peter Blom. Établie à Bruxelles, au cœur du quartier Outre les prêts aux entreprises travaillant dans le tabac ou dans l’industrie du jeu de hasard, sont proscrites par cette banque, qui se veut éthique, les activités liées au commerce de fourrure, les activités susceptibles de nuire à l’environnement, les activités liées aux armes... Exemple concret : c’est auprès de Triodos que la société de promotion immobilière durable Ethical Property Company a trouvé plusieurs financements qui lui ont permis de faire sortir de terre le beau projet Mundo-B, à Ixelles. Un endroit où l’on applique précisément tous les principes susceptibles de rendre une ville plus résiliente, en particulier la citerne de 30m² pour la récupération d’eau de pluie qui alimente les sanitaires du bâtiment. ● Johan Debière Bruxelles Métropole - juin 2019 ❙ 35
38 Online Touch Home