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LE MAGAZINE DES ENTREPR I SES BRUXELLOI SES Rencontre avec PASCAL SMET Table ronde : L’EMPLOI À BRUXELLES N°51 / JANVIER 2020 L’EUROPE de la commission VON DER LEYEN GET READY f TOMORROWor 6 chefs d’entreprise, 3 défis, 1 mot d’ordre : GET READY ! Rédacteur en chef invité : JEAN-JACQUES DELEEUW ISSN 2406-3738

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Édito Green Deal : un projet pour l’Europe « Faire de l’Europe le premier continent neutre en carbone à l’horizon 2050 ! » Le Green Deal présenté en décembre par Ursula von der Leyen, la nouvelle présidente de la Commission certes pas d’ambition. Des esprits chagrins l’ont aussitôt qualifié d’utopie ; d’autres l’ont es nous préférons y croire : l’Union Européenne fait ici preuve de leadership de temporiser, voire reculer. Elle le fait avec cohérence, en définissant multisectorielle, de l’industrie à l’agriculture et au transport, en passant international, les finances, la fiscalité… : une stratégie crédible. Elle objectif intermédiaire à 50 % de réduction des émissions de CO2 en future « loi climat ». Elle le fait résolument, en affirmant sa volonté de vers des politiques durables. En tenant compte des effets de levier, devraient être investis en dix ans via la Banque Européenne d’Investissement climat. Bref, ce Green Deal, assigné à Frans Timmermans, vice-président lourd » européen, n’a rien de cosmétique. Plutôt que de céder à un certain catastrophisme climatique, l’Eur a choisi de s’engager dans la voie d’un projet positif, fédérateur e mobilisateur. Un projet porteur de sens et d’espoir. Mais aussi porteur de progrès et de croissance économique. Car la « révolution verte » qui s’annonce, et qui sera disruptive, représente de nouveaux marchés et de nouveaux emplois. Des exemples ? La redéfinition des normes énergétiques et des normes de pollution induir des développements technologiques dans le domaine des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique, de la mobilité, de la construction… Cet enjeu est crucial pour les entreprises. Non seulement parce que l’environnement est notre capital commun (et qu’en bons capitalistes, on se doit de protéger le capital si l’on veut en percevoir les dividendes), mais parce qu’il en va de leur business. Les jeunes qui se sont mobilisés en 2019 pour le climat seront demain des consommateurs avertis et des candidats à l’emploi. Plus encore que leurs parents, ils privilégieront les produits durables et les employeurs responsables. Ils le font déjà ! Le changement est à l’œuvre : ce sont des banques qui réorientent leur investissements vers la durabilité, des énergéticiens et des constructeur automobiles qui se tournent vers les renouvelables, des sociétés immobilièr qui pensent la gestion circulaire des matériaux, des initiatives locales qui développent l’agriculture urbaine… Que l’Europe soutienne l’effort des entr en promettant d’y mettre les moyens, c’est une excellente nouvelle. À son échelon, Beci s’est lancée dans la même démarche avec le City Climate Challenge, qui réunit désormais plusieurs dizaines d’entreprises au ser objectif : placer l’économie bruxelloise sur la trajectoire de la neutralité carbone. Soutenir l’effort et continuer le travail entamé : c’est notre « bonne résolution » pour 2020 ! Marc Decorte, Président de Beci Bruxelles Métropole - janvier 2020 ❙ 1

Sommaire Bruxelles métropole N° 51 – Janvier 2020 Au mois de février : Urbanisme & Immo News 4 6 8 Idées 12 Editeur responsable Olivier Willocx – ow@beci.be - T +32 2 648 50 02 Avenue Louise 500 - 1050 Bruxelles www.beci.be Rédaction Media Coordinator Emmanuel Robert - er@beci.be T +32 2 643 78 44 Ont collaboré à ce numéro : Alexis Bley, Elisa Brevet, Johan Debière, Ophélie Delarouzée, Jean-Jacques Deleeuw, Marc Decorte, Vincent Delannoy, Nancy Demaude, Tim Devriese, Tarik Hennen, Ophélie Legast, Frédéric Petitjean et Julien Semninckx. Production Layout db Studio.be Design couverture Denis Séguy Impression db Group.be Traduction Litteris Abonnements Prix : 80 € pour 10 numéros Publicité Bruxelles Métropole/Brussel Metropool est lu chaque mois par plus de 21.000 décideurs. Tirage moyen par numéro : 15.000 ex. Infos et réservations Anne Schmit – T +32 2 563 68 53 asc@beci.be Membership Catherine Tricot – T +32 475 49 65 72 ctr@beci.be Membre de BRUXELLES ENVIRONNEMENT ENTREPRISE DYNAMISCHE ECO LEEFMILIEU BRUSSEL ONDERNEMING DYNAMIQUE label n. 2014/351/2 Community 35 10-32-2225 PRINTED ON TCF PAPER 36 38 39 40 40 Petites histoires de grands entrepreneurs L’actualité Beci en photo Bruxelles, dans les pas d’Yves Davin Demandes d'admission Agenda Index 14 15 16 Beci online Podcast : Jean Manuel Farcy Digest Jean-Jacques Deleeuw Rédacteur en chef invité : Rencontre avec Pascal Smet : Bruxelles, marque mal exploitée ? Pour ou contre une écotaxe sur les billets d’avion ? Open Source Comment mieux gérer le marché de l’emploi à Bruxelles ? International 18 L’Europe vue par la commission von der Leyen Get ready for tomorrow 20 22 25 26 28 30 Jean-Jacques Deleeuw : 2020 ne sera pas vain 2020 : une année pleine de changements Six chefs d’entreprise, trois défis, un mot d’ordre : get ready for tommorow ! 2020, l’année de l’écologie de salon ou de l’écologie d’action ? Digitalisation : au milieu du gué Mobilité : les entreprises vont-elles montrer l’exemple ? Entreprendre 32 33 34 Transition : des promoteurs radicaux Starter : Buffl Cookies : la case pré-cochée n’est pas un consentement valable

highly ambitious Think big this year, and let us help you achieve your dreams.

Beci online Social Media Dix minutes pour mesurer l’exposition de votre entreprise aux risques. Faites le test et recevez un diagnostic gratuit et personnalisé : https://go.beci.be/business-test. #BECImember : Vous rêvez de personnaliser votre 4X4 et de l’aménager « sur mesure » ? Ou bien de restaurer un ancêtre ? Adventech est le paradis des aventuriers de la route. Voir www.adventech4x4.com. Faut-il régulariser les sans-papiers qui travaillent dans des métiers en pénurie ? Olivier Willocx, CEO de Beci, participait au débat le 4 décembre dernier dans CQFD, sur l’antenne de la RTBF. You just missed : C’était le 25 novembre dernier chez Beci, l’édition spéciale du Growth Circle consacré à la guerre des talents, avec Stijn Christiaens (Collibra), Giles Daoust (Daoust), Thomas Van Eeckout (Easi) et Jean-Paul Van Damme (Triple A Solutions). Rendez-vous au prochain événement ! Rejoignez-nous sur Facebook, LinkedIn, Twitter. 4 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2020

Beci online Dans vos newsletters de décembre Faut-il impliquer votre personnel dans le recrutement de nouveaux collaborateurs ? Oui, répond Amélie Alleman, et pour six bonnes raisons. À partir de 2020, la déductibilité fiscale des voitures de sociétés diminue (voir aussi p.22). SD Worx, spécialiste HR, vous explique quelles sont les alternatives. Abonnez-vous à nos newsletters sur www.beci.be/newsletter À lire sur notre site web Retrouvez ces articles sur www.beci.be Bruxelles Métropole - janvier 2020 ❙ 5

Podcast Un chasseur de tendances devenu artisan cirier Longtemps actif dans le domaine des tendances culinaires, Jean Manuel Farcy a décidé de changer de vie. Cap de la cinquantaine passé, volonté de retour aux sources : ce serial entrepreneur nous raconte pourquoi et comment il a décidé de tout quitter pour travailler de ses mains. Tu es un autodidacte et un serial entrepreneur. Comment ta carrière a-t-elle commencé ? C’est vrai que je suis allé à l’école pendant très longtemps, mais pas très souvent… À 16 ans, j’ai commencé une école hôtelière et travaillé en restauration pendant une dizaine d’années. À 26 ans, j’ai créé ma première société : Grain Noir. On était un peu le « Uber » de la nourriture : on vendait des sandwichs et des zakouskis aux hôtels. J’ai vendu cette société et j’ai relancé Blue Pepper, une entreprise « chasseuse de tendances food ». On distribuait des produits prêts-à-manger innovants. Puis, en juin 2019, j’ai décidé de changer radicalement de vie et de me reconvertir dans l’artisanat. Avant d’amorcer cette reconversion, tu as connu une grande aventure entrepreneuriale. Tu as géré plus d’une centaine de personnes ; comment es-tu parvenu à gérer cette croissance ? Je crois que la frustration crée l’ambition. La frustration de ne pas avoir été reconnu à l’école. Je crois que le fait de ne pas avoir vraiment réussi a suscité chez moi un grand besoin de reconnaissance. J’ai dirigé jusqu’à six entreprises, une centaine de collaborateurs, et il est vrai qu’à la fin, je gérais certainement moins les choses qu’au début. Qu’est-ce qui t’as décidé à te reconvertir ? C’est clairement un passage difficile dans ma vie personnelle qui a déclenché ce besoin de changement. J’ai fait un burnout il y a un peu plus d’un an. Le point de basculement est arrivé quand j’ai pris conscience que l’ambition prenait le pas sur l’individu que j’étais. Le plus compliqué, c’était d’oser l’accepter. Je me suis dit : « J’ai 53 ans, qu’est-ce que je vais faire de ma vie ? ». Avec ma femme qui est à la fois la mère de mes enfants et mon associée, on a décidé de vendre, par choix personnel plutôt que financier. Comment la cire est-elle arrivée dans votre vie ? Après un processus de vente compliqué et émotionnellement intense, on est partis se ressourcer à Paris chez des amis. Lors d’une soirée, j’ai fait une rencontre incroyable. Cette personne m’a demandé ce qu’on allait faire : on ne savait pas ; on n’avait pas de projet, on voulait prendre six mois pour réfléchir. Elle m’a alors parlé d’un copain artisan cirier à Meudon qui voulait arrêter son activité, mais qui ne trouvait pas de repreneur. À 10 heures le lendemain matin, nous étions chez lui. Après 10 minutes de discussion, ma femme a dit : « On est intéressés » ! ● Elisa Brevet Une rencontre à écouter en intégralité dans le podcast Next Step : https://www.beci.be/podcast. L’inspiration podcast : Plan culinaire. Le saviez-vous ? Notre alimentation raconte notre société, et mieux encore, elle dit beaucoup de choses de vous. Eh oui, c’est fou ce que nos comportements à table et au restaurant peuvent signifier ! Chaque premier vendredi, retrouvez Nora Bouazzouni et Mélissa Bounoua pour des épisodes aussi gourmands qu’intéressants. 6 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2020 D.R.

Comment pouvez-vous faire la différence sur le marché du travail ? Vos collaborateurs ont besoin de plus de flexibilité… mais pas seulement en termes d’horaire de travail… La plupart souhaite également gérer leur propre package salarial. Grâce à My Choice, le plan cafétéria de Partena Professional, vous placez votre collaborateur au centre de l’attention et vous répondez à l’évolution des besoins du marché du travail. Intéressé par un plan cafétéria ? Contactez-nous via innovation@partena.be Plus d’infos sur www. partena-professional.be/mychoice

News BePark lève 3 millions pour s’assurer une position prépondérante sur le marché de la mobilité européen Be Angels inaugure le hub du financement au sein de BeCentral Be Angels, l’un des réseaux de business angels les plus actifs en Europe, annonce l’ouverture de nouveaux bureaux chez BeCentral, le campus numérique situé dans la gare Centrale de Bruxelles, lieu d’apprentissage technologique, de croissance et d’impact social. Ce nouveau siège d’exploitation, à la localisation idéale, marque la poursuite du développement de la société au cœur de la dynamique digitale du pays et la volonté de Be Angels de faciliter de nouvelles relations avec investisseurs et entrepreneurs. BePark, premier opérateur de parkings privés off-street, se donne les moyens de concrétiser sa vision pour la mobilité intelligente des villes. L’entreprise bruxelloise, lancée en 2011, vient en effet de conclure une levée de fonds de plus de 3 millions d’euros auprès d’un fonds luxembourgeois. Celle-ci a pour but de doter la société des moyens financiers nécessaires pour lui permettre de renforcer et d’étoffer son offre de services de mobilité et son empreinte géographique, s’inscrivant ainsi dans la transition de la mobilité des villes. BePark croit fermement que le parking, point de départ et d’arrivée des trajets domicile-travail, quand il est géré intelligemment, est un levier capital pour améliorer la mobilité. Un parking intelligent est exploité au maximum, connecté, diversifié en matière de choix des véhicules, au centre d’un écosystème de partenaires et enfin, il sert aussi de point de relais pour le stockage et la livraison de colis. L’objectif de BePark est de permettre à tous ses parkings de devenir des ‘hubs de mobilité’ de proximité. Actuellement, une part non négligeable de l’espace public est consacrée au stationnement de véhicules privatifs. Il s’agit là d’une perte d’espace inutile à laquelle s'ajoute une pollution visuelle. Si la voiture restera sans doute importante, sa part de marché par rapport aux autres solutions de mobilité va (et doit) diminuer. La possession propre d’un véhicule, inutilisé à 90 % en moyenne, n’est plus la bonne manière de fonctionner. Il y a là une volonté des pouvoirs publics de diminuer la capacité d’accueil de la voirie pour rendre la ville au citoyen. BePark s’inscrit à 100 % dans l’anticipation de ces changements pour créer et gérer des parkings potentiellement multimodaux. Le secteur de la mobilité est un des principaux enjeux des villes de demain et BePark entend résolument contribuer à la révolution en cours. Info : www.bepark.eu 8 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2020 Be Angels est le premier locataire du nouveau hub dédié au financement à s’installer dans l’écosystème digital, notamment aux côtés de startups.be. Ce hub a notamment pour objectif de se mettre à disposition des entrepreneurs à la recherche de financement, afin d’envisager la participation de business angels au capital. Be Angels, en pleine expansion, a facilité pas moins de 41 levées de fonds dans 39 sociétés en 2018 et l’équipe compte aujourd’hui 8 ETP contre 3 en 2015. Au sujet de l’emménagement, Laurent Hublet, CEO de BeCentral, a déclaré : « Je me réjouis de l'arrivée de Be Angels comme résident permanent sur le campus. La présence d'un réseau de business angels de référence comme Be Angels est une opportunité pour les apprenants et les entrepreneurs de la communauté de BeCentral. De plus, la Be Angels Academy élargit le type de formations proposées. » Claire Munck, CEO de Be Angels ajoute : « Nous sommes très enthousiastes à l'idée de nous intégrer dans l'écosystème de BeCentral, sa dynamique nationale et son ADN dédié à l'entrepreneuriat, l'apprentissage et le digital correspondent parfaitement aux axes de développement de notre réseau. » Info : www.beangels.eu D.R. D.R.

News Pierre Vanherck crée les premières cannes à puce intégrée Pierre Vanherck a toujours eu une passion pour le bois. Formé en France par les meilleurs artisans, c’est en 2004 qu’il découvre le monde des cannes et de leurs prestigieux accessoires, se mettant au défi de réaliser sa toute première création. À la fois artiste et créateur, il a développé des techniques qui lui permettent aujourd’hui de créer des œuvres d'art exceptionnelles. Son expertise lui vaut une réputation internationale : ses cannes ont été exposées dans le monde entier. Leur conception continue d'évoluer là où la seule limite est l’imagination : de la première canne diffusant du parfum, en passant par une canne intégrant un stylo-plume ou une poignée sculptée par prototypage 3D. C’est en 2019 que Pierre Vanherck lance finalement les toutes premières cannes connectées. Celles-ci sont munies d’une puce intégrée qui, scannée à l’aide d’un smartphone, affiche le certificat d'authenticité de l'œuvre tout en redirigeant vers le site du créateur. Créateur d'objets exceptionnels, uniques et intemporels, Pierre Vanherck est entouré d’artisans belges passionnés et rigoureux qui travaillent avec un savoir-faire et une maîtrise inégalés, afin de s'assurer que chaque article soit entièrement fait à la main. Chaque canne est d’ailleurs signée par le créateur. « La canne est une vraie œuvre d’art, sa modernité et son exclusivité donnent un nouveau sens au mot "élégance". D'ailleurs, vous pouvez deviner l’esprit d’un homme à la manière dont il porte sa canne », conclut Pierre Vanherck, citant Balzac. Hilaire Hubert, consultant international dans le domaine de la mode, est son ambassadeur et agent pour le Luxembourg, ainsi que pour l'Afrique en partenariat avec Safia Rodriguez Bomboko, et pour le Vietnam en partenariat avec Henri Hubert et l'agence de communication Le Nom. Info : http://pierre-vanherck.com Inspirez-vous sur #MeetAtKinepolis business.kinepolis.be/fr/morning-sessions ALISSON SINÉCHAL De grandes opportunités même en petit comité. Vous cherchez un endroit de grand standing pour un petit groupe ? Kinepolis Business a la solution idéale pour vous : les B2B Morning Sessions. C’est un nouveau forfait pour les entreprises qui recherchent un lieu exceptionnel pour leurs présentations, leurs workshops, leurs brainstormings, leurs lancements de project … Les Morning Sessions sont destinées aux groupes de 15 à 60 personnes et peuvent être réservées en semaine de 9h00 à 13h00. Kinepolis Business Belgium Kinepolis Business Kinepolis Business Belgium B2B-ACCOUNT MANAGER Tél. +32 2474 26 40 asinechal@kinepolis.com Kinepolis Bruxelles, Rue de Centenaire 20, B-1020 Bruxelles Bruxelles Métropole - janvier 2020 ❙ 9 À partir de €15 pp hors 21% TVA D.R.

News Test de dépistage contre les MST offert par la startup belge abel.care ! Le nombre de maladies sexuellement transmissibles (MST) est à la hausse. Cependant, le dépistage est toujours perçu comme un fardeau par de nombreuses personnes. La jeune startup bruxelloise Abel.care, incubée par Start it @KBC, cherche à pallier ce problème en lançant une nouvelle plateforme numérique pour le dépistage des MST. Après la Belgique et la France, la plateforme de paiement en ligne iBanFirst s’implante aux Pays-Bas La société iBanFirst – acteur international en services financiers au-delà des frontières bancaires – s’implante désormais chez ses voisins du Nord après avoir réalisé une croissance rapide en Belgique et en France. La scale-up de l’année 2018 a effectivement annoncé aujourd’hui le rachat de son concurrent néerlandais NBWM (de Nederlandsche Betaal- en Wisselmaatschappij), spécialisé dans le change avec plus de mille clients. À la suite de cette opération, iBanFirst traitera un volume de paiements de 5 milliards d’euros par an. Le rachat de NBWM et l’expansion vers les Pays-Bas s’inscrivent dans le cadre d’ambitieux projets d’expansion en Europe de la société iBanFirst depuis sa dernière levée de fonds de 15 millions d’euros, en novembre 2018. La croissance d’iBanFirst à un rythme de 100 % par an repose sur un investissement massif dans le développement de sa plateforme et de ses solutions en ligne. NBWM opérera à l’avenir sous le nom d’iBanFirst et le bureau de NBWM à Amsterdam sera utilisé par iBanFirst jusqu’à la mi-2020. « iBanFirst et Dès maintenant, chacun peut commander un test sur www.abel.care/fr/ et recevoir une trousse d’analyse. Vous prélevez vous-même un échantillon d’urine ou un échantillon vaginal en suivant un livret d’instructions. Vous le déposez dans une boîte aux lettres d’où il sera expédié au laboratoire certifié. Deux jours plus tard, les résultats peuvent être consultés sur votre profil en ligne : facile, discret, rapide et fiable. « Abel.care veut être plus qu’une simple boutique en ligne pour les tests de dépistage des MST. Tout commence par la prévention. Nous évoquons l’importance de la protection sexuelle, nous partageons des informations sur les symptômes possibles, nous expliquons ce qu’est une période d’incubation et nous présentons des astuces pour faciliter la conversation avec d’anciens partenaires sexuels au sujet des MST. Dans ce contexte, nous nous appuyons sur les conseils de Sensoa, le centre spécialisé en santé sexuelle », explique Ella Ameye, avocate et cofondatrice d’Abel.care. Les tests de laboratoires vendus directement au consommateur sont une nouveauté en Belgique, même si des approches similaires ont déjà vu le jour dans d’autres pays. C’est en consultation avec le Ministère de la Santé, l’Ordre des Médecins et des experts en droit médical que l’équipe Abel.care souhaite contribuer ainsi à la hausse du pourcentage des tests de dépistage effectués en Belgique. La startup veut élargir l’offre de tests et atteindre le plus tôt possible d’autres marchés européens. Info : www.abel.care 10 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2020 NBWM sont parfaitement complémentaires. Les deux sociétés proposent à leurs clients des services personnalisés ainsi qu’une technologie de pointe. Grâce à la plateforme en ligne de premier plan d’iBanFirst, nos clients NBWM pourront bénéficier des dernières évolutions dans le domaine des transactions de paiement. Ils auront en outre accès à un éventail plus large de produits et de services financiers, » explique Jeroen Hoevers, Country Manager, Belgique et Pays-Bas chez iBanFirst. « Notre point commun avec iBanFirst est d’associer la technologie à un service personnalisé et c’est ce qui fait de notre rapprochement une alliance judicieuse », conclut Joost Derks, Directeur général de NBWM. Supportée par des analyses de données en continu et du « machine learning ». « Cette solution permet d’appréhender les enjeux de la transition énergétique tout en réfléchissant à la plus-value s’y attachant. Elle permettra de rassurer au mieux et plus efficacement nos clients et prospects dans leur besoin d’être alimentés en électricité de manière continue », conclut Nicolas Germond, Administrateur de Flexcity. Info : be-fr.ibanfirst.com D.R. D.R.

Vous souhaitez former un futur collaborateur dans votre entreprise ? Pourquoi pas la FPIE ? La Formation Professionnelle Individuelle en Entreprise vous permet de former vous-même un futur collaborateur a n qu’il corresponde au pro l professionnel recherché. Qui pouvez-vous former en FPIE ? Le collaborateur doit être inscrit comme chercheur d’emploi inoccupé auprès d’un organisme d’emploi (Actiris-Forem-VDAB). Il reste chercheur d’emploi pendant la FPIE. Durée ? 1 à 6 mois de formation. Vous proposez ensuite un contrat de travail immédiatement après la  n de la FPIE pour une durée au moins équivalente. Coût ? Pendant la formation, outre les frais de transport et d’assurance, vous payez directement au stagiaire une indemnité calculée comme suit : rémunération brute pour la fonction moins les cotisations ONSS travailleur (13,07%) moins les éventuels revenus sociaux du stagiaire Après 6 mois de FPIE, vous avez droit aux réductions Activa si le stagiaire est inscrit chez Actiris et domicilié en Région bruxelloise (www.activa.brussels). Pour toute information complémentaire : Service relations entreprises au 02 371 74 81 ou 76 32 ou 73 34 ou 74 61 ou par mail à fpie@bruxellesformation.brussels En collaboration avec : Éditeur responsable : Olivia P’tito – rue de Stalle, 67 à 1180 Bruxelles

Idées Bruxelles, marque mal exploitée ? Les ambitions commerciales du Secrétaire d’État au Commerce Extérieur Pascal Smet (one.brussels) semblent aussi vertigineuses que le gratte-ciel qui héberge son bureau. « Notre rôle, c’est que les gens tombent amoureux de Bruxelles », déclare-t-il. «M es compétences au commerce extérieur ? J’adore ! », s’enthousiasme le Secrétaire d’État, au 12e étage d’une tour de bureaux, dans le Quartier Nord. De là-haut, tout Bruxelles est à ses pieds. Il se laisse emporter par son entrain, visiblement peu affecté par douze journées éprouvantes de mission princière économique en Chine. Il semble même en tirer de l’énergie et des idées nouvelles. « Les tours que vous voyez là-bas n’ont pas le même calibre que celles construites ici », remarquet-il. Apparemment, cela relève du problème de Bruxelles qui, selon lui, manque d’audace et de rayonnement international. La marque Bruxelles est mal positionnée sur le marché, dixit le Secrétaire d’État. « Il faut que Bruxelles ait de la gueule. Entre Bruxelles et Amsterdam, il n’y a pas photo : Amsterdam est branchée et jeune. C’est là que ça se passe. Bruxelles est perçue comme la ville de la politique rébarbative. Ce n’est pas vrai, bien sûr. J’explique souvent aux visiteurs étrangers que notre ville suscite peu de coups de foudre. Oui, nous savons tous que ce genre d’amour est éphémère. Il n’empêche : nous devons nous améliorer pour que les gens tombent amoureux de Bruxelles. » Bref, la métamorphose d’une ville de bureaucrates en une ville d’expériences : ‘Brussels as an experience’. City marketing ! Pascal Smet manie la terminologie du marketing pour expliquer ses compétences : l’expérience, vendre, positionner sur le marché, attirer. La ville en tant que marque, le city marketing : voilà la clef de voûte de sa politique commerciale. « Nous avons vraiment besoin d’une grande campagne d’image » assène-t-il. « Je m’étonne de constater qu’à 30 ans d’âge, la Région de Bruxelles-Capitale ne dispose pas d’une politique de marketing digne de ce nom. » Mais plus Qui est Pascal Smet ? ➜ Né le 30 juillet 1967 à Haasdonk (FlandreOrientale) ➜ Travaille dans différents cabinets à la fin des années 90 ➜ Devient commissaire général aux réfugiés en 2001 ➜ Devient secrétaire d’État bruxellois à la mobilité en 2003 ➜ Devient ministre flamand de l’enseignement en 2009 ➜ Devient ministre bruxellois de la mobilité en 2014 ➜ En tant que membre du SP.A, ne participe pas aux élections, mais lance le mouvement One. Brussels ➜ Devient secrétaire d’État bruxellois à l’urbanisme et au Commerce en 2019 pour très longtemps, que l’on se rassure. Le Secrétaire d’État coordonnera la politique de marketing de la ville, en collaboration avec le Ministre-Président Rudi Vervoort (PS), en charge du tourisme, et le Ministre Sven Gatz (Open VLD), en charge de l’image de Bruxelles. 12 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2020 © Isopix

Idées « Nous avons un sérieux retard à combler, mais je crois que nous ne manquons pas d’opportunités de positionner Bruxelles. J’ai pu le constater au cours de la mission en Chine. Bruxelles y est perçue comme la marque et la voie d’accès non seulement à la Belgique, mais à toute l’Europe. Même le ministre-président flamand Jan Jambon (N-VA) est forcé de l’admettre. Je veillerai donc, avec mes collègues, à ce que l’économie, la politique et le tourisme fassent réellement partie d’une politique de marketing intégrée de la ville. » De grandes déclarations, mais encore rien de très concret dans les annonces du Secrétaire d’État. « Nous ne sommes bien sûr qu’au début de la législature », concède-t-il. Qu’importe. Il a le feu sacré, quand il nous parle des atouts de Bruxelles. « C’est une ville internationale ; voilà précisément Bruxelles est une ville ouverte, fief d’innombrables cultures et de créativité. Cela mérite notre soutien. ce qu’il faut faire savoir. Une ville incroyablement cosmopolite, où chacun peut se sentir chez soi, parce qu’il n’y a pas ici une culture qui domine les autres. Voilà notre meilleur argument commercial. » La porte de l’Europe Bruxelles est plurielle. La ville signifie à la fois la Belgique, l’Europe et les institutions européennes. Pascal Smet la considère comme la porte de l’Europe. « C’est bien simple : celui qui cherche l’accès à l’Europe passe par Bruxelles, la ville où, par excellence, se prennent les décisions européennes. Mais c’est aussi une ville ouverte, avec d’innombrables cultures et beaucoup de créativité. C’est ce que nous devons encourager », avance-t-il. L’aéroport constitue un élément essentiel de cette stratégie de soutien. « Brussels Airport fonctionne comme un ouvre-porte », estime Pascal Smet. « J’ai pu le constater en Chine. Un aéroport qui fonctionne bien constitue un atout essentiel pour un climat d’investissement positif. Nous allons renforcer la collaboration avec Brussels Airport. Je le sais : l’aéroport ne se trouve pas sur notre territoire, mais c’est bel et bien notre aéroport. Il contribue au rayonnement de Bruxelles. Nous allons donc aider Brussels Airport dans l’établissement de contacts et la création de nouvelles liaisons directes. » À Shanghai, lors de la récente mission économique en Chine. De gauche à droite : le ministre régional wallon Willy Borsus, Pascal Smet, l'ex-vice-premier ministre Didier Reynders, la princesse Astrid, le ministre fédéral Pieter De Crem et le ministre-président flamand Jan Jambon. Lifestyle La créativité bruxelloise ne se limite pas aux secteurs bien connus dans lesquels la capitale ou la Belgique se distinguent – alimentation et lifestyle, notamment. « Bruxelles, c’est tellement plus que le chocolat ! Nous excellons dans les services, la finance, le bâtiment... Voilà des secteurs qui auraient mérité davantage de promotion, ces dernières années. » Pascal Smet estime toutefois que l’atout principal de la capitale réside dans son secteur créatif. « Bruxelles organise chaque année environ 25.000 activités culturelles. Notre secteur créatif est extrêmement vigoureux. Il fait vraiment la différence. Il est temps de le faire savoir. » Quand bien même le secteur créatif deviendrait un volet essentiel de la politique commerciale extérieure du Secrétaire d’État, les autres chefs d’entreprise n’ont rien à craindre : « Je dis très clairement que je suis au service des entreprises bruxelloises. C’est ma mission. J’apporte donc mon soutien là où il se justifie. Et donc pas seulement à des entreprises étrangères qui voudraient venir s’installer à Bruxelles, mais aussi aux entreprises bruxelloises qui cherchent à se développer à l’étranger. Je me concerte régulièrement avec des chefs d’entreprise. Je les écoute. Je cherche à savoir à quoi je dois veiller d’abord, en fonction de leurs priorités. J’implique l’administration dans chacune de mes démarches. Hub.brussels est une jeune organisation dynamique, qui veut aller de l’avant. Il importe donc qu’elle fasse partie intégrante de l’élan global. » ● Tim Devriese Bruxelles Métropole - janvier 2020 ❙ 13 © Belga

Idées Pour ou contre une écotaxe sur les billets d’avion ? Philippe Lamberts (Eurodéputé belge Ecolo) Oui, il faut taxer le transport aérien et bien plus qu’il ne l’est aujourd’hui. Le transport aérien est outrancièrement favorisé fiscalement, puisqu’il ne paie notamment pas de taxe sur le kérosène ou de TVA sur le prix des billets. Le souci, c’est que l’alternative du train est plus chère et que l’offre n’est pas là. Il faut que le produit des taxes sur les transports aériens serve à financer les investissements dans les transports en surface, et plus particulièrement le train. Certes, le ferroviaire constitue un investissement lourd, mais il est durable et utilisable sur des décennies. Maintenant, cela n’a pas de sens que cette taxe soit levée en ordre dispersé par différents pays. L’idéal serait qu’elle soit prise à l’échelon mondial, mais cela me semble impossible. Le mieux serait déjà que les pays de l’UE s’accordent pour taxer le transport aérien. Malheureusement, il y a des réticences. D’abord, il y a la résistance du secteur aérien. Ensuite, au niveau de la société, il reste dans l’inconscient collectif que le vol collectif à bon marché constitue une des dernières conquêtes sociales et qu’on ne souhaite pas que cela redevienne un privilège de riches. Et puis, il y a l’obstacle de l’unanimité des États membres de l’UE, lorsqu’on aborde un point lié à la fiscalité. On pourrait cependant contourner ce souci de l’unanimité avec l’article 116 du traité FUE, qui stipule qu’en cas de décision engendrant une distorsion du marché intérieur, une décision peut se prendre à la majorité. Ce qui sera le cas lorsque la France taxera le kérosène en 2020. De toute façon, il est urgent d’agir. Il est grand temps de taxer le transport aérien. Cela reste un sujet délicat, mais comme on dit à Bruxelles, « ça ne peut pas quand même pas continuer à rester durer ». La France va établir dès 2020 une écotaxe sur les billets d’avion (de 1,5 à 18 € selon la classe et le parcours), dans le sillage du Royaume-Uni, de l'Allemagne, l'Italie, la Suède et la Norvège. En Suède est même né le mouvement ‘flygskam’ (la ‘honte de prendre l'avion’). Alors, faut-il taxer plus le transport aérien ? Assita Kanko, (Eurodéputée belge N-VA) Au sein de la N-VA, nous sommes opposés à une taxe environnementale sur les billets d’avion si celle-ci est purement nationale. Sur le principe, nous sommes favorables aux mesures visant à rendre le transport aérien plus respectueux de l'environnement. Mais cela doit être organisé au niveau européen. Le transport aérien est par définition supranational. Selon une étude de la Commission européenne, seuls sept pays ont mis en place une telle taxe. Si vous comparez, par exemple, avec les États-Unis ou l'Australie, l’échelle de grandeur est importante. L'UE peut également le faire, mais seulement si cela est accepté par tous les États membres. De plus, j’estime qu’une telle taxe ne peut être discutée que si la position concurrentielle des compagnies aériennes ou des agences de voyages n’est pas compromise. Dans la même étude, l'UE a cependant admis qu'une telle taxe pourrait entraîner des pertes d'emplois. Soyez assuré que des compagnies aériennes comme Ryanair n'hésiteront pas à quitter notre pays si elles sont confrontées à une taxe nationale imposée unilatéralement. L'UE veut agir avec force pour notre climat. Mais elle doit le faire avec le réalisme nécessaire, non pas en proclamant « l'état d'urgence pour le climat » ou en prenant des mesures qui perturbent l'équilibre social. À cet égard, j’attends de connaître des dispositions et implications que pourrait avoir le ‘Green Deal’ que nous prépare la présidente Ursula von der Leyen. Au sein de la N-VA, nous interviendrons le cas échéant, comme nous l’avons fait pour empêcher l'UE d'adopter un amendement considérant l'énergie nucléaire comme une source d'énergie médiocre. Pour nous, le nucléaire constitue une solution énergétique durable, à la fois en termes d’approvisionnement et de climat. ● Julien Semninckx 14 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2020 © Getty

Open Source À la recherche de la Smart City La Smart City est plus à la mode que jamais. On ne compte plus le nombre de conférences et de publications qui s’y réfèrent. Ceci étant, si un concept peut être à la fois très répandu et très vague, c’est bien celui de Smart City. des mécanismes pour recueillir cette information. » Dans cette définition, c’est donc la dimension collaborative qui rend la ville intelligente. J’en ai fait l’expérience récemment en posant quelques questions aux participants d’un workshop sur le sujet. Premièrement, quelle est la définition d’une Smart City ? Faites le test : peu savent y répondre clairement. Deuxièmement, pouvez-vous donner un exemple de Smart City ? Silence évocateur. Troisièmement, à défaut de pouvoir définir ou donner un exemple de Smart City, pouvez-vous identifier des ‘Stupid Cities’ ? Rires embarrassés Smart City : à chacun sa définition Certaines définitions de la Smart City sont nébuleuses. Pour la Commission européenne, « Une ville intelligente est un endroit où les réseaux et services traditionnels sont rendus plus efficaces grâce à l'utilisation des technologies numériques et de télécommunications au profit de ses habitants et de ses entreprises. » Et selon le Parlement européen : « Une ville intelligente est une ville cherchant à aborder des problématiques publiques via des solutions basées TIC sur la base d’une multitude de parties prenantes dont le partenariat est basé sur le pouvoir municipal. » Cherchez à comprendre ... La Banque Mondiale a le mérite de proposer deux définitions illustrant des conceptions divergentes. D’une part, une Smart City peut se définir comme « Une ville à forte intensité technologique, avec des capteurs partout et des services publics très performants, grâce à des informations recueillies en temps réel par des milliers de dispositifs interconnectés. » Ce courant donne la primauté à la technologie et réduit en somme la Smart City à une ville connectée. D’autre part, c’est « Une ville qui cultive une meilleure relation entre les citoyens et les gouvernements – grâce à la technologie disponible. Ils comptent sur le retour d’expérience des citoyens pour améliorer la prestation des services et créer Concept de marketing ou processus de changement ? On comprend mieux la Smart City sous l’angle d’un concept de marketing. D’un côté, il s’agit du marketing de nouvelles technologies. Pour certains, le concept serait le résultat de campagnes orchestrées par des multinationales telles que Cisco et IBM (qui a déposé la marque ‘Smarter Cities’ en 2011). D’un autre côté, le concept a également été adopté dans le champ du marketing politique ; que ce soit dans les programmes de partis ou dans le marketing urbain. La Ville de Bruxelles dispose d’ailleurs d’un site dédié, qui cohabite avec celui de la Région, elle-même dotée d’une Smart City Manager. Ces dimensions convergent et ne prennent de la substance que si l’on conçoit la ville intelligente comme un processus de changement plutôt qu’un simple slogan. Soyons lucides. Ni une technologie, ni une ville ne peut être intelligente. Les technologies ne permettent pas, à elles seules, de changement profond. L’enjeu tient Tarik Hennen Digital Strategy Consultant la façon dont elles sont déployées et adoptées dans le cadre de projets et de politiques ‘intelligents’ sous la triple impulsion des pouvoirs publics, des entreprises et des citoyens. Aucun de ces acteurs ne dispose de la clé de la Smart City. En revanche, chacun a un rôle à jouer dans le processus de changement de nos villes. Dans ce contexte, les nouvelles technologies sont nécessaires, mais pas suffisantes. L’innovation technologique est inhérente à la plupart des changements majeurs de société. Et ce n’est pas neuf (souvenons-nous de l'invention de l’impression ou de l'industrialisation). Ceci étant, ce qui a permis à ces innovations d’opérer des révolutions, n’est-ce pas les changements culturels sousjacents ? N’a-t-il pas fallu attendre les Lumières pour que l’imprimerie prenne sa pleine mesure ? En définitive, la Smart City n’est rien d’autre que la ville. Et la ville de demain commence avec les choix d’aujourd’hui. ● Bruxelles Métropole - janvier 2020 ❙ 15 © Noémie Kreitlow

Idées Comment mieux gérer le marché de l’emploi à Bruxelles ? Pour réfléchir à cet enjeu majeur, une rencontre s’est tenue entre le ministre Bernard Clerfayt, en charge de l’emploi et de la formation professionnelle, et une vingtaine de grands employeurs de la Région bruxelloise, membres de Beci. Ces échanges ont été préparés par la présentation très éclairante de Steven Vanackere, vice-président du Conseil supérieur de l'emploi et directeur de la Banque Nationale de Belgique. À travers une présentation à la fois pointue et pédagogique, Steven Vanackere a présenté un état des lieux du marché du travail en Belgique et à Bruxelles, basé sur quelques constats marquants tirés du rapport du Conseil supérieur de l’emploi 2019 (voir : www.emploi.belgique.be). D’emblée, Steven Vanackere a globalement validé l’analyse et la déclaration récente du ministre Clerfayt selon laquelle Bruxelles n’a pas besoin de postes d’emploi supplémentaires, mais davantage de Bruxellois en mesure d’occuper ces postes. Le rapport permet d’objectiver et d’observer quantité de phénomènes sur notre marché de l’emploi. Parmi ceuxci, le directeur de la BNB a particulièrement insisté sur la manière de calculer notre taux d’emploi. Calculer le taux d’emploi en équivalents temps-plein Si notre taux d’emploi national reste relativement faible, c’est indéniable, l’on en obtient néanmoins une image un peu différente si on l’exprime en équivalents temps-plein. Dans ce cas, la Belgique se classe mieux que les Pays-Bas. Il faut aussi noter que le temps partiel en Belgique est très largement un temps partiel volontaire de la part de l’employé. Le temps partiel involontaire (non voulu par le travailleur) est chez nous bien inférieur à la moyenne européenne. Pour améliorer notre taux d’emploi, le travail à temps partiel est certainement une solution à promouvoir, étant donné qu’il répond à un souhait de la part des travailleurs. La comparaison du marché belge et bruxellois de l’emploi avec celui de ses voisins, le taux de conversion de croissance économique en croissance de l’emploi, la pénurie de travailleurs qualifiés, le taux de vacance d’emploi, le taux de chômage en fonction de groupes cibles et sur base géographique, le taux d’activité, la population disponible sur le marché du travail à dix ans, les tensions sur le marché du travail, l’inadéquation entre l’offre et la demande, l’amélioration du coin fiscal, les pièges à l’emploi, le coût et la compétitivité salariaux, les conséquences de la digitalisation… : autant de questions, parmi d’autres encore, qui ont été abordées chiffres à l’appui. Le Bruxellois, le Wallon, le Flamand ne se forment pas assez Un autre constat majeur concerne le taux de participation des adultes à la formation continue. En Belgique, avec 8,5 % environ, il s’avère très faible. Par comparaison, il est de plus de 18 % en France, plus de 19 % aux Pays-Bas, plus de 25 % en Finlande. Ce constat est d’autant plus fondamental que, tant le ministre que les employeurs autour de la table ont confirmé l’importance et le défi que représente la formation, non seulement des demandeurs d’emploi mais aussi, de tous les travailleurs au cours de leur vie professionnelle. Pour le ministre Bernard Clerfayt, la formation est incontestablement un défi majeur pour Bruxelles et ses habitants. La question de l’orientation des jeunes en formation et des travailleurs vers des compétences demandées sur le marché 16 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2020 © Getty

Idées de l’emploi a également été abordée par les employeurs présents. Pour le congé-éducation payé, la Flandre s’est orientée vers une meilleure adéquation avec les besoins effectifs du marché. Le ministre Clerfayt, pour sa part, a reconnu le besoin de chercher une meilleure adéquation entre les filières de formation proposées et les emplois disponibles. Formation, formation, formation Parmi les participants à la table ronde se trouvait un secrétaIl faut une meilleure adéquation entre les formations et les emplois disponibles riat social, SD Worx, qui a repris à son compte cette citation d’Alvin Toffler : « Les illettrés du XXIe siècle ne seront pas ceux qui ne savent pas lire ou écrire, mais ceux qui ne savent pas apprendre, désapprendre et réapprendre. » Et Bart Pollentier d’insister sur ce besoin crucial, non seulement pour entrer sur le marché du travail, mais tout simplement pour y rester en maintenant, voire en augmentant son employabilité. Et Michel Croisé, CEO de Sodexo Belgium, abonde : « Nous insistons beaucoup sur les formations et encourageons notre personnel en ce sens. Les travailleurs ne se rendent pas suffisamment compte de l’opportunité, et parfois de la nécessité, que représentent ces formations que nous proposons de suivre. » Constat partagé par Geoffroy Gersdorff, CEO de Carrefour Belgium : « Pour 11.000 travailleurs, nous sommes très soucieux d’améliorer leur employabilité de manière générale. Pour cela, nous organisons beaucoup de formations. Mais il ne suffit pas que le travailleur puisse apprendre à faire autre chose, il doit aussi travailler sa volonté de pouvoir faire autre chose. Cet aspect ne coule pas de source ». Sur le terrain, les employeurs confirment donc et éclairent les chiffres présentés par Steven Vanackere sur le taux de participation des adultes à la formation continue : en Belgique, toutes régions confondues, il est faible. Des possibilités existent, les moyens sont là, les employeurs les encouragent, mais les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes. Où le bât blesse-t-il ? Pour SD Worx, il faut penser à des incitants conséquents pour tous ceux qui travaillent à améliorer leurs compétences. Pour Steven Vanackere, il faut également des incitants pour stimuler les filières de formation qui mènent directement à un emploi. Et que disent alors ces filières qui sont prêtes à engager massivement, mais qui ne trouvent pas de candidats, comme le déplore Jean-Christophe Vanderhaegen de Bernard Clerfayt la Confédération Construction ? Pour lui, il faut soutenir des systèmes d’enseignement qui fonctionnent et qui donnent des résultats comme l’EFP – sfpme, le centre de formation de métiers en alternance à Bruxelles, qui connaît des taux d’insertion professionnelle de 80 %. Se former dans des filières qui engagent « Exactement », abonde Olivier Willocx, CEO de Beci : « En Communauté française, il existe des filières qui affichent un taux d’insertion socio-professionnelle d’à peine 4 %. On envoie donc 96 % des gens vers le chômage. Il faut arrêter de former à des métiers qui n’existent plus. Pourquoi ne pas orienter ces moyens vers des filières porteuses, par exemple la construction ? Aujourd’hui, à Bruxelles, il manque des milliers de travailleurs pour rénover les bâtiments résidentiels afin de réaliser les objectifs de transition, conformément aux objectifs climatiques. » « Pour stimuler la formation », rebondit Béatrice de Mahieu, CEO de Co.Station, « j’ai une excellente expérience avec la résolution de cas concrets. En faisant travailler des profils différents sur des cas bien précis, les personnes sont en train de se former sans s’en rendre compte. » Dans ce contexte, la formation n’est pas vue comme une contrainte. La motivation est très élevée ; le contexte de start-ups et d’environnement technologique très à la mode y contribue certainement. En conclusion, tout le monde s’est accordé sur ce constat : la formation, que ce soit pour accéder à un emploi ou continuer à développer ses compétences, est un chantier de la première importance. ● Vincent Delannoy Bruxelles Métropole - janvier 2020 ❙ 17 © Reporters

Enterprise Europe Network International Plus verte et plus numérique : l’Europe vue par la commission von der Leyen La nouvelle commission européenne, dirigée par Ursula von der Leyen, a été installée le 1er décembre dernier, pour cinq ans. Quel sera l’impact de sa politique économique pour les entreprises belges ? Ursula von der Leyen I l est certes encore tôt pour évaluer la politique économique de la nouvelle commission européenne. Si l’on analyse le programme porté par sa présidente, on peut toutefois retenir quatre points forts qui indiquent le cap des prochaines années : durabilité, soutien aux PME, numérisation et commerce international. 1 Un « Green Deal » pour l’Europe : L’urgence climatique – mais aussi la croissance durable – a été placée en tête des priorités par Ursula von der Leyen, qui a présenté son « Pacte vert » dix jours à peine après sa prise de fonction. « Faire de l’Europe le premier continent neutre en carbone à l’horizon 2050 » : l’engagement, affirmé par la nouvelle présidente et repris par le commissaire au Marché intérieur Thierry Breton, ne manque pas d’ambition, et l’on peut se demander s’il est réaliste à l’aune des développements actuels sur le front climatique. Quoi qu’il en soit, l’Europe de la commission von der Leyen se voit en leader mondial de l’économie circulaire et des technologies propres, et s’engage dans ce but à investir « des montants records » dans la recherche de pointe et dans l’innovation. Quant au financement privé, il faudra lui aussi le « verduriser » pour participer à l’effort. Tous les secteurs sont concernés : transports, énergie, économie circulaire, agriculture, etc. Un accélérateur pour le « green business » européen ? 2 Soutien aux PME : C’est entendu, les petites et moyennes entreprises constituent l’épine dorsale de l’économie européenne ; ce sont elles qui créent la plupart des nouveaux emplois et qui innovent le plus. Les soutenir est, de longue date, un axe fort des politiques économiques européennes et la nouvelle commission n’y déroge pas. Plus que jamais, l’accent sera mis sur le financement de la croissance et de l’innovation, notamment « grâce au parachèvement de l’union des 18 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2020 3 marchés des capitaux ». La commission promet de travailler à l’allégement des formalités administratives et d’améliorer l’accès des PME aux marchés, mais aussi de créer un fonds public-privé spécialisé dans les introductions en bourse de PME. Transition numérique : La commission von der Leyen le reconnaît implicitement, l’Europe a pris du retard. Les « géants » du numérique sont aujourd’hui américains ou chinois, guère européens (si l’on excepte Spotify ou Deezer). Dans un monde changeant, il reste cependant de l’espace pour reprendre ce destin numérique en main : 5G, blockchain, calcul hautes performances, informatique quantique, exploitation des données… L’ambition est de participer à la définition des normes applicables à cette nouvelle génération de technologies, à l’échelle mondiale. À l’échelon de l’UE, la priorité est de parfaire le « marché unique numérique ». Les chantiers législatifs en cours, sur la vie privée (ePrivacy) et la réforme du droit d’auteur, doivent compléter le GDPR. 4 Un commerce libre et équitable : À l’international, en tant que deuxième puissance économique mondiale (après les États-Unis), l’Europe réaffirme son engagement en faveur d’un commerce « libre et équitable ». Après les accords de « nouvelle génération » signés avec le Canada, le Japon, le Vietnam ou Singapour, la commission affirme sa volonté de conclure rapidement les négociations entamées avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande, en attendant d’autres partenariats. La relation désormais délicate avec les États-Unis, passée de la perspective d’un traité à l’application de sanctions, sera forcément au centre des attentions dans les prochains mois. ● © belgaimage

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2020 ne sera pas vain Get ready for tomorrow Demander à un journaliste de s’adresser au monde économique bruxellois via le magazine de Beci, l’association des entreprises de la capitale, est somme toute assez logique : on reste dans le média ainsi que dans la capitale. Je reconnais que les entreprises ne sont pas toujours bien traitées dans les médias ; leurs soucis se retrouvent bien plus souvent à la une que leurs exploits. Le monde de l’information adore ce qui est disruptif : le grain de sable ou l’incident, mais aussi l’innovation. Nous sommes nombreux dans ce monde cruel des médias à nous intéresser également au journalisme constructif. Même s’il n’est pas question pour autant, de parler de journal des bonnes nouvelles, vieille chimère de ceux qui préfèrent les discours laudateurs au poil à gratter du 4e pouvoir. Les journalistes sont essentiels quand il s’agit de « rapporter », sens premier du terme « reporter ». Rapporter en remettant dans le contexte et en se posant toutes les questions dignes d’une démocratie chérissant la liberté d’entreprendre et la liberté de la presse. La publicité ou la communication restent de bien meilleurs moyens de propagande que les relations avec la presse ! Un média régional comme bx1 se fait le témoin de ce qui se passe et de ce qui se développe en région bruxelloise. Il est un acteur privilégié étant donné sa proximité avec les entrepreneurs de la capitale. Dans ce cadre, il est important de multiplier les rendez-vous qui mettent en valeur les initiatives bruxelloises au travers d’émissions comme par exemple Big Boss1 , After2 ou plus récemment Pitch3 . L’économie et les entreprises sont des sujets d’actualité au même titre que le sport ou la culture. Des défis à relever Faire en sorte de dynamiser notre région, lui donner un nouveau souffle pour y attirer (ou conserver) ses plus grands talents sont des enjeux capitaux et communs aux médias et aux entreprises. Et même si l’ambiance générale est plutôt à la morosité – l’actualité internationale n’allégeant certainement pas cette atmosphère pesante – l’avenir est ce que l’on en fera. Des opportunités se présentent tant 1 20 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2020 en matière de comportement des consommateurs que dans les pratiques médiatiques. Les « Gafa » et rouleaux compresseurs numériques sont à la fois des concurrents et des marchepieds, tirons-en le meilleur ! Et c’est dans cet état d’esprit que ce numéro de Bruxelles Métropole a été envisagé : quels défis les membres de Beci devront-ils relever en 2020, année charnière entre l’ancien et le nouveau monde ? Que l’on parle de transition numérique ou écologique, de nouvelles pistes de mobilité Big Boss est une émission mensuelle mettant en valeur une entreprise bruxelloise, en collaboration avec L’Écho. 2 After présente chaque semaine trois nouveaux endroits de la Capitale (magasins ou Horeca). 3 Pitch permet aux scientifiques et entrepreneurs de présenter leurs innovations et recherches. © BELGAIMAGE Ancien de la maison RTL, dont il a dirigé différents départements, Jean-Jacques Deleeuw est depuis 2015 le rédacteur en chef de bx1, la chaîne d’information bruxelloise francophone. Présente en télévision et sur le web, bx1 s’est désormais élargie à la radio, avec bx1+. Jean-Jacques Deleeuw a accepté notre invitation à diriger ce dossier Get Ready for Tomorrow pour Bruxelles Métropole. Retrouvez son interview en podcast sur www.beci.be/podcast

Get ready for tomorrow ou de mesures administratives qui exigent de s’adapter. Il fallait donc absolument et impérativement faire la liste de ces objectifs 2020, les détailler et les expliquer. Avec l’équipe rédactionnelle, nous y avons aussi ajouté des témoignages d’entrepreneurs de tous types (grosse boîte, PME, indépendant, public, privé) qui éclairent d’une autre lumière ces challenges incontournables. Non, chef (d’entreprise), tu n’es pas tout seul ! Un peu de bonté dans ce monde de brutes Je suis persuadé que 2020 sera une année de profonds changements. Et cette notion de changement ne s’arrête pas à la transition écologique très médiatisée, mais suppose des changements de comportement qui devraient s’imposer : la bienveillance et la correction. La bienveillance, c’est la juste réponse aux tombereaux de haine sur les réseaux sociaux et à la radicalisation des positionnements (végans contre omnivores, auto contre vélo, jeunes contre babyboomers, etc.). Ce n’est pas de la « bisounourserie » pour autant : c’est regarder les problèmes en face et les résoudre par la réflexion et la concertation. La bienveillance n’est pas une valeur surannée, c’est une valeur moderne. C’est l’écoute active et la réaction rapide et proportionnée. C’est reconnaître une erreur ou un échec et s’adapter pour en tirer le meilleur. C’est l’agilité dans le comportement et dans la compréhension de ce que vivent ceux qui nous entourent. La correction (‘fairness’ en anglais) est une pratique qui permet de se regarder dans le miroir avec fierté. C’est à l’exact opposé de l’injustice et du « deux poids, deux mesures », mais c’est aussi l’art de tenter de faire les choses en respectant notre environnement au sens large. Dans mon métier de journaliste, cela correspond à estimer l’impact d’une diffusion médiatique, à approcher l’objectivité, à s’en tenir aux faits et à corriger si besoin est. Je rêve que 2020 soit l’année où faire la juste part entre l’information de qualité et les fake news sera vraiment accessible à tous. On en a trop souffert en 2019. Quelques directions pour l’an neuf Pour les entreprises bruxelloises, à l’aune de ces deux axes, correction et bienveillance, l’année qui vient est un fameux défi : innover pour être en phase avec les objectifs décarbonés, s’inventer de nouvelles procédures pour Autour de Jean-Jacques Deleeuw, en réunion de rédaction, de gauche à droite : Tim Devriese (Communication Executive Beci), Elisa Brevet (journaliste indépendante) et Emmanuel Robert (Media Coordinator Beci). améliorer les conditions de travail au profit de l’employé et de l’entreprise (le burn-out et l’absentéisme chroniques doivent baisser). Mais aussi découvrir de nouveaux marchés, développer de nouveaux produits, automatiser les tâches les plus ingrates, etc. Les discriminations doivent également laisser la place à l’enrichissement par la différence. Ce numéro de Bruxelles Métropole réalisé par les équipes de Beci permettra sans nul doute d’y voir plus clair dans la jungle de ce qui changera en 2020. Un précieux vade mecum à conserver près de soi. Que chacun, moi le premier, tente de rencontrer le maximum de ces défis dans les 12 mois et cela nous aidera à mieux dormir. 2020, ce sera merveilleux non ? ● Jean-Jacques Deleeuw Directeur de l’Information et Rédacteur en chef de bx1, le média de référence à Bruxelles. Bruxelles Métropole - janvier 2020 ❙ 21 © Belga © Belga

Get ready for tomorrow 2020 : une année pleine de changements De la refonte du code et de l'impôt des sociétés, impulsée par le gouvernement Michel, jusqu'aux derniers soubresauts de la 6e réforme de l'État en passant par les impératifs écologiques, les élections sociales et les nouvelles règles du commerce international, l'année 2020 sera celle du renouveau. Des efforts seront cependant nécessaires aux entreprises pour se faire à cette nouvelle donne. S'adapter au code des sociétés Le nouveau code des sociétés et associations, entré en vigueur au 1er mai 2019, vise à la simplification en regroupant en un seul texte les dispositions relatives aux groupements de droit privé et en réduisant la diversité des formes des sociétés. Objectif : rendre la Belgique plus attrayante pour les entreprises. l’organe de gestion puisse s'assurer que la société sera en mesure de s'acquitter de ses dettes sur au moins 12 mois. Ses membres seront solidairement responsables envers la société et les tiers. Si la société a un commissaire, il devra évaluer les données comptables et financières historiques et prospectives du rapport de l'organe de gestion. La possibilité de distribuer des acomptes sur dividendes et le bénéfice de l’exercice en cours permettront cependant une remontée plus rapide des bénéfices. Toutes les sociétés existantes doivent se mettre en conformité avec le nouveau code à la première modification de leurs statuts, au plus tard pour le 1er janvier 2024 (délai prolongé jusqu’au 1er janvier 2029 pour les ASBL). Tant qu'elles resteront dans les limites de la loi de 1921, les ASBL ne pourront pas exercer d'activités lucratives. Cela ne leur sera possible qu'après l'adaptation de leurs statuts, le nouveau code ne faisant plus de distinction entre les sociétés avec et sans but commercial. À partir du 1er janvier, un test d’actif net ne suffira plus à procéder à la distribution de dividendes. Elle devra s’accompagner de tests de solvabilité et de liquidité, afin que Réviser sa fiscalité L'année 2020 (exercice d'imposition 2021) connaîtra la 3e phase d'entrée en vigueur de la loi de décembre 2017, qui réforme l'impôt des sociétés. Le taux général de 33 %, déjà réduit à 29 % l'an dernier, descendra à 25 %. Un taux réduit de 20 % est déjà d’application pour les PME sur la première tranche de 100.000 euros de bénéfices imposables. La contribution de crise, abaissée de 3 à 2 % depuis 2019, sera définitivement supprimée cette année. À compter de 2020, l'amortissement se fera au prorata du nombre de jours de possession de l'investissement. Il ne sera donc plus possible, pour un investissement en fin d'exercice, de déduire les amortissements pour une année complète. Les petites sociétés pourront cependant toujours amortir les frais accessoires en une fois. Si le régime d'amortissements dégressifs sera supprimé en 2020, les investissements effectués avant ce 1er janvier pourront toutefois être poursuivis. Une série de modifications entrent encore en application cette année. Les sociétés disposant de réserves exonérées seront provisoirement encouragées, pendant deux ans, à convertir 22 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2020 © Getty © Getty

Get ready for tomorrow celles-ci en réserves imposables à tarif réduit. La déduction de certaines dépenses sera aussi limitée. Le taux pour les bénéfices dissimulés ne sera plus réduit de moitié lorsque ceux-ci sont réintégrés dans la comptabilité d’un exercice ultérieur, et une amende administrative non déductible sera appliquée. Les frais de transport collectif du personnel entre le domicile et le travail ne seront plus déductibles jusqu'à 120 %. Autre exemple : les amendes administratives ne seront plus déductibles. Les déductions pour le personnel supplémentaire et les stagiaires seront supprimées. Quant aux frais de voiture, la nouvelle limitation de la déduction sera le résultat d'une formule tenant compte d’un coefficient fixé selon le type de carburant et les émissions de CO2 /km. La quotité déductible des frais pour les voitures ne peut être inférieure à 50 % ni supérieure à 100 %. Pour les véhicules qui émettent 200 g CO2 40 %. À partir du 1er déductibles à 75 % suivent le même régime de déductibilité que les autres frais automobiles. Virer au vert Davantage de biocarburants : L'obligation européenne d’augmenter dès ce 1er /km ou plus, elle est fixée forfaitairement à janvier, les frais de carburant jusqu'alors Plus de trajets durables : Les entreprises de plus de 100 travailleurs sur un même site doivent remettre le diagnostic de leur mobilité au plus tard le 30 juin 2020. Durant les mois qui suivent, elles devront élaborer un plan d'action visant à rendre les trajets domicile-travail plus durables, afin d’en réduire l'impact sur l'environnement et la congestion sur les routes. Ces deux documents devront être envoyés à Bruxelles Environnement au plus tard le 31 janvier 2021. Moins de plastique : La distribution et l’usage de plastique à usage unique sont interdits depuis le 1er juillet dernier lors des événements organisés dans l’espace public à Bruxelles-Ville. L'interdiction européenne de toute une série de produits en plastique à usage unique – cotons-tiges, assiettes, couverts… – entrera en vigueur en 2021. Organiser les élections sociales Les prochaines élections sociales auront lieu entre le 11 et le 24 mai 2020. Les intérimaires pourront cette année participer au vote sous certaines conditions. Le conseil d’entreprise, le comité de prévention ou à défaut l’employeur pourront aussi, en accord avec la délégation syndicale, autoriser le vote électronique à partir du poste de travail habituel. janvier à 8,5 % la part de biocarburants dans un litre d'essence ou de diesel, a été transposée en Belgique et portée à 9,6 % (contre 5 % dans l'essence E5 et 7 % dans le diesel B7 auparavant). Cela se traduira par une hausse de 1 à 2 centimes par litre à la pompe. Moins de voitures polluantes : Depuis 2018, toute la Région bruxelloise se trouve en Zone de Basses Emissions (LEZ). À partir de ce 1er diesel Euro 3 (soit ceux immatriculés entre le 1er et le 31 décembre 2005), ne sont plus autorisés. Pendant encore trois mois, les automobilistes en infraction recevront par courrier un simple avertissement. À compter du 1er janvier, les voitures, bus et camionnettes janvier 2001 avril, une amende de 350 euros, réitérable après un délai de trois mois, leur sera infligée. Différentes échéances sont fixées par la législation durant les 150 jours de la procédure électorale. Elles s’articulent autour du jour X (début de la procédure électorale), et du jour Y (jour du vote proprement dit). À noter : la période occulte de protection des candidats commence à X-30, soit entre le 12 et le 25 janvier. Les organisations syndicales doivent déposer la liste des candidats au plus tard à X+35 et celle-ci doit être communiquée par l’employeur au sein de l'entreprise à X+40. Les recours contre ces listes peuvent être introduits entre X+47 et X+61. La liste définitive sera affichée à X+77. L'affichage des résultats des élections est fixé à Y+2 et l’installation des nouveaux élus à Y+45. Bruxelles Métropole - janvier 2020 ❙ 23 © Getty © Getty

Get ready for tomorrow Assurer les petits statuts À compter du 1er janvier, le champ de la loi sur les accidents du travail est étendu aux formations. Cela inclut donc les prestations non assujetties à la sécurité sociale, mais exclut toujours les formations organisées en dehors du cadre légal. L’assurance légale contre les accidents du travail devient obligatoire pour la plupart des apprentis et stagiaires, qui sont entièrement couverts. Les personnes qui suivent une formation sans percevoir de salaire, ou seulement un salaire symbolique, bénéficient également d’une couverture limitée. L’employeur a de plus l'obligation d'introduire une déclaration immédiate de l'emploi (Dimona) pour ces petits statuts. Allocations familiales : Bruxelles prend la main Dans le cadre de la 6e réforme de l'État, le nouveau régime bruxellois relatif à la gestion et au paiement des allocations familiales entre en vigueur ce 1er janvier. Il prévoit d'octroyer des allocations familiales pour tout enfant domicilié sur le territoire bruxellois, sans plus de distinction de rang dans la fratrie. Au montant de base de 150 euros par enfant s'ajoutent des suppléments sociaux pour les familles monoparentales et pour celles dont les revenus annuels sont inférieurs à 45.000 euros. Chaque ménage a la garantie que ses allocations seront au moins équivalentes à celles perçues sous l'ancien système. En remplacement de Famifed, la nouvelle caisse bruxelloise Famiris procédera aux premiers versements à partir du 8 février. Commerce international De nouveaux Incoterms : Publiés au début de chaque décennie, les Incoterms qui entrent en vigueur ce 1er janvier visent à la facilité d'utilisation. Cette réglementation de la Chambre de Commerce Internationale (ICC) répartit les frais et les risques liés à l’acheminement des marchandises entre vendeurs et acheteurs. Parmi les ajustements, l’Incoterm DAT (Delivred at Terminal) s’étend pour devenir le DPU (Delivered at Place Unloaded), ce qui permettra de mettre les frais et risques à charge du vendeur jusqu’au déchargement à un point de destination approprié, non plus seulement un terminal. Le FCA (Free Carriage) est doté de l'option Connaissement à Bord (l’acheteur peut donner instruction au transporteur de remettre au vendeur une preuve de chargement à bord). Possibilité est également donnée aux deux parties d'organiser leur propre transport, sans passer nécessairement par un tiers. Si le niveau d'assurance est négociable, le CIF (Cost, Insurance and Freight) et le CIP (Carriage and Insurance Paid to) établissent de nouveaux accords d'assurance standard, proposant respectivement une couverture tous risques ou une couverture minimale. Du libre-échange avec l'Asean : L'accord commercial bilatéral UE-Singapour est entré en vigueur le 21 novembre dernier. Il 24 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2020 s'agit du premier du genre dans l'Asean (Association des nations de l'Asie du Sud-Est). Un autre, signé avec le Vietnam, doit entrer en vigueur en 2020 après ratification par les assemblées parlementaires des deux parties. Ailleurs en Asie, l'accord de libre-échange avec le Japon est d’application depuis février 2019 et celui avec la Corée du Sud depuis 2015. Ces accords, qui visent à terme à faire tomber 99 % des droits de douanes, renferment un potentiel économique pour l'UE comme pour la Belgique. Singapour (en photo) est le premier partenaire commercial de l’UE dans l’Asean, avec un commerce bilatéral de plus de 53 milliards d’euros de marchandises et 51 milliards d’euros de services. C'est le 11e partenaire commercial de la Belgique en dehors de l'UE, avec plus de 1.400 entreprises belges exportant vers Singapour pour plus de 1,4 milliard d'euros, tandis que la Belgique importe pour 4,3 milliards d'euros depuis Singapour. Pour le Vietnam, ce sont près de 700 entreprises belges, dont 85 % de PME, qui exportent pour 500 millions d'euros, contre 2 milliards d'euros d'importations. Brexit en vue ? Initialement prévue le 29 mars dernier, la sortie du Royaume-Uni de l'UE a été repoussée au 31 janvier. D'ici là, une majorité à la Chambre des communes doit encore adopter l'accord de divorce conclu en octobre à Bruxelles. La période de transition post-Brexit devrait expirer fin 2020. Un calendrier qui semble difficile à tenir étant donné le temps nécessaire à l'élaboration d'un accord de libre-échange. Sans une extension d’un à deux ans, le risque de déboucher sur un accord commercial minimal proche du ‘no deal’ est réel. Un répit serait aussi appréciable pour les entreprises, qui auront besoin d'un peu de temps pour s'adapter. Quoi qu'il en soit, l'année 2020 sera celle de la période de transition, durant laquelle le Royaume-Uni conservera ses droits d'accès au marché unique et continuera à respecter le droit européen. ● Ophélie Delarouzée © Getty

Get ready for tomorrow Six chefs d’entreprise, trois défis, un mot d’ordre : get ready for tomorrow ! Comment les entreprises bruxelloises abordent-elles les années 2020 et ces trois défis contemporains que sont la durabilité, la numérisation et la mobilité ? Pour le savoir, nous avons interrogés six « patrons » aux profils bien différents : de l’indépendante au CEO d’une grande entreprise, en passant par trois chefs de PME de différents secteurs et une entreprise publique. Six personnalités bruxelloises qui se préparent à l’avenir. X, elle est un véritable trait d’union entre digital natives et baby-boomers. Une force intergénérationnelle qu’elle met à profit au quotidien dans ses missions. Jean-Michel André : Serial entrepreneur et hôtelier, Jean-Michel a débuté sa carrière dans les chaînes Hilton et Sofitel avant de fonder le White Hotel. Aujourd’hui, il dirige le groupe hôtelier belge Limited Edition, avec des noms qui ne laissent pas indifférents, tels le Jardin Secret, le Jam Hotel, le Berger Jean-Michel André ou encore le Domaine de Ronchines en région namuroise. Benjamin Cadranel : Après des études de droit à l’ULB, Benjamin Cadranel s’inscrit au barreau de Bruxelles. Il devient expert en réformes institutionnelles et rejoint le cabinet du ministreprésident bruxellois Charles Picqué. En 2013, il devient administrateur général de citydev.brussels, un organe public qui a pour objectif de construire la ville de demain en s’adaptant à la réalité et aux besoins des acteurs économiques et des habitants de la Région bruxelloise. Benjamin Cadranel Julie Enez : Graphiste de formation, elle est à la tête de Slide-up, un réseau d’indépendants actifs dans le secteur de la communication. Née en 1980, elle a vu apparaître les premiers sites en flash. Issue de la génération Julie Enez Bruxelles Métropole - janvier 2020 ❙ 25 Patrick Janssens Thierry Goor : Serial entrepreneur booster d’idées, Thierry Goor a 35 ans d’expérience dans le secteur de la communication et du digital. Il y a deux ans, il prend conscience que 400.000 m² de ‘food markets’ se construisent en Europe. Mais rien à Bruxelles. En décembre 2019, le projet voit le jour en plein cœur de la ville et rassemble 17 restaurants, une micro-brasserie, une chocolaterie bio et un marché bio. Thierry Goor Patrick Janssens : CEO d’Iris Group, Patrick Janssens est à la tête de la société familiale depuis 1995. Fondée en 1946, Iris est d’abord active dans le secteur de la peinture industrielle. Elle est aujourd’hui devenue l’une des sociétés les plus importantes dans le domaine du facility management et des services industriels en Belgique. En 2020, le CEO continue sur sa lancée de digitalisation, mettant en place de nouvelles technologies. Quentin Nickmans : Co-fondateur de eFounders, Quentin Nickmans est à la tête d’un start-up studio qui se focalise sur les entreprises développant des activités SaaS (Software as a Service). Rien qu’en 2018, ses start-ups ont déjà levé 100 millions d’euros. Ni accélérateur ni incubateur, eFounders se présente comme une boîte à idées qui… crée des boîtes. À ce jour, la société revendique le lancement de 22 entreprises. ● Quentin Nickmans Elisa Brevet

Get ready for tomorrow 2020, l’année de l’écologie de salon ou de l’écologie d’action ? Les entreprises ne se limitent pas à suivre les règles qui s’appliquent à elles en matière environnementale. Les actions qu’elles conduisent volontairement dans ce domaine prennent une part croissante, car elles sont de plus en plus conscientes des conséquences de leurs activités sur l’état des ressources naturelles. une certaine espèce de mésanges et une végétation locale adaptée. Pour cela, l’organe public travaille en étroite collaboration avec Bruxelles Environnement, aussi bien pour des sites d’habitations que pour la gestion du paysage. « Dans le quartier de Tivoli Green City, nous sommes allés jusqu’à intégrer sur les toits certains types de nichoirs. On va jusqu’à ce degré de détail pour préserver les espèces », constate le CEO. E n matière d’environnement, Benjamin Cadranel, administrateur général de citydev.brussels, n’emprunte pas quatre chemins : la place du bâti est centrale. L’enjeu primordial est d’aller chercher l’efficience énergétique au-delà de la norme en utilisant, entre autres, des matériaux durables. Faut-il encore rappeler que la notion de durabilité ne se limite pas à l’aspect « écologie », puisqu’il s’agit davantage d’une approche holistique ? À savoir : il est crucial de prendre en compte la mobilité, la viabilité économique et sociale pour s’inscrire dans cette durabilité. En termes écologiques, il n’y a pas plus catastrophique que d’aller s’installer à la campagne pour transformer une ferme en villa quatre façades avec des allers-retours quotidiens pour travailler en ville. Benjamin Cadranel, CEO de Citydev En 2020, l’un des défis environnementaux de Bruxelles concerne la biodiversité et la présence de végétation urbaine. En effet, il est nécessaire et impératif de préserver un habitat pour la faune et la flore, qui soit aussi durable que possible. L’ère des plantations de palmiers « parce c’est joli » est révolue ; on songe davantage à faire revenir 26 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2020 Une ville plus compacte Un autre challenge pour l’opérateur public est de limiter l’empreinte écologique en faisant en sorte de la rendre la plus compacte possible : « Je comprends que l’être humain a besoin de verdure, mais en termes écologiques, il n’y a pas plus catastrophique que d’aller s’installer à la campagne pour transformer une ferme en villa quatre façades avec une piscine, un grand jardin et des allers-retours quotidiens pour travailler en ville ». Pour Benjamin Cadranel, il est évident qu’en étalant le tissu urbain dans la nature, on la fait disparaître. Alors que faut-il faire ? Permettre à la nature d’être visible en ville ! Un enjeu psychologique important pour tous les êtres humains. Pour ce faire, il faut prévoir des parcs, un accès facilité aux espaces extérieurs, des îlots de fraîcheur ou des jardins communs. « Je prends encore l’exemple de Tivoli Green City : nous avons créé de nombreux îlots ouverts. Quand vous les traversez, vous apercevez les jardins ; on ne peut pas y rentrer, car ils sont clôturés, mais vous les voyez. Quand on se balade dans les rues de Saint-Gilles et d’Ixelles, on a du mal à s’imaginer qu’il s’agit des communes les plus vertes de la région. Pour le voir, il faut les regarder depuis Google Earth. Il faut changer tout cela… » Un food market bruxellois écolo Le marché alimentaire Wolf, qui regroupe non seulement un marché bio, mais aussi 17 restaurants, une micro© Getty

Get ready for tomorrow brasserie et une chocolaterie, recycle un maximum de déchets organiques. « On recycle au plus vite tous ces déchets pour cultiver des chicons, des pleurotes… pour pouvoir les vendre sur le marché bio. On va également se servir des drêches de la micro-brasserie pour faire du pain et des biscuits. On veut être totalement circulaires ! », explique Thierry Goor, le fondateur et initiateur du projet. Une coresponsabilité du politique Pour Julie Enez, les habitudes ne changeront pas tant qu’elles ne seront pas facilitées par le politique et l’industrie. Elle pointe du doigt un système où tout va très vite ; dans lequel les progrès à réaliser pour une planète durable demandent un effort quotidien parfois difficile à mettre en place, voire lourd à porter. Certaines décisions devraient On recycle au plus vite tous les déchets pour cultiver des chicons, des pleurotes… pour pouvoir les vendre sur le marché bio. On veut être totalement circulaires ! Thierry Goor (Wolf) venir du politique : « Ça fait des années que je me dis : c’est quand même fou qu’on fasse payer des sacs, alors que les rayons sont pleins de produits emballés dans du plastique. Il faut lutter contre cette grande démesure entre l’industrie qui est établie et ce qu’on nous demande de faire comme effort individuel. » Selon la jeune femme, si l’on veut à tout prix lutter contre « l’aquabonisme » (« Si personne ne le fait, je ne vois pas pourquoi moi je le ferais »), les décisions doivent être collectives, avec la mise en place d’outils concrets et efficaces pour faciliter la démarche au citoyen. Quand le digital prend le pas sur le papier Quentin Nickmans, cofondateur d’eFounders, a quasiment supprimé l’utilisation de papier grâce aux outils qui lui permettent de digitaliser un maximum de communications : « Nous sommes une équipe jeune qui n’utilise plus de papier. À titre d’exemple, nous utilisons Yousign (NB : startup française rachetée par eFounders), un outil spécialisé dans la signature électronique légale et sécurisée qui nous permet de signer et faire signer des documents de tous types (RH, commerciaux, juridiques, etc.) de manière dématérialisée ». Certes, mais qu’en est-il de l’empreinte électronique ellemême ? Et qu’en est-il de « l’effet rebond » des nouvelles technologies ? Vaste débat, quand on sait que l’empreinte environnementale (mondiale) du numérique équivaut à deux ou trois fois celle de la France. Alors, que faire ? Un mail représente 17 à 22 grammes de CO2 dans l’atmosphère. Outre la suppression des mails lus, il serait bon de limiter leur utilisation quand d’autres moyens sont disponibles, mais aussi de fermer les onglets non utilisés sur les moteurs de recherche, d’ajouter aux favoris les sites que l’on consulte le plus, etc. Se digitaliser n’est pas neutre : il convient d’adopter les bons gestes, en se rendant compte que toutes nos activités ont un impact… L’écologie fait débat dans l’hôtellerie Développement durable et écologie sont deux notions qui semblent faire débat dans le secteur hôtelier. JeanMichel André, propriétaire de l’hôtel Jam et du Berger, est le premier concerné : « Il faut savoir qu’on doit respecter des normes écologiques quand on rénove et quand on construit. La plupart du temps, on fait beaucoup plus que ce que l’on nous demande ». Lorsqu’il rénove il y a quelques mois le domaine de Ronchines, Jean-Michel opte pour une chaudière à pellets et des panneaux solaires. On ne lui en demandait pas autant, mais il trouvait ça tout à fait normal. Pour lui, le véritable challenge se situe surtout chez le client : « Beaucoup se disent : j’ai payé, j’ai le droit. Si je veux mettre la vanne thermostatique sur 5 et ouvrir la fenêtre de ma chambre, je peux le faire. Évidemment, il ne le ferait sans doute pas chez lui… » Mais ces comportements n’empêchent pas l’hôtelier de prendre des décisions en la matière : depuis le 1er janvier, le Jam Hotel ne propose plus de bouteilles d’eau minérale dans ses chambres, mais Heureusement, les choses bougent dans notre secteur. Les clients savent que, s’ils laissent leur serviette de bain accrochée, on ne la leur remplace pas. Il faut du temps, mais on observe peu à peu les mentalités changer. Benjamin Cadranel, CEO de Citydev des cruches avec une étiquette, informant le client du fait que l’eau à Bruxelles est totalement potable et que, s’il désire vraiment une bouteille, il doit la demander à la réception : « Je suis curieux de voir les réactions des clients. Heureusement, les choses bougent dans notre secteur : on ne change plus les draps tous les deux jours, mais tous les quatre jours. De plus, les clients savent que, s’ils laissent leur serviette de bain accrochée, on ne la leur remplace pas. Il faut du temps, mais on observe peu à peu les mentalités changer ». ● Elisa Brevet Bruxelles Métropole - janvier 2020 ❙ 27

Digitalisation : au milieu du gué Numérisation, développement d’applications en interne, CRM et outils collaboratifs pour travailler à distance : tout le monde se digitalise. Les entreprises s’y retrouvent-elles ? L’efficacité estelle au rendez-vous ? © Getty S i, depuis quelques années, les entreprises se digitalisent massivement, cette intégration n’est pas uniforme. En effet, quand certaines sociétés éprouvent encore de la réticence à se mettre au numérique, d’autres n’hésitent pas à y plonger. Pour Jean-Michel André, fondateur de plusieurs hôtels bruxellois (le Jam Hotel, le Berger, le Jardin Secret), le numérique est fondamental : « Le digital en hôtellerie, ça vous permet d’ouvrir un hôtel et d’être rempli trois mois après. Avant, on mettait 3 à 4 années pour arriver aux mêmes résultats. » Chaque jour, Jean-Michel a recours à de nombreux outils digitaux : un channel manager lui permet de mettre automatiquement ses prix à jour sur les dizaines de sites internet où il vend ses chambres. Comme pour les billets d’avion, les prix changent constamment ; il dispose alors d’un autre outil qui lui permet d’évaluer les prix de ses Le digital en hôtellerie, ça vous permet d’ouvrir un hôtel et d’être rempli trois mois après. Avant, on mettait 3 à 4 années pour arriver aux mêmes résultats. » Jean-Michel André, hôtelier concurrents et d’ajuster les siens. En parallèle, il a mis en place plusieurs ‘bots’ pour interagir en temps réel avec les internautes. « Le combat pour un hôtelier, c’est de vendre ses chambres. Booking nous prend 18 % ; c’est beaucoup, mais ça reste un outil fabuleux. On doit donc jouer intelligemment. » Pour ce faire, l’entrepreneur n’a pas recruté un professionnel de l’IT, mais… un licencié en archéologie : « Vous imaginez, c’est le type qui cherche tout le temps la meilleure idée. Une fois par mois, il vient me proposer de nouveaux outils pour innover. Il est très précieux ». Le digital est un point clé de notre concept : nous n’acceptons pas de cash, tous les paiements se font par carte. Thierry Goor (Wolf) Digitaliser le monde du food Le projet du Food Market bruxellois de Thierry Goor est on ne peut plus ambitieux : l’homme s’est lancé le défi de réunir 17 restaurants au cœur de Bruxelles, et ce dans un espace de 2600 m². Aujourd’hui, si le pari est réussi, c’est en grande partie grâce à la numérisation : « Le digital est un point clé de notre concept : nous n’acceptons pas de cash, tous les paiements se font par carte. Nous avons également développé notre propre app, qui permet de commander sur place en évitant les files, de commander de l’extérieur et de commander du take away. » Dès que les plats sont prêts, 28 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2020

Get ready for tomorrow les clients reçoivent un pop-up sur leur téléphone. Pour aller encore plus loin, le Wolf est allé jusqu’à créer son propre système de livraison : « On veut absolument avoir un système qui privilégie un juste prix pour les coursiers. Et puis, on ne veut pas des cowboys de la route qui roulent n’importe comment ». En parallèle, Thierry a décidé de tout miser sur une communication digitale : près de 80 % du budget communication est dédié à Instagram. L’équipe communication du Food Market collabore avec un réseau constitué d’une communauté d’une centaine d’influenceurs bruxellois. Lutter contre l’uniformisation digitale Julie Enez vit et respire digital. Graphiste de formation, elle est aujourd’hui à la tête de Slide-Up, un réseau d’indépendants actifs dans le secteur de la communication numérique : « Il y a eu une période où tout le monde voulait son site internet. Tout le monde l’a eu et, malheureusement, ils se ressemblent un peu tous. Je suis néanmoins ravie de constater que la tendance change : je sens actuellement une forte demande de création d’identité. Ça tombe bien, c’est ma première spécialité ! » Quand on est un professionnel du digital, l’éducation des clients reste un véritable challenge : « Tout évolue tellement vite ! On est tributaires de Google, de ses changements d’algorithmes et de l’évolution constante des technologies. Avoir un site internet ou tout autre support digital, c’est comme avoir un véhicule : on doit l’entretenir et l’alimenter au quotidien si on veut qu’il reste au top. » Avec la digitalisation, on ne peut pas oublier l’humain. Or, je me rends compte que c’est un défi pour les entreprises de combiner cet aspect avec le développement technologique. Julie Enez, graphiste Pour Julie, le digital va connaître le même aboutissement que le print, à savoir le passage du quantitatif au qualitatif : « Avec la digitalisation, on ne peut pas oublier l’humain. Or, je me rends compte que c’est un défi pour les entreprises de combiner cet aspect avec le développement technologique. Mon année 2020 sera donc placée sous le signe des projets créatifs et humains. Il y a cette phrase de Boris Cyrulnik que j’aime beaucoup : ‘Évolution n’est pas synonyme de progrès’. » À bon entendeur… Entretenir l’esprit d’équipe à distance Comment rester proche de ses collègues et de ses chefs malgré les kilomètres en 2020 ? Quentin Nickmans en sait quelque chose : le cofondateur d’eFounders, l’incubateur de start-up digitales présent à Bruxelles et à Paris, doit rester très organisé et compte l’être de plus en plus : « On utilise des outils digitaux qui nous permettent de faire énormément de choses à distance. Avec le télétravail, il faut encore plus de dialogue, en fixant tout de suite des règles précises à respecter ». Nombreux sont les outils qui permettent aux jeunes startuppeurs d’eFounders de fixer des rendez-vous réguliers et de travailler à distance : « On utilise Slack comme messagerie collaborative interne. Des outils comme Zoom.Us, 1Password ou encore Station sont indispensables. Par exemple, ils permettent d’avoir accès aux logiciels et aux mots de passe sans devoir les installer sur son propre laptop. Pour les signatures digitales, on utilise Yousign, qui nous évite de nombreux rendez-vous chronophages ». En matière de télétravail, la transparence, le dialogue et les bons outils numériques seraient donc la clé de tout. Aujourd’hui, nous pouvons garder une traçabilité des prestations effectuées en temps réel, en plus d’une géolocalisation du collaborateur. Cela permet de valoriser le travail effectué tout en facilitant la transparence. Patrick Janssens, CEO d’Iris Group Une app qui révolutionne le secteur des services Avec la numérisation, certains secteurs connaissent une véritable transformation. C’est le cas pour le secteur du facility management et des services industriels. Patrick Janssens, CEO d’Iris Group, investit massivement dans la digitalisation : « Nous sommes en pleine phase de développement de We Work, une application que l’on teste sur 700 collaborateurs. Aujourd’hui, nous pouvons garder une traçabilité des prestations effectuées en temps réel, en plus d’une géolocalisation du collaborateur. Nous pouvons également la documenter avec des photos/vidéos. Cela permet de valoriser le travail effectué tout en facilitant la transparence entre l’entreprise et le client ». Pour le CEO, cette technologie change radicalement le rapport au travail : le collaborateur devient maître de sa prestation, avec un autocontrôle partagé et un client rassuré. En 2020, la société compte augmenter le nombre d’utilisateurs de l’application et configurer un environnement plus convivial et optimal : « Nous sommes en train de vivre une véritable révolution, un moment charnière qui va transformer le secteur en profondeur ». ● Elisa Brevet Bruxelles Métropole - janvier 2020 ❙ 29

Get ready for tomorrow Mobilité : les entreprises vont-elles montrer l’exemple ? Remise en question pour son poids économique exorbitant et son empreinte écologique désastreuse, la mobilité en Belgique © Getty est l’affaire de tous. Prendre des mesures pour l’améliorer n’est plus une option. Les entreprises ont leur rôle à jouer. P our agréger intelligemment l’ensemble des initiatives publiques et privées en matière de mobilité, une tendance fait peu à peu son chemin dans le paysage belge : le Mobility As A Service (ou MaaS). Considéré comme le futur des déplacements, le système MaaS doit révolutionner la manière dont nous nous déplaçons par le biais d’une offre de transport qui intègre tous les modes de transport et toutes les étapes du voyage : du calcul d’itinéraire au paiement en passant par la réservation. Nous travaillons principalement avec des jeunes qui ont bien intégré les moyens de mobilité douce. C’est presque naturel pour eux de jongler avec un vélo, une trottinette et les transports en commun Quentin Nickmans (eFounders) Startuppeurs biberonnés au MaaS Chez eFounders, la question de la mobilité se pose de moins en moins : « Nous travaillons principalement avec des jeunes qui ont bien intégré les moyens de mobilité douce. C’est presque naturel pour eux de jongler avec un vélo, une trottinette et les transports en commun », nous confie Quentin Nickmans. S’il devait pointer quelque chose de moins évident, ce serait le coût des trajets de Thalys entre Bruxelles et Paris : « Quand on se situe entre les deux villes et qu’on est amenés à faire de nombreux allers et retours, ça peut vite coûter très cher. » 30 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2020 Pour Quentin, le travail à domicile proposé par l’entreprise à tous ses collaborateurs, moyennant quelques règles précises comme le fait de prévenir à l’avance, d’être connecté et joignable toute la journée, est aussi une solution efficace à la mobilité. Il y a dix ans, ç’aurait été invraisemblable pour un hôtel de dire qu’il n’était plus accessible aux voitures. Jean-Michel André, hôtelier Hôtellerie : « Nous, on n’a pas besoin d’avoir des initiatives » L’hôtelier Jean-Michel André est cycliste bruxellois depuis de longues années. Sensibilisé, il a déjà essayé de mettre en place plusieurs initiatives de mobilité douce au sein de ses hôtels : « À chaque fois que j’ai essayé d’acheter et de proposer aux clients des vélos électriques et non électriques, ça n’a pas marché. Actuellement, je suis en train de faire un test avec les trottinettes électriques et les résultats ne sont pas concluants. » Selon Jean-Michel, la raison est simple : il y a tellement de solutions de mobilité qui sont mises en place dans la rue comme Scooty, Uber Jump, Heetch ou encore Lime, que les clients se dirigent vers les grandes enseignes qu’ils connaissent. À l’inverse, l’hôtelier doit être créatif pour ceux qui veulent venir en voiture : « Il y a dix ans, ç’aurait été invraisemblable pour un hôtel de dire qu’il n’était plus accessible aux voitures.

Get ready for tomorrow À l’hôtel le Berger, il n’y a plus moyen d’arriver en voiture ; même les taxis ont peur de se prendre une amende et préfèrent laisser les clients cent mètres plus haut. » À la question : est-ce regrettable ? Jean-Michel André répond qu’il n’en sait rien. Ce qu’il sait, c’est qu’il n’a pas ressenti de conséquences dans son taux d’occupation annuel de l’hôtel. De la même façon que le Berger, le Wolf de Thierry Goor, situé rue du Fossé-aux-Loups est difficilement accessible en voiture : « Nous venons de faire la demande à la ville pour un parking vélo de 40 places à l’entrée du Food Market. Il est certain que pour venir jusqu’à nous, il faut privilégier les moyens alternatifs. » La mobilité n’est donc visiblement pas un problème pour le nouveau Food Market bruxellois, qui ne pense pas être impacté par le manque d’accès automobile. Il y a beaucoup de trajets à améliorer. On nous pousse à opter pour d’autres moyens de transport sans nous donner véritablement les moyens de le faire… Julie Enez, graphiste Les flottes de voitures électriques s’agrandissent Patrick Janssens, CEO d’Iris Group a déjà investi dans une flotte d’une vingtaine de voitures électrique. L’agrandir ? Oui, mais pas tout de suite, l’homme préfère attendre les innovations technologiques en termes d’autonomie : « Nous utilisons nos voitures électriques pour des petits trajets, or nous avons des équipes qui couvrent l’entièreté du territoire. » En parallèle, le CEO précise qu’il a pu améliorer sa mobilité grâce à la digitalisation de la société : « Aujourd’hui, nous avons un système de routing couplé avec l’application Waze qui permet à nos chauffeurs d’éviter au maximum les embouteillages. Résultat : ils passent moins de temps sur la route et tout le monde y gagne ». Une solution intéressante, mais qui présente certaines limites. Un dossier du magazine français Society, dédié à Waze, a révélé que le succès de l’application mobile génère quelques effets pervers. En détournant une partie du trafic sur des routes secondaires, elle déplace les nuisances et suscite le mécontentement chez les riverains des villes traversées. À certaines heures de pointe, des voies secondaires peuvent accueillir un flux ininterrompu de véhicules, transformant des rues et quartiers jusqu’ici silencieux en véritables autoroutes urbaines… « Je prends de moins en moins ma voiture » Pour certaines personnes comme Julie Enez, délaisser sa voiture se fait plus par contrainte que par choix : « Je prends de moins en moins ma voiture, car il devient impossible de se garer. Bruxelles est en travaux en permanence et les embouteillages deviennent de plus en plus stressants. » Si Julie délaisse sa voiture pour les transports en commun, elle ne le fait pas non plus avec gaieté de cœur : « J’aimerais laisser ma voiture avec plaisir pour des moyens de mobilité douce, mais il y a beaucoup de trajets à améliorer. On nous pousse à opter pour d’autres moyens de transport sans nous donner véritablement les moyens de le faire… ». Citydev.brussels plaide pour une ville compacte et qualitative Le grand défi de citydev.brussels, organe public de la région en matière de construction, d’expansion économique et de rénovation urbaine, c’est de lutter contre la périurbanisation. Pour le CEO Benjamin Cadranel, l’enjeu à l’intérieur et à l’extérieur de l’agglomération est le même : il faut réduire les besoins de déplacements en permettant aux quartiers de remplir un certain nombre de fonctions qui permettent aux gens de vivre, se nourrir, se divertir, éduquer ses enfants sans devoir faire appel à d’importantes infrastructures de mobilité. Pour y parvenir, l’organe public travaille en étroite collaboration avec Bruxelles Mobilité et la STIB pour concevoir les besoins de déplacements en fonction des développements qu’ils projettent. Il faut se rendre compte que la Gare du Midi est un pôle de communication unique au monde. Ce devrait être un lieu où on a envie d’aller, et non un lieu uniquement pour transiter. Benjamin Cadranel, CEO de citydev.brussels Pour 2020, le principal objectif de citydev.brussels est de s’attaquer aux zones dites « stratégiques » telles que celles de la Gare du Midi, de la Gare de l’Ouest, ou encore la zone du canal : « Il faut se rendre compte que la Gare du Midi est un pôle de communication unique au monde : cette gare TGV relie deux grandes capitales mondiales, Paris et Londres, d’autres capitales européennes comme Amsterdam, des villes avec des fonctions économiques importantes comme Francfort ou Luxembourg. Par ailleurs, en termes de mobilité interne dans Bruxelles, la Gare du Midi est l’un des meilleurs endroits pour rayonner dans la ville. Ce devrait être un lieu où on a envie d’aller, et non un lieu uniquement pour transiter ». Autant dire qu’en matière de mobilité, la ville continuera de se métamorphoser. ● Elisa Brevet Bruxelles Métropole - janvier 2020 ❙ 31

Transition Profession : promoteurs radicaux Dans la lutte contre le réchauffement climatique, les bâtiments ont un rôle prépondérant à jouer. Bien au-delà de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ils peuvent aussi être l'endroit où se nouent de nouvelles logiques circulaires. L es promoteurs, architectes et consultants du domaine de la construction peuvent jouer un rôle considérable dans le déploiement des logiques circulaires au sein d'un bâtiment, d'un quartier, voire de toute une commune. Mais un BREEAM ou un LEED affiché à l’entrée d’un bâtiment ne suffit évidemment pas. Pour faire la différence, il faut avoir la détermination de faire bouger les lignes encore plus loin, imaginer le futur en sortant parfois des clous et avoir une sacrée capacité à anticiper les évolutions de la société. Ce cocktail, c’est celui que l’on retrouve dans l’association entre le développeur Bopro, la société de gestion des parties prenantes et de processus Common Ground, et la société de consultance Lateral Thinking Company du Bruxellois Steven Beckers, désormais réunis dans Bopro – Advisers – Common Ground1 . C’est en 2016, dans le cadre d’un concours international en région parisienne, que l’architecte bruxellois a fait la connaissance du développeur Peter Garre, avant d'initier avec lui une collaboration avec Bopro. Depuis, les liens se sont renforcés et Steven apporte désormais « à demeure » tout son savoir-faire et sa créativité en économie circulaire à cette structure, née à Gand à la fin des années ’80. « Dans les missions qui lui sont confiées, Bopro fait en sorte de se projeter beaucoup plus loin dans le cycle de vie du bâtiment. Cela permet d’anticiper les mises à jour des certifications. En prenant de l’avance, nous évitons de devoir refaire plusieurs fois le travail pour continuer à respecter les exigences des certifications », explique Steven Beckers. Sur la même ligne, Peter Garre inscrit l'action de Bopro dans le cadre des 17 objectifs de développement durable adoptés par l'ONU avec l'Agenda 2030. 1 Un projet porté par Bopro : le site Triango à Gonesse, près de Paris. Le miracle du Zin Parmi les exemples récents en Région bruxelloise et auxquels Steven a été associé en tant que consultant avec Advisers puis Bopro, on peut évoquer l’impressionnant « Zin », signé Befimmo-51N4E-Jaspers-Eyers & Partners. Ce projet transformera, pour le compte de l’administration flamande, les deux anciennes tours du World Trade Center en un bâtiment où l’intention est de maintenir ou réincorporer sur place, réutiliser ailleurs ou recycler aussi localement que possible près de 95 % des matériaux. Peu de temps avant de voir Steven Beckers et Advisers rejoindre ses rangs, Bopro s'est quant à lui illustré à Bruxelles avec le projet passif Quatuor, développé pour Befimmo. Peter Garre : « Quatuor est équipé d’un chauffage et d’un système de refroidissement par géothermie et de recyclage de l’eau de pluie. On n’est pas ici stricto sensu dans l’économie circulaire, mais le projet vise néanmoins la certification BREEAM Exceptionnelle. » En s’associant à Steven Beckers, l’ingénieur civil Peter Garre a assurément été séduit par l’esprit « respirant » de l’architecte bruxellois. Et Steven par le pragmatisme et la faculté d'anticipation de Peter. Pour rappel, c’est à Steven Beckers que l'on doit l'idée d’une façade « Goretex », permettant aux enveloppes des bâtiments « de s’adapter au climat, mais aussi aux usages ». Tandis qu'en 2011 déjà, Peter se fendait d'un « Making a decision is not doing it. Real Estate sector needs to learn this », lors d'un séminaire organisé par PwC sur la promotion immobilière, intitulé « Adapt or die ». C'est sûr, dans le développement de projets circulaires, ces deux-là vont faire de beaux enfants. ● Johan Debière Bopro a récemment décidé l’acquisition de la société bruxelloise Advisers, cornaquée par Tanguy de Lophem et Jacques Timmerman. Cela lui ouvre des développements intéressants sur le territoire de Bruxelles-Capitale, en particulier pour les demandes de gros clients nationaux et internationaux. 32 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2020 ©Triango Paris 2019

Starter Buffl : l’innovation clairvoyante Environ trois quarts des produits lancés sur le marché sont un échec. La raison en est simple : les entreprises fabriquent trop de produits dont personne n’a besoin. La scale-up Buffl propose aux entreprises des outils électroniques qui facilitent les études de marché. Les fondateurs de Buffl, de gauche à droite : Seppe Stroo, Dimitri Allaert et Dennis De Clercq. L es entreprises ont du mal à effectuer une bonne étude de marché. Les bureaux spécialisés sont trop chers, ou les réponses obtenues peu pertinentes. Parfois, c’est le groupe-cible qui ne convient pas, ou bien les questions n’ont pas été posées de façon adéquate. Et puis, personne n’aime être dérangé pour participer à une étude de marché. Du coup, les entrepreneurs se fient trop souvent à leur ‘intuition’ pour développer un nouveau produit ou service, constate Dennis De Clercq. C’est pour y remédier qu’il a fondé Buffl, il y a près de deux ans avec quelques amis. « Buffl est un outil en ligne par lequel les entreprises peuvent poser des questions à des profils spécifiques ou aléatoires à propos de leurs suppositions, décisions de développement, problèmes avec le marché-cible ou caractéristiques de produits », explique-t-il. « Il peut s’agir de questions ouvertes ou à choix multiple ou encore d’un classement d’opinions. Il est également possible de demander du feed-back à propos de photos, de petites vidéos, de sites web… Ou de demander aux utilisateurs d’enregistrer les photos et vidéos. Le client voit en temps réel qui a répondu quoi et peut déterminer sur cette base quand l’étude a apporté suffisamment de réponses. » Les réponses proviennent d’un groupe d’environ 10.000 personnes qui ont chargé l’appli Buffl sur leur téléphone. Ce groupe s’étoffe continuellement. « Environ 40 % participent pour obtenir des informations sur les nouveaux produits », confie Dennis. « Ces gens apprécient que leur feed-back soit pris en compte. Environ 30 % participent pour les prix et les bons de valeur qu’ils peuvent obtenir ; c’est de cette façon que Buffl récompense le temps et les efforts investis. Ensuite, il y a un grand groupe qui combine les deux motivations. Et la petite portion restante se compose d’amis et de membres de la famille. » Autant les start-up que les PME et les grandes entreprises ont souvent du mal à intégrer le feed-back des clients dans un processus d’innovation, remarque Dennis. « Buffl est bien utile pour déterminer s’il y a un problème à résoudre. Aussi étrange que cela paraisse, c’est souvent là que cela coince. Les entreprises sont convaincues qu’il y a un ‘potentiel’ au sein du marché, mais ce n’est pas toujours le cas, ou alors dans un groupe-cible restreint. Nous posons les questions que les entreprises rechignent à poser. » Dennis et ses collègues consacrent environ la moitié de leur temps à la collaboration avec les clients sur les études en cours, et l’autre moitié au conseil. « Nous voulons ramener ces activités de consultance à 20 % en 2020. Nous voulons qu’en fin de compte, les entreprises aient tous les outils à disposition et les utilisent de façon autonome. Dès l’instant où l’on considère la validation comme un aspect fondamental de la stratégie d’innovation, l’échec devient beaucoup moins onéreux et le lancement de produits et services inutiles est moins risqué. » Buffl emploie actuellement six personnes. Six autres recrutements sont prévus. « L’étape suivante est l’automatisation du traitement de toutes les données », annonce Dennis. « Cela permet d’éliminer les analystes onéreux et d’aller chercher les résultats directement à la sortie de l’ordinateur. » ● Frédéric Petitjean Info : https://landing.buffl.be/ Invest in starters Bon plan : entrez dans la communauté des investisseurs pour soutenir les jeunes entreprises innovantes de Bruxelles ! • Vous participez au développement économique de Bruxelles • Vous diversifiez vos placements • Vous bénéficiez d’avantages fiscaux grâce au « tax shelter » pour startups Une seule adresse : starters@beci.be • www.beci.be/starter Bruxelles Métropole - janvier 2020 ❙ 33 D.R.

Starter Cookies : la case précochée n’est pas un consentement valable La Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) a rendu un arrêt remarqué en date du 1er octobre 2019 quant à l’interprétation de la notion de consentement liée aux cookies. Un arrêt qui risque d’avoir des répercussions importantes pour l’avenir du cadre réglementaire applicable en matière de vie privée. U n cookie est un fichier téléchargé sur votre ordinateur ou votre mobile lorsque vous accédez à un site internet. Les cookies permettent à l’éditeur du site web de stocker et récupérer des informations sur les habitudes de navigation de l’internaute ou sur l'équipement à partir duquel celui-ci accède au site. Ces cookies jouent aujourd’hui un rôle-clé, non seulement pour améliorer la navigation des internautes et l’analyse des pages visitées (cookies analytiques ou de premier niveau), mais surtout pour effectuer du ciblage comportemental (cookies tiers, notamment à des fins publicitaires). Le 24 septembre 2013, la société allemande Planet49 avait organisé un jeu promotionnel en ligne, comprenant une case cochée par défaut, supposant l’accord des participants à l'intégration de cookies à des fins publicitaires. Une pratique contestée par les associations de consommateurs devant la Bundesgerichtshof (Cour fédérale de justice), laquelle a ensuite saisi la CJUE. La CJUE a estimé que le consentement de l’internaute, en vue de placer des cookies sur son équipement, ne peut être donné valablement via une case pré-cochée (qu’il faut donc décocher pour refuser son consentement). Sur ce point, la CJUE applique des principes issus du Règlement général sur la protection des données (RGPD), qui sanctionne la pratique de l’opt-out quant au recueil de données personnelles. La Cour souligne que le consentement doit être spécifique, de telle sorte que le fait, pour un utilisateur, d’activer le bouton de participation au jeu promotionnel ne suffit pas pour considérer 34 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2020 qu’il a valablement donné son consentement au placement de cookies. En outre, selon la Cour, les informations que le fournisseur de services doit donner à l’utilisateur incluent la durée de fonctionnement des cookies ainsi que la possibilité ou non pour des tiers d’y avoir accès. Un arrêt qui cache mal un vide juridique Par cet arrêt, la CJUE applique le principe du consentement actif non seulement au recueil de données personnelles, mais aussi à l’utilisation de cookies. En effet, selon la Cour de Luxembourg, le fait « que les informations stockées ou consultées dans l’équipement de l’utilisateur constituent ou non des données à caractère personnel n’influe pas sur ce résultat. » Si la CJUE vient, avec cet arrêt, trancher la question du consentement relatif aux cookies, force est de constater qu’aucune législation ne résout ce point de manière claire et précise. C’est d’ailleurs l’un des principaux défauts du RGPD. En guise d’illustration : les géants du web (Facebook, Google…) en font une application plutôt laxiste, considérant que l’utilisation de leurs services vaut, dans une large mesure, acceptation de leur politique de traitement de données, alors que la CJUE défend l’idée d’un choix véritablement libre, évitant à l’utilisateur de devoir renoncer à l’utilisation du service s’il ne souhaite pas partager ses données. La CJUE démontre une nouvelle fois qu’elle est prête à rentrer dans le rapport de force afin d’imposer sa conception de la protection de la vie privée – même si d’aucuns considèrent qu’elle est aux antipodes de la réalité du marketing digital d’aujourd’hui. Ce différend explique d’ailleurs pourquoi le nouveau règlement ‘e-privacy’, censé harmoniser le cadre réglementaire relatif aux services de communications électroniques, peine à voir le jour. Au final, il faut espérer que ce bras de fer ne soit pas facteur d’insécurité juridique à long terme, et qu’un cadre réglementaire clair et transparent puisse être adopté. ● Alexis Bley, conseiller juridique Beci ; +32 473 13 05 18, ab@beci.be © Getty

Community Petites histoires de grands entrepreneurs Mary Barra, première femme à la tête de General Motors Sacrée par Fortune comme la femme la plus puissante des milieux économiques, Mary Barra est devenue directrice générale de General Motors en janvier 2014, après 33 ans de maison. Retour sur cette ascension. En plus d’être inspirante, l’histoire est originale : qui eut cru qu’en janvier 2014, la fille d’un ouvrier d’une usine Pontiac, filiale de General Motors, deviendrait la DG du même géant automobile ? L’aventure commence dans cette usine au cœur du Michigan, où son père a travaillé près de 40 ans. C’est là qu’elle a pris ses premières fonctions en tant qu'ingénieur, au sortir du General Motors Institute. Ses qualités ont été vite remarquées par la firme. GM est allée jusqu’à lui accorder une bourse qui lui a permis de décrocher un MBA à Stanford. Diplôme en poche, Mary Barra est devenue l'assistante de Jack Smith, CEO de GM jusqu'en 2000. Un modèle de « leaderships au féminin » Sa volonté et sa force ont permis au géant de Detroit, déclaré failli en 2009, de relever la tête et de renouer avec les profits. Avant de devenir directrice générale du groupe, Mary Barra était responsable du pôle de développement des nouveaux véhicules. Alors à la tête d'un budget de 15 milliards de dollars, elle a pris les bonnes décisions qui ont permis de renouveler les modèles du groupe à partir de Le gang de la clé à molette : Auteur, écolo et militant, Edward Abbey met en scène des personnages aux tempéraments bien trempés. Embarquez pour : road trip désertique dans l'Ouest américain en compagnie de ce gang qui ne pense qu'à une seule chose : le sabotage. Jubilatoire ! Gallmeister 2011. On lui doit en grande partie le succès de la nouvelle Chevrolet Impala et de la Cadillac CTS, deux modèles salués par la presse spécialisée. Dans un milieu de l’automobile très masculinisé, Mary Barra a obtenu une vraie consécration professionnelle. Aujourd’hui désignée dans le top 10 des femmes les plus puissantes selon Forbes, elle est un véritable rôle modèle. La fin du « boys club » ? Selon le Global Gender Gap Report 2018 – un indicateur du Forum Économique Mondial –, les USA occupent la 51e position mondiale en termes d’inégalités hommes-femmes : un rang plutôt moyen. Les chiffres semblent nettement plus favorables aux femmes en termes de pouvoir économique et d’accès aux postes à responsabilité (19e que la Belgique est 49e et la France 63e rang mondial, tandis ). Des chiffres encourageants, même si les comparaisons entre pays doivent toujours être interprétées avec prudence. ● Elisa Brevet Sources : http://reports.weforum.org/global-gender-gap-report-2018/ data-explorer/#economy Cochon de lait : Une autobiographie dédiée à tous les pourlécheurs de babines et amateurs de bonnes choses. Découvrez l’incroyable parcours de Philippe Conticini, reconnu comme l’un des meilleurs pâtissiers du monde : d’où vient-il ? comment s’est-il formé ? Un voyage initiatique à travers le goût de l’enfance. Cherche-Midi Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon : Prix Goncourt 2019, Jean-Paul Dubois nous offre là un livre magistral : une histoire de famille bondissante, généreuse, oscillant entre gravité et légèreté ! Un ouvrage sur la transmission et l’hérédité, à lire de toute urgence ! Les éditions de l’Olivier

Community L’actualité Beci en photo Comment rendre Bruxelles plus attractive ? C’est sur ce thème que le ministre-président Rudi Vervoort s’est prêté à une séance de questions-réponses avec les administrateurs de Beci, réunis au Brussels Mobility Store des galeries Anspach, le 11 décembre. © Belga Le succès n’est pas final, l’échec n’est pas fatal ! Le rebond entrepreneurial était au cœur d’une rencontre organisée chez Beci autour de la cheffe Isabelle Arpin, aux fourneaux du restaurant éponyme, venue partager sa propre expérience. © Reporters 36 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2020

Community Green Afterwork, le 12 décembre au Brussels Mobility Store, en compagnie du professeur Cathy Macharis (VUB, ci-contre) pour parler de nouvelles technologies et nouveaux concepts au service d’une mobilité durable. © Studio Dann Bruxelles Métropole - janvier 2020 ❙ 37

Community Le Bruxelles des entrepreneurs Dans les pas d’Yves Davin D.R. Depuis dix ans, Yves Davin, fondateur du site lifestyle Brussels Life, sillonne la ville avec son équipe à la recherche des bons plans culturels, gastronomiques et artistiques de la capitale. Un site inspirant et passionnant qui s’adresse à tous les Bruxellois qui habitent et aiment leur ville ! Dénicheur de tendances et de bonnes adresses à Bruxelles, Yves était le parfait candidat pour nous confier ses meilleures adresses bruxelloises : La Mort Subite : Café emblématique de la ville, cet établissement est une véritable institution. Un peu touristique, il n’en reste pas moins un must et un endroit plus qu’agréable. Vous pouvez y boire leur Geuze, la vraie, sur lie, accompagnée d’une traditionnelle tartine au fromage blanc. Arcadi : Brasserie typiquement bruxelloise, elle est ouverte jusqu’à 23h45. C’est le spot idéal pour un repas tardif après une séance au cinéma ou au Théâtre des Galeries. Mention spéciale pour les gaufres, les carbonades et les tartes salées ! The Big Game : C’est le lieu incontournable du centreville pour tous les aficionados de sport. Le bar met à disposition de ses clients pas moins de 25 écrans qui diffusent un nombre incroyable de matchs ! Mig’s World Wines : Véritable caverne d’Ali Baba des vins et spiritueux. Une cave avec une très belle sélection à tous les prix ! Le petit plus : des dégustations et workshops de qualité autour des vins et spiritueux toute l’année. 38 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2020 Chambelland : Considérée comme la première boulangerie et pâtisserie issue de l’agriculture biologique, entièrement et naturellement sans gluten à Bruxelles, elle a déjà séduit de nombreux clients et ouvert deux enseignes ! Bon à savoir : les farines blanches, semi-complètes ou complètes sont réalisées au moulin Chambelland. La Coutellerie du Roi : Nichée au cœur du Passage du Nord, la Coutellerie du Roi, fondée en 1750, est un lieu au savoir-faire hors pair au service de la lame. Des pièces d’exception et de qualité que vous ne trouverez nulle part ailleurs ! Ça vaut le détour, même pour une simple visite… Le Plateau du Berger : « Je ne peux pas. J’ai raclette ! » C’est le concept de soirées afterwork lancé par la fromagerie. Des soirées gourmandes avec de la raclette à volonté ! Pour varier les plaisirs, des formules fondue et tartiflette sont également proposées. Les fromages artisanaux sont choisis parmi les meilleurs producteurs de France et de Suisse. ● Elisa Brevet

Community DEMANDES D'ADMISSIONS PAR PRÉSENTATION AU CONSEIL D'ADMINISTRATION Albert Aniel pp, Rue Coenraets 72 - 1060 Bruxelles del. : Albert Aniel Alterinfo SPRL, Rue de Tubize 4042 - 1460 Ittre Code Nace : 62020 - Conseil informatique, 62090 - Autres activités informatiques del. : David Desmette Aude Prévot pp, Rue Victor Greyson 19 - 1050 Bruxelles del. : Aude Prévot Aurélie Trigaux pp, Chemin du Clerc 6 - 1402 Nivelles Code Nace : 69101- Activités des avocats del. : Aurélie Trigaux Azur Coaching SPRL, Avenue des Pèlerins 31 - 1380 Maransart Code Nace : 70220- Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion, 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a., 85599 - Autres formes d'enseignement del. : Pierre Blanchart BeeBonds SPRL, Cours SaintMichel 30 - 1040 Bruxelles Code Nace : 62020- Conseil informatique, 62030 - Gestion d'installations informatiques, 63110 - Traitement de données, hébergement et activités connexes, 63120 - Portails Internet del. : Maxime D'Hondt Cristela Miranda e Silva pp, Avenue Frans van Kalken 14/39 - 1070 Bruxelles Code Nace : 46190 - Intermédiaires du commerce en produits divers, 85599 - Autres formes d'enseignement, 96099 - Autres services personnels del. : Cristela Miranda E Silva Dimitri Marit pp, Lieu-Dit Abbaye de Soleilmont 1a - 6060 Gilly Code Nace : 68311 - Intermédiation en achat, vente et location de biens immobiliers pour compte de tiers, 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. del. : Dimitri Marit Fidexsa SPRL, Rue Bonne Haie (Graty) 19A - 7830 Silly Code Nace : 69201 - Activités des experts-comptables et des conseils fiscaux, 69202 - Activités des comptables et des comptablesfiscalistes del. : Sandrine Duquenne Frederic Matagne Freelancer srl, Rue De Neck 27 - 1081 Bruxelles Code Nace : 70220- Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Frédéric Matagne Hops SPRL, Rue des Anciens Etangs 40 - 1190 Bruxelles del. : Simon Tougani Joël Ake pp, Rue du Magistrat 33 - 1050 Bruxelles Code Nace : 62020 - Conseil informatique, 63120 - Portails Internet, 70210 - Conseil en relations publiques et en communication, 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion, 73110 - Activités des agences de publicité del. : Joël Ake Mecenart SPRL, Avenue Général Dossin de St.Georges 61 - 1050 Bruxelles Code Nace : 68201Location et exploitation de biens immobiliers résidentiels propres ou loués, sauf logements sociaux, 77299 - Location et locationbail d'autres biens personnels et domestiques n.c.a. del. : Victor Hurbain Myriam Van Wesepoel pp, Place du Roi Vainqueur 15 bte 6 - 1040 Bruxelles Code Nace : 70210 - Conseil en relations publiques et en communication, 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion, 78100 - Activités des agences de placement de maind'oeuvre, 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. - del. : Myriam Van Wesepoel Rebecca-Mayol Mandefu pp, Clos du Sadin 70 - 1420 Braine l'Alleud Code Nace : 93199 - Autres activités sportives n.c.a. del. : Rebecca-Mayol Mandefu Sobasco SPRL, Rue des Colonies 11 - 1000 Bruxelles Code Nace : 62020 - Conseil informatique, 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion, 85592 - Formation professionnelle del. : Stéphane Odent Social Seeder SPRL, Schaarbeeklei 647 - 1800 Vilvoorde Code Nace : 62020 - Conseil informatique, 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Patrick De Pauw Voyages en Roumanie, Avenue de l'Exposition 434 - 1090 Jette del. : Iuliana Moldovan Xpert Lingua SCS, Avenue Louise 523 - 1050 Bruxelles Code Nace : 47910 - Commerce de détail par correspondance ou par Internet, 59120 - Post-production de films cinématographiques, de vidéo et de programmes de télévision, 74300 - Traduction et interprétation, 85592 - Formation professionnelle del. : Gregory Blauwers Bruxelles Métropole - janvier 2020 ❙ 39

Agenda travailleurs 26.03 STRATÉGIE & GESTION 07.02 Leadership Day 2020: which leaders for tomorrow? ➜ Caroline Coutelier +32 2 643 78 13 – cco@beci.be LÉGISLATION SOCIALE 06.02 HR-vinger aan de pols: update sociaal recht** 21.02 Actualités « compensation & benefits » 05.03 Actualités de droit social dans la fonction publique 12.03 Plan cafétéria : la rémunération à la carte pour tous ? 17.03 Remboursement de frais à vos La prime d’innovation : récompensez vos travailleurs créatifs par une prime 100 % nette ! ➜ Frédéric Simon +32 2 643 78 17 – fs@beci.be ENVIRONNEMENT, URBANISME, MOBILITÉ 21.01 Green Afterwork X Irisphere : Transition économique ➜ Events@beci.be Inscrivez-vous à une ou plusieurs formations et bénéficiez des subsides à la formation Région Bruxelloise: 50% de subsides: 28.01 Les principes de base de la douane – formation pour start-up et PME ➜ Beci’s International Department +32 2 210 01 77 - jpm@beci.be (investissement min. = 1.000 €) **En néerlandais uniquement Retrouvez notre agenda complet sur www.beci.be 51N4E INDEX DES ENTREPRISES ET ORGANISATIONS CITÉES DANS CE NUMÉRO 32 CJUE Abel.care Adventech Arcadi Asean Banque Mondiale Be Angels BeCentral Befimmo BePark 8-11 4-5 38 22-24 15 8-11 8-11 32 8-11 Berger, Le 25 ; 26-27 ; 28-29 ; 30-31 Big Game, The Blue Pepper 38 6 BNB Bopro BrightBiz Brussels Airport Brussels Life Bruxelles Mobilité Buffl BX1 Carrefour Belgium Chambelland 16-17 32 4-5 12-13 38 30-31 33 20-21 16-17 38 Citydev.brussels 25 ; 26-27 ; 30-31 40 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2020 Co.station Collibra Common Ground Daoust Deezer 34 16-17 4-5 32 Confédération Construction 16-17 Coutellerie du Roi, La 38 4-5 18 Domaine de Ronchinnes, Le 25 ; 26-27 Easi 4-5 eFounders 25 ; 26-27 ; 28-29 ; 30-31 Enterprise Europe Network General Motors Grain Noir Hilton Hub.brussels iBanFirst International Chamber of Commerce Iris Group Jam Hotel Jardin Secret, Le Jaspers-Eyers KBC 18 35 6 25 12-13 8-11 22-24 25 ; 28-29 ; 30-31 25 ; 26-27 ; 28-29 25 ; 28-29 32 8-11 Lateral Thinking Company Mig’s World Wines Mort Subite, La NBWM Nom, Le Ordre des Médecins Pierre Vanherck Planet49 Pontiac PwC RTBF RTL SD Worx Slide-up Sodexo Sofitel Spotify STIB Triple A Solutions VUB White Hotel Wolf Yousign 15, 22 & 29.01 Beci Welcome Breakfast 16 & 23.01 Beci Welcome Lunch 5, 12, 19 & 26.02 Beci Welcome Breakfast 6, 13, 20 & 27.02 Beci Welcome Lunch ➜ Beci Events +32 2 643 78 13 – events@beci.be 32 38 38 8-11 8-11 8-11 8-11 34 35 32 4-5 20-21 4-5 ; 16-17 25 ; 28-29 16-17 25 18 30-31 4-5 36-37 25 26-27 ; 28-29 ; 30-31 26-27

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