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Get ready for tomorrow À l’hôtel le Berger, il n’y a plus moyen d’arriver en voiture ; même les taxis ont peur de se prendre une amende et préfèrent laisser les clients cent mètres plus haut. » À la question : est-ce regrettable ? Jean-Michel André répond qu’il n’en sait rien. Ce qu’il sait, c’est qu’il n’a pas ressenti de conséquences dans son taux d’occupation annuel de l’hôtel. De la même façon que le Berger, le Wolf de Thierry Goor, situé rue du Fossé-aux-Loups est difficilement accessible en voiture : « Nous venons de faire la demande à la ville pour un parking vélo de 40 places à l’entrée du Food Market. Il est certain que pour venir jusqu’à nous, il faut privilégier les moyens alternatifs. » La mobilité n’est donc visiblement pas un problème pour le nouveau Food Market bruxellois, qui ne pense pas être impacté par le manque d’accès automobile. Il y a beaucoup de trajets à améliorer. On nous pousse à opter pour d’autres moyens de transport sans nous donner véritablement les moyens de le faire… Julie Enez, graphiste Les flottes de voitures électriques s’agrandissent Patrick Janssens, CEO d’Iris Group a déjà investi dans une flotte d’une vingtaine de voitures électrique. L’agrandir ? Oui, mais pas tout de suite, l’homme préfère attendre les innovations technologiques en termes d’autonomie : « Nous utilisons nos voitures électriques pour des petits trajets, or nous avons des équipes qui couvrent l’entièreté du territoire. » En parallèle, le CEO précise qu’il a pu améliorer sa mobilité grâce à la digitalisation de la société : « Aujourd’hui, nous avons un système de routing couplé avec l’application Waze qui permet à nos chauffeurs d’éviter au maximum les embouteillages. Résultat : ils passent moins de temps sur la route et tout le monde y gagne ». Une solution intéressante, mais qui présente certaines limites. Un dossier du magazine français Society, dédié à Waze, a révélé que le succès de l’application mobile génère quelques effets pervers. En détournant une partie du trafic sur des routes secondaires, elle déplace les nuisances et suscite le mécontentement chez les riverains des villes traversées. À certaines heures de pointe, des voies secondaires peuvent accueillir un flux ininterrompu de véhicules, transformant des rues et quartiers jusqu’ici silencieux en véritables autoroutes urbaines… « Je prends de moins en moins ma voiture » Pour certaines personnes comme Julie Enez, délaisser sa voiture se fait plus par contrainte que par choix : « Je prends de moins en moins ma voiture, car il devient impossible de se garer. Bruxelles est en travaux en permanence et les embouteillages deviennent de plus en plus stressants. » Si Julie délaisse sa voiture pour les transports en commun, elle ne le fait pas non plus avec gaieté de cœur : « J’aimerais laisser ma voiture avec plaisir pour des moyens de mobilité douce, mais il y a beaucoup de trajets à améliorer. On nous pousse à opter pour d’autres moyens de transport sans nous donner véritablement les moyens de le faire… ». Citydev.brussels plaide pour une ville compacte et qualitative Le grand défi de citydev.brussels, organe public de la région en matière de construction, d’expansion économique et de rénovation urbaine, c’est de lutter contre la périurbanisation. Pour le CEO Benjamin Cadranel, l’enjeu à l’intérieur et à l’extérieur de l’agglomération est le même : il faut réduire les besoins de déplacements en permettant aux quartiers de remplir un certain nombre de fonctions qui permettent aux gens de vivre, se nourrir, se divertir, éduquer ses enfants sans devoir faire appel à d’importantes infrastructures de mobilité. Pour y parvenir, l’organe public travaille en étroite collaboration avec Bruxelles Mobilité et la STIB pour concevoir les besoins de déplacements en fonction des développements qu’ils projettent. Il faut se rendre compte que la Gare du Midi est un pôle de communication unique au monde. Ce devrait être un lieu où on a envie d’aller, et non un lieu uniquement pour transiter. Benjamin Cadranel, CEO de citydev.brussels Pour 2020, le principal objectif de citydev.brussels est de s’attaquer aux zones dites « stratégiques » telles que celles de la Gare du Midi, de la Gare de l’Ouest, ou encore la zone du canal : « Il faut se rendre compte que la Gare du Midi est un pôle de communication unique au monde : cette gare TGV relie deux grandes capitales mondiales, Paris et Londres, d’autres capitales européennes comme Amsterdam, des villes avec des fonctions économiques importantes comme Francfort ou Luxembourg. Par ailleurs, en termes de mobilité interne dans Bruxelles, la Gare du Midi est l’un des meilleurs endroits pour rayonner dans la ville. Ce devrait être un lieu où on a envie d’aller, et non un lieu uniquement pour transiter ». Autant dire qu’en matière de mobilité, la ville continuera de se métamorphoser. ● Elisa Brevet Bruxelles Métropole - janvier 2020 ❙ 31

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