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N° 36 - Juin 2018 le magazine des entreprises bruxelloises Green & Energy La Belgique, terre d’accueil du recyclage ? P.27 Densification urbaine : un enjeu écologique P.38 Quel avenir pour l’expertise nucléaire belge ? P.43 Mobilité : massacre à la pelleteuse P.16 ISSN 2406-3738

L’herbe est vraiment plus verte chez les voisins Sur son terrain de golf de Steenokkerzeel, le Brabantse Golf met tout en œuvre pour garder son green parfaitement vert. De mai à septembre, c’est un système piloté par ordinateur qui fait en sorte que les greens ne manquent pas d’eau. Car sans eau, pas de greens bien verts. Une opération qui entraîne une consommation annuelle de quelque 6 000 à 8 000 mètres cubes d’eau. Jusqu’il y a quelques années, le Brabantse Golf utilisait des eaux souterraines aussi rares que précieuses pour l’entretien des greens. Désormais, grâce à la collaboration de Brussels Airport, l’herbe reste toujours bien verte sans plus devoir solliciter la nappe phréatique. Les eaux usées de l’aéroport, dûment épurées, s’allient à l’eau de pluie provenant des toits et du tarmac et récupérée dans des bassins d’attente pour maintenir les greens en parfaite condition.

EDITO Numérisation : la Belgique doit mieux faire La Belgique figure au 21e rang de l’Indice d’Agilité Digitale au mois de mars par Euler Hermes. Un résultat stable, identique l’année dernière. L’IAD, selon ses promoteurs, mesure la capacité de 115 pays à fournir aux entreprises un environnement favorable à leur développement dans un contexte de transformation numérique mondiale. En soi, cette 21e place n’est pas mauvaise. Elle place la Belgique dans le premier quart du classement des pays les plus numérisés, laissant derrière elle de nombreuses contrées pas moins développées que la nôtre, dont la Nouvelle-Zélande, Israël ou les Émirats Arabes Unis. Mais ce n’est pas une bonne performance non plus. Par ambition, autant que par réalisme économique, on se doit de comparer à ceux qui nous précèdent. Et ce tableau-là est moins réjouissant, car il nous force à constater que tous nos voisins proches – eh oui, tous – nous précèdent. Que les États-Unis, avec un indice de 87,0, caracolent en tête n’étonnera personne. Suivent à bonne distance l’Allemagne (75,3), puis les Pays-Bas (74,3). Oui, les Pays-Bas ; un pays très comparable au nôtre en termes socio-économiques, mais qui se classe donc dans le top 3 mondial de la numérisation. Le Royaume-Uni (72,0), le Luxembourg (67,5) et la France (65,5) se placent eux aussi devant la Belgique (64,0). Il est encore plus instructif de se pencher sur la méthodologie. Les experts d’Euler Hermes ont composé leur indice en fonction de cinq critères, puisés à des sources aussi sérieuses que la Banque mondiale ou le World Economic Forum : la réglementation et l’environnement des affaires ; le système éducatif et les dispositifs de recherche ; la connectivité (c’est-à-dire le pourcentage de la population connectée et le nombre de serveurs) ; les infrastructures logistiques ; enfin, la taille du marché. Ce dernier critère désavantage bien sûr les petits pays, mais c’est tout aussi vrai pour les Pays-Bas ou le Luxembourg que pour la Belgique. Quant aux autres critères, on remarque que notre pays performe plutôt bien en termes d’éducation et d’infrastructures ; nettement moins bien en termes d’environnement des affaires et de connectivité. Bien sûr, il faut relativiser ce genre de classement ; mais les résultats nous indiquent du moins les tendances. Si l’on veut que la Belgique, demain, rejoigne le groupe de tête des pays les plus ouverts à la numérisation, on sait que l’on doit agir prioritairement sur deux plans : créer un cadre favorable aux nouvelles économies, couvrant l’acquisition des talents ainsi que l’intégration des technologies digitales innovantes au cœur des affaires, et prendre des initiatives aptes à réduire la fameuse « fracture numérique » qui laisse trop de citoyens, mais aussi d’entreprises, à la traîne. Beci s’implique dans ce sens : nous avons déjà plaidé en faveur de la 5G et pour faire de Bruxelles un pôle d’excellence en intelligence artificielle. Très concrètement, en matière de mobilité, nous travaillons avec les entreprises du secteur pour agréger les données et analyser les comportements, afin d’apporter des solutions au service de la ville – et nous espérons que cette collaboration pourra s’étendre au secteur public. Agir est la condition pour que la Belgique reste performante et compétitive dans un monde qui se numérise – et qui ne nous attendra pas. BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 1 Marc Decorte, Président de BECI

SOMMAIRE 4 Digest 10 Beci online Think Tank 12 Urbanisme : tendance immobilière sur le canal 16 Mobilité : massacre à la pelleteuse 18 Trop is te veel ! 19 Pour ou contre la fusion des communes bruxelloises ? 20 Connaissez-vous les droits de l’entrepreneur ? 22 Qui va payer cette voiture autonome à Bruxelles ? International 24 Avez-vous déjà votre numéro Rex ? 25 Les entreprises ont-elles besoin du développement durable ? Green 26 Infographie : Bruxelles, région durable 27 La Belgique, nouvelle terre d’accueil du recyclage ? 30 Rien à jeter dans les biodéchets ! 34 Épuration des eaux : des défis et d’énormes opportunités 36 Des espaces de travail verts, bien dans leur époque 38 Densification urbaine : un enjeu écologique 40 Not In My Backyard ? Focus : energy 42 Pacte énergétique : un grand chantier… à venir 43 Quel avenir pour l’expertise nucléaire belge ? 45 La révolution énergétique en marche doit s'accélérer 48 Le paradoxe de Jevons : et si la green IT n’était pas si verte ? Entreprendre 50 Marchés publics en logements sociaux : du travail pour les entreprises 52 Starter : BioGourMed 53 Facebook, LinkedIn, Instagram… Quels réseaux pour mon entreprise ? 54 Comment couler sa boîte en 10 leçons 55 Et si on aidait le personnel à racheter l’entreprise ? Community 58 L’actualité Beci en photos 60 BrusselsLife : tout ce qu’il faut voir et savoir à Bruxelles 63 Demandes d'admission 63 Index 64 Agenda CHAMBRE DE COMMERCE & UNION DES ENTREPRISES DE BRUXELLES Bruxelles métropole N° 36 – Juin 2018 Au mois de septembre : Emploi & formation Editeur responsable Olivier Willocx - ow@beci.be Avenue Louise 500 - 1050 Bruxelles T +32 2 648 50 02 - F +32 2 640 93 28 www.beci.be Rédaction Media Coordinator Emmanuel Robert - er@beci.be Ont collaboré à ce numéro : Géry Brusselmans, Marc Decorte, Didier Dekeyser, Xavier Dehan, Vincent Delannoy, Johan Debière, Ophélie Delarouzée, Donatienne de Vleeschauwer, Édouard Cambier, Gaëlle Hoogsteyn, Marc Husquinet, Maha Karim-Hosselet, Mathieu Maes, Laura Rebreanu, Erick Thiry, Morgan Van Cleven, Guy Van den Noortgate et Matthias Vanherentaals. Production Mise en page & impression db Group.be Traduction Litteris Abonnements Prix : 80 € pour 10 numéros Infos : er@beci.be - T +32 2 643 78 44 Publicité Bruxelles métropole/Brussel Metropool est lu chaque mois par plus de 23.000 décideurs. Tirage moyen par numéro : 15.500 ex. Infos et réservations Anne Schmit – T +32 2 563 68 53 F +32 2 640 93 28 – asc@beci.be Membership Pascale Govers – T +32 497 703 100 pgo@beci.be Membre de BRUXELLES ENVIRONNEMENT ENTREPRISE DYNAMISCHE ECO LEEFMILIEU BRUSSEL ONDERNEMING DYNAMIQUE label n. 2014/351/2 10-32-2225 PRINTED ON TCF PAPER

VOUS AVEZ BIEN PLUS DE 15.900 RAISONS D’ENGAGER UNE BRUXELLOISE. Bitilokho (Schaerbeek), cherche un emploi comme vendeuse. “J’AI LE SENS DU CONTACT.” 15.900 € DE PRIMES : BÉNÉFICIEZ MAINTENANT D’ACTIVA.BRUSSELS. En engageant un Bruxellois ou une Bruxelloise via Select Actiris, le service de conseil et de recrutement gratuit d’Actiris, vous êtes en première ligne pour bénéficier de la prime activa.brussels. Nous vous présentons des candidats qui sont dans les conditions. D’ailleurs, saviez-vous que votre candidat peut vous donner droit aux avantages d’activa.brussels dès le 1er jour de son inscription chez Actiris s’il a suivi certains stages ou formations via Actiris, Bruxelles Formation ou le VDAB Brussel ? Découvrez activa.brussels et toutes les autres bonnes raisons de recruter via Select Actiris sur www.actiris.be/activabrussels. Avec le soutien du Fonds Social Européen

NEWS DIGEST Los Angeles à l’honneur, au salon Transports Publics LA Metro, le réseau de transport de la Ville de Los Angeles, c’est 6 lignes de métro, un réseau ferré de 170 km et 93 stations, mais aussi une flotte de 2.400 bus, qui transportent 1,3 million de passagers par jour. de grande ampleur, LA Metro sera un témoin éclairant pour tous les professionnels du secteur. Son directeur général, Phillip A. Washington, est attendu à Paris, où il prendra la parole en ouverture du salon. Los Angeles a longtemps été la ville de l'automobile par excellence. Pourtant, son réseau de transport a su s'adapter aux spécificités de son territoire : il dessert avec succès le comté le plus peuplé des Etats-Unis (10,1 millions d’habitants) sur plus de 10 500 km², soit 10 fois la superficie de la ville de New York. LA Metro sera cette année l’invité d’honneur de Transports Publics, le Salon européen de la mobilité, du 12 au 14 juin à Paris Expo Porte de Versailles. Réseau ambitieux, porteur de projets de mobilité et d’aménagements Votée en 2016 par les habitants, la Mesure M acte le lancement de 40 grands chantiers pour les 40 prochaines années. L’objectif : une modernisation en profondeur des transports locaux. Chiffré à 120 milliards de dollars, il s'agit du plus grand chantier d'infrastructures des États-Unis. Dans la perspective de l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’été de 2028, le réseau a défini 28 projets prioritaires pour accueillir et transporter les supporters venus du monde entier. Le témoignage de LA Metro sur la gestion de ces grands projets d’aménagement sera particulièrement intéressant. Info : www.transportspublics-expo.com Giles Daoust élu « Young Top Manager » Giles Daoust a reçu le prestigieux prix de « Young Top Manager » lors des Entrepreneur Awards organisés par Top Management. Toute l’entreprise Daoust se déclare fière de le voir mis à l’honneur par une telle récompense, preuve d’une transition plus que réussie pour ce jeune CEO de 38 ans, qui a repris les rênes de l’entreprise familiale il y a trois ans. E I E E M Le « Young Top Manager » récompense chaque année un CEO de moins de 45 ans qui contribue à l’entreprenariat belge. L’objectif est de mettre en avant l’innovation dans tous les domaines impactant l’entreprise : la capacité à créer de la valeur par des produits et services innovants, l’impact sociétal de l’entreprise, mais aussi le développement de nouvelles pratiques RH. Après le prix de l’Entreprise de l’Année 2016 et un HR Excellence Award 2017, une nouvelle distinction pour qui, à travers son CEO, se voit à nouv mise en lumière ! Une belle pense pour cette entreprise familial de 3e génération, fondée en 1954. Tel : +32/2 421 56 80 brussels@laurenty.com 4 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 www.laurentyjobs.com www.laurenty.com Giles Daoust a ce qu'on appell parcours atypique : après une formation à la Solvay Business School et le Prix du Meilleur Business Plan à la Start Giles Daoust E E F F Y E G W M T A A T A N L N C A O O L Y I I C G E Your partner in facility! A Y O A A E N U C O S I Y T Z T L I A S S E T C B P H N T E V O B N E A O E G T A S R K E G S T B N N R W E S N E G © Thinsktock

NEWS DIGEST ESP A CE MEMBRE Academy (concours organisé par l’ULB), il a fondé en 2003 la société de production audiovisuelle Title Media (qu'il dirige encore aujourd'hui en parallèle de Daoust), active essentiellement aux USA. Il a rejoint le groupe Daoust fin 2009, en commençant par y diriger le département Marketing. Pendant cinq ans, son champ d'action s'est progressivement élargi, jusqu'à ce que son père, Jean-Claude Daoust, lui transmette le poste de CEO en janvier 2015. Giles est également chroniqueur pour le journal L'Echo et pour notre magazine Bruxelles Métropole, et est depuis plus de dix ans le metteur en scène de l'Ommegang de Bruxelles. Il a rejoint en 2017 le Voice of the Customer Advisory Board de Proximus, et a été membre du Jury de l'Entreprise de l'Année 2017. En tant que jeune CEO, Giles Daoust se place dans la continuité du travail réalisé par son père tout en apportant à l'entreprise une vision stratégique moderne axée sur le développement commercial, la structuration et la pérennité. « Je m'efforce de favoriser la croissance et l'innovation au sein de l'entreprise en fournissant à mes collaborateurs une vision claire et inspirante, ainsi que des défis ambitieux qui les poussent à développer leurs compétences », conclut Giles Daoust. Info : www.daoust.be Assemblée générale BECI - Chambre de Commerce de Bruxelles asbl Nos membres sont invités à assister à l'Assemblée Générale de BECI - Chambre de Commerce de Bruxelles qui se tiendra au 500 Avenue Louise à 1050 Bruxelles (salles de réunion), le mercredi 3 octobre 2018 à 16h. Ordre du jour • Approbation du Procès-verbal de l'Assemblée Générale ordinaire du 18 octobre 2017 • Rapport du Conseil d'Administration • Rapport du Commissaire-réviseur • Approbation des comptes pour l'exercice 2017-2018 • Approbation du projet de budget et fixation du montant de la cotisation pour l'exercice 2018-2019 • Décharge aux Administrateurs et Commissaire-réviseur • Conseil d’Administration : nominations et démissions • Allocution du Président • Attribution de la Médaille de BECI – Chambre de Commerce de Bruxelles Marc Decorte Président Assemblée générale BECI – Union des Entreprises de Bruxelles asbl Nos membres sont invités à assister à l'Assemblée Générale de BECI – Union des Entreprises de Bruxelles qui se tiendra dans les salles de réunion du 500, Avenue Louise à 1050 Bruxelles le mercredi 3 octobre 2018 à 16h30. Ordre du jour • Approbation du Procès-verbal de l'Assemblée Générale ordinaire du 18 octobre 2017 • Rapport du Conseil d'Administration • Rapport du Commissaire-réviseur • Approbation des comptes pour l'exercice 2017-2018 • Approbation du projet de budget et fixation du montant de la cotisation pour l'exercice 2018-2019 • Décharge aux Administrateurs et Commissaire réviseur • Conseil d’Administration : nominations et démissions • Allocution du Président Marc Decorte Président BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 5 Retis - Le cabinet-conseil spécialisé en e-commerce, e-business et e-marketing Grâce à son expertise pionnière (depuis 1994), Retis conseille les PME et indépendants et facilite le développement de leurs projets d’e-business (B2C & B2B) Retis propose un catalogue de services visant à aider, former et coacher : ➜ Conseil au lancement d’une activité de vente en ligne ➜ Aide à la sélection de prestataires (agence web, paiement en ligne, livraison,…) et de solutions ➜ Accompagnement à la mise en place d’un site e-commerce ➜ Formations intra-entreprises (e-marketing, référencement, réseaux sociaux…) ➜ Audit et optimisation du référencement naturel et des autres canaux d’acquisition de visiteurs ➜ Audit et optimisation du taux de conversion (e-commerce et corporate) ➜ Audit et mise en conformité juridique du site e-commerce (respect des réglementations…) Contact : Damien Jacob, Fondateur +32 474 68 01 09 Damien@retis.be www.retis.be

NEWS DIGEST ESP A CE MEMBRE Discover the brewery/ taproom of the Brussels Beer Project in Dansaert! Brussels Beer Project in a few words? A collaborative project using co-creation to become more innovative and to bring fresh air into the most traditional Belgian craft brewing scene. In June 2013, our community of Brussels' beer lovers picked the DELTA over 3 competing prototypes to become our first ALL STAR beer. We now have 6 permanent beers and create 30 recipes every year. You can find us in 200 bars/restaurants/ stores in the capital and in 20 countries! The heart of our co-creation is our brewery & taproom located in Dansaert, an alternative neighborhood less than 10 minutes from the Grand Place. This is where we brew 2000 beers everyday! The taproom is open to the public on Thursday, Friday and Saturday. You are more than welcome to visit us and enjoy the 18 beers we sell on tap! It is time to taste our ALL-STARS but also to try our latest creations, available here only. And in Tokyo & Paris, but a little further ;-) We also provide finger food like cheese, ham or recycled crackers from spent grains of malt. A great experience literally surrounded by our fermentation tanks and brewing equipment. Last but not least, we have a great shop where you can go nuts ;-) Bottles, glasses and other accessories are waiting for you. Hope to see you soon and to cheer together in Dansaert! The BBP team Adress: 188 Antoine Dansaert, 1000 Bruxelles @beerproject_BXL Site: www.beerproject.be Email: keepintouch@beerproject.be Un tiers de jeunes chômeurs en moins à Bruxelles en quatre ans Selon le dernier rapport statistique d’Actiris (mars), le chômage est en baisse continue à Bruxelles depuis 41 mois. Le taux de chômage s’élevait en mars 2018 à 16,4 % en Région bruxelloise, ce qui représente 91.045 chercheurs d’emploi. Par rapport à mars 2017, c’est une baisse de 4.337 personnes (-4,5%), de 8.320 personnes par rapport à 2016 (-8,4%) et de 14.915 personnes par rapport à 2015 (-14,1%). En comparaison avec mars 2014, le nombre de chercheurs d'emploi a diminué de 19.970, soit une baisse de 18,0% en 4 ans. Le chômage des jeunes, en baisse continue depuis 58 mois, atteint quant à lui un taux de 23,4%. Bruxelles compte 9.266 jeunes chercheurs d’emploi, soit 674 de moins que l’an dernier (-6,8%), 1.648 de moins qu’en 6 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 mars 2016 (-15,1%) et 2.988 de moins qu’en mars 2015 (-24,1%). En quatre ans, le nombre de jeunes chercheurs d’emploi a baissé de 33,4% (-4.652), soit un tiers de moins depuis 2014. Info : www.actiris.be ESP A CE MEMBRE Centry Global – Safeguarding your world We provide services relating to compliance, investigation, cyber security & training, GDPR, data analysis, automated services (Factiva Dow Jones), misappropriation, fraud, security risk management & training, journey management, pathfinding services, armoured containers B6 & B7. Our tailor made services suits your unique needs and we are dedicated to ensuring supporting you in achieving your business objectives. We don’t think there is any such thing as a “bad” place to do business. People have needs everywhere in the world, and there is always a market for what your business does somewhere outside of your country of origin. Our multi-national teams provide you with the secure environment to conduct your business even in places considered hostile. We specialize in giving you a secure environment to deliver your products or services anywhere in the world. We are good at solving problems and ensure that you succeed in everything that you do. Our success is dependent on yours. We obtain, analyze, and provide you with information that relates to your counter-parties, customers, governments, and other stakeholders that you need to operate effectively. We have extensive experience with global multinationals, corporate entities of every type, law enforcement, civil services, and intelligence services, as well as small/medium sized businesses. This gives us perspective in understanding your unique business needs. http://www.centry.global Une moitié de Belges favorables à l'imbrication entre travail et famille Trouver un bon équilibre entre famille et temps de travail demeure une pierre d'achoppement chez de nombreux travailleurs. 4 sur 10 estiment que les horaires compliquent le respect des obligations domestiques, et près de 1 sur 5 déclare avoir tant de travail à la maison que son boulot en pâtit, selon une enquête menée pour Tempo-Team par un bureau d'études indépendant, auprès d'un échantillon représentatif de travailleurs et d’employeurs. Un quart des travailleurs interrogés ne s'accordent même pas la cote de 5/10 pour l'équilibre entre travail et vie privée.

NEWS DIGEST Assez étonnamment, il semble justement qu'une délimitation moins stricte entre travail et famille soit la clé d'un meilleur équilibre entre les deux. Près d’un travailleur belge sur trois le prétend, et même 57 % de ceux âgés de 20 à 34 ans. Ils se disent plus heureux au travail (72 % vs 60 %) et nettement plus satisfaits de la répartition du temps entre emploi et famille que leurs collègues chez qui ces deux sphères sont strictement séparées (67 % vs 54 %). Environ la moitié de tous les travailleurs et employeurs de Belgique envisagent favorablement un chevauchement entre les activités privées et professionnelles. Cette souplesse accrue présente surtout des avantages aux yeux des travailleurs de plus de 35 ans (42 %) ou avec enfants (45 %). Une heureuse répartition du temps entre vie privée et professionnelle gagne également en importance dans le choix d'un employeur : pour 58 % des salariés, c'est le critère principal au moment de poser sa candidature. C'est beaucoup plus que les 38 % enregistrés en 2013. Des horaires variables et la possibilité de pratiquer le travail à domicile seraient deux pistes importantes. Les travailleurs interrogés attendent que leur employeur adapte les horaires de travail à leur situation familiale (48 %), veille à une communication claire (42 %), facilite le télétravail (30 %) et permette de régler des affaires de nature privée durant le temps de travail (26 %). Experte en équilibre entre travail et vie privée et enseignante à l'Open Universiteit, la docteure Sara De Hauw explique : « Les recherches ont déjà montré que la création d'un environnement de travail plus ‘permissif’ s'avère judicieux non seulement pour que le personnel éprouve un meilleur équilibre et bien-être, mais soit également plus performant et entretienne de meilleures relations avec la hiérarchie. Plusieurs enquêtes menées aux ÉtatsUnis, mais également en Belgique et aux Pays-Bas, révèlent qu'il n'est pas indispensable soit d'intégrer, soit de dissocier totalement les activités privées de celles relatives à la profession, mais qu'il vaut mieux que chacun puisse opter pour son régime de prédilection et obtienne de son employeur et de sa famille la possibilité et les marges de manœuvre suffisantes afin de concilier vie privée et vie professionnelle. Bref, ce qu'il faut éviter, c'est la culture ‘always on’, celle du ‘bain professionnel permanent’, par laquelle les travailleurs auraient l'impression d'être connectés 24 h/24 à leur boulot. » Info : www.tempo-team.be

NEWS DIGEST Tivoli GreenCity remporte un Publica Award Le projet Tivoli GreenCity de citydev.brussels a remporté le prix « Urbanisme et Mobilité », une des huit catégories des Publica Awards. Ce prix couronne un projet de professionnels agissant sur l’espace urbain. Il met en exergue les principes de composition urbaine qui font la ville d’aujourd’hui et de demain. Les Publica Awards sont un événement organisé par l’entreprise EBP, dont l’activité principale consiste à informer les entreprises en matière de marchés publics. Il récompense les acteurs publics, ainsi que leurs partenaires, qui sont à la recherche d’une meilleure utilisation de la commande publique à des fins sociales et environnementales. Tivoli GreenCity, dont le chantier est déjà bien avancé, comprendra 397 logements dont 271 logements conventionnés (citydev.brussels) et 126 logements sociaux mis en location (Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale/Foyer Laekenois). Le projet prévoit aussi deux crèches de 62 enfants chacune et 770 m² de surfaces commerciales. Quant aux infrastructures, environ 10.000 m² d’espaces publics dont trois nouvelles voiries, une place arborée de 2.000 m² et un mail de 1.000 m² seront réalisés. ayant intégré des exigences environnementales et techniques poussées et une architecture de qualité », explique Nathalie Boton, consultante en urbanisme pour 2Build Consulting et membre du jury des Publica Awards 2018. Info : www.tivoligreencity.be ESP A CE MEMBRE Les Nouveaux Comptoirs Olfactifs : fragrances essentielles et naturelles Ouvert en décembre dernier au Sablon, ce nouveau concept de bar à parfums exclusivement dédié aux essences biologiques et naturelles haut de gamme, vous invite à vivre une véritable expérience sensorielle et découvrir votre fragrance parmi une sélection haut de gamme, naturelle, biologique et éthique. Tivoli GreenCity vise à créer un raccord harmonieux entre un quartier d’habitat existant dense de Laeken et la zone industrielle du Port de Bruxelles, par la requalification d’une friche urbaine située en interface de ces deux entités. À cet endroit charnière, un nouveau quartier mixte sera aménagé en dialogue fonctionnel et social entre habitat et activités économiques. Le projet vise des objectifs ambitieux en termes de protection de l’environnement : réduction des consommations d’énergie, biodiversité, production d’énergie verte, gestion rationnelle des eaux, sensibilisation et participation citoyenne « Le jury a particulièrement apprécié le caractère complet du projet, qui présente une grande mixité des fonctions répondant ainsi à de nombreux besoins sociaux, tout en 8 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 En franchissant les portes de cet écrin olfactif, vous rencontrerez Adja Bonco Sokona, créatrice de ce concept innovant et unique en Belgique. Passionnée et amatrice de belles essences, notre experte a souhaité mettre en avant des artisans parfumeurs et créateurs indépendants qui proposent des parfums originaux, qualitatifs et à faible diffusion. On trouve également des bougies, des diffuseurs, des parfums d’intérieur ainsi que d’autres accessoires pour parfumer la maison. Un service de parfums personnalisé permettra aux amateurs de fragrances saines et qualitatives de concevoir leurs propres parfums. La maison organise également des ateliers de découverte de la parfumerie naturelle animés par des parfumeurs, aussi bien pour enfants que pour adultes. Pour ceux qui souhaitent organiser un événement de manière originale: des animations parfumées ou des mini consultations olfactives en groupe y sont également organisées. Contact : Mme Adja Bonco Sokona Rue de Rollebeek 48- 1000 Bruxelles Tél. : 32 (0)2 514 04 ; 32 (0)475 689 311 info@lesnouveauxcomptoirsolfactifs.be &

Vous souhaitez former un(e) futur(e) collaborateur (trice) dans votre entreprise ? La Formation Professionnelle Individuelle en Entreprise vous permet de former vous-même un(e) futur(e) collaborateur(trice) afin qu’il ou elle corresponde au profil professionnel recherché. Qui sont les employeurs concernés ? Les entreprises des secteurs privé et public, les professions libérales et les ASBL. Qui pouvez-vous engager en FPIE ? Le ou la futur(e) collaborateur(trice) doit être inscrit(e) comme chercheur(euse) d’emploi inoccupé(e) auprès d’un organisme d’emploi (Actiris-Forem-VDAB). Il (elle) reste chercheur(euse) d’emploi pendant la FPIE. Durée : 1 à 6 mois de formation. Vous proposez ensuite un contrat de travail immédiatement après la fin de la FPIE pour une durée au moins équivalente. 6 mois maximum formation au minimum même durée que la formation contrat de travail dans la même entreprise Coût ? Pendant la formation, outre les frais de transport et d’assurance, vous payez directement au (à la) stagiaire une indemnité calculée comme suit : rémunération brute pour la fonction moins les cotisations ONSS travailleur (13,07%) moins les éventuels revenus sociaux du (de la) stagiaire = Indemnité Après 6 mois de FPIE, vous avez droit aux réductions ACTIVA si le (la) stagiaire est inscrit(e) chez Actiris et domicilié(e) en Région bruxelloise. (www.activa.brussels) BRUXELLES FORMATION En collaboration avec former pour l’emploi Pour toute information complémentaire : Service relations entreprises par téléphone au 02 371 74 61 ou 74 81 ou 73 34 ou par mail à fpie@bruxellesformation.brussels www.bruxellesformation.brussels

NEWS BECI ONLINE Social Media #BECImember : Elite est un service de limousine avec chauffeur – et c’est désormais l’un de nos membres. Voir www.elitelimo.be Le 15 mai dernier, c’était la Journée Internationale des Familles : l’occasion de réfléchir à l’équilibre entre vie professionnelle et familiale. Mais, organiser un Family Day avec votre entreprise, cela peut se faire toute l’année ! Voir nos suggestions, en partenariat avec Wallonie Belgique Tourisme, sur http://travaillerauvert.be/ Beci renforce son Customs Center : nous sommes à la recherche d’un.e nouveau.elle collègue pour aider les entreprises à accomplir leurs formalités à l’international – et les aider à exporter Bruxelles. Plus d’info ? www.beci.be Ischa Lambrechts, conseiller mobilité de Beci et animateur du Pop-Up Mo, était fin avril l’invité du Bulletin, lors d’une table ronde consacrée à l’avenir de notre mobilité urbaine. Rejoignez-nous sur Facebook, LinkedIn, Twitter. 10 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018

NEWS BECI ONLINE Dans votre newsletter de mai 60% des utilisateurs d’Instagram reconnaissent y avoir découvert de nouveaux produits ou services. À lire aussi dans ce numéro, p. 53 : Quels réseaux sociaux pour mon entreprise ? La plupart des images en ligne sont protégées par des droits d’auteur, même si aucun copyright n’est indiqué. Les utiliser sans permission, c’est s’exposer à des sanctions pouvant aller de 100 à 100.000 €. Info : ab@beci.be Craindre le conflit ; ne pas élaborer de stratégie ; se laisser submerger par ses émotions ; ne pas maîtriser ses dossiers : autant d’erreurs qui peuvent plomber la concertation sociale. Pour les éviter, participez aux ateliers Beci, les 3 et 5 juillet. Info : mm@beci.be Vous ne l’avez pas reçue ? Retrouvez nos précédentes newsletters sur www.beci.be/newsletter/bm_online/ BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 11

Un aspect du projet Key West. Tendance immobilière sur le canal URBANISME Nombre de nouveaux projets immobiliers ont vu le jour, ces dernières années, le long du canal. D’autres sont en préparation pour les années à venir, notamment à Anderlecht, au quai de Biestebroeck. Tour d’horizon. U n des plus grands projets prévus à proximité du quai de Biestebroeck se dénomme Riversquare. L’ensemble comprend : 302 habitations fonctionnelles (studios ou appartements), un hôtel trois étoiles d’une centaine de chambres, une crèche pour 50 enfants, un espace commercial, des restaurants, un espace bien-être, une agence portuaire, un magasin de vélos avec atelier de réparation, ainsi que des parkings voitures et vélos, complétés de services de car sharing et de location de vélos. Tous les quais seront accessibles au public. « La grande majorité des habitants et des commerçants soutiennent le projet », précise le promoteur immobilier Philippe De Bloos (The Dock). « Ils se réjouissent de la disparition du terrain vague, qui ne fait qu’attirer la petite criminalité et l’insécurité. Les critiques négatives émanent essentiellement de quelques organisations qui avancent des solutions idéalistes, voire utopiques, mais qui ne sont pas installées dans le quartier et qui ne connaissent donc pas les sensibilités et la réalité sur place. Ces organisations n’ont pas compris de quoi il retourne dans le développement d’un tel projet. » Le complexe a été dessiné par le bureau d’architectes B2AI, de Bruxelles, et le bureau d’architectes paysagistes West 8, de Rotterdam. La commission de concertation anderlechtoise a émis un avis favorable, à l’unanimité des voix. Il faudra prévoir quelques adaptations, telles que la rectification du tracé cycliste, une révision de l’organisation, l’accès aux parkings souterrains et l’implantation de la tour. Dans l’intervalle, Bruxelles Environnement a déjà octroyé le permis environnemental. Il faudra encore attendre le permis de bâtir définitif, de la part de la Région de Bruxelles-Capitale. « Notre projet répond totalement aux objectifs du nouveau Plan Particulier d’Affectation du Sol (PPAS) que le gouvernement bruxellois a approuvé en 12 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 Matthias Vanheerentals Riversquare prévoit notamment des habitations, un hôtel et des espaces commerciaux au quai de Biestebroeck. décembre », explique M. De Bloos. « Le projet crée une ambiance de convivialité et de dynamisme citadin autour du canal, de quoi donner une impulsion positive à la résilience économique du quartier par la création de jobs qui résultent des activités de l’agence portuaire, de l’hôtel, de la crèche, de quelques magasins et des restaurants. Ce projet est réellement perçu comme ‘the place to be’ dans le quartier Biestebroeck, en plein essor. » Key West Le quai de Biestebroek prévoit un autre grand projet immobilier encore, à savoir : Key West, du promoteur BPI (Groupe CFE), en collaboration avec Land Invest Group. Le complexe comprend 47.000 m² de logements et 6.000 m² de bureaux, de magasins et de restaurants. L’étude porte la signature des bureaux d’architectes belge A2RC et danois Henning Larsen. « Nous lançons le travail d’étude sur la base du PPAS final et espérons introduire une demande de permis après l’été 2018 », déclare Jacques Lefèvre, CEO de BPI. L’année passée, le gouvernement bruxellois approuvait le PPAS « Biestebroeck ». Ce plan de développement spécifique, qui organise l’urbanisation d’une énorme superficie entre le boulevard Industriel et le canal à Anderlecht, est actuellement le D.R. D.R.

THINK TANK plus vaste du genre en bordure des 19 communes. « En pratique, ce PPAS permettra la réalisation de 370.000 m² d’habitations, 30.000 m² d’équipements, 30 à 40.000 m² d’activités productives, 15 à 30.000 m² de surfaces commerciales, sans oublier de superbes espaces verts. 3.700 logements sont prévus pour absorber la croissance démographique dans notre région. À plus long terme, cet espace accueillera environ 10.000 nouveaux habitants et je m’en réjouis », dit le ministre-président Rudi Vervoort (PS). « Le redéploiement de ce quartier de 47 ha constitue un objectif prioritaire de la région bruxelloise pour y installer 11.500 nouveaux habitants dans les années à venir, y créer 3000 nouveaux emplois et y aménager 5 ha d’espaces verts. » Nautilus À hauteur du boulevard Industriel, c’est le projet résidentiel Nautilus qui sort actuellement de terre. Il regroupe : 197 appartements, 240 espaces de parking, une crèche et des magasins. 70 % des appartements sont déjà vendus. « C’est un projet mixte, conçu par le bureau d’architectes Axent », explique Ludivine Christophe, du promoteur immobilier Eaglestone. « Il se compose de quatre bâtiments distincts autour d’une place spacieuse, de quoi assurer une belle harmonie entre les habitations, les magasins et la crèche. Le bâti se distingue par son architecture sobre et contemporaine. Une haute tour domine l’ensemble et offre un panorama exceptionnel sur le canal et la ville. C’est un projet iconique esthétique dans un quartier en pleine revitalisation, animé d’un désir de diversité, de convivialité et de qualité de vie pour les Anderlechtois du futur. » Riva prévoit 139 logements à proximité de Tour & Taxis. connaît un beau succès : « 88 des 139 appartements sont déjà réservés », confie Stefaan Coucke, administrateur délégué du groupe immobilier Dewaele. « Les Flamands constituent une petite majorité des acheteurs. La vie au bord de l’eau est donc devenue un véritable pôle d’attraction. Nous sommes très satisfaits de constater que les pouvoirs publics investissent dans cette zone, notamment avec le parc et le pont. Il y aura aussi de très nombreux nouveaux appartements et bureaux à Tour & Taxis. C’est tout le quartier qui bénéficie d’une redynamisation impressionnante. » Le projet Riva doit être prêt d’ici la fin 2019. Nautilus comprend une tour qui offrira un panorama sur Bruxelles et le canal. Riva Mais ce n’est pas tout : la zone du canal voit se construire un autre grand projet, dénommé Riva, selon les plans du bureau d’architectes Architectesassoc. Le projet regroupe 139 logements et un restaurant sur une surface de près de 15.000 m², avec des panoramas spectaculaires sur le cours d’eau, Tour & Taxis et l’horizon de Bruxelles. Les logements proposés se déclinent en studios, appartements et penthouses. Les quatre blocs d’appartements seront entourés d’un espace public en gradins, où les résidents pourront se retrouver. Le chantier se déroule en même temps que celui de la fameuse passerelle Picard, attendue depuis belle lurette pour relier les deux rives du canal. La vente des appartements 14 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 Juste à côté de Riva : Canal Wharf. D.R. D.R. D.R.

THINK TANK Canal Warf Juste à côté du projet Riva, Canal Wharf implante 250 appartements. La première phase est en cours de réalisation et représente 132 appartements. Il s’agit de deux bâtiments résidentiels de huit étages, qui forment un tout dans un ensemble de quatre bâtiments. Ils entourent un jardin intérieur privé, en bordure immédiate du canal. Le bâtiment A, qui comprend 39 appartements à 2 ou 3 grandes chambres avec terrasses spacieuses, est vendu à 60 %. Le bâtiment B propose 93 logements (des studios spacieux et des appartements à une ou deux chambres) et est vendu à 45 %. Le sous-sol commun aux deux bâtiments propose 199 espaces de parking. « Canal Wharf est idéalement situé dans le quartier le plus trendy de Bruxelles », déclare Muriel Lambotte, d’AG Real Estate. « Vous y bénéficiez de la sérénité de l’eau, tout en habitant à un jet de pierre du centre-ville et de son animation. » La construction du projet a été confiée à Valens, une filiale d’Eiffage Benelux. La livraison de la première phase est prévue en 2019. Le permis de bâtir de la deuxième phase a été demandé, mais n’a pas encore été octroyé. Kanal Kanal - Centre Pompidou a ouvert ses portes le 5 mai dernier dans l’ancien garage Citroën, avec une programmation qui donne un avant-goût de la ‘ville culturelle’ en gestation. Le public pourra découvrir ce bâtiment mythique pendant 13 mois, avant le début des travaux, le temps de parcourir diverses expositions artistiques et architecturales, de grandes installations et dix nouvelles créations d’artistes bruxellois. Le projet accueillera le futur musée d’Art moderne et contemporain. Kanal - Centre Pompidou constituera pour Bruxelles un centre artistique multidisciplinaire, qui sera réalisé par trois bureaux d’architectes. 92 propositions ont été soumises et le jury a choisi de manière unanime celle de noAarchitecten (Bruxelles), EM2N (Zürich) et Sergison Bates Architects (Londres). Le bâtiment totalisera une surface de 35.000 m². Le rezde-chaussée pourra accueillir des concerts et des spectacles. L’étage supérieur sera aménagé en restaurant. Il y aura également une terrasse sur le toit. Les travaux débuteront à l’automne et devraient se terminer d’ici 2022. L’ensemble du projet représente un budget d’environ 125 millions d’euros. Cruise Terminal Nous venons aussi d’assister à l’inauguration du Brussels Cruise Terminal à Neder-over-Heembeek. Long de 240 m pour 12 m de large, il permet d’accueillir plus facilement des navires de croisière fluviale à Bruxelles. Il s’agit évidemment de stimuler autant que possible le tourisme de croisière dans notre capitale, où 12.000 passagers ont déjà accosté l’an passé. Ce terminal devrait aussi donner un nouvel élan aux quartiers avoisinants. Un sentier a notamment été tracé entre le quai et le parc Meudon. La construction du terminal a coûté 5,2 millions d’euros, financés à parts égales par Fonds européen de Développement Régional (Feder) et la Région bruxelloise. Le nouveau Brussels Cruise Terminal : un outil pour doper le tourisme fluvial à Bruxelles. Les quartiers D’autres plans sont prévus pour les quartiers qui jouxtent le canal. Ceux du Parc Maximilien et du Bassin Vergote sont en pleine mutation, notamment grâce au Plan Canal, au contrat de rénovation urbaine et aux contrats de quartier. La zone s’équipera dans les années à venir d’une série d’installations importantes ainsi que d’espaces publics. Tous ces bouleversements sont coordonnés actuellement par un Plan d’Aménagement Directeur (PAD) dénommé Max. Ce plan est destiné à élaborer une vision cohérente et des règles qualitatives pour tous les projets futurs qui s’implanteront dans le quartier. Une semaine de réflexion a eu lieu à la fin février. Le PAD Max est dirigé par Perspective.brussels, en collaboration avec la Société d’Aménagement Urbain, la Ville de Bruxelles, le maître d’ouvrage et Bruxelles Urbanisme et Patrimoine. ● Kanal - Centre Pompidou : une nouvelle icône bruxelloise ? BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 15 © Reporters © Reporters

THINK TANK Massacre à la pelleteuse MOBILITÉ Dans la capitale, les chantiers déciment les commerces. À l’heure où la concurrence des centres commerciaux et du commerce en ligne est rude, un chantier est parfois l’estocade finale. Mais tout le monde pâtit de la piètre gestion de nos travaux ; à commencer par la Région qui y détruit allègrement l’image attractive qu’elle cherche tant à se donner. Didier Dekeyser R ogier, Globe, Reyers, Léon Théodor, Simonis, Wayez, Jourdan, Miroir… : la liste actuelle des grands et des petits trous est déjà impressionnante, mais n’est que la suite des calamités qui ont déjà envoyé ad patres nombre de commerçants. Lesquelles en précèdent sans doute beaucoup d’autres... Un commerçant ou un créateur de TPE qui prend le risque de s’installer à Bruxelles réalise, à son échelle, de très gros investissements, sans droit à l’erreur. Comme si les aléas du commerce n’étaient pas suffisants, la Région et/ou la commune ne sont pas tendres avec lui, malgré des discours aguicheurs et toutes les institutions qui prétendent l’aider. La chaussée d’Ixelles est un bel exemple de chaos organisé, où les porteurs de projets ne sont pas les payeurs. Fort heureusement, la Stib, avec son projet de tram 71 – avorté mais relayé pendant des années – avait sans doute découragé tous les investisseurs qui auraient pu être tentés par une implantation dans l’une des artères les plus porteuses. Abstention louable : ils auraient trinqué de concert avec les enseignes implantées. Car les joies d’un shopping style « parcours-commando sur terre battue » (ou boue gluante selon la saison), au milieu des pelleteuses et avec franchissements de passerelles branlantes, ne semblent pas plaire aux intrépides clients qui s’y fourvoient. Plusieurs enseignes ont déjà mis la clé sous le paillasson tandis que les autres survivent, en espérant que les retards habituels qui caractérisent aussi ces mises à sac ne soient pas trop nombreux. Les commerçants que nous avons interrogés fustigent d’abord la lenteur extraordinaire de chantiers où l’on ne travaille en général que de 7 à 15 h. Selon le Ministre Smet, cela traduit un souci de préserver un minimum de mobilité et de ne pas nuire aux riverains. Dans les faits, on peut suspecter que c’est pour des raisons budgétaires que Région et/ou autre commanditaire préfèrent les plages de travail qui ne donnent pas lieu à des surcoûts. Ensuite, ils déplorent que les intervenants sur chantiers ne coordonnent pas leurs actions. Si elles le sont initialement – ce que prétend la Région (qui s’auto-félicite même d’être particulièrement performante sur ce point !) –, les habituels gros intervenants n’en ont cure et modifient les plannings à leur guise. 16 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 Enfin, les indemnités accordées aux entrepreneurs et commerçants impactés sont… ridicules et assorties de conditions rébarbatives (voir encadré). Nous avons interrogé Étienne Rigo, CEO d'Octa+, le fournisseur d’énergie qui est aussi à l’initiative de la carte de mobilité Modalizy. Beci : Votre entreprise est très active à Bruxelles ; les chantiers l’impactent-t-elle ? Étienne Rigo : Bien sûr. Il devient, par exemple, particulièrement difficile d’effectuer une livraison dans le Pentagone et les chantiers aggravent une situation déjà problématique en soi. En fait, la gestion globale de la mobilité à Bruxelles est assez interpellante. Du point de vue de l’entrepreneur que je suis, mais aussi de beaucoup d’autres usagers sans doute, le choix de favoriser excessivement les transports en commun et la mobilité douce me paraît plus idéologique qu’en phase avec la demande et les besoins réels. Mais il s’agit d’une stratégie politique et, si elle est discutable, nous avons choisi nos représentants. Par contre, la gestion des chantiers, qui participe à la mobilité générale, relève, elle, d’un manque de bon sens contre lequel on peut légitimement s’insurger. La coordination chaotique des intervenants est souvent évoquée, mais je pointerais surtout le manque de célérité : il n’y a pas d’exemple de chantiers à Bruxelles © DKD Media

Les indemnités qui sauvent… qui ne s’éternisent, au grand dam de tous ! Quand il y a activité sur un chantier, on voit quelques hommes épars, affairés ici et là en journée puis, après 15 h et les week-ends, il n’y a plus personne ! Comment s’étonner que cela traîne, perturbe indéfiniment la vie des gens et affecte gravement le commerce et les entreprises ? À mon sens, la Région doit mener d’urgence une réflexion sur les délais. Il faut que les cahiers des charges imposent systématiquement un critère de durée pondéré, qui avantage le mieux offrant sur ce point. En pratique, un chantier public, ou plutôt qui affecte le public, devrait avoir pour norme le travail en deux shifts de huit heures et six jours par semaine. Le Ministre Smet indique que le choix contraire est fait précisément pour réduire les nuisances… Je ne pense pas qu’une nuisance longue vaille mieux qu’une nuisance courte, au contraire. Relativement au budget, il y a sans doute un mauvais calcul : il faut bien se rendre compte que ces chantiers immobilisent du matériel, ce qui coûte très cher ; réduire leur non-usage compenserait certainement le sursalaire des journées plus longues et du shift supplémentaire. On entend dire aussi qu’il y a un manque de personnel disponible pour ces chantiers, ce qui est tout de même étonnant dans une Région avec un tel taux de chômage… De nombreux chantiers publics emploient du personnel délégué d’autres pays de l’Union, assez disponible donc pour des prestations prolongées. Probablement. Raison de plus pour augmenter les cadences car je ne pense pas que ces travailleurs rentrent au pays après 15 h ou le week-end... J’ajouterais que si, malgré tout, les commanditaires des travaux raisonnent uniquement en termes de coûts de main-d’œuvre, il y en a deux qui sont totalement négligés aujourd’hui : le coût sociétal et le coût environnemental. Que des entreprises et des commerces soient durement impactés, jusqu’à la faillite quelquefois, c’est inadmissible. C’est un coût sociétal exorbitant ! Mais il y a aussi tous les autres, vous et moi : que coûte à chacun le fait – quotidien – de s’engluer dans un embouteillage à cause d’une rue fermée par-ci, d’un détournement L’accessibilité de votre établissement est perturbée par des travaux ? Sous certaines conditions, vous pouvez être soutenu. Vous pouvez obtenir jusqu’à 4.000 € d’aides pour conforter votre trésorerie ou faire face à vos charges ! Vous pouvez solliciter une aide auprès de la Région de Bruxelles-Capitale dans l'un des cas suivants : ➜ Vous êtes indépendant et vous fermez temporairement votre établissement à cause des travaux (aide réservée aux microentreprises actives dans la vente de produits ou services) ; ➜ Vous êtes un indépendant ou vous dirigez une PME et vous concluez un contrat de crédit de caisse à cause des travaux (aide réservée aux PME de certains secteurs d'activités). Quelle intervention ? Le montant de l'indemnité s'élève à 76,30 € par jour civil, à partir du 8e jour qui suit la date de fermeture. La durée maximale est de 30 jours calendrier, avec possibilité de prolongation(s) de 60 jours, afin que toute la période de fermeture pour cause de nuisances soit couverte. Dans ce cas, l'indemnité est versée jusqu'à la réouverture. À quelles conditions ? Les clients ne peuvent plus avoir accès à l'établissement et la vente directe au consommateur ainsi que la livraison à domicile sont interdites. Il s’agit là des dispositions actuellement en vigueur, qui doivent être remplacées à l’automne par une nouvelle ordonnance régionale, laquelle devrait simplifier le mécanisme d’indemnisation. Contact : Alexis Bley, conseiller juridique Beci - ab@beci.be, +32 2 563 68 58. par-là, d’une expérience pilote de mobilité comme à la chaussée de Louvain… ? Et que coûtent aux entreprises les retards incompressibles de leurs employés ? Puis il y a le coût environnemental et sur la santé : 200 mètres de voitures à l’arrêt devant une école ne me semble pas vraiment en phase avec les politiques publiques de santé ou la stratégie environnementale de la Région. Si ceci nous apparaît comme une évidence, pourquoi ne l’est-ce pas pour la Région ? Je dirais : facilité et mauvais calcul. Ou plutôt : mauvais calcul par facilité. Et un certain mépris – quel autre mot pourrais-je utiliser ? – pour le citoyen. Quand on voit, sur certains tronçons d’autoroutes ou certaines voieries, des chantiers à l’arrêt pour trois semaines lors de périodes de vacances et que les usagers doivent, malgré l’absence de travaux, continuer à n’utiliser qu’une petite bande de circulation balisée, on ne peut que se dire que cette façon de gérer les choses est catastrophique, monstrueuse même ! Deux lignes dans un cahier des charges et les panneaux auraient été déplacés ; mais on se fiche d’y ajouter ces deux lignes, c’est ça qui est monstrueux ! Il y a si facilement moyen de faire mieux ! ● BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 17 © DKD Media

THINK TANK Général Jacques : des entrepreneurs mettent la clé sous le paillasson Après 24 ans d'activités, un traiteur arrête les frais, frappé de plein fouet par le manque de planification des travaux et leur lenteur considérable. Les mauvaises nouvelles s'annoncent il y a plus de deux ans, avec le blocage de l'avenue Buyl. « C'est surtout le caractère aléatoire et imprévisible de ces travaux qui est catastrophique », nous confie cet exploitant, déçu par le peu de considération que les autorités régionales et communales ont témoigné envers son activité. Avec les gros travaux au boulevard Général Jacques, ce sont tous les clients de passage en voiture qui tombent : le coup est rude. À côté de cela, le traiteur installé de longue date a vu au fil des ans toute une série de sandwicheries et d'affaires de petite restauration s'installer à côté de lui. « Ce n'est pas normal », se plaint-il. « La diversité commerciale initiale a disparu ; à la place, la commune a autorisé cette forme de concurrence effrénée. Le résultat c'est que tout le monde y perd ; les nouveaux venus qui n'ont pas les reins solides et qui ferment après quelques mois, ainsi que les affaires bien établies et qui ont malgré tout souffert d'une perte de chiffre d'affaires. » La commune ou la Région intervient-elle pour soulager quelque peu l'entrepreneur mis en difficulté par ces travaux? Non, rien du tout. Dommage, c'est un traiteur qui propose de bons produits qui s'en va et qui va chercher ailleurs un environnement de travail plus stable et plus respectueux. B. Russel Vous aussi, vous voulez témoigner d’une situation aberrante ou d’une décision injuste dans votre parcours d’entrepreneur ? Contactez-nous via er@beci.be ou appelez la rédaction au 02 643 78 44. Simplifi ez-vous l’entreprise ! Vous vous installez sur Bruxelles ? N’oubliez pas de vous inscrire à la Banque-Carrefour des Entreprises pour obtenir votre n° d’entreprise. Les services SmartStart de Partena Professional sont disponibles chez Beci au 500, Avenue Louise – 1050 Bruxelles, gea.beci@partena.be – 02 643 78 09 ou via www.partena-professional.be/smartstartonline 18 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 Trop is te veel

THINK TANK POUR OU CONTRE La fusion des communes bruxelloises ? En cette année d’élections communales, des discussions sur l'organisation de Bruxelles resurgissent du passé. Il est question de réviser les rouages institutionnels pour décomplexifier cette machinerie qui s'est alourdie avec le temps. Quel que soit l'angle envisagé, la fusion des communes bruxelloises s'invite dans le débat. Zakia Khattabi, co-présidente d'Ecolo On finalise avec Groen un projet sur l’organisation institutionnelle de Bruxelles, car elle ne reflète plus la réalité bruxelloise. Les pères fondateurs qui ont rêvé Bruxelles ont fait de la dentelle pour répondre à ce qui bloquait en Belgique. En trente ans, ce travail d'orfèvre est devenu une tuyauterie grossière à laquelle personne ne comprend plus rien. Il faut commencer par supprimer les commissions communautaires et faire remonter les matières comme la formation personnalisable à la Région, pour que francophones et Flamands soient sujets des mêmes politiques. La régionalisation de l'enseignement crispe le débat, mais la Région pourrait prendre la main, à travers une plateforme qui permettrait à tous les acteurs de réfléchir ensemble aux spécificités de l'enseignement bruxellois. Certains Flamands vont vouloir imposer une discussion institutionnelle. N'est-il pas temps d'avoir un projet plutôt que de subir le leur ? On est ouverts à une réflexion sur la fusion des communes au nom des principes de solidarité, d'égalité de traitement et de subsidiarité. Le principe d'égalité entre les citoyens dans les communes, c'est par exemple l'uniformisation de la fiscalité sur toute la Région. En tant qu'écologiste, je reste bien sûr opposée à la suppression des communes, où les citoyens ont la prise la plus directe, mais il y a sûrement un travail de redécoupage et de rationalisation à faire. Est-il normal que la Ville gère des projets d'intérêt régional comme le bois de la Cambre, le plateau du Heysel ou le stade ? Ces charges ou celles d'infrastructures collectives comme les piscines sont aussi exorbitantes pour les communes. Quand je parle de page blanche, les réticences viennent surtout d'élus locaux qui s'assoient sur leurs territoires comme sur un trésor. Il y a des querelles de chapelles avec certains, qui disent Bruxelles trop forte, et la Ville réagit comme une citadelle assiégée. Notre vision est détachée de ces enjeux de pouvoir et poursuit l'intérêt des Bruxellois. Ophélie Delarouzée Philippe Close (PS), bourgmestre de la Ville de Bruxelles Ce débat veut cliver et simplifier. Or, gérer une ville est complexe et rassembleur. Dire qu'on repart d'une page blanche, c'est charmer les gens qui ne connaissent pas le droit institutionnel. C'est une bonne punchline, mais c'est tromper les citoyens. La Belgique est le fruit d'une histoire complexe et notre fédéralisme repose sur des équilibres. Dans l'équilibre bruxellois, la Région a été sous-financée durant ses 25 premières années. Maintenant qu'elle a des moyens, le fait régional n'a jamais été aussi fort. Il va continuer à émerger et ce débat sur la fusion des communes vers un seul Bruxelles devrait doucement s'éteindre. Il ne faut pas non plus être conservateur. Je ne suis pas pour un statu quo mais pour une voie médiane qui tient d'un certain pragmatisme. Il y aura sûrement des avancées institutionnelles et il faut miser sur l'efficacité. Tant mieux si elle consiste en une simplification, mais elle peut aussi passer par des mécanismes complexes qui concertent tout le monde, comme pour les hôpitaux bruxellois. Je trouve intelligent de rediscuter des frontières des communes et de continuer à renforcer le fonctionnement intercommunal, ainsi qu’entre les communes et la Région. Pour Néo, la Ville et la Région ont d'ailleurs bien avancé ensemble. Les partis flamands et néerlandophones défendent la fusion parce qu'ils sont sous-représentés dans les communes par rapport au poids relatif qu'ils peuvent avoir au niveau régional. Des listes bilingues pourraient améliorer les choses. Depuis la scission de BHV, à part à la N-VA, ces élus se voient comme des Bruxellois néerlandophones, non plus comme des ambassadeurs de la Flandre. Les francophones représentent 20 % de la majorité fédérale. Il faut arrêter de les pousser dans le coin et dépasser les clivages communautaires. Bruxelles est une ville-monde avec 184 nationalités. Avant de décumuler, ma dernière proposition de loi en tant que parlementaire soutenait la participation aux élections régionales des 35 % de résidents non-Belges. BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 19 © Thinsktock

THINK TANK Connaissez-vous les droits de l’entrepreneur ? LOBBY Beci soutient la Déclaration en 12 principes adressée par Eurochambres à la Commission européenne, le 26 avril dernier, pour que nos entreprises puissent se développer et garantir la prospérité. Un message à faire passer. E urochambres, l'association des chambres de commerce européennes, a présenté sa Déclaration des droits de l’entrepreneur à l'occasion de son 60e anniversaire, le 26 avril. Cette déclaration définit les conditions pour que les entrepreneurs et les entreprises européens puissent se développer, être compétitifs et réussir sur la scène internationale. La Déclaration des droits de l’entreRené Branders, président de Belgian Chambers preneur (Declaration of Entrepreneurial Rights) est issue d'une rencontre entre Jean-Claude Juncker, Président de la Commission européenne, et Christoph Leitl, Président d'Eurochambres, au début de l'année. Le président Juncker a encouragé Eurochambres à développer davantage son idée d'un pilier des droits des entrepreneurs en tant que réponse au pilier européen des droits sociaux. Le pilier des droits sociaux a été approuvé le 17 novembre dernier par les chefs d'État et de gouvernement à Göteborg, en Suède. Ce sont 20 principes pour un marché du travail et un État-providence efficaces. La réalisation de cet objectif est une responsabilité conjointe des États membres et des partenaires sociaux. « Il est évident que nous soutenons un tel pilier des droits sociaux », déclare René Branders, président de Belgian Chambers, la Fédération des chambres de commerce belges, et membre d'Eurochambres, « mais on ne peut parler de droits sociaux sans parler de droits entrepreneuriaux. Après tout, les entreprises sont la source d'emplois et de prospérité. Mais les droits des entrepreneurs sont encore trop pris pour acquis, alors qu'ils devraient être aussi importants dans le processus politique que les droits sociaux et les droits des consommateurs ». La Déclaration des droits des entrepreneurs repose sur 12 principes tels que le bon fonctionnement du marché intérieur, l'intégration économique effective des migrants, la possibilité d'une seconde chance après un échec, une infrastructure numérique performante, etc. En outre, elle souligne également le rôle socio-économique important que les entrepreneurs jouent dans la société. Ils sont plus que de simples fournisseurs d'emplois et des contribuables. Ils sont également des formateurs, des innovateurs et des membres de la communauté locale. 20 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 Les recommandations contenues dans cette déclaration constituent un tremplin pour les élections européennes de 2019 et devraient guider les travaux de la nouvelle Commission, du nouveau Parlement européen et des États membres pour garantir la compétitivité de l'Europe et pour offrir aux nombreuses start-up que compte l’Europe la possibilité de devenir des entreprises plus matures. ● Info : www.belgianchambers.be ; www.eurochambres.eu Les 12 Droits de l’entrepreneur 1 Un marché unique pleinement opérationnel 2 Des conditions de commerce équitables et favorables, au-delà de l'UE 3 Une main-d'œuvre qualifiée, compétente et flexible 4 L'intégration économique effective des migrants 5 Des solutions de financement disponibles et appropriées 6 L’élaboration, la mise en œuvre et le suivi de législations européennes adaptées aux PME 7 Des mesures visant à stimuler l'esprit d'entreprise en Europe 8 Un écosystème qui facilite la création et la croissance des entreprises 9 Une deuxième chance après l'échec et la facilitation du transfert d'entreprise 10 Un environnement économique et juridique permettant la prise de risques et stimulant l'innovation 11 Une infrastructure numérique avancée, interconnectée et accessible 12 Un accès abordable et sûr à l’énergie et aux matières premières

INFORMATIONS & INSPIRATION L’actualité socio-juridique ne cesse d’évoluer et de se complexifier. Vous vous demandez dès lors comment rester au courant des dernières tendances et nouveautés juridiques ? Partena Professional vous propose une multitude de solutions pour ne rater aucune information. Newsletter Dernières tendances RH, nouveautés juridiques, prises de parole de nos experts, événements, formations, etc. Restez informé grâce à notre newsletter. www.partena-professional.be/fr/newsletter-preferences/ Infoflashes Une nouveauté socio-juridique ? Nos experts la décryptent pour vous et vous l’envoient par e-mail. Inscrivez-vous à notre liste de distribution ou consultez-les sur notre site internet. www.partena-professional.be/fr/infoflashes Blog Informations sectorielles Notre blog vous propose des conseils pratiques pour l’optimalisation de la gestion du personnel au sein de votre entreprise ainsi que des astuces pratiques pour être un employeur attractif, informé et co-créatif. www.partena-professional.be/blog Cet outil vous permet de consulter les dernières informations de votre secteur, classées par commission paritaire. Vous pouvez également vous inscrire aux commissions paritaires de votre choix pour recevoir les mises à jour par e-mail. www.partena-professional.be/infos-sectorielles Webinar Vous n’avez pas le temps de vous déplacer pour assister à des formations ? Pas de souci. Partena Professional a développé une offre de webinar. Vous suivez la session en ligne, depuis vos bureaux. Pour ne rater aucun webinar, inscrivez-vous à notre newsletter. www.partena-professional.be/fr/newsletter-preferences/

THINK TANK D’après Zoepf et le cabinet d’étude RethinkX2 , les enfants qui naissent aujourd’hui n’auront d’ailleurs pas besoin d’un permis de conduire. Dans moins de 24 mois, près de 10 millions de voitures self driving seront en fonction aux États-Unis. Qu’est-ce que cela va changer ? Toute une population qui ne voyage pas ou peu va pouvoir prendre la route : les personnes âgées ou handicapées, malvoyantes ou à mobilité réduite, voire les mineurs d’âge. Toute cette population souvent obligée de rester confinée chez elle, par manque de moyens ou de logistique appropriée, pourra prendre la route pour un montant de 0,2 €/km. Un exercice intéressant fait par la société Voyage d’Oliver Cameron confirme que les personnes qui ont vraiment envie de sortir de chez elles sont prêtes à prendre plus de risques que le consommateur moyen de transport, et donc à tester la voiture autonome dès maintenant. OPEN SOURCE Édouard Cambier, Co-Owner de Seed Factory et Président de la Belgian Workspace Association Qui va payer cette voiture autonome à Bruxelles ? C’est la bonne question : quid ? Quand et où va se développer cette fameuse voiture dont tout le monde parle ? Le véhicule autonome, au sens très large (voiture, bus, camion, tracteur...), va se développer un peu partout. Beaucoup pensent qu’il ne verra le jour qu’à San Francisco ; que du contraire. L’Europe peut tirer son épingle du jeu. Pourquoi ? Parce que l’Europe est immensément peuplée. Si vous regardez la carte d’un peu plus haut, d’Amsterdam à Paris (avec Bruxelles au milieu), c’est en fait une grande ville-métropole. D’après Stephen Zoepf, Executive Director du Center for Automotive Research à Stanford1 , nous n’avons jamais été aussi près du lancement de la voiture autonome. 80 % du chemin est fait, mais les quelques derniers pourcents sont hyper difficiles à atteindre. Pour lui, en 2024, on aura la possibilité de circuler dans de grandes villes en voiture autonome. L’utilisation de ce véhicule autonome sera de deux types. D’un côté, on aura le bureau sur roues, et de l’autre côté une utilisation toute différente qui se rapproche d’un espace-détente, type espace de yoga. Un mix des deux n’est pas impossible selon les villes et les moments de la journée. 22 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 D’après les spécialistes, ceci va également impacter le monde du parking, basé sur l’immobilité à 95 % du temps. Les villes sont concernées : si les voitures sont en mouvement 80 % du temps, il y aura moins de places de parking le long des routes, plus de place pour les pistes cyclables, plus de trottoirs, plus de verdure… Le nouveau département de Zoepf au campus de Stanford regroupe plusieurs écoles afin d’embrasser la thématique : écoles d’ingénierie, d’informatique, de communication, d’aérospatiale, de philosophie, d’intelligence artificielle, de neuroscience, de psychologie, de design et d’éthique. Aujourd’hui, son labo est payé par 40 entreprises qui investissent chacune 32.000 dollars. Les grandes questions du moment sont : comment reprendre le contrôle de sa voiture en un minimum de temps, pourquoi s’endort-on si vite dans ce type de voiture, quand pourrat-on faire des tests grandeur nature sur les routes, qui va payer les pots cassés ? Waymo (ex-Google Car) a déjà parcouru plus de 5 millions de kilomètres et le public américain est toujours aussi dubitatif… Il se pose les bonnes questions : quid si accident ? Si un tag a rendu un panneau illisible ? Si la voiture est hackée ? Ils ont raison, car une grande partie de la technologie vient de l’aéronautique, où les distances entre avions sont plus grandes qu’entre deux camions sur une route. Une avancée législative intéressante vient d’être adoptée aux États-Unis, permettant à chaque marque automobile de mettre 100.000 voitures autonomes par an sur la route dès aujourd’hui. Qui va payer ? Google, lancé le 4 septembre 1998 et qui fait partie de la holding Afphabet depuis 2015, est valorisé aujourd’hui à près de 600 milliards d’euros. Son empire s’est construit grâce à la pub sur les moteurs de recherche. Demain, Google vendra tout simplement des solutions à plus forte valeur ajoutée, très commerciales, qui permettront de financer certains projets ambitieux de sociétés de voitures autonomes. Par l’entremise de Google, demain, c’est Starbucks qui vous offrira votre visite de la Grand-Place de Bruxelles si vous passez prendre un expresso chez eux… Simple comme business model, non ? 1 https://cars.stanford.edu/ 2 https://www.rethinkx.com/

VOUS AVEZ BIEN PLUS DE 15.900 RAISONS D’ENGAGER UN BRUXELLOIS. Yassine (Anderlecht), cherche un emploi comme agent de sécurité. “JE PEUX ÊTRE UN LEADER QUAND LA SITUATION L’EXIGE.” 15.900 € DE PRIMES : BÉNÉFICIEZ MAINTENANT D’ACTIVA.BRUSSELS. En engageant un Bruxellois ou une Bruxelloise via Select Actiris, le service de conseil et de recrutement gratuit d’Actiris, vous êtes en première ligne pour bénéficier de la prime activa.brussels. Nous vous présentons des candidats qui sont dans les conditions. D’ailleurs, saviez-vous que votre candidat peut vous donner droit aux avantages d’activa.brussels dès le 1er jour de son inscription chez Actiris s’il a suivi certains stages ou formations via Actiris, Bruxelles Formation ou le VDAB Brussel ? Découvrez activa.brussels et toutes les autres bonnes raisons de recruter via Select Actiris sur www.actiris.be/activabrussels. Avec le soutien du Fonds Social Européen

INTERNATIONAL ENTERPRISE EUROPE NETWORK Avez-vous déjà votre numéro Rex ? Pour les « exportateurs enregistrés », il est désormais plus facile de commercer avec un certain nombre de pays dont l’Inde, le Pakistan, le Congo, ou encore le Canada – et demain le Vietnam ou le Japon. Moyennant leur enregistrement dans le système Rex, ils peuvent émettre leurs propres attestations d’origine. Le sujet a été abordé le 27 mars dernier lors du Forum Douanes bruxellois, organisé par Beci et les services douaniers. Emmanuel Robert E ntré en vigueur en 2017, le système européen Rex (Registered Exporter System) transfère la certification d’origine des autorités douanières aux exportateurs eux-mêmes. C’est l’une des dispositions du nouveau Code des Douanes de l’Union européenne (CDU), qui vise à simplifier les formalités à l’importation et à l’exportation. Rex remplace progressivement les différentes preuves d’origine exigées dans le cadre des échanges avec les pays bénéficiant du SPG (système de préférence généralisée ; essentiellement, ce sont les pays en développement d’Afrique et d’Asie). Pour ces pays, les certificats Form A et Eur.1, habituellement visés par les douanes, laissent la place à de nouvelles attestations d’origine, directement émises par l’entreprise exportatrice sur un document commercial : facture, liste de colisage etc. Cette attestation est valable 12 mois et peut être introduite a posteriori, dans les deux ans suivant la transaction. La plupart des pays SPG ont déjà adhéré à ce nouveau système ; c’est le cas du Congo, de l’Inde, du Pakistan ou encore de la Bolivie. D’autres encore, dont l’Indonésie ou les Philippines, y adhéreront en 2019. Au plus tard, les preuves d’origine actuelles seront totalement remplacées par la nouvelle attestation d’ici juin 2020. Mieux encore : au-delà des pays SPG, le système Rex peut s’appliquer à d’autres pays tiers ayant conclu des accords de libre-échange avec l’Union Européenne, comme c’est déjà le cas avec le Canada dans le cadre du traité Ceta, pour lequel Rex a été préféré au certificat Eur.1. Les mêmes dispositions sont prévues dans un avenir proche avec le Vietnam, le Japon, le Mexique, les pays de la zone Euro-Méditerranée (EurMed) et les territoires d’outre-mer liés aux États membres de l’UE (les PTOM), voire avec les États-Unis dans le cadre du futur TTIP, dont les négociations sont actuellement en suspens. Pour émettre vous-mêmes vos attestations d’origine, vous devez toutefois posséder le statut d’Exportateur Enregistré (EE), ainsi qu’un numéro d’identification Rex qui devra figurer sur l’attestation, dès lors que le montant de la facture dépasse 6.000 euros. En-dessous de ce seuil, il n’est pas nécessaire de posséder de statut EE, ni de numéro Rex pour émettre l’attestation. Le principe est le même pour les certificats d’origine de remplacement, pour les marchandises provenant de pays SPG, en cas de réexportation fractionnée vers 24 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 un autre État membre de l’UE, la Norvège ou la Suisse. Là aussi, pour les envois d’une valeur supérieure à 6000 euros, l’exportateur peut apposer lui-même l’attestation d’origine, mais doit être enregistré et posséder un numéro Rex. Comment s’enregistrer ? Les entreprises concernées peuvent s’enregistrer sur le site de l’Administration Générale des Douanes et Accises (voir ci-dessous), où elles trouveront des informations générales sur le système Rex ainsi qu’un formulaire à compléter. Une fois l’entreprise enregistrée, son enregistrement restera valable pour tous les arrangements préférentiels qui prévoient l’auto-certification ; il ne faudra donc pas introduire de nouvelle demande lors des prochaines extensions du système Rex à de nouveaux pays. Pour les entreprises actives à l’international, c’est une formalité à ne pas négliger. Passé la période transitoire, les opérateurs non enregistrés ne pourront pas établir d’attestation d’origine donnant accès au bénéfice de préférences, alors que la douane, de son côté, ne délivrera plus aucune preuve d’origine. ● Pour aller plus loin : Site web de l’AG Douanes et Accises : https://finances. belgium.be/fr/douanes_accises ; puis « entreprises » ; puis « douanes ». Info : da.klama.origin@minfin.fed.be © Thinsktock

INTERNATIONAL RESPONSABILITÉ SOCIALE Les entreprises ont-elles besoin du développement durable ? Fin 2015, l’ONU présentait son Agenda 2030, avec ses 17 Objectifs de développement durable (ODD). Parallèlement, un appel mondial était lancé à la responsabilité des entreprises face aux défis économiques, sociaux et environnementaux. La Belgique a immédiatement donné écho à cet engagement, y compris par la voix de ses entreprises. P ourtant, certaines entreprises de toutes tailles, de même que nombre de consommateurs, peuvent avoir des difficultés à s’y retrouver. Dans des contraintes économiques ou face à des priorités d’autres natures, la perplexité des entreprises pourrait se traduire dans deux interrogations : s’agit-il surtout de communication ? N’en va-t-il pas d’abord de la responsabilité des très grandes multinationales ? Seule une minorité de responsables d’entreprise n’ont pas pris conscience de l’importance des défis planétaires et de l’enjeu pour les générations à venir. La croissance démographique augmente les besoins en denrées alimentaires et en eau potable ; les villes doivent se transformer pour rester vivables ; il faut un emploi épanouissant pour tous, des règles pour l’économie mondiale qui permettent la liberté de faire du commerce au-delà des frontières de manière équitable et en toute sécurité… Pour les acteurs de l’économie, il s’agit de prendre la mesure de l’impact que peuvent avoir leurs décisions quotidiennes en matière de commerce et d’investissement, tant sur la compétitivité de leur entreprise que sur notre ambition collective de créer de la croissance et de l’emploi à long terme. Et ainsi, nous nous rendons compte que, quelle que soit la taille de l’entreprise, elle est aujourd’hui tributaire de la globalisation et de la santé économique, sociale et environnementale ailleurs qu’à Bruxelles ou même en Europe. Travailler à la santé de son entreprise et à ses avantages compétitifs, par une harmonisation de ses activités commerciales avec la communauté locale et la préservation de l’environnement, relève de la politique de nombre d’entreprises depuis bien plus longtemps que la création des ODD. C’est parfois tellement intégré dans leur vision qu’elles ont oublié de déclarer ou de répéter qu’elles sont durables depuis leurs débuts, parce qu'elles ont toujours, par exemple, véhiculé les valeurs de leur fondateur. Une bonne stratégie de responsabilité sociétale doit être intégrée à l’ADN de l’entreprise. Ce n’est pas un programme philanthropique ou écologique vaguement connecté à son activité. Mais même pour les entreprises qui sont durables, parfois depuis leur création, une réflexion et un effort ne sont pas inutiles. Pour améliorer la communication sur leur durabilité, et pour optimaliser certains rendements par des innovations dans le recyclage, l’efficacité énergétique ou la mobilité, par exemple. Mathieu Maes, ICC Belgium Vox populi Au vu des comportements connectés des consommateurs et de leurs exigences toujours plus grandes en matière d’exemplarité des entreprises et de leurs dirigeants, les risques en termes de réputation sont permanents. Avoir un comportement correct ne suffit pas. Il s’agit d’être proactif dans sa communication et les comptes annuels n’y suffisent plus toujours. Ainsi, nombre d’instruments sont à disposition des entreprises pour un rapportage standardisé, utile tant pour les investisseurs que pour les observateurs de la société civile, tels que des lignes directrices du GRI, du Pacte mondial (Global Pact) des Nations Unies, de l'ISO 26000… Enfin, la responsabilité (sociétale) des entreprises devrait commencer par un « programme de compliance » non seulement pour sensibiliser les employés et tiers concernés aux risques de fraudes relatives aux lois applicables (y compris la corruption, le droit de la concurrence, le traitement de données personnelles, les contrôles à l’exportation, les sanctions économiques…) et les gérer, mais aussi pour s’assurer de l’application de tous les standards, notamment éthiques, internes à l’entreprise. La légitimité pour le public de toute la stratégie en matière de durabilité de l’entreprise pourrait être remise en question si elle est prise en défaut pour sa compliance – un risque grandissant. ● BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 25 © Thinsktock

TOPIC Bruxelles, région durable -20% Énergie 11,4% 14,6% 238ha 2316ha RÉSIDENTIEL 35,9% TERTIAIRE 21,4% Mobilité : 2010-2017 +57 % de voyages en transports en commun (STIB) +650 % de cyclistes 55,4 Eau millions de m³ d’eau consommés en 2016 par Déchets les ménages bruxellois. 32,4 % triés et recyclés (PMC, papier, verre, déchets verts et organiques) 67,6 % incinérés Air et climat Particules fines -40 % entre 2000 et 2013 Sources : 46% 42% 9% 3% ... Chauffage des bâtiments résidentiels Transport Chauffage des bâtiments tertiaires 26 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 Autres Dioxyde d'azote (NO2) Concentration moyenne : 39 µg/m³ en 2014 à la station de Molenbeek-Saint-Jean, juste sous la valeur limite européenne. 47% Trafic Apports extérieurs à la Région 40% 13% Pollution urbaine de fond Gaz à effet de serre (GES) -18% entre 2004 et 2013 TRANSPORT 3,7% INDUSTRIE 1,3% AUTRES Gaspillage alimentaire 25.000 tonnes de produits alimentaires jetés par an, soit 15 kg/personne. 40 % Entreprises 60 % Ménages DE CONSOMMATION ÉNERGÉTIQUE entre 2004 (24.134 GWh) et 2015 (19.381 GWh). 37,7% Nature de surfaces boisées (18,4 km²) du territoire régional sous statut protégé de réserves naturelles et forestières sous Natura 2000 479.408 tonnes de déchets collectés en 2015

TOPIC GREEN La Belgique, nouvelle terre d’accueil du recyclage ? Face au récent blocage de l’importation de déchets par la Chine, l’Europe doit accélérer son processus de gestion de ces déchets. En tant que bon élève, la Belgique pourrait être une terre d’accueil en développant de nouveaux centres de tri. Géry Brusselmans aisons de la Belgique la poubelle du monde. » Cette phrase, lancée par onze entrepreneurs dans « F le journal économique L’Echo en janvier dernier, a fait bondir plus d’un lecteur. La proposition est pourtant moins farfelue qu’elle n’y paraît. L’Europe doit en effet faire face à une surabondance de déchets. L’équation est somme toute assez simple : au plus il y a d’Européens, au plus la consommation augmente, au plus il faut jeter. S’ajoutent à cette surconsommation des problèmes connexes autour du stockage de déchets dangereux, du recyclage des déchets plastiques, de la gestion du papier et des cartons ou encore de la transformation des déchets organiques. Le plastique, plus gros enjeu européen Le plastique est « le » plus gros enjeu au niveau européen et même mondial. Sa production a été multipliée par vingt en cinquante ans mais, a contrario, sa gestion fut jusqu’il y a peu catastrophique. L’Europe rattrape son retard. Aujourd’hui, la majeure partie des pays européens recyclent plus de 22 % des produits plastiques. D’ici 2030, l’Europe aimerait imposer le tri et le recyclage de tous les emballages plastiques, ce qui devrait impacter notre vie quotidienne et celle de nos entreprises. À partir de 2019, les Belges pourront déposer de plus en plus de déchets plastiques dans les sacs bleus PMC (pots de yaourts, barquettes de beurre…). L’idée serait de pouvoir transformer ces plastiques en de nouvelles matières. « Le côté positif, c’est que nous assistons déjà à des changements de mentalité de la part de grands acteurs », observe Ingrid Bouchez, responsable de la communication chez Val-I-Pac. « Je pense à Danone ou Coca-Cola, qui ont annoncé vouloir utiliser un certain pourcentage de matière plastique recyclée dans la production de leurs emballages. Quand des entreprises majeures donnent le ton, les choses changent. » Quelques grands projets existent chez nous en matière de tri et de recyclage de matière plastique. Ainsi, il devrait y avoir prochainement deux centres de tri en Wallonie, dont un situé dans la région de Mons, capable de gérer 27 000 tonnes de déchets plastiques par an. Un projet est également à l’étude pour Bruxelles. Des montagnes de déchets plastiques, dont la Chine ne veut plus : problème ou opportunité ? Un Européen produirait chaque année 5 tonnes de déchets, dont 200 kilos seraient considérés comme dangereux. Des initiatives de recyclage fleurissent dans différents pays européens mais le train, déjà en marche, doit toutefois être accéléré… notamment à cause de la Chine. La Chine est le premier importateur mondial de déchets : elle importait jusqu’il y a peu 8,4 millions de tonnes de déchets plastiques chaque année, dont la moitié provenant d’Europe (à elle seule, la Belgique aurait envoyé 424 000 tonnes de déchets plastiques en Chine, l’année dernière). Depuis janvier dernier, la Chine a considérablement réduit ces importations. « C’est un désastre pour l’Europe », s’exprimait récemment Arnaud Brunet, directeur du bureau international de recyclage, dans le journal Le Point. Solution à court terme : le Vietnam, l’Inde ou le Pakistan Des décisions à court terme sont indispensables. Or, les systèmes de tri et de recyclage sont trop peu développés en Europe. « Il existe une véritable disparité dans la gestion des déchets au niveau européen », évoque Yves Decelle, spécialiste de la question au sein de Suez. « À l’échelle européenne, le tri existe depuis plus de trente ans, mais pas partout. Les bons élèves sont l’Allemagne, les Pays-Bas, la France ou encore la Belgique. Les pays les moins avancés sont la Bulgarie, la Pologne, Malte ou la Grèce, qui mettent encore la majorité de leurs déchets en décharge. » À très court terme, une première solution pour l’Europe serait d’exporter les déchets vers d’autres pays que la Chine. On parle notamment du Vietnam, de l’Inde, BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 27 © Thinsktock

TOPIC La Belgique, pionnière du du Pakistan ou du CamFrancis Huysman (Val-I-Pac) bodge. « C’est une potentielle source de développement économique pour ces pays », estime Francis Huysman, directeur général de Val-I-Pac, organisme dont la mission est de stimuler et coordonner chez nous le recyclage d’emballages industriels. « Il serait toutefois impossible d’en faire une alternative à la Chine ; les capacités de tri et de stockage sont en effet trop faibles à l’heure actuelle et ne pourront jamais compenser ce que la Chine absorbait. » D’autre part, les politiques européennes prônent plutôt la gestion des déchets à l’échelle locale. La « vraie » solution serait donc de développer des centres de tri en Europe. La Belgique, terre d’accueil des déchets ? « Certaines initiatives fleurissent déjà en Europe », assure Yves Decelle, de chez Suez. « On avance toutefois très prudemment. D’abord car on ne sait pas encore aujourd’hui si la Chine ne fera pas marche arrière. Il faut également savoir que le tri-recyclage est un marché très instable. Le tri coûte de l’argent ; le prix de revente fluctue. Au sein de Suez, nous avons déjà dû fermer des unités pour manque de rentabilité. » Si le développement des centres de tri en Europe est la piste la plus plausible, la Belgique pourrait jouer un rôle majeur. « Je suis convaincu du potentiel de la Belgique, tout comme notre pays fait régulièrement office de pays test pour d’autres matières », estime Francis Huysman, directeur général de Val-I-Pac. « Surtout qu’au niveau international, la Belgique est assez appréciée pour sa position centrale », ajoute Fatima Boudjaoui, porte-parole de Fostplus, organisme qui assure la collecte, le tri et le recyclage des déchets d’emballage ménagers en Belgique. « Nous aimerions attirer de nouvelles entreprises sur nos terres. Il faudrait dans un premier temps que les centres de tri soient optimisés. Prenons l’exemple des intercommunales, avec qui Fostplus travaille. Certains centres ont des capacités de stockage de 20 000 tonnes, ce qui est trop peu. Pour séduire des investisseurs, nous préconisons de développer des centres de tri de plus grande taille mais en moins grand nombre. » Yves Decelle (Suez) 28 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 « Il faut donner des incitants à toute la filière » Il ne faudrait d’ailleurs pas uniquement développer les centres de tri mais recyclage À l’échelle européenne, la Belgique reste un exemple en matière de recyclage. Notre pays recyclerait pas moins de 38 % de ses déchets plastiques, ce qui la place au premier rang de tous les pays européens ! Idem pour les cartons, le verre, ou les déchets plus dangereux. « Notre pays avait anticipé les lois européennes », explique Fatima Boudjaoui, de chez Fostplus. « Nous avons établi un scénario unique, en choisissant de collecter les cartons, les plastiques ou même le verre via les bulles à verre. Ce défi s’est avéré payant, notamment d’un point de vue philosophique, mais également d’un point de vue économique, grâce à une prise de responsabilité de toute la filière. » La Belgique est même un point central au niveau mondial pour l’importation de certaines catégories de déchets : décontamination de transformateurs électriques aux huiles à Grimbergen, recyclage de métaux précieux (or, cuivre…) de certaines composantes à Gand, ou encore développement d’une filière de réutilisation de pièces détachées à Bruxelles. Des experts belges sont d’ailleurs régulièrement consultés par les pays étrangers dans le domaine du recyclage. Une preuve de plus que la Belgique pourrait être une belle terre d’accueil en la matière pour l’Europe ! plus généralement toute la filière. « Nous demandons aux autorités de donner un cadre légal », explique Yves Decelle, de chez Suez. « Pour prendre un exemple concret, les producteurs de voitures ou d’ordinateurs devraient avoir l’obligation d’utiliser un certain pourcentage de plastique recyclé dans les produits neufs, ce qui n’est pas encore le cas aujourd’hui. » Fatima Boudjaoui, porte-parole chez Fostplus, prône quant à elle un assouplissement des règles belges pour attirer de nouveaux investisseurs. « En Belgique, le gouvernement est plus strict qu’au niveau européen en matière d’obligations. Nous observons un grand intérêt d’investisseurs de premier plan pour s’installer chez nous. Des règles plus souples, ajustées à celle de l’Europe, pourraient les attirer. » Ingrid Bouchez, responsable communication chez Val-I-Pac, prône plus généralement « un changement de mentalité. Il faut une évolution économique mais également une évolution technique. Les producteurs d’emballage n’ont pas l’habitude de travailler avec une matière recyclée. Il y a encore de nombreuses possibilités pour la transformation. » Fatima Boudjaoui (Fostplus) Et qui dit terre d’accueil pour le recyclage dit forcément nouvelles perspectives d’emploi à la clé… ● D.R. D.R. © Dati Photography

Trier ? Un jeu d'enfant et de la valorisation, c'est encore mieux. C'est précisément ce à quoi s'attache la deuxième étape du processus proposé par jetriedansmonentreprise.be Voici quelques uns des conseils que les entreprises pourront trouver sur le nouveau site de VAL-I-PAC: ➜ Adapter le taux de remplissage des conteneurs ➜ Collecter les films plastique dans des sacs séparés ➜ Bien remplir les sacs ➜ Si les quantités de déchets sont importantes en volume, utiliser un conteneur-presse ➜ etc. Avec le lancement de son nouveau site jetriedansmonentreprise.be, VAL-I-PAC entend encourager les entreprises à trier leurs déchets d'emballages. Mieux et plus. Explications avec Ingrid Bouchez, directrice de la communication de l'organisme agréé pour les déchets d'emballages industriels. Ce n'est pas parce que nous sommes les champions européens du tri et du recyclage des déchets, avec une performance de 88,9% tous matériaux confondus, que nous devons nous reposer sur nos lauriers. Ce constat, c'est celui de l'équipe de VAL-I-PAC, l'organisme agréé qui stimule et coordonne le recyclage des emballages industriels depuis près de 20 ans. "Il faut faire plus et mieux" résume Ingrid Bouchez. Et pour faire plus et mieux, rien ne vaut la force d'un message simple: "Nous partons du principe que si nous donnons les codes corrects aux entreprises, elles peuvent y parvenir comme n'importe quelle autre entreprise rompue à l'art du tri" explique la directrice de la communication de VAL-I-PAC. Pour y parvenir, VAL-I-PAC a créé le site jetriedansmonentreprise.be. Première étape: je cartographie la production des déchets jetriedansmonentreprise.be proposera un état des lieux qui permettra à l'entreprise de découvrir la nature des déchets qu'elle produit. "Pour ce faire, le site met à leur disposition un tableur où les quantités de déchets par type et par mois peuvent être encodées. Les flux classiques du système VALI-PAC comme le bois ou le carton sont déjà renseignés, mais l'utilisateur peut également y ajouter d’autres types de déchets " explique Ingrid Bouchez. Une fois les données introduites, l'utilisateur obtient un aperçu de la production mensuelle pour chaque type de déchet. Pour les déchets résiduels, c'est-àdire ceux qui correspondent à la fraction non triée, jetriedansmonentreprise.be montre qu'il est possible de faire mieux. En s'appuyant sur des données statistiques (OVAM), on constate en effet que la fraction résiduelle contient souvent encore pas mal de déchets valorisables. Ainsi, un conteneur fixe contient en moyenne encore 20% de bois, 11% de plastique, des inertes et des papiers carton (7%). Deuxième étape: j'obtiens des conseils d'optimisation Cartographier et savoir, c'est déjà bien, mais recevoir des conseils pour améliorer sa situation sur le plan du recyclage Pour ses 20 ans, VAL-I-PAC vous fait la fête! VAL-I-PAC a en outre décidé de fêter dignement son 20ème anniversaire à travers des actions organisées pour ses différents stakeholders. L'organisme agréé va également gâter les entreprises en distribuant de beaux cadeaux... "Dans le cadre d'un concours, nous allons encourager les entreprises, qu'elles soient ou non membres de VAL-I-PAC, à nous communiquer leurs bonnes pratiques en matière de gestion des déchets. Les scénarios les plus pertinents seront identifiés par VAL-I-PAC dans différentes catégories. Et un lauréat sera désigné par catégorie. Le jeu en vaut la chandelle: un budget de communication de 5.000 euros que les entreprises pourront dépenser dans des publications spécialisées de leur choix en faisant état de leurs belles expériences en matière de tri des déchets. jetriedansmonentreprise.be Le site permet par ailleurs de: ➜ Vérifier des obligations en vigueur en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles avec les différents flux qui doivent être obligatoirement triés ➜ Mieux communiquer et motiver le personnel en interne (matériel de communication mis à disposition des entreprises) ➜ Retrouver l'inventaire des primes de VAL-I-PAC (pour quels matériaux et quels types de primes) ➜ Trouver un collecteur de déchets en fonction du type de déchet, du code postal (collecteurs affiliés à VAL-I-PAC) etc. ➜ Bénéficier de conseils pour bien trier les déchets ➜ Découvrir de manière ludique la seconde vie des matériaux à travers l'exploration d'équipements présents dans notre environnement professionnel (notre plan de travail en bois recyclé par exemple) ➜ Retrouver tous les liens vers les sites officiels et vers les organismes comme l'OVAM, Bruxelles Environnement, BECI...

TOPIC Rien à jeter dans les biodéchets ! GREEN Le tri des déchets organiques, notamment grâce au compostage collectif et individuel, aux sacs orange et verts, est désormais une réalité pour l’ensemble des Bruxellois. Déjà, certains déchets sont transformés en énergie, d’autres en compost. Mais il reste du pain sur la planche. Géry Brusselmans L e tri des déchets organiques à Bruxelles n’est désormais plus en phase test. Aujourd’hui, les entreprises et particuliers installés dans une des 19 communes peuvent déposer leurs déchets organiques dans un sac vert ou un sac orange. Il n’y a toutefois pas d’obligation pour les sacs orange, et les sacs blancs restent d’actualité pour les déchets ménagers. Mais il semble évident que c’est le tri des « organiques » qui est appelé à se développer. En 2017, environ 5000 tonnes de déchets organiques ont été récoltées à Bruxelles. « Selon nos estimations, cette quantité devrait être doublée d’ici quelques années », annonce Nicolas Scherrier, spécialiste de la gestion des déchets organiques pour Bruxelles Environnement. L’importance de ce tri tient dans une logique d’efficacité : les déchets organiques peuvent en effet produire de l’énergie, notamment de l’électricité, du terreau ou encore de l’engrais pour l’agriculture. Replaçons le contexte : les déchets organiques, ou biodéchets, sont de deux types. D’un côté les déchets alimentaires, qui sont en gros nos déchets ménagers : pelures de fruits ou de légumes, mouchoirs, restes de repas… De l’autre les déchets verts : tonte de gazon, taille des haies, plantes... Comme d’autres villes européennes, Bruxelles doit accélérer le processus de tri d’ici à 2030, d’après une convention établie avec l’Europe. Et, vous le lirez ci-dessous, du chemin t à ourir… Aujourd’hui, la grande majorité alimentaires partent dans biométhanisation situé à Ypr ils y sont transformés en pour produire de l’électricité, également du compost. Le centre d’Ypres s’inscrit fois comme une solution tentiellement temporaire pour Bruxelles. Le transport de chets à 125 km de la capital en effet peu avantageux pour l’environnement, sans oublier que le transport d’une tonne de déchets organiques coûterait à Bruxelles l’équivalent de 100 euros. Comment s’opérera le tri des déchets organiques dans cinq ans ? Une piste de réponse est donnée par Phosphore, plate-forme de co-créa 30 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 tion entre les citoyens, des scientifiques et les pouvoirs publics. « Le but de Phosphore est de sensibiliser et de soutenir les particuliers, écoles ou entreprises qui gèrent des déchets organiques de manière autonome avec des techniques locales », explique Simon De Muynck, coordinateur de Phosphore. « Il existe des dizaines de techniques, comme le compostage, le vermicompostage, la valorisation animale, la micro-biométhanisation ou l’éco-digestion qui s’adaptent à différents acteurs (citoyen, restaurant, école…) » L’initiative s’est développée à Bruxelles, avec aujourd’hui pas moins de 150 composts collectifs situés dans les 19 communes. Pas encore de solution claire à long terme « Bruxelles Environnement, qui participe à Phosphore, prône une gestion décentralisée et locale des biodéchets », complète Nicolas Scherrier, de Bruxelles Environnement. « Cette gestion décentralisée n’est toutefois pas une solution suffisante pour gérer l’ensemble des déchets produits par la Région. Il faut éventuellement la compléter par une gestion centralisée des déchets. C’est ce que nous étudions actuellement. » Une grande question se pose : que deviendront les déchets organiques s’ils ne partent vers Ypres ? La ville de Lille, par exemple, fait rouler ses bus avec du biogaz issu de déchets, grâc à entre de biométhanisation. construction d’un centre biométhanisation à Bruxelles est à l’étude années. Il y a évidemment des contre, notamment en (60 millions d’euros seertaines estimations) et des nuisances sonores et olfactives. Bruxelles a pourtant pris un train en marche et devra se plier prochainement à quelques obligations. Ainsi, on évoque en coulisses une contrainte européenne qui obligerait les Bruxellois à trier leurs déchets organiques pour 2023. ● © Thinsktock

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POUR UNE SOCIÉTÉ URBAINE BAS CARBONE ? QUELLE GOUVERNANCE Forum 22 juin Suite aux négociations climatiques internationales lancées par les Nations Unies, la Région de Bruxelles-Capitale s’est engagée à développer une stratégie de réduction de 80 à 95% des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2050. Pour amorcer la transition vers une société plus durable, il est primordial de mobiliser l’ensemble des ressources qui font la richesse du territoire urbain, comme c’est le cas de la Région de Bruxelles-Capitale. Les défis rencontrés par les métropoles étant de nature multidimensionnelle et transversale, seule une approche coordonnée à de multiples niveaux et visant à engager divers domaines de compétence est susceptible d’être concluante. C’est sur base de ces constats que la Région de Bruxelles-Capitale se penche sur les possibilités de gouvernance qui lui permettraient d’atteindre son objectif bas carbone à l’horizon 2050. Selon les Nations-Unies, les villes regrouperont 2/3 de la population à l’horizon 2050 et seront les principales responsables d’émissions globales de carbone. L’étude bas carbone bruxelloise a doté la Région d’un outil et de scénarios lui permettant d’établir sa stratégie bas carbone à l’horizon 2050. Elle permet à la Région d’avoir une vision plus fine des impacts des modifications comportementales et techniques de diverses trajectoires, et d’être alors en mesure de mener une politique long terme dans chacun des secteurs. Une réflexion sur l’évolution du rôle et des méthodes de travail des pouvoirs publics est par ailleurs indispensable, tenant compte du potentiel des mouvements citoyens pour entamer une transition sociétale radicale. Dans ce contexte, Bruxelles Environnement organise le vendredi 22 juin 2018 un le potentiel des groupes de citoyens à relever les défis climatiques. Olivier De Schutter (UCL) et Simon De Muynck (Centre d'écologie urbaine) parleront de l'autonomisation des citoyens et des moyens collaboratifs pour transformer notre ville. Les débats et les ateliers seront animés par le Civic Innovation Network (https://civicinnovation.network/site), un laboratoire bruxellois facilitant la co-création et visant à réaliser des coentreprises et développer des outils systémiques pour la résilience urbaine. forum autour de la question : « Quelle gouvernance pour une société urbaine bas carbone à l’horizon 2050 ? » L’ambition du forum sera d’amorcer une réflexion collective quant à la relation fructueuse entre les pouvoirs publics et l’action citoyenne, et ainsi établir les base d’une stratégie d’action pour être à la hauteur de l’objectif bas carbone à l’horizon 2050. Parmi les intervenants, Elisabeth Grosdhomme-Lulin donnera un aperçu de l'évolution des services publics et les méthodes pour activer QUAND: 22 juin 2018, de 8h30 à 17h00. OÙ: BEL Auditorium, Bruxelles Environnement, Avenue du Port 86c 1000 Bruxelles https://www.bel.brussels QUI: Les parties prenantes au niveau local, national et international : ● Associations de citoyens et société civile ● Autorités publiques ● Acteurs privés ● Universitaires LANGUES : Français, Néerlandais, Anglais INSCRIPTIONS : http://bascarbone. environnement.brussels PLUS D’INFO : lowcarbon@environnement.brussels • http://bascarbone.environnement.brussels

SolarClick : vers 4 500 tonnes de CO2 SolarClick est le nom du programme lancé début 2017 par le gouvernement bruxellois pour exploiter l’important potentiel de production d’électricité photovoltaïque que représentent les toitures des bâtiments publics. Mis en œuvre par Sibelga, le gestionnaire des réseaux d’énergie, le projet est suivi en collaboration avec Bruxelles Environnement et bénéfi cie d’un budget de 20 millions d’euros sur 4 ans (2017-2020). SolarClick a pour mission d’équiper près de 85 000 m2 de toitures de bâtiments publics bruxellois de panneaux photovoltaïques d’ici 2020. À la clé : une réduction d’environ 4500 tonnes des émissions de CO2 à Bruxelles. Ce programme repose sur un principe de « win-win » : le pouvoir public bénéfi cie gratuitement de l’électricité produite pour couvrir ses besoins, tandis que la Région, propriétaire des panneaux, perçoit les certifi cats verts et alimente le Fonds Climat avec le produit de leur vente. Cette année, 48 premiers bâtiments régionaux et communaux (bâtiments administratifs, infrastructures sportives, écoles, etc.) seront équipés de panneaux PLUS D’INFO : https://solarclick.be/ • info@solarclick.be Copropriétés et panneaux photovoltaïques : des modèles de contrats pour l’usage des toitures partagées Vous louez un bien équipé de panneaux photovoltaïques en toiture ? Vous voulez installer des panneaux photovoltaïques sur le toit d’un immeuble en copropriété, voire utiliser celui d’un immeuble voisin ? Mais, entre (co)propriétaire, locataire, copropriété et voisin, qui fait quoi, qui paye quoi, qui est responsable de quoi ? Référez-vous aux modèles de contrats ! Pour défi nir clairement les modalités d’utilisation de ces « toitures partagées » pour des panneaux photovoltaïques, Bruxelles Environnement met à votre disposition des contrats-types : des clauses à intégrer au bail en cas de location d’un bien, des modèles de contrat de location ou de mise à disposition de la toiture et des clauses-types pour procès-verbal d’assemblée de copropriétaires. Ces modèles vous permettent de clarifi er les termes de l’accord entre les diff érents intervenants et peuvent servir de base à la rédaction de vos documents offi ciels. Si vous êtes un professionnel ou une copropriété de plus de 6 unités, contactez le Facilitateur Bâtiment Durable au 0800/85.775. PLUS D’INFO : www.environnement.brussels/facilitateur • facilitateur@environnement.brussels photovoltaïques « SolarClick ». Au total, 150 sites seront équipés d’ici à 2020, augmentant ainsi d’environ 20 % la puissance photovoltaïque existante à Bruxelles. La première installation « SolarClick » a été mise en service le 25 mai, en présence de la ministre Fremault. Il s’agit de la maison de retraite Val des Fleurs à Berchem-Sainte-Agathe, bâtiment du CPAS. /an en moins à Bruxelles à l'horizon 2020 ! © Sibelga

GREEN Épuration des eaux : des défis et d’énormes opportunités Avec sa densité de population et une activité industrielle encore vivace, Bruxelles doit bien évidemment veiller à gérer au mieux ses eaux usées. Directive européenne et image obligent. Sur ce territoire exigu, ce sont les stations de Bruxelles-Nord et de Bruxelles-Sud qui s'acquittent de cette mission importante. Ces dernières années, toutes deux se sont engagées dans d'importants chantiers de rénovation. Johan Debière S ouvenez-vous : en 2011, Aquiris faisait parler d'elle dans le cadre d'un pilote de valorisation des sédiments de la station d'épuration nord de Bruxelles, en vue de produire du bioplastique (lire notre encadré à ce sujet). Cette fois, c'est vers la station localisée au sud de Bruxelles que les projecteurs se braquent avec l'exploitation de la technologie dite « membranaire ». Une technologie étonnante qui permet un niveau de filtration extrêmement élevé. Sandrine Moulin, ingénieur au sein de la SBGE : « Cette technologie, utilisée pour la filtration des effluents des eaux usées de Bruxelles, est la même que celle qui est utilisée dans certaines entreprises, en particulier comme les nombreuses entreprises actives à Bruxelles dans les secteurs agro-alimentaire et pharmaceutique ». Traitement tertiaire Pour la SBGE, il s'agit de relever le défi de ce que l'on appelle le traitement tertiaire. Quand le secondaire s'occupe de traiter les composés organiques ou les phosphates présents dans l'eau, le tertiaire prend en charge des polluants comme l'azote et le phosphore, mais aussi les agents pathogènes. Cette deuxième mission, bien qu'importante, est encore loin d'être généralisée dans les grandes villes. En effet, le traitement par la technologie membranaire dans un environnement urbain comme celui de Bruxelles nécessite d'assurer une continuité dans le traitement des eaux usées, sans réduction de capacité (ndlr : avec une capacité de 360.000 équivalents habitants, cette installation couvre les besoins d'une importante partie de Bruxelles). Sandrine Moulin : « Cette phase des travaux est particulièrement compliquée en fonction de l'exiguïté du site, qui 34 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 La station d’épuration Sud, qui traite environ un tiers des eaux usées bruxelloises, a été rénovée au cours des dernières années. n'offre aucune possibilité d’extension foncière. Plusieurs solutions ont été étudiées en avant-projet. Compte tenu des contraintes auxquelles nous devions faire face, c'est la technologie membranaire qui a été retenue ». En effet, outre sa qualité de filtration à nulle autre pareille, cette technologie affiche des performances élevées à partir d'un procédé compact. Valorisation du biogaz Outre la compacité et le haut degré de filtration, le choix de ce procédé par la Société Bruxelloise de Gestion de l'Eau (SBGE) a également permis de mettre en place une unité de valorisation des boues. « Celles-ci sont produites par un procédé de digestion anaérobie permettant la production de biogaz (...) Une cogénération permet ensuite de valori© Reporters © Inventive Studio/Vinci Environnement

Du bioplastique à partir des sédiments ser ce biogaz et de produire une partie de l’électricité nécessaire pour faire fonctionner le site », poursuit Sandrine Moulin. Revers de la médaille : les membranes utilisées pour le filtrage doivent être lavées très régulièrement afin de maintenir leurs performances à leur niveau optimal, c'est-à-dire de contenir la consommation d'énergie nécessaire afin d'assurer la meilleure filtration possible et de maintenir la capacité hydraulique au même niveau. Sans trop entrer dans les détails, précisons que l’eau filtrée correspond à l’eau traitée : « En bout de process, l'eau est conforme aux normes de rejet. Les résidus sont des boues dites ‘activées’, composées en autres des bactéries épuratrices. Celle-ci sont maintenues dans les réacteurs à une concentration constante, l’excès étant envoyé vers la filière de traitement et de valorisation des boues, c'est-à-dire vers l'unité de digestion anaérobie », poursuit Sandrine Moulin. R-Use Valoriser les boues pour obtenir de l'électricité, c'est bien. Mais assurer la gestion de l'eau pour lui permettre d'intégrer une boucle qui va plus loin que le cycle bien connu de la gestion de l'eau, c'est encore mieux. Pour cette raison, la SBGE a décidé de s'engager dans le projet R-Use. Sandrine Martin : « La qualité des eaux de sortie d’un bioréacteur à membrane étant très bonne, un simple traitement complémentaire de désinfection de type UV et/ou par chloration permettrait de réutiliser cette eau. Le premier utilisateur de cette eau est la SBGE ; la station produira sa propre eau de service afin de limiter la consommation d’eau potable ». Cette première application n'est pas négligeable, puisqu'elle représente tout de même un débit de 30 m³ par heure. La SBGE ne sera pas seule à être concernée par cet intéressant projet : « Un projet avec un partenaire industriel actif dans la construction automobile est en cours ». Il s'agirait ici de pouvoir mettre à la disposition de cette usine environ 90 m³ par heure. Aucun nom n'a filtré, oserions-nous écrire, mais on imagine bien, vu la localisation de la station, et les 200 mètres qui les séparent à vol d'oiseau, qu'il s'agit de l'usine Audi à Forest... Ce projet est inscrit dans les lignes de développement de la SBGE. Et si la législation en la matière reste encore floue en Belgique, la SBGE assure que l'Union européenne pousse en ce sens. Ce que l'Europe veut, Bruxelles le voudra aussi, Le 7 octobre 2011, Aquiris a inauguré le premier prototype industriel de production de bioplastique à partir d’eaux usées municipales. La technologie unique utilisée dès 2010 pour le produire à partir des eaux usées urbaines a représenté une avancée majeure à Bruxelles, mais aussi à l'échelle européenne. Certes, alors développée à l'échelle d'un pilote, l'installation a permis de convertir efficacement les eaux usées en bioplastique, ou plus exactement en PHA ou polyhydroxyalkanoate, lequel se dégrade en moins d'un an là où des plastiques conventionnels mettent de nombreuses décennies pour se décomposer, en laissant d'ailleurs toujours derrière eux des traces de composants. Au vu du potentiel représenté par une population dépassant le million d’habitants, dont les effluents offrent la « matière première » de ce plastique vert, la filière offrirait selon les calculs effectués par Aquiris un potentiel de production de quelque 20.000 tonnes de bioplastique par an. Avec la montée en puissance du débat sur les déchets plastiques rejetés dans les cours d'eau, et donc dans les océans, la demande pour ce plastique réellement biodégradable est de plus en plus significative. D'autant que sur le plan technique, il n'a rien à envier à ses lointains cousins issus de la pétrochimie puisqu'on peut le retrouver dans les fils utilisés pour les points de suture. Ou encore dans les tableaux de bord de voiture. Allo, Audi Forest ? Intéressés ? assurément. D'autant que cela rentre très clairement dans une logique circulaire dans laquelle Bruxelles s'est engagée avec détermination depuis quelques années, le plus récemment avec le Programme Régional en Économie Circulaire (PREC). Quid du prix ? L’épuration des eaux est une priorité qui a un coût ; comment faire pour maîtriser le prix d’une ressource aussi nécessaire que précieuse ? Sur ce point, Sandrine Moulin se montre rassurante : « Les travaux en cours sont programmés depuis longtemps et sont d’ores et déjà intégrés dans le plan financier de la SBGE. Il n’y pas d’impact programmé de ces investissements actuels sur le prix de l’eau. En ce qui concerne le futur prix de l’eau, la Région de Bruxelles-Capitale a souhaité mettre en place un régulateur comme c’était déjà le cas pour le marché de l’électricité ». Une mission qui revient depuis peu à Brugel, la Commission de Régulation pour les marchés de l'énergie en Région de Bruxelles-Capitale, désormais chargée en sus du contrôle de l'eau à travers l'ordonnance du 15 décembre dernier, publiée au Moniteur belge le 2 février 2018. Ici aussi, un bel exemple de rationalisation... ● TOPIC La Senne à la sortie de Bruxelles : la qualité des eaux de surface s’est nettement améliorée à Bruxelles grâce à l’épuration. BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 35

Le nouveau bâtiment Monnoyer d’Elia a été élu bâtiment exemplaire par Bruxelles Environnement. GREEN Des espaces de travail verts, bien dans leur époque Des événements parfois subis comme une fin de bail, une restructuration ou au contraire une forte progression des effectifs permettent parfois de revoir de fond en comble les bâtiments dans lesquels on travaille. L'occasion d'introduire du vert là où il y avait du gris. Johan Debière À Bruxelles, il est toujours très impressionnant de voir une entreprise comptant plusieurs milliers de collaborateurs s'engager dans un déménagement. Le départ d'Axa de l'immeuble emblématique qu'elle occupait depuis près de 50 ans à Watermael-Boitsfort, et son transfert vers le centre, ont marqué les esprits des Bruxellois. Il en va de même pour un BNP Paribas Fortis qui a décidé, voici quelques années, de tirer un trait sur son siège de la Montagne du Parc. Pourtant, au-delà des chocs que peuvent causer ces changements, ces mouvements sont aussi parfois l'occasion de revoir de fond en comble le rapport que l'on entretient avec son espace de travail et avec le bâtiment que l'on fréquente chaque jour. L'ancien mobilier redistribué Sur ce plan, Axa a fait fort. Très attaché à la qualité de vie sur le lieu de travail, Axa a profité de son déménagement de Boitsfort vers le (presque) hyper-centre de Bruxelles pour améliorer de manière notable l'empreinte environnementale de sa nouvelle implantation et reconfigurer complètement la topologie des espaces de travail. Ici, c'est autour d'un déménagement important et d'une recomposition du mode de travail, reposant sur le concept de flexdesk, que les choses ont été engagées : « Nous avons 2.600 personnes attachées au siège dans le centre de Bruxelles pour 1.600 postes de travail. Nous fonctionnons donc avec un ratio de 0,6 », nous a confié Alain Verheulpen, Local Head of Development Real Asset chez Axa. De manière très concrète, cela donne six chaises pour dix employés. Et, tant qu'à évoquer des chiffres, 400 places de parking là où il y en avait 1.400 lorsqu'Axa était encore installée dans ses locaux du boulevard du Souverain. Les anciens équipements n'ont pas été jetés : « L'ancien mobilier a été proposé au personnel pour une somme sym36 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 Le nouveau siège, d’Axa, rue du Trône : un bâtiment passif. bolique. Pour le reste, nous organisons la redistribution de ces éléments à travers la fondation Axa Atout Cœur, ainsi qu'avec des asbl venant en aide aux personnes socialement défavorisées ou frappées par des handicaps ». Paperless et flexdesk Du mobilier en moins et des voitures en moins donc, sans parler du papier qui se fait de plus en plus rare au sein de la compagnie, évolution vers le paperless oblige. Ici aussi, l'impact environnemental est important, même si c'est davantage en terme de réorganisation du paradigme de travail qu'Axa parle de sa refondation au centre de Bruxelles : « De la même manière que le CEO d'Axa télétravaille un jour par semaine, les travailleurs de la compagnie n'ont pas de bureau attitré (ndlr: à l'instar du CEO d'ailleurs). C'est un élément essentiel sur lequel tout se construit. Ce concept va donc clairement plus loin que le flexdesk », poursuit Alain Verheulpen. L'environnement n'est pourtant pas en D.R. D.R.

TOPIC reste : « Le nouveau siège de Trône a obtenu la certification passive ainsi que la certification Breeam Excellent (...) Nos fournisseurs disposent tous de normes reconnues en termes de performance et de développement durable. Faibles émissions de CO2 , enregistrement Emas, normes 14001 et EN 15372 (ndlr: norme européenne prescrivant les exigences de sécurité, de résistance et de durabilité s'appliquant à tous les types de tables à usage non domestique), Cradleto-Cradle... », complète Chloé Tillieux, la porte-parole d'Axa. Ajoutons que des panneaux photovoltaïques tapissent une partie significative de la surface et que la consommation globale du bâtiment n'excède pas celle de... 8 machines à café. Comme chez Axa, les équipements de bureau qui doivent être remplacés trouvent toujours une seconde vie chez Elia. De ce point de vue, les tonnages affichés dans le rapport environnemental du gestionnaire de réseau sont impressionnants : en 2016 et en 2017, Elia a donné une seconde vie à plus de 3 tonnes d'équipements IT qu'elle a légués à des associations ; et en 2015, ce chiffre a même été trois fois plus élevé, dépassant les 9 tonnes. « À chaque fois, les équipements cédés passent entre les mains de notre service IT afin d'effacer toutes les données liées à Elia, mais aussi pour permettre aux nouveaux utilisateurs d'en tirer le meilleur parti », explique Valérie Legat, responsable environnement. Il en va de même pour le mobilier et même pour les fardes. « Récemment, nous avons offert du mobilier à une asbl de Mont-sur-Marchienne qui s'occupe de santé mentale. Quant aux fardes, devenues inutiles suite à la digitalisation massive des opérations administratives, elles ont été proposées à des écoles », poursuit la responsable. Bâtiments exemplaires et peu gloutons L'attention portée à l'environnement touche aussi plus fondamentalement les bâtiments occupés par le gestionnaire belge du réseau d'électricité, et plus spécialement encore ceux qu'Elia a fait construire ces dernières années. Ainsi, le bâtiment Nearly Zero Energy Monnoyer, qui est une extension du site d'Elia à Schaerbeek, a été élu bâtiment exemplaire par Bruxelles Environnement en réussissant la gageure d’allier performance énergétique et prise en compte des contextes social, économique, urbain, humain et environnemental (ndlr: il a été développée sur un site de 3 hectares anciennement pollué et recouvert d'une dalle étanche). Il a par ailleurs reçu la certification Breeam (moins exigeante en termes de seuils minimums), mais aurait sans doute pu décrocher sans peine une certification HQE, le standard français qui, de l'avis des professionnels du secteur, développe une démarche plus globale en prenant notamment en compte les aspects liés à la santé des occupants du bâtiment. Les réaménagements des bâtiments et des espaces de travail décidé par Axa et Elia ont en commun d'avoir pu engager une amélioration durable notable en s'appuyant sur une surface exploitable relativement élevée. Il en va de même pour le bâtiment occupé par Bruxelles Environnement sur le site de Tour et Taxis, pour l'incubateur Greenbizz, situé non loin de là, ou encore pour le nouveau siège de BNP Paribas Fortis. On parle en effet de plus de 30.000 m² dans le cas d'Axa Trône, de près de 100.000 m² pour BNP Paribas Fortis et de 16.000 m² dans le cas de Bruxelles Environnement. En tout état de cause, à chaque fois bien plus que les 500 à 1.000 m² qu'une PME active dans les services pourrait être amenée à investir à Bruxelles. Or, dans ce domaine, la surface disponible semble déterminer pour une grande part la rentabilité de la reconfiguration durable d'un espace de travail. La table de réunion de Geert Bourgeois Le phénomène nous a d'ailleurs été confirmé chez NNOF (Nearly New Office). Basée à Vilvorde, cette entreprise née d'une diversification décidée par le déménageur Your Mover récupère du matériel de bureau obsolète et/ou devenu inadapté à l'environnement de travail d'une entreprise pour le sublimer littéralement. Il en ressort un mobilier de bureau beau à voir, bien pensé et qui apporte sa pierre à l'effort de lutte contre le gaspillage des ressources en réintégrant tout ou presque des matériaux récupérés. « Nous avons récemment réalisé de cette manière une grande table de réunion, à la demande du premier ministre flamand Geert Bourgeois. La table a été agrandie, à partir du piétement existant que nous avons gratté et ciré et ensuite muni d’une nouvelle couche de laminat noir sur lequel nous avons placé des boxes d’électrification », explique Anne Lenaerts. Lorsqu'on interroge la directrice marketing de NNOF à propos de l'accessibilité des petites structures à ce genre de service, elle ne tourne pas autour du pot : « Lorsqu'une PME nous sollicite avec ce genre de demande, nous devons la réorienter vers des solutions plus adaptées (...) Ce genre de démarche exige en effet un temps de réflexion et une analyse profonde, donc quelques moyens financiers ». Pour celles et ceux qui n'ont pas de budget à y consacrer, mais qui restent néanmoins attachés à la dimension écologique de l'espace de travail de leur petite structure, reste l'option – elle aussi très louable – de la seconde main. Les solutions sont nombreuses : consulter les offres de la plateforme HuBu (pour Human Business), le magasin de mobilier de bureau d'occasion tenu par Oxfam à Anderlecht, les annonces du site 2ememain... ● Le premier ministre flamand Geert Bourgeois a fait « reconfigurer » une table de réunion. BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 37 D.R.

Densification urbaine : un enjeu écologique GREEN À Bruxelles, on construit beaucoup, plus haut et surtout du logement. Régulièrement, ces projets se heurtent à l’opposition d’associations qui présentent des arguments d’ordre écologique. Mais, dès lors qu’il y a une demande de construction, ne vaut-il pas mieux densifier la ville au lieu d’urbaniser les campagnes ? Le point avec PierreAlain Franck, administrateur de l’UPSI (Union Professionnelle du Secteur Immobilier) et Benjamin Cadranel, administrateur général de Citydev. B ruxelles n’est pas une ville très dense, si on la compare aux grandes capitales européennes : la Région de Bruxelles-Capitale recense 7.454 habitants au km², contre 10.131 pour Londres (Inner London) et 21.067 habitants au km² dans Paris intra-muros. Il n’empêche : Bruxelles a gagné 216.000 habitants depuis une quinzaine d’années ; un peu comme si on avait implanté Gand dans les limites de la Région bruxelloise. Et avec un taux de croissance de 0,5 % par an, la population devrait encore augmenter de 100.000 personnes (l’équivalent de la ville de Bruges) pour atteindre 1,3 million d’habitants d’ici 20401 . À Bruxelles, la nécessité de construire toujours plus est donc bien réelle. Pourtant, ce n’est pas si simple et beaucoup de projets se heurtent à des recours, notamment pour des raisons écologiques. Mais étaler la ville est-il plus écologique que de la densifier ? Pour Benjamin Cadranel (Citydev), la réponse est clairement non : « L’étalement urbain est néfaste au niveau de l’empreinte carbone, de la congestion et même de la cohésion sociale. Vivre comme un citadin à la campagne, c’est la détruire. Chaque être humain consomme un maximum de surface individuelle au sol. Il n’y a pas de synergies, pas d’économies, chaque espace est privatif. On profite de façon individuelle d’espaces qui devraient être à tout le monde. » Pierre-Alain Franck (UPSI) partage son opinion : « On a déjà trop grignoté la campagne. Il y a une responsabilité des autorités publiques pour limiter l’étalement urbain et faire comprendre aux habitants que la densification est nécessaire. » Un modèle dépassé L’un des premiers arguments en faveur de la densification urbaine est sans aucun doute d’améliorer la mobilité 38 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 Gaëlle Hoogsteyn dans et autour de la capitale. « Ce qui cause la congestion à Bruxelles, c’est l’étalement urbain », explique Benjamin Cadranel. « Les gens achètent des maisons dans le Brabant ou le Hainaut et viennent travailler à Bruxelles en voiture car ils n’ont pas d’autres possibilités. En effet, dès qu’on franchit une certaine distance et qu’il n’y a pas d’agglomérat humain suffisant, il est impayable d’organiser des solutions de transport collectif. Ce n’est donc pas du tout durable. » En la congestionnant, l’étalement urbain abîme la ville, au détriment de ceux qui y habitent. « Avoir un grand jardin individuel c’est bien, mais si le prix à payer est de passer chaque jour deux heures ou plus dans les transports, est-ce que ça en vaut vraiment la peine ? » Pour lui, l’idée n’est pas de culpabiliser les navetteurs – qui ne font que suivre le modèle qu’on leur a proposé depuis des années – mais de leur proposer autre chose de plus attractif. Selon Benjamin Cadranel, cette vision pavillonnaire du monde, que la Belgique a tellement défendue dans les années 50, est totalement dépassée. « L’ère du chacun chez soi est révolue. De plus en plus de gens se posent la question de savoir s’ils ont encore envie de ce modèle-là. Qu’est-ce qui est le plus intéressant ? Être propriétaire d’un pavillon de banlieue ou locataire d’un appartement en ville avec des parties communes super qu’ils ne pourraient pas se payer autrement ? » Aujourd’hui, la conception du développement urbain est une conception qui permet une ville agréable à vivre. Vers une densification intelligente Le modèle vers lequel il faut aller, c’est une ville beaucoup plus dense mais qui reste qualitative. Pour nos deux experts, tant qu’il y a un bon équilibre entre espaces © Thinsktock

TOPIC individuels et espaces collectifs, ainsi qu’un accès facile à différents services, la densité n’est en effet pas un frein à la qualité de vie. La densification rapproche par ailleurs les citoyens d’un certain nombre de services et leur assure une proximité avec leurs lieux de travail, des écoles, des crèches, des espaces sportifs, des lieux culturels, etc. Et Pierre-Alain Franck d’expliquer : « Il faut densifier de manière intelligente. Construisons des choses dont les gens ont réellement besoin, notamment des espaces communs, comme des laveries, des salles de fêtes, des jardins, des parkings, etc. dont tous les habitants d’un quartier peuvent profiter. » Le projet Tivoli, par exemple, c’est des buanderies communes, des potagers collectifs, des serres urbaines, des chambres d’amis à louer… « La mutualisation ne doit pas être vue comme quelque chose de subi, mais comme un mode de vie que l’on choisit », avance Benjamin Cadranel. Avant, la vision de l’urbanisme était de séparer les fonctions (l’endroit où l’on dort, celui où on travaille, etc.). Aujourd’hui, avec les projets d’immobilier mixte, c’est tout l’inverse. Et cela répond à une demande sans cesse croissante de la nouvelle génération. « L’hybridation des lieux est une tendance dans la manière de vivre. Il s’agit de densifier de manière à ce qu’il y ait des complémentarités positives entre les différentes fonctions », poursuit-il. À noter aussi que les projets immobiliers actuels sont conçus pour répondre aux besoins en biodiversité de la ville. Par ailleurs, ce sont aussi des bâtiments basse énergie, voire totalement passifs, contrairement à la grande partie du parc de logements actuel. Il y a donc une réduction des coûts énergétiques au niveau individuel, mais aussi une réduction de l’empreinte écologique globale. Vers un immobilier de plus en plus mixte Cette densification intelligente passe donc par la création de projets mixtes, mêlant logements et activités commerciales. En pratique, on doit rationaliser l’utilisation de l’espace et libérer de la place pour des logements tout en maintenant une activité économique. Les entreprises ou les ateliers doivent généralement se situer aux rezde-chaussée, mais les toits peuvent servir de socle à tout un tas de choses. À Barcelone, par exemple, le toit d’un magasin Décathlon a été converti en terrain de sport. « Dans le cadre du projet Citycampus, on va construire des logements étudiants sur des ateliers », illustre Benjamin Cadranel. Dans ce cadre, le développement des Zemu2 est primordial. Actuellement, des promoteurs proposent des projets qui répondent à la demande du secteur Pierre-Alain Franck, administrateur de l’UPSI. public, mais la question est de savoir qui va s’occuper de gérer ces espaces (destinés à de l’activité économique) sur le long terme. « Les sociétés veulent bien Benjamin Cadranel, administrateur général de Citydev. y travailler et ainsi les louer, mais n’ont pas spécialement les moyens ou l’envie de les acheter. Se pose dès lors la question de savoir comment fluidifier la mise sur le marché et l’acquisition de ces espaces. Ne faudrait-il pas créer un nouvel acteur (public-)privé en Région bruxelloise, qui, à l’instar de Citydev, permettrait le développement d’activités économiques à travers la gestion d’un patrimoine immobilier ? », s’interroge Pierre-Alain Franck. « On ne sait pas encore qui seront les acteurs économiques de ces fameux rez-de-chaussée », reconnaît Benjamin Cadranel. « En tant qu’aménageurs urbains, nous – mais aussi la SAU3 et Perspectives – développons des projets répondant aux attentes des différents publics. En partenariat avec les pouvoirs publics, nous ouvrons la voie pour montrer que des projets sont possibles et rentables. » Communiquer pour limiter les recours Pour Pierre-Alain Franck, les promoteurs doivent sans aucun doute proposer des produits cohérents et apportant aussi une plus-value pour le quartier. Mais il y a aussi une responsabilité des habitants, des associations, des comités de quartiers… de ne pas s’opposer systématiquement à chaque projet uniquement par principe. « Actuellement, il y a énormément de recours qui coûtent très cher et ralentissent excessivement les procédures et l’avancement des projets », commente-t-il. Quand on a toujours eu un champ au fond du jardin, on n’a forcément pas envie de voir un immeuble y être construit. Mais c’est la bataille de l’intérêt collectif contre l’intérêt individuel. « Aux pouvoirs publics de convaincre que l’intérêt collectif ne se fait pas uniquement de manière destructrice. Densifier ne va pas forcément de pair avec verticalité. On peut densifier autrement qu’en construisant des tours de 30 étages. Quand on met sur pied un programme qui répond aussi aux attentes d’un quartier, on finit par trouver des points d’entente. Plus on impliquera la population locale, mieux cela se fera », conclut Benjamin Cadranel. ● 1 Perspectives démographiques 2017-2070, Bureau fédéral du Plan. 2 Zone économique en milieu urbain 3 Société d’aménagement urbain BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 39 D.R. © Reporters

TOPIC Not In My Backyard ? GREEN « Pas de ça chez moi » traduit assez bien l’acronyme Nimby (« Not in my backyard ») et souligne l’aspect négatif d’une prise de position… qui ne l’est pas forcément. Didier Dekeyser C' était un titre parmi bien d’autres qui exprimaient une même stupéfaction générale: « Coup de massue pour le RER : un riverain de Linkebeek bloque tout le chantier (… ) Des milliers de navetteurs attendent la mise en place du RER 1 ». Soit le Nimby dans toute sa splendeur : un grand enjeu collectif contrarié par le minuscule grain de sable de l’intérêt individuel ! Voilà qui illustre bien la définition qu'on donne habituellement du phénomène. Environnement-Wallonie, par exemple, le décrit en ces termes : « Le phénomène Nimby est un conflit de proximité. Il est lié, d’une part, à la crainte de voir le cadre de vie se modifier (diminution de la qualité de vie, de la sécurité, de la valeur de ses biens immobiliers) et, d’autre part, à la défense des intérêts des particuliers, même si la politique générale du projet est acceptée (ce qui n’est pas une règle générale) (…) la population développe un sentiment de dépossession (…) perte de confiance de la population à l’égard des décideurs, politiques ou économiques et à l’égard des experts scientifiques2 ». Local, défiant envers toute expertise, égoïste : disant cela, a-t-on cerné le problème ou a-t-on dévalorisé une participation citoyenne ? Le phénomène Nimby est un conflit de proximité. Il est lié, d’une part, à la crainte de voir le cadre de vie se modifier et, d’autre part, à la défense des intérêts des particuliers, même si la politique générale du projet est acceptée. Le Nimby n’est pas exclusivement local. L’Europe n’est-elle pas en butte aujourd’hui à cette attitude problématique ? À propos de son pays, Robert Biedron, l’homme politique qui monte en Pologne, disait récemment : « Les Polonais sont réputés euro-enthousiastes. Mais lorsqu’on leur demande s’ils sont favorables à l’accueil des réfugiés, à l’adoption de l’euro, à une politique climatique commune, à l’union fiscale, ils ne s’avèrent pas différents de Marine Le Pen ou des autres populistes extrémistes3 ». La Hongrie sous Orban n’est pas en reste. Et que dire des pays du Nord qui versent une larme sur le sort des migrants tout en 40 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 exhortant les pays d’entrée à ne surtout pas les transférer chez eux ? Dire que le Nimby se base sur une défiance globale vis-àvis de l’économie, de la politique et de la science est plutôt un a priori à charge qu’un reflet de la réalité : des expertises scientifiques, économiques et politiques se trouvent presque toujours en première ligne des arguments des opposants. Dans l’affaire du glyphosate par exemple, ces opposants au produit réclamèrent que l’on produisit les études scientifiques que des firmes avaient tentés de décrédibiliser4 , puis ont ensuite bataillé ferme, avec force études scientifiques et économiques complémentaires. Intérêt privé vs intérêt général ? Le Nimby n’est pas foncièrement égoïste : les opposants au nucléaire ou aux OGM parlent plus des générations futures que d’eux-mêmes et évoquent d’ailleurs un « intérêt général » que, selon eux, les arguments des lobbyistes pro détournent à des fins économiques. L’ambiguïté de l’interprétation du concept ne se retrouve pas que dans sa définition : même compris dans le sens étroit où l’on veut le circonscrire, à savoir une opposition entre intérêt(s) personnel(s) étroit(s) de petits groupes et l’intérêt commun, mérite-t-il l’opprobre ? La question de l’intérêt général est souvent plus délicate qu’il n’y paraît. Lorsque, par exemple, un quartier s’insurge contre les nuisances d’une implantation commerciale dans son voisinage, s’oppose-t-il à l’intérêt général ou à un intérêt économique privé ? Et même si l’intérêt général, chanté sur l’air de la création d’emplois et de l’impact économique global, est recevable, est-il illégitime dans le chef de ce quartier de défendre la valeur de ses biens immobiliers ? © Thinsktock

TOPIC Il est assez normal que l’intérêt particulier s’emploie à réfuter l’intérêt général si l’impact de celui-ci annihile tout ou partie de celui-là. Il est vrai aussi que le phénomène Nimby peut avoir tous les défauts qu’on lui prête. Même sous couvert d’une participation dynamique à la société, avec des citoyens éduqués et informés qui entendent prendre à bras le corps des enjeux locaux ou de société, il ne peut s’affranchir du soupçon de particularisme. Ne serait-ce que parce que ceux qui s’expriment possèdent les compétences culturelles qu’une majorité ne possède pas (et ont dès lors tendance à parler pour elle) et défendent des styles de vie auxquels d’autres n’aspirent pas. Car les activistes du bien commun défendent surtout cet intérêt général qu’ils aiment en particulier… Participation citoyenne ou abus de démocratie ? Bref, le phénomène est ambigu. Mais a-t-il l’ampleur qu’on lui prête ? Et qu’en sont les effets ? Dans le cas du RER cité plus haut, l’intérêt collectif l’a finalement emporté (et c’est, en fin de compte, la lenteur des procédures, nos absconses pudeurs linguistiques et le manque de budget – toutes responsabilités politiques – qui ont essentiellement plombé le dossier) et la loi règle la plupart des cas. Alors, présenter le Nimby comme une opposition systématique À Linkebeek, le chantier du RER est resté à l’arrêt plus de quatre ans suite à des recours de riverains. à la plupart des projets est peut-être abusif avec, à la clé, la tentation bien dans l’air du temps de viser à « (…) la réduction de la participation citoyenne et des consultations d’instances5 ». Réduire l’espace démocratique ne fera qu’accentuer le problème. Par contre, pédagogie et transparence amélioreraient certainement les choses. Le processus de création de notre fameux piétonnier, fait du prince, illustre a contrario combien la communication du politique est encore dans sa préhistoire et comme elle provoque le Nimby. ● « Le Nimby peut être un phénomène élitiste » Nous avions rencontré récemment Frédéric Dobruszkes, enseignant-chercheur à l’ULB, à propos du projet de métro nord, contre lequel des citoyens sont mobilisés. De quoi le Nimby est-il le signe ? A priori, d’une contradiction entre intérêts particuliers et collectifs, connotée négativement à l’encontre de ce qui est décrit comme intérêt particulier, ce qui s’explique par le fait qu’il s’agit d’une position inconfortable pour les divers décideurs car vécue comme une remise en cause d’un projet et/ou d’une autorité. Dans le cadre de la ville, rappelons que la possibilité de questionner les choix politiques et économiques est un acquis collectif des luttes urbaines, notamment contre la « bruxellisation ». Faut-il voir le phénomène Nimby comme un excès démocratique qui ferait trop facilement obstacle au changement ? Je pense qu’au-delà des actions concrètes – comme des recours – prises par certains groupes ou certaines personnes, le monde politique devrait réfléchir à ceux qui ne s’expriment pas. Si l’on prend la problématique des nuisances aériennes régulièrement débattues, par exemple, il est frappant de voir que certains groupes 1 RTL, 10 juillet 2013 2 environnement.wallonie.be 3 Le Soir du 20/04/2018, interview par Jurek Kuczkiewicz 4 Celles d’Aron Blair notamment, voir Libération, 27 novembre 2017 5 Inter-environnement, bulletin du 28juin 2017 à propos de la réforme du CoBat BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 41 parviennent à communiquer intensément, tandis que d’autres, parmi les plus impactés, et qui peut-être subiront les conséquences de l’activisme des premiers, ne s’expriment pas du tout ! Je songe notamment à la zone canal. Par le fait de barrières sociales, économiques et culturelles, il y a un grand non-dit qui devrait être remarqué par le politique. Un autre exemple est celui du réaménagement de l’avenue Buyl visant à fluidifier le transport en commun : la voix Nimby du quartier a porté en faveur d’un compromis améliorant la situation mais pas autant qu’escompté ; mais qu’en est-il de la parole des usagers des trams et des bus ? Ils sont bien plus nombreux que les riverains et commerçants emmenés par un élu local. En ce sens, le phénomène Nimby peut être un phénomène élitiste qui marque ainsi sa limite. Le métro nord est un projet controversé et rien n’est plus incertain que son budget final. Cela peut-il justifier une opposition jusqu’au-boutiste ? Des espaces sont prévus pour que le citoyen exprime son avis, et même si cela est très imparfait eu égard à ce que j’ai dit précédemment, la décision doit in fine revenir au politique, même s’il faut bien admettre que la complexité du projet rend sans doute asymétrique le rapport de forces entre pouvoirs publics et habitants. © Reporters

FOCUS Pacte énergétique : un grand chantier… à venir ÉNERGIE Adopté fin mars, le Pacte énergétique belge maintient l’objectif d’une sortie du nucléaire en 2025, tout en garantissant la sécurité d’approvisionnement à prix abordable et le respect des accords de Paris sur le climat. Quadrature du cercle ? Du moins, un défi de grande envergure. Et un enjeu de société majeur. L' énergie nous est indispensable, mais sa production et sa consommation sont en train de changer en profondeur. Crise climatique et environnementale, instabilité politique dans les pays producteurs de pétrole et de gaz, fluctuation des prix, essor des énergies renouvelables et des nouvelles technologies... Le système énergétique est sous pression et doit s'adapter, mais ce changement ne peut s'opérer sans le soutien des pouvoirs publics, qui régulent et contrôlent ce secteur essentiel. C'est le sens du Pacte énergétique adopté fin mars par l'État fédéral et les Régions, qui détermine les grandes orientations de notre politique énergétique et climatique, ainsi qu’une stratégie pour sa mise en œuvre. Dans ce plan, 2030 apparaît comme l’année-pivot ; celle où la Belgique devrait disposer « d’un système énergétique capable d’assurer un approvisionnement sûr, durable et abordable ». La transition énergétique implique des changements majeurs : développement de technologies renouvelables sobres en carbone ; décentralisation de la production en petites unités multiples, là où les sources d'énergie sont disponibles ; nouveaux services et nouveaux modèles économiques ; implication des consommateurs, mieux informés, demandeurs de ces nouveaux services ; mais aussi émergence des prosumers, les producteurs-consommateurs. La transition suppose aussi une consommation différente, plus efficace et sans gaspillages – ce qui implique par exemple des programmes de rénovation ambitieux pour améliorer la performance énergétique des bâtiments, gros consommateurs d’énergie. L’essor de nouveaux modes de production et de consommation, de nouveaux acteurs et de nouveaux services, nécessitera des modifications du cadre législatif, mais aussi des investissements importants dans l'infrastructure et l'innovation. Tous seront concernés : producteurs, gestionnaire de réseau, entreprises, pouvoirs publics et citoyens. Un signal positif Le Pacte énergétique doit justement créer un cadre légal stable et prévisible, qui réduit les risques d'investissement et permet une transition énergétique assurant la sécurité d’approvisionnement et des prix abordables, permettant aux entreprises belges de rester compétitives. En ce sens, le Pacte est un signal positif. Autre point positif : la volonté d'instaurer une norme énergétique pour s'assurer que les prix de l'énergie ne constituent pas un handicap concurrentiel pour nos entreprises. Actuellement, les factures énergétiques des entreprises 42 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 belges sont de 10 à 34 % plus élevées que celles de leurs concurrentes dans les pays voisins. L'adoption de la norme doit donc être une priorité. Elle doit être définie en collaboration étroite avec toutes les parties prenantes, dont les fédérations sectorielles et intersectorielles. Le Pacte énergétique a aussi des défauts : ainsi, la sortie du nucléaire entre 2023 et 2025. Un rapport récent, réalisé à la demande du gouvernement fédéral, montre qu'une sortie complète du nucléaire en 2025 coûterait entre 150 et 900 millions d'euros de plus que le maintien de deux réacteurs jusqu’en 2030. Elle ferait aussi grimper de 76 % les émissions de CO2 du secteur de l'énergie. Si deux centrales demeurent, les émissions n'augmenteraient que de 30 %. Le rapport montre également qu'une sortie du nucléaire en 2025 nécessiterait une capacité de gaz stable de 7.500 MW entre 2025 et 2050. Prolonger les réacteurs ne ferait pas disparaître la nécessité d'investir dans des centrales à gaz, mais la reporterait. Une sortie plus progressive, en maintenant une capacité nucléaire limitée et temporaire, tout en accélérant le développement de capacités gazières, permettrait de limiter tant les coûts financiers qu'environnementaux. Le passage à un modèle énergétique durable ne sera pas aisé. Il faudra donc évaluer régulièrement le Pacte et la stratégie énergétique qui en découle, afin de les adapter pour garantir ce triple objectif : garantir la sécurité d’approvisionnement, des prix abordables et le respect de nos obligations climatiques. ● Laura Rebreanu, coordinatrice développement durable Beci lr@beci.be, 02 643 78 26. © Thinsktock

La centrale nucléaire de Tihange. Quel avenir pour l’expertise nucléaire belge ? ÉNERGIE L’arrêt de l’activité des centrales nucléaires belges en 2025 suscite encore de nombreuses questions. L’expertise belge en matière de physique et génie nucléaire, reconnue internationalement, serait-elle amenée à disparaître ? Pas tout à fait… Géry Brusselmans E n 2025, les centrales de Doel et Tihange devraient cesser leur activité, pour autant que le gouvernement ne change pas ses plans ! La question de la sortie du nucléaire suscite des points d’interrogation autour des énergies alternatives, mais une autre grande question se pose : avec la fermeture des centrales, la Belgique ne perdrait-elle pas son expertise en génie et physique nucléaire ? « La fermeture des centrales à l’horizon 2025 représente en effet un risque », estime Pierre-Étienne Labeau, professeur dans le domaine du nucléaire à l’École polytechnique de Bruxelles (ULB). « Pourtant, cette expertise restera nécessaire au-delà de la fermeture des centrales. Il faudra en effet assurer les tâches de démantèlement des centrales ainsi que celles de la gestion et du traitement des déchets. On peut imaginer qu’une bonne partie du personnel formé aura tendance à quitter le secteur, même avant 2025, notamment en se dirigeant vers le bassin d’emploi du port d’Anvers en ce qui concerne les centrales de Doel. On risque de devoir s’appuyer sur les personnes qui s’estiment trop âgées pour changer de carrière. Ceci ne tiendra que pour une période donnée, alors que les besoins resteront présents durant quelques dizaines d’années pour certaines questions. » L’activité de démantèlement devrait en effet encore durer dix à quinze ans après la fermeture des centrales. Quant au traitement des déchets radioactifs, il durera encore au moins jusqu’en 2050, voire 2060. En parallèle, il faudra gérer tout le combustible usagé stocké dans les piscines des centrales nucléaires elles-mêmes. Cela nécessitera une certaine expertise ! Une connaissance tournée vers le médical et l’espace Heureusement, l’expertise nucléaire n’est pas uniquement tournée vers l’énergie. Ainsi, le Centre d’étude de l’énergie nucléaire de Mol, à l’aide de son réacteur BR2, produit pas moins de 25 % de l’ensemble des radio-isotopes utilisés dans le monde pour les diagnostics médicaux. Cette technique d’imagerie médicale consiste à administrer un produit légèrement radioactif au patient, le plus souvent par intraveineuse, afin d’analyser les réactions dans le corps. « Nous continuons d’ailleurs de développer d’autres applications médicales à l’aide du nucléaire », explique Vincent Massaut, expert en fusion nucléaire au SCK-CEN, centre de recherche sur l’énergie nucléaire. « Nous développons par exemple des thérapies avec des radio-isotopes, produits dans des réacteurs de recherche, qui permettent d’attaquer le cancer de manière locale. Il existe également des applications dans l’industrie, à savoir des radio-isotopes capables de faire des sortes de radiographies, ou encore le dopage du silicium par conditionnement, toujours effectué grâce à notre réacteur BR2. » Le troisième domaine de développement du nucléaire, et non des moindres pour l’avenir, est… l’espace. « Par le biais du nucléaire, nous étudions par exemple les radiations potentielles qui agissent sur les matériaux, l’humain ou l’usage de médicaments quand on quitte l’atmosphère terrestre », poursuit Vincent Massaut. « Un autre domaine de développement est le nucléaire en tant que source d’énergie. Il existe également des études autour des séjours sur la planète Mars. Nous étudions par exemple le stress exercé sur l’organisme des Vincent Massaut BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 43 © Thinsktock D.R.

FOCUS Iter, le projet international avec astronautes (radiations, gravité, confinement…). » Jean-Marc Sparenberg La formation belge attire les étudiants étrangers Mais qui dit génie nucléaire dit forcément expertise. Celle-ci serat-elle vouée à disparaître si les centrales belges cessent leurs activités ? « On pourrait comparer la situation belge à celle de la France », évoque Jean-Marc Sparenberg, professeur de physique quantique à l’École polytechnique de Bruxelles (ULB). « Notre pays a beaucoup investi dans le nucléaire dans les années 60 et 70. La formation chez nous en physique et génie nucléaires a dès lors connu un rayonnement international. La section d’ingénieur physicien n’a toutefois plus actuellement le même succès auprès des étudiants belges. Le taux d’inscription est constant depuis au moins quinze ans et seuls quelques étudiants sortent avec ce profil. Toutefois, toutes les universités belges proposent un cursus cohérent en génie nucléaire et celui-ci présente un certain succès auprès de personnes envoyées par les entreprises et les élèves étrangers. » Selon notre expert, la filière du génie nucléaire et de la physique nucléaire n’est pas à remettre en cause, tout simplement car il existe de multiples débouchés. « Les personnes qualifiées en génie et physique nucléaire trouveront d’une manière ou d’une autre un boulot », poursuit Jean-Marc Sparenberg. « Une reconversion d’experts dans le nucléaire ne devrait, d’une manière ou d’une autre, pas poser trop de problèmes car les employeurs recherchent des personnes avec une formation scientifique. » Solution : garder une ou deux centrales active après 2025 Pour imaginer l’avenir de l’expertise nucléaire belge, on pourrait aller voir du côté des Pays-Bas. Les Néerlandais ne possèdent qu’une seule centrale nucléaire, située à Borssele, au sud du pays, mais ont développé des énergies alternatives. Le gouvernement néerlandais a délaissé durant un moment sa partie recherche et développement associées aux déchets hautement radioactifs. « En quelques années, les Néerlandais ont perdu tous leurs experts dans ce domaine », affirme Pierre-Étienne Labeau. « Ils demandent aujourd’hui l’aide de l’Ondraf Pierre-Étienne Labeau 44 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 (Organisme national belge des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies, ndlr) pour tenter de reconstruire cette expertise. La Belgique pourrait ainsi se trouver dans une situation comparable à celle des Pays-Bas si aucune initiative n’est prise. On pourrait comparer cette situation à celle des mines et à la perte de l’expertise belge en la matière. » Comme l’exprime Pierre-Étienne Labeau, une des solutions en Belgique pourrait être de garder une ou deux centrales nucléaires actives après 2025, décision qui pourrait être prise lors du prochain accord de gouvernement, après les élections législatives en 2019. « Le gouvernement doit prendre ses responsabilités, notamment pour une question d’emploi, mais également pour une question de maintien de l’expertise actuelle », évoque M. Labeau. ● Myrrha, l’avenir du nucléaire en Belgique A l’instar d’Iter, la Belgique prépare elle aussi un projet d’envergure internationale, cette fois-ci sur son propre sol. Son nom ? Myrrha. On parle ici de fission nucléaire. Myrrha est le premier prototype de réacteur nucléaire piloté par un accélérateur de particules. Concrètement, ce réacteur, premier du genre dans le monde, permettrait entre autres d’assurer la demande mondiale en termes de radio-isotopes médicaux. Au point de vue écologique, le réacteur permettrait notamment de rendre la durée de vie des déchets beaucoup plus courte. Ce réacteur nucléaire d’un nouveau genre devrait être implanté sur le sol belge, plus précisément à Mol. « Devrait », car Myrrha est actuellement à l’étude. Le gouvernement belge investit dans cette technologie et le projet, piloté depuis le centre de recherches nucléaires de Mol, est mené en collaboration avec des experts internationaux. « La menace, c’est que la Belgique ne veuille plus remettre de l’argent dans cette recherche après la sortie du nucléaire en 2025 », note Pierre-Étienne Labeau. des experts belges Ce n’est pas parce que la Belgique délaisse l’énergie nucléaire sur son territoire qu’elle désinvestit à l’échelle internationale. Notre pays participe en effet au projet Iter, l’un des plus ambitieux projets au monde dans le domaine de l’énergie avec un site situé à Cadarache, au sud de la France. Iter rassemble 35 pays, des dizaines d’experts belges et des milliers d’ingénieurs et scientifiques de par le monde. But ? Créer une machine capable de démontrer que la fusion peut être utilisée comme source d’énergie à grande échelle pour produire de l’électricité. Le projet est plutôt ambitieux car la fusion nucléaire est la source d’énergie qui alimente le soleil et les étoiles. Cette source représente un véritable enjeu pour l’environnement : en effet, elle n’est pas émettrice de CO2 pour produire de l’électricité. La création du premier plasma, sorte de premier test grandeur nature du projet Iter, aura lieu… en 2025. D.R. D.R.

FOCUS ÉNERGIE La révolution énergétique en marche doit s'accélérer Les évolutions technologiques dans le renouvelable vont révolutionner le marché de l'énergie. Le challenge actuel est celui de leur implémentation dans le réseau. Ophélie Delarouzée L e monde de la recherche est en ébullition ces dernières années pour déclencher la transition énergétique. Les technologies vont continuer à évoluer, mais elles ont déjà atteint un certain degré de maturité qui les rend exploitables dans le domaine industriel. Complexité nouvelle du réseau Avec cette transition énergétique, les frontières s'amenuisent entre les différents secteurs de l'énergie. L'ensemble des acteurs sont appelés à penser conjointement la complexification du réseau, qui deviendra multidirectionnel et interconnecté. « La digitalisation de notre société est un grand défi », souligne Menno Janssens, responsable pour l'innovation chez Elia. « Avec toutes les nouvelles technologies, on va devoir changer l'ADN de la société. Les simples flux unidirectionnels vont faire place à un écosystème complexe avec des flux entre voisins et avec les GRD (Gestionnaires de Réseau de Distribution). Il va y avoir une décentralisation de la production énergétique avec les particuliers qui disposent de panneaux solaires, et il y aura des régionalisations avec des parcs solaires dans le sud de l'Europe et des centres de production éoliens dans le nord. Même si la Belgique n'a que 60 km de côte, elle a quand même un site offshore de classe mondiale. » Dans ce cadre, Elia démarre actuellement un test pour évaluer les apports de la technologie « blockchain », une base de données partagée sans intermédiaire par ses différents utilisateurs, qui contient l’historique de tous les échanges effectués. Gérer les intermittences La Belgique abrite par ailleurs l’un des deux seuls systèmes en Europe qui permettent de faire de la simulation hardware « in the loop », pour aider à la gestion des réseaux basse et moyenne tension. L'un se trouve à Aix-laChapelle, en Allemagne, et l'autre à EnergyVille (Genk), dans le cadre de la collaboration de recherche appliquée, tournée vers la transition énergétique, qui regroupe les universités de Leuven et Hasselt ainsi que les partenaires privés Vito et Imec. « Il est impossible pour nous, en tant que centre de recherche, d'implémenter de nouvelles technologies et de pouvoir les tester en ‘live’ dans le réseau. Ce qui bloque, c'est la décision politique et la législation en place », pointe Serge Peeters, spécialiste du « e-storage » et responsable Business and Relationship Development pour EnergyVille. « On va devoir travailler avec des vitesses de commutation beaucoup plus élevées. Il nous faut des temps de réaction de l'ordre de la milliseconde et aujourd'hui, on en est très loin. On doit arriver à être au moins 100 à 1000 fois plus rapide pour gérer les problèmes d'intermittence. Imaginez des centaines de milliers de points d'énergie qui se superposent à un réseau, qui disparaissent et apparaissent à des moments non coordonnés et qui varient très rapidement. On doit mettre en place différents mécanismes pour gérer cette variabilité sur le réseau. Pour lisser les crêtes, la solution est de compenser par un apport énergétique extérieur. » Le défi majeur du stockage Le gaz ou le nucléaire vont constituer ce back-up dans les prochaines années, mais le stockage des énergies renouvelables est primordial pour le futur. « Avec le renouvelable, il y a des moments où tout le monde produit et d'autres où personne ne produit », poursuit Serge Peeters. « Quand on est en surproduction, on désaccouple du réseau les éoliennes ou les panneaux photovoltaïques. Il est donc nécessaire d'avoir des solutions de stockage décentralisées, mais aussi localisées, au pied des éoliennes par exemple. Différentes technologies de stockage sont déjà disponibles – batteries lithium-ion ou encore stockage BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 45 © Thinsktock

FOCUS sous forme d'hydrogène –, mais leur gestion doit encore être développée avec les GRD, qui ne bougeront pas tant que le législateur ne bouge pas, puisqu'ils sont pieds et poings liés à leurs rôle et obligations. En Allemagne, une dérogation à la législation permet tout du moins d'autoriser des batteries pour le solaire au niveau résidentiel. » L'avenir du renouvelable est dans les citoyens et dans les petites structures Serge Peeters (EnergyVille) Devenir producteur d'énergie implique actuellement d'assurer une garantie de sécurité d'approvisionnement assortie d'une série de contraintes légales. « Les batteries dont on parle aujourd'hui pour la maison ont un stockage limité à quelques heures », remarque Menno Janssens. « La transformation de la production d'électricité en hydrogène est une technologie de stockage longue durée, qui existe mais qui est assez chère. On se doit de se poser la question du coût pour la société. Certaines technologies ne sont pas utilisables parce qu'elles sont encore trop chères, mais on cherche des solutions, et le coût des technologies baisse avec la demande ». Miser sur le microgrid De grands projets verront le jour. Ainsi, la géothermie profonde est une voie d'avenir. Un site pilote à proximité de la centrale nucléaire de Mol permet de travailler dans les zones de chaleur moyenne dont dispose la Belgique. L'hydroélectrique est de plus un moyen de stockage très efficace, mais Serge Peeters est critique quant à l'efficience des projets qui pourraient prendre vie en Belgique, étant donné les faibles dénivelés du territoire – on parle notamment d’un projet de lac artificiel à La Roche-en-Ardenne, au cœur d'une réserve naturelle. De manière générale, il prêche pour le développement du microgrid : « Le photovoltaïque nécessite de l'espace. On va aller grignoter sur le domaine de l'agriculture ? Le microgrid offre, selon moi, le plus de possibilités. L'avenir du renouvelable est dans les citoyens et dans les petites structures ». Menno Janssens opine : « Le consommateur doit être au centre de la transition énergétique. C'est une nouvelle philosophie, mais c'est bien que tout le monde soit impliqué ». Des innovations pourraient modifier le paysage, comme l'intégration du photovoltaïque en façade, mais c'est surtout une multiplication des initiatives qui est plus qu'attendue. « Le photovoltaïque a été vendu au départ comme un produit financier plus rentable qu'un placement en banque, et ceux qui se sont permis d'acheter du photovoltaïque n'avaient pas de difficulté à payer leurs factures électriques en fin de mois », remarque Serge Peeters. 46 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 « Les prix ont chuté. Aujourd'hui, il est nécessaire que des communautés se créent, éventuellement par le biais des entités communales, dans la perspective des ‘smart cities’. Pourquoi ne pas louer des espaces de toiture sur des bâtiments publics, des sites industriels ou auprès de gens ayant de plus faibles revenus ? » Il plaide aussi en faveur du petit éolien : « On peut installer des éoliennes sur de grands axes en milieu urbain. Pour les particuliers, il y a une lourdeur au niveau des démarches administratives et il faut souvent plus d'un an pour obtenir une réponse à une demande de permis d'urbanisme, qui sera négative dans plus de 50 % des cas. C'est pour cela que le photovoltaïque a tellement le vent en poupe ». Impact du boom des voitures électriques Menno Janssens avance que la démocratisation des voitures électriques est proche : « L'année prochaine, une voiture électrique ne sera pas plus chère qu'une voiture normale, si on prend en compte les prix de l'essence et de l'électricité sur toute leur durée de vie. Et dans quelques années, elles seront au même prix d'achat. On voit aujourd'hui des Shell, Total et autres groupes pétroliers acheter des start-up innovantes actives dans l'installation de bornes électriques. Le retard pris en Belgique dans l'implantation de ce réseau va être rattrapé ». Il remarque que les voitures électriques constitueront aussi une source potentielle d'approvisionnement d'énergie pour les maisons. Serge Peeters appelle à un changement des mentalités : « Un Chinois va acLa digitalisation est un grand défi. Avec toutes les nouvelles technologies, on va devoir changer l'ADN de la société. Menno Janssens (Elia) quérir un moyen de transport (scooter, vélo, voiture...) en fonction de son travail, qui représente 99 % de ses déplacements. En Europe, on a vécu sous le paradigme ultra-libéral ‘Ma voiture, c'est ma liberté’ et il nous faut un moyen de déplacement pour nos vacances, qui répond à 1 % de notre temps. S'il y a autant de voitures électriques demain que de voitures à explosion aujourd'hui, ce sera ingérable. Avec 50 litres de mazout, on est capable de rouler 800 km ou de chauffer une villa pendant une journée d’hiver. Avec 75 kWh, on fait 350 km mais c'est 15 fois la consommation en électricité d'une maison sur une journée. Les gens doivent cibler l'économie d'énergie parce que l'électrification continuera à croître. Il y a quelques années, on chargeait son GSM une fois par semaine. Aujourd'hui, on est des milliards à charger nos smartphones une fois par jour ! » ● D.R. D.R.

Faites évoluer votre modèle économique pour saisir de nouvelles opportunités, utilisez vos ressources de manière optimale et rendez votre entreprise plus durable. Resilience Coaching est un accompagnement personnalisé qui permet aux TPE et PME de la Région bruxelloise, d’identifier les opportunités qu’elles peuvent saisir en intégrant durabilité et circularité dans leurs activités. Avec Resilience Coaching vous cherchez, ensemble avec votre coach, des solutions concrètes pour saisir ces opportunités. L’accompagnement Resilience Coaching est né du besoin des PME d'adapter leur modèle économique à une économie plus durable fondée sur la rentabilité, la réduction de l'impact environnemental et une meilleure conscience des aspects sociaux de leur activité. C'est un premier pas vers un modèle d'économie circulaire. Bruxelles Environnement offre l’accompagnement Resilience Coaching aux 40 premières entreprises bruxelloises à s’inscrire, une opportunité à ne pas manquer ! Resilience Coaching c’est quoi ? ● Un coaching personnalisé, qui se fait avec vous et chez vous, et qui est donné par des coaches spécialistes en durabilité d’entreprise. ● 4 journées de coaching, étalées sur 6 mois ● Un accompagnement d’une valeur de 2600€ qui est entièrement offert par Bruxelles Environnement aux 40 entreprises bruxelloises ● Une méthodologie européenne dont 46 PME de la Région bruxelloise de secteurs variés ont bénéficié Qu’est-ce que j’ai à y gagner ? ● Un bilan complet de l'activité ● Une identification des opportunités durables pour l'entreprise ● Une recherche de solutions concrètes pour saisir ces opportunités ● Une priorisation des actions en termes de faisabilité, de coût et de temps à y consacrer ● Une mise au point d'un plan d'action de mesures concrètes et réalisables ● Une définition d'un calendrier ● Une évaluation des résultats dans l'année qui suit A qui s’adresse Resilience Coaching ? Resilience coaching s'adresse aux TPE et PME qui souhaitent améliorer leur rentabilité et se développer en tirant le meilleur parti de l'économie durable. Tous les secteurs sont concernés. Comment bénéficier de l’offre? Rendez-vous sur www.environnement.brussels/resiliencecoaching et complétez le formulaire de contact. L’équipe Resilience Coaching reviendra ensuite vers vous rapidement pour discuter de vos attentes par rapport à l’accompagnement et le programmer avec vous.

Selon la « loi de Jevons », plus une ressource est produite et utilisée efficacement, plus sa consommation augmente au lieu de diminuer. ÉNERGIE Le paradoxe de Jevons : et si la green IT n’était pas si verte ? Alors que les fournisseurs parlent de plus en plus d’IT verte et de limitation de l’impact écologique grâce aux nouvelles technologies, la réalité sur le terrain semble contredire ces propos. En cause, l’« effet rebond » qui annihile en tout ou en partie ces bénéfices écologiques. Tentative d’explication. P etit rappel d’un principe d’économie connu depuis le 19e britannique William Stanley Jevons. L’effet rebond peut être défini, selon Wikipedia, comme « l’augmentation de consommation liée à la réduction des limites à l’utilisation d’une technologie ; ces limites pouvant être monétaires, temporelles, sociales, physiques, liées à l’effort, au danger, à l’organisation, etc. » Il en découle le corollaire suivant : les économies d’énergie ou de ressources initialement prévues par l’utilisation plus rationnelle peuvent être partiellement ou totalement perdues du fait de l’adaptation du comportement à cette nouvelle situation. En d’autres termes, le progrès apporté par la technologie est souvent annihilé par le changement de comportement qu’il induit. Exemple pratique : lorsque le charbon a été à la base de la révolution industrielle, les ingénieurs ont craint que cette ressource ne s’épuise trop vite et ont donc cherché à en optimiser l’exploitation. Or ce faisant, le prix du charbon a baissé, et donc sa consommation a augmenté… En fait, il existe trois types d’effet rebond : l’effet rebond direct, comme par exemple la baisse du coût d’une ressource qui se traduit par une baisse de prix et ensuite une augmentation de la demande ; l’effet rebond indirect où, lorsqu’une ressource est produite plus efficacement et que son prix diminue, les consommateurs vont ainsi faire des économies qu’ils pourront affecter à d’autres produits polluants ; et l’effet rebond structurel qui impacte l’ensemble de l’économie : une baisse du prix du carburant, par exemple, rend les déplacements moins chers et permet donc de rouler davantage, ce qui aggrave la pollution. 48 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 siècle déjà, et parfois également appelé paradoxe de Jevons, du nom de l’économiste Marc Husquinet Nouvelles technologies Si l’effet de rebond a été largement étudié dans des secteurs comme l’automobile et le bâtiment, il reste peu étudié dans les nouvelles technologies numériques. Pourtant, il semble évident que la visioconférence, par exemple, permet de limiter le nombre de voyages des collaborateurs, et donc, notamment, les émissions de CO2 . Ou que l’e-learning évite aux employés de se rendre dans les locaux de l’entreprise qui propose des formations. De même, le télétravail devrait réduire le nombre de voitures circulant sur nos routes, alors que la généralisation du courriel diminuera la consommation de papier. Pourtant, c’est souvent compter sans ce fameux effet rebond. Ainsi, des études menées au Danemark montrent que si le télétravail a permis de faire baisser le nombre de déplacements professionnels, les citoyens ont davantage utilisé leur voiture pour des trajets privés, annulant en partie les effets positifs de cette mesure. De même, le télétravail impose à chaque collaborateur de chauffer et d’éclairer sa propre maison, plutôt que de travailler à plusieurs dans un vaste bureau, d’où des dépenses d’énergie supplémentaire. Le courriel est également impacté par l’effet rebond, sachant qu’internet représenterait pas moins de 7 % de la consommation mondiale d’électricité et que, si la toile était un pays, il serait le troisième consommateur d’énergie électrique au monde, derrière la Chine et les États-Unis (d’autant que le trafic internet devrait tripler d’ici 2020). En effet, si l’on estime généralement que l’e-mail a permis de réduire le volume de papier imprimé, les échanges de courrier électronique exigent des puissances de calcul toujours plus importantes et des réseaux particuliers performants (combien de mails recevez-vous par jour ?). © Thinsktock

FOCUS Donc des salles de serveurs gigantesques, comme les data centers de Microsoft et Google notamment, lesquels sont à ce point énergivores que les géants du net les installent dans des pays où le climat est plus froid, comme l’Islande. Même si des progrès importants sont réalisés dans ce domaine, avec notamment le recours à des énergies alternatives. Des progrès d’autant plus importants que le trafic internet ne fait que croître, surtout avec la généralisation du streaming. Autre technologie annoncée comme « verte », la virtualisation des serveurs qui permet de diminuer le nombre de machines physiques pour une capacité de traitement et de stockage constante. En effet, si le nombre de serveurs vendus a bel et bien diminué, ce qui a permet de réduire le coût à l’octet stocké, la demande a ensuite explosé. De même, le recours aux écrans plats de type LCD plutôt que cathodiques CRT devait se traduire par des économies d’énergie du fait d’une consommation moindre. Or dans le même temps, la diagonale des écrans a augmenté (passant en moyenne de 15 à 22’’) tandis que leur luminosité s’est améliorée, entraînant une consommation égale. Pire, la fabrication d’un tel écran LCD émet deux Le progrès apporté par la technologie est souvent annihilé par le changement de comportement qu’il induit. fois plus de gaz à effet de serre, tandis que son recyclage est pratiquement impossible. Enfin, le cloud (nuage) est sans doute l’une des technologies où l’effet rebond est le plus sournois. En effet, cette technologie libère les ordinateurs personnels de leurs logiciels et du stockage pour les déporter vers des data centers, souvent sans que le consommateur en ait vraiment conscience. Car qui sait où se trouvent ses photos, sa musique, etc. sur des plateformes d’Amazon, Google et autres Facebook ? Et comme ces solutions apparaissent gratuites, le grand public a tendance à en user et en abuser. Mesurer, c’est savoir À ce jour, les effets rebond des nouvelles technologies restent trop peu, voire pas du tout, mesurés. Encore faudrait-il disposer d’outils de mesure et des méthodes de comparaison. Mais la première étape consiste à sensibiliser les décideurs. ● Bitcoin : entre mines de charbon et minage de monnaie Si la cryptomonnaie en général, et le bitcoin en particulier, font fantasmer les spéculateurs et donnent au grand public l’impression d’une devise dématérialisée, la réalité de leur empreinte écologique paraît beaucoup plus sombre. Le fonctionnement des cryptomonnaies est basé sur le blockchain, la chaîne de blocs : un fonctionnement de type pair-à-pair où les personnes qui réalisent les transactions sont à la fois clients et serveurs. Pour générer un bitcoin, il faut télécharger un logiciel qui devient un nœud d’un vaste réseau. Chaque transaction doit être vérifiée et validée par tous les nœuds avant d’être disponible dans un espace public (bloc) accessible aux utilisateurs. Tous ces blocs forment donc une chaîne qui sert de registre daté et infalsifiable. Le minage est l’opération qui consiste à créer un nouveau bloc, donc un nouveau bitcoin. Chaque nouveau bloc/ bitcoin créé par un « mineur » est ainsi rémunéré. Mais comme la chaîne devient toujours plus complexe, le minage requiert des ressources informatiques sans cesse plus importantes. Ainsi, les experts estiment que la consommation annuelle du bitcoin correspondrait à celle d’un pays comme la Bulgarie, sachant que la puissance des ordinateurs qui gèrent le bitcoin serait 100.000 fois supérieure à celle des 500 plus gros ordinateurs au monde. Le problème est que le minage du bitcoin se fait essentiellement en Chine, pays où l’énergie est produite à 60 % par le charbon, d’où d’importantes émissions de gaz à effet de serre (on parle de 122 kg de CO2 pour chaque transaction et d’une consommation de 11 millions de tonnes de charbon par an). Autre chiffre interpellant : une transaction en bitcoin dépenserait près de 4.000 fois plus d’énergie que la même transaction par carte bancaire classique. Si le monde semble crier haro sur la Chine, certains défenseurs du bitcoin précisent que l’hydroélectricité s’impose de plus en plus comme source d’énergie et qu’au pire, comme l’électricité surproduite ne peut être stockée, le minage permet de transformer ces kW en jetons numériques, et donc de redistribuer cette richesse. BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 49 © Thinsktock

ENTREPRENDRE MARCHÉS PUBLICS Logements sociaux : il y a du travail pour les entreprises Construction, rénovation, chauffage, électricité, isolation… : les logements sociaux constituent un poste important de dépenses publiques, via des marchés qui peuvent aller de moins de 200.000 à plus de 10 millions €. Entretien avec Vincent Thiery, directeur Patrimoine de la SLRB (Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale). Cédric Lobelle L a SLRB contrôle les 16 SISP (sociétés immobilières de service public) réparties sur les 19 communes. Ces dernières sont les propriétaires des logements sociaux et en assument la gestion, l'entretien et le développement. « La SLRB appuie ces sociétés dans leurs missions et les contrôle au niveau des marchés publics », précise Vincent Thiery. « Nous sommes également un opérateur avec notre plan logement appelé ‘Alliance Habitat’, dont le but est de développer le patrimoine immobilier social par l'intermédiaire de nouvelles constructions, le rachat de logements à rénover ou de biens à transformer en logements. » Vincent Thiery Quels sont les besoins de la SLRB? Y a-t-il des spécificités ? « Pas vraiment. Nous sommes soumis aux règles des marchés publics. Une certitude : nous n'avons plus beaucoup de terrains, et nous en avons besoin pour poursuivre nos constructions. Des appels sont en cours pour agrandir notre foncier. » Quel est l’ordre de grandeur des commandes de la SLRB et des SISP ? « Nous avons une enveloppe de 300 millions € sur quatre ans (voir encadré, ndlr) pour la rénovation et la mise en conformité de logements sociaux, avec un axe particulier sur les travaux de sécurité. Dans ce cadre, les SISP, ensemble, passent commande aux entreprises de construction pour une somme d'environ 65 millions € par an. En 2017, c'était 92 millions, mais c'était une année exceptionnelle et de plus, certains marchés ont échoué. » Quelle est la taille typique d’un marché pour la SLRB et les SISP ? « Les marchés de construction de la SLRB peuvent monter jusqu'à 10 millions €. Les SISP passent généralement des marchés de 200.000 € à 5 millions € pour les plus gros. Mais c'est déjà monté jusqu'à 14-15 millions, exception50 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 nellement. Ces chiffres peuvent paraître importants, mais ils concernent des rénovations de bâtiments complets. Si nous rénovons par composants, par exemple électricité, chauffages, etc., les marchés sont plus petits. » Quelle est la procédure la plus utilisée ? « Il s'agit généralement de procédures ouvertes avec le prix comme critère principal. Il y a aussi de procédures moins lourdes pour les marchés de moins de 144.000 € et quelques dizaines de ‘Design & Build’ au niveau de la construction pour la SLRB. » Quel est le profil de l’entreprise qui répond et opère le plus souvent ces marchés ? « Quand il s'agit de rénovations complètes, nous faisons appel à des entrepreneurs généraux. Concernant les rénovations par composants, alors ce sont des PME qui réagissent. » Que fait la SLRB pour faciliter l’accès des PME à ces marchés ? « Soyons clairs : il y a énormément de marchés. Les sociétés de logement sont submergées de travail. Dans notre 300 La SLRB dispose d’une enveloppe de 300 millions € sur quatre ans (le plan quadriennal 2018-2021 adopté par le gouvernement bruxellois) pour la rénovation et la mise en conformité de logements sociaux : 123 millions pour les travaux de rénovation complètes de bâtiments, avec tous les aspects liés à la sécurité (installations électriques, gaz, remplacement des ascenseurs, etc.) ; 57 millions pour les travaux de sécurité par composants ; 32 millions pour la rénovation des enveloppes des bâtiments plus la sécurité ; 28 millions pour des projets de restauration et 60 millions € non-affectés que les SISP pourront utiliser en cours de programme (droits de tirage, travaux urgents et culturel). D.R.

ENTREPRENDRE budget rénovation, 123 millions vont aux grandes entreprises générales. Et il y a 100 millions pour les rénovations plus ciblées qui font appel aux autres entreprises. » Quelles sont les principales difficultés rencontrées une fois le marché passé ? « La plus grande, ce sont les délais. Une bonne entreprise est celle qui respecte les délais, répond bien au cahier de charges et l'applique dans l'ensemble. Bien entendu, des impondérables, et donc des commandes supplémentaires, cela peut arriver. Mais cela doit être minimisé. Car c'est cela qui plombe les délais. » Que recommander aux entreprises qui souhaiteraient remettre offre ? « Elles doivent savoir dans quoi elles se lancent. Qu'elles n'hésitent pas à venir rendre une visite en pré-remise d'offre, pour poser des questions, bien comprendre la naSoyons clairs : il y a énormément de marchés. Les sociétés de logement sont submergées de travail. ture du marché. Qu'elles vérifient notamment les conditions d'accès. Car la situation de l'adjudicataire sera étudiée, pour vérifier, par exemple, s'il a un passé de faillite. Il faut bien lire le cahier de charge, étudier les plans et signaler au plus vite les éventuels problèmes ou erreurs. L'auteur de projet a-t-il indiqué les bonnes quantités ? N'a-t-il pas omis un poste ? Il ne faut pas non plus oublier de signer le formulaire d'engagement, car c'est une cause de rejet. Et faire tout cela avant la remise de l'offre car après, c'est trop tard... » ● L’Observatoire des prix de référence dans les marchés publics Né du constat des interlocuteurs sociaux de la nécessité, dans la commande publique, d’éviter notamment la concurrence déloyale et le travail au noir, l’Observatoire des prix de référence dans les marchés publics a été créé au sein du Conseil économique et social de la Région de Bruxelles-Capitale par l’ordonnance du 3 avril 2014. Les missions de cet Observatoire s’inscrivent globalement dans le cadre de la lutte contre le dumping social et ont pour but d’apporter une aide aux pouvoirs adjudicateurs régionaux dans le cadre de leurs marchés publics de travaux et de services, par la mise en œuvre d’objectifs spécifiques consistant notamment à fournir des résultats d’analyse sur les prix soumissionnés lorsque le pouvoir adjudicateur a des raisons d’interroger le caractère anormalement bas des prix ; préparer des avis relatifs à l’insertion de clauses techniques dans les documents de marché de nature à renforcer l’attribution et l’exécution des marchés publics ; assurer une veille sur les prix ; sensibiliser et diffuser les connaissances en matière de prix et assurer une intermédiation entre les pouvoirs adjudicateurs et les organisations représentatives des secteurs privés. Programme de séminaires Beci organise en 2018 un cycle de séminaires « marchés publics ». Prochaines dates : 12.06 Sols pollués : un demi-milliard pour traiter l’ensemble du bassin bruxellois – lieu : Beci, de 7h30 à 9h30. 19.06 Appels d’offres de l’administration bruxelloise et du CIRB – lieu : Agoria, de 15h30 à 19h. Info et inscriptions : Caroline Coutelier, 02 643 78 13 — cco@beci.be www.500.be Le caractère inédit des missions a enjoint à l’Observatoire d’adopter une approche progressive, par secteur d’activités. Dans ce cadre, l’Observatoire réalise un travail de terrain auprès des pouvoirs adjudicateurs bruxellois et de divers acteurs du secteur (entreprises, fédérations, syndicats, etc.), afin notamment de collecter un maximum d’informations relatives à la passation des marchés publics et aux prix pratiqués dans le secteur investigué ; proposer des éléments méthodologiques relatifs à l’analyse de prix ; identifier des bonnes pratiques spécifiques à chaque secteur ; rédiger des notes techniques, voire des cahiers des charges types. Ces travaux ont permis à l’Observatoire d’être en mesure de conseiller et d’informer des pouvoirs adjudicateurs bruxellois. L’Observatoire a également vu ses missions étendues suite aux travaux du groupe de travail « Lutte contre le dumping social ». Ce groupe de travail a été chargé de proposer une série de mesures visant à réduire les risques de dumping social dans la commande publique. Parmi ces missions, figurent la rédaction d’un guide des bonnes pratiques à l’attention des pouvoirs adjudicateurs bruxellois et la mise en place d’un répertoire d’entreprises. La mise en œuvre de ces chantiers est actuellement en cours. Plus d’info sur l’Observatoire : http://ces.irisnet.be/fr/observatory/. BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 51

ENTREPRENDRE STARTER BioGourMed : distribution bio et ibérique Lancée en 2016, BioGourMed propose une sélection de produits bio ibériques qu’elle distribue à Bruxelles et en Wallonie dans plus d’une vingtaine d’enseignes spécialisées. Guy Van den Noortgate L a tendance ne faiblit pas : le bio est aujourd’hui de plus en plus présent dans le panier de la ménagère. Que ce soit par le biais de chaînes et magasins spécialisés ou via la grande distribution. Les rayons bio se multiplient et croissent d’année en année. Selon une étude commandée par le Vlam, l’office flamand de l’agroalimentaire et de la pêche, les dépenses consacrées à l’alimentation bio sont en forte hausse en Belgique. Depuis 2008, elles ont plus que doublé. L’année dernière, elles ont ainsi augmenté de 6 %. Neuf Belges sur dix achètent au moins un produit bio par an et 11 % des familles achètent du bio chaque semaine. La part de marché des produits frais bio s’élève à 3,2 %. Si la Belgique, à l’instar de nombreux pays européens, est de plus en plus friande de bio, elle ne peut seule satisfaire la demande croissante. C’est ici qu’intervient une société comme BioGourMed, qui est née de ce constat et de la difficulté à trouver en Belgique des produits bio provenant de la péninsule ibérique. Trois associés d’origine espagnole, Santiago Blasco, Leyre Monreal et Ramón Jíménez, ont donc décidé se lancer dans l’aventure en créant BioGourMed en 2016 à Bruxelles. « Peu de gens le savent mais l’Espagne est le premier producteur bio en Europe », explique Ramón Jíménez. « Elle compte 2 millions d’hectares bio (70.000 en Belgique) et environ 40.000 agents certifiés bio. Le secteur bio espagnol exporte de plus en plus, d’autant que la consommation n’y est pas aussi forte que dans les pays du nord. » L’objectif de BioGourMed est d’importer des produits espagnols et portugais qui n’entrent pas en concurrence avec les produits belges tels que des fruits méditerranéens (agrumes, avocats, fruits secs, etc.), charcuteries ibériques (jambon ibérique, jambon serrano, chorizo, etc.), huile d’olive vierge extra, conserves de poissons et de certains légumes (poivrons piquillo, artichauts, etc.), vins, sangria, et autres produits variés tels que paëlla précuisinée ou encore gaspacho. BioGourMed propose également des produis portugais provenant notamment de la région bio d’Idanha-a-Nova. Outre le fait que l’Espagne n’est pas, de prime abord, associée au bio dans l’esprit du consommateur, le pays souffre également d’un déficit d’image et de carences en matière de marketing et de commercialisation par rapport aux produits italiens ou français. « Nous souhaitons combler ces lacunes en apportant dans les magasins spécialisés une offre de qua52 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 Santiago Blasco, CEO de BioGourMed. lité en circuit court », poursuit Ramón Jíménez. « On peut ainsi acheter des oranges, ici en Belgique, qui ont été récoltées quelques jours auparavant en Espagne. À notre petite échelle, la démarche s’inscrit pleinement dans le développement durable. En d’autres termes, outre l’environnement, nous sommes également attentifs aux aspects sociaux et sociétaux. » BioGourMed distribue ses produits dans plus d’une vingtaine d’enseignes étiquetées bio, depuis Färm jusqu’au petit magasin indépendant. Pour le moment, elle est présente à Bruxelles ainsi qu’en Wallonie et compte prochainement s’étendre en Flandre. Avec également des visées sur d’autres marchés qui commencent à se développer, comme la Chine qui s’intéresse de plus en plus aux produits bio. Mais avant de conquérir l’Empire du Milieu, BioGourMed entend poursuivre son développement en Belgique en privilégiant les petites enseignes bien implantées localement et qui partagent la même philosophie que les fondateurs. BioGourMed dispose encore d’un beau potentiel de progression, d’autant qu’elle n’est pour le moment présente qu’à Bruxelles et dans le sud du pays. Or, c’est en Flandre que l’on a enregistré la plus forte hausse des dépenses liées au bio en 2017 par rapport à 2016 avec 11 % contre 8 pour la Wallonie. ● Info : www.biogourmed.com Invest in starters Bon plan : entrez dans la communauté des investisseurs pour soutenir les jeunes entreprises innovantes de Bruxelles ! • Vous participez au développement économique de Bruxelles • Vous diversifiez vos placements • Vous bénéficiez d’avantages fiscaux grâce au « tax shelter » pour startups Une seule adresse : starters@beci.be https://starters.beci.be/

ENTREPRENDRE FACEBOOK, LINKEDIN, INSTAGRAM, TWITTER… Quels réseaux pour mon entreprise ? La sphère internet voit émerger de plus en plus de nouveaux réseaux, de quoi déboussoler certains entrepreneurs. S e faire connaître, générer des leads, attirer du trafic sur sa page, fidéliser son audience… Autant d’objectifs marketing qui demandent une bonne connaissance de chaque réseau pour optimiser ses résultats. Mais comment arriver à faire le bon choix pour obtenir des résultats à la hauteur ? Facebook : Augmenter sa notoriété Facebook est le leader des réseaux sociaux. La plateforme est le levier incontournable pour développer des relations durables, fédérer une communauté et trouver de nouveaux clients. ➜ Les plus : Des campagnes publicitaires peu coûteuses avec des options de ciblage très précises. ➜ Les moins : Des commentaires négatifs qu’il faut apprendre à gérer. Des publications non sponsorisées qui ne sont pas vues par vos fans. ➜ Astuce : Posez des questions pour comprendre les attentes de votre audience et anticiper votre stratégie business. J'aime les frites Mes frites sont magnifiques LinkedIn : Asseoir son expertise Crédibilité, e-réputation, prospection… L’utilisation de LinkedIn est aujourd’hui indispensable pour les entreprises. ➜ Les plus : Développer ses relations B2B. Se tenir informé des actualités du secteur. Obtenir des informations sur les concurrents. ➜ Les moins : Des options payantes. Des publications qui ne peuvent pas être modifiées. Les interactions sont limitées. ➜ Astuce : Aidez-vous de vos relations de premier niveau — les personnes auxquelles vous êtes directement connectés — pour élargir la portée de votre réseau. Ajoutez des professionnels rencontrés lors de meetings, conférences… Instagram : Valoriser son image de marque Instagram est le partenaire de votre identité visuelle. Le réseau de partage d’images ouvre les voies d’un marketing ciblé sur une audience jeune de 18-35 ans. ➜ Les plus : Un taux d’engagement plus élevé que pour les autres réseaux sociaux. Une audience en forte croissance. ➜ Les moins : Du contenu difficile à publier à partir d’un ordinateur. Très peu de statistiques pour évaluer les performances. ➜ Astuces : Suivez trois règles : soignez vos visuels, privilégiez les émotions et la proximité. Twitter : Suivre l’actu de votre secteur Avec ses 280 caractères, l’oiseau bleu a su séduire les médias et les chargés de relations publiques. Un coup d’œil suffit pour assimiler l’information. ➜ Les plus : Twitter permet aux entreprises de suivre l’actualité de leur secteur et de surveiller leur e-réputation. ➜ Les moins : Risque de « Bad Buzz ». La circulation massive de l’information dans un délai court peut impacter négativement l’image de l’entreprise si une information négative est relayée par la presse. Je suis l'expert des frites ➜ Astuces : Abonnez-vous Tuto comment faire des frites aux notifications pour ne pas manquer une actualité importante. Créez des listes pour répartir les comptes que vous suivez. Je mange des #frites Pour vous lancer sur le réseau le plus pertinent pour votre business, répondez à ces trois questions : Quel est mon objectif premier (notoriété, networking, identité de marque, conversion) ? Quelle est ma cible ? Quel est le budget que je suis prêt à consacrer à ces objectifs, et est-ce que je dispose en interne des ressources pour le faire (communication, graphisme, technique) ? ● Maha Karim-Hosselet, experte en réseaux sociaux, fondatrice de l'agence digitale MKKM Social Media Experts. Pour aller plus loin Participez à deux journées de formation : 14/6 Facebook : comment gérer et animer une page d’entreprise 15/6 Apprenez à utiliser Instagram pour votre business Où ? Beci, 500 av. Louise, 1050 Bruxelles Info et inscriptions : Emilie Lessire +32 2 643 78 11 – ele@beci.be www.500.be BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 53

ENTREPRENDRE ENTREPRISES EN DIFFICULTÉ Comment couler sa boîte en 10 leçons Couler leur boîte, ils l’ont fait ! Passé l’échec, des entrepreneurs participant à notre programme reStart reviennent sur les erreurs à ne pas commettre. 10 erreurs classiques commentées par Éric Vanden Bemden, conseiller rebond, et Olivier Kahn, coordinateur du Centre pour Entreprises en difficulté. Gaëlle Hoogsteyn 1 Manquer d'apport à la création de l'entreprise : Certains créateurs sont très optimistes, pensent qu’ils vont avoir rapidement des recettes et qu’ils n’ont donc pas besoin de capitaux de démarrage importants. Dans les faits, les recettes sont souvent plus basses qu’espérées et surtout plus lentes. Mieux vaut donc être un peu trop prévoyant. D’autant qu’avec le nouveau Code des Sociétés, ce sera aux entreprises ellesmêmes de déterminer leur besoin en capital de départ. 2 Disposer de peu de fonds de roulement : Entre le moment où un entrepreneur reçoit une commande et celui où il est payé, il s’écoule parfois plusieurs mois. C’est dû au temps de compte des autres commerces à proximité et de la concurrence. Attention : des permis sont nécessaires pour lancer une activité... 6 Ne pas remplir ses obligations administratives à temps : Les administrations sont de plus en plus sévères et les amendes grimpent en flèche. Mieux vaut donc être à jour dans sa paperasse. Souvent, ces obligations sont mal connues des entrepreneurs et leur semblent compliquées. Il est donc important de se faire accompagner. 7 Être perfectionniste et s’épuiser : Des enquêtes prouvent que plus de 50 % des entrepreneurs ont arrêté leur hobby et travaillent en moyenne 60 h/semaine. Or, garder un équilibre vie privée/vie professionnelle est nécessaire. Selon la loi de Pareto, on atteint 80 % de son résultat en 20 % de son temps. L’idéal est donc d’identifier quels sont ces 20 % de clients/ produits/services qui rapportent le plus et de réduire le côté chronophage du travail. décision des clients, au délai de production, à des retards de paiement, etc. Entretemps, il faut pouvoir continuer à vivre, honorer ses frais fixes, payer ses fournisseurs… Sans coussin financier, c’est l’échec assuré. 3 Faire soi-même sa comptabilité : À chacun son métier ! Concentrez-vous sur votre spécialité et laissez un professionnel se charger de votre comptabilité. Mais attention : s’il n’est pas pertinent de faire votre comptabilité, mieux vaut la comprendre. Des formations de quelques heures permettent d’acquérir de bonnes bases. 4 Vouloir balayer trop large : Pleins d’enthousiasme, les jeunes entrepreneurs ont tendance à s’éparpiller. Penser que ce que l’on propose est intéressant pour tout le monde revient à dire que ce ne l’est pour personne. Il faut définir précisément ses clients idéaux. Disposer d’une stratégie claire et d’un ciblage précis est primordial. 5 Choisir un mauvais emplacement : Choisir un emplacement adapté est primordial, surtout pour un commerce. Certains ont besoin d’être proches des transports publics, d’autres d’avoir plutôt un grand parking. Il faut aussi tenir 54 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 8 Avoir une vision à court terme : La majorité des entrepreneurs ne savent pas où ils veulent être dans trois ans, alors que se projeter dans le futur est essentiel pour la pérennité de la société. Il faut se fixer des objectifs au moment de la création et faire le point semestriellement, si possible avec une tierce personne. Échanger avec les concurrents permet aussi de ne pas manquer une évolution importante. 9 Mal choisir son personnel et ne pas oser réagir : Recruter le bon candidat n’est pas une mince affaire. On peut se faire accompagner par un entrepreneur expérimenté ou faire jouer son réseau. Par la suite, pour éviter les mauvais résultats, poser un cadre, fixer des objectifs clairs et s’assurer qu’ils soient compris est indispensable. Si malgré tout l’employé ne convient pas, ayez le courage de vous en séparer rapidement. 10 Vouloir se débrouiller seul dans les moments difficiles : Dès qu’on a un doute, que le chiffre d’affaires baisse, que le nombre de clients diminue… il faut se demander ce qui ne va pas. Et le faire avec des experts : on confronte ses idées, on se remotive, etc. De nombreuses structures assistent les entrepreneurs, certaines gratuitement. L’aide d’un « advisory board » ou d’un mentor peut être fort utile pour un jeune entrepreneur. ● CONTACTS Centre pour Entreprises en difficulté : www.ced-com.be Beci reStart : Éric Vanden Bemden – evb@beci.be, Tél. +32 2 563 68 56 © Thinsktock

TRANSMISSION Et si on aidait le personnel à racheter l’entreprise ? Chaque année, plus de 1.500 entreprises bruxelloises ne trouvent pas acquéreur – et nombreuses sont celles qui optent pour la liquidation. Un vrai gâchis en termes d’activité et d’emploi. Et si les employés succédaient au patron ? Le modèle a fait ses preuves chez certains de nos voisins. Pourquoi pas à Bruxelles ? D ans notre contexte actuel de « papy-boom », de très nombreuses entreprises arrivent sur le marché de la cession. Cela implique, si nous ne trouvons pas de solutions, une perte de valeur importante ainsi que de nombreux emplois. La formule de reprise de l’entreprise par ses employés, sous forme de coopérative, connaît un succès grandissant en Europe, mais elle n’est pas sans risque. Car si la formule semble idéale quand elle concerne des TPE/PME de 3 à 20 employés, elle s’avère nettement plus compliquée – mais certes pas impossible – pour des structures plus importantes. Il y a justement là une vraie piste à explorer : beaucoup de chefs de TPE/PME n’imaginent même pas transmettre leur activité et s’orientent tout simplement vers la liquidation. Or, ce type d’entreprises représente plus de 80 % des sociétés de la Région bruxelloise. Des avantages multiples… Pourquoi un patron d’une TPE ne pourrait-il pas transmettre son activité à l’un de ses employés et former celui-ci pendant une période donnée ? Voire financer lui-même l’acquisition ? En effet, les jeunes ou moins jeunes employés ne disposent que très rarement des fonds nécessaires. Le(s) employé(s) repreneurs pourraient verser, sur les bénéfices de l’entreprise, une somme mensuelle au patron qui se retire pendant une période de deux à cinq ans par exemple. Il est à noter qu’en général, il est demandé aux membres de la coopérative un apport d’environ 20 % du montant de la transaction. Le premier avantage est d’éviter une perte de valeur : l’entreprise va continuer à exister et générer des revenus. Le second est d’éviter la perte d’emplois, souvent très difficiles à retrouver pour les personnes concernées. Le troisième avantage est, pour le patron, de toucher un montant qui, si minime soit-il, vaut mieux que la liquidation – laquelle coûte de l’argent. Le quatrième avantage est de rendre l’entreprenariat accessible à des travailleurs qui n’auraient pas les moyens d’acquérir une entreprise autrement. Enfin, nos voisins français, qui possèdent des statistiques pour ce type d’acquisitions, ont déterminé que le taux de succès La reprise de l’entreprise par son personnel est une formidable opportunité pour tous : le patron, qui voit son activité continuer et touche un montant de départ. Et les employés, qui conservent leur emploi et peuvent devenir patrons à leur tour. de ces transmissions « en douceur » atteint les 95 % ! Les employés étant beaucoup plus concernés, les résultats montrent que la rentabilité de l’entreprise augmente, de même que l’implication au travail et la qualité du service, tandis que l’absence au travail diminue. Les décisions collégiales permettent de commettre moins d’erreurs dans les choix importants de l’entreprise. …mais de nombreux freins Alors, pourquoi cette procédure n’est-elle pas généralisée dans notre pays, direz-vous ? Tout d’abord, parce qu’elle est très mal connue chez nous. Beaucoup n’y pensent même BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 55 © Thinsktock

ENTREPRENDRE pas, même si les patrons ont davantage cette réflexion que les employés eux-mêmes. Ensuite, la reprise par le personnel rencontre de multiples freins, pour la plupart psychologiques. Du côté patronal, on se dit que les employés n’auront pas les compétences, qu’ils n’auront pas les moyens financiers, qu’ils ne voudront pas… Et puis il y a la confidentialité : que vont faire mes employés si je leur annonce que je veux vendre l’entreprise ? Ne vont-ils pas quitter le bateau ? Du côté des employés, les mêmes questions se posent. Serais-je capable ? Ai-je envie de prendre le risque ? Suisje prêt à m’investir autant que mon patron ? Ma famille sera-t-elle d’accord ? Où vais-je trouver les fonds ? Autant d’interrogations qui s’ajoutent au fait que beaucoup n’oseront jamais aller voir leur patron pour lui dire : « J’aimerais reprendre votre société, qu’en pensez-vous ? ». Le processus de reprise de l’entreprise est long et n’aboutit pas toujours. Il faut ménager le temps nécessaire aux parties pour discuter du projet, comprendre les implications, se mettre d’accord non seulement entre patron et employés, mais encore au sein du personnel. Et, plus important encore, avec sa propre famille qui doit absolument supporter le projet. Un point important à souligner est que l’entreprise qui va être transmise via ce processus doit être en bonne forme financière et dégager des résultats permettant d’assumer le paiement au patron sortant du montant convenu. Une notion plus subtile, mais importante de cette nouvelle façon de gérer une entreprise, réside dans le fait que l’individu va devoir changer sa façon de penser. Il ne faudra plus raisonner individuellement, mais en tant que groupe. Les intérêts ne sont plus personnels, ils deviennent collectifs, avec tous les compromis que cela implique. Mais comment gérer cette « intelligence collective » ? Mal organisée, la structure peut alourdir le processus de décision et mettre en danger l’entreprise. Il est donc important que cet aspect de l’organisation soit parfaitement établi, avec des gardefous en cas de litige susceptible de bloquer la gestion de l’entreprise – car le marché n’attend pas. Erick Thiry ourager le mouvement our ceux qui ont répondu aux questions précédentes, il faut encore er que les limitations résident si dans notre législation. Que propose-t-elle pour aider ces potentiels entrepreneurs en herbe ? Eh bien, il faut le constater : pas grand-chose n’est actuellement aménagé. Raison pour laquelle la Région, en collaboration avec le Hub Transmission de la Chambre de Commerce de Bruxelles, a lancé un programme d’encouragement à la reprise par le personnel. D’ici la fin de l’année, le Hub Transmission de Beci va réaliser une enquête auprès des patrons de TPE/PME ainsi que des employés, pour mieux identifier quels sont les freins les plus importants et quelles aides seraient les plus pertinentes pour favoriser cette démarche. Des conférences d’information vont être également organisées, ouvertes à tous les entrepreneurs et employés désireux d’en savoir davantage. Plusieurs pistes de travail sont envisagées, et tout d’abord : comment garantir aux employés repreneurs le minimum de risques en cas d’échec ? La Région wallonne a déjà mis en place une garantie de 75 % sur le capital. C’est-à-dire qu’en cas de faillite, la coopérative n’est solidaire que pour 25 % du capital souscrit. On pourrait également imaginer une participation systématique de fonds d’investissement publics, ce qui limiterait les risques encourus par les nouveaux dirigeants. Ces fonds offriraient des conditions de prêt compétitives et non contraignantes pour l’entreprise. Les fonds pourraient être remboursés par l’entreprise en cinq à sept ans, tenant compte que, pendant les toutes premières années, il faudra capitaliser pour la réserve impartageable. En termes de fiscalité, est-il possible ou nécessaire d’envisager une imposition réduite pendant les premières années de la reprise ? Cette question est valable tant pour l’entreprise que pour les nouveaux associés. En effet, durant cette première période, la coopérative va devoir payer le patron qui s’est retiré. Elle devra également affecter une partie du bénéfice à une réserve impartageable, constituée progressivement, qui ne pourra être redistribuée aux associés. La totalité des bénéfices y est versée jusqu’à ce que les fonds propres atteignent au moins 20 % du total du bilan. Les employés, eux, vont fréquemment perdre une partie de leur revenu. Même si cette démarche est volontaire, elle devrait être encouragée par une réduction de la fiscalité durant la période de reprise. Période qui pourrait correspondre à celle du paiement de la transaction au patron sortant (un à trois ans ?). Mieux que la création ou la reprise par des tiers En résumé, la reprise de l’entreprise par son personnel est une formidable opportunité pour tous : le patron, qui voit son activité continuer et touche un montant de départ, alors que la seule alternative envisagée était la liquidation. Et les employés, qui conservent leur emploi et peuvent devenir patrons à leur tour, avec des perspectives de développement et donc de profits. Pour la Région, c’est la préservation du tissu économique et la prévention de pertes d’emploi. Si ce processus ne manque pas de défis à relever, il offre, dans de bonnes conditions, un taux de réussite de 95 %, très supérieurs à ceux de la création, voire de la reprise de l’entreprise par des tiers. ● Erick Thiry, Coordinateur du Hub Transmission de Beci Plus d’info : eth@beci.be - 02 643 78 36 56 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018

ENTREPRISES en TRANSMISSION Le Hub Transmission de BECI, première organisation de la Région Bruxelles Capitale en cession/acquisition d’entreprises, publie ses nouvelles offres. > 3 entreprises à remettre Encadreurs, restaurateurs d’œuvres d’art et vente de mobilier d'exception CA < 1 Mo € 1 à 10 personnes > 4 acquéreurs Revendeurs Agroalimentaire, grande distribution B2B/B2C Bruxelles, Wallonie CA < 1 Mo € Grossiste, petite Teinturerie, nettoyage à sec Bruxelles, Wallonie CA < 1 Mo € production, importexport alimentaire ou non Belgique CA de 2 à 3 Mo € Belgique CA de 1 à 5 Mo € Vous êtes intéressé par l’une de ces entreprises ou connaissez une société à reprendre dans l’un de ces secteurs? Le Hub Transmission de Beci vous accompagne dans votre projet de cession ou d’acquisition. Erick Thiry, Coordinateur du Hub Transmission • eth@beci.be • +32 2 643 78 36 Salima Serouane, Conseillère Transmission • sse@beci.be • + 32 2 643 78 49 photocopieurs, vendeurs de solutions informatiques B2B/ B2C Sécurité, accès sécurisés, alarmes, vidéo-surveillance… CA < 1 Mo € 1 à 10 personnes Branding, digital marketing, web design CA < 1 Mo € 1 à 10 personnes

COMMUNITY L’actualité BECI en photos La Starters Night de Beci, le 25 avril dernier, était animée par Davy Courteaux, « showférencier » et auteur du spectacle « Je lance ma boîte ». Début mai, les membres du Club DRH de Beci sont venus rencontrer la société informatique Easi, quatre fois élue « Best Workplace ». 58 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 D.R. © Reporters

COMMUNITY Début mai, le cluster CCIBILA s’installait officiellement dans les murs de Beci, en présence du Secrétaire d'État au Commerce Extérieur, Pieter de Crem. CCIBILA (Cluster of Chambers for the Pacific Alliance and Central America) réunit quatre chambres de commerce bilatérales, représentant elles-mêmes onze pays d’Amérique latine. Un ensemble de 270 millions d’habitants et plus de 3 milliards de dollars de PIB, dont l’accès sera désormais facilité par un secrétariat, au 500 avenue Louise. Europcar Belgique a noué un partenariat stratégique avec Modalizy pour proposer l'Europcar Mobility Pass : une carte qui donne un accès direct et simplifié à tous les moyens de transport. Elle a été présentée chez Mo, l’Urban Mobility Pop-Up installé chez Beci. BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 59 © Reporters © Reporters

LES ADRESSES COSPAIA RESTAURANT Rue du Capitaine Crespel, 1 1050 Ixelles 02/513.03.03 www.cospaia.be BAR MARDI Divers lieux à Bruxelles www.barmardi.be LE ZOOM BRUSSELSLIFE Les afterworks bruxellois L’été est là… Vous souhaitez vous détendre après le bureau ? Vous avez besoin de prendre l’air ? Ou simplement de profiter des derniers rayons de soleil en terrasse ? Voici une liste non exhaustive des afterworks bruxellois à faire entre collègues ou entre amis. Il y en a pour tous les goûts et toutes les envies ! Donatienne de Vleeschauwer Vous connaissez déjà les afterworks de Beci, qui réunissent les entrepreneurs bruxellois dans une ambiance détendue. Ils se poursuivent pendant l’été. Prochaines dates : Precious Afterwork, le 14 juin au Mont-de-Piété et Summer Afterwork, le 30 août au Martin’s Hotel. De nombreux bars organisent aussi des afterworks et certains d’entre eux proposent même la formule « happy hour » : un verre offert pour verre acheté ! Vous avez envie de profiter d’une vue panoramique sur Bruxelles ? Le lundi, le restaurant Cospaia vous accueille pour son afterwork « Pretentious Monday ». Au programme, une magnifique vue sur le boulevard de Waterloo, des cocktails, de la musique lounge. Si le temps n’est pas au beau fixe, pas de problème, le Cospaia peut couvrir sa terrasse. Que faire un mardi soir ? Pour les organisateurs du Bar Mardi, le weekend commence déjà ! Depuis 2011, tous les mardis d’été, ils vous convient aux Arcades du Cinquantenaire, aux Jeux d’Hiver, au Spirito,... Presque chaque mardi, le lieu change et cela permet de ne pas vivre deux fois la même soirée. Le mercredi, si vous devez effectuer vos courses mais que vous souhaitez profiter d’un petit verre en terrasse, il faut vous rendre au marché de la place du Châtelain. 60 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 JAM HOTEL Chaussée de Charleroi, 132 1060 Saint-Gilles 02/537.17.87 www.jamhotel.be GRAND CASINO BRUSSELS VIAGE Boulevard Anspach, 30 1000 Bruxelles 02/300.01.00 www.viage.be À deux pas de là, à Saint-Gilles, filez à l’hôtel Jam pour profiter de son bar et de sa piscine sur le toit. L’hôtel est ouvert tous les jours de la semaine pour son « Afterwork Perché », organisé par la bande de J’peux Pas J’ai Piscine. Envie de prendre encore plus de hauteur avec cette même bande ? Le jeudi soir, les organisateurs du Perché organisent l’afterwork du Casino Viage. La soirée « Là-Haut » vous offre une vue à couper le souffle sur Bruxelles dans un cadre exotique sortant tout droit de la jungle. Vous êtes plutôt traditionnel et vous aimez la place du Luxembourg ? Le jeudi soir, les eurocrates et de nombreux Bruxellois prennent possession de la place pour une soirée qui risque d’être cosmopolite. Enfin, un vendredi par mois, autorisez-vous un afterwork avant de commencer le week-end en famille. « Passe à l’Appart » vous fait découvrir des lieux atypiques ; Les Belges Jeunesses propose des afterworks dans divers endroits hors du commun, toujours en plein air et à Bruxelles ! Donatienne de Vleeschauwer © D.R.

BRUSSELSLIFE PHARES À FAIRE EN FAMILLE 17.06 BXL TOUR BXL Tour est une course cycliste de 28 km, qui prend son départ se fait à la place des Palais pour se terminer au pied de l’Atomium. Un village Bikecity sera présent afin d’accueillir les cyclistes avec de nombreuses activités. 10-15 € | www.bxltour.be 21.06 | 24.06 LA FETE DE LA MUSIQUE Durant quatre jours, la Fédération Wallonie-Bruxelles célèbre la musique. De nombreux concerts sont organisés dans divers lieux de la capitale. Un moment à partager en famille ou entre amis. Divers lieux | Gratuit | www.fetedelamusique.be 24.06 YOGA DAY Célébrez la Journée internationale du yoga au Bois de la Cambre, le dimanche 18 juin. Il y aura un Village Wellness avec plein d’activités, de 10h à 17h30. Bois de la Cambre | Gratuit | www.brusselsyogaday.be SOUS LA LOUPE — CULTURE Le festival Couleur Café Fin juin, le parc d’Osseghem, à proximité de l’Atomium, accueillera pour la deuxième année consécutive le festival Couleur Café. Une occasion pour les organisateurs de confirmer ce nouveau lieu, mais aussi une programmation métissée qui encourage la rencontre et le partage. Adresse: Square de l’Atomium, 1020 Bruxelles www.couleurcafe.be Pour cette édition 2018, vous aurez l’occasion d’entendre les nouveaux talents belges tels que Angèle, Damso, Témé Tan, Jucy, L’Or du Commun... Mais aussi les artistes étrangers de renom tels que Milky Chance, Amadou & Mariam et Ziggy Marley. Vous pourrez profiter de l’espace Couleur Extra qui regroupera durant le festival un marché, un « secret bar », une Namaste zone pour se relaxer et une rue du Bien Manger, avec plus de 40 stands de nourriture ! Depuis sa création en 1990, Couleur Café s’est ancré dans le tissu social de Bruxelles. Avant d’être au pied de l’Atomium, le festival s’est déroulé aux Halles de Schaerbeek avant de prendre la direction de Tour & Taxis en 1994. Ce festival est un événement familial et met en avant près de 50 artistes/groupes belges mais aussi du monde entier. Pour un festival de trois jours, le ticket reviendra à 85 € ; 99 € avec le camping (qui n’a jamais rêvé de dormir au pied de l’Atomium ?). Si la programmation ne vous tente qu’une seule journée, l’entrée vous coûtera 42 €. Donatienne de Vleeschauwer 17.05 | 02.09 EXPOSITION GEANTS ! Découvrez le folklore bruxellois des géants. Cette expo met en évidence toutes les facettes de ces personnages, héros bibliques ou légendaires. C’est aussi une occasion pour découvrir le palais. Palais du Coudenberg | 5-7 € | www.coudenberg.brussels 09.06 | 02.09 LA SCHTROUMPF EXPERIENCE Plongez dans le village magique des petits lutins bleus de Peyo et rencontrez-les ! Mais attention, il ne faudra pas se faire repérer par Gargamel. Brussels Expo | 11-17 € | www.smurfexperience.com 09.05 | 03.09 EXPOSITION AFFICHES BELLE ÉPOQUE Prémisses de la publicité actuelle, les affiches de la Belle Époque étaient aussi porteuses d’esthétique. Découvrez la collection d’Ernest de Try sur la vie quotidienne à Bruxelles. Musée de la Ville de Bruxelles | 4-8 € | www.brusselscitymuseum.brussels EN SOIRÉE 30.05 | 15.06 D FESTIVAL C’est le festival de la danse contemporaine à Bruxelles. Le Théâtre Les Tanneurs et le Marni se partagent l’affiche. Théâtre Marni & Les Tanneurs | Différents prix | www.bruxelles.be/d-festival 11.05 | 16.06 CIRCUS’68 AU THÉÂTRE DE POCHE 2018 célèbre les 60 ans des contestations de 1968. Le Théâtre de Poche invite Claude Semal et son cabaret burlesque sur le printemps des barricades. Bois de la Cambre | 12-20€ | www.poche.be 18.05 | 20.07 LA TERRASSE O2 La Terrasse de l’Hippodrome - O2 est de retour pour une nouvelle saison ! Venez profiter de la plus belle terrasse éphémère de Bruxelles. Entre brunch, lunch et soirée spéciale, vous aurez le choix. Hippodrome de Boitsfort | Entrée libre | www.la-terrasse.be BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 61 © D.R. © D.R. © D.R. © D.R.

BRUSSELSLIFE LE BRUXELLOIS DU MOIS De Stromae à Mosaert ! a été imaginée en collaboration avec le Bon Marché Rive Gauche à Paris. Pour cette occasion, il a réalisé son premier défilé de mode et il a signé la bande sonore avec le titre « Défiler ». Mosaert est le label créatif fondé par Paul Van Haver, dit Stromae, en 2009. Ce label évolue dans trois domaines artistiques : la musique, l’audiovisuel et le prêt-à-porter. Car Stromae est bien plus qu’un chanteur : c’est un grand créatif mais surtout un chef d’entreprise. Cette année, Stromae signe son grand retour sur le devant de la scène après deux ans d’absence, par le lancement de sa capsule mode N°5. Cette capsule LE SAVIEZ-VOUS ? L’histoire de la Rotonde 58 Cette année, Bruxelles célèbre les 60 ans de l’Exposition Universelle 1958. À cette occasion, la Ville de Bruxelles offre une deuxième jeunesse à la Rotonde 58. Mais qu’est-ce que la Rotonde 58 ? C’était le point d’entrée de l’Expo et c’en est aujourd’hui l’un des derniers vestiges, avec le Théâtre Américain et le Comptoir Tuillier, sans oublier le Palais 7 et l’Atomium elle-même. Ce bâtiment bleu, situé derrière l’arrêt de tram Centenaire, a connu plusieurs vies. Ces dernières années, c’était un local de rangement pour l’ASBL Atomium. 62 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 La Ville de Bruxelles a repris la possession des lieux début 2018, suite à la non-prolongation du contrat de location par l’ASBL Atomium. Elle a décidé de rénover la Rotonde pour lui offrir une seconde vie. Au mois d’avril dernier, elle est devenue l’Espace S ; un lieu de rencontre pour les seniors du quartier. La Rotonde 58 accueille des événements dédiés au troisième âge : des soirées dégustation, soirées musicales, expositions, organisations de promenades... Une belle initiative de la Ville de Bruxelles pour redonner vie à des lieux emblématiques d’autrefois. Donatienne de Vleeschauwer Comment Stromae est-il passé de chanteur à créateur ? En 2012, lors de l’élaboration de son deuxième album, Racine Carrée, Stromae a voulu repenser son univers visuel et son style vestimentaire. Pour réaliser ce changement, il s’est associé avec la styliste namuroise Coralie Barbier, qui est aussi sa femme. À deux, ils développent la marque de prêt-à-porter Mosaert qu’ils commercialisent dès 2014. Mosaert s’inspire de la mode africaine et des motifs wax. Toute la marque est fabriquée en Belgique, en France et au Portugal. Les capsules sont vendues en petite quantité et vous ne les trouverez que dans des magasins qui mettent en avant de jeunes créateurs. Pour cette nouvelle capsule, les vêtement sont uniquement vendus au Bon Marché ou sur l’e-shop du label. Coralie et Paul n’en sont pas à leur coup d’essai : ils s’étaient déjà associés en 2017 avec la marque de chaussure Repetto pour la capsule N°4. En plus d’être un créateur de mode, Paul Van Haver réalise des clips vidéos et des vidéos promotionnelles. Stromae a réalisé les derniers clips de Dua Lipa, Nicki Minaj, du groupe américain Major Lazer et de la Française Yael Naim. Dans ce domaine artistique, il fait aussi appel à Coralie Barbier pour le stylisme et à son frère Luc Junior Tam afin de l’aider dans la direction artistique. Le label Mosaert a été chargé de réaliser la vidéo promotionnelle pour la candidature de la Ville de Paris aux Jeux Olympiques de 2024. Entre Stromae et Mosaert, nous pouvons nous emmêler les pinceaux… Saviez-vous que tout est un anagramme dans l’univers de Paul ? Stromae vient de « maestro » et Mosaert est lui-même l’anagramme de Stromae. Tout se tient dans ce label créatif ! Donatienne de Vleeschauwer © D.R. © D.R.

COMMUNITY DEMANDES D'ADMISSIONS PAR PRÉSENTATION AU CONSEIL D'ADMINISTRATION Billy SA Rue Guillaume Tell 59 - 1060 Bruxelles Code Nace : 77210 - Location et location-bail d'articles de loisirs et de sport 7721002 - la location de bicyclettes del. : Verhaeghe Guillaume Brayton Global SPRL Rue Belliard 2 - 1040 Bruxelles Code Nace : 62010 - Programmation informatique 62020 - Conseil informatique del. : De Boon Frédéric Edissetio SARL Bastnicherstrooss 19 - 9638 Pommerloch - Luxembourg del. : Otten Sébastien EDPO - European Data Protection Office SA Avenue Huart Hamoir 71 - 1030 Bruxelles Code Nace : 63110 - Traitement de données, hébergement et activités connexes 70210 - Conseil en relations publiques et en communication del. : Murphy Jane Fisher SPRL Boulevard de la Cambre 30 - 1000 Bruxelles Code Nace : 46389 - Commerce de gros d'autres produits alimentaires n.c.a. 4638907 - les autres commerces de gros alimentaires spécialisés n.d.a. 46900 - Commerce de gros non spécialisé del. : Firouzfar Ali Raza Jeewi SPRL Chaussée de Waterloo 965 - 1180 Bruxelles Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. del. : Petit Pascal The National Golf of Brussels SPRL du Roy de Blicquylaan 7 - 1933 Sterrebeek Code Nace : 4772101 - le commerce de détail de chaussures 85510 - Enseignement de disciplines sportives et d'activités de loisirs 93123 - Activités de clubs d'autres sports de ballon del. : Deskeuvre Marielle Troosan SPRL Kasteeldreef 8 - 3390 Houwaart Code Nace : 62010 - Programmation informatique 62020 - Conseil informatique 63120 - Portails Internet del. : de Troostembergh Antoine INDEX DES ENTREPRISES ET ORGANISATIONS CITÉES DANS CE NUMÉRO A2RC Actiris AG Real Estate Aquiris Architectesassoc. Audi Forest Axa Axent B2AI Banque mondiale Bar Mardi Belges Jeunesses (Les) Belgian Chambers BioGourMed BNP Paribas Fortis BPI Brussels Beer Project Bruxelles Environnement 12-15 4-8 12-15 34-35 12-15 34-35 36-37 12-15 12-15 1 60-62 60-62 20 52 36-37 12-15 4-8 12-15 ; 30 ; 36-37 Bruxelles Urbanisme et Patrimoine 12-15 Bureau of International Recycling 27-28 Casino Viage CCIBILA CESRBC Citydev.brussels Coca-Cola Cospaia Danone Daoust Dewaele Dock (The) 60-62 58-59 Centre pour Entreprises en difficulté 54 Centry Global 4-8 50-51 4-8 ; 38-39 27-28 60-62 27-28 4-8 12-15 12-15 Eaglestone Easi EBP Elite Limousine EM2N EnergyVille Enterprise Europe Network Euler Hermes Eurochambres Europcar Belgique Facebook Fostplus Google Greenbizz Henning Larsen Imec Instagram Jeux d’Hiver (Les) KU Leuven LA Metro Land Invest Group LinkedIn Martin’s Hotel Microsoft Modalizy Mont-de-Piété Mosaert Musée de la Ville de Bruxelles NNOF 12-15 58-59 4-8 École Polytechniqe de Bruxelles 43-44 Elia 45-46 4-8 12-15 45-46 24 1 20 58-59 53 27-28 45-46 36-37 12-15 45-46 53 International Chamber of Commerce 25 J’Peux Pas J’ai Piscine Jam Hotel 60-62 60-62 60-62 45-46 4-8 12-15 53 60-62 45-46 16-17 60-62 60-62 60-62 36-37 Ondraf ONU Oxfam Passe à l’Appart Phosphore RethinkX Retis SBGE SCK-CEN Sergison Bates Architects SLRB Stanford University STIB Suez Tanneurs (Les) Tempo-Team Théâtre de Poche Théâtre Marni Twitter ULB Universiteit Hasselt UPSI Val-I-Pac Vito Vlam Wallonie Belgique Tourisme West 8 World Economic Forum YourMover noAarchitecten 12-15 Nouveaux Comptoirs Olfactifs (Les) 4-8 Octa+ 16-17 43-44 25 36-37 60-62 30 22 4-8 34-35 43-44 12-15 50-51 Société d’Aménagement Urbain 12-15 Spirito 60-62 22 16-17 27-28 60-62 4-8 60-62 60-62 53 40-41 ; 43-44 45-46 38-39 27-28 45-46 52 4-8 12-15 1 36-37 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 63

COMMUNITY AGENDA Management & RH, Personal improvement 12.06.2018 Motiver et préparer son équipe au changement 14.06.2018 Comment recruter avec LinkedIn ? Du 11.09 au 16.2018 Cycle : comment choisir son CRM et motiver son équipe à l'utiliser Vente, marketing & Communication 11.06.2018 GDPR : la nouvelle législation va-t-elle « tuer » votre activité marketing ? 14.06.2018 Facebook : comment gérer et animer une page d’entreprise 15.06.2018 Apprenez à utiliser Instagram pour votre business 26.06.2018 Facebook : créer et engager votre communauté Efficacité 12.06.2018 Réussir son passage au télétravail 09.07.2018 Plus de 90 trucs pratiques pour mieux gérer votre temps ! 27.08.2018 Outlook et OneNote: le duo gagnant pour une efficacité optimale ! ➜ Emilie Lessire +32 2 643 78 11 – ele@beci.be Formations sur mesure Vous souhaitez développer vos compétences, accroître la performance de vos collaborateurs, renforcer l’esprit d’équipe de votre entreprise ? Nos formations peuvent se décliner dans votre entreprise. Vous ne trouvez pas la formation que vous cherchez ? Contacteznous ! Notre programme de formations est établi en fonction des demandes que vous nous formulez. ➜ Emilie Lessire +32 2 643 78 11 – ele@beci.be Législation sociale 03 & 05.07.2018 Négociation avec les syndicats : atelier pratique 21, 23, 28 & 30.08.2018 L'essentiel du droit du travail ➜ Frédéric Simon +32 2 643 78 17 fs@beci.be Droit commercial 11.09.2018 Comment passer des anciennes formes de sociétés aux nouvelles suite à la réforme du code des sociétés ? ➜ Frédéric Simon +32 2 643 78 17 fs@beci.be Cycle marchés publics 12.06.2018 Sols Pollués : un demi-milliard pour traiter l’ensemble du bassin bruxellois 19.06.2018 Appels d’offres de l’administration bruxelloise et du CIRB : allotissement et soustraitance, autant d’opportunités PME ! ➜ Caroline Coutelier +32 2 643 78 13 — cco@beci.be Retrouvez notre agenda complet sur www.500.be 64 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 13.06.2018 Lunch dating Phd 14.06.2018 Precious AfterWork 19.06.2018 Speed Business Lunch 28.06.2018 Vintage Garden Party 30.08.2018 Summer Afterwork 06.09.2018 Golf Trophy ➜ Beci Events +32 2 643 78 13 – events@beci.be ** En néerlandais uniquement Inscrivez-vous à une ou plusieurs formations et bénéficiez des subsides à la formation Région Bruxelloise: 50% de subsides: (investissement min. = 1.000 €) 21 & 22.06.2018 Forum économique transfrontalier « Greater Region 4.0 : The Greater Region goes Digital ! » - Luxembourg 27.06.20158 EEN - Digital transformation matchmaking event in Liverpool 28.06.2018 Club Food ➜ Beci’s International Department +32 2 210 01 77 - jpm@beci.be

Comme les Schtroumpfs, rejoignez la grande famille Daoust ! A l’occasion des 60 ans des Schtroumpfs, Daoust off re 1 mois de ménage gratuit* à tous ses nouveaux clients Titres-Services. Avant le 30 juin prochain, accueillez une aide-ménagère Daoust au cœur de votre famille et profi tez de notre action de bienvenue ! Infos et inscriptions sur www.daoust.be INTERIM • SELECTION • TITRES-SERVICES • OUTPLACEMENT • COACHING • PUBLIC SECTOR Partenaire offi ciel de à partir de juin 2018 - Brussels Expo Agréments Titres-Services: Bruxelles: B40063, Wallonie: W40063, Flandre: V40063. *Action réservée aux nouveaux clients.

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