GREEN Épuration des eaux : des défis et d’énormes opportunités Avec sa densité de population et une activité industrielle encore vivace, Bruxelles doit bien évidemment veiller à gérer au mieux ses eaux usées. Directive européenne et image obligent. Sur ce territoire exigu, ce sont les stations de Bruxelles-Nord et de Bruxelles-Sud qui s'acquittent de cette mission importante. Ces dernières années, toutes deux se sont engagées dans d'importants chantiers de rénovation. Johan Debière S ouvenez-vous : en 2011, Aquiris faisait parler d'elle dans le cadre d'un pilote de valorisation des sédiments de la station d'épuration nord de Bruxelles, en vue de produire du bioplastique (lire notre encadré à ce sujet). Cette fois, c'est vers la station localisée au sud de Bruxelles que les projecteurs se braquent avec l'exploitation de la technologie dite « membranaire ». Une technologie étonnante qui permet un niveau de filtration extrêmement élevé. Sandrine Moulin, ingénieur au sein de la SBGE : « Cette technologie, utilisée pour la filtration des effluents des eaux usées de Bruxelles, est la même que celle qui est utilisée dans certaines entreprises, en particulier comme les nombreuses entreprises actives à Bruxelles dans les secteurs agro-alimentaire et pharmaceutique ». Traitement tertiaire Pour la SBGE, il s'agit de relever le défi de ce que l'on appelle le traitement tertiaire. Quand le secondaire s'occupe de traiter les composés organiques ou les phosphates présents dans l'eau, le tertiaire prend en charge des polluants comme l'azote et le phosphore, mais aussi les agents pathogènes. Cette deuxième mission, bien qu'importante, est encore loin d'être généralisée dans les grandes villes. En effet, le traitement par la technologie membranaire dans un environnement urbain comme celui de Bruxelles nécessite d'assurer une continuité dans le traitement des eaux usées, sans réduction de capacité (ndlr : avec une capacité de 360.000 équivalents habitants, cette installation couvre les besoins d'une importante partie de Bruxelles). Sandrine Moulin : « Cette phase des travaux est particulièrement compliquée en fonction de l'exiguïté du site, qui 34 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 La station d’épuration Sud, qui traite environ un tiers des eaux usées bruxelloises, a été rénovée au cours des dernières années. n'offre aucune possibilité d’extension foncière. Plusieurs solutions ont été étudiées en avant-projet. Compte tenu des contraintes auxquelles nous devions faire face, c'est la technologie membranaire qui a été retenue ». En effet, outre sa qualité de filtration à nulle autre pareille, cette technologie affiche des performances élevées à partir d'un procédé compact. Valorisation du biogaz Outre la compacité et le haut degré de filtration, le choix de ce procédé par la Société Bruxelloise de Gestion de l'Eau (SBGE) a également permis de mettre en place une unité de valorisation des boues. « Celles-ci sont produites par un procédé de digestion anaérobie permettant la production de biogaz (...) Une cogénération permet ensuite de valori© Reporters © Inventive Studio/Vinci Environnement
37 Online Touch Home