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TOPIC Rien à jeter dans les biodéchets ! GREEN Le tri des déchets organiques, notamment grâce au compostage collectif et individuel, aux sacs orange et verts, est désormais une réalité pour l’ensemble des Bruxellois. Déjà, certains déchets sont transformés en énergie, d’autres en compost. Mais il reste du pain sur la planche. Géry Brusselmans L e tri des déchets organiques à Bruxelles n’est désormais plus en phase test. Aujourd’hui, les entreprises et particuliers installés dans une des 19 communes peuvent déposer leurs déchets organiques dans un sac vert ou un sac orange. Il n’y a toutefois pas d’obligation pour les sacs orange, et les sacs blancs restent d’actualité pour les déchets ménagers. Mais il semble évident que c’est le tri des « organiques » qui est appelé à se développer. En 2017, environ 5000 tonnes de déchets organiques ont été récoltées à Bruxelles. « Selon nos estimations, cette quantité devrait être doublée d’ici quelques années », annonce Nicolas Scherrier, spécialiste de la gestion des déchets organiques pour Bruxelles Environnement. L’importance de ce tri tient dans une logique d’efficacité : les déchets organiques peuvent en effet produire de l’énergie, notamment de l’électricité, du terreau ou encore de l’engrais pour l’agriculture. Replaçons le contexte : les déchets organiques, ou biodéchets, sont de deux types. D’un côté les déchets alimentaires, qui sont en gros nos déchets ménagers : pelures de fruits ou de légumes, mouchoirs, restes de repas… De l’autre les déchets verts : tonte de gazon, taille des haies, plantes... Comme d’autres villes européennes, Bruxelles doit accélérer le processus de tri d’ici à 2030, d’après une convention établie avec l’Europe. Et, vous le lirez ci-dessous, du chemin t à ourir… Aujourd’hui, la grande majorité alimentaires partent dans biométhanisation situé à Ypr ils y sont transformés en pour produire de l’électricité, également du compost. Le centre d’Ypres s’inscrit fois comme une solution tentiellement temporaire pour Bruxelles. Le transport de chets à 125 km de la capital en effet peu avantageux pour l’environnement, sans oublier que le transport d’une tonne de déchets organiques coûterait à Bruxelles l’équivalent de 100 euros. Comment s’opérera le tri des déchets organiques dans cinq ans ? Une piste de réponse est donnée par Phosphore, plate-forme de co-créa 30 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 tion entre les citoyens, des scientifiques et les pouvoirs publics. « Le but de Phosphore est de sensibiliser et de soutenir les particuliers, écoles ou entreprises qui gèrent des déchets organiques de manière autonome avec des techniques locales », explique Simon De Muynck, coordinateur de Phosphore. « Il existe des dizaines de techniques, comme le compostage, le vermicompostage, la valorisation animale, la micro-biométhanisation ou l’éco-digestion qui s’adaptent à différents acteurs (citoyen, restaurant, école…) » L’initiative s’est développée à Bruxelles, avec aujourd’hui pas moins de 150 composts collectifs situés dans les 19 communes. Pas encore de solution claire à long terme « Bruxelles Environnement, qui participe à Phosphore, prône une gestion décentralisée et locale des biodéchets », complète Nicolas Scherrier, de Bruxelles Environnement. « Cette gestion décentralisée n’est toutefois pas une solution suffisante pour gérer l’ensemble des déchets produits par la Région. Il faut éventuellement la compléter par une gestion centralisée des déchets. C’est ce que nous étudions actuellement. » Une grande question se pose : que deviendront les déchets organiques s’ils ne partent vers Ypres ? La ville de Lille, par exemple, fait rouler ses bus avec du biogaz issu de déchets, grâc à entre de biométhanisation. construction d’un centre biométhanisation à Bruxelles est à l’étude années. Il y a évidemment des contre, notamment en (60 millions d’euros seertaines estimations) et des nuisances sonores et olfactives. Bruxelles a pourtant pris un train en marche et devra se plier prochainement à quelques obligations. Ainsi, on évoque en coulisses une contrainte européenne qui obligerait les Bruxellois à trier leurs déchets organiques pour 2023. ● © Thinsktock

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