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TRANSMISSION Et si on aidait le personnel à racheter l’entreprise ? Chaque année, plus de 1.500 entreprises bruxelloises ne trouvent pas acquéreur – et nombreuses sont celles qui optent pour la liquidation. Un vrai gâchis en termes d’activité et d’emploi. Et si les employés succédaient au patron ? Le modèle a fait ses preuves chez certains de nos voisins. Pourquoi pas à Bruxelles ? D ans notre contexte actuel de « papy-boom », de très nombreuses entreprises arrivent sur le marché de la cession. Cela implique, si nous ne trouvons pas de solutions, une perte de valeur importante ainsi que de nombreux emplois. La formule de reprise de l’entreprise par ses employés, sous forme de coopérative, connaît un succès grandissant en Europe, mais elle n’est pas sans risque. Car si la formule semble idéale quand elle concerne des TPE/PME de 3 à 20 employés, elle s’avère nettement plus compliquée – mais certes pas impossible – pour des structures plus importantes. Il y a justement là une vraie piste à explorer : beaucoup de chefs de TPE/PME n’imaginent même pas transmettre leur activité et s’orientent tout simplement vers la liquidation. Or, ce type d’entreprises représente plus de 80 % des sociétés de la Région bruxelloise. Des avantages multiples… Pourquoi un patron d’une TPE ne pourrait-il pas transmettre son activité à l’un de ses employés et former celui-ci pendant une période donnée ? Voire financer lui-même l’acquisition ? En effet, les jeunes ou moins jeunes employés ne disposent que très rarement des fonds nécessaires. Le(s) employé(s) repreneurs pourraient verser, sur les bénéfices de l’entreprise, une somme mensuelle au patron qui se retire pendant une période de deux à cinq ans par exemple. Il est à noter qu’en général, il est demandé aux membres de la coopérative un apport d’environ 20 % du montant de la transaction. Le premier avantage est d’éviter une perte de valeur : l’entreprise va continuer à exister et générer des revenus. Le second est d’éviter la perte d’emplois, souvent très difficiles à retrouver pour les personnes concernées. Le troisième avantage est, pour le patron, de toucher un montant qui, si minime soit-il, vaut mieux que la liquidation – laquelle coûte de l’argent. Le quatrième avantage est de rendre l’entreprenariat accessible à des travailleurs qui n’auraient pas les moyens d’acquérir une entreprise autrement. Enfin, nos voisins français, qui possèdent des statistiques pour ce type d’acquisitions, ont déterminé que le taux de succès La reprise de l’entreprise par son personnel est une formidable opportunité pour tous : le patron, qui voit son activité continuer et touche un montant de départ. Et les employés, qui conservent leur emploi et peuvent devenir patrons à leur tour. de ces transmissions « en douceur » atteint les 95 % ! Les employés étant beaucoup plus concernés, les résultats montrent que la rentabilité de l’entreprise augmente, de même que l’implication au travail et la qualité du service, tandis que l’absence au travail diminue. Les décisions collégiales permettent de commettre moins d’erreurs dans les choix importants de l’entreprise. …mais de nombreux freins Alors, pourquoi cette procédure n’est-elle pas généralisée dans notre pays, direz-vous ? Tout d’abord, parce qu’elle est très mal connue chez nous. Beaucoup n’y pensent même BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 55 © Thinsktock

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