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FOCUS Iter, le projet international avec astronautes (radiations, gravité, confinement…). » Jean-Marc Sparenberg La formation belge attire les étudiants étrangers Mais qui dit génie nucléaire dit forcément expertise. Celle-ci serat-elle vouée à disparaître si les centrales belges cessent leurs activités ? « On pourrait comparer la situation belge à celle de la France », évoque Jean-Marc Sparenberg, professeur de physique quantique à l’École polytechnique de Bruxelles (ULB). « Notre pays a beaucoup investi dans le nucléaire dans les années 60 et 70. La formation chez nous en physique et génie nucléaires a dès lors connu un rayonnement international. La section d’ingénieur physicien n’a toutefois plus actuellement le même succès auprès des étudiants belges. Le taux d’inscription est constant depuis au moins quinze ans et seuls quelques étudiants sortent avec ce profil. Toutefois, toutes les universités belges proposent un cursus cohérent en génie nucléaire et celui-ci présente un certain succès auprès de personnes envoyées par les entreprises et les élèves étrangers. » Selon notre expert, la filière du génie nucléaire et de la physique nucléaire n’est pas à remettre en cause, tout simplement car il existe de multiples débouchés. « Les personnes qualifiées en génie et physique nucléaire trouveront d’une manière ou d’une autre un boulot », poursuit Jean-Marc Sparenberg. « Une reconversion d’experts dans le nucléaire ne devrait, d’une manière ou d’une autre, pas poser trop de problèmes car les employeurs recherchent des personnes avec une formation scientifique. » Solution : garder une ou deux centrales active après 2025 Pour imaginer l’avenir de l’expertise nucléaire belge, on pourrait aller voir du côté des Pays-Bas. Les Néerlandais ne possèdent qu’une seule centrale nucléaire, située à Borssele, au sud du pays, mais ont développé des énergies alternatives. Le gouvernement néerlandais a délaissé durant un moment sa partie recherche et développement associées aux déchets hautement radioactifs. « En quelques années, les Néerlandais ont perdu tous leurs experts dans ce domaine », affirme Pierre-Étienne Labeau. « Ils demandent aujourd’hui l’aide de l’Ondraf Pierre-Étienne Labeau 44 BECI - Bruxelles métropole - juin 2018 (Organisme national belge des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies, ndlr) pour tenter de reconstruire cette expertise. La Belgique pourrait ainsi se trouver dans une situation comparable à celle des Pays-Bas si aucune initiative n’est prise. On pourrait comparer cette situation à celle des mines et à la perte de l’expertise belge en la matière. » Comme l’exprime Pierre-Étienne Labeau, une des solutions en Belgique pourrait être de garder une ou deux centrales nucléaires actives après 2025, décision qui pourrait être prise lors du prochain accord de gouvernement, après les élections législatives en 2019. « Le gouvernement doit prendre ses responsabilités, notamment pour une question d’emploi, mais également pour une question de maintien de l’expertise actuelle », évoque M. Labeau. ● Myrrha, l’avenir du nucléaire en Belgique A l’instar d’Iter, la Belgique prépare elle aussi un projet d’envergure internationale, cette fois-ci sur son propre sol. Son nom ? Myrrha. On parle ici de fission nucléaire. Myrrha est le premier prototype de réacteur nucléaire piloté par un accélérateur de particules. Concrètement, ce réacteur, premier du genre dans le monde, permettrait entre autres d’assurer la demande mondiale en termes de radio-isotopes médicaux. Au point de vue écologique, le réacteur permettrait notamment de rendre la durée de vie des déchets beaucoup plus courte. Ce réacteur nucléaire d’un nouveau genre devrait être implanté sur le sol belge, plus précisément à Mol. « Devrait », car Myrrha est actuellement à l’étude. Le gouvernement belge investit dans cette technologie et le projet, piloté depuis le centre de recherches nucléaires de Mol, est mené en collaboration avec des experts internationaux. « La menace, c’est que la Belgique ne veuille plus remettre de l’argent dans cette recherche après la sortie du nucléaire en 2025 », note Pierre-Étienne Labeau. des experts belges Ce n’est pas parce que la Belgique délaisse l’énergie nucléaire sur son territoire qu’elle désinvestit à l’échelle internationale. Notre pays participe en effet au projet Iter, l’un des plus ambitieux projets au monde dans le domaine de l’énergie avec un site situé à Cadarache, au sud de la France. Iter rassemble 35 pays, des dizaines d’experts belges et des milliers d’ingénieurs et scientifiques de par le monde. But ? Créer une machine capable de démontrer que la fusion peut être utilisée comme source d’énergie à grande échelle pour produire de l’électricité. Le projet est plutôt ambitieux car la fusion nucléaire est la source d’énergie qui alimente le soleil et les étoiles. Cette source représente un véritable enjeu pour l’environnement : en effet, elle n’est pas émettrice de CO2 pour produire de l’électricité. La création du premier plasma, sorte de premier test grandeur nature du projet Iter, aura lieu… en 2025. D.R. D.R.

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