ISSN 2406-3738
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Édito Urbanisme, des utopies à construire Chers lecteurs, C’est bien votre magazine Bruxelles Métropole que vous tenez entr Mais si ce numéro vous paraît – encore une fois ! – différent, c’est avons invité, pour notre dossier « Urbanisme », un rédacteur en che Vous l’aurez déjà reconnu à notre couverture, dans le style à et futuriste qui lui appartient : il s’agit de Luc Schuiten. Architec renom international, qui s’intitule lui-même « utopiste », il a développé urbanistique originale et hardie. Luc a répondu à notre invitation avec un formidable enthousiasme. totalement aux côtés de l’équipe rédactionnelle, s’attelant non seulement finir les sujets des articles et choisir les interlocuteurs, mais réclamant droit d’illustrer le dossier et d’en réaliser lui-même la maquette ! laissé toute liberté pour évoquer les idées qui lui tiennent le plus s’agisse des siennes ou de celles de ses « invités » – artistes, entr porteurs de projets innovants. L’approche qu’il nous propose dans ces pages est profondément dans la réflexion sur l’homme, comme individu et comme « animal cial », qui doit se mouvoir, se nourrir, se loger et partager son espace et ses ressources avec ses pairs. Du piétonnier Anspach au Tramapatte, de l’écoconstruction au biomimétisme, de l’art urbain au relogement des sans-abri, Luc Schuiten nous invite à changer de perspective, à ouvrir nos esprits et penser la ville autrement. Une ville vivante, reconnectée aux humains et à la nature – laquelle, avec ses « 4,5 milliards d’années de recherche et développement » (qui dit mieux ?), fournit la principale source d’inspiration de sa cité idéale. Utopie ? Plutôt une vision positive et encourageante du futur, qui place à des projets concrets et réalistes pour aujourd’hui. Et qui, chimère, peut être un trésor d’inspiration pour nous tous, entrepr entreprendre, c’est aussi développer des solutions, innover tiser des idées, quitte à repousser les limites du possible. Bonne lecture ! Marc Decorte, Président de Beci Bruxelles Métropole - janvier 2019 ❙ 1
Sommaire Bruxelles métropole N° 42 – Février 2019 Au mois de mars : Grow your business Editeur responsable Olivier Willocx – ow@beci.be - T +32 2 648 50 02 Avenue Louise 500 - 1050 Bruxelles www.beci.be Rédaction Media Coordinator Emmanuel Robert - er@beci.be T +32 2 643 78 44 Ont collaboré à ce numéro : Jean Blavier, Elisa Brevet, Géry Brusselmans, Rachely Burgos Marin, Giles Daoust, Marc Decorte, Johan Debière, Vincent Delannoy, David Hainaut, Gaëlle Hoogsteyn, Chantal Olivier, Morgan Van Cleven, Guy Van den Noortgate et Peter Van Dyck. Production Layout db Studio.be Impression db Group.be Traduction Litteris Abonnements Prix : 80 € pour 10 numéros Publicité Bruxelles métropole/Brussel Metropool est lu chaque mois par plus de 21.000 décideurs. Tirage moyen par numéro : 15.000 ex. Infos et réservations Anne Schmit – T +32 2 563 68 53 asc@beci.be Membership Catherine Tricot – T +32 475 49 65 72 ctr@beci.be Membre de BRUXELLES ENVIRONNEMENT ENTREPRISE DYNAMISCHE ECO LEEFMILIEU BRUSSEL ONDERNEMING DYNAMIQUE label n. 2014/351/2 News 4 8 Idées 12 13 15 17 Digest Beci online Pour ou contre le métro sud ? Vers un meilleur contrôle des finances publiques Un train S tous les quarts d’heure Open Source International 18 19 Urbanisme 21 22 25 26 28 31 34 36 7 conseils pour bénéficier d’un financement européen 5 erreurs qui peuvent vous gâcher le voyage Intro, par Luc Schuiten Le piétonnier Anspach, un changement de perspective Si nos trams avaient des pattes Greenloop, le biomimétisme pour les entreprises Archi Human, loger les sans-abri Paille-Tech, l’innovation par le traditionnel Urbike, la livraison sans essence Quand Vincent Glowinski dialogue avec la ville Entreprendre 38 39 40 42 10-32-2225 PRINTED ON TCF PAPER Community 44 45 46 47 48 Starter : Brussels Dry Gin Des commodités au boulot, des nécessités au boulot ? Faut-il former vos collaborateurs ? Permis d’environnement : changements en vue Bruxelles, dans les pas de Julien Vandeleene Petites histoires de grands entrepreneurs Demandes d'admission Index Agenda
News Orange Clignotant éco-compense désormais toutes ses productions audiovisuelles Selon les termes d’un accord passé entre WeForest et l’agence audiovisuelle Orange Clignotant, cette dernière verse désormais pour chaque film produit un montant financier permettant de compenser les émissions de CO2 occasionnées par sa production. Ce montant est alors investi dans un des programmes de reforestation très concrets de l’organisme : dans le district de Luanshya, dans la province du Copperbelt, en Zambie. La prise en charge de ces coûts est exclusivement assumée par Orange Clignotant ; ils n’ont aucun impact financier pour les commanditaires de ses films. de réaliser des films vidéo d’entreproise ou institutionnels à très forte valeur ajoutée. L’agence espère que son initiative sera suivie par la toute grande majorité de ses confrères. Info : www.orangeclignotant.be Les PME luxembourgeoises désormais financées sur Look&Fin Après la France, Look&Fin poursuit son expansion européenne en finançant, pour la première fois, deux PME luxembourgeoises, Autodis et Tsume. Ces dernières ont levé, fin 2018, un montant total de 900.000 € via la plateforme de crowdlending. Autodis SA, l’une des plus importantes concessions Hyundai d’Europe, s’est financée à hauteur de 500.000 €, tandis que Tsume SA, spécialisée de la production de figurines mangas, a emprunté 400.000 €. « Tout comme la Belgique, le Luxembourg se caractérise par un tissu économique composé de petites et moyennes entreprises », déclare Frédéric Lévy Morelle, Fondateur et CEO de Look&Fin. « Comme partout en Europe, les PME luxembourgeoises sont régulièrement à la recherche de fonds pour financer leurs besoins. Or, l’offre en terme de crowdlending est actuellement quasiment inexistante au Luxembourg. » « Il me semble impensable qu’une entreprise puisse aujourd’hui encore se contenter d’exister à travers la poursuite exclusive de son profit », commente Alexis de la Croix, co-fondateur et Managing Director d’Orange Clignotant. « Loin d’une morale pesante, il s’agit avant tout d’un engagement enthousiaste et porteur de sens, pour toute l’entreprise, son personnel et ses clients. Il y a quelques années, j’avais été frappé par les mentions d’éco-compensation déjà faites aux génériques des films d’Arthus Bertrand. Lorsque nous avons rencontré par l’entremise d’un de nos clients l’association internationale WeForest, nous étions vraiment ravis : à travers ses projets très concrets, elle nous permet de concrétiser ce rêve. » Constituée en Janvier 2005 par Alexis de la Croix, homme de marketing et spécialiste en communication B2B, et par Marie-Paule Dehou, psychologue clinicienne et ex-DRH dans un groupe multinational, Orange Clignotant est une agence audiovisuelle dont la vocation est de concevoir et Look&Fin a terminé l’année en dépassant la barre des 50 millions € de fonds levés depuis sa création, dont 4 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2019 © Zei © Getty
News 26 millions € pour la seule année 2018, pour une soixantaine de PME. Depuis son lancement en 2012, c’est au total près de 200 PME qui ont pu emprunter directement auprès de particuliers. Cette croissance s’explique par la hausse des montants empruntés, passés de 280.000 € en 2017 à 430.000 € en 2018, mais également par la hausse du nombre d’entreprises financées. C’est afin de soutenir ce second relais de croissance que Look&Fin avait commencé à financer des PME françaises dès 2015, avant de répondre aux besoins des PME luxembourgeoises. Selon Look&Fin, l’expansion européenne des plateformes de crowdlending est cependant encore freinée par des réglementations nationales, en l’absence d’harmonisation européenne. Un projet de règlement visant à créer un statut européen pour les plateformes de crowdfunding a néanmoins été présenté par la Commission européenne en 2018. Son adoption à l’échelon européen facilitera considérablement l’activité cross border des plateformes. Info : www.lookandfin.com 5 visages pour affirmer la fierté de se former Les stagiaires Israa, Zhor, Ibrahim, Koffi et Jean, le formateur, sont les visages d’une nouvelle campagne de communication lancée le mois dernier par Bruxelles Formation et axée sur la fierté, pour sensibiliser les chercheurs d’emploi à la formation. À travers eux, ce sont cinq métiers qui sont mis en avant : développeur.net, dispatcheur, coffreur-ferrailleur, agent de maintenance et codeur d’applications mobiles. Pourquoi ces cinq formations ? Parce que quatre d’entre elles sont liées directement à des fonctions critiques à Bruxelles, identifiées par l’Observatoire bruxellois de l’Emploi et de la Formation. La cinquième formation, celle de coffreur-ferrailleur, fait partie des professions en forte demande dans le secteur de la construction. Ces cinq professions sont couvertes par une ou plusieurs formation(s) organisée(s) par Bruxelles Formation ou l’un de ses partenaires. « Après quatre ans d’études, j'ai suivi la formation de développeuse certifiée organisée par Bruxelles Formation afin d'obtenir le titre MCSD (Microsoft Certified Solutions Developer) », témoigne Zhor, la développeuse.net. « À la fin de la formation, j'ai eu la chance de rencontrer plusieurs entreprises et de me faire embaucher. Deux mois plus tard, je commençais à travailler au Ministère des Affaires Etrangères en tant que consultante. » Jean, le formateur en dispatching, explique : « Je suis formateur des métiers de la logistique depuis de nombreuses années. Je m’occupe des dispatcheurs depuis un an à Bruxelles Formation. Mes deux plus grands plaisirs sont d’entendre en fin de formation : ‘J’ai appris plein de trucs’, et surtout : ‘Ça y est, j’ai un boulot !’. C’est à ce moment- là que je me sens fier d’avoir investi du temps et de l’énergie pour eux. » La campagne de communication sous forme d’affichages urbains, spots tv, radio, et sur les réseaux sociaux a démarré le 8 janvier. Info : fier.formation.brussels Goujons, dernière phase du programme CityGate I Le projet Goujons, à Anderlecht, a franchi début janvier une nouvelle étape : le marché de promotion a été attribué à l’Entreprises Immo Louis De Waele et au bureau d’architecture BAEB. Le projet Goujons fait partie du programme CityGate I, constituant lui-même la première étape du vaste programme CityGate de city - dev.brussels, qui transformera le quartier Biestebroek (plus de 100.000 m² développés dont principalement du logement, des équipements, des activités économiques et des espaces publics). CityGate I a pour objectif de répondre aux besoins du quartier en logements, en Bruxelles Métropole - janvier 2019 ❙ 5
News activités économiques et en équipements afin d’en faire un « quartier charnière » entre le quartier Cureghem, la gare du Midi et les projets à venir le long du canal. La particularité architecturale du bâtiment repose sur sa forme en fer à cheval, qui permet l’aménagement d’un intérieur d’îlot favorisant l’intimité des habitants tout en évitant les nuisances dues à la proximité du chemin de fer. Ce projet est le résultat d’un partenariat inédit entre citydev.brussels et Médecins du Monde. Outre 35 logements conventionnés, le projet Goujons accueillera au rezde-chaussée un Centre Social-Santé Intégré (CSSI) de 1.500 m², géré par Médecins du Monde. Ce centre va améliorer l’offre de santé dans les quartiers en difficulté de Bruxelles mais aussi proposer d’autres services. « Médecins du Monde a vu que le quartier était en pleine évolution et que l’offre de santé allait devoir s’adapter. Nous avons voulu que cette adaptation soit conçue avec les habitants du quartier et les forces vives locales », déclare Pierre Verbeeren, directeur exécutif de Médecins du Monde. « Ce projet crée le lien entre l’ancien et le nouveau quartier Biestebroek. Au centre du projet global CityGate, Goujons complètera l’offre d’équipements déjà programmés grâce à son centre social-santé. Cela répond indéniablement à un besoin dans ce quartier et contribuera donc très positivement à sa revitalisation », ajoute Benjamin Cadranel, administrateur général de citydev.brussels. Info : www.citydev.brussels Cette offre intégrée et flexible du groupe Total sera proposée à l’ensemble des clients B2B belges et intégrera la fourniture d’électricité verte, combinée à des solutions de solarisation selon les besoins du client ; la conception, la fourniture, l’installation et la supervision de bornes de recharge électrique sur le lieu de travail et à domicile ; un accès à un large réseau de plus de 70.000 bornes de recharge en Europe ; enfin, une solution unique de gestion de flotte combinant l’électrique aux carburants conventionnels à travers la Total Card. « Le développement exponentiel du parc automobile électrique nécessite une nouvelle approche de la mobilité », explique Nicolas Paris, responsable du développement des véhicules électriques chez Total Gas & Power Belgium. « Il est essentiel pour les entreprises de pouvoir bénéficier de solutions intelligentes et durables. Celles proposées par toutes les composantes du groupe Total 6 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2019 Total lance une solution intégrée de recharge pour véhicules électriques pour les professionnels en Belgique Total lance la commercialisation d’une offre intégrée de recharge pour véhicules électriques en Belgique appelée EasyCharging, à destination des professionnels. À travers la fourniture d’électricité verte, une offre de solutions intelligentes de recharge électrique et, enfin, une offre de gestion de flotte multi-énergies, le groupe met à disposition son savoir-faire interne visant à proposer une offre lisible et clé en main pour tous ses clients professionnels. La récente acquisition de G2mobility, un des leaders français des solutions de recharge intelligentes complète désormais le positionnement de Total sur le marché de la recharge électrique en Belgique. © Asymetrie BAE © Getty
News en Belgique intègrent aujourd’hui efficacement les questions de production et de fourniture d’électricité verte, d’infrastructure de recharge adaptée au domicile ou au lieu de travail et d’accès à un large réseau de bornes publiques. » Info : www.be.total.com Bientôt des intérimaires dans les services publics fédéraux En 2019, les services publics fédéraux pourront à leur tour faire appel à des travailleurs intérimaires. Tout comme en Flandre, les employeurs publics au niveau fédéral pourront désormais employer des intérimaires afin de faire face rapidement aux aléas : remplacement imprévu, accroissement soudain de la charge de travail, circonstances exceptionnelles. Sont concernés dans la fonction publique fédérale non seulement les services publics fédéraux, mais aussi les entreprises publiques autonomes telles que Bpost, Proximus… Herwig Muyldermans, directeur général de Federgon, parle d’une avancée historique : « De nombreux employeurs du secteur public demandaient depuis très longtemps déjà la possibilité de recourir au travail intérimaire, car ils ont besoin, au même titre que toute autre organisation, d’avoir un accès rapide et flexible au marché du travail. Que le fédéral, après la Flandre, ouvre à son tour les portes de ses services publics au travail intérimaire est entièrement à mettre au crédit du cabinet de la Fonction publique Vandeput/Loones, et cela ne peut que bénéficier à la gestion des ressources humaines au sein de la fonction publique fédérale. » L’arrêté royal qui est paru au Moniteur belge précise dans quels cas le travail intérimaire peut être utilisé et pour quelle durée, et définit également les cadres de décision à respecter. Info : federgon.be À KINEPOLIS, NOUS PRIVILÉGIONS LE SUR-MESURE POUR NOS CLIENTS. ENCORE UNE CHOSE QUE VOUS IGNORIEZ PEUT-ÊTRE À NOTRE SUJET. Il existe toutes sortes d’évènements. Exubérants ou intimes. Petits ou grands. Avec ou sans restauration. Avec ou sans fi lm… Il est donc parfaitement logique que nous proposions toujours une solution sur mesure. Trouvez l’inspiration sur business.kinepolis.be ou appelez 02 474 26 30 e-mail : b2bbrussel@kinepolis.com Bien plus que du cinéma. Bruxelles Métropole - janvier 2019 ❙ 7
Beci online Social Media #BECImember : Notre nouveau membre Parkpnp propose une appli pour trouver une place de stationnement ou en mettre une à disposition. Voir parkpnp.com. Le programme reStart de Beci continue en 2019, pour accompagner les entrepreneurs en faillite et les aider à rebondir. Retrouvez les témoignages des reStarters sur le canal Beci de Youtube. Beci et les autres organisations patronales, FEB, UWE et Voka, ont lancé un appel commun en faveur d’une vision interfédérale de la mobilité, exigeant un accord de coopération performant au service d’une vision commune. Rejoignez-nous sur Facebook, LinkedIn, Twitter. 8 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2019
Beci online Dans vos newsletters de janvier Dernière phase du « tax shift », droit des sociétés, bail commercial de courte durée, aides bruxelloises à l’expansion économique… Notre newsletter a fait le point sur les principales nouveautés de cette année 2019. À lire sur notre site web Consultez les portraits et les communiqués de nos membres sur www.beci.be/category/member-news. Retrouvez ces articles sur www.beci.be Bruxelles Métropole - janvier 2019 ❙ 9
Beci online Amélie Alleman lance son entreprise à 27 ans, gagne un award et vend sa boîte ! En 2009, Amélie Alleman crée Akros Solution, une agence de recrutement, chasseur de têtes et consultance ICT. La société cartonne, grandit et, en 2013, Trends Tendances la couronne « Meilleure femme chef d’entreprise de Belgique ». Récemment, elle vend sa boîte et se lance un nouveau défi ! Vous avez lancé votre propre entreprise à l’âge de 27 ans, les études n’étaient pas loin et vous étiez très jeune. À quel moment avez-vous décidé de vous jeter dans le bain ? Avant de créer Akros, je travaillais dans une agence américaine de consultance en informatique. J’ai beaucoup appris et j’ai rapidement senti qu’il me manquait quelque chose. Je voulais aller plus loin. J’avais l’impression d’être brimée, je désirais apporter plus de valeur ajoutée. La seule façon de sortir de cette position, c’était de créer mon propre job. Je me suis associée avec mon ancien directeur et l’aventure Akros était lancée. Très vite, on a grandi, on a eu l’opportunité de recruter une bonne quarantaine de personnes et de créer une deuxième SPRL. Chez Akros, vous pratiquiez notamment la chasse de têtes en IT. On sait qu’aujourd’hui le secteur est en pénurie, est-ce l’unique manière d’approcher ce type de candidats ? En effet, on s’inspire beaucoup des techniques anglo-saxonnes de chasse de têtes. Si l’appellation fait parfois peur, il s’agit simplement de trouver le candidat idéal pour un poste, et ce, de manière très active. Concrètement : on oublie la vieille technique qui consiste à mettre une annonce et attendre d’être contacté. Depuis la crise, le secteur est en pénurie et les profils convoités difficiles à trouver. Ici, l’objectif est d’aller chercher les candidats à la source en utilisant différentes techniques qui nous permettent de trouver la bonne personne rapidement. Par exemple, il peut s’agir de contacter les personnes avec des messages très personnalisés sur les réseaux sociaux. Votre boîte cartonne, si bien qu’en 2013 vous remportez un prix. J’imagine que ce fut un moment décisif dans votre carrière… Ça m’a un permis de m’ouvrir au monde du networking et de l’entrepreneuriat. Jusque-là, on travaillait énormément enfermés dans notre bureau. Je ne connaissais pas vraiment d’autres entrepreneurs, d’autres femmes qui avaient elles aussi créé leurs boîtes. J’ai pris conscience de l’importance du networking et ça, c’est quelque chose que je pratique beaucoup aujourd’hui… ● Elisa Brevet Une rencontre à écouter en intégralité dans le podcast Next Step : https://www.beci.be/podcast. Les podcasts à écouter… The Tim Ferriss Show: auteur, investisseur et entrepreneur célèbre, Tim Ferriss conduit des interviews comme personne ! Dans son Tim Ferriss Show, il reçoit des scientifiques, des entrepreneurs et des chercheurs. Un podcast vraiment inspirant ! Foundation : Kevin Rose (North Technologies, Google Ventures, Digg) anime un podcast où il analyse en détail les profils d’entrepreneurs lors d’une conversation. Un podcast instructif et des invités de haut vol tels que Elon Musk ou Jamie Oliver. Le café LiveMentor : l’école nouvelle génération lance son podcast : des conversations avec des entrepreneurs passionnés qui sont au début de leur succès. Une vision créative et inspirante de l’entrepreneuriat. 10 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2019 D.R.
Entreprise : comment optimiser votre patrimoine ? Qu’on soit un starter, un entrepreneur en phase de croissance ou bientôt prêt à céder son entreprise, il est toujours possible d’optimiser son patrimoine et de payer moins d’impôts. Pour vous y aider, pourquoi ne pas faire appel à un courtier en solutions financières ? Les explications de Charles Walrant, Advisor Wealth Management chez WilinkInsurance. Un courtier en solutions financières, c’est quoi ? « C’est un spécialiste qui conseille et accompagne ses clients sur le plan financier », répond Charles Walrant. Et ce, où que vous en soyez dans le développement de votre société. « Beaucoup de jeunes entrepreneurs qui viennent nous consulter sont établis en personne physique et se demandent si et quand ils doivent passer en société. Lorsqu’ils se sont bien développés, on les aide à optimiser leur situation fiscale. Ensuite, quand les bénéfices deviennent plus importants, nous étudions avec eux comment utiliser ces bénéfices. Enfin, nous conseillons aussi les entrepreneurs sur tout ce qui touche à la succession de façon à ce qu’ils puissent transmettre leur patrimoine de la façon la plus intéressante possible. » Un courtier en solutions financières, pour quoi faire ? Faire appel aux services d’un courtier est-il vraiment utile quand on a déjà un comptable, une banque et un avocat ? Pour Charles Walrant, la réponse est clairement oui. « Les chefs d’entreprise ont généralement le nez dans le guidon. Ils n’ont pas le temps ni le recul nécessaires pour analyser leur situation financière en profondeur. Ils prennent alors le risque de passer à côté de belles opportunités ou de se rendre compte a postériori qu’ils auraient pu payer moins d’impôts depuis 10 ans. » Pour lui, l’une des grandes forces des courtiers en solutions financières est d’être compétents dans différentes matières. « Avec votre courtier, vous pouvez parler de fiscalité, d’immobilier, de placements, d’assurances, de rémunération, de succession… Plus besoin de multiplier les interlocuteurs. » Et comme ce dernier a une vue d’ensemble sur votre situation, il vous propose des solutions cohérentes à long terme. Un conseiller toujours à jour Autre avantage : le courtier est toujours au courant des dernières nouveautés. « Dans un domaine qui change sans cesse, c’est important pour l’entrepreneur de pouvoir confier la gestion de son patrimoine à une personne de confiance qui se tient à jour et qui agira proactivement si la législation change. ». En 2018, de nombreuses nouvelles règles sont entrées en vigueur dont les entreprises doivent tenir compte. Charles Walrant pense en particulier à la réforme du droit de succession et à l’impôt sur les sociétés, qui est passé de 33 ,99% à 20%. Autre question essentielle pour les entreprises, comment développer son patrimoine ? « Actuellement, le marché boursier est très compliqué tandis que les taux d’intérêt des prêts hypothécaires sont très bas. L’immobilier est donc un très bon moyen d’obtenir une rente une fois le bien totalement payé. Comment financer l’achat d’un bien immobilier ? À quels rendements peut-on s’attendre ? Dois-je acheter en privé ou via ma société et avec quelles conséquences ? Voilà autant d’aspects que nous étudions avec le client afin qu’il choisisse la meilleure voie possible. » Info : www.wilink.be ; charles.walrant@wilink.be Payer moins d’impôts, c’est possible ! Le 26/2, chez Beci, Charles Walrant vous présente 4 opportunités concrètes reprenant les dernières réformes fiscales de 2018. ➜ Le passage en société est-il encore intéressant (et à partir de quel montant) ? ➜ Quels sont les leviers financiers les plus performants pour augmenter mon patrimoine en fin d’activité professionnelle ? ➜ Investissement immobilier, une pension complémentaire ? ➜ Nouvelles réformes du droit successoral : quels impacts pour moi et mes héritiers ? Infos et inscriptions sur www.beci.be
Idées Pour ou contre le métro sud ? La ligne de métro Albert-Bordet, reliant le sud au nord de Bruxelles, devrait voir le jour d’ici 2030. Une suite est déjà à l’étude, avec la possibilité de prolonger le métro de plusieurs stations vers le sud, à Uccle. Laurent Schiltz, Secrétaire Général de la Confédération Construction Bruxelles-Capitale La mise en place d’un métro au sud de Bruxelles représente un vrai plan de développement pour le futur. Nous comprenons que certains l’estiment inutile aujourd’hui, mais il faut voir plus loin. Le taux de fréquentation du potentiel métro d’Uccle est calculé en fonction de la population locale actuelle et des transports en commun existant en surface. Or, l’arrivée de stations de métro devrait entraîner l’implantation d’entreprises et des pôles commerciaux. On néglige aussi l’impact psychologique du métro, bien plus important que celui d’un bus ou d’un tram. La combinaison du trajet train-métro est souvient mieux considérée par les navetteurs que la combinaison train-bus-tram. Certains oublient aussi le facteur prospérité. Prenons l’exemple du « Grand Paris ». Le plan est d’abord de construire des stations de métro pour ensuite attirer des nœuds économiques et des logements. Bruxelles est depuis de très nombreuses années dans un sous-investissement chronique en matière de transports en commun. C’est l’une des raisons qui ont entraîné la congestion de Bruxelles. Il était temps que le pouvoir politique envisage l’extension du métro vers Uccle. Certains disent que c’est plus coûteux. C’est en effet plus coûteux à la construction mais beaucoup moins coûteux à l’exploitation que plusieurs lignes de trams et de bus. Sur la durée de vie du transport en commun, le métro est plus intéressant. Si on veut offrir un vrai développement économique à Bruxelles, nous devons envisager une ligne de métro au sud pour faciliter le transport. Jean-Michel Bleus, chargé de mission à l’Arau (Atelier de Recherche et d’Action Urbaines) L’éventuelle extension du métro vers le sud représente un certain coût. Le projet de la ligne de métro reliant Albert à Bordet est estimé à près de 2 milliards d’euros, c’est du jamais vu à Bruxelles. La construction de stations à Uccle demanderait également énormément de temps. D’autre part, le prolongement du métro à Uccle ne se justifie pas car la population n’est pas aussi dense qu’au centre-ville et il n’y a pas de véritable pôle d’activité ou noyau commercial assez important. Avec l’arrivée de la nouvelle ligne de métro reliant Bordet à Albert, cette dernière station deviendrait le terminus. Cela signifie que ceux qui empruntent le tram 4 ou 51 d’Uccle pour aller au centreville devront prendre une correspondance ; cela ne facilite pas les choses. Cette éventuelle extension du métro sud signifierait la suppression d’autres lignes. Pour alimenter la fréquentation du métro, il faudrait condenser le trafic et donc enlever des lignes en surface. Cela engendrera des ruptures de charge et des correspondances. L’intérêt du métro est évidemment la rapidité pour les longs trajets et l’évacuation de transports en commun en surface pour laisser plus de place pour l’automobile. Chez Arau, nous prônons plutôt un réseau maillé avec le moins de correspondances possibles. Nous ne sommes donc pas contre le développement des transports en commun. Nous voulons des solutions plus rapides à mettre en œuvre et moins coûteuses. Nous optons donc plutôt pour la rénovation des lignes de bus et trams déjà existantes. Ce projet de métro vers Uccle est toutefois à l’étude mais il n’est pas sûr qu’il soit réalisé. ● Géry Brusselmans 12 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2019 © Belga
Élections 2019 Vers un meilleur contrôle des finances publiques Pourquoi, à Bruxelles, un ministre peut-il décider unilatéralement de prélever des montants consacrés à la mobilité pour les affecter à l’acquisition d’un bâtiment pour le Samusocial ? Un budget a été voté, mais son utilisation semble relever du pouvoir discrétionnaire d’un ministre, hors du cadre fixé par le Parlement. Comment éviter de tels abus ? L es règles existent pourtant ! En matière de contrôle des comptes, notamment. Ainsi, à Bruxelles, les organismes publics que l’on appelle des organismes administratifs autonomes (OAA) doivent présenter leurs comptes au Parlement et font l’objet d’un projet d’ordonnance qui doit être voté par ce même Parlement, conformément à la législation1 . Or, voilà dix ans que le Parlement bruxellois est de facto exclu de ce contrôle, comme le constate la Cour des Comptes, chargée de certifier la régularité, la sincérité et la fidélité du compte général de l’entité régionale et des comptes généraux des OAA. En effet, dans son dernier rapport2 , la Cour des Comptes constate : « Au 30 septembre 2018, le Parlement n’a encore voté, ni donc approuvé, aucun compte d’organisme administratif autonome depuis l’exercice 2008 » ; avant de poursuivre : « Il n’a pas non plus voté les comptes 2014 à 2016 des services du gouvernement, les comptes consolidés 2014 à 2016 de l’entité régionale ni les comptes 2008 à 2016 de la Commission communautaire commune. » Bref, comme Beci le rappelle dans son Mémorandum « Financer ses ambitions », mesure 24, voilà près de dix ans que le Parlement n’a plus la possibilité d’exercer le contrôle de ces comptes. Pour Beci, le prochain gouvernement, et avec lui, chacun des ministres et des secrétaires d’État qui le composeront, doivent s’engager à respecter cette obligation : soumettre les comptes des OAA au Parlement. Comme le rappelle la Cour des Comptes, « le vote des comptes par l’autorité budgétaire (le Parlement) est nécessaire pour mettre un terme au cycle budgétaire et comptable ainsi que pour régulariser les éventuels dépassements des crédits de dépenses des budgets. En outre, la publication de ces ordonnances permet d’assurer la publicité des comptes. » Pour rappel, et sans rentrer dans le détail, sur 21 comptes (2017) d’organismes bruxellois, seuls 6 ont été approuvés sans réserve ; ceux d’Actiris, du Fonds bruxellois de garantie, du Conseil économique et social de la Région de Bruxelles-Capitale, du Fonds régional bruxellois de refinancement des trésoreries communales, de Bruxelles Environnement et du Fonds pour le financement de la politique de l’eau. Pour l’avenir, les finances publiques bruxelloises méritent davantage d’ambition : 21 comptes approuvés sans réserve et présentés, dans les temps, au parlement. ● Vincent Delannoy 1 Loi du 16 mai 2003 fixant les dispositions générales applicables au budget, au contrôle des subventions et à la comptabilité des communautés et des régions ainsi qu’à l’organisation du contrôle de la Cour des comptes ; Ordonnance organique du 23 février 2006 portant les dispositions applicables au budget, à la comptabilité et au contrôle (OOBCC) 2 23e cahier de la Cour des Comptes adressé au Parlement de la Région de Bruxelles‐Capitale et à l’Assemblée réunie de la Commission communautaire commune. Bruxelles Métropole - janvier 2019 ❙ 13 © Belga
PUBLIREPORTAGE OÙ TROUVER DES COLLABORATEURS MULTILINGUES QUI ONT DE L’EXPÉRIENCE ? NULLE PART, VOUS LES FORMEZ VOUS-MÊME Tom Rommens est responsable du recrutement chez Securitas. Chaque année, il cherche environ 1300 agents de gardiennage. La liste des conditions auxquelles les candidats doivent répondre n’est pas à sous-estimer : ils doivent être motivés, avoir de l’expérience et aussi être multilingues. Au lieu d’attendre la bonne personne, Tom a commencé à travailler avec Select Actiris pour former lui-même le candidat idéal. Une r « Grâce à Actiris, j’ai suivi une FPI en entreprise, ou formation Tom Rommens, responsable du recrutement chez Securitas, est toujours à la recherche de nouveaux collaborateurs. « Nous sommes une grande entreprise et nous employons beaucoup d’agents de gardiennage. Nos agents sont vraiment partout : ils gardent des bases militaires, des aéroports, ils sont dans les supermarchés ou dans les centres commerciaux, nous travaillons pour des entreprises et des particuliers, tant en journée que pendant la nuit. C’est pourquoi, nous cherchons chaque année environ 1300 personnes, dont la plupart sont des agents de gardiennage. La recherche de l’agent de gardiennage idéal n’est pas si évidente, raconte Tom : « Nous nous trouvons à Bruxelles où il y a beaucoup de chercheurs d’emploi, mais pourtant nous n’avons pas l’embarras du choix au niveau des candidats. » Le candidat idéal « Un agent de gardiennage doit notamment avoir reçu une formation approfondie pour pouvoir débuter en étant bien préparé. En plus, il doit être multilingue, surtout à Bruxelles. Les agents sont souvent la première personne à qui l’on s’adresse. Il est donc important qu’ils puissent s’exprimer en plusieurs langues. » Les profils que Tom recherche ne se trouvent pas facilement sur le marché du travail. « C’est pourquoi nous avons élaboré une collaboration avec Select Actiris. Ils ont sélectionné 150 chercheurs d’emploi motivés que nous avons ensuite formés au gardiennage. En plus de cela, le VDAB a organisé les cours de néerlandais. » Former avantageusement Soufiane Ouzza a été formé de cette manière afin dedevenir un agent parfait. « Cet emploi m’intéressait beaucoup mais je n’avais pas la bonne formation », raconte Soufiane. professionnelle individuelle en entreprise, de quatre mois chez Securitas. » Pendant la formation, Soufiane a suivi un agent de gardiennage expérimenté. « Ainsi, j’ai pu acquérir beaucoup d’expérience avant d’être recruté de façon permanente. » Tom approuve. « Cette FPI en entreprise est en fait la mesure idéale pour nous pour former nos collaborateurs en collaboration avec Select Actiris. Nous pouvons leur proposer de l’expérience sur le terrain à des conditions avantageuses et après ils peuvent tout de suite commencer leur carrière chez nous. Le candidat idéal existe donc bel et bien : nous le formons tout simplement avec Select Actiris. » FAITES CONFIANCE À L’EXPERTISE DE SELECT ACTIRIS POUR VOS RECRUTEMENTS Comme Tom, vous souhaitez recruter le profil idéal à Bruxelles ? Avec Select Actiris, c’est possible. Select Actiris combine une sélection approfondie à des primes et formations pour vous proposer le candidat qui répond parfaitement à vos besoins. Surfez sur select.actiris.brussels et demandez conseil à votre consultant employeur. Avec le soutien du Fonds Social Européen
Mobilité Un train S tous les quarts d’heure Après des années de palabres financiers, le gouvernement fédéral et les Régions se sont finalement entendus sur les investissements qui restent à consentir pour développer le Réseau Express Régional (ou réseau S). « Ce réseau est essentiel : la grande majorité des navetteurs vivent dans une zone de 25 kilomètres autour de Bruxelles. » La station Germoir, à Ixelles : l’une des nouvelles gares de Bruxelles. L e dossier du RER ou réseau S – un réseau de banlieue qui couvre Bruxelles et les environs – traîne en longueur depuis de nombreuses années. La mauvaise gestion a entraîné des retards et des coûts disproportionnés (déjà le double de ceux initialement prévus au budget). Les autorités compétentes ont pinaillé à l'infini sur la répartition des budgets. Le Brabant wallon a rencontré des problèmes de permis et d'aménagement du territoire.... En janvier 2017, la Cour des Comptes sonnait l'alarme dans un rapport demandé par la Chambre. Le contenu dévastateur incriminait une mauvaise approche des travaux et un suivi insuffisant aux niveaux politique et administratif. Le rapport pointait l’insuffisance de fonds pour terminer les travaux comme prévu. « J'ai immédiatement proposé l’emprunt d’un milliard d'euros supplémentaires – le milliard dit ‘vertueux’ – pour terminer le RER », déclare François Bellot, ministre fédéral de la Mobilité. « La clé de répartition financière permet de faire d'une pierre deux coups : nous dégageons un budget suffisant pour achever le RER et les Régions peuvent réaliser une bonne part de leurs investissements ferroviaires. » Pas sans engagement Fin 2018, on a appris que le gouvernement fédéral avait signé avec les Régions un accord de coopération sur le RER. « J'ai délibérément choisi l'accord de coopération parce qu'il garantit la durabilité de l'enveloppe », explique le ministre Bellot. « L'accord doit recevoir l’approbation des quatre parlements. Il ne s'agit donc pas d'un accord politique non contraignant qu'un futur gouvernement fédéral pourrait se permettre d’ignorer. » Pascal Smet, ministre bruxellois de la Mobilité, explique qu'il a signé trois paquets d'accords de coopération. « Il y a eu l'accord entre le gouvernement fédéral et les régions sur le financement d'une infrastructure ferroviaire stratégique, qui doit encore recevoir l’aval des parlements. Ensuite, un accord de coopération exécutive entre les quatre autorités pour l'achèvement des travaux du RER. Il ne nécessite pas l'approbation du Parlement. Cela vaut aussi pour le troisième paquet, un accord bilatéral de coopération exécutive entre le gouvernement fédéral et chaque Région individuellement. Dans le cas de la Région bruxelloise, il s'agit d'identifier et de financer divers projets ferroviaires à Bruxelles. » La part de Beliris Voilà l'obstacle le plus difficile pour Bruxelles. Pascal Smet : « Nous avons trouvé problématique que le gouvernement fédéral n'apporte que 19 millions d'euros. De ceux-ci, 6 étaient déjà utilisés pour les quais de Bruxelles-Midi, en fait une gare nationale et internationale. Il ne restait plus que 13 millions d'euros pour le RER ou réseau S, comme nous l'appelons maintenant. » En outre, 10 millions d'euros du budget de mobilité de Beliris, le maître d’ouvrage fédéral pour Bruxelles, sont affectés à l'équipement des gares S. « Au total, nous disposons donc de 23 millions d'euros », calcule le ministre Smet. « Cela reste insuffisant pour assurer le Bruxelles Métropole - janvier 2019 ❙ 15 © Belga
succès du réseau S, une fois terminé. Des ressources supplémentaires sont nécessaires pour assurer un accueil de qualité aux voyageurs et rentabiliser les grands investissements dans l'infrastructure ferroviaire. Il importe toutefois que nous collaborions pour déterminer où vont les investissements. Pour nous, c'est clair : ils doivent être utiles au voyageur. » Guère d’enthousiasme Le RER combine tous les modes de transport : train, métro, tram et bus. Pour convaincre les usagers, il faut une intégration tarifaire : un tarif unique pour tous les transports en commun dans et autour de la Région de Bruxelles-Capitale. Dans une première phase, la formule s'appliquera aux tarifs traditionnels, suivis des tarifs scolaires et sociaux. Les divers pouvoirs publics sont d'accord sur le principe. « À ce stade, la dynamique vient principalement de Bruxelles et de la Flandre », observe Pascal Smet. « Le gouvernement fédéral a beaucoup tardé à agir dans ce domaine, mais heureusement, le ministre Bellot adopte une attitude constructive. Même si nous estimons que nous recevons trop peu de moyens des transports publics en seraient les premières victimes. » Le ministre bruxellois déplore le peu d'enthousiasme pour le RER au sein du Parlement fédéral. « Cela vaut pour tous les partis au cours des 30 dernières années, même Ecolo/Groen. Le réseau S n'a jamais fait figure de priorité. C'est pourquoi je me réjouis que le ministre Bellot ait réussi à économiser un milliard d’euros de moins en 2016, en faveur du réseau, malgré les importantes économies réalisées précédemment. » Pistes cyclables et chemins de promenade 80 % du réseau S a déjà été réalisé. À quels travaux d’infrastructure Bruxelles doit-elle encore s’attendre ? Pascal Smet : « Ce seront surtout les gares. Il y a quelques mois, nous avons en outre conclu un accord avec Infrabel pour l’aménagement de voies cyclables et piétonnes sur les talus des voies ferrées. Cela permettra de traverser Bruxelles très rapidement à vélo. Nous avons déjà entamé le développement de ce système. Nous venons d’ouvrir un premier tronçon, au départ d'Asse. Nous continuerons systématiquement. Nous préparons les dossiers, avec tous les permis de construire nécessaires. » Pascal Smet pour le RER et que le gouvernement fédéral a globalement trop économisé sur les chemins de fer – ce qui nuit à la mobilité et à la qualité de l'air – il n’y jamais eu de petits jeux politiciens au sein du gouvernement bruxellois. Les usagers 16 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2019 Le ministre bruxellois sait aussi que les lignes S nécessitent davantage de marketing. « Beaucoup de gens ignorent encore qu'ils peuvent voyager de Jette à Bruxelles-Nord en dix minutes. Nous avons déjà élaboré des initiatives avec la SNCB, qui doivent maintenant être mises en œuvre au plus vite. » Besoin de plus de trains À quel point la chute du gouvernement freine-t-elle ce dossier ? « Je suis optimiste », déclare François Bellot. « Aucun parti ne voudra assumer la responsabilité d'arrêter les investissements essentiels et qui bénéficient d'un François Bellot soutien généralisé dans les Régions. » Son collègue bruxellois pense également que cela n'aura aucun impact, puisque tout a été signé. « Ce sont des affaires courantes », estime-t-il. « Le prochain gouvernement fédéral devra pourtant prendre ses responsabilités et veiller à davantage de trains. La fréquence des trains S doit être portée à au moins un train toutes les 15 minutes aux heures de pointe. J'espère que le RER pourra enfin accélérer et que chacun aura le courage de délivrer les permis de bâtir nécessaires. Ce réseau est essentiel quand on sait que la grande majorité des navetteurs vivent dans un rayon de 25 km autour de Bruxelles. » Le réseau S devrait être complètement achevé d'ici 2031. Ce que confirme François Bellot : « Les derniers travaux du RER sur la ligne Waterloo-Bruxelles doivent être achevés en 2031. Mais c’est là l’extrême limite. De grandes portions du RER sont déjà en service. Ces dernières années, trois nouvelles gares ont été ouvertes à Bruxelles : Tour & Taxis, Germoir et Arcades. Depuis la mise en œuvre du plan de transport en décembre 2017, 72 trains de banlieue supplémentaires ont été mis en service à Bruxelles et dans ses environs. Il y a quelques semaines, nous avons inauguré les 3e et 4e Bruxelles sur la ligne Gand-Bruxelles. Et sur la ligne Ottignies-Bruxelles, nous prévoyons un train toutes les 15 minutes à partir de 2023. Nous n'attendons pas 2031 pour améliorer le service. » ● Peter Van Dyck voies entre Ternat et © Belga © Belga
Open Source « Divorcez vite ! » A l’occasion de la Saint-Valentin, je ne résiste pas à la tentation de vous parler de… divorce ! Professionnel, bien sûr. Quoique. Comme les mariages, plus de 50% des engagements professionnels se soldent par une séparation. Le contrat de mariage et le contrat de travail ont ceci en commun qu’ils nécessitent un consentement mutuel, mais sont généralement rompus de manière unilatérale. Un travailleur commence un nouveau job. Dans la majorité des cas, quelques semaines plus tard, il sait pertinemment si ça va fonctionner ou pas. Son chef aussi. Une entreprise ou un département, c’est une tribu, et en tant qu’être humain intuitif, on « sent » rapidement si on est chez soi ou pas. Il est évident que toutes les entreprises ne conviennent pas à tout type de travailleur, et inversement. Pourtant, la plupart du temps, même si le travailleur ou le chef sont persuadés que ça ne marchera pas, ils s’accrochent. Cédant à la doctrine populaire, ils « font un effort », « donnent une deuxième chance », « laissent le temps au temps ». Parfois, ça dure des mois voire des années avant de se résoudre, de guerre lasse, à l’inévitable rupture que tout le monde attendait depuis longtemps. Mon expérience professionnelle me pousse à croire qu’ils commettent là une erreur. Car comme pour tout mariage mal calibré qui dure trop longtemps, une collaboration bancale qui s’éternise fait du tort autour d’elle. Les collègues en souffrent, de même que l’ambiance de travail dans l’équipe, pourtant cruciale. La productivité baisse, non seulement pour le travailleur mais souvent aussi pour ses collègues et son chef. Les relations se dégradent. Quand la rupture finit par arriver, elle fait encore plus mal. La durée du préavis s’est entretemps considérablement allongée, les retards dans le département doivent être compensés par les autres collègues, les dommages collatéraux sont nombreux. Un peu comme dans le cas du vrai divorce, où ce sont les enfants qui trinquent le plus. On reproche parfois aux gens de la Génération Y leur côté « job hopper », avec leurs CV aux 12 références pour un travailleur de moins de 30 ans. En fait, ils ont parfaitement raison. Comment savoir si j’ai fait le bon choix avant d’avoir essayé ? En trois interviews d’embauche (au mieux), comment je sais si j’ai choisi le bon job ou le bon collaborateur ? Illusoire ! Giles Daoust, CEO de Daoust et Title Media Alors, mieux vaut ne pas trop traîner quand on sent que ça ne va pas aller. Mettre fin au plus vite à une collaboration bancale, c’est finalement pour le mieux de tous. Des entreprises, des jobs, des travailleurs, il y en a plein. Ce qui importe c’est de trouver chaussure à son pied, pas de passer 7h36 par jour le cul entre deux chaises. Évidemment, au travail comme en amour, il y a un temps pour butiner, et un temps pour se poser : si vous passez votre vie à changer de job tous les trois mois dans une quête de l’idéal absolu, aucune entreprise ne misera sur vous. Idem dans l’autre sens, si un manager remplace ses collaborateurs tous les trois mois, aucun travailleur compétent ne lui fera confiance. En amour comme au travail, il est question de faire les bons choix, et une fois qu’on est suffisamment sûr de son choix, de s’engager corps et âme, sur le long terme, dans une relation épanouie. Bonne Saint-Valentin, les amoureux ! ● Bruxelles Métropole - janvier 2019 ❙ 17 D.R.
International 7 conseils pour bénéficier d’un financement européen Vous souhaitez développer un projet d’innovation, d’internationalisation de vos produits ou services, mais vous n’en avez pas les ressources financières ? Barbara Andreani, coordinatrice EEN Brussels, Manoëlle Joos et Dimitris Kokkalis, experts en financements européens au sein de Troosan, vous livrent quelques conseils pour maximiser vos chances d’obtenir un subside européen. tion du fonds européen adapté à votre projet, vous informer sur les critères d’éligibilité, et effectuer une relecture de votre proje vous accompagner dans le montage et l’introduc sier, il est conseillé de fair consultant spécialisé. 4. Faites briller vos atouts L e 14 décembre dernier a eu lieu chez Beci une formation pour les PME souhaitant financer leur projet. Pour certains, obtenir un financement auprès de la Commission européenne, c’est comme chasser la licorne, c’est tout bonnement impossible. Il y a des avantages : financier, réseau, label européen… mais aussi des contraintes, notamment les ressources humaines pour monter le dossier et le mettre en œuvre, le principe de co-financement, le timing à moyen terme… Pourtant, ce ne pas aussi difficile qu’on le croit. 1. Identifiez et analysez votre marché : Dans un premier temps, il est important d’identifier le financement et l’appel à propositions qui correspond le mieux à votre projet. Les financements, programmes et règles peuvent varier selon l’ampleur du projet (local, sectoriel, hors UE etc.). Une analyse du marché vous aidera ensuite à connaître vos possibles concurrents ; cela vous permettra de mettre le doigt sur vos forces et vos faiblesses. 2. Partenaire ? Cette première étape vous aidera à mieux discerner si vous pouvez atteindre vos objectifs seul ou avec un partenaire. Former un consortium est assez commun dans ce type de démarche. Trouver un partenaire complémentaire renforcera votre projet et augmentera votre chance d’obtenir un financement. Utilisez les outils EEN : la plateforme de mise en relation, mais aussi les événements de matchmaking pour trouver votre alter ego. 3. Laissez-vous coacher : Obtenir un financement n’est jamais facile. Ne vous lancez pas dans les démarches sans quelqu’un pour vous guider. Les experts EEN, au sein de Hub.brussels pour les projets d’innovation et de Beci pour les autres financements, pourront vous guider dans l’identificaté du projet par rapport finies dans l’appel à pr examinée et cotée par les évaluateurs de la Commission européenne. Vous devez démontrer que votre projet est innovant et apporte une réelle valeur ajoutée. 5. Pas de « Copy Paste » : Si votre projet n’a pas été sélectionné, mais que vous souhaitez retenter votre chance lors d’un nouvel appel à projet, dans le même programme de financement, mieux vaut renforcer la qualité du dossier. Le panel d’évaluateurs change : ce qui a pu marcher une première fois ne fonctionnera pas forcément la deuxième fois. De plus, revenir avec le même projet peut être perçu comme un manque de créativité. 6. Les qualités du candidat idéal : Outre l’ambition de dépasser les frontières, l’entreprise qui a une dimension innovante forte et une bonne connaissance de son marché devra avoir une vision de développement à moyen terme et les ressources humaines requises pour maximiser ses chances d’obtenir un financement. 7. Last but not least : donnez-vous le temps, mais agissez à temps ! Oui, vous avez besoin de temps pour identifier et analyser votre marché, votre concurrence, votre futur partenaire… Mais si vous faites appel à un expert, ne le contactez pas trois semaines avant la remise du dossier. Pour construire votre projet, il vous faut du temps. Aucun expert ne vous répondra en dernière minute…. ● Rachely Burgos Marin Info : www.brusselsnetwork.be 18 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2019 © Getty
International 5 erreurs qui peuvent vous gâcher le voyage Que ce soit en business trip ou dans le cadre de vos loisirs, vous préférez sans doute éviter le stress et les mauvaises surprises en voyage ? 1. Ne prenez pas de libertés avec votre billet d’avion ! Décider de ne pas utiliser une partie du billet réservé à votre nom engendre en effet l’annulation automatique de tous les autres vols de votre itinéraire. Un exemple ? Pour rentrer de Québec à Bruxelles, avec correspondance à Montréal, un voyageur décide de zapper le premier avion et de faire Québec-Montréal par la route, sans prévenir qui que ce soit. Mauvaise idée : à l’aéroport de Montréal, il apprend que son billet pour Bruxelles a été annulé, puisqu’il a « raté » son premier vol ! 2. Toujours bien communiquer vos nom et prénom exacts, c’est-à-dire ceux qui figurent sur les documents officiels d’identité que vous emporterez en voyage (carte d’identité ou passeport). Pas de diminutif, ni de surnom ! Un exemple ? Oui, c’est chouette de faire un booking sous le nom de « Stromae », mais si c’est « Paul Van Haver » qui se présente à l’embarquement, il ne pourra pas monter dans l’avion. Et si vous vous appelez « Elisabeth », n’indiquez pas « Elisa » ou « Beth », ça ne passe pas non plus ! 3. Toujours vérifier les dates de voyage et la destination du billet émis à votre nom. Ça semble évident, et pourtant… Un exemple ? Aux États-Unis, beaucoup de villes situées dans des États différents portent des noms identiques. Par exemple, il existe pas moins de 26 « Springfield », dont la capitale de l’Illinois. Pire encore : au Canada, quelques voyageurs croyant partir à St. John’s (Terre-Neuve) ont déjà atterri à Saint John (Nouveau Brunswick), à 1700 km de là… 4. Toujours vérifier la localisation exacte de votre hôtel, car il se peut que plusieurs hôtels portent le même nom dans une même ville. Un exemple ? Pourrez-vous différencier le Faro Boutique Hotel et l’Hotel Faro & Beach Club, tous deux situés dans le centre de Faro, au Portugal ? Il est déjà arrivé que des clients réservent l’un pour l’autre… et se présentent à la mauvaise réception ! 5. Toujours vérifier la validité de votre passeport ou carte d’identité avant le départ. Sans oublier que, ALL WAYS ABOUT YOU même si votre passeport est encore valable à la date de votre départ, cela ne suffit pas forcément selon les pays. Un exemple ? Certains pays exigent un passeport valable au moins 3 mois, voire 6 mois après votre date de retour. C’est le cas par exemple des Émirats Arabes Unis. Autant le savoir : vous risqueriez d’être refoulé à l’embarquement. Ne croyez pas que cela n’arrive qu’aux autres : ces cinq erreurs ont déjà été commises par des voyageurs peu avertis. En tant que professionnels du voyage, nous sommes persuadés que ces quelques conseils vous éviteront de très désagréables surprises. ● Chantal Olivier Branch Manager Omnia Travel Prendre contact avec l’auteur : chantal.olivier@omniatravel.be Bruxelles Métropole - janvier 2019 ❙ 19
Laeken en 2200 20 Bruxelles Métropole - février 2019
Les temps changent perpétuellement. Petit à petit un autre monde se met en place et s’apprête à remplacer l’ancien. Même si ces changements nous paraissent aujourd’hui encore trop ténus par rapport aux urgences climatiques et environnementales, il reste encourageant de porter son regard sur l’avant-garde des précurseurs qui s’attèlent à mettre en place de nouveaux paradigmes, soutenables pour la planète et neutres en carbone, utilisant au maximum les matériaux biosourcés et les énergies renouvelables. Riches d’une sensibilité à l’impact de leurs actions sur la planète, ces pionniers ont commencé par s’attaquer à un domaine particulier d’un mode de production, de consommation, de service ou d’art, lié à leurs secteurs d’activités, pour ensuite être logiquement amenés à considérer les conséquences sur l’ensemble du réseau auquel ils appartiennent. Ainsi, il leur est très vite apparu que le modèle de la course effrénée à l’enrichissement personnel, cher au capitalisme, ne pouvait plus trouver une place cohérente dans un modèle basé sur la qualité de la vie, la bienveillance et l’empathie envers l’humain et l’ensemble du vivant. L’économie sociale et solidaire s’est donc très vite imposée comme une des composantes indissociables du changement de paradigme. À travers ce numéro de Bruxelles Métropole un peu particulier, car la direction m’a laissé carte blanche pour y exprimer les nouvelles orientations d’un monde en devenir, j’ai choisi de mettre en évidence quelques personnes porteuses de projets innovants à l’impact positif sur l’environnement urbain de Bruxelles, à valeur d’exemples pour ceux qui on gardé espoir et foi dans l’avenir de la ville. La revue m’a aussi proposé de joindre à la présentation de mes invités quelques-uns de mes projets bien concrets. Ce changement de rédacteur en chef m’a amené à envisager d’emblée d’adapter la mise en page et la présentation à la particularité des propos, car je considère que le fond et la forme sont indissociables et doivent se renforcer mutuellement. Dans un souci de rendre cette communication d’un abord plus attractif et de faciliter la compréhension, j’ai opté, dans la mesure du possible, pour des croquis en remplacement de textes d’explication. Un petit dessin parle instantanément toutes les langues du monde, alors ce serait bête de s’en priver (pardon à ma grande famille des bêtes pour l’utilisation péjorative de notre nom générique). 21
La place de la Bourse Dossier conçu, illustré et mis en page par Luc Schuiten Textes : Ophélie Delarouzée / Coordination : Lise Nakhlé Le cœur de Bruxelles, quand redessiné par Luc Schuiten, est projeté à l’avant-garde. L’architecte utopiste édifie sur papier des cités futuristes, vertes et organiques, suggérant une prise de conscience de la profonde mutation qui doit être. En laissant la nature s’enchevêtrer dans ses villes, elles semblent prendre racine, mais l’inspiration est plurielle, de l’urbanisme à la mobilité. La refonte des boulevards centraux de Bruxelles en piétonnier crée la circonstance rêvée pour éprouver sa vision idéalisée de l’aménagement des espaces publics. « Un lieu à identité forte génère en nous une émotion quand on le côtoie, fait qu’on se sent vivre, tisse du lien et nous fait entrer en empathie avec lui », dépeint Luc Schuiten. « Il nous parle, nous 22 raconte quelque chose par la voix de nos sentiments. C’est ce qui fait qu’il devient familier et qu’on se l’approprie. » Il faudrait selon lui répondre au besoin d’espaces de vie, avant que la densification des villes et la contraction des habitats n’atteignent un degré de constriction insupportable. Une ‘coulée verte’ en centre-ville Le piétonnier a été annoncé fin 2013 par Yvan Mayeur (PS), nouveau bourgmestre de Bruxelles. C’est de cette décision précipitée de chasser le tintamarre automobile du boulevard Anspach, et dans le barouf contestataire des commerçants qui s’ensuiBruxelles Métropole - février 2019
vit, qu’est né le collectif Anspark. Il a rassemblé des riverains et des citoyens engagés autour de l’opportunité d’une réflexion sur le devenir du cœur battant de Bruxelles. Sollicité, Luc Schuiten s’est mêlé à la cacophonie. L’idée d’une « coulée verte » a germé sur le tracé de l’axe nord/sud, comme pour panser cette fracture dans la ville. Un passage arboré entre les trois places majeures du piétonnier, dont les caractères seraient réaffirmés. Un filet d’eau qui sillonne entre ses pieds, couché sur le lit de la Senne avant qu’elle soit voûtée. Des auvents le long des façades pour amener les passants à oublier la pluie et se laisser séduire par le charme des petits commerces. Un joli mirage. Le piétonnier s’est ouvert fin juin 2015. Les travaux ont peiné à démarrer en 2016-2017. L’orientation qui se dessine aujourd’hui rejoint l’envie du collectif Anspark de verduriser et de détremper l’espace, mais l’habillage envisagé manque de personnalité et laisse des zones presque totalement dénudées, selon Luc Schuiten : « Quand un lieu est désertifié par un non-investissement de l’État, personne ne peut l’aimer car il n’y a pas matière à ça. Les trois places doivent dégager une identité forte, propre à chacune, pour que les citoyens puissent s’attacher à elles. Pour le ‘parc linéaire’, il y a de petites plantations le long du boulevard, mais on va vers l’insipide. » La pergola de place Fontainas Le collectif Anspark regorge toutefois d’idées pour supporter l’ambition de la Ville qui prend tournure. La promesse d’un appel à projet pour une œuvre place Fontainas, lancée lors d’une réunion de citoyens en octobre ; un engagement post-électoral à passer la main à Ecolo pour mettre à profit l’expertise de ce parti en matière de politique participative, sont autant de signes d’ouverture dans le chef du bourgmestre Philippe Close (PS). Une agora place de la Bourse Elle a pleuré aux côtés des Bruxellois, célébré avec eux les grands événements et porté haut et fort les débats d’opinion qui ont agité le pays. Grâce à ses escaliers en gradins, la Bourse est un forum naturel. Pour amplifier l’implantation de ce Speakers’ Corner bruxellois, Luc Schuiten propose de respecter son aspiration centrifuge et de disposer sur son pourtour extérieur élargi « des blocs de pierre et de verre aux formes multiples où les passants peuvent pique-niquer, s’attabler sans obligation de consommer, s’installer confortablement pour écouter les débats ou simplement parler entre eux ». Dans son prolongement, se présente alors une balade propice à poursuivre les discussions en flânant devant les boutiques des créatifs de la rue Dansaert ou en allant se retrouver au chaud dans ses cafés.
Les colonnes Morris, place De Brouckère Quant au monument iconique de la Bourse, c’est une toute autre histoire. La Région a délivré en novembre un permis d’urbanisme pour le projet de la Ville, présenté comme un pôle touristique, commercial, patrimonial et culturel. Les critiques visent surtout les atteintes au bâti et l’accent touristique trop prononcé au goût de ses détracteurs, qui vivent l’expérience proposée autour de la bière comme une rupture identitaire assassine. Le temps dira si les Bruxellois continueront à faire parler la place. Un îlot vert place Fontainas Sur le square arboré en construction, Luc Schuiten suggère, en souvenir de la Senne, « une pergola au milieu d’une île accessible par trois chemins en étoile. Depuis les pieds des colonnes pousseraient des plantes grimpantes qui s’entrelaceraient sur le fer à béton jusqu’à le faire disparaître. Des jardinières disposées en hauteur compléteraient la couverture de la structure. Sous la tonnelle, des sièges et bancs ajouteraient au caractère romantique de l’œuvre. Par sa conception ouverte sur la place publique et son jeu de lumières LED entres les branches de métal, le public épris de nature s’y sentirait en sécurité ». Cette œuvre végétale serait prolongée par un parc pour enfants implanté sur la plaine 24 Sur l’étendue délaissée, il raviverait les voix des crieurs publics et parfumerait l’ambiance de l’odeur du papier en faisant pousser « une forêt de colonnes Morris contemporaines où serait affichée l’offre culturelle de la ville, les manifestations à venir, un aperçu des nouveautés du design, des estampes en provenance des écoles d’art... Entre théâtres, opéra et cinémas, la place De Brouckère renouerait avec le prestige fin XIXe du Métropole et l’image populaire chantée par Jacques Brel ». À l’arrière, près du Continental, un kiosque à musique. À l’entrée, un pavillon pour accueillir visit.brussels. Chaque colonne serait abritée du soleil et de la pluie par une coupole de toile qui réfléchirait l’éclairage en soirée. Le décor serait planté. Le piétonnier laisserait transparaître son passé et se tournerait résolument vers l’avenir. de jeu Fontainas. Des sculptures ludiques, à interpréter et explorer, seraient laissées à leur imagination. « Les enfants n’ont plus de place dans les villes trop organisées », s’attriste-t-il. « Leur poser une balançoire dans un coin tient du sinistre. Il pourrait y avoir des terrains d’aventure, des endroits où ils peuvent commencer à construire un monde à eux et y mettre leur créativité ». À l’arrière du parc, des espaces clôturés accorderaient aussi aux chiens des moments de liberté. Une place De Brouckère culturelle Bruxelles Métropole - février 2019
Il attire les regards et décroche immanquablement des sourires sur son passage dans le tout Bruxelles. Le tramapatte amuse. À la manœuvre pour sa conception : les frères Luc et François Schuiten. L’architecte et le dessinateur BD ont réinventé à 4 mains les 2 côtés d’un tram, l’un diurne et l’autre nocturne, entremêlant leurs univers. Le résultat est hybride. Les mille pattes qui semblent le faire avancer paraissent tantôt plutôt faites d’os, tantôt plutôt de métal. Cette bête étrange a vu le jour en septembre au sein du festival d’art nouveau Artonov et la Stib, attendrie par son caractère attachant, l’a adoptée pour la vie. Du rire aux larmes Ce mille-pattes disparu, l’émotion devient plus partagée et, bizarrement, une atmosphère nostalgique s’installe. Ce quelque chose qui titille en vient à se laisser appréhender : l’œuvre mastodontesque impose à voir, juxtaposés, le squelette animal et la machine de fabrication humaine. Un malaise se fait ressentir et la sympathie que cette bête venait à peine d’inspirer attriste d’autant plus. « C’est un monument funéraire à la perte de la biodiversité et à la 6e extinction des espèces », explique Luc Schuiten, qui incrimine l’anthropocène. « Avec le centenaire de la 1re Guerre mondiale, on montre des monuments funéraires partout et il y en a beaucoup d’autres, mais la biodiversité n’en a pas. C’est pourtant un des plus grands massacres qui ait jamais eu lieu, dont nous sommes responsables et sur lequel nous fermons les yeux. Il est temps d’en parler. » Si ce mausolée se déplace pour être largement vu, c’est aussi pour ouvrir une réflexion nouvelle sur une mobilité autre. Une solution sur pattes Pourquoi la nature n’a pas créé la roue ? De cette bête question à Gauthier Chapelle, ingénieur agronome et docteur en biologie, a démarré toute l’histoire du tramapatte. « Il m’a répondu : ‘La roue coûte trop cher à la planète’ », raconte Luc Schuiten. « C’était évident ! Il faut lui faire des routes, des ponts, des tunnels… Mais ils coupent les réseaux racinaires et hydrauliques et limitent les déplacements de la faune. Les pattes sont une invention plus intelligente. Elles n’ont pas besoin d’infrastructures car elles sont toutterrain. Elles courent, grimpent et sautent les obstacles. Notre technologie est peut-être assez avancée pour commencer à concevoir des déplacements à pattes efficaces. » Une histoire à suivre.
Au retour d’un séminaire suivi en 2003 avec la scientifique américaine Janine Benyus, diplômée en gestion des ressources humaines, Gauthier Chapelle s’est adonné à la traduction de son livre fondateur sur le biomimétisme afin de diffuser sa théorie en Europe. L’idée est de remodeler et redévelopper la technologie en copiant le fonctionnement de la nature, perçue comme une source d’inspiration et non plus seulement comme une terre de ressources. « Les principes des sociétés industrielles sont systématiquement opposés à ceux de la nature », compare Gaëtan Dartevelle, co-fondateur avec Gauthier Chapelle du bureau d’études Greenloop ancré à Bruxelles. « L’une ferme les boucles des matériaux quand les autres les laissent complètement ouvertes. On est arrivés très vite à un moment de crise et on n’a plus le temps de chercher par nousmêmes des solutions qui exploitent les énergies naturelles. Le vivant est un livre ouvert accessible à tous ». D’une intelligence complexe perfectionnée des millénaires durant, les mécanismes du vivant s’érigent en modèle pour enraciner durablement les activités humaines dans l’environnement. L’urgence de la mobilité À la suite du tramapatte, Luc Schuiten développe un vélo à pattes, même si la roue n’est pas le départ idéal et même s’il va très mal marcher : « Ce qui m’intéresse, c’est Eolienne érable, dessin copyleft 26 qu’en le voyant tourner, d’autres avec des connaissances plus pointues embrayent sur des réflexions qui vont plus loin ». Les grandes inventions sont biomimétiques. Ne pas définir l’approche a juste limité la compréhension et a fait perdre en efficacité dans les avancées du progrès. Passer par les airs en imitant le vol des oiseaux pour les longs déplacements est un exemple pertinent. Aborder la traversée des océans à la façon d’un canard sur une mare, en affrontant les turbulences à la rencontre de deux milieux, est par contre plus déconcertant. Les animaux évoluent eux sous l’eau, et la variété de leurs modes de propulsion ondulée pourrait en apprendre aux sous-marins, déjà profilés Bruxelles Métropole - février 2019
sur la forme des grands mammifères marins et armés de radars. Dans les villes, Luc Schuiten propose de s’inspirer de la fourmilière avec son chenillard pour annihiler l’esprit de compétition qui anime les rues, où le roi de la jungle urbaine double et redouble de vitesse, en appuyant compulsivement sur son klaxon, gesticulant des signes et vociférant des mots qui affirment haut et fort son agressivité : « On s’appuie sur un modèle de coopération, où de petite unités automatisées s’emboîtent l’une à la file de l’autre pour profiter de l’énergie cinétique de l’ensemble et consommer moins. Le courant se prend sur un rail électrique, plus dans des batteries individuelles qui ont un coût écologique élevé, surtout que le stockage est encore un point faible. Rotatif, le moteur électrique est supérieur au moteur à explosion, qui prend de la vitesse dans un sens puis repart dans l’autre. » L’énergie est constitutive de l’univers ; elle est partout et prend de multiples formes. C’est une force de vie. Mais sa mobilisation par l’homme est encore primaire et dévastatrice. Une évolution technologique et spirituelle Greenloop s’est d’abord orienté vers le biomimétisme technique et s’est lié à des universités pour piéger le CO2 à la manière du vivant. « En faisant passer le CO2 qui sort des cheminées dans une douche bactérienne, on veut le transformer en une pâte calcaire liquide, qui constituera, une fois séchée, un matériau de construction », explique Gaëtan Dartevelle. « On a trouvé des bactéries qui précipitent ce CaCO3 quand elles vivent en symbiose avec l’arbre iroko et on a réalisé une plantation en Haïti. Ces résultats étaient prometteurs, mais la recherche appliquée devait être poussée ; les industriels les estimaient insuffisants pour investir. » Afin d’ouvrir les entreprises au biomimétisme, il a proposé via Greenloop d’optimiser leur fonctionnement et leur résilience – la capacité de leur système à renouer avec une durabilité – en s’inspirant de 30 principes du Le tramodulaire vivant qui régissent notamment les relations de groupe chez les animaux : « Par exemple, en suivant les étourneaux sur un software, on voit que chaque oiseau a en permanence 7 voisins dans sa ligne de mire. Si 4 vont à gauche, il suit le mouvement. Cette intelligence collective permet une réaction en chaîne ultra rapide. Imaginez une entreprise et 7 de ses partenaires qui avancent vers un objectif précis, se revoient pour se coordonner et sont liés plus largement en ce sens à d’autres acteurs. Si la destination est certaine – créer un monde compatible avec la biosphère – le chemin n’est pas encore tout à fait connu. On a besoin d’agilité. Le vol des étourneaux contourne rapidement les obstacles, s’adapte constamment. » Renoncer à la culture de l’ego fondée sur des croyances aveugles offre à voir le monde du vivant sous l’œil de l’observation scientifique, et à pressentir la conscience qui l’habite en se laissant guider par son instinct. Voire, en marge de cette approche biologique, à appréhender par la voie de la physique la réalité du plein comme étant le reflet du vide. Le biomimétisme « change le regard que nous avons sur les ‘autres’ organismes vivants », selon Gauthier Chapelle. « Avec l’humilité revient aussi le sentiment de ‘reconnexion’... Nous rappeler notre ascendance, c’est nous conduire à prendre du recul sur notre civilisation industrielle. Nous souvenir de la jeunesse de notre espèce. » 27
Au pied des foules en mouvement, certains sans-abri leur parlent encore et leur tendent une main pour mendier quelques pièces. D’autres s’agenouillent au milieu de leur passage dans un geste désespéré pour attirer leur attention et finissent noyés dans la masse. Ceux qui disparaissent sous des tas de couvertures et de cartons semblent, eux, s’être détachés de tout amour de soi et s’être repliés dans le silence. Plus de pancarte, ni même de gobelet laissé visible. Projet de trois logements Archi Human à Evere Dans ces recoins isolés, le froid de l’asphalte auquel ils résistent encore leur fait pressentir celui de la mort. Au cœur de l’ouvrage C’est dans ce type de coins délaissés que Luc Schuiten a développé des jardins verticaux dans les années 90. Le temps passant dans ces chancres urbains, la possibilité d’occuper plus largement ces espaces rési28 Bruxelles Métropole - février 2019
duels avec des abris écologiques apparaissait réalisable. Des refuges d’appoint pour les gens de la rue ? En mobilisant des associations de terrain autour de la question, il s’est avéré que le besoin exprimé par les sans-abri chroniques était celui de dénicher des petits logements où se retrouver. Au travers de ces rencontres, le projet Archi Human s’est constitué autour de Luc Schuiten, d’Emmanuel Hupin, président de la société de logements Urbani, qui vise à améliorer la qualité de la vie par l’habitat, ainsi que des associations psycho-sociales SMES, Infirmiers de Rue et Diogènes qui assureront un accompagnent des locataires. À l’horizon, l’opportunité de remettre l’humain au cœur des villes en offrant à ceux qui refusent l’anonymat des centres d’hébergement une construction exemplaire, où leurs individualités seraient à nouveau mise en valeur. Un premier projet verra le jour dans le courant de l’année au coin du quai des Charbonnages et de la rue Vandermaelen, le long du canal, sur un terrain mis à disposition par la commune de Molenbeek-SaintJean à travers un bail emphytéotique. Une agence immobilière sociale garantira un loyer modéré et assurera la gestion des biens. « Le parcours des sans-abri étant un peu chaotique, on est entré dans quelque chose de plus normatif : 3 petites unités de 28 m² et une de 22 m² au rez-de-chaussée », détaille Luc Schuiten. « Des dessins réalisés sur les portes selon leurs envies leur permettront de s’identifier au lieu et de se faire reconnaître de l’extérieur. Les sans-abri ont pendant des années regardé passer les gens de bas en haut et ce regard a été déterminant dans leur attitude vis-à-vis des autres. On a créé des balcons qui vont leur permettre de garder un contact avec la rue mais dans un regard inversé qui change complètement la posture. Ils vont prendre de la hauteur, de l’importance. Ils pourront bien sûr vivre avec leurs animaux chez eux. Beaucoup refusent d’aller dans les dortoirs parce qu’il leur est impensable d’abandonProjet de quatre logements, Quai des Charbonnages, Molenbeek ner leurs compagnons. Il y a lieu de créer maintenant des nouveaux espaces d’aménité, chargés d’empathie, renouant des liens affectifs avec le vivant, tant humain qu’animal et végétal ; des lieux chargés de rêve et de poésie. » Plus de 320 coins résiduels ont été repérés dans Bruxelles par les acteurs d’Archi Human. Le choix du mécénat pour financer les 300.000 euros de cette première construction biosourcée étant difficilement reproductible, François Marty, le président de la Foncière Chênelet, qui propose en France des habitats écologiques pour les personnes à très bas revenus, est entré dans le jeu. Les prochains projets naîtront au sein d’une coopérative, qui dégagera de petits retours sur investissement pour les investisseurs. 29
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Des maisons bâties dans le vivant, faites d’une peau qui respire. La coopérative wallonne Paille-Tech a donné vie en 10 ans à un rêve auquel aucun investisseur classique n’a voulu croire. Pourtant, les plus porteurs d’avenir sont justement ceux qui dérangent les schémas habituels de pensée. « Faire des maisons passives en polyuréthane semblait un non-sens et de là est née l’idée d’une maison positive », raconte Julien Lefrancq, administrateur chez Paille-Tech. « On isole très bien aujourd’hui. Il suffit de prendre la bonne épaisseur d’isolant. Le gros de la consommation énergétique n’est plus l’utilisation mais la construction. La paille permet de travailler en circuit court, stocke du carbone au lieu d’en émettre et elle est compostable. » Une hérésie de quelques réactionnaires ? Pour Luc Schuiten, c’est une utopie nécessaire. Plutôt que de s’imaginer glisser vers le durable sur les normes actuelles, il faudrait selon lui les revoir en profondeur jusqu’en leurs fondations : « Notre vision est fragmentaire. Il faut commencer à voir la beauté d’une construction dans la manière dont elle s’inscrit dans l’environnement et pas simplement de façon superficielle. Si notre construction coûte cher à la planète au moment où on fabrique les matériaux et qu’après usage elle devient un déchet, l’acte de construire devient excessivement laid, abominable. En travaillant avec le vivant, on s’inscrit dans un processus mis en œuvre par la nature depuis des milliards d’années et on peut procéder en quelque chose qui entraîne une réflexion réelle sur le durable. Ça change tout ! » Des matériaux dénaturés au péril du vivant À travers ce prisme, chauffer la roche calcaire à des hautes températures, en dégageant le CO2 qu’elle a mis des années à stocker, et puiser des quantités gargantuesques de sable aux abords des plages, pour produire à outrance du béton, recèle davantage de folie que de bâtir avec divers matériaux biosourcés comme Paille-Tech s’évertue à le concevoir. Mais cela heurte le besoin d’investir dans du dur pour consolider un sentiment de sécurité. « Les gens qui entrent dans nos maisons s’étonnent en demandant si ça tient et on leur répond : ‘Êtes-vous déjà entrés dans une maison en parpaings de plus d’un siècle ?’ », s’amuse Julien Lefrancq. « Ça n’existe pas, mais on a peur de constructions pour lesquelles on a plus de recul qu’avec nos matériaux actuels. La laine minérale finira après 20 ans au fond de la structure. L’étude thermique de la maison Feuillette, construite en paille en 1920 près de Paris, montre qu’en changeant seulement les châssis et en faisant une étanchéité à l’air, on est proche d’une maison passive et l’isolant a un siècle ! ». 31
Atelier à Uccle, Architecte Md de Merode, 2013 © Michel Lefrancq Question sécurité, il se targue de tests au feu allant de 60 à 90 minutes pour ses parois en bois, paille et enduit : « Il y a une grosse capacité thermique car l’eau qui compose l’enduit d’argile met du temps à s’évaporer complètement. La terre se transforme ensuite en terre cuite et seulement après ces étapes, le feu commence vraiment à prendre. Si les laines restent intactes, elles laissent passer la chaleur à une grande vitesse. De surcroît, ce qui tue les gens, c’est d’abord la fumée. Et plus elle est toxique, comme c’est particulièrement le cas avec le polyuréthane, plus le risque d’intoxication et d’explosion est grand ». Le génie des constructions animales « Tous les animaux construisent en terre – des nids, des termitières... - et il y a toujours une réflexion bioclimatique », continue Julien Lefrancq. « L’orientation est pensée en fonction de l’exposition aux vents, au soleil... En fait, c’est juste une question de bon sens ». Luc Schuiten vante la logique de ces habitats : « Un bâtiment qui correspond à nos besoins doit pouvoir réagir comme une peau vivante. Quand on fait une paroi avec de la terre, de la chaux, de la paille ou du chanvre, les matériaux absorbent l’humidité et la rejettent vers l’extérieur de manière naturelle. Cela se ressent quand on est dans un bâtiment respirant. L’atmosphère est chaleureuse. Quand on a des parois avec des matériaux étanches comme du béton ou de l’acier, on doit créer une ventilation mécanique pour évacuer l’humidité. Si elle est mal réglée ou en panne, on se sent mal. Pour moi, une habitation est comme un macro-vêtement. Si un plastique enveloppe notre corps, notre transpiration contenue va nous amener à nous sentir mal ». Une vue primitive ? Plus qu’asseoir sa suprématie dans le règne animal, l’homme a toujours voulu penser qu’il transcendait sa condition, comme si la distanciation héritée de l’évolution n’était pas une précellence suffisante pour son ego et qu’il lui fallait se défaire de ses racines pour prétendre comAtelier à Uccle, Architecte Md de Merode, 2013 32 © Michel Lefrancq Bruxelles Métropole - février 2019
munier avec un esprit divin désincarné. Ce refus de reconnaître une conscience partagée avec le monde du vivant, qui suscite le besoin de renier ses origines, peut être en cause dans l’élaboration d’une vision collective d’un progrès si peu respectueux de la nature. Progrès dont la marche engendre des espaces mortifiés où approcher son fantasme. « L’industrie battue à chaud par les deux grandes guerres a permis de reconstruire massivement les villes », rappelle Julien Lefrancq. « La modernité, c’est des briques, c’est la vitesse. Tout le monde a été bercé par l’histoire des 3 petits cochons ». Ce dessin animé produit en 1933 par les studios Disney trahit l’élan qui a façonné les mentalités des Trente Glorieuses. La paille et le bois ne font plus le poids face aux briques. « Ils jettent aujourd’hui en masse les constructions en terre en Afrique pour vivre sous des toits en tôle, en acier ou en béton où la chaleur est étouffante », amplifie Julien Lefrancq. « Avec l’inertie thermique, il pourrait faire frais à l’intérieur, mais notre vision de la modernité est désormais globalement partagée. » Dérouter la course du progrès Abhorrer jusqu’à abjurer le développement technologique, le rejeter en bloc, et se laisser aller à la colère, les émotions pour guide et la conscience pour soi, pour se battre au nom d’un retour à la terre appelé par l’urgence climatique, ferait perdre du temps sur la recherche de l’équilibre à négocier. Sur le temps long, la connaissance va de l’avant, à l’imitation de l’évolution, mais le primat de l’environnement doit être posé. Un acte de déférence. « On marche sur la tête : On met du solaire sur des maisons qui ne sont pas isolées et les gens se disent que c’est le top ! », pointe Luc Schuiten. « Ça va plus loin. Plus une firme de rénovation ne veut refaire les joints s’il y a 2 cm de jour sous la porte. Il faudrait changer la porte ! » « On va jusqu’à climatiser des maisons en Belgique, à cause de défauts dans la conception technique et l’orientation », renchérit Justine Aerts, architecte dessinatrice chez Paille-Tech. Outre une inversion des valeurs dans la marche du progrès, Julien Lefrancq plaide pour un mouvement de recul, le temps de se réapproprier les techniques du passé délaissées par la mémoire sélective en chemin : « On a oublié le savoir-faire local. Aucun ingénieur ne veut aujourd’hui s’engager à faire des fondations romaines avec de la chaux, bien que des ponts et des cathédrales âgés de plusieurs siècles défient tous les calculs des spécialistes. Résultat, on a dû se fabriquer des outils low-tech, par exemple pour tasser la paille, parce que des électromécaniciens demandaient des sommes folles pour des machines automatisées, et ce sans certitude d’efficacité ». Forte d’une préfabrication des murs en atelier, d’un transport unique et d’un assemblage de l’ossature sur chantier, Paille-Tech a malgré tout réussi à développer une méthode de travail lui permettant de construire en seulement 2 mois des maisons ou des écoles jusque dans les villes. Mais, tout reste à réinventer... Atelier Paille-Tech, à Franières
Les voitures conçues pour allier vitesse et sécurité afin que chacun puisse s’affranchir des distances s’agglutinent aujourd’hui dans les grandes villes. Des poids lourds, dimensionnés à la hauteur de leurs charges, leur emboîtent le pas et les transports en commun, pensés sur ces modèles au long cours, s’insinuent dans leur course à bas régime. Dans un pays aussi dense que la Belgique, et a fortiori dans une petite capitale si réputée pour ses embouteillages, l’équation devient incompréhensible et l’atmosphère étouffante. La pollution pour ciel, les Bruxellois, comme bien d’autres métropolitains, survivent en respirant des gaz d’échappement, mortels en des lieux clos, et en se méfiant de l’insécurité générée sur leurs trajets. Plus ces engins sont imposants, plus le choc d’une rencontre est violent. « On a fait des concessions sur ce qui est primordial : l’air qu’on respire », observe Luc Schuiten. « Les véhicules lourds, c’est le fioul, et on épuise nos ressources rapidement. La conception d’une mobilité nouvelle passera par le renouvelable. Et pour être performant avec le peu qu’on a, elle devra être légère, souple et modulable. » Des vélos en relais des camions Grâce au soutien d’Innoviris, du fonds SE’nSE, de finance.brussels et de sympathisants, la coopérative Urbike s’aventure avec des vélos-cargos – des deux roues électriques tirant des remorques – à fluidifier le transport de marchandises en ville. « On est loin d’avoir épuisé les possibilités qu’on a avec un simple pédalier, surtout que la technologie fait qu’on ne ressent presque plus l’effort », songe Philippe Lovens, co-fondateur avec Delphine Lefebvre et Renaud Sarrazin. « On veut transposer le principe de la conteneurisation maritime au dernier kilomètre en jouant avec la standardisation et la multi-modalité. » Après avoir développé la remorque et des conteneurs utilisables et modulables à souhait par n’importe quel maillon de la chaîne de la logistique, Urbike a approché quatre grosses entreprises de secteurs variés – de la grande distribution alimentaire à la livraison de colis, en passant par le pharmaceutique et les services à domicile pour seniors –, plutôt que de se cantonner aux convaincus, dans l’espoir d’impulser un large changement. « Les villes n’osent pas fermer leurs portes aux camions 34 Bruxelles Métropole - février 2019
et camionnettes de peur de porter atteinte leurs cœurs économiques. Tant que des limites ne contraignent pas les transporteurs, ils maintiendront leurs habitudes », poursuit-il. « La solution est de commencer à développer des alternatives. » Pour ce faire, les coopérateurs analysent le fonctionnement de ces quatre premiers clients dans le but d’optimiser leurs déplacements en y intégrant au printemps des premiers vélos-cargos, par exemple sur les trajets embouteillés ou ceux cumulant des arrêts voisins sur de courtes distances. Une publicité mouvante, vecteur de sympathie pour ces entreprises. « On rechallenge aussi l’idée d’avoir des dépôts fixes en se montrant créatifs », esquisse Renaud Sarrazin. « Les mètres carrés coûtent cher en ville ; il faut faire garder les lieux, alors qu’on n’a plus vraiment besoin de centres logistiques intra-urbains, vu que les marchandises sont déjà triées et conteneurisées. Les conteneurs pourraient être attachés entre eux, roues bloquées, sur un emplacement de voiture, stationnés dans les gares, les parkings de dissuasion, sur les quais, voire indifféremment sur les parkings des différents clients si les entreprises adoptent une attitude collaborative... » En se greffant sur l’informatique de ces quatre ‘gros’ de la livraison, Urbike met aussi au point son futur système de gestion intelligente qui s’appuiera sur des modules de tournées existants et des fonctionnalités smartphone. Fin 2020, une évaluation des scénarios testés amorcera un déploiement des vélos-cargos dans la ville. Une course à la rentabilité risquée Des coûts de livraison toujours plus compétitifs, une pression sur les coursiers qui va jusqu’à les payer au stop… Le secteur est difficile à investir pour qui veut soigner l’humain, selon Philippe Lovens : « Dans le consortium, un de nos membres a aidé Take Eat Easy puis Deliveroo à créer leurs flottes, mais le liant social s’est complètement perJamais d’embouteillage sur les pistes cyclables du. On a choisi de prendre la forme d’une coopérative pour se prémunir d’un rachat, mais aussi pour permettre aux livreurs de partager les risques pris sur la route au sein du groupe, d’être propriétaires de la solution qu’ils développent et de devenir dépositaires des bénéfices. » Urbike s’est entouré du prestataire Smart afin d’assurer un paiement à l’heure et des conditions salariales à ses travailleurs autonomes, de l’Université Saint-Louis pour appréhender les possibilités laissées par le droit du travail, de la VUB pour considérer l’aspect social dans son étude d’impact et de Febecoop pour constituer la gouvernance de la coopérative. Luc Schuiten estime que la coopérative préfigure un modèle d’équité : « Au passage de coursiers du type Uber, on est gêné de ressentir cette relation exploitants/exploités. Une mauvaise gestion de l’humain empiète sur la valeur d’une action et la dégrade. Il est essentiel de trouver un équilibre entre les composantes d’un système pour l’apprécier dans son ensemble. » 35
Au milieu d’une architecture appauvrie, froidement technique, glacée de hauteurs vitrées et moulée de béton, Luc Schuiten apprécie le langage de Vincent Glowinski, dit Bonom, emprunté par la ville pour faire percer un cri dont la peine imprègne et entache les murs : « C’est un engagement corps et âme, car il intègre dans chacune de ses œuvres une dimension acrobatique et furtive. Dans l’évolution de nos villes, de leurs modes d’expression de plus en plus mercantiles et de leur insondable vacuité, le travail d’un artiste urbain est devenu une œuvre de salubrité publique. » Une transgression libératrice Juché sur les toits de Bruxelles, le singe qui s’éveille en Bonom ne perçoit plus sur le gris du bitume que des reliquats d’une nature contrainte, et de rares animaux domestiqués au sein d’une marée d’hommes ne laissant paraître que des têtes et des mains nues, seules jugées dignes de l’intelligence et du pouvoir créateur qu’ils véhiculent. « J’imagine un singe qui tire la langue », s’égare Bonom. « Il ne dit rien, il se moque de nous. Plutôt que d’articuler de beaux concepts pour être en discussion avec nous, il n’utilise sa langue que pour nous la montrer. Ce singe est un dessinateur. Son œuvre, c’est la trace de sa marche à la surface du monde. Le singe fait la grimace pour nous retirer notre savoir et notre prétention. Il nous dit encore en d’autres mots que nous pensons posséder quelque chose – le langage en premier lieu – mais que nous n’avons rien. » En refoulant son animalité, l’homme perd peut-être ce qu’il se plaît à nommer son humanité. Bonom passe à côté des murs qui composent son paysage quotidien, se surprend à s’arrêter devant l’un d’eux, y revenir, tourner autour, grimper dessus et le dévisager en tous sens jusqu’à débusquer l’âme qui rôde en quête d’un espace où s’épancher. « Si des murs ont une sorte de présence invisible, c’est qu’il y a une âme qui demande un corps », visualise l’artiste qui envisage dans ses œuvres une intention de « les fixer, les ancrer à une pierre funéraire, coudre l’ombre de Peter Pan... ». Singer sans signer Le mouvement qui anime ces êtres s’imprime dans la trace laissée par leur passage. Des squelettes d’animaux faisant la course avec des trains. Un vieillard nu rendu honteux. Une envolée de colombes suggérant la liberté qui émanerait d’une spiritualité défaite de ses normes. Chacun lit ce qu’il y entend. « Je ne signe pas mes œuvres », conclut l’auteur. « Le seul nom qui pourrait être mis serait celui de l’autre. Autant dire personne. Ce que je dessine existe seul, hors de moi, et ils sont eux-mêmes le visage de ce qu’ils sont ». Siège social de Médecins Sans Frontières, Ixelles 36 Bruxelles Métropole - février 2019
Basilique de Cointe, Liège. © Ian Dykmans
l’eau de vie bruxelloise Starter Brussels Dry Gin : Avec le Brussels Dry Gin, élaboré et mis en bouteille à Bruxelles par Philippe Mercier, les Distilleries Bruxelloises remettent au goût du jour une boisson typique de chez nous. Qui ambitionne de séduire autant les touristes que les locaux. P arallèlement à sa carrière professionnelle, qu’il a effectuée dans les ressources humaines, Philippe Mercier a toujours été passionné par les spiritueux et les multiples facettes de leur élaboration : « J’ai suivi des formations de distillation en France, auprès de petites distilleries artisanales, ainsi qu’en Suisse à l’École du vin de Changins, près de Nyon. Cette dernière organise en collaboration avec les douanes un cours sur les boissons distillées qui englobe la fabrication, la dégustation et la législation. » Le projet de Philippe Mercier vise à recréer une vraie distillerie à Bruxelles. Il faut savoir qu’à une époque, Bruxelles mais également la Flandre et la Wallonie n’en manquaient pas, surtout de genièvre. Au milieu du 19e siècle, Bruxelles comptait ainsi une cinquantaine de petites distilleries. « Le gin est un dérivé du genièvre d’origine belgo-hollandaise », poursuit Philippe Mercier. « C’est lors de guerres avec les Pays-Bas que les Britanniques ont découvert le ‘ginniver’, qui a donné chez eux le gin. » À chacun sa recette en termes d’assemblage d’épices. Une seule condition : la présence de baies de genévrier. Le gin a connu son heure de gloire dans l’après-guerre, avant de voir sa 38 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2019 consommation stagner dans les années 1970. Depuis quelques années, il est revenu au goût du jour. « La boisson séduit à nouveau. Pour la confection de cocktails mais également pour les qualités gustatives du gin en tant que tel. » Dans l’attente de sa propre distillerie qui nécessite un investissement de l’ordre de 300 à 350.000 euros, Philippe Mercier a commencé à travailler « à froid ». En d’autres termes, il ajoute à de l’alcool de seigle différentes épices qui donnent au Brussels Dry Gin son cachet propre. Une première production a été réalisée fin 2017 et, tout au long de l’année dernière, il a écoulé plus de 500 bouteilles dans une dizaine de boutiques à Bruxelles. Dans un premier temps, il a voulu tester le marché. Le Brussels Dry Gin titre à 37,5° et est actuellement disponible en bouteilles de 70, 20 et 5 cl. Outre quelques magasins dont la liste est disponible sur le site de Brussels Dry Gin, on peut notamment déguster le gin bruxellois dans 5 Thon Hotels, dont le Stanhope, ainsi qu’au restaurant Palo Alto. Invest in starters Bon plan : entrez dans la communauté des investisseurs pour soutenir les jeunes entreprises innovantes de Bruxelles ! • Vous participez au développement économique de Bruxelles • Vous diversifiez vos placements • Vous bénéficiez d’avantages fiscaux grâce au « tax shelter » pour startups Une seule adresse : starters@beci.be https://starters.beci.be/ Les Distilleries Bruxelloises ont également noué un partenariat avec Schweppes Premium Mixers. À terme, Philippe Mercier souhaite développer sa commercialisation aussi bien dans la distribution que dans l’horeca. D’autant qu’il a encore d’autres idées pour son alambic. Mais avant de les distiller, il lui faut disposer de sa propre installation. Outre le financement, il doit trouver une surface de 400 à 450 m². Seul impératif : le lieu doit être situé dans l’une des 19 communes bruxelloises. « On ne peut pas s’appeler Brussels Dry Gin et aller distiller en dehors de Bruxelles. L’idée est de proposer une distillerie que le public puisse visiter et ainsi découvrir le processus de distillation. » Le business plan élaboré avec le soutien de Beci est prêt. Il reste à convaincre les investisseurs potentiels. ● Guy Van den Noortgate Info : brusselsdrygin.be D.R
Immo Des commodités au boulot, des nécessités au boulot ? Salle de fitness, services de repassage, car-wash… : les employés apprécient ce genre de services qui améliorent leur confort et leur facilitent la vie. Une tendance dont les propriétaires d’immeubles doivent tenir compte. L es besoins des employés changent, et pas seulement sur le plan de l’organisation du travail, avec par exemple une augmentation du télétravail. De même, sur le plan de l’environnement de travail, on s’aperçoit que les attentes des employés et de leurs employeurs évoluent. Les commodités supplémentaires, comme des salles de réunion partagées ou une cafétéria, deviennent de plus en plus importantes. Le fait que ces commodités soient souvent offertes par les multinationales est pour une grande partie à la base du changement des attentes : « Si les voisins qui travaillent pour Coca-Cola ont une salle de fitness, pourquoi n’est-ce pas possible chez nous ? » De plus, les employés accordent une importance croissante à l’équilibre entre la vie privée et professionnelle. Ces commodités supplémentaires peuvent y contribuer. Un service de repassage au boulot ? Check ! Les avantages pour l’employeur et ses employés sont divers. Les immeubles de bureaux où de telles facilités sont disponibles offrent un package total aux entreprises grâce à des services comme des coffee corners, le car-wash… Résultat ? Une solution « all-in-one » pour le locataire. De plus, ces commodités permettent une gestion flexible des salles de réunion et des postes de travail. Un exemple : plusieurs locataires peuvent partager les salles de réunion grâce à un système de réservation. Avantage supplémentaire : un usage de l’espace plus efficace, ce qui peut abaisser le coût de location. Pour les propriétaires des immeubles, la pression monte pour répondre à ces demandes en constante évolution, qui signifient des frais supplémentaires – frais dont on pense automatiquement que le propriétaire doit les supporter. Ce dernier doit être attentif : les facilités supplémentaires ne sont souvent rentables que pour des espaces assez importants, sans négliger la vacance locative dont il faut aussi tenir compte dans cette nouvelle réalité. Prenons l’exemple d’une cafétéria dans un immeuble. Quand celle-ci n’est utilisée que par une poignée d’employés, il se peut que son occupation soit trop faible pour payer les frais généraux. Si elle se trouve dans un immeuble abritant peu d’employés (à cause d’une surface limitée ou avec une vacance locative importante), cela peut peser lourd pour le propriétaire. Heureusement, tout n’est pas perdu pour lui. Toutes les entreprises ne cherchent pas ces services supplémentaires. Certains propriétaires ne doivent pas s’inquiéter. Mais pour les entreprises qui sont sensibles à ce type de services, le propriétaire peut créer un avantage concurrentiel par rapport aux autres. Surtout dans certaines régions, ces services lui permettent de faire la différence. Notre étude réalisée fin 2017 démontre que la périphérie bruxelloise n’offre pas beaucoup de nouvelles constructions. En conséquence, les bâtiments de bureaux, très standardisés, se ressemblent tous. La solution ? En se focalisant sur les besoins du marché et la différenciation par des commodités supplémentaires, le propriétaire peut accélérer le processus de location. ● Vous avez des questions ou cherchez des solutions ? N’hésitez pas à contacter Structura.biz. Notre équipe Bureaux est à votre écoute ! office@structura.biz www.structura.biz 02 462 32 00 ❙ 39 © Getty
Entreprendre Faut-il former vos collaborateurs ? Non, si vous préférez l’incompétence « Que se passe-t-il si on forme nos collaborateurs et qu’ils quittent la société ? » demande le CFO dans un cartoon bien connu. « Mais que se passe-t-il si on ne les forme pas et qu’ils restent ? », répond le CEO. Derrière la boutade, il y a un impératif pour l’entreprise : s’adapter aux réalités d’un monde en évolution permanente. F ormer son personnel, à raison de 5 jours en moyenne par an et par équivalent temps plein, c’est d’abord une obligation légale : celle qu’impose la loi du 5 mars 2017 concernant le travail faisable et maniable, Chapitre 2, section 1re « Investir dans la formation ». Selon l’organisation, la réalisation de cet objectif d’entreprise peut se faire sous différentes déclinaisons : formation formelle, formation informelle, compte formation individuelle. Vu sous cet angle contraignant et quelque peu bureaucratique, la formation n’a rien de bien séduisant. Sauf si on la considère d’abord comme un outil de résilience pour l’entreprise. Un moyen de s’adapter et, tout simplement, de survivre dans un monde qui change. « Dans une métropole comme Bruxelles où 7.000 entreprises se créent chaque année, où les défis économiques sont importants, les acteurs doivent avoir des collaborateurs formés, par conséquent compétents et qui se sentent bien dans ce qu’ils font ! », atteste Johan Deleuze, Training Coordinator Beci. L’offre ne manque pas : le plateau des formations disponibles à Bruxelles est alléchant ; un peu comme un buffet de hors d’œuvre à volonté, avec les mêmes inconvénients : comment éviter l’indigestion ? Et surtout, que choisir ? Nouveaux défis, nouvelles compétences Johan Deleuze répond sur deux axes distincts mais complémentaires : « D’une part, développer les soft skills reste un impératif pour beaucoup de collaborateurs. Augmenter ses compétences en leadership, en communication verbale ou encore mieux gérer son temps restent des nécessités car, si elles ne sont pas maîtrisées, les manquements peuvent réellement devenir une source de stress pour le collaborateur lui-même et une source probable de distorsion dans l’organisation : absentéisme, turnover... » 40 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2019 D’autre part, Bruxelles, comme toute grande métropole, a ses défis pour ses entreprises et institutions publiques. Que l’on parle de mobilité, d’économie circulaire, de supply chain management, de commerce électronique, de réglementation, d’ubérisation, d’agile management, de blockchain… Voilà autant de concepts auxquels beaucoup de nos décideurs sont déjà confrontés à l’heure où se rédigent ces lignes et avec lesquels ils doivent déjà composer, malgré qu’ils n’aient pas toujours le recul et la connaissance suffisants. « Suivre des formations sur tous ces concepts de manière conventionnelle serait chronophage et même, pour certains, inutile », estime Johan Deleuze. Selon notre expert, les packages de formation se déclineront à l’avenir en un ensemble de modules comprenant des formations sous forme classique (présentielle, en classe), mais également des formations en ligne à l’aide de tutoriels modulaires que le participant aura le loisir d’activer à la demande, quand il aura le temps et la sérénité pour le faire, avec pour option complémentaire la possibilité d’approfondir certains aspects, certaines connaissances avec des modules complémentaires. « Ces compléments se déclineront probablement sous forme classique et sous forme numérique. » La formation reste à ce jour un élément important pour permettre aux entreprises de rester performantes et de faire face à leurs défis, car elles dépendront toujours des compétences de leurs collaborateurs ! ● Emmanuel Robert Info : Johan Deleuze, Training Coordinator Beci trainings@beci.be © Getty
PRIMES ENERGIE 2019 : un régime stable et quelques nouveautés Vous consacrez une part importante de votre budget à votre consommation d’énergie et cette année vous avez décidé d’y remédier ? Les Primes Energie de la Région de Bruxelles-Capitale vous aident fi nancièrement à opter pour les techniques et appareils les plus performants. Adopté par le Gouvernement bruxellois le 27 septembre 2018, le régime des primes 2019 est fi xé à hauteur de 18 millions d’euros, pour vous soutenir dans vos investissements. Comme annoncé en 2016, la stabilité du régime vous permet de programmer la rénovation énergétique de votre bien immobilier, en ajoutant en 2019 quelques nouveautés, à découvrir dans les colonnes ci-dessous. Depuis 2016, le régime des Primes Energie a permis d’optimiser l’effi cience des moyens disponibles et de simplifi er les procédures de demande et d’octroi. Il a également permis à un plus grand nombre d’en bénéfi cier, via l’extension de la catégorie faibles revenus à de nouveaux publics (propriétaires bailleurs, copropriétés, écoles, crèches, universités et hautes écoles, …). Le régime des Primes Energie 2019 mise sur la stabilité annoncée et reste cette année encore axé sur les 3 domaines les plus effi caces : études et audits – isolation et ventilation – chaleur. Un régime stable ne veut pas dire un régime inchangé et, en 2019, un certain nombre d’améliorations voient le jour. Création d’une nouvelle prime pour le contrôle périodique PEB des appareils au gaz Cette nouvelle prime de la catégorie « chaleur » est à destination des ménages précaires (ménages en catégorie C) et s'inscrit notamment dans le cadre de la conversion du réseau bruxellois du gaz pauvre vers le gaz riche, nécessitant de contrôler si les installations sont compatibles avec le gaz riche. La prime C8 – contrôle périodique sera octroyée aux ménages eff ectuant le contrôle PEB de leur chaudière ou chauff e-eau au gaz, et ce à hauteur de 100 € par attestation de contrôle périodique PEB. Hausse du montant des primes pour les chaudières et l’isolation des murs par l’extérieur En janvier 2018, il avait été décidé d’augmenter le montant de la prime isolation du toit, qui est souvent le premier investissement pour débuter une rénovation. En 2019, et toujours dans l’objectif d’optimiser les moyens disponibles en rendant les Primes Energie encore plus attractives, c’est au PRIMES ENERGIE 2019 PRIMES ENERGIE 2019 tour des primes « chaudières à condensation » et « isolation des murs » d’être augmentées. La prime pour le placement d’une chaudière à condensation permet à tout demandeur de considérer sérieusement l’abandon de sa chaudière à mazout ou d’opter pour une chaudière au gaz plus performante. De plus, elle est complémentaire à la nouvelle prime C8 dans le cas où le contrôle périodique de l’installation actuelle révèlerait que l’appareil au gaz nécessite d’être remplacé dans le cadre de la conversion du réseau gazier. En 2019, les montants sont revus à la hausse comme suit : ➜ Catégorie A : 700 € (au lieu de 500 € en 2018) ➜ Catégorie B : 800 € (au lieu de 600 € en 2018) ➜ Catégorie C : 1200 € (au lieu de 700 € en 2018). Comme pour la prime chaudière, la prime isolation des murs par l’extérieur est également revue en 2019 et voit donc ses montants augmentés comme suit : ➜ Catégorie A : 55 €/m² (au lieu de 40 € en 2018) ➜ Catégorie B : 65 €/m² (au lieu de 45 € en 2018) ➜ Catégorie C : 75 €/m² (au lieu de 50 € en 2018). Accessibilité des primes améliorée Dans l’optique d’une amélioration constante du régime de primes, deux changements d’ordres technique et administratif sont également mis en place en 2019 : ➜ la simplifi cation des conditions administratives entre primes à la rénovation et Primes Energie en alignant les catégories de revenus entre les deux systèmes ; ➜ l’élargissement de l’accès des Primes Energie pour les extensions dans le cadre d’une rénovation lourde, comme ce fut le cas pour les rénovations simples en 2018. 1 PLUS D’INFO : www.environnement.brussels voir la partie « Les Primes Energie en 2019 » info@environnement.brussels ou 02/775 75 75
Transition Permis d’environnement : changements en vue Le permis d’environnement est un passage incontournable pour tous les exploitants d’installations « classées » : des activités, équipements ou produits qui peuvent avoir un impact sur l’environnement et le voisinage. Il a été récemment modifié dans le but de simplifier les procédures et de faciliter la vie des entreprises et autres organismes qui y sont soumis. C es modifications à la législation des permis d’environnement entreront en vigueur le 20 avril 2019. Nous vous présentons ci-dessous trois des principales nouveautés : 1. Liste des installations classées1 : La liste a été quelque peu dépoussiérée, avec un certain nombre d’activités déclassées, voire supprimées. Par exemple, et c’est une bonne nouvelle, si vous rêvez de lancer une microbrasserie, vous n’aurez plus besoin d’un permis 1B (qui implique une procédure longue et relativement lourde administrativement), mais juste d’un permis de classe 2, dont la demande est plus simple, plus rapide et moins chère. De même, les classes pour les parkings sont modifiées ; il n’y a plus de différence entre parkings couverts ou à l’air libre et le nombre de places est relevé (par exemple, la classe 1A concerne désormais les parkings de plus de 400 places, au lieu de 200). 2. Demande du permis d’environnement : La demande de permis n’est pas profondément modifiée et le permis unique, combinant permis d’urbanisme et environnement, se fait toujours attendre. Toutefois, un petit pas dans la bonne direction a été fait : pour les projets mixtes, nécessitant ces deux permis, une demande unique est à introduire auprès de Bruxelles Urbanisme et Patrimoine. Autre petite modification, la demande ne doit plus nécessairement se faire par envoi recommandé, mais par voie électronique, sauf en cas de procédure de recours. Une simplification notable est introduite au niveau des études d’incidences, nécessaires pour les permis les plus complexes (classe 1A). Désormais, un modèle-type de cahier des charges est prévu et l’enquête publique sur ce cahier est supprimée, ce qui devrait réduire quelque peu la durée d’obtention du permis. À noter également : l’augmentation du délai de mise en œuvre du permis, qui passe de deux à trois ans. Si un problème intervient dans le projet, postposant son démarrage, mais sans qu’il soit modifié, il ne faudra pas demander un nouveau permis. Il suffira de demander sa prolongation auprès de l’administration qui l’a délivré ou, s’il s’agit d’un projet mixte, auprès de Bruxelles Urbanisme et Patrimoine. 3. Prolongation du permis d’environnement : Jusqu’à présent le permis devait être renouvelé tous les 30 ans, avec tous les tracas administratifs que cela entraînait. Pour faciliter la vie des entreprises, il est désormais possible de prolonger son permis tous les 15 ans via une procédure simplifiée. La demande doit être introduite au plus tôt deux ans avant et au plus tard un an avant l’expiration du permis existant. L’avis du Service d’Incendie reste obligatoire, mais il est désormais présumé favorable s’il n’est pas obtenu dans les délais légaux. Ceci n’est qu’un bref résumé des principales modifications concernant le permis d’environnement. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à vous adresser à nos conseillers, via green@beci.be. Nous organiserons, comme chaque année, une formation complète sur le permis d’environnement pour comprendre son contenu et les obligations qui en découlent. ● Laura Rebreanu, 1 Sustainable Development Coordinator Beci http://app.bruxellesenvironnement.be/listes/?nr_list=IC_LIST 42 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2019 Autre nouveauté : l’avis du Servie d’Incendie est désormais requis une fois que le dossier de demande est déclaré complet. Auparavant, cet avis devait être joint anticipativement, ce qui posait souvent des problèmes de délais et de retards. © Getty
Prix belge de l’Energie et de l’Environnement En partenariat avec Luminus Citoyen, entreprise, institution, association,… Vous avez développé un projet dans le domaine du développement durable ? Posez votre candidature pour la 14ème pour mettre en lumière votre savoir-faire, vos réalisations et vos contributions à la société de demain. lEs CatégoriEs 2019 q Sustainable Education Award q Sustainable Mobility Award q Sustainable Energy Award q Sustainable Building Award q Circular Economy Award q Sustainable Food Award la prestigieuse cérémonie de remise des Prix se déroulera le 6 juin 2019 au BEl, tour & taxis (Bruxelles). édition du Prix belge de l’Energie et de l’Environnement infos et inscriptions www.eeaward.be Chacun peut agir ! remise des dossiers pour le 24 avril 2019 au plus tard PrEmium PartnEr PartnErs Référence Média Creative Events MAGAZINE
Community Le Bruxelles des entrepreneurs Dans les pas de… Julien Vandeleene Julien Vandeleene est le créateur de BePark, la société bruxelloise qui a développé le concept de « parksharing » : la mise à disposition de parkings privés non utilisés. BePark a le vent en poupe, et Julien peu de temps devant lui. En bon épicurien, il n’hésite toutefois pas à ralentir pour dénicher les adresses les mieux cachées de la ville. J’ aime cette ville : elle incarne la mixité, qu’elle soit culturelle, linguistique ou architecturale. Contrairement à plusieurs capitales européennes, c’est une métropole à taille humaine que l’on peut facilement s’approprier. Les Bruxellois sont spontanés, directs et pragmatiques. Ici, on ne fait pas de chichis et c’est ce qui fait le charme et la convivialité de la ville. Dévorer un livre dans le parc d’Egmont: Le parc d’Egmont est un lieu que j’affectionne tout particulièrement ; c’est le jardin idéal pour dévorer un livre. Je suis en grand lecteur, j’aime lire des parcours inspirants de grands entrepreneurs. Le dernier en date ? « Rework » de David Heinemeier Hansson et Jason Fried. C’est un livre sur l’entrepreneuriat bourré de conseils clés pour lancer sa boîte et la faire perdurer. L’ambassadeur, Pierre Marcolini: Pour incarner une capitale, il faut un rayonnement au-delà de nos frontières. Dans son secteur, Pierre Marcolini est l’ambassadeur idéal : c’est un grand entrepreneur qui a su sublimer le chocolat tout en créant sa propre marque éponyme. Il est aujourd’hui présent dans le monde entier. Cette marque, c’est plus que du chocolat, c’est une expérience client unique et exclusive. S’évader dans la réserve naturelle des Enfants Noyés: J’habite à Boitsfort ; je trouve la forêt de Soignes magique, et plus particulièrement la réserve naturelle des Enfants Noyés. Elle se compose d’une incroyable mosaïque d’étangs, de cours d’eau, de végétaux et d’animaux. Ce paysage bucolique est plus dépaysant que certaines Ardennes belges. Quand on pense qu’on se trouve 44 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2019 à seulement dix minutes du centre-ville, c’est encore plus fou. Ricciocapriccio, le meilleur italien de Bruxelles: Voilà une cuisine dont j’aurais du mal à me passer. Je suis un véritable aficionado de la cuisine italienne. Le meilleur italien de Bruxelles ? Ricciocapriccio, sans hésiter ! Un conseil : optez pour le lunch du midi et si vous avez de la chance, on vous servira en entrée un carpaccio de poulpe avec une délicieuse crème de cèpes ! ● Elisa Brevet SES ADRESSES COUP DE CŒUR… La Buvette : C’est le restaurant hors du temps de Bruxelles, installé dans une ancienne boucherie de style Art déco. Si vous voulez un bon gastro convivial avec une cuisine moderne et efficace, c’est l’adresse idéale. La Maison des Vins : Mon caviste de la place Keym propose toujours une belle sélection. Vous trouverez aussi bien des grands noms que des belles découvertes. Privejoke : Une bonne adresse shopping près de la Grand-Place, ce multimarques propose une sélection pointue et des créateurs belges. L’établissement est même ouvert le dimanche après-midi ! © Bepark ©Luc Viatour
Community Petites histoires de grands entrepreneurs Hiroshi Yamauchi : des jeux de cartes à l’empire du jeu vidéo Figure emblématique peu connue du grand public, Hiroshi Yamauchi est considéré comme le père de Nintendo. Il est l’héritier d’une société familiale devenue, sous sa direction, l’un des premiers fabricants de jeux vidéo au monde. Entrepreneur discret, il est pourtant le créateur de la Game Boy, de Mario, Zelda et de Pokémon, pour ne citer qu’eux. L’ histoire commence au Japon, en 1887. À l’époque, Fusajiro Yamauchi, l’arrière-grand-père d’Hiroshi, crée une petite fabrique de « hanafuda », un jeu de cartes traditionnel japonais. Le Japon est en pleine ère Meiji et commence à s’ouvrir à l’Occident. L’entrepreneur comprend qu’il y a là un marché à saisir. Il crée Nintendo : « Laissez la chance au ciel », en japonais. Le succès est au rendez-vous, notamment grâce à l’explosion des salles de jeu clandestines contrôlées par la mafia. En 1929, Fusajiro se retire des affaires. Les successeurs s’enchaînent jusqu’au jeune Hiroshi Yamauchi. Dissipé et peu diplômé, l’héritier de la société de cartes à jouer n’est a priori pas le patron idéal. À 22 ans, Hiroshi prend la décision de licencier tous les cadres de l’entreprise : personne n’osera désormais contester son autorité. En 1966, il crée un jouet révolutionnaire : l’Ultra Hand, une main mécanique permettant de jouer avec des balles. Du jeu mécanisé au jeu électronique, il n’y a qu’un pas. Ce pas, il se fera lors d’un dîner chez des amis, autour de la réussite d’Atari. Le PDG découvre le potentiel du marché des jeux vidéo. Le lendemain, il décide de créer une console : la Color TV Game 6. Le véritable tournant pour Nintendo a lieu en 1989, lorsque Hiroshi décide de lancer la première console portative à bas prix. La Game Boy, première console de poche et véritable révolution sur le marché des jeux vidéo, se vendra à 118 millions d’exemplaires. Jusqu’à son départ de la société en 2002, Hiroshi Yamauchi gouvernera son empire d’une main de fer. Chaque décision, il la prendra seul et n’aura de cesse de citer l’importance décisive de l’intuition de l’entrepreneur. ● Elisa Brevet La langue de Trump : Faut-il traduire Trump comme il parle, au risque d’être illisible ? La traductrice de presse Bérangère Viennot était une habituée des discours d’Obama. Elle a pris une sacrée douche froide lors de la dernière élection et se lâche à travers un essai percutant et passionnant. Les Arènes. Road Trips : L’heure des bonnes résolutions a sonné : et si on partait faire le tour de l’Islande par la fameuse Ring Road ? Le dernier-né des beaux livres du Routard offre les 40 itinéraires des plus belles routes du monde. Dépaysement garanti ! Hachette Tourisme Guides. Becoming : Depuis le quartier du South Shore de Chicago jusqu’à la MaisonBlanche, « Becoming » retrace le parcours vertigineux de Michelle Obama. Une lecture inspirante et galvanisante d’une figure emblématique de notre époque. Fayard Bruxelles Métropole - janvier 2019 ❙ 45 D.R
Community DEMANDES D'ADMISSIONS PAR PRÉSENTATION AU CONSEIL D'ADMINISTRATION @Gemba SPRL Av. Napoléon 134 - 1180 Bruxelles Code Nace : 66199 - Autres activités auxiliaires de services financiers n.c.a., hors assurance et caisses de retraite 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 74209 - Autres activités photographiques del. : Vaes Bruno Africa United Consulting LDA Av. do Atlantico 16 - 1990-019 Lisbon - Portugal del. : Tavares Mike Alix Bonneau PPE Rue Gatti de Gamond 253 - 1180 Bruxelles Code Nace : 14130 - Fabrication d'autres vêtements de dessus 14191 - Fabrication de chapeaux et de bonnets 14199 - Fabrication d'autres vêtements et accessoires n.c.a. del. : Bonneau Alix Alpha Bikes SPRL Chée de Waterloo 1361 - 1180 Bruxelles del. : Medeiros Romao Carlos Apsiloc - Arena Claudia PPE Rue du Villageois 28 - 1160 Bruxelles Code Nace : 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. del. : Arena Claudia BCC Corporate SA Bd de l'Impératrice 66 - 1000 Bruxelles Code Nace : 64999 - Autres activités des services financiers 65111 - Opérations directes d'assurance vie 6629001 - autres auxiliaires d'assurances del. : Fuerer Michael Besix SA Av. des Communautés 100 - 1200 Bruxelles Code Nace : 2511001 - Fabrication de cadres métalliques ou d'ossatures pour la construction - 38222 - Traitement et élimination des déchets dangereux 41201 -Construction générale de bâtiments résidentiels 42911 - Travaux de dragage del. : Ryckewaert Mathieu By dewez SA Chée de Forest 176 - 1060 Bruxelles Code Nace : 56101 - Restauration à service complet 56102 - Restauration à service restreint del. : Dewez Adrien Carlos Silvero Haba PPE Av. des Statuaires 121 - 1180 Bruxelles Code Nace : 46190 - Intermédiaires du commerce en produits divers 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. del. : Silvero Carlos Distilleries Bruxelloises - Philippe Mercier PPE Venelle de l'Alchimiste 4 - 1120 Bruxelles Code Nace : 1011011 - Production de viandes surgelées ou congelées, en carcasses ou en morceaux - 41102 - Promotion immobilière non résidentielle 46349 - Commerce de gros de boissons, assortiment général del. : Mercier Philippe Ecole Mashiya des Amis du Sport ASBL Rue de l'Agriculture 182 - 1030 Bruxelles Code Nace : 56301 - Cafés et bars del. : Kabeya Diba Minzangi Export USA SPRL Rue de l'Aqueduc 119 - 1050 Bruxelles Code Nace : 70100 - Activités des sièges sociaux 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. del. : Breda Anne Ezee Europe SPRL Rue Leeman T-LA-G 25A - 1320 Beauvechain Code Nace : 47785 - Commerce de détail de cycles en magasin spécialisé del. : Nguyen Thi Flokk SA Rue Neerveld 109 - 1200 Bruxelles Code Nace : 46510 - Commerce de gros d'ordinateurs, d'équipements informatiques périphériques et de logiciels 46660 - Commerce de gros d'autres machines et équipements de bureau 4741002 - Le commerce de détail de matériel et mobilier de bureau del. : Clays Tom Hassayoun Esma PPE Rue Ernest Discailles 11 - 1030 Bruxelles del. : Hassayoun Esma ichigo Rollebaan 63 - 1640 RhodeSaint-Genèse del. : Sarton Jérémie Joseph Dardenne SPRL Rue de Namur 49 - 1000 Bruxelles Code Nace : 68311 - Intermédiation en achat, vente et location de biens immobiliers pour compte de tiers 68312 - Estimation et évaluation de biens immobiliers pour compte de tiers 68321 - Administration de biens immobiliers résidentiels pour compte de tiers del. : Dardenne Geneviève Lab Louise SA Av. Louise 520 - 1050 Bruxelles Code Nace : 56301 - Cafés et bars del. : Barrière Sophie Lazzarini Matteo PPE Rue des Cannas 32 - 1170 Bruxelles Code Nace : 63110 - Traitement de données, hébergement et activités connexes 70210 - Conseil en relations publiques et en communication 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Lazzarini Matteo Malepeire Company SPRL Drève Richelle 161 - 1410 Waterloo del. : Malé Pierre MBS Construct SPRL Av. Dailly 152 - 1030 Bruxelles Code Nace : 46 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2019
Community 43995 -Travaux de restauration des bâtiments del. : Ferreira De Souza Pedro Peugeot Distribution Service SA Av. Jacques Georgin 15-19 - 1030 Bruxelles Code Nace : 45111 - Commerce de gros d'automobiles et d'autres véhicules automobiles légers ( = 3,5 tonnes ) 45113 - Commerce de détail d'automobiles et d'autres véhicules automobiles légers ( = 3,5 tonnes ) 45191 - Commerce de gros d'autres véhicules automobiles (del. : Fernandez Gongora Arturo Pitchbar SPRL Av. Louise 367 - 1050 Bruxelles Code Nace : 1813013 - Autres activités graphiques. 58190 - Autres activités d'édition 62090 - Autres activités informatiques del. : Depardieu Olivier Pregiotek SPRL Rue Borrens 51 - 1050 Bruxelles Code Nace : 62010 - Programmation informatique 62020 - Conseil informatique 62090 - Autres activités informat del. : Di Giorgio Nicola Prométhéa ASBL Quai Fernand Demets 23 - 1070 Bruxelles Code Nace : 94999 - Autres associations n.c.a. del. : Provost Benoit Revolut LTD 7 Westferry circus - E14 4HD Londres - United Kingdom del. : Geclowicz Steven Sarah Audrey Schmidt PPE Elsboslaan 22 - 9840 De Pinte Code Nace : 47599 - Commerce de détail d'autres articles de ménage en magasin spécialisé n.c.a. 63120 - Portails Internet 63990 - Autres services d'information n.c.a. del. : Schmidt Sarah-Audrey Slovenian Bussines and Research Association ASBL Av. Lloyd George 7 - 1000 Bruxelles Code Nace : 94110 - Activités des organisations patronales et économiques del. : Veselinovič Draško Upcom SPRL Bd Louis Schmidt 16 - 1040 Bruxelles Code Nace : 46510 - Commerce de gros d'ordinateurs, d'équipements informatiques périphériques et de logiciels 6311001 - Traitement en continu ou non de données à l'aide, soit du programme du client, soit d'un programme propre à un constructeur: service de saisie del. : Flokos Konstatinos Urbike SCRL Av. Van Volxem 233 - Bruxelles Bruxelles Code Nace : 28220 - Fabrication de matériel de levage et de manutention 30920 - Fabrication de bicyclettes et de véhicules pour invalides 46495 - Commerce de gros de cycles del. : Lovens Philippe Vandermeulen Bruno PPE Av. Louise 235 - 1050 Bruxelles Code Nace : 69101 - Activités des avocats del. : Vandermeulen Bruno INDEX DES ENTREPRISES ET ORGANISATIONS CITÉES DANS CE NUMÉRO Akros Solution 10 Anspark Arau Archi Human Autodis BAEB Beliris BePark Bpost Bruxelles Formation Citydev Confédération Construction Cour des Comptes Deliveroo Diogènes Distilleries Bruxelloises, Les École du vin de Changins Enterprise Europe Network FEB 22-23 12 28-29 4-7 4-7 15-16 44 4-7 4-7 Bruxelles Urbanisme et Patrimoine Buvette, La 42 44 4-7 12 13 34-35 28-29 38 38 18 8 Febecoop Federgon Finance.brussels Foncière Chênelet Greenloop Hyundai Infirmiers de Rue Innoviris Look&Fin Louis De Waele Maison des Vins, La Médecins du Monde Nintendo Omnia Travel Orange Clignotant Paille-Tech Palo Alto Parkpnp Privejoke Proximus Ricciopatriccio Samusocial 34-35 4-7 34-35 28-29 25-26 4-7 28-29 34-35 4-7 4-7 44 4-7 45 19 4-7 31-33 38 8 44 4-7 44 13 Schweppes SE’nSE Smart SMES SNCB Stanhope Stib Structura.biz Take Eat Easy Thon Hotels Total Transautomobile Tsume Uber Université Saint-Louis Urbani Urbike UWE Voka VUB WeForest 38 34-35 34-35 28-29 15-16 38 24 39 34-35 38 4-7 9 4-7 34-35 34-35 28-29 34-35 8 8 34-35 4-7 Bruxelles Métropole - janvier 2019 ❙ 47
Agenda LÉGISLATION SOCIALE 12.02.2019 MANAGEMENT & RH, PERSONAL IMPROVEMENT 25.02.2019 Gagnez du temps en un claquement de doigts ! VENTE, MARKETING & COMMUNICATION 12.02.2019 Digital Track : créez du lien avec votre cible sur Instagram 20.02.2019 Digital Track : découvrez toutes les ficelles d’une campagne Facebook gagnante 27.02.2019 Digital Track : créez votre premier chatbot en 3 heures ➜ Caroline Coutelier +32 2 643 78 13 – cco@beci.be FORMATIONS SUR MESURE Vous souhaitez développer vos compétences, accroître la performance de vos collaborateurs, renforcer l’esprit d’équipe de votre entreprise ? Nos formations peuvent se décliner dans votre entreprise. Vous ne trouvez pas la formation que vous cherchez ? Contactez-nous ! Notre programme de formations est établi en fonction des demandes que vous nous formulez. ➜ Caroline Coutelier +32 2 643 78 13 – cco@beci.be ➜ Alexis Bley +32 2 563 68 58 – ab@beci.be La loi sur les pensions complémentaires pour le secteur public 14.02.2019 Cycle statut et contrat de travail dans le secteur public : l’engagement des agents contractuels et statutaires 22.02.2019 Actualités « compensation & benefits » 28.02.2019 Cycle statut et contrat de travail dans le secteur public : les obligations principales des parties et la flexibilité au cours du contrat de travail 14.03.2019 Cycle statut et contrat de travail dans le secteur public : le régime disciplinaire et la rupture de la relation de travail 23.05.2019 Actualité de droit social dans la fonction publique 24.05.2019 Les vendredis de l’actualité sociale 07.06.2019 Actualités « compensation & benefits » ➜ Frédéric Simon +32 2 643 78 17 – fs@beci.be DROIT COMMERCIAL 01.03.2019 Lunch & Learn : le contrat de concession de droit d’auteur (CCDA) Inscrivez-vous à une ou plusieurs formations et bénéficiez des subsides à la formation Région Bruxelloise: 50% de subsides: (investissement min. = 1.000 €) MÉDIATION JURIDIQUE Jusqu’au 22.02.2019 Cycle de formation de base et spécifique à la médiation civile et commerciale 12.03.2019 Ni éponge, ni autruche : se protéger et prendre du recul ➜ bMediation +32 2 643 78 47 info@bmediation.eu FISCALITÉ & FINANCES 26.02.2019 Conférence : fiscalité en entreprise ➜ Erik Thiry +32 2 643 78 36 – eth@beci.be 28.03.2019 Speed Business Lunch 14.05.2019 Speed Business Lunch 27.06.2019 Speed Business Lunch 04.07.2019 Garden Party ➜ Beci Events +32 2 643 78 13 – events@beci.be Retrouvez notre agenda complet sur www.beci.be 48 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2019 **En néerlandais uniquement
Entreprises en transmission > 3 entreprises à remettre Laboratoire de prothèses dentaires CA : 1 à 2 Mo € 10 à 20 employés Imprimerie digitale grands formats CA : 2 à 3 Mo € 10 à 20 employés Grande distribution de boissons CA : 20 à 30 Mo € 10 à 20 employés Sécurité, accès sécurisés, alarmes, vidéo-surveillance… CA : 1 à 2 Mo € 1 à 10 employés > Pour nos clients acquéreurs, le Hub Transmission recherche Une entreprise active dans le nettoyage d’immeuble-syndic Bruxelles Valeur d’acquisition : 300 K à 1 Mo € Une société de logistique et transport spécialisé Bruxelles et Brabants Valeur d’acquisition : 5 à 12 Mo € Le Hub Transmission de BECI, première organisation de la Région Bruxelles Capitale en cession/acquisition d’entreprises, publie ses nouvelles offres. Vous êtes intéressé par l’une de ces entreprises ou connaissez une société à reprendre dans l’un de ces secteurs? Le Hub Transmission de Beci vous accompagne dans votre projet de cession ou d’acquisition. Erick Thiry +32 2 643 78 36 • Salima Serouane + 32 2 643 78 49 • transmission@beci.be
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