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Les voitures conçues pour allier vitesse et sécurité afin que chacun puisse s’affranchir des distances s’agglutinent aujourd’hui dans les grandes villes. Des poids lourds, dimensionnés à la hauteur de leurs charges, leur emboîtent le pas et les transports en commun, pensés sur ces modèles au long cours, s’insinuent dans leur course à bas régime. Dans un pays aussi dense que la Belgique, et a fortiori dans une petite capitale si réputée pour ses embouteillages, l’équation devient incompréhensible et l’atmosphère étouffante. La pollution pour ciel, les Bruxellois, comme bien d’autres métropolitains, survivent en respirant des gaz d’échappement, mortels en des lieux clos, et en se méfiant de l’insécurité générée sur leurs trajets. Plus ces engins sont imposants, plus le choc d’une rencontre est violent. « On a fait des concessions sur ce qui est primordial : l’air qu’on respire », observe Luc Schuiten. « Les véhicules lourds, c’est le fioul, et on épuise nos ressources rapidement. La conception d’une mobilité nouvelle passera par le renouvelable. Et pour être performant avec le peu qu’on a, elle devra être légère, souple et modulable. » Des vélos en relais des camions Grâce au soutien d’Innoviris, du fonds SE’nSE, de finance.brussels et de sympathisants, la coopérative Urbike s’aventure avec des vélos-cargos – des deux roues électriques tirant des remorques – à fluidifier le transport de marchandises en ville. « On est loin d’avoir épuisé les possibilités qu’on a avec un simple pédalier, surtout que la technologie fait qu’on ne ressent presque plus l’effort », songe Philippe Lovens, co-fondateur avec Delphine Lefebvre et Renaud Sarrazin. « On veut transposer le principe de la conteneurisation maritime au dernier kilomètre en jouant avec la standardisation et la multi-modalité. » Après avoir développé la remorque et des conteneurs utilisables et modulables à souhait par n’importe quel maillon de la chaîne de la logistique, Urbike a approché quatre grosses entreprises de secteurs variés – de la grande distribution alimentaire à la livraison de colis, en passant par le pharmaceutique et les services à domicile pour seniors –, plutôt que de se cantonner aux convaincus, dans l’espoir d’impulser un large changement. « Les villes n’osent pas fermer leurs portes aux camions 34 Bruxelles Métropole - février 2019

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