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Atelier à Uccle, Architecte Md de Merode, 2013 © Michel Lefrancq Question sécurité, il se targue de tests au feu allant de 60 à 90 minutes pour ses parois en bois, paille et enduit : « Il y a une grosse capacité thermique car l’eau qui compose l’enduit d’argile met du temps à s’évaporer complètement. La terre se transforme ensuite en terre cuite et seulement après ces étapes, le feu commence vraiment à prendre. Si les laines restent intactes, elles laissent passer la chaleur à une grande vitesse. De surcroît, ce qui tue les gens, c’est d’abord la fumée. Et plus elle est toxique, comme c’est particulièrement le cas avec le polyuréthane, plus le risque d’intoxication et d’explosion est grand ». Le génie des constructions animales « Tous les animaux construisent en terre – des nids, des termitières... - et il y a toujours une réflexion bioclimatique », continue Julien Lefrancq. « L’orientation est pensée en fonction de l’exposition aux vents, au soleil... En fait, c’est juste une question de bon sens ». Luc Schuiten vante la logique de ces habitats : « Un bâtiment qui correspond à nos besoins doit pouvoir réagir comme une peau vivante. Quand on fait une paroi avec de la terre, de la chaux, de la paille ou du chanvre, les matériaux absorbent l’humidité et la rejettent vers l’extérieur de manière naturelle. Cela se ressent quand on est dans un bâtiment respirant. L’atmosphère est chaleureuse. Quand on a des parois avec des matériaux étanches comme du béton ou de l’acier, on doit créer une ventilation mécanique pour évacuer l’humidité. Si elle est mal réglée ou en panne, on se sent mal. Pour moi, une habitation est comme un macro-vêtement. Si un plastique enveloppe notre corps, notre transpiration contenue va nous amener à nous sentir mal ». Une vue primitive ? Plus qu’asseoir sa suprématie dans le règne animal, l’homme a toujours voulu penser qu’il transcendait sa condition, comme si la distanciation héritée de l’évolution n’était pas une précellence suffisante pour son ego et qu’il lui fallait se défaire de ses racines pour prétendre comAtelier à Uccle, Architecte Md de Merode, 2013 32 © Michel Lefrancq Bruxelles Métropole - février 2019

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