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le magazine des entreprises bruxelloises N° 40 - Décembre 2018 ! Gestion des R!SQUES BRUNO COLMANT Nous allons entrer en période de haute turbulence P.23 Internet black-out : exercice théorique ou vrai risque ? P.26 Ne vous brûlez pas les ailes aux fake news ! P.30 Changement climatique et assurance : défi s et opportunités P.33 ISSN 2406-3738

your own boss Découvrez une banque qui s’investit dans l’économie locale, en un rendez-vous. www.kbcbrussels.be #betterforbrussels E.R. : KBC Group SA, Avenue du Port 2, 1080 Bruxelles, Belgique. TVA BE 0403.227.515, RPM Bruxelles.

EDITO La force de la proposition La concertation, c’est depuis l’origine l’une des raisons chambres de commerce. Si notre organisation existe, notamment pour donner son conseil aux décideurs politiques, souvent demandeurs d’échanges constructifs avec le monde de l’entreprise. Rencontrer les ministres, c’est donc l’un de nos métier Et pas uniquement les ministres. Nous rencontrons les femmes et hommes politiques à tous les niveaux de pouvoir : fédéral, régional, communautaire, communal, que ce soit dans une fonction exécutive ou représentative, que ce soit en tant que membre de la majorité ou de l’opposition. Récemment, nous avons remis les mémorandums de Beci à quatre membres du gouvernement bruxellois qui assisté à notre événement annuel Brussels Meets Brussels. Ces demandes des entrepreneurs bruxellois ont été très bien reçues, tant de la part de partis de la majorité que de l’opposition. Globalement, les constats et les pistes de solution font l’objet de nombreuses convergences. Le défi, dans les mois et années à venir, consistera à traduire les bonnes résolutions en politiques à déployer sur le terrain, en déclaration de gouvernement, en textes de loi, en arrêtés d’exécution, en budgets dégagés pour soutenir les entrepreneurs et l’emploi bruxellois. Marc Decorte, Président de BECI D’ici le mois de mai, notre programme de rencontres est chargé. Avec un panel d’entrepreneurs, nous avons discuté avec le ministre Gosuin de priorités partagées sur la base de notre mémorandum consacré à l’emploi. Parmi celles-ci, pointons l’importance de la mobilité interrégionale sur le marché du travail, la validation des compétences, l’équivalence des diplômes, la stimulation de la création d’emploi, le développement des formations technologiques, l’entreprenariat féminin. Un groupe de travail ad hoc s’est spécialement penché sur les starters et le rebond entrepreneurial. Les programmes de soutien à ces politiques ont été reconduits. Lors de ces échanges, les entrepreneurs ont fait part de leurs besoins, mais aussi souligné les progrès réalisés grâce à certaines politiques récentes. Par exemple les dispositifs de stage, qui donnent d’excellents résultats dans toute une série d’entreprises. Autre exemple ? Une entreprise désirait engager davantage de femmes dans des métiers de la logistique mais ne trouvait pas de candidates formées. Difficulté qui a pu être surmontée en collaboration avec Bruxelles Formation. Tout récemment, nous avons aussi eu l’occasion d’échanger avec le ministre-président, Rudi Vervoort, sur les priorités des entreprises pour se développer à Bruxelles. Certes, les échéances électorales sont propices à ce genre d’exercices. Mais construire une relation se fait avant, pendant et après les élections. C’est cela aussi notre métier : relayer vos préoccupations auprès des décideurs politiques. Nous vous donnons rendez-vous en 2019 et vous souhaitons déjà bonne année et plein succès ! BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 1

SOMMAIRE 4 6 Beci online Digest Think Tank 12 Pour ou contre la liaison des salaires à l'ancienneté ? 15 Élections 2019 : une économie circulaire à stimuler 16 Un « Smart Mobility Hub » pour connecter Tour & Taxis 18 Open Source International 21 Travailleurs détachés : ce qui va changer en 2020 Gestion des riques 23 Bruno Colmant : « Nous allons entrer en période de haute turbulence » 26 Internet black-out : exercice théorique ou vrai risque ? 28 PME et cyber-menace : tous contre un, seul contre tous 30 Ne vous brûlez pas les ailes aux fake news ! 33 Changement climatique et assurance : défis et opportunités 36 Indépendants : l’assurance revenu garanti est-elle vraiment utile ? 37 Assurance d’entreprise : une approche humaine en ces temps numériques 38 Accidents du travail : mieux vaut prévenir Entreprendre 40 Starter : All4One consulting 42 5 raisons d’installer un chatbot pour votre entreprise 43 Bruxelles-Propreté : ‘big picture’ d’un parastatal du quotidien 45 Recyclage des batteries : l'Europe prend enfin sa place Community 46 L’actualité Beci en photos 48 BrusselsLife : tout ce qu’il faut voir et savoir à Bruxelles 50 Demandes d'admission 51 Agenda 52 Index CHAMBRE DE COMMERCE & UNION DES ENTREPRISES DE BRUXELLES Bruxelles métropole N° 40 – Décembre 2018 Au mois de janvier : Get ready for tomorrow! Editeur responsable Olivier Willocx - ow@beci.be Avenue Louise 500 - 1050 Bruxelles T +32 2 648 50 02 - F +32 2 640 93 28 www.beci.be Rédaction Media Coordinator Emmanuel Robert - er@beci.be Ont collaboré à ce numéro : Michel Claes, Marc Decorte, Johan Debière, Didier Dekeyser, Vincent Delannoy, Donatienne de Vleeschauwer, David Hainaut, Tarik Hennen, Gaëlle Hoogsteyn, Marc Husquinet, Julien Knoepfler, Cédric Lobelle, Sophie Rase, Morgan Van Cleven, Guy Van den Noortgate et Peter Van Dyck. Production Mise en page & impression db Group.be Traduction Litteris Abonnements Prix : 80 € pour 10 numéros Infos : er@beci.be - T +32 2 643 78 44 Publicité Bruxelles métropole/Brussel Metropool est lu chaque mois par plus de 23.000 décideurs. Tirage moyen par numéro : 15.500 ex. Infos et réservations Anne Schmit – T +32 2 563 68 53 F +32 2 640 93 28 – asc@beci.be Membership Catherine Tricot – T +32 475 49 65 72 ctr@beci.be Membre de BRUXELLES ENVIRONNEMENT ENTREPRISE DYNAMISCHE ECO LEEFMILIEU BRUSSEL ONDERNEMING DYNAMIQUE label n. 2014/351/2 10-32-2225 PRINTED ON TCF PAPER

VOUS AVEZ BIEN PLUS DE 15.900 RAISONS D’ENGAGER UNE BRUXELLOISE. Bitilokho (Schaerbeek), cherche un emploi comme vendeuse. “J’AI LE SENS DU CONTACT.” 15.900 € DE PRIMES : BÉNÉFICIEZ MAINTENANT D’ACTIVA.BRUSSELS. En engageant un Bruxellois ou une Bruxelloise via Select Actiris, le service de conseil et de recrutement gratuit d’Actiris, vous êtes en première ligne pour bénéficier de la prime activa.brussels. Nous vous présentons des candidats qui sont dans les conditions. D’ailleurs, saviez-vous que votre candidat peut vous donner droit aux avantages d’activa.brussels dès le 1er jour de son inscription chez Actiris s’il a suivi certains stages ou formations via Actiris, Bruxelles Formation ou le VDAB Brussel ? Découvrez activa.brussels et toutes les autres bonnes raisons de recruter via Select Actiris sur www.actiris.be/activabrussels. Avec le soutien du Fonds Social Européen

NEWS BECI ONLINE Social Media Des interviews d’entrepreneurs en podcast ? C’est désormais possible dans le nouveau studio installé chez Beci. #BECImember : Besoin de soutien dans vos tâches administratives ? C’est la spécialité d’Adminion, nouveau membre de Beci. Voir adminion.be. Les managers de mobilité se sont retrouvés chez Beci pour parler de politique de stationnement en entreprise. Réunion du Club Afrique, qui s’est penché sur les opportunités d’affaires en Afrique du Sud, Ouganda, Malawi et Mozambique. Rejoignez-nous sur Facebook, LinkedIn, Twitter. 4 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018

NEWS BECI ONLINE Dans vos newsletter de novembre Les médias de Beci élargissent leur champ : à notre newsletter Bruxelles Métropole Online sont venues s’ajouter, en novembre, deux nouvelles lettres d’information thématiques, l’une consacrée à l’économie et à la politique régionale, l’autre aux ressources humaines et aux questions juridiques. Une nouvelle rubrique sur notre site : les portraits-express de nos membres, à découvrir ! À lire sur notre site web Retrouvez ces articles sur www.beci.be BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 5

NEWS DIGEST Didier Gosuin réitère son engagement envers les reStarters Le 12 novembre dernier, une délégation de reStarters (entrepreneurs en rebond) de Beci s’est rendue au cabinet du Ministre bruxellois de l’Emploi et de l’Économie Didier Gosuin. L’objectif de la rencontre : faire le point sur le programme reStart et présenter les attentes des reStarters. Au terme d’un dialogue constructif, Didier Gosuin a réitéré son soutien et proposé des avancées concrètes. sertion de ces profils particuliers que sont les reStarters (des entrepreneurs à haut potentiel comme j’aime à leur rappeler) pour qu’ils redeviennent des ressources-clés en matière de dynamisme économique pour la Région bruxelloise. » Info : https://go.beci.be/restart Bruxelles Métropole remporte un BTOB Award Bruxelles Métropole, a été récompensé d’un award de bronze dans la catégorie Press, lors de la remise des BTOB Awards, qui s’est déroulée ce 23 octobre au Docks Bruxsel. Notre magazine s’était porté candidat avec le dossier rédactionnel « Sprout to Be Brussels » de mai 2018. Depuis presque deux ans, Beci accompagne humainement et professionnellement les entrepreneurs faillis pour les aider à rebondir via le programme reStart. Ce trajet d’accompagnement a vu le jour en mars 2017, avec le soutien de la Région bruxelloise, dans le cadre du Small Business Act, lancé par le Ministre Gosuin. Depuis le lancement du programme, près de 100 entrepreneurs répartis sur 6 promotions ont été accompagnés par Beci. Pour Eric Vanden Bemden, son coordinateur, le programme, reStart joue le rôle de cellule de transition entre la faillite et la réinsertion professionnelle. « Hub. brussels et le 1819 mettent en œuvre les synergies au sein de l’écosystème entrepreneurial, pour faciliter l’accès à la création d’entreprises, accompagner les indépendants, développer des systèmes de financement adaptés et bien d’autres choses encore. ReStart vient compléter ces offres en valorisant l’expérience de l’échec et en orientant l’entrepreneur vers le partenaire adapté à son rebond, que celui-ci soit entrepreneurial ou salarial. » Didier Gosuin a indiqué son engagement à soutenir les entrepreneurs faillis. Outre le programme reStart, diverses initiatives vont être mises en place. Dans le cadre de MyBusinessPass, un nouveau pass sera entièrement dédié aux entrepreneurs en rebond. Une attention particulière sera aussi accordée à la transmission d’entreprises, avec le lancement récent du site affairesàsuivre.be qui compte l’ensemble des entreprises à reprendre. La réforme en cours de finance.brussels devrait également faciliter l’accès au crédit. Le Ministre a clôturé la rencontre en insistant sur la nécessité de changer les mentalités et le regard porté sur les entrepreneurs faillis, car « l’échec fait partie de la vie ». Un point de vue que partage totalement Eric Vanden Bemden : « Ensemble, nous pouvons accélérer la réin6 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 Quatre autres Awards ont été remis en Press, dont l’or pour Roularta Healthcare, deux awards d’argent pour Maison Moderne et Media Marketing, ainsi qu’un bronze pour Publicarto. Beci, seule organisation parmi les lauréats dont l’édition ne soit pas le core-business, est particulièrement fière de partager le palmarès avec des entreprises de référence dans ce domaine. 22 awards ont également été attribuées dans la catégorie Communication. Grand vainqueur de la soirée, LDV United a remporté trois awards d’or et un d’argent. L’agence Air a elle aussi gagné un award d’or et un autre d’argent. Les autres lauréats dans la compétition Communication sont Propaganda (deux awards d’argent), TBWA (argent et bronze), Dallas (argent et bronze également), Maison Moderne (argent), BBDO, Onlyhumans, Comith, The Crew Communication, Head Office, Brightfish, Mediahuis Connect, SBS Belgium et Mediafield (tous bronze). Les BTOB Awards, conjointement organisés par Media Marketing et par We Media, récompensent chaque année les meilleurs supports de presse, d’une part, et les meilleures campagnes de communication, d’autre part, dans le domaine business-to-business. Bruxelles Métropole avait déjà été nominé en 2015, lors du lancement de notre magazine. Info : www.mm.be D.R. D.R.

Plan de pension Vous êtes indépendant ? Avec AXA, créons ensemble votre plan d’épargne pension «PENSION PLAN PRO». Profitez maintenant d’avantages fiscaux intéressants et bénéficiez d’une pension confortable pour demain. Parlez-en avec votre courtier ou faites une simulation sur axa.be/pension Votre futur commence aujourd’hui «Pension Plan Pro» est une gamme de produits d’assurances-vie d’AXA Belgium S.A. qui permet aux indépendants et PME de se construire une pension complémentaire. AXA Belgium, S.A. d’assurances agréée sous le n° 0039 pour pratiquer les branches vie et non-vie (A.R. 04-07-1979, M.B. 14-07-1979) - Siège social : Place du Trône 1, B-1000 Bruxelles (Belgique) Internet : www.axa.be - Tél. : 02 678 61 11 - Fax : 02 678 93 40 - N° BCE : TVA BE 0404.483.367 RPM Bruxelles - E.R. : G. Uytterhoeven, AXA Belgium S.A., Place du Trône 1, 1000 Bruxelles. 2018 Trophée de l’Assurance-Vie Decavi 2018 dans la catégorie «Innovation»

NEWS DIGEST Ahooga lance son Modular Bike, un vélo modulable truffé d’innovations Ahooga Bike, le fabricant bruxellois de vélos électriques hyperlégers, lance son nouveau modèle : l’Ahooga Modular Bike, un vélo modulable, qui combine à la perfection innovations et aspects pratiques. Ce nouveau modèle permet le transport d’un adulte supplémentaire ou d’un grand enfant, à l’instar d’un scooter. Une autre fonctionnalité est de pouvoir être rangé facilement dans des endroits étriqués. Ce nouveau vélo est parfaitement adapté aux besoins d’une vie de famille urbaine et moderne. Sa compacité permet de le ranger aisément dans un couloir, appartement ou garage et ainsi diminuer son encombrement de 65 % en largeur. En outre, l’Ahooga bike est un des plus légers et un des plus forts du marché avec 13 kg. Philippe Lefrancq, co-fondateur d’Ahooga Bike, explique que ce vélo est le fruit d’une réflexion commencée il y a plus de deux ans, peu après de la sortie du premier modèle. « Ce vélo est directement inspiré par nos vies de citoyens urbains. Il complète bien notre gamme car il répond à d’autres contraintes que celles que couvre le vélo pliant électrique léger : la vie de famille, le transport d’objets et de personnes, et le manque de place dans les appartements. » atique n’est pas la seule innovation Parmi les innovations disponibles – imposées – citons un moteur connecté téléphone via Bluetooth qui, à l’instar des hybrides, se recharge par récupération en descente et rétropédalage. L’apation mobile permet de verrouiller l’acélo, de le localiser en cas de vol, et de vérifier l’état de la batterie, entre autres exemples. Le confort n’est pas en reste non plus, avec un cadre mixte qui convient aux cyclistes féminins et masculins. Ahooga Bike a vendu 500 vélos en 2016, 1000 en 2017 et vise les 1500 à 2000 unités cette année. L’objectif en 2019 est de s’aligner Emploi : Trop de préjugés sur les personnes avec un handicap visuel. La Ligue Braille accompagne les personnes aveugles et malvoyantes sur le marché de l’emploi. Faites appel à notre expertise ! © Ahooga

NEWS DIGEST sur 2018 et de doubler encore la croissance. Philippe Lefrancq précise : « Comme pour le premier modèle, nous sommes fiers de maintenir une production 100 % européenne, et de proposer un écosystème ouvert, donnant une totale liberté à nos utilisateurs et partenaires. » Info : www.ahooga.bike Névé-Delacroix : une nouvelle aventure qui vise métier et professionnalisme Non loin de la station de métro Delacroix, le long du canal, au 3e étage de l’immeuble de Coop-Entreprises, un groupe d’une quinzaine d’hommes et de femmes de tous âges, de toutes origines et, au départ, de tous niveaux de compétences combinent leurs diversités pour acquérir ensemble et individuellement la capacité d’installer des ordinateurs, les réparer, en effectuer la maintenance, diagnostiquer des problèmes sur site ou à distance, dépanner, reconditionner. Ils utiliseront leurs compétences fraîchement acquises au service de personnes victimes de la fracture numérique et au service d’organismes privés et publics locaux. La formation développe l’aptitude à communiquer et transférer des savoirs dans un contexte d’enseignement mutuel et d’assistance aux clients. Le travail de terrain et un encadrement de haut niveau visent des validations de compétences métier. L’asbl Névé (du Non-Emploi Vers l’Emploi) mettra en présence employeurs et travailleurs en fin de parcours. Elle s’intéresse aux besoins concrets des employeurs et des travailleurs et organise leur rencontre. L’expérience se prolongera jusqu’au 5 juillet 2019. Info : neve@neve-edu.org ou 0484 02 86 55. NOS FORMULES CADEAUX FONT NON SEULEMENT PLAISIR MAIS IL Y EN A ÉGALEMENT POUR TOUS LES GOÛTS ET DE TOUTES LES TAILLES. ENCORE UNE CHOSE QUE VOUS IGNORIEZ PEUT-ÊTRE À NOTRE SUJET. Vous connaissez probablement déjà les chèques cinéma traditionnels de Kinepolis. Mais ce ne sont pas les seules formules cadeaux que nous proposons pour votre entreprise. Il y a les chèques cinéma 2D et 3D, les vouchers Food&Drink et les diff érentes boîtes cadeaux (éventuellement dans un emballage cadeau) : tout le monde y trouvera son bonheur. Regardez sur business.kinepolis.be ou appelez le 02 474 26 30. Bien plus que du cinéma. BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 9 D.R.

NEWS DIGEST Schneider Electric et le Centre Scolaire Asti Moulin récompensés aux Sésames 2018 d'Agoria Les rapprochements entre enseignement et entreprises sont depuis des années le cheval de bataille d'Agoria : alternance, stages, travaux de fin d'études... Ces différentes formules ont des objectifs communs : mieux former les jeunes à la réalité des métiers technologiques, soutenir les entreprises dans leur recrutement et lutter contre les pénuries d'emploi de manière générale. Récompenser ces partenariats est pour Agoria une manière de soutenir les entreprises et les écoles/hautes écoles/universités déjà actives sur ce terrain et de sensibiliser les autres à l'importance de développer de nouveaux projets. Schneider Electric et le Centre Scolaire Asti Moulin de Namur avaient déposés en duo une candidature aux Sésames 2018 dans le cadre de leur collaboration pour l’organisation de l’Electromecanix Challenge. L’objectif de ce challenge est d’encourager les jeunes à accéder aux métiers de l’énergie. La 6e IBanFirst élue Fintech Scale-up de l'année La platforme de paiement en ligne iBanFirst a remporté le prix Fintech Scale-up of the Year lors du sommet annuel Fintech Belgium au Bozar, à Bruxelles, en présence des ministres fédéraux Alexander De Croo (Digital Agenda) et Johan Van Overtveldt (Finances). IBanFirst, qui, grâce à sa plateforme de paiement en ligne, permet aux entreprises d'effectuer des paiements et des transactions en 25 devises étrangères en utilisant les taux de change en temps réel, a remporté le prix après une bataille acharnée contre cinq autres fintechs : Digiteal, Bit4you, POM, Seraphin et Vadis Technologies. Avec le prix Fintech Scale up of the Year, l’association Fintech Belgium reconnaît la forte croissance d'iBanFirst ces dernières années. En 2018, l'entreprise bruxelloise a ouvert un bureau à Anvers. Depuis 2016, l'effectif d'iBanFirst est passé de 16 à 90 personnes et doublera son chiffre d'affaires en 2018 par rapport à 2017. IBanFirst a déjà reçu le prix de l'innovation financière en 2017 et a été récemment nommé au Technology Fast 50 de Deloitte en 2018. Le mensuel Management Team a également mentionné iBanFirst en septembre 2018 comme l'une des 10 Fintechs à surveiller. Patrick Mollard, Managing Director et Chief Operating Officer d'iBanFirst : « iBanFirst se réjouit du prix Fintech Scale-up of the Year. En répondant à la révolution technologique, notre plateforme de paiement permet d'offrir aux entreprises une véritable alternative à un service jusqu'alors uniquement réservé aux banques : les paiements et transactions en devises étrangères. Cet award montre que nous sommes considérés comme l'une des entreprises les plus prometteuses en Belgique et que nous avons un rôle de leader au sein de la communauté fintech. » Info : www.ibanfirst.com édition, prévue cette année degré proscolaire 2018-2019, est ouverte à toutes les écoles et classes de l’enseignement technique du 2e fessionnel, de qualification et de transition, quel que soit le réseau d’enseignement et à la condition que des cours de mécanique et d'électricité soient intégrés dans le programme officiel de leur formation. Le vainqueur sera connu au mois de mai. Pour participer à ce concours, les étudiants doivent imaginer, créer et présenter un prototype de machine en ayant simultanément recours à l’énergie électrique, l’énergie pneumatique et à une série d’éléments électriques et mécaniques imposés et fournis gracieusement par des entreprises partenaires. Chaque année, plus de 20 écoles de l’enseignement techniques s’inscrivent au challenge. Info : www.schneider-electric.be 10 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 L’ULB se dote de la plus grande installation de panneaux solaires sur un campus belge Un chantier d’installation de 3.870 panneaux photovoltaïques d’une puissance de 1.3 MW, sur plusieurs campus de l’ULB, s’achèvera à la fin de l’année. Il s’agira de la plus grande installation de panneaux solaires pour une université en Belgique. Ce projet est développé, financé et installé par Engie Sun4Business 2, la nouvelle filiale créée par Engie Electrabel en partenariat avec les sociétés Alfin et Sequoia. Il traduit la volonté de l’ULB de mettre en place une nouvelle politique énergétique ambitieuse ainsi que son engagement de longue date dans une démarche de campus durable. « Pour répondre aux défis climatiques et réduire significativement notre impact sur les émissions de gaz à effet de serre, l’ULB libère 10.000 m² de toitures plates pour l’installation de panneaux photovoltaïques. Près

NEWS DIGEST de 4.000 panneaux seront ainsi répartis sur trois campus : Solbosch, Erasme et La Plaine. Ils seront installés sur les toits de 10 bâtiments de l’Université », explique Emery Karege, Directeur du Département des Infrastructures de l’ULB. Ces panneaux produiront 1.200 MWh/an, l’équivalent de la consommation de 371 ménages et permettront d’éviter l’émission de 480 tonnes de CO2 par an. Pour l’ULB, cela permettra une réduction de 4 % de sa consommation annuelle d’électricité. Le dispositif sera financé par Engie Sun4Business 2 via le mécanisme de tiers investisseur. L’ULB, sans investir, deviendra propriétaire des panneaux après 10 ans et recevra, dès la première année, la production verte des panneaux. Le projet représente un investissement de plus d’un million d’euros. Philippe Van Troeye, CEO d’ENGIE Benelux : « Cette nouvelle installation sur les campus de l’ULB ainsi que la création d’une nouvelle filiale qui va se charger de ce projet confirment notre volonté de contribuer à un progrès harmonieux avec une énergie toujours plus verte et plus locale. Nous croyons plus que jamais au potentiel de l’énergie solaire et les projets que nous développons chez nos clients B2B nous encouragent à intensifier ces activités. » Info : www.ulb.be/environnement Quand le coworking fait de la mobilité Vélos de société en leasing, abonnements de transport en commun, ou à des voitures partagées... les entreprises bruxelloises cherchent d’autres solutions pour améliorer la mobilité de leurs employés. Près de 370.000 voitures circulent quotidiennement dans Bruxelles. Par ailleurs, les voitures sont garées dans la ville durant 97 % du temps et 30 % du trafic dans les quartiers est généré par la recherche d'une place de parking. Avec pour conséquence de nombreux embouteillages, des rues remplies de voitures et une mauvaise qualité de l'air. Aujourd'hui, 70 % de l'espace public bruxellois est d'ailleurs réservé aux voitures. L’espace de coworking Seed Factory, situé dans le quartier Pétillon à Auderghem, a décidé de travailler sur les deux axes : mobilité et coworking. Comment ? En lançant le premier tarif de coworking au monde basé sur le moyen de transport du travailleur indépendant. L’utilisateur qui se déplace à vélo ou en transports en commun paiera son espace de travail moins cher que le travailleur motorisé. Établi sur 2.000 m², avec un forum de 400 m² pouvant accueillir jusqu’à 100 personnes pour des conférences de presse et des événements business-to-business, Seed Factory propose un espace convivial dédié aux métiers de la communication. Info : http://seedfactory.be/coworking/ Pénurie de candidats et numérisation : deux grands défis pour le recrutement Le secteur du recrutement et de la sélection (Recruitment, Search & Selection, RSS) connaît cette année une forte croissance. Au cours du premier semestre 2018, le nombre de candidats placés a augmenté de 16,75 %. C’est ce qu’annonce Federgon, la fédération des prestataires de services RH, qui représente le secteur RSS. Le secteur poursuit ainsi résolument sa courbe ascendante entamée à la fin de 2014. « Les chiffres confirment qu’en période de pénurie, les entreprises font davantage appel à des partenaires professionnels pour rechercher, sélectionner et recruter les talents dont elles ont besoin », précise Ann Cattelain, Coordinatrice du secteur RSS chez Federgon. Le secteur profite notamment de l’augmentation de la demande de talents du côté des entreprises. Cette demande est en partie liée à des facteurs conjoncturels, mais l’évolution démographique, en l’espèce le vieillissement de la population, joue aussi un rôle puisqu’elle entraîne une hausse de la demande de remplacement. Le secteur pourra-t-il maintenir cette forte croissance ? « La réponse à cette question n’est pas si simple », fait remarquer Paul Verschueren, Directeur Research & Economic Affairs chez Federgon. « Pour nos entreprises aussi, la pénurie de candidats sur le marché du travail est un énorme défi. » Indice des candidats placés S1 2011 = indice 100 D’autre part, de nombreux membres RSS sont sur leurs gardes face au défi de la digitalisation, comme le montre une enquête réalisée par Federgon auprès de ses membres RSS. « Dans la mesure où les outils digitaux soutiennent la rapidité et l’efficience des procédures, ils constituent un instrument apprécié qui permet d’offrir des services plus performants et de lutter contre la pénurie de candidats », souligne Paul Verschueren. Bien que la majorité des cabinets RSS recourent effectivement à ces outils, ils sont tout de même sur leurs gardes face aux nouveaux concurrents numériques qui se profilent dans un avenir proche. « En ce qui nous concerne, il est positif que nos entreprises soient vigilantes dans ce contexte. Elles investissent aujourd’hui pour pouvoir affronter les défis de demain. En tant que fédération, nous prenons aussi des initiatives, comme par exemple Foresight2020, afin d’informer nos membres sur le sujet et de les aider à relever ces défis avec succès », conclut Paul Verschueren. Info : https://federgon.be BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 11

THINK TANK POUR OU CONTRE La liaison des salaires à l'ancienneté ? L'été dernier, le gouvernement fédéral annonçait la fixation d'un calendrier concret avec les partenaires sociaux, afin d'abandonner la rémunération des salaires en fonction de l'ancienneté. Celle-ci concerne deux employés sur trois en Belgique. David Hainaut Marie-Noeëlle Vanderhoeven, Premier conseiller à la Fédération des entreprises de Belgique (FEB). Le problème, à l'heure actuelle, c'est qu'il n'y a aucun lien entre la performance du travailleur et le coût du travail, la productivité des employés n'augmentant pas au même rythme que leur salaire. Non pas que son expérience soit sans impact sur sa productivité, mais il y a toujours une période d'adaptation nécessaire, qu'on situe entre 0 et 10 ans, voire plus. À un certain niveau, cela plombe le coût salarial d'une entreprise, ce qui a des effets pervers sur les travailleurs, car cela fait diminuer son attractivité et pousse alors l'employeur à utiliser un jeune travailleur pour un salaire moindre. Puis, pour ces jeunes, ces barèmes sont souvent perçus comme injustes. Un autre problème, c'est qu'on ne peut pas faire d'augmentation ciblée pour les travailleurs les plus performants. Il y a donc un risque de discrimination et aussi un frein à l'incitation à acquérir ou entretenir des compétences. C'est en fait une matière délicate et un sujet dont on parle depuis des années. C'est donc difficile de passer du jour au lendemain d'un système de salaires liés à l'ancienneté à un autre, car il faut aussi prendre en compte la problématique des droits des travailleurs, et trouver comment faire en sorte que le coût salarial n'augmente pas d'un seul coup. Il y a donc un juste milieu à trouver, mais ça coûtera d'office plus cher, car vous ne pourrez pas diminuer les salaires des plus âgés. D'ici les élections en mai, cela risque d'être court, car cette matière capitale devrait normalement être traitée par le secteur. Or, si le gouvernement – ou le législateur – vient interférer dans ces discussions, ce sera compliqué à gérer. Changer les mentalités prend du temps et le processus est lent, surtout en Belgique. À mes yeux, ces barèmes gardent donc un sens pendant une période d'acquisition de compétences, mais le problème majeur reste le coût pour les entreprises et le risque de laisser de côté les travailleurs âgés. Mais un travail se fait néanmoins, et des réflexions sont menées un peu partout. 12 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 Nabil Sheikh Hassan, économiste au service d'études de la Centrale nationale des employés (CNE). D'abord, j'aimerais rappeler qu'on considère que pour chaque fonction exercée, il doit toujours y avoir un salaire égal, même si un travailleur bosse 2 % plus vite qu'un autre. C'est essentiel pour éviter les discriminations et faire face au coût de la vie. Après, des personnes peuvent exercer, apprendre et progresser à des rythmes différents. Mais certains acquièrent davantage d’expérience à travers leur fonction, non pas pour faire plus vite et mieux, mais pour aider les gens d'une équipe et d'autres corps de métiers. C'est pour ça que cette rémunération à l'expérience existe ! Notre héritage historique fait que l'on ne peut signifier à des jeunes qu'ils gagneraient plus et aux plus âgés qu'ils gagneraient moins. La masse salariale serait de toute façon plus élevée et les travailleurs perdraient de l'argent sur toute leur carrière ! Si les employeurs veulent changer, il faudrait trouver un moyen de payer les employés de la même façon. On peut imaginer un système où l'on verrait les salaires progresser moins, mais il ne faut pas tomber dans un débat sur des économies à réaliser, ce qui est souvent un souci. Une fois qu'on négocie les chiffres, on arrive toujours à la conclusion que les gens devraient changer plus vite de travail. Mais du coup, sans ces barèmes, il y a la contrainte de recommencer à zéro ailleurs. Enfin, je me méfie de l'agenda « bis » derrière le débat officiel, car le cœur du problème, c'est d'abord ces centaines de milliers chômeurs qu'il y en Belgique, dans une économie n'offrant pas assez d'emplois disponibles. L'idée serait de faire baisser les salaires, mais ceux-ci diminuent déjà chez nous depuis quatre ans ! La question à se poser, c'est comment augmenter les gens pour relancer l'économie et créer des emplois, tout en continuant à mieux reconnaître l'expérience pour favoriser la mobilité dans le monde du travail. Car si l'ancienneté est mieux reconnue et qu'un travailleur a la certitude de poursuivre ailleurs sans perdre d'argent, il bougera plus facilement ! © Getty

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THINK TANK Une économie circulaire à stimuler ÉLECTIONS 2019 Dans son mémorandum Cité du Futur, Beci insiste sur ce point (mesure 6). Ce qui se fait déjà à Bruxelles est un exemple à suivre et à développer. Les initiatives à mettre en évidence ne manquent pas. Parmi celles-ci, soulignons le réemploi des céréales utilisées dans le brassage par Brussels Beer Project (BBP). Un projet soutenu par le programme be.circular. Explications. Vincent Delannoy P our la brasserie bruxelloise de la rue Dansaert, l’économie circulaire n’est pas une découverte ; elle est inscrite dans ses gènes depuis sa création en 2013. Au rang de ses produits se trouve la Babylone, la première bière brassée à partir d’invendus de pains frais. Un bel exemple de lutte contre le gaspillage alimentaire, une autre priorité reprise au mémorandum Beci Cité du Futur (mesure 7). Le projet que BBP vient de mettre en route consiste à donner une deuxième vie aux céréales utilisées dans le brassage en les retransformant en pain. Avec 1 tonne de drêches générée sur son site de BBP d’investir dans un déshydrateur thermique et dans un atelier de production ainsi que d’engager un De notre côté, la demande la plus intéressante du mémorandum est celle qui précise : ‘continuer à soutenir les initiatives privées visant la réduction du gaspillage alimentaire’. Pas mal de choses ont déjà été faites, mais il faut pouvoir continuer et aller plus loin dans cette direction. Olivier de Brauwere, CEO de BBP production, la capacité de revalorisation n’est pas négligeable. Pendant plus d’une année, Brussels Beer Project a procédé à des recherches et des tests sur la composition de ses drêches, sur leur potentiel de revalorisation et sur les différentes techniques de séchage afin de développer une farine riche et stable dans le temps. Une démarche qui a été soutenue par la commune de Bruxelles et le fonds be.circular, ce qui a permis à nouveau plein temps pour sécher les drêches et les moudre en farine. Objectif affiché : sécher jusqu’à 800 kg par semaine, soit 80% de la production, pour donner une deuxième vie aux drêches dans l’alimentation humaine ! Le Brussels Beer Project collabore avec deux artisans boulangers bruxellois pour utiliser ces farines dans leurs pains, en y incorporant entre 10 et 20% de farine de brasserie. Si le succès est au rendez-vous, plus de 1.000 pains par semaine pourraient être ainsi produits à partir de farine de brassage et vendus dans Bruxelles. À côté du pain, il est possible de réutiliser les drêches pour en faire des biscuits, du granola, des gaufres. Le BBP commercialise ses drêches sous forme brute ou en farine dans son magasin rue Antoine Dansaert 188, accessible au public tous les jeudi, vendredi et samedi de 14h00 à 22h00. Mémorandum Beci Cité du Futur disponible à https://go.beci.be/ futur ● En pratique : Beci aide votre entreprise à trouver ce genre de solutions propre à votre business. Notre helpdesk vous répond et l’un de nos conseillers peut vous rencontrer pour réaliser un diagnostic gratuit. green@beci.be tél. 02/210 01 71. www.brusselsgreennetwork.be BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 15 © Getty

MOBILITÉ Un « Smart Mobility Hub » pour connecter Tour & Taxis Lieu emblématique et patrimonial de Bruxelles, le site de Tour & Taxis connaît ces dernières années un développement rapide. Une évolution qui va redéfinir les fonctions de ce quartier dans la ville et, dans la foulée, les solutions de mobilité qui s’agrégeront autour d’un Smart Mobility Hub, né de la collaboration entre le propriétaire de Tour & Taxis, Extensa, et Beci. Guy Van den Noortgate F ondé à l’aube du siècle dernier, Tour & Taxis est à l’origine une plateforme logistique connectée au réseau ferroviaire. Elle contribuera au développement économique de Bruxelles, qui fut jusqu’à la fin des années 1960 la première ville industrielle du pays. Sur une trentaine d’hectares ont été construits de véritables joyaux architecturaux tels que l’Entrepôt Royal, l’Hôtel de la Poste, l’Hôtel des Douanes, la Gare Maritime, etc. Comme l’explique Kris Verhellen, administrateur délégué d’Extensa, « deux événements vont provoquer la fin des activités du site. D’abord l’arrivée du container, qui va révolutionner la logistique et privilégier le camion au détriment du train ; ensuite, le marché unique qui rendra les douanes pour une large part obsolètes. » Un quartier participatif et visionnaire Rome ne s’est pas construite en un jour, Tour & Taxis ne se rénove pas non plus d’un seul coup, mais tous ceux qui ont l’occasion d’y travailler ou de s’y rendre au détour de l’une des multiples manifestations qui s’y déroulent peuvent constater l’évolution permanente et régulière du site. Réalisées sous l’impulsion d’Extensa, les rénovations de divers bâtiments ainsi que de nouvelles constructions inscrivent le lieu dans une nouvelle dynamique. D’un côté, on peut pointer l’Entrepôt Royal qui accueille nombre de sociétés, l’Hôtel de la Poste où sont organisés divers événements, ou encore l’Hôtel des Douanes qui abrite pour le moment l’agence Publicis. De l’autre, le bâtiment de Bruxelles Environnement et celui de l’administration de la Communauté Flamande. Sans oublier la promenade verte qui permet de relier Laeken et Molenbeek au centre-ville à travers les parcs Tour & Taxis et Béco. 16 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 Tour & Taxis est un quartier dans la ville. C’est un véritable laboratoire et surtout un projet ambitieux. Kris Verhellen, CEO d’Extensa Parmi les projets en cours figurent l’aménagement de la Gare Maritime, la rénovation de l’Hôtel de la Poste, la reconversion de l’Hôtel des Douanes en… hôtel, et la construction de logements. Autant de futures réalisations, dont les premières devraient être inaugurées dès 2019. À terme, le site devrait présenter un mix de bureaux, logements, commerces et espaces de loisirs. La rénovation de la Gare Maritime s’affiche comme le grand chantier en cours. « C’était la plus grande gare © Reporters © Reporters

THINK TANK de marchandises d’Europe », explique le CEO. « C’est une structure exceptionnelle qui s’étend sur 4 hectares sous toit, d’une longueur de 270 mètres. Nous allons aménager un rez-de-chaussée commercial avec une offre axée sur trois points : boire et manger, la santé et le bien-être, et la technologie. Aux étages, on retrouvera des espaces de travail. Sans prétention, il n’y avait plus eu de projet de cette envergure à Bruxelles depuis l’Atomium. » Un Brussels Food Campus devrait également y voir le jour. Penser la mobilité… À côté de la Gare Maritime sont également prévus des immeubles de logement ainsi qu’une maison de repos et de soins, sans oublier un parking souterrain de quelques 900 places. « Tour & Taxis est un quartier dans la ville », reprend Kris Verhellen. « C’est un véritable laboratoire et surtout un projet ambitieux pour la ville. Et comme je le répète, nous aurons besoin de toute l’aide possible pour le mener à bien. Toutes les idées sont les bienvenues, certainement en termes de mobilité. » D’autant que tous ces nouveaux développements vont entraîner et entraînent déjà de nouvelles manières de se déplacer. Si la voiture demeure le mode de transport souvent privilégié pour se rendre à Tour & Taxis, qui dispose de quelque 3.500 emplacements de parking, il est déjà loin d’être le seul. Outre le vélo qui s’affirme d’année en année, des navettes sont également disponibles entre la Gare du Nord et le site, également accessible en transports en commun. Toutefois, si des solutions de mobilité existent déjà, il faudra les développer dans le futur pour répondre aux besoins des quelques 9.000 personnes qui seront présentes quotidiennement sur le site (6.000 travailleurs et 3.000 résidents). Une estimation basse, d’autant qu’il conviendra d’y ajouter les visiteurs lors d’événements ainsi que les touristes qui ne manqueront pas de venir découvrir la nouvelle Gare Maritime. …en compagnie de multiples acteurs En ce qui concerne plus spécifiquement la mobilité, Extensa s’implique également. Notamment avec ce qu’elle appelle provisoirement le « pont Picard », qui devrait enjamber le canal à hauteur de la rue Picard et rejoindre le projet résidentiel Riva mené par Extensa en face. Ce pont-passerelle permettra de relier en ligne droite Tour & Taxis et la Gare du Nord, réduisant encore la distance entre la gare et le site. Pour celles et ceux qui voudront effectuer le déplacement à pied, cela représentera moins d’un kilomètre à parcourir - mais qui semble pour le moment toujours « immense » pour une grande majorité de personnes travaillant à Tour & Taxis. « Une enquête effectuée auprès des fonctionnaires flamands présents sur le site leur a demandé quels étaient les sports qu’ils souhaitaient y pratiquer de préférence », note Kris Verhellen. Les deux activités citées étaient le jogging et la marche à pied. « Pour la première, nous avons aménagé le parc ; pour la seconde, nous avons mis des navettes à disposition. » Présentation du projet « Smart Mobility Hub », le 26 octobre dernier sur le site de Tour & Taxis. « En fait, la mobilité est souvent et d’abord une question de comportement », poursuit-il. « Pour l’une des sociétés dont les bureaux sont installés à l’Entrepôt Royal, nous avons dû diminuer les emplacements de parking. Cela a été un tollé au début mais, moins d’un an après, les employés avaient trouvé des solutions de rechange et plus personne n’en parlait. » Parmi les partenaires « privilégiés » figurent les transports en commun. Si l’on peut mentionner la SNCB avec la réouverture de la station Tour & Taxis, il faut également souligner le rôle que la Stib peut jouer pour améliorer l’accessibilité du site. Différents projets sont, ou ont été à l’étude comme une ligne de tram depuis la Gare du Nord. Kris Verhellen plaide également pour l’ouverture d’une station de métro, qui a été construite mais jamais utilisée, sous la place Sainctelette. Située entre les stations Yser et Ribaucourt (trop proches selon la Stib pour ouvrir une station intermédiaire), cette station fantôme pourrait trouver une utilité dans le futur avec le développement programmé de Tour & Taxis. Mobility Hub Comme le souligne son CEO, Extensa est ouverte à toute proposition et idée quant à la mobilité. Tant les solutions « classiques », telles que le vélo ou le covoiturage, que les plus « originales » telles qu’un téléphérique ou un monorail entre la Gare du Nord et le site, « mais cellesci ne sont pas intéressantes en ce qui nous concerne, pour différentes raisons, notamment à cause de la distance qui est trop courte pour rentabiliser le coût d’un tel projet ». Par ailleurs, n’oublions pas que Tour & Taxis est situé juste à côté du canal : on peut envisager un arrêt Tour & Taxis pour le Waterbus qui va relier Vilvorde et le centre de Bruxelles. Ce ne sont ici que quelques idées pour un quartier qui évolue considérablement ces dernières années, des deux côtés du canal, et qui va nécessiter de (re)penser la mobilité. L’idée du « Smart Mobility Hub », en collaboration avec Beci et l’ensemble des acteurs de la mobilité, est de créer un projet qui puisse servir d’exemple et inspirer le développement d’autres projets pour le futur de la ville. ● BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 17 © Reporters

THINK TANK des restaurants (souvent gastronomiques) installés dans des endroits bucoliques. Pourtant, le restaurateur novice tend à implanter son premier établissement en ville. Selon ses ambitions et son budget, l’adresse choisie sera préférablement un lieu de passage (voire de grand passage). Car faute de choisir un bon emplacement, une belle décoration et une belle carte suffisent rarement. De même, un restaurant étoilé ne serait pas viable s’il était installé en plein champ ; ces établissements sont en général faciles d’accès, disposent d’un parking aisé, etc. OPEN SOURCE Tarik Hennen, Digital Strategy Consultant Négliger le référencement web, c’est comme ouvrir un commerce en plein champ « Connaissez-vous le référencement web ? » À cette question posée fréquemment aux porteurs de projets, lors de rencontres au sein de la Chambre de commerce, la réponse la plus fréquente est : « Oui, je crois »… En général, « je crois » révèle en réalité une méconnaissance de ce qu’est le référencement web (dit ‘SEO’ pour ‘Search Engine Optimisation’). Ce que l’on pense connaître se résume à quelques notions du genre : il faut créer « des liens sur internet » ou « viser des mots-clés ». En pratique, cette connaissance présumée du SEO se résume à quelques actions à prendre quand on a le temps (ou jamais…). Pour avoir moi-même négligé l’utilité pratique du référencement pendant de nombreuses années, je voudrais profiter de cette chronique pour faire comprendre les enjeux du référencement par une métaphore : il faut soigner votre SEO, comme vous soignez le choix de la localisation de votre commerce. Il ne viendrait à personne l’idée de s’implanter au milieu d’un champ. Prenons l’exemple d’un restaurant : il existe 18 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 « Location, location, location » Pour reprendre le jargon de l’investissement immobilier, ce qui compte c’est la localisation. Comme disent les AngloSaxons : « location, location, location ». Ceci explique les loyers parfois exorbitants des lieux les plus fréquentés (et pourquoi, à l’inverse, un loyer commercial trop bas peut être de mauvaise augure). Sur le web, la localisation, c’est la première page des moteurs de recherche. Comparons le cas du restaurant à celui d’un site web : beaucoup d’entreprises disposant d’un site web espèrent en retirer des visites et des ventes. Pourtant, une brève analyse du référencement du site web moyen, tant celui de PME établies que celui de nouvelles entreprises, trahit souvent un référencement sous-exploité, voire négligé. La priorité est souvent donnée à réalisation d’un « beau » site web, mettant bien en valeur les produits ou services de l’entreprise. Il n’est pas rare que la quasi-totalité du budget marketing y soit affectée. Vous devinez le problème ? Avoir un beau site mal référencé, c’est tout à fait comparable à ouvrir un beau restaurant dans un champ. Peu importe le design de votre site, si personne ne le trouve ou ne le visite, il vous sera d’une faible utilité. Pire, s’il n’est pas ergonomique (il est facile d’y naviguer, de prendre un rendez-vous, de faire un achat…), vous aurez peu de visiteurs et l’expérience offerte sera désagréable. Une fois que l’on comprend ce qu’est le référencement web, plusieurs avantages apparaissent par rapport à une adresse physique. Tout d’abord, il est possible (et souvent souhaitable) de débuter avec une « petite » adresse et de faire grandir le trafic. Chaque mot-clé est une opportunité de capter des visiteurs qualifiés sur votre site. Le référencement « naturel » consiste à optimiser une page (ou plusieurs) de votre site web pour les faire apparaître en première page des moteurs de recherche. Gardez à l’esprit qu’il s’agit non pas d’avoir le nom de votre entreprise en première page, mais bien les expressions de recherche fréquemment utilisées par vos clients potentiels. À la différence d’un loyer, votre budget référencement est modulable. Ensuite, à la différence d’une adresse physique où vous devez faire le choix, soit d’une adresse propre, soit par exemple d’une implantation dans un centre commercial, vous pouvez cumuler votre site web et un référencement sur diverses « places de marchés ». Ainsi, vous pouvez non seulement vendre vos produits ou services sur votre site, mais également sur des plateformes de vente en ligne ou des annuaires spécialisés. Dans bien des cas, vous gagnerez rapidement en visibilité en optimisant votre présence dans les résultats de recherche locaux de Google. ● © Ralitza Photography

MOVE YOUR INTEREST # WEAREMOBILITY Soyez un héros de la mobilité et venez nous rendre visite. Palais 10 Brussels Expo du 19 au 21 janvier 2019

VOUS AVEZ BIEN PLUS DE 15.900 RAISONS D’ENGAGER UN BRUXELLOIS. Yassine (Anderlecht), cherche un emploi comme agent de sécurité. “JE PEUX ÊTRE UN LEADER QUAND LA SITUATION L’EXIGE.” 15.900 € DE PRIMES : BÉNÉFICIEZ MAINTENANT D’ACTIVA.BRUSSELS. En engageant un Bruxellois ou une Bruxelloise via Select Actiris, le service de conseil et de recrutement gratuit d’Actiris, vous êtes en première ligne pour bénéficier de la prime activa.brussels. Nous vous présentons des candidats qui sont dans les conditions. D’ailleurs, saviez-vous que votre candidat peut vous donner droit aux avantages d’activa.brussels dès le 1er jour de son inscription chez Actiris s’il a suivi certains stages ou formations via Actiris, Bruxelles Formation ou le VDAB Brussel ? Découvrez activa.brussels et toutes les autres bonnes raisons de recruter via Select Actiris sur www.actiris.be/activabrussels. Avec le soutien du Fonds Social Européen

INTERNATIONAL ENTERPRISE EUROPE NETWORK Travailleurs détachés : ce qui va changer en 2020 Comment tempérer la concurrence économique et sociale liée au détachement de travailleurs, au sein des pays de l’UE ? Une nouvelle législation européenne tente de répondre à cette question. Elle était au centre d’un séminaire organisé début novembre chez Beci. Cédric Lobelle L e cadre juridique européen sur les travailleurs détachés au sein des États de l'UE est actuellement réglementé par la directive 96/71 et la directive d'exécution 2014/67. À partir de juillet 2020, elles seront remplacées par une nouvelle directive « révisée », numérotée 2018/957, votée en juin dernier afin d'améliorer les conditions d'une concurrence loyale entre les entreprises et la protection des travailleurs détachés eux-mêmes. « Il faut d'abord resituer le contexte », expliquait Fernando Pereira, chef d'équipe « détachement des travailleurs » à la Commission Européenne, lors du séminaire organisé chez Beci dans le cadre d’Enterprise Europe Network. « La directive de 1996 codifiait un détachement européen existant depuis 1958. Mais c'est l'élargissement aux pays du centre et de l'est de l'Europe qui a provoqué dès 2004 un afflux massif de travailleurs détachés. Et avec un différentiel de salaire minimum conséquent : on est passé d’un rapport de 3-1 à 10-1, et même à 12-1 pour le salaire moyen ! » Le salaire « minimum » du pays d'accueil étant d'application pour les travailleurs détachés, ils coûtent beaucoup moins cher à leur employeur que le travailleur local. Sans parler de la question des impôts et des cotisations sociales. « C'est assez vite devenu conflictuel. On a vu fleurir des expressions comme ‘concurrence déloyale’, ‘dumping social’ ». La directive d'application 2014/67 n'a que modérément amélioré les choses. Fin du « salaire minimum local » Le point majeur de la nouvelle directive, c’est de prévoir que tout système de rémunération applicable au travailleur local sera aussi applicable au travailleur détaché ; on ne parle donc plus de salaire minimum local. La Belgique a pris de l'avance : depuis 2002 déjà, l'employeur du travailleur détaché est tenu de respecter l'intégralité des conditions de travail, de rémunération (avec les avantages évaluables, primes, heures sup, etc.) et d'emploi prévues par les dispositions légales, y compris les conventions collectives qui s’appliquent à 90 % des salariés en Belgique. Avec des sanctions pénales à la clé en cas d'infraction. Les conditions de transparence et d'échange d'informations sont également renforcées. Si les indemnités de détachement restent fixées par le pays d'origine, de nouvelles règles ont été ajoutées au « noyau dur » de 1996, concernant les conditions d'hébergement du travailleur détaché, mais aussi les allocations ou le remboursement des dépenses dans le pays d'accueil (déplacement, logement, nourriture, etc.). Rien de neuf en Belgique : c'est déjà fixé dans le point « rémunération » actuel. Autre nouveauté : les régimes d'application pour les cotisations sociales et les impôts des travailleurs détachés. Actuellement, les cotisations sont fixées et réglées dans le pays d'origine pendant les 24 premiers mois (et davantage en cas d'accord bilatéral). Une fois ce délai dépassé, c’est la législation locale qui s’applique. Quant aux impôts, les six premiers mois peuvent actuellement être fixés dans une convention bilatérale. Ensuite, on bascule automatiquement dans la réglementation locale. « Ce n'est d'ailleurs pas par hasard que dans certains pays, le détachement ne dépasse pas les six mois », signale Fernando Pereira. De ce fait, le coût salarial d’un travailleur détaché reste de 10 à 50 % inférieur pour l’employeur. Ce qui va changer en 2020 : après 12 mois (ou 18, si les employeurs le demandent), les travailleurs détachés basculent intégralement dans la législation locale : toutes les conditions de travail et d'emploi leur deviennent applicables. Restent deux exceptions : la conclusion du contrat de travail (fin, licenciement, durée de préavis), ainsi que le régime professionnel de pension complémentaire dépendront toujours du pays d'envoi. Cas particulier, déjà appliqué : pour les détachements les plus courts (moins d’un mois au total sur une période d'un an), le pays d'accueil accepte en général que le travailleur détaché reste soumis à la législation de son pays d'origine. ● Contact : Jean-Philippe Mergen ; jpm@beci.be Tél. 02 210 01 77 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 21 © Getty

Vous souhaitez former un(e) futur(e) collaborateur (trice) dans votre entreprise ? La Formation Professionnelle Individuelle en Entreprise vous permet de former vous-même un(e) futur(e) collaborateur(trice) afin qu’il ou elle corresponde au profil professionnel recherché. Qui sont les employeurs concernés ? Les entreprises des secteurs privé et public, les professions libérales et les ASBL. Qui pouvez-vous engager en FPIE ? Le ou la futur(e) collaborateur(trice) doit être inscrit(e) comme chercheur(euse) d’emploi inoccupé(e) auprès d’un organisme d’emploi (Actiris-Forem-VDAB). Il (elle) reste chercheur(euse) d’emploi pendant la FPIE. Durée : 1 à 6 mois de formation. Vous proposez ensuite un contrat de travail immédiatement après la fin de la FPIE pour une durée au moins équivalente. 6 mois maximum formation Coût ? Pendant la formation, outre les frais de transport et d’assurance, vous payez directement au (à la) stagiaire une indemnité calculée comme suit : rémunération brute pour la fonction moins les cotisations ONSS travailleur (13,07%) moins les éventuels revenus sociaux du (de la) stagiaire = Indemnité Après 6 mois de FPIE, vous avez dans tous les cas droit aux réductions ACTIVA.(www.activa.brussels) BRUXELLES FORMATION En collaboration avec former pour l’emploi Pour toute information complémentaire : Service relations entreprises par téléphone au 02 371 74 61 ou 74 81 ou 73 34 ou par mail à fpie@bruxellesformation.brussels www.bruxellesformation.brussels au minimum même durée que la formation contrat de travail dans la même entreprise Éditeur responsable : Olivia P’tito – rue de Stalle, 67 à 1180 Bruxelles

TOPIC GESTION DES RISQUES Bruno Colmant : « Nous allons entrer en période de haute turbulence » Économiste de renom, ancien président de la Bourse de Bruxelles, aujourd’hui responsable de la recherche économique chez Degroof Petercam, Bruno Colmant observe et commente les évolutions socio-économiques de nos sociétés avec une acuité souvent teintée de pessimisme – même s’il s’en défend. Qui mieux que lui pouvait aborder un dossier consacré au « risque » ? Propos recueillis par Didier Dekeyser Bruxelles Métropole : Sur le thème du risque, le champ de dissertation est vaste ; sans se limiter à la finance, qu’est-ce qui fait peur à Bruno Colmant aujourd’hui ? Bruno Colmant : Depuis dix la onfrontation de deux modèles économiques deux sont capitalistiques différents, à savoir le capit de l’État paternaliste et connaissons, et le capit on peut voir aujourd’hui (dans les excès d’un T hélas, pas exclusivement) prédatrice. La crise de 2008 et sa ont amplifié les inégalités plus largement les sociétaux existants ou puissance. La confrontation d’un capitalisme européen de nature catholique d’un capitalisme angl saxon de fondement protestant n’est pas neuve mais 2008 a notifié, en quelque sorte, la prévalence du modèle anglosaxon sur le nôtre. Notre éloignement du modèle socialdémocrate qui appartient à notre tradition engendre un profond malaise social et politique. Cela se traduit de part et d’autr par un raidissement des populations et politique dans une sor de désir de verticalisation du pouvoir. Aujourd’hui, populations européennes sont amères et en colère contre leurs États et contre l’Europe elle-même. Elles ne se sentent pas protégées contre la mondialisation, c’està-dire contre les forces du marché. Un des risques majeur que j’identifie donc aujourd’hui, c’est onscience sociale qui nous échappe, ement du sens de l’intérêt général et e tradition de bienveillance sociale. apitalisme anglo-saxon n’est-il simplement l’extension naturelle apitalisme européen que la mondialisation, la déterritorialisation de la bride que tenait serrée un -pouvoir de type syndical qui n’a, ésent, de puissance que locale ? rents dans leurs fondements. Le de nature protestante considère que Depuis dix ans, la confrontation de deux modèles économiques s’exacerbe ; tous deux sont capitalistiques mais de fondements différents. out est un marché avec des facteurs production, travail et capital, instables ; ils ne sont pris en compte que sous l’angle d’une rentabilité ultérieure instable également, donc sous l’angle de leur utilité future, sans ancrage ou égard pour un passé. La preuve par le futur est requise en permanence, tandis que dans nos sociétés, dans notre culture capitalistique, la tendance est à la mesure de ce qui a été accompli et au partage sur cette BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 23 © Studio Dann

TOPIC base ; nous avons une vision rétrospective et responsable de l’économie tandis que la leur est presque exclusivement prospective. De plus, ce capitalisme anglo-saxon – c’est en tous cas valable pour les nouveaux acteurs digitaux, mais ils ont un poids si excessif qu’ils pèsent lourd dans la balance – est fondé sur le monopole ou le duopole : ce n’est plus du tout un modèle économique de concurrence parfaite, tel qu’on avait voulu le promouvoir dans le passé. On est dans une économie beaucoup plus impulsée, dirigée, contrôlée par de très, voire trop puissants opérateurs. Si on accepte ceci comme prémisses de ce qui se passe actuellement, alors beaucoup de choses s‘expliquent, comme l’augmentation des inégalités, l’endettement des États… Et un avenir se dessine qui sera fait de chocs sociétaux extrêmement importants, avec des États qui ne seront pas là où on les attend. Nous connaîtrons une volatilité sociale et politique extrême, due à la demande simpliste d’une grande partie de la population de pouvoirs Nos populations européennes sont amères et en colère contre leurs États et contre l’Europe elle-même. (...) Un des risques majeurs que j’identifie donc aujourd’hui, c’est cette conscience sociale qui nous échappe. forts pour s’exonérer de l’angoisse suscitée par un monde qui va trop vite, et due aux réponses lapidaires que le politique sera tenté d’y apporter. Dans cette hypothèse, qui met en jeu des forces économiques supranationales trop puissantes et des acteurs politiques qui acceptent donc leur suprématie, comment conjurer la menace ? L’Europe pourrait être la clé car toute solution ne peut être que supranationale mais, aujourd’hui, paradoxalement, l’Europe se minimalise, elle s’effrite même sous nos yeux, au grand dam des citoyens qui croient en une certaine Europe. De plus, alors que nous sommes dans la prise de conscience individuelle de l’imminence de choses qui ne vont pas, on est en même temps confrontés à l’impuissance de l’action individuelle contre cette idéologie, contre l’individualisme, le communautarisme des peuples et des religions… Nous allons entrer en période de haute turbulence. Tout le monde n’a pas cette appréhension de dangers imminents ; seriez-vous catastrophiste ? Aurait-on été cru si l’on avait dit, il y dix ans, que l’Europe allait être ce qu’elle est maintenant ? Si on avait dit qu’un Salvini allait dire ce qu’il dit ? Si on avait dit que l’AfD 24 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 allait être le deuxième parti d’Allemagne ? Mais, en même temps, il est vrai, le progrès technologique permet de vivre mieux, plus longtemps, etc. Alors, ai-je raison de m’alarmer ? Ma « génétique » familiale me met peutêtre en alerte des mouvements collectifs, et je fais partie des gens qui s’articulent dans des scenarii du futur et peut-être envisagent des malheurs pour les conjurer. Cependant, il est indéniable que les inégalités sociales croissent. Les difficultés sociales également : si le capital s’est maintenu depuis 2009, le travail lui s’est de plus en plus fragmenté, précarisé, déterritorialisé du fait de la mondialisation et la digitalisation ; il glisse aujourd’hui comme le capital autrefois (Amazon n’a, par exemple, aucun travailleur en Belgique) et les gens sont appelés à se réinventer professionnellement ; mais tous le peuventils ? Tout cela fragilise considérablement la population et nos sociétés, c’est un fait. Une bienveillance sociale que l’on n’observe plus, cela peut aussi se traduire en termes économiques (baisse globale de consommation intérieure, chômage de masse, etc.). L’Italie le croit et réfute aujourd’hui cet avenir austère qu’impose en quelque sorte l’Allemagne et que symbolise un euro sacrosaint. L’idéologie anglo-saxonne serait-elle contreproductive ? Le capitalisme anglo-saxon est devenu une idéologie politique, en effet, et idéologie n’est pas pragmatisme. Tout le modèle de développement de l’Europe se fonde sur cette idée d’un libéralisme comme règle dominante absolue. Ce n’est pas notre tradition. C’est précisément cette idéologie qui a présidé à la création de cette monnaie unique, qui vise d’abord sa propre stabilité au détriment du travail. Il n’est dès lors pas étonnant que cette monnaie, et la rigidité du modèle imposé, soient aujourd’hui réfutées – modestement – par certains pays comme l’Italie. Jusqu’à un certain point, ils ont raison de dire qu’ils ont une vision différente. ● « Le Prêtre et l’Économiste » Bruno Colmant est l’auteur ou co-auteur de nombreux ouvrages. Le dernier en date, « Le Prêtre et l’Économiste » vient de paraître à la Renaissance du Livre. Écrit à quatre mains avec le prêtre et philosophe Éric de Beukelaer, il interroge le capitalisme, le rôle de l’État, la numérisation, la place de l’idéal et le sens du bien commun – entre autres questions. . D.R.

GESTION DES RISQUES Internet black-out : exercice théorique ou vrai risque ? Aujourd’hui, l’internet est indissociable de la vie économique, tant des entreprises que des particuliers. Il est synonyme non seulement de commerce en ligne et d’ebanking pour le grand public, mais aussi de processus et d’échanges numériques pour les entreprises dans le cadre de la digitalisation. Mais un black-out de l’internet, à l’image d’une coupure généralisée de l’électricité, est-il possible ? Avec quelles conséquences ? Marc Husquinet A vec l’arrivée de l’hiver et les problèmes récurrents que connaissent nos centrales nucléaires, la Belgique s’interroge sur un possible blackout énergétique et ses conséquences pour la population et l’économie. Mais désormais, cette économie est aussi étroitement liée au bon fonctionnement de l’internet, ce réseau mondial de télécommunications qui sous-tend une grande partie des échanges commerciaux et de la vie sociale. L’émergence progressive de l’internet des objets (IoT), qui devrait connecter les objets par milliards, rendra plus critique encore l’accès à ce réseau des réseaux. Car demain (et même aujourd’hui déjà), caisses-enregistreuses, stations-service et feux de signalisation notamment seront gérés par internet, sans parler de l’approvisionnement des grandes surfaces, de la gestion du trafic aérien ou même du contrôle de… l’approvisionnement électrique. Bref, l’internet semble plus que jamais le nouvel or noir. Et toute coupure risque d’être catastrophique pour l’économie mondiale. Un point de vue confirmé par le professeur britannique Andrew Ellis, qui estime que l’internet pourrait s’effondrer d’ici 2023 – tandis que l’ensemble de la production énergétique du RoyaumeUni sera absorbée d’ici 2035 par ce même internet ! Alarmisme prématuré Chronique d’une mort annoncée ? Précisons d’emblée que l’internet a déjà résisté à plusieurs prétendues catastrophes, comme le fameux bug de l’an 2000 et le boom de l’internet mobile début 2010. De fait, le réseau s’adapte aux situations nouvelles, non seulement en 26 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 augmentant constamment ses capacités de transmission, mais aussi grâce à des technologies comme le déport des données au plus près des utilisateurs, sachant par ailleurs que les applications se veulent toujours moins gourmandes en bande passante. En outre, la consommation énergétique de l’internet – entendez des centres de données qui supportent le réseau – est en constante diminution pour une qualité de service sans cesse améliorée, grâce notamment aux réseaux à fibres optiques, aux décodeurs plus économes en énergie et aux efforts des concepteurs de data centers pour réduire la consommation électrique de leurs plateformes. « Dans nos data centers, nous utilisons un système avancé de refroidissement par évaporation, qui extrait les eaux grises du canal industriel voisin, ce qui entraîne une réduction globale de la consommation d’énergie », précise ainsi Michiel Sallaets, porte-parole de Google Belgique, qui exploite à Saint-Ghislain un gigantesque centre de données. « Ainsi, notre meilleur site peut se vanter d’un indicateur d’efficacité énergétique PUE [Power Usage Effectiveness, ndlr] de moins de 1,06 pour utiliser une interprétation communément admise dans l’industrie. » Google précise encore que son centre de données de Mons est équipé de générateurs de secours, tandis que l’équipe opérationnelle de Google « est prête à faire face à une panne de courant prolongée de plus d’une semaine. […] L’infrastructure de Google est très résistante et nous nous engageons à maintenir nos services opérationnels pour tous nos utilisateurs du monde entier. Nous travaillons également avec nos clients pour développer des plans de © Getty

TOPIC reprise adaptés à leurs besoins spécifiques. Et comme d’autres data centers localisés en Belgique, dont ceux ce Proximus, nous utilisons des sauvegardes conformes aux normes de l’industrie pour combler les pannes d’électricité », insiste encore un Michiel Sallaets qui se veut rassurant. Risques réels… ou pas D’un point de vue technique, il semble difficile de ‘faire tomber’ totalement l’internet, vu les dispositions en matière de sécurité et de résilience inhérentes au système. En effet, il s’agit d’un réseau distribué, constitué de multiples couches, routeurs, commutateurs et nœuds notamment. De plus, les réseaux fixes sont séparés des réseaux mobiles. Cela dit, dans certains cas extrêmes, l’internet pourrait devenir inaccessible, par exemple si le gouvernement d’un pays venait à couper toute connexion, si l’alimentation électrique devait s’interrompre (même si les réseaux électriques sont interconnectés au niveau supranational), si des terroristes devaient attaquer l’infrastructure ou des pirates s’en prendre aux protocoles de base. Selon Jon Crowcroft, professeur à l’Université de Cambridge (UK), « la violence constitue le risque le plus grave de panne de l’internet ». Autre danger majeur : une attaque massive de DDoS ou ‘distributed denial-of-service’, même si Crowcroft considère que ce type de risque pourrait être assez facilement isolé et contré. En revanche, le même expert estime que le système de routage n’est pas suffisamment robuste et représente donc un point faible majeur. Cela étant, quand bien même l’internet viendrait à être inac c es sibl e durant plusieurs jours, la vie courante ne devrait pas être fondamentalement impactée. Encore faut-il que les services d’urgence puissent continuer à fonctionner. Car en général, s’ils disposent d’un réseau propre, l’internet est utilisé par ces services comme solution de repli. Il ne serait dès lors pas inutile d’envisager la mise en place d’un réseau radio totalement indépendant en cas d’urgence. À cet égard, on a appris récemment que le réseau Astrid des services d’urgence serait à terme démantelé au profit des réseaux GSM, ce qui pose évidemment la question de sa disponibilité en cas de panne d’électricité. Par ailleurs, certains types d’activités, comme les banques ou les distributeurs pour leurs paiements électroniques, ont mis en place leurs propres réseaux indépendants de l’internet. Qu’en est-il sur le terrain ? Au niveau des pouvoirs publics, le nouveau plan de délestage de l’été 2018 se limite à évoquer l’impact d’une coupure d’électricité de plus ou moins grande ampleur et BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 27 à prévoir différents scénarios. Si l’on y évoque les risques de perturbation du réseau de téléphonie fixe puis mobile, de même que la possibilité que les distributeurs de billets ne fonctionnent pas, il semble que rien ne soit prévu au niveau de l’internet, pourtant vital dans certains secteurs. Pour sa part, la banque Belfius précise, par la voix de sa porte-parole Ulrike Pommée, que « notre infrastructure service provider, PI², travaille avec plusieurs fournisseurs d’accès internet en Belgique et au Luxembourg. Nous ne sommes donc pas dépendants d’un seul fournisseur pour notre accès à internet. Par ailleurs, Belfius dispose au Luxembourg de deux data centers distincts, indépendants l’un de l’autre. La connexion réseau entre nos sièges et agences, ici en Belgique, et les data centers, transite en outre par des lignes louées indépendantes de l’internet. Donc, s’il devait y avoir une panne d’internet en Belgique et au Luxembourg, nous serions malgré tout en mesure de continuer à travailler sur nos applications critiques depuis nos sièges et nos agences. Enfin, pour ce qui est de nos apps (Belfius Direct Mobile, Direct Tablet, Direct Net…), l’impact d’une éventuelle panne d’internet se situerait plutôt du côté des clients pour qui nos apps seraient temporairement inaccessibles. Mais les apps, ellesmêmes, resteraient opérationnelles et donc accessibles pour les personnes non touchées par la panne d’internet. » Scénario du pire Quel que soit l’impact éventuel d’une panne de l’internet, une chose est claire : aucun plan n’a été vraiment réfléchi pour parer à ce type d’éventualité, que ce soit au niveau du gouvernement, des entreprises ou des associations sectorielles, ni à l’échelle nationale, ni supranationale. Ainsi, la fédération professionnelle Agoria précise ne pouvoir répondre à cette question, ajoutant que « les opérateurs télécoms n’ont pas reçu d’information officielle concernant un éventuel black-out de l’internet. » Bref, si l’on s’inquiète pour l’instant d’un risque de coupure de l’électricité, l’internet n’apparaît pas comme une priorité. Pourtant, quid si demain, l’acheminement du carburant vers les stations-service devenait impossible ? Ou que les grandes surfaces n’étaient plus approvisionnées durant plusieurs jours ?… ● © Getty

TOPIC GESTION DES RISQUES PME et cyber-menace : tous contre un, seul contre tous Les cyberattaques ne sont pas nouvelles et gagneront en fréquence du fait de l’omniprésence de l’informatique dans nos vies, de l’invasion des objets connectés, de la multiplication extraordinaire du volume de données échangées et recueillies, de la transformation numérique qui dématérialise de plus en plus d’activités, et, enfin, de « l’attrait » d’une criminalité à moindre risque car déployée dans un cyberespace transnational. Didier Dekeyser T out un chacun sait, du moins se doute, qu’une armée de mercenaires cybercriminels hantent la toile. Il apparaît cependant que les dirigeants de PME prennent les choses à la légère. Bien sûr, des connaissances l a c u n a i r e s e n informatique, un manque de temps, l’allocation d’un budget dédié… sont autant de mauvaises raisons de se mettre la tête dans le sable. Il faut ici se faire peur, à bon escient : un vol de données, un blocage d’accès, une usurpation de codes, de mots de passe, d’identité, un piégeage de logiciels… peuvent coûter cher, voire très cher si d’aventure l’entreprise attaquée sert aussi de relais vers une autre cible, parmi ses clients ou fournisseurs par exemple : dédommagements à des tiers, frais d’enquête, manque à gagner par vols de savoir-faire, voire faillite… De bonne foi, certains dirigeants estiment-ils peut-être qu’ils n’ont rien qui puisse intéresser les pirates, et donc rien de « menaçable ». Outre qu’ils négligent le fait qu’ils peuvent subir les conséquences d’une attaque qui ne les visait pas directement – à l’instar de l’invasion du ver Blaster – ils s’exposent à des pertes de données, à leur indisponibilité temporaire ou définitive ou encore à la corruption d’intégrité de leurs fichiers. Le web, Far-West sans sheriff La question n’est pas de savoir si vous serez attaqué mais quand (peut-être même l’avez-vous déjà été, sans le savoir et sans même gonfler les statistiques qui comptabilisent déjà 53 % de PME victimes d’attaques, car un vol d’informations est très aisé à dissimuler). L’espionnage industriel ou de services lui-même n’est pas réservé aux 28 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 grands groupes. Dès qu’il y a concurrence, l’espionnage est une potentialité, favorisée du fait des connexions grandissantes entre sphère professionnelle et privée, par le recours à de la sous-traitance non liée par clause de confidentialité, par le turn-over des cadres et travailleurs… Un stagiaire qui travaille sur un projet-client, un cadre qui fait son back-up sur un disque externe, un travailleur qui installe sur son PC un dossier cloud qui pousse à la mise en ligne… sont autant de portes d’entrée et de sortie de vos données, et d’indices quant à Apocalypse LOL : le ver Blaster se moquait même Bill Gates… leur sécurisation. Avec le numérique, toute entreprise sort de ses murs… Si le système pyramidal et clos d’autrefois a vécu, au profit de la transversalité et de l’ouverture, il convient en retour que chaque entreprise protège solidement ses informations critiques. La question qui se posera alors au dirigeant de PME néophyte en cybersécurité, et tout à coup conscient des dangers multiples qui le menacent, sera sans doute de savoir par quoi commencer… Georges Ataya, viceprésident de la coalition belge de la cyber sécurité, et par ailleurs CEO de la société ICT Control, nous donne son avis. Bruxelles Métropole : Comment les PME peuventelles aborder le sujet de la cybersécurité, connaissant le manque de temps des dirigeants, leur non-spécialisation en informatique ? Georges Ataya : La question de la sécurité est en effet délicate pour les PME : elles courent les mêmes risques que les plus grosses entreprises car les pirates attaquent tout ce qui bouge ! Mais elles n’ont, le plus souvent, pas de responsable sécurité, voire pas de responsable D.R.

TOPIC informatique ou même de consultant qui les assiste. Elles doivent d’abord s’informer pour cerner l’ampleur du problème, ce qui devrait les décider à agir, mais aussi pour constater que l’on n’est pas nu contre cela. Le site safeonweb1 que nous avons créé remplit cette tâche : c’est une source précieuse d’informations et de conseils proposée par la coalition belge de la cyber-sécurité en collaboration avec le bureau du premier ministre, la FEB et quelques grandes entreprises. Il faut bien entendu adopter les précautions de base applicables à tout usage de l’informatique : protéger ses données globalement par un anti-virus performant, activer un bon firewall et recourir à des back-ups. Il faut ensuite veiller à structurer son approche pour pouvoir agir efficacement et ne pas gaspiller ses ressources et son temps. Je préconise d’articuler cette structuration en divers axes qui permettent de clarifier les besoins et les approches. Au préalable, il faut faire la part des informations que l’on détient et, parmi celles-ci, distinguer celles qui sont essentielles et critiques, c’est à dire celles que je ne peux perdre en aucun cas. Faute de cela, on ne sait ce qu’il faut protéger ni de quelle façon et on risque de bouleverser inutilement son organisation ou de protéger inadéquatement ses données. Le premier axe que je propose est celui de la confidentialité : il faut sélectionner, parmi mes informations critiques, celles qui ne peuvent être divulguées. Des contrats, des recettes de fabrication, des accords divers… De telles informations devront idéalement être cryptées (à condition de ne pas oublier la clef de cryptage !). Le deuxième est celui de la continuité : je possède des données que je dois pouvoir consulter, qui doivent être disponibles dans le temps et être toujours sous la main. Dans ce cas, le cryptage n’est d’aucune utilité. Au contraire, il augmente les risques de non-continuité. Je dois m’assurer que l’information dont j’ai et aurai besoin est toujours là, bien que j’aie changé dix fois d’ordinateur entretemps. Le troisième axe est celui de l’intégrité des données : des informations importantes comme des calculs essentiels, des carnets d’adresses, des relevés de paiement, etc. Dans ce cas, un fichier corrompu peu être une catastrophe. Comment aborder le GDPR en termes de sécurité, car il fait peser une lourde responsabilité sur les entreprises ? G.A. : Dans le cas du GDPR, il faut en quelque sorte protéger les autres et leurs données contre nous. Il y a un ensemble de principes, comme minimiser la sauvegarde des données, mais c’est assez complexe et parfois vague. Par exemple, si je suis une société de parking et que je garde les numéros de plaque de mes clients, il faut que je puisse prouver l’utilité que j’ai de les garder ; de plus, il faut selon le GDPR que ces données soient mises à jour : tel client change de plaque, je dois ou devrais le savoir ! Il y a donc une responsabilité double dans ce cas de figure : il faut donc bien s’interroger sur la pertinence de conserver de telles données. À la clef d’infractions, des audits, la justice, des amendes : prudence donc. Beci organise des formations à ce sujet, que je ne puis que conseiller de suivre. 1 https://www.safeonweb.be BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 29 Conseilleriez-vous aux PME de s’attacher les services d’un consultant agréé ? G.A. : Certainement aux entreprises qui n’ont pas de responsable informatique ou ont recours à un conseiller externe, une dizaine de jours par an. S’il n’y a pas de responsable, cela va de soi ; mais un consultant va également Georges Ataya Un responsable de PME ne peut plus considérer qu’il ne peut pas investir et s’investir dans son informatique ; il doit avoir une stratégie digitale minimum. C’est une question de survie, tout simplement. prémunir des abus possibles d’un conseiller externe, qui peut avoir intérêt à vendre (trop) de services inutiles ou qui ne me permet pas d’évoluer correctement dans ma gestion du risque. Il n’y a pas d’agrégation dans ce domaine mais il y a des standards de gestion de l’informatique utilisés dans le monde entier à partir desquels un standard PME peut être créé. C’est la méthode que je suis. Il y a 37 métiers de l’informatique : la gestion de projet, l’acquisition de système, l’analyse, le développement… C’est donc très vaste : la question préliminaire est de pouvoir déterminer de quel(s) métier(s) a besoin telle entreprise lambda, question à laquelle seul un consultant indépendant pourra répondre impartialement. Il va évaluer le nombre de processus que doit rencontrer cette entreprise et le nombre de jours qu’il faudra y dédier. Ainsi, tout est stratégiquement planifié et budgété, avec un coût nettement moindre que ce celui d’un responsable dédié. La sécurité devrait se voir comme un investissement, en tant que partie du déploiement informatique d’une entreprise ; or elle est vue comme un coût. G.A. : En effet. Depuis presque 30 ans, la manne informatique a bénéficié aux entreprises, permettant une augmentation de productivité sans précédent. Mais un jour il faut bien payer la note du contrôle, de la gouvernance et de la gestion optimisés que permet une informatique sécurisée. Il n’y a pas une instance transcendante qui fera cela pour nous. Un responsable de PME ne peut plus considérer qu’il ne peut pas investir et s’investir dans son informatique ; il doit avoir une stratégie digitale minimum. C’est une question de survie, tout simplement. ● D.R.

Ne vous brûlez pas les ailes aux fake news ! GESTION DES RISQUES Rien ne vous empêche en principe de diffuser de faux messages sur les médias sociaux pour rehausser votre propre image ou, à l’inverse, pour dénigrer des concurrents. Les professionnels de la communication vous mettent toutefois en garde : l’entreprise qui répand des mensonges ne le fera pas en toute impunité. Peter Van Dyck « L es fake news ? Un terme à la mode, utilisé à tort et à travers », déplore Gert Van Mol, conseiller en communication et entrepreneur auprès du Future Leadership Institute. « Les fake news ne sont qu’un nouveau synonyme des mensonges. Une organisation peutelle recourir à des informations bidon pour discréditer un concurrent ? Oui, bien sûr. C’est ce que l’on appelle le Black PR : des messages négatifs dont personne ne réalise qu’ils proviennent d’un concurrent. Les gens reçoivent ces messages sur leur timeline ou sur Instagram en pensant qu’ils ont été envoyés par des internautes de leur bord – donc des sources fiables. Des multinationales telles que Gazprom, le géant gazier russe, agissent ainsi pour décrocher des contrats. » Un peu de bon sens Selon Sofie Verhalle, experte en médias sociaux, le concept de fake news est peu usité dans un contexte économique, même s’il existe diverses façons de se mettre en valeur ou de dénigrer des concurrents via des informations mensongères. On pense notamment à la diffusion d’avis positifs (mais faux) sur soi-même, d’évaluations négatives pour torpiller un concurrent ou encore aux attaques dûment orchestrées qui diffusent des masses de messages sans intérêt (flooding). Certains secteurs diffusent davantage d’allégations fausses sur des concurrents : entre autres l’horeca et le retail, où le customer care revêt une importance particulière. Comment se prémunir d’une attaque sous la forme de messages exagérément négatifs ? Sofie Verhalle : « Il est difficile de réagir vous-même, sur Facebook. Vous pouvez bien sûr désactiver la fonction d’avis, ce qui les fera tous disparaître. Il n’est pas possible d’éliminer uniquement les avis négatifs, parce que cela créerait une image in30 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 dûment positive. Par ailleurs, vous rejetez ainsi la liberté d’expression du client, un des fondements des médias sociaux. Je suis convaincue que dans la plupart des cas, vos clients comprendront que ce déferlement est exagéré et temporaire. L’apparition subite d’un grand nombre de messages négatifs – ou positifs – est suspecte et fait tiquer la plupart des internautes. Le système des avis se maintient de lui-même : la plupart des évaluations sur Facebook ou booking.com sont sincères. Et si vous êtes victime d’une campagne de dénigrement intentionnelle, vous pouvez dénoncer cet abus auprès de la plate-forme elle-même. » Témoignages Il y a peu, le tenancier d’un établissement horeca à Nieuport s’est pris une volée de bois vert sur Facebook parce qu’il ne souhaite pas d’enfants dans son restaurant. Il a décidé de réagir via les médias classiques. Sofie Verhalle estime judicieux de ne pas réagir directement sur Facebook. « Devenir la cible de critiques sur les médias sociaux vous met au centre de l’actualité du jour, c’est vrai, mais une semaine plus tard, la plupart des gens ont oublié. La controverse s’estompe presque aussi vite qu’elle surgit, surtout si vous, en tant que victime, n’y prêtez guère d’attention. Un concurrent diffuse de fausses rumeurs à votre sujet ? La meilleure réplique est d’accorder beaucoup d’attention à votre clientèle très satisfaite. Les témoignages de bons clients sont précieux. Je comprends que les entrepreneurs encaissent mal les critiques, mais il faut toujours les contrebalancer par la satisfaction de la majorité des clients. Et si vous constatez une réelle insatisfaction, alors, corrigez la trajectoire ! » Gert Van Mol: « Dans le temps, les gens envoyaient une lettre de réclamation au service clientèle. Aujourd’hui, © Getty

TOPIC ils diffusent une vidéo en ligne. Par exemple celle de ce musicien qui, aux États-Unis, prend un vol Southwestern Airlines et voit un bagagiste lancer sa guitare sur le tas. Il filme la séquence et compose ensuite une chanson tellement amusante qu’elle en devient virale. Voilà une seule personne qui met tout le département relations publiques de la compagnie aérienne dans l’embarras. Auparavant, une lettre de réclamation se noyait dans le reste du courrier. Aujourd’hui, une telle vidéo termine sur le bureau du CEO. » Un nouveau secteur d’activité Les grandes entreprises disposent déjà d’équipes qui surveillent les médias sociaux en continu. « C’est devenu un secteur d’activité en soi », estime Gert Van Mol. « Les agences de communication savent bien que leurs spots publicitaires onéreux glanent moins d’attention que ces petites séquences vidéo que n’importe qui peut diffuser sur les médias sociaux. Ces agences ont donc créé des départements de gestion de la réputation. Elles y emploieront de plus en plus de techniciens chargés d’affiner les analyses. En Belgique, malheureusement, nous avons des années de retard. À l’étranger, les entreprises considèrent le monitoring des médias sociaux comme une nouvelle discipline scientifique. » De grands acteurs belges tels que Telenet, la SNCB et Kinepolis l’ont bien compris. Ils ont souvent encaissé des commentaires (négatifs) sur Twitter et Facebook, bien avant leur propre présence sur ces réseaux. Dans l’intervalle, ces entreprises ont appris à écouter ce qui se passe en ligne et ont développé une stratégie avant d’entamer à leur tour un dialogue avec les clients finaux sur les réseaux sociaux. Mais que peuvent faire les PME à ce niveau ? Sofie Verhalle : « Il n’est pas inutile pour une PME de passer au scanner tous les semestres. Il suffit de saisir sur Facebook et Google le nom de la marque, le produit ou le nom du CEO pour découvrir ce qui se dit. Les résultats peuvent être édifiants. De deux choses l’une : soit les commentaires sont particulièrement élogieux et vous constatez qu’à ce stade, vous n’en avez pas encore vraiment tiré profit, soit vous constatez que vous avez loupé pas mal d’attentes de vos clients par votre manque d’activité sur ces canaux. Face à des demandes ou des questions récurrentes, vous pourriez envisager de vous investir dans le customer care sur les médias sociaux. Considérez les critiques négatives comme une source d’apprentissage. Quoi qu’il en soit, un scan est toujours riche en enseignements. » Black hat SEO Le chanteur néerlandais Dotan a voulu améliorer son image en faisant appel à une armée de trolls pour créer de toutes pièces des témoignages. Notamment cette rencontre avec un fan handicapé, ou cet admirateur assis à côté du chanteur dans l’avion et qui écoutait son CD sans reconnaître l’artiste. Démasqué, le chanteur semble bel et bien grillé. Il s’est d’ailleurs réfugié dans l’anonymat. Très peu d’entreprises s’aventurent dans les faux témoignages – ou alors de manière tellement subtile que cela passe inaperçu. « Une bonne raison de s’abstenir est que l’on découvre rapidement le pot aux roses », avertit Sofie Verhalle. « Le temps et les moyens financiers investis dans ce genre de pratiques rapporteraient davantage s’ils étaient utilisés de manière positive. Cela s’applique également au ‘black hat marketing’, l’opposé du ‘white hat marketing’. Le ‘black hat SEO’ consiste à influencer l’algorithme de Google de manière négative en n’optimisant pas le site Il n’est pas inutile pour une PME de passer au scanner tous les semestres. Il suffit de saisir sur Facebook et Google le nom de la marque pour découvrir ce qui se dit. (Sofie Verhalle) web selon les règles de Google. C’est tricher pour obtenir un meilleur ranking dans les résultats de recherche. Mais vous pourriez tout aussi bien utiliser correctement les techniques destinées à attirer les visiteurs vers votre site. Et là, c’est du ‘white hat marketing’. » N’ayez pas peur Sofie Verhalle constate avec bonheur qu’au sein des réseaux sociaux, davantage d’énergie est investie dans le marketing positif que dans le dénigrement des autres. « Celui qui est surpris à utiliser ces techniques négatives en subira les conséquences. » Madame Verhalle relativise le danger des médias sociaux et des forums pour la réputation des entreprises. « Comparez toujours les messages négatifs avec la quantité de réactions positives et posez-vous cette question : les clients parviendront-ils à distinguer le faux de l’authentique ? Schématisez tout cela dans un diagramme de flux. Si vous arrivez à la conclusion que la plupart des gens distinguent le vrai du faux et que l’impact négatif est plutôt réduit, voilà de quoi vous inciter à davantage d’activité sur ces plates-formes. Votre présence sur les réseaux est déjà un début de solution, car elle permet aux gens de vous trouver s’ils ont quelque chose à vous dire. Et si un feed-back négatif devait vous parvenir, vous serez suffisamment actif pour en atténuer l’impact. » ● BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 31 D.R.

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GESTION DES RISQUES Changement climatique et assurance : des défis et de sacrées opportunités En Europe, les compagnies d’assurance resserrent les boulons afin de s’ancrer encore plus solidement sur leurs fondations. Dans le secteur non-vie, mais aussi dans le secteur vie, cela amène certaines d’entre elles à faire preuve de créativité. Jusqu’à lier des actions contre le réchauffement climatique, le profit de la compagnie et la sécurité du client. C' est au Canada que les professionnels du monde de l’assurance parlent le plus et le mieux des liens entre assurance et réchauffement climatique. Làbas, lorsque vous « magazinez » pour choisir l’assureur qui va vous permettra de garantir vos vieux jours, on constate bien vite que le réchauffement est un sujet très souvent inscrit sur les tablettes. Il faut dire qu’on est là à quelques kilomètres seulement de la frontière américaine, du règne de Donald Trump et de son climato-scepticisme. Par ses positions, sans doute le président américain a-t-il amené ses voisins canadiens à s’arc-bouter davantage dans la lutte contre le réchauffement climatique... Un enjeu immense Revenons en Belgique et poursuivons notre recherche d’acteurs au fait de la question. Un simple mail envoyé au leader du marché Ageas suffit à mobiliser son CEO : « En tant que leader du marché du secteur vie, Ageas ne peut pas faire abstraction du milieu dans lequel la compagnie évolue », commence Bart De Smet. À ce titre, l’assureur belge est bien évidemment au fait de toutes les questions quasi existentielles que se posent les dirigeants et les citoyens. Quid de la viabilité des placements en branche 21 ? Quid de l’évolution de notre environnement et des charges de plus en plus importantes que font peser sur nos sociétés les conséquences – aujourd’hui avérées – liées au dérèglement climatique ? Au-delà des défis, quid aussi des opportunités qui peuvent se présenter, pour une compagnie comme Ageas, dans le registre de la lutte directe ou indirecte contre le réchauffement climatique ? L’enjeu n’est pas mince. Il s’agit tout d’abord de contrôler autant que possible les manifestations climatiques ou Johan Debière tout au moins d’en limiter les effets dévastateurs : « Depuis les six premiers mois de l’année 2018, le secteur de l’assurance a déjà déboursé 200 millions d’euros pour indemniser des dégâts liés au dérèglement climatique. Et sur ces 200 millions d’euros, 55 ont été versés par AG Insurance, filiale belge d’Ageas ». Fort heureusement, ces 200 millions versés sur les six premiers mois de l’année ne représentent en réalité que 7 % des primes d’assurance incendie encaissées par le secteur de l’assurance en Belgique. En d’autres termes, si les conséquences du dérèglement climatique ne sont plaisantes pour personne, cela représente – dans l’état actuel des choses – une problématique qui reste tout à fait gérable pour un assureur comme Ageas. Non pas dire, mais faire Ageas a développé à l’égard de la problématique du réchauffement une réflexion et une stratégie sobre mais efficace, réaliste par rapport à la donne de ce que l’on appelait encore il y a quelques années d’ici le « développement durable » : « Chez Ageas, nous nous sommes inscrits dans la démarche des SDG, les Sustainable Development Goals lancés par l’Organisation des Nations Unies ». Non pas globalement comme le font de nombreuses multinationales soucieuses de restaurer leur image, mais en précisant les seules actions sur lesquelles la compagnie pensait pouvoir apporter sa contribution. Aux belles paroles, Ageas préfère l’action : « Non pas dire, mais faire », souligne Bart De Smet. Au-delà de cet engagement concret et du challenge que représente le développement d’activités dans le secteur vie, l’assureur Ageas est conscient des opportunités que BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 33 © Getty

TOPIC Depuis les six premiers mois de l’année 2018, le secteur de l’assurance a déjà déboursé 200 millions d’euros pour indemniser des dégâts liés au dérèglement climatique. Bart De Smet, CEO d’Ageas peut receler la thématique de la lutte contre le réchauffement sur le plan de ses affaires. Ainsi, la filiale d’Ageas AG Real Estate s’est engagée dans un ambitieux plan Scholen voor Morgen. « Il s’agit d’un investissement important consenti dans la construction de bâtiments peu énergivores, conçus avec des matériaux durables et pensés dans une optique de long, voire de très long terme, et qui donnent dans le même temps à AG Insurance et AG Real Estate la garantie d'une rentabilité suffisante pour un niveau de risque sous contrôle. » D’autres idées positives, Bart De Smet en a encore plein sa besace. Et nombre d’entre elles permettent de lier de manière encore plus évidente croissance des activités actuarielles et contrôle des manifestations du dérèglement climatique. Le patron d’Ageas nous dit avoir abordé avec des politiques la question du financement par une institution comme la sienne, et d’autres acteurs dans le secteur, d’un réseau d’égouttage performant, c’est-à-dire étanche et séparatif (ndlr: avec des dispositifs permettant de séparer eaux pluviales et eaux usées), qui serait doté d’un système de rétention d’eau de longue durée. Bart De Smet : « Pendant les jours pluvieux, l’eau serait stockée dans des bassins de rétention au lieu de provoquer des inondations. Et en été, comme lors de la longue période sèche que nous avons connue cette année, l’eau pourrait être utilisée en agriculture. » Autres pistes possibles : l’investissement dans l’énergie durable avec par exemple des engagements financiers à hauteur de 250 millions d’euros dans des parcs éoliens offshore. Des produits qui doivent rester payables Le lien avec l’assurance-vie, demanderez-vous ? Il est présent dans chacun des détails auxquels veillent les compagnies d'assurance. Car c’est en agissant sur cha34 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 cun de ces détails que les produits d’assurance pourront rester payables, en non-vie et plus encore en vie. Ainsi les prescriptions de Solvency II, comme les opérations spéculatives hasardeuses qui sont désormais strictement proscrites, mais aussi des éléments qui semblent beaucoup plus indirects comme des épisodes de sécheresse de plus en plus marqués, la conjonction de températures plus élevées et de la formation d'anticyclones qui forment de véritables « cloches à polluants » sur de vastes zones urbanisées, amenant d'importants dépassements des seuils fixés par les autorités. Ou encore la résurgence de maladies virales comme l'hantavirus, la maladie de Lyme, voire même la dengue dont la fréquence a augmenté de manière significative en Europe, y compris en Belgique. Ce sont ainsi toutes les tranches de population qui sont touchées, et plus seulement les personnes réputées fragiles comme les jeunes enfants ou les personnes âgées1 . Ces éléments sont de nature à affecter directement et indirectement la profitabilité des compagnies. Et donc, les conditions dans lesquelles les clients peuvent bénéficier de contrats non-vie et vie à des conditions intéressantes. Raison pour laquelle les assureurs doivent désormais y accorder une importance capitale. ● Quand les réassureurs font la chasse au carbone Les grands réassureurs que sont Munich Re et Swiss Re sont particulièrement attentifs aux conséquences du changement climatique sur l'évolution des risques dans les activités vie, mais aussi non-vie de leurs clients. Ces manifestations ont en effet des conséquences dont les deux réassureurs ont pu éprouver le poids (financier, entre autre) au fil des ans. Ils ont d'ailleurs été les premiers à se lancer dans l'action, en mobilisant d'importantes équipes de spécialistes – parmi lesquels des scientifiques – afin de mieux appréhender les risques liés à cette évolution et les adaptations qui s'imposent. Par la force des choses, ils sont même considérés aujourd'hui comme les premiers militants institutionnels de la lutte contre le changement climatique. À ce titre, Swiss Re est très proactif à l'égard de tous les actes qui l'engagent à titre personnel. Son QG de New-York vient de bénéficier d'un plan d'investissement permettant d'alléger de 115 tonnes par an ses émissions de CO2 . Un effort que le réassureur aimerait bien évidemment voir dupliqué chez tous ses clients assureurs et chez tous leurs assurés. 1 Surveillance des Maladies Infectueuses par un Réseau de Laboratoires de Microbiologie 2010 - Tendances Epidémiologiques 19832009, Institut Scientifique de Santé Publique, DO Santé publique et Surveillance 2011. Rapport: D/2011/2505/21. © David Plas

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TOPIC GESTION DES RISQUES Indépendants : l’assurance revenu garanti est-elle vraiment utile ? En tant qu’indépendant, vous travaillez dur pour bien gagner votre vie. Jusqu’au jour où une maladie ou un accident interrompt brutalement votre capacité à travailler. Comment vous protéger d’une perte de revenu qui mettrait à mal votre équilibre financier ? L’assurance revenu garanti est-elle la solution ? Gaëlle Hoogsteyn A ccident, maladie… Les indépendants, comme tout le monde, encourent le risque de n’être plus en mesure de travailler durant certaines périodes de leur vie. Mais savez-vous à combien s’élèverait votre allocation de sécurité sociale en cas d’incapacité de travail ? À… rien les deux premières semaines. Après, le montant de votre indemnité oscillera entre 34,47 à 59,85 euros bruts par jour, en fonction de votre situation familiale. Après un an, vous toucherez des allocations d’invalidité plus ou moins équivalentes. Ces indemnités sont calculées par rapport à un plafond légal, sans tenir compte de vos revenus réels antérieurs. Vous courez donc le risque de vous retrouver avec des indemnités légales éloignées de vos revenus habituels. La question se pose alors : ces interventions suffisent-elle à maintenir votre niveau de vie et celui de votre famille ? À payer votre crédit hypothécaire, votre facture d’énergie, la crèche du bébé ou les études de l’aîné ? Bien souvent, la réponse est non. De solutions pour vous protéger Plusieurs solutions existent pour vous protéger contre la perte de revenu : ➜ L’assurance revenu garanti assure le paiement d'une rente compensatoire en cas d'incapacité économique (la diminution de la capacité physique nécessaire à l'exercice d'une profession) ou physiologique (la diminution de l'intégrité corporelle constatée par décision médicale). ➜ L’assurance individuelle accidents vous offre une protection financière en cas d’accident survenant dans le cadre de la vie privée. Pour les indépendants, cette assurance couvre généralement aussi les accidents survenant dans l'exercice du travail et remplace, en quelque sorte, l’assurance accidents du travail dont bénéficient les salariés. ➜ Si vous exercez en personne physique, vous pouvez aussi construire votre assurance revenu garanti en vous appuyant sur votre pension libre complémentaire pour indépendant. Celle-ci propose en effet souvent également un volet assurances complémentaires contre le risque d'invalidité (ACRI). Les assureurs mettent souvent en avant la grande flexibilité de l’assurance revenu garanti. Quels types de risques souhaitez-vous couvrir ? Préférez-vous des primes men36 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 suelles, trimestrielles ou annuelles ? Jusqu’à quel âge voulez-vous être couvert ? Autant de paramètres qui vous permettent de choisir une formule sur mesure. Sachez toutefois qu’avant de conclure un contrat et en fonction du type de couverture souhaité, vous devrez vous soumettre à une série de vérifications médicales. Cela permet à l’assureur d’évaluer les conditions tarifaires qu’il proposera au client et de limiter ses risques. Mais moi je suis jeune et en bonne santé… Vous ne voyez pas directement l’intérêt de consacrer une partie de votre budget à une assurance revenu garanti ? Pourtant, que vous ayez 30, 40 ou 50 ans, vous n’êtes pas plus à l’abri qu’un autre d’avoir un accident de voiture ou de vous découvrir un cancer. On dit souvent qu’il n’est jamais trop tôt pour penser à sa pension. Dans le cas des indépendants, il est aussi conseillé de se couvrir dès le début contre la perte de revenus. Et plus jeune vous souscrivez, moins le montant de la prime à payer durant toute la durée du contrat sera élevé. Une option fiscalement intéressante Last but not least, les cotisations versées pour l’assurance revenu garanti peuvent être déduites jusqu’à 100 % des revenus professionnels, dans le cadre des frais professionnels réels. Le revenu de remplacement distribué par l'assureur, de son côté, est taxable au même titre que les autres revenus de remplacement, c’est-à-dire à un barème de taxation plus favorable. ● © Getty

TOPIC GESTION DES RISQUES Assurance d’entreprise : une approche humaine en ces temps numériques La numérisation du secteur financier bat son plein et ne fera que s’accélérer dans les années à venir. Quelles peuvent en être les répercussions sur le service que les assureurs offrent aux entreprises ? L es jeunes générations grandissent avec un smartphone. Quoi de plus normal pour elles que de commander sur internet ? Admettons toutefois que la révolution numérique va mettre à l’épreuve les business models des banques et assurances : la Belgique n’échappera pas à ce qu’on appelle l’insurtech, avec son cortège de nouveaux acteurs. Ceux-ci collaboreront avec les entreprises de la nouvelle économie pour soumettre au client final des propositions commerciales en temps réel, fondées sur les données. Cette évolution se fera surtout sentir dans les assurances à court terme. Par exemple une assurance annulation voyage ou une couverture omnium pour véhicule de location. Les assureurs ont tout intérêt à concevoir la numérisation comme une chance, plutôt qu’une menace. Cette nouvelle donne leur permettra de se focaliser sur la valeur ajoutée qu’ils peuvent apporter plutôt que sur les processus sous-jacents : ils passent encore trop de temps à régler des aspects administratifs. Soulager Les développements technologiques ne rendront sans doute pas l’intermédiaire superflu. L’approche humaine fondée sur la confiance restera pertinente, a fortiori dans des dossiers complexes, comme ceux des assurances d’entreprise. Car que veut le chef d’entreprise ? La tranquillité d’esprit. Il n’a pas le temps de gérer sur internet ses polices d’assurance et les éventuels sinistres. L’assureur conserve son rôle de conseiller et de prestataire de services, partenaire au quotidien de l’entrepreneur. À cet effet, il veut comprendre vers quel avenir son client s’oriente et de quelle protection il a besoin. Le conseil pertinent se fonde sur une étude approfondie de l’entreprise. L’assureur procède à une analyse de risque pour définir les principaux besoins et la formule qui y correspond le mieux. Une assurance incendie pour PME nécessite par exemple du travail sur mesure. Bien des chefs d’entreprise ne réalisent pas suffisamment que les conséquences financières d’un sinistre sont souvent bien plus lourdes que les seuls dégâts matériels. Le calcul du montant à assurer et l’évaluation de la période d’indemnisation (le temps qu’il faut à l’entreprise pour redevenir opérationnelle), tout cela nécessite beaucoup de savoir-faire et de dialogue. Voilà des dossiers impossibles à standardiser. [Coproduction] La prévention L’assureur a une mission de sensibilisation. La solution qui émergera ne sera pas d’office une assurance, car il est également possible d’éliminer des risques par la prévention. Par exemple, tout le monde n’est pas conscient des risques liés à la cybercriminalité. De plus en plus d’entreprises font le choix de l’e-commerce, qui les expose au piratage. Or, elles sous-estiment souvent les conséquences d’une indisponibilité de l’infrastructure TIC, du vol de données, des plaintes de clients et des répercussions sur le chiffre d’affaires et l’organisation. N’occultons pas les atouts de la numérisation. Grâce à elle, les processus qui se déroulent entre le courtier/assureur et le client gagnent en vitesse, en transparence et en efficacité. Le datamining est une ressource appréciable pour un conseil sur mesure. L’échange d’informations rendu possible par la technologie blockchain facilitera la collaboration avec des prestataires de services externes et permettra d’élargir l’offre de services. En témoignent les applis grâce auxquelles le client peut introduire luimême une déclaration de sinistre. Celui qui dispose d’une assurance omnium et qui est impliqué dans un accident de la circulation n’a rien d’autre à faire que signaler le lieu de l’accident via l’appli. Plus qu’à attendre la dépanneuse et le véhicule de remplacement, livré sur place. Après réparation, le garagiste déposera son véhicule à domicile et reprendra la voiture de remplacement. Un fameux progrès pour la 'customer experience'. Par ailleurs, l’automatisation libère du temps pour l’assureur, qui peut davantage s’investir dans le conseil – son vrai cœur de métier. ● Michel Claes, assureur indépendant auprès de la KBC Brussels Prendre contact avec l’auteur : claes.gosseye@kbcbrussels.be BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 37

Accidents du travail : mieux vaut prévenir GESTION DES RISQUES Un accident est vite arrivé, au travail comme ailleurs. D’après Fedris, l’Agence fédérale des risques professionnels, plus de 160.000 déclarations d’accident de travail ont été enregistrées en 2017, soit 2,5 % de plus que l’année précédente. Quels sont les accidents les plus fréquents ? Comment s’en prémunir ? Quelles sont vos obligations en tant qu’employeur ? Réponses d’experts. Gaëlle Hoogsteyn E n Belgique, toute entreprise est tenue de souscrire un contrat d’assurance auprès d’une compagnie privée pour protéger ses employés en cas d’accident du travail. Cette assurance permettra à l’employé d’être remboursé de ses frais médicaux, d’être rémunéré pendant son incapacité de travail et d’être indemnisé en cas d’invalidité permanente... Pour autant que l’accident du travail soit reconnu comme tel… Selon la loi du 10 avril 1971, un accident est défini comme tout événement soudain qui se produit sur le chemin du travail ou lors de l’exécution du contrat de travail et qui cause une lésion au travailleur. S’il n’y a pas de lésions physiques ou psychosociales, l’événement ne sera pas reconnu comme un accident du travail. « Cela suppose aussi que le travailleur soit dans l’exercice de ses fonctions au moment de l’accident. Si un travailleur va faire une séance de shopping sur son temps de midi et tombe dans l’escalier roulant, ce ne sera pas reconnu comme un accident du travail », précise Johan Olbrechts, Manager Conseil Prévention chez Axa. Top des accidents les plus fréquents Selon le secteur d’activité et la fonction, les risques d’accidents de travail peuvent être différents. Certains secteurs sont naturellement plus touchés. Ainsi, en 2016, 60 % des accidents de travail enregistrés par Fedris concernaient des ouvriers. D’après une enquête menée par Axa, entre 2013 et 2017, les chiffres sont très stables. « Malgré l’apparition de nouveaux métiers et de nouvelles technologies, on ne voit pas de nouvelles tendances apparaître dans les incidents déclarés. Tant le type d’accident, que les blessures ou encore le nombre de jours d’incapacité de travail restent stables », explique Brigitte Bert, Ingénieur Prévention chez Axa. 38 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 Parmi les causes d’accidents de travail les plus fréquentes on retrouve ainsi : 1. Un faux mouvement (30 %) 2. La perte de contrôle d’une machine (20 %) 3. Un accident lié à un produit chimique (16,2 %) 4. Une chute de plain-pied (13,8 %) 5. Une rupture ou chute d’objet (12,2 %) Les accidents liés à l’électricité, au feu ou à une explosion comptent, pour leur part, parmi les circonstances les plus rares (moins de 2%). L’âge et l’ancienneté jouent un rôle dans les accidents du travail. Ainsi, 18 % des accidents entraînant une incapacité surviennent au cours de la première année de travail. Un chiffre qui grimpe à 53 si on élargit le scope aux travailleurs ayant moins de 5 ans d’ancienneté. « Ces chiffres prouvent l’importance d’un bon accompagnement en matière de sécurité et de prévention dès l’accueil dans une entreprise », constate Kleopatra Van den Bergh, conseillère en prévention chez Mensura. En ce qui concerne l’âge des travailleurs, les 30-50 ans sont les plus touchés. Toujours d’après l’enquête d’Axa, 40 % des accidents de travail n’entraînent pas d’incapacité de travail. 25 % des accidents engendrent une semaine d’incapacité et seuls 7 % des accidents de travail entraînent une incapacité de travail de plus de 3 mois. Le chemin du travail, potentiellement plus mortel Les accidents sur le chemin du travail représentent pour leur part 15 % de la totalité. Ils sont souvent plus graves et plus souvent mortels que les accidents sur le lieu de © Getty

5 conseils pour éviter les accidents de travail Brigitte Bert travail. Ainsi, en 2016, plus de 4.150 accidents du travail se sont produits dans la circulation, entraînant près de 112.200 jours d’incapacité. Environ 400 de ces accidents ont entraîné une incapacité permanente et 9 ont entraîné la mort. Brigitte Bert de commenMalgré l’apparition de nouveaux métiers et de nouvelles technologies, on ne voit pas de nouvelles tendances apparaître dans les incidents déclarés. ter : « Les habitudes des travailleurs changent. Les vélos électriques, les Segway et autres nouveaux moyens de transport alternatifs sont sources de nouveaux accidents sur le chemin du travail. Le fait que la circulation se densifie de plus en plus est aussi un facteur aggravant. » Nouvelles tendances Même si, globalement, les causes d’accident du travail restent stables, certains risques sont en baisse. Les accidents liés aux agents chimiques, par exemple, ont diminué, passant de 18 à 14 %. « La nouvelle législation sur les agents chimiques a permis de sensibiliser les entreprises et d’augmenter les mesures de sécurité nécessaires », commente Johan Olbrechts. Kleopatra Van den Bergh se réjouit pour sa part de constater que les accidents de travail chez les intérimaires sont aussi en baisse. La conseillère en prévention souligne par contre une forte complexification des dossiers : « Citons par exemple le cas de petites structures qui travaillent avec un sous-traitant, qui lui-même emploie des travailleurs temporaires…. Tous ces éléments rendent la gestion et l’évaluation du dossier de plus en plus compliquée. Nous sommes aussi de plus en plus fréquemment confrontés à des travailleurs d’origine étrangère, qui ne parlent pas toujours notre langue et ne connaissent pas les lois belges », assure-t-elle. Focus sur la prévention Sur plus de 140.000 accidents du travail déclarés chez Axa entre 2013 et 2016, 85 ont connu une issue fatale et plus de 8.000 ont entraîné une invalidité permanente. « Bien que ce chiffre paraisse encore élevé, il faut garder en tête que le nombre d’accidents mortels sur le lieu de travail a diminué de 71 % en 30 ans, grâce aux politiques de prévention mises en place », commente Johan Olbrechts. Il attire toutefois notre attention sur le fait que la donne n’est pas la même pour toutes les entreprises : « On constate malheureusement que certaines petites entreprises ont moins de moyens en matière de sécurité et ne sont parfois même pas au courant de leurs obligations ➜ Gardez les postes de travail propres, dégagez les allées, nettoyez immédiatement les produits déversés... L'ordre et la propreté sont à la base de la prévention des accidents du travail. ➜ Donnez des instructions de sécurité claires. Assurez-vous que les employés connaissent ces consignes. Répétez-les régulièrement. Faites parrainer les nouveaux employés par des collègues expérimentés. ➜ Achetez du matériel de travail sûr et des équipements de protection de bonne qualité. Impliquez le conseiller en prévention dans la procédure d’achat et veillez au confort des travailleurs. ➜ Veillez à disposer de suffisamment de matériel de premiers secours et de personnel qualifié pour pouvoir fournir les premiers soins. ➜ Enregistrez et enquêtez sur les incidents et les accidents. Cela vous permettra d’en trouver les causes et de prendre des mesures correctives. Enquêter sur les « quasi-accidents » est aussi très utile pour éliminer les causes d'éventuels futurs accidents. légales. C’est pourquoi il est très important de les sensibiliser et de leur faire connaître les aides auxquelles elles ont droit, notamment via leur service externe de prévention. Ainsi, des organismes tels que Mensura aident les petites entreprises dans la gestion de leurs risques. » Kleopatra Van den Bergh (Mensura), indique pour sa part : « Nous donnons des conseils et organisons des visites d’entreprises, nous avons aussi un médecin d’entreprise et des conseillers psycho-sociaux… Nous avons vraiment un rôle important à jouer dans la gestion des risques au sein des petites entreprises. » Johan Olbrechts Malheureusement, certaines petites entreprises ont moins de moyens en matière de sécurité et ne sont parfois même pas au courant de leurs obligations légales. Les assureurs privés tiennent aussi à apporter leur pierre à l’édifice. Ainsi, Axa développe depuis plusieurs années des approches de prévention sectorielles pour mieux aider ses assurés. « On développe des fiches ludiques, des brochures d’accueil, des affiches de prévention… Ces mesures doivent aider les petites entreprises qui n’ont pas les moyens de créer ce type d’outils elles-mêmes », conclut Brigitte Bert. ● BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 39

ENTREPRENDRE STARTER All4One consulting : la route du large Avec les business games basés sur la course au large développés par Alain Lanckbeen, les entreprises vont pouvoir tester leur projet dans un environnement concurrentiel et imprévisible tout en favorisant et consolidant l’esprit d’équipe. Guy Van den Noortgate L es parallèles et similitudes sont nombreux entre les mondes de l’entreprise et de la voile. Du bateau à l’entreprise, de l’équipe à l’équipage, du dirigeant au capitaine, ou encore un environnement imprévisible qui nécessite une constante adaptation. Avec aussi quelques différences : sur un bateau, on ne peut pas se cacher ni se faire porter pâle. « La voile est un grand intégrateur humain », explique Alain Lanckbeen, fondateur d’All4One consulting. « On est forcé à collaborer et le bateau aide à faire passer l’équipe avant l’individu. Or, quand on doit gérer un projet, on ne peut pas réussir sans que tous les membres de l’équipe soient impliqués. Une équipe, c’est de l’intelligence collective. » L’idée d’All4One consulting a pris forme fin 2016, mais cela faisait déjà longtemps qu’Alain Lanckbeen songeait à combiner ses compétences professionnelles à sa passion de la voile. Après avoir travaillé 22 ans au sein du groupe Shell où, durant sa carrière, il eut à piloter et à évaluer de multiples projets, il a ainsi développé des business games basés sur la course au large afin d’augmenter la compétitivité des projets et la performance d’équipe. « Le bateau est une allégorie de l’entreprise », poursuit-il. « Il s’agit ici de fixer des objectifs, d’élaborer une stratégie, de tenir compte des concurrents, de gérer les risques, de s’adapter à un environnement qui change à chaque instant, etc. Autant de facteurs que l’on va retrouver dans la ‘vraie vie’ de l’entreprise. » Ces 'serious games' simulent la préparation et la participation à une course à la voile autour du monde ou à une traversée de l’Atlantique. La préparation intègre la définition des projets ainsi que celle du bateau qui va concourir. Ensuite, en fonction des aléas de la course, des actions devront être menées afin de corriger le tir. Enfin viendra le debriefing pour comprendre les raisons d’un succès et/ou d’un échec. Ces jeux ont été validés par des professionnels de la voile mais sont totalement accessibles à des personnes qui n’ont jamais mis les pieds sur un bateau. Pour les termes techniques utilisés dans le jeu, un petit pop-up apparaît et en donne une définition claire et succincte. « Ces jeux permettent aux gens de sortir de leur confort et de se remettre en question », explique Alain Lanckbeen. « Nous fonctionnons par automatisme et là nous sommes plongés dans un monde que l’on ne connaît pas. Après 40 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 cette expérience, on verra ses collègues de manière différente. C’est l’humain Alain Lanckbeen qui est à bord. Une bonne entente entre les individualités est essentielle à la réussite d’un projet. Globalement, on a observé que l’échec d’un projet est dû, soit à une mauvaise appréciation au départ, soit à une mauvaise entente entre les membres de l’équipe. Le succès d’équipe, c’est quand l’objectif collectif prime sur l’objectif individuel. » Outre les jeux qui s’adressent aux PME, aux grandes entreprises – notamment leurs départements projets et innovation -, aux sociétés publiques, aux start-ups en croissance et aux business schools, All4One consulting conçoit et organise des formations en gestion de projets et des séminaires sur un, deux ou trois jours pour des dirigeants reposant sur un apprentissage expérientiel unique, basé sur la course au large. Ils sont organisés en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne, au Danemark et en Suisse, en collaboration avec des partenaires « voile » réputés. Lors de ces séminaires et formations, les participants auront l’occasion de monter réellement sur un bateau et de se frotter aux éléments. En France, l’opportunité leur est même offerte d’embarquer sur un bateau de course piloté par un skipper professionnel des grandes écuries participant à la Route du Rhum. ● Info : https://all4one-consulting.com/services/ Invest in starters Bon plan : entrez dans la communauté des investisseurs pour soutenir les jeunes entreprises innovantes de Bruxelles ! • Vous participez au développement économique de Bruxelles • Vous diversifiez vos placements • Vous bénéficiez d’avantages fiscaux grâce au « tax shelter » pour startups Une seule adresse : starters@beci.be https://starters.beci.be/ D.R.

ENTREPRENDRE DIGITAL 5 raisons d’installer un chatbot pour votre entreprise Vous entendez de plus en plus parler de « chatbots » autour de vous ? Mais à quoi cela correspond-t-il concrètement ? Est-ce une solution marketing à implémenter au sein de votre entreprise ? Comment pouvez-vous améliorer l’efficacité de votre service client grâce à cet outil ? U n chatbot est un agent conversationnel installé sur votre site web et/ou vos plateformes de messageries instantanées comme Facebook Messenger. Grâce à un paramétrage prédéfini, le chatbot est capable de tenir une conversation avec les utilisateurs qui le contactent. Il s’agit en réalité d’une FAQ interactive automatisée. Certains bots sont également dotés d’intelligence artificielle afin de réagir à un plus large panel de situations. Actuellement, il existe plusieurs outils permettant aux entreprises, y compris les PME, de créer un chatbot sans connaissance informatique. Pourquoi installer un chatbot ? 1. Établir une relation individuelle et personnalisée avec les prospects : Depuis 2016, le nombre d’utilisateurs actifs sur les messageries instantanées a dépassé celui des utilisateurs actifs sur les réseaux sociaux. C’est donc sur ces messageries que votre cible se trouve. L’appel téléphonique devenant anxiogène pour de nombreuses personnes, les conversations instantanées sont devenues une solution optimale. Les chatbots vous offrent également la possibilité d’établir une relation unique avec vos clients et/ou prospects via des conversations personnalisées. Les utilisateurs n’ont pas le sentiment de recevoir des messages génériques : ils reçoivent une réponse personnalisée en fonction de leur besoin et de leurs caractéristiques tels que leur nom ou prénom. 2. Disponible 24/24 et 7/7 : Souvent, des utilisateurs initient des conversations sur ces messageries sans obtenir une réponse rapide. Deux raisons principales expliquent le manque de réactivité des entreprises : soit la demande est initiée en dehors des heures d’ouverture et aucun employé n’est en mesure de répondre instantanément ; soit d’autres priorités au sein de l’entreprise vous obligent à laisser la question en suspens. Le chatbot peut quant à lui répondre aux questions tous les jours de la semaine, à n’importe quelle heure. Il est également capable, à l’inverse de nous, de tenir plusieurs conversations simultanément. Il assure donc un suivi client (de base) de manière instantanée ! 3. Poser les premières questions du service client : Dans un souci d’efficacité, le chatbot vous permet de récolter les premières informations nécessaires avant qu’un membre du service clientèle ne reprenne le relais. Par exemple, il peut demander les coordonnées personnelles et la raison 42 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 principale de la demande. Ces données seront ensuite automatiquement notifiées à l’employé par e-mail ou via le CRM. 4. Faciliter le processus d’achat : Mais un bot n’est pas seulement utile au niveau du service client ! Il peut également conseiller les utilisateurs dans leur décision d’achat. En posant les questions utiles, le chatbot peut proposer des solutions qui correspondent au besoin de son interlocuteur en redirigeant le client vers certaines pages spécifiques de votre site ou en proposant certains produits/services. 5. Se différencier de la concurrence : L’utilisation du chatbot reste un phénomène assez récent. Son implémentation a réellement connu une augmentation significative mi-2016 avec l’ouverture de l’API Facebook Messenger, la première plateforme de messagerie instantanée. Si vous souhaitez devancer vos concurrents, installez donc votre premier chatbot ! Grâce aux outils en ligne disponibles, leur utilisation est ouverte à tous : depuis la TPE jusqu’aux grandes entreprises. Sophie Rase Partner & Marketing Manager – Follow Us Prendre contact avec l’auteur : Sophie@follow-us.eu Pour aller plus loin Découvrez comment créer un chatbot via le Messenger Facebook, en 3 h de formation. Quand ? Le 13 décembre, de 9h à 12h30 Où ? Beci, 500 av. Louise, 1050 Bruxelles Info et inscriptions : trainings@beci.be - 02 210 01 72 www.beci.be © Getty

Bruxelles-Propreté, c’est notamment 399 km de voiries à entretenir. MARCHÉS PUBLICS Bruxelles-Propreté : ‘big picture’ d’un parastatal du quotidien Après avoir déjà éclairé les stratégies d’achat public de plusieurs « bras armés » de la Région bruxelloise (CIRB, SLRB, BE, etc.), notre série sur les marchés publics met en lumière le secteur de la propreté publique. Mathieu Vrebosch, responsable de la Cellule Achats au sein de Bruxelles-Propreté, tient à rendre les entrepreneurs bruxellois attentifs aux diverses opportunités d’affaires que son OIP propose, et ce, dans de nombreux secteurs. Julien Knoepfler D ifficile de vivre ou de travailler dans la Capitale sans connaître l’Agence Bruxelles-Propreté ! Tant il est vrai que produire des déchets – et donc, être tenu de contribuer à les éliminer - est notre lot à tous… Il n’en est pas moins utile de rappeler quelques éléments à son sujet. Ainsi, l’agence est un gros employeur, marqué au surplus par un fort développement : depuis 1999, le nombre d’agents est passé de 1500 à près de 2800. Bruxelles-Propreté, c’est aussi – répartis sur tout le territoire régional — 11 sites d’exploitation, 4 parcs à conteneurs, un garage central et un siège administratif. En termes de nettoyage, enfin, 399 km de voiries sont entretenus par l’agence. Pour faire tourner ce « monstre » et lui donner les moyens de ses missions, d’innombrables commandes de travaux, fournitures et services sont indispensables. Comme le précise M. Vrebosch, 22 millions d’euros sont annuellement affectés au budget à cette fin, « au seul niveau des achats logistiques, sans le charroi ni l’infrastructure, donc ! » Charroi dont le budget s’élève, en 2018, à 16 millions TVAC pour l’achat de véhicules et 8,5 millions pour l’entretien et les réparations. Pour mettre en œuvre cette politique d’achats, l’agence dispose d’une solide équipe d’acheteurs, rompus à la législation sur les marchés publics et bons connaisseurs de la réalité – économique, cette fois – du marché des différents équipements. « Chez nous », précise M. Vrebosch, « quand un acheteur s’est vu confier un marché, il en devient – sauf exception liée à des sujets très techniques, comme l’informatique, par ex. – la personne de référence d’un bout à l’autre, exécution comprise. C’est là un point qui nous démarque de plusieurs autres OIP bruxellois, chez qui l’exécution des marchés est abandonnée aux équipes de terrain. » Des obstacles à franchir ? Entre freins effectifs et légendes urbaines… Des budgets considérables, une grande diversité de secteurs, la garantie d’une parfaite solvabilité inhérente à un OIP, un suivi qualifié : a priori, tout devrait plaider en faveur d’une véritable « ruée » des entrepreneurs bruxellois vers les offres de marchés publiées par l’agence ! Or, le tableau n’est pas aussi rose. La faute à un certain nombre d’obstacles régulièrement cités par les entreprises. Mais ces écueils en sont-ils vraiment ? Quelle est leur part de réalité ? Et qu’est-ce qui relève de la mécompréhension, voire de la franche… « légende urbaine » ? Pour nous permettre d’y voir plus clair, notre interlocuteur a accepté de se livrer au jeu du « vrai ou faux ». ➜ Des procédures inutilement complexes ? De plus en plus FAUX ! Pour beaucoup d’entrepreneurs, la cause est entendue : en dépit de leur attractivité, concourir à des marchés publics équivaudrait à un véritable « parcours du combattant », décourageant les plus tenaces. Notre invité nuance : « Certes, les marchés publics ont leurs règles et leurs exigences – notamment documentaires. Mais c’est le corollaire des nombreuses garanties qu’ils amènent, d’un autre côté ». À cela s’ajoute la nouvelle loi de 2017 sur les marchés publics, qui a précisément pour ambition de simplifier les procédures. Notamment via le caractère obligatoire désormais lié à la procédure électronique : avec l’abandon du courrier postal, toute une série de délais, de coûts et de facteurs d’opacité sont aujourd’hui supprimés. BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 43 © belgaimage

ENTREPRENDRE Mathieu Vrebosch ➜ Une concurrence de façade ? Pour le coup, totalement FAUX ! Autre croyance ayant la vie dure : la conviction que les pouvoirs adjudicateurs auraient « leurs habitudes » et travailleraient systématiquement avec les mêmes entreprises, les autres concurrents étant destinés à « faire tapisserie » pour les besoins de la loi. Ici, Mathieu Vrebosch hésite entre rire et se fâcher. « Si ce genre de manège a pu avoir cours par le passé dans certaines administrations – ne nous voilons pas la face –, c’est par essence le genre de pratiques que rendent impossibles le renforcement récent de la législation et, plus spécifiquement encore, son basculement sur un régime électronique ! » ➜ Des prix impossibles à tenir sur toute la procédure ? En partie VRAI, mais des astuces existent ! Que les marchés publics soient caractérisés par une lenteur certaine par rapport au privé, on ne peut le nier… Mais c’est un fait suffisamment connu pour qu’il ne surprenne plus grand monde ! On dira simplement qu’il ne faut pas compter sur ce genre de marché pour « remplumer » en urgence un carnet de commandes anémique ! M. Vrebosch pointe cependant la difficulté rencontrée par certains soumissionnaires quant à la durée de validité des offres. Il n’est pas rare que certains prestataires lui opposent que les durées de validité exigées pour le prix (à savoir 90, 120 voire même 180 jours) seraient bien trop longues en regard de la volatilité des prix sur les marchés en question (tels les prix de l’électricité ou du fuel). Entre la demande de ces prestataires – dont l’horizon usuel d’offre est souvent d’une dizaine de jours – et la lenteur « sénatoriale » de la machine institutionnelle à l’œuvre dans le secteur public, un compromis doit être trouvé. Quitte à ce que le montant proposé inclue une marge de prudence. À l’inverse, des facilités trop souvent méconnues Non content de nuancer considérablement les obstacles généralement cités, M. Vrebosch rappelle quelques précieux filons, de nature à simplifier la tâche des soumissionnaires : ➜ Des offres aisément consultables : Certaines PME n’ont pas forcément le réflexe de consulter le Bulletin des Adjudications (BDA). D’autres n’en ont pas le temps. Comme le rappelle notre interlocuteur, « il existe des entreprises qui – sur base des codes NACE, comme on les appelle – reprennent tous les appels d’offres, par secteurs d’activité. Pour moins de 1000 € par an, ça peut bien aider à rester ‘sur la balle’ ! » ➜ Les démarches de prospection menées par Bruxelles-Propreté : Rien de plus vexant et problématique qu’un appel d’offre qui reste sans candidats (de qualité) ! Pour s’assurer de disposer d’offres compétitives, l’agence an44 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 ticipe en menant – in tempore non suspecto – des opérations de prospection. « Ainsi, quand on sait qu’on aura, d’ici six mois ou un an, divers petits travaux de rénovation à mener sur certains bâtiments, on contacte – de manière systématique, via les Pages d’Or – les sociétés qui nous semblent de nature à inspirer confiance. On sollicite alors un rendez-vous, puis on met en avant les avantages de faire affaire avec une structure comme la nôtre, au premier rang desquels notre parfaite solvabilité. Aux entreprises bruxelloises de ne pas rater le train le jour de notre appel ! » ➜ L’obligation d’allotir, favorable aux petits prestataires : Notre invité met l’accent sur une troisième facilité, spécifiquement introduite dans la loi dans l’intérêt des PME. Il s’agit de l’obligation faite aux commanditaires publics d’allotir, c’est-à-dire de prendre soin, chaque fois que cela est possible (et dans les limites du raisonnable !), de « découper » le marché en un maximum de lots. Par exemple, en confiant à deux sociétés distinctes la démolition d’une ruine et la construction d’un nouveau bâtiment. Cette obligation est relativement contraignante, car l’organisme public est tenu de se justifier chaque fois qu’il entend y déroger... Pour Mathieu Vrebosch, l’idée n’est pas encore bien fonctionnelle ; et il n’est pas exclu qu’elle rejoigne le cimetière des « beaux-principes-difficilement-applicables » ! Force est d’admettre que cette obligation de fractionnement complique considérablement la vie des administrations commanditaires. Cela suppose de construire « x » marchés différents, puis d’en suivre l’exécution en parallèle. Et en cas de conflit, de mener autant de dossiers de contentieux distincts ! C’est peu dire que l’idée est mal accueillie dans les différents services… À cette objection pratique s’en ajoute une autre, plus symbolique, qui tient dans la relative antinomie entre l’obligation d’allotir, d’une part, et l’intérêt croissant marqué pour les centrales d’achats, d’autre part. On sent bien qu’on ne peut prôner le découpage d’un côté et le regroupement de l’autre… En conclusion, M. Vrebosch fait confiance à la jurisprudence autant qu’à la pratique pour décider du sort des marchés publics. Sachant qu’elle n’est pas appelée à « changer la face du monde », non plus. Car, comme on s’en sera rendu, candidater auprès des pararégionaux bruxellois – Agence Bruxelles-Propreté en tête – est en réalité bien plus simple et stimulant qu’on pourrait l’imaginer ! ● D.R.

ENTREPRENDRE TRANSITION Recyclage des batteries : l'Europe prend enfin sa place On se lassait de voir l'Asie occuper tout l'espace médiatique dans le domaine de la production des batteries. Umicore, Solvay et le suédois Northvolt viennent de prendre des décisions qui semblent de nature à rétablir un équilibre. Johan Debière vec l'interdiction des véhicules diesel dans de nombreux centres villes (ndlr : en Région bruxelloise, les moteurs diesel Euro 5 devront avoir disparu de la circulation au 1er septembre 2025 sous A peine d'amende), et avec l'augmentation des accises sur le diesel, les motorisations électriques voient enfin leur horizon s'éclaircir. Cette évolution représente pour Umicore et pour Solvay une opportunité incroyable : celle de voir enfin les conditions réunies pour un déploiement en Europe d'une filière industrielle consistante, axée à la fois sur la production de cellules et sur le recyclage des batteries une fois celles-ci arrivées en fin de vie. En réalité, l'intervention d'un acteur belge comme Umicore dans le créneau n'est pas neuve. Jan Tytgat, Director Government Affairs Benelux chez Umicore : «Umicore fournit déjà depuis longtemps à des acteurs coréens ou chinois des matériaux dont ils ont besoin pour fabriquer leurs batteries. Ce qui change ici, c'est la volonté d'Umicore et de quelques autres acteurs industriels européens directement concernés de faire émerger une filière industrielle durable en Europe en s'appuyant sur l'association des compétences de chacun: chimie cellulaire, production des cellules et enfin, recyclage. » 250 milliards d'euros à l'horizon 2025 Il n'y aura pas, demain, un seul et unique grand fabricant européen pour alimenter les constructeurs automobiles en batteries électriques ‘made in Europe’, mais bien plusieurs, fédérés au sein d'une Alliance européenne des batteries. Et bien décidés à rafler aux Chinois, aux Coréens et aux Japonais une part du marché de la batterie lithium-ion estimé à 250 milliards d'euros à l'horizon 2025. Portée depuis septembre 2017 par le vice-président de la Commission européenne Maros Sefcovic, l'Alliance avait toutefois intérêt à se démarquer. C'est désormais chose acquise sur le plan stratégique, puisque l'objectif est désormais de doter l'Europe de dix à vingt giga-usines capables de proposer des batteries éco-conçues. D'ores et déjà, sans attendre l'arrivée de ces usines, c'est avec Northvolt en tant que partenaire axé sur la production durable, et avec le groupe BMW en tant que constructeur, qu'Umicore a décidé de s'associer. « Au sein de cette alliance, Umicore sera le partenaire responsable du développement et du recyclage de matériaux actifs d'anodes et de cathodes », explique Jan Tytgat. L’unité de recyclage d’Umicore à Hoboken. R&D à Olen et démantèlement en Allemagne Concrètement, en terme d'emplois, ces nouveaux développements permettront de renforcer le pôle de recherche d'Umicore basé à Olen, au cœur de la province d'Anvers, les opérations de démantèlement des batteries étant quant à elles effectuées en Allemagne. En septembre dernier, Umicore a par ailleurs consenti un investissement dans sa nouvelle usine de Nysa, dans le sud de la Pologne. « Notre site d'Olen est principalement axé sur la recherche et le développement (R&D) de technologies propres, et sur la production de matériaux de pointe à base de cobalt et de nickel », précise Jan Tytgat. Les opérations engagées avec BMW et Northvolt devraient rapidement être complétées par d'autres. En effet, si les vagues électrique et hybride sont pour l'heure encore réduites, le raz-de-marée devrait pouvoir se produire rapidement au vu de la conjonction des différentes composantes du dossier : hausse des accises sur le diesel, interdiction dans les villes, régime fiscal intéressant pour le tout électrique, etc. ● Info : Laura Rebreanu, Sustainable Development Coordinator - lr@beci.be, tél. +32 2 643 78 26 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 45 © Umicore

COMMUNITY L’actualité BECI en photos Beci a pris part à une table ronde consacrée à l’égalité des genres au travail, en présence de la Secrétaire d’État bruxelloise Bianca Debaets, en charge de l’égalité des chances. Objectif : cerner les facteurs-clés de cette problématique. Une conférence sera organisée en février. 46 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 © Reporters

COMMUNITY Dans le cadre de la concertation en vue des élections de mai 2019, Beci a rencontré successivement le Ministre bruxellois de l’Économie et de l’Emploi, Didier Gosuin, et le Ministre-Président Rudi Vervoort. BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 47 © Reporters

LES ADRESSES PIPAILLON Quai au Bois à Brûler 11, 1000 Bruxelles www.pipaillon.com LE FROMAGEON Rue Vanderkindere 309, 1180 Uccle www.lefromageon.be LE CELLIER DE VINALGROS Rue Valduc 297, 1160 Auderghem www.vinalgros.eu MIG’S WORLD WINES Chaussée de Charleroi 43, 1060 SaintGilles www.migsworldwines.be LE ZOOM BRUSSELSLIFE Des épiceries fines à découvrir pour les fêtes de fin d’année Que préparer pour les fêtes ? Quels produits utiliser ? Brusselslife vous propose des adresses d’épiceries fines bruxelloises à ne pas rater pour les fêtes de fin d’année. Pour commencer, rendez-vous dans le quartier Saint-Catherine chez Pipaillon. Cette conserverie artisanale bio propose un large choix de conserves sucrées et salées à base de produits frais. Elle propose une grande diversité de fruits et d’agrumes dans le respect des saisons et de l’environnement. Si vous optez pour un plateau de fromages pour la fin du repas, poussez la porte du Fromageon, à Uccle. Il vous présente plus de 400 variétés de fromages de qualité, affinés avec soin. Laissez-vous conseiller par le personnel pour le vin et le pain afin de ravir au maximum les papilles et les narines de vos invités. Que servir, et avec quoi ? Pour accompagner vos plats, faites-vous conseiller par des professionnels ! Rendez-vous à Auderghem au Cellier de Vinalgros. Vinalgros est un spécialiste des vins tranquilles ou pétillants et de spiritueux de tous les continents. Le personnel pourra vous conseiller autant pour l’achat des produits que dans l’art de les déguster. Mig’s World Wines, à Saint-Gilles, est une véritable caverne d’Ali Baba pour tous les amateurs de boissons alcoolisées. À quelques pas de la place Stéphanie, venez découvrir une large variété de vins, de spiritueux et de bières de toutes origines et à tous les prix. 48 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 FRESHMED Rue de l'Escadron 35, 1040 Etterbeek www.freshmed.be SAPORI MEDITERRANEI Rue Wayez 27, 1070 Anderlecht LA DOLCE VITA Rue de l’Eglise 102, 1150 Woluwe-StPierre www.ladolcevita-traiteur.be TRAITEUR PANDIN Rue de la Fourche 47, 1000 Bruxelles www.pandin.be Mettez du soleil dans vos assiettes ! Envie de faire voyager vos invités grâce à un repas exotique à base de produits venus d’ailleurs ? Brusselslife vous propose trois adresses pour vous aider à mettre du soleil dans vos assiettes. Freshmed, situé à deux pas de Montgomery, est un supermarché qui propose de très nombreux produits du Sud, qu’ils proviennent de Grèce, de Turquie, du Portugal ou encore d’Italie. Plongez-vous dans cette atmosphère colorée de la méditerranée. Ensuite, prenez la direction d’Anderlecht pour vous rendre chez Sapori Mediterranei. Cette entreprise familiale vous propose les meilleurs produits italiens, pour la plupart introuvables en grande distribution. À Woluwe-Saint-Pierre, ne manquez surtout pas la Dolce Vita. Tous les produits sont rassemblés pour retrouver les saveurs de l’Italie dans votre cuisine. Faites confiance aux conseils du patron ! Pas envie de cuisiner pendant les fêtes ? Et si on décidait cette année d’en profiter pleinement et de faire appel à un traiteur ? La Maison Pandin, dans le centre de Bruxelles, est une adresse à ne pas rater ! Cette boutique, active depuis plus de 40 ans, vous propose des produits de qualité et de saisons. Donatienne de Vleeschauwer © Shutterstock

BRUSSELSLIFE PHARES À FAIRE EN FAMILLE 04.10 | 29.12.19 THE GRAND-PLACE TO BE La Grand-Place de Bruxelles a été reconnue il y a 20 ans par l’Unesco. À cette occasion, le Musée de la Ville lui dédie une exposition.| Musée de la Ville de Bruxelles | 4€-8€ | www.brusselscitymuseum.brussels 30.11 | 06.01 PLAISIRS D’HIVER Pendant plus d’un mois, la magie de Noël s’empare du centre-ville. Plus de 200 chalets, des manèges, une grande roue, etc. | Bruxelles | Gratuit | www.plaisirsdhiver.be 18.10 | 01.09.19 OURS ET NOUNOURS Plongez dans l'univers des ours à l'Institut Royal des sciences naturelles de Belgique. Avec votre doudou ou non, découvrez leur mode de vie et leurs rapports complexes avec les hommes | Institut Royal des sciences naturelles de Belgique | 7€-9,50€ | www.naturalsciences.be 23.12 LE SHOW DE NOEL Maya l’abeille, Bumba, Mega Mindy, Pat le Pirate, Fred & Samson, le Lutin Plop... vous emmèneront à la découverte d’une fête foraine pas comme les autres. | Cirque Royal | 20,50€-33€ | www.ticketmaster.be 21.12 LE JOUR LE PLUS COURT En une journée, découvrez l’univers du court métrage. | Lieux divers | 7€ | www.lejourlepluscourt.be SOUS LA LOUPE — CULTURE XL Upcycling Tour : un parcours artistique pour soutenir les commerçants ixellois Adresse : Chaussée d’Ixelles et place Fernand Cocq - Ixelles Comment garder ses clients pendant les travaux de voirie ? Comment les faire venir quand tout le quartier est en chantier ? Ce sont les questions que de nombreux commerçants se posent quand ils doivent faire face à un réaménagement de la voie publique devant leur porte... Hub.brussels a créé l'événement XL Upcycling Tour. Ce parcours artistique met en relation des artistes bruxellois avec des commerçants, afin de créer ensemble des œuvres d'art qui correspondent à l'univers de chaque enseigne. La première édition, parrainée par le street artiste ixellois Denis Meyers, se déroule dans les commerces de la chaussée d'Ixelles et de la place Fernand Cocq, qui subissent des rénovations de voirie depuis quelques semaines... Dix-neuf commerces se sont vus attribuer un artiste. Chaque artiste a dû imaginer un concept pour la vitrine et l'intérieur du magasin. L'objectif est de rendre l'enseigne plus attrayante, d'amener les Bruxellois à découvrir ces magasins grâce à ce parcours artistique... et malgré les travaux ! Les dix-neuf commerces participant à ce parcours artistique sont des restaurants, des supermarchés, des magasins de vêtements, de chaussures... Vous y trouverez des univers complètements différents ! XL Upcycling Tour est visible jusqu'au 22 décembre. Donatienne de Vleeschauwer BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 49 26.12 | 30.12.19 FESTIVAL NOEL AU THEATRE La première semaine de vacances, les théâtres et lieux culturels vous proposent 24 spectacles pour petits et grands. | Lieux Divers | 7,50€ le spectacle | www.ctej.be EN SOIRÉE 21.12 | 23.12 CASSE-NOISETTE Assistez au spectacle Casse-noisette interprété par la compagnie de ballet de Saint-Pétersbourg à BOZAR. | BOZAR | 40€-60€ | www.bozar.be 26.12 MANNEKEN-PIS CORRIDA Éliminez vos calories de Noël lors d’une course caritative nocturne de 4 ou 8 km dans les rues illuminées du centre-ville. | Place d’Espagne| 19€-21€ www.zatopekmagazine.com 31.12 FCKNYE FESTIVAL Profitez de la Saint-Sylvestre pour découvrir les meilleurs artistes de la nuit belge et bruxelloise. De quoi danser toute la nuit, pour un réveillon inoubliable. | Palais 12 | 45€ | www.fcknyefestival.be © damien paul © shutterstock

COMMUNITY DEMANDES D'ADMISSIONS PAR PRÉSENTATION AU CONSEIL D'ADMINISTRATION Africa Food World SPRL Avenue Joseph Baeck 68 - 1080 Bruxelles Code Nace : 10200 - Transformation et conservation de poisson, de crustacés et de mollusques 46110 - Intermédiaires du commerce en matières premières agricoles, animaux vivants, matières premières textiles et produits semi-finis del. : Mukoie Dandja Auffret Jean-Marie et Cie SC Avenue Louise 149 - 1000 Bruxelles Code Nace : 46370 - Commerce de gros de café, de thé, de cacao et d'épices del. : Auffret Jean-Marie Bit4You SA Avenue Charles-Quint 292 B - 1083 Ganshoren Code Nace : 46180 - Intermédiaires spécialisés dans le commerce d'autres produits spécifiques 64190 - Autres intermédiations monétaires 66191 - Activités des agents et courtiers en services bancaires del. : Toledo Marc Building Intergrated Greenhouses Holding SCA Rue Bara 175 - 1070 Bruxelles Code Nace : 64200 - Activités des sociétés holding 71111 - Activités d'architecture de construction 71121 - Activités d'ingénierie et de conseils techniques, sauf activités des géomètres del. : Goes Frank D-Side Akawa SA Avenue L. Mommaerts 24 - 1140 Bruxelles Code Nace : 79110 - Activités des agences de voyage 82300 - Organisation de salons professionnels et de congrès 85592 - Formation professionnelle del. : d'Alcantara Fabrice DCDM Group / Chocolat GuérinBoutron SPRL Rue de la Tourelle 32 - 1040 Bruxelles Code Nace : 10820 - Fabrication de cacao, de chocolat et de produits de confiserie 46360 - Commerce de gros de sucre, de chocolat et de confiserie 47242 - Commerce de détail de chocolat et de confiserie en magasin spécialisé del. : Domas-Conzemius Johann Duo for a Job ASBL Rue de Stassart 48 - 1050 Bruxelles Code Nace : 47789 - Autre com50 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 merce de détail de biens neufs en magasin spécialisé n.c.a. 85592 - Formation professionnelle del. : Simonart Frédéric Ekolo Facility Services SPRL Rue de Paris 101 - 1140 Evere Code Nace : 81210 - Nettoyage courant des bâtiments 81220 - Autres activités de nettoyage des bâtiments; nettoyage industriel 81290 - Autres activités de nettoyage del. : Ntamack Nlend Luc Lionel EOX Management Partner SPRL Avenue Louise 279 - 1050 Bruxelles Code Nace : 70210 - Conseil en relations publiques et en communication 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion 78100 - Activités des agences de placement de main-d'oeuvre del. : Dumbi Michael Fineum Conseil Belgique SPRL Rue de Ramskapelle 11 - 1040 Bruxelles del. : Bellaari Zohir Gymlib SPRL Avenue Louise 54 - 1050 Bruxelles Code Nace : 62020 - Conseil informatique 63120 - Portails Internet del. : Viora Eleonora Hoang Tanh / Ambelle PPE Rue Vandershrick 12 - 1060 Bruxelles del. : Hoang Thanh ICGO - Initial Coin Gold Offering SPRL Rue des Colonies 11 - 1000 Bruxelles del. : Callebaut Vincent Joyn Joyn SCRL Chaussée de Vleurgat 15 - 1050 Bruxelles Code Nace : 62010 - Programmation informatique 62020 - Conseil informatique 62090 - Autres activités informatiques del. : Curnel Sébastien Juleva SPRL Place Pierre Delannoy 50 - 7850 Enghien Code Nace : 10320 - Préparation de jus de fruits et de légumes 10392 - Transformation et conservation de fruits, sauf fabrication de fruits surgelés 10520 - Fabrication de glaces de consommation del. : Ba Eva Kim Sang Agricultural Produce JSC 21/17 Le Truc, Ward 7 District Binh Thanh - Ho Chi Minh City - Vietnam del. : Malik Sang Maris Coatings SA Chaussée de La Hulpe 178 - 1170 Bruxelles Code Nace : 46731 - Commerce de gros de matériaux de construction, assortiment général 46733 - Commerce de gros de papiers peints, de peintures et de tissus d'ameublement del. : Yaramishyan Valérya Shopping & Dreams SA Rue Thomas Edison 64 - 1402 Thines Code Nace : 41101 - Promotion immobilière résidentielle 47251 - Commerce de détail de vins et de spiritueux en magasin spécialisé 47910 - Commerce de détail par correspondance ou par Internet del. : Depraetere Frédéric Stapes and Inclus SPRL Zuidlaan 12 - 1560 Hoeilaart Code Nace : 33130 - Réparation de matériels électroniques et optiques 86905 - Activités de revalidation ambulatoire - 86909 - Autres activités pour la santé humaine n.c.a. del. : Teixeira Pinto Micaél Studio Baxton SPRL Place de la Vieille Halle aux Blés 29 - 1000 Bruxelles Code Nace : 47782 - Commerce de détail de matériel photographique, d'optique et de précision en magasin spécialisé 74201 - Production photographique, sauf activités des photographes de presse 74209 - Autres activités photographiques del. : Lambert Nicolas The New Europeans - Les Nouveaux Europeens AISBL Rue Washington 40 - 1050 Bruxelles del. : Casale Roger Wiltor SPRL Avenue Louise 523 - 1050 Bruxelles Code Nace : 62010 - Programmation informatique 63120 Portails Internet 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Detry William

COMMUNITY AGENDA Management & RH, Personal improvement Jusqu’au 15.12.2019 Co-Solution for the boss – entrepreneurs et managers 11.12.2018 Le Bonheur au travail… Leurre ou réalité ? 13.12.2018 Neurosciences : motivez votre équipe et développez l’engagement de vos collaborateurs 14.12.2018 Le management agile, est-ce pour vous ? Vente, marketing & Communication 11.12.2018 Le pilotage commercial 11.12.2018 Your digital track : Google My Business, aidez vos clients à vous trouver ! 13.12.2018 Your digital track : Créer votre premier chatbot en 3 heures ! 18.12.2018 LinkedIn, l’efficacité de la prospection digitale 18.12.2018 Your Digital Track : Instagram 15.01.2019 Auditer et améliorer votre référencement sur Google 07.02.2019 Facebook : comment gérer et animer une page d’entreprise ICT 11.12.2018 Réussir son CRM en 6 étapes 19.12.2018 Excel : faire parler n’importe quelle base de données en 3 clics 15.01.2019 Auditer et améliorer le référencement de votre site sur Google ➜ Caroline Coutelier +32 2 643 78 13 – cco@beci.be Formations sur mesure Vous souhaitez développer vos compétences, accroître la performance de vos collaborateurs, renforcer l’esprit d’équipe de votre entreprise ? Nos formations peuvent se décliner dans votre entreprise. Vous ne trouvez pas la formation que vous cherchez ? Contactez-nous ! Notre programme de formations est établi en fonction des demandes que vous nous formulez. ➜ Caroline Coutelier +32 2 643 78 13 – cco@beci.be Législation sociale 25.01.2019 Les vendredis de l’actualité sociale 31.01.2019 Actualité de droit social dans la fonction publique 22.02.2019 Actualités « compensation & benefits » 23.05.2019 Actualité de droit social dans la fonction publique 24.05.2019 Les vendredis de l’actualité sociale 07.06.2019 Actualités « compensation & benefits » ➜ Frédéric Simon +32 2 643 78 17 – fs@beci.be Médiation juridique Jusqu’au 22.02.2019 Cycle de formation de base et spécifique à la médiation civile et commerciale 12.03.2019 Ni éponge, ni autruche : se protéger et prendre du recul ➜ bMediation +32 2 643 78 47 – info@bmediation.eu Transmission 29.01.2018 Petit-déjeuner conférence : réussir une transmission, les pièges à éviter ➜ Erik Thiry +32 2 643 78 36 eth@beci.be 11.12.2018 NKVK: Zakendoen in het buurland? Cultuurverschillen tussen België en Nederland** BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 51

COMMUNITY AGENDA 13 & 14.12.2018 NKVK: Handelsmissie Nederlandse Metaalunie in Belgie** 14.12.2018 Les fonds européens, est-ce pour moi ? ➜ Beci’s International Department +32 2 210 01 77 - jpm@beci.be 18.12.2018 Xmas Afterwork 04.07.2019 Garden Party ➜ Beci Events +32 2 643 78 13 – events@beci.be Inscrivez-vous à une ou plusieurs formations et bénéficiez des subsides à la formation Retrouvez notre agenda complet sur www.beci.be Région Bruxelloise: 50% de subsides: (investissement min. = 1.000 €) **En néerlandais uniquement INDEX DES ENTREPRISES ET ORGANISATIONS CITÉES DANS CE NUMÉRO Adminion Ageas Agoria Ahooga Bike Air All4One consulting Axa BBDO Belfius Bit4you BMW Brightfish 4-5 33-34 6-11 6-11 6-11 40 38-39 6-11 26-27 6-11 45 6-11 Brussels Beer Project 15 Bruxelles-Propreté 43-44 Cellier de Vinalgros, Le 48-49 Centre Scolaire Asti Moulin CNE Comith 52 6-11 12 6-11 Crew Communication, The Dallas Digiteal Dolce Vita, La Engie Electrabel Enterprise Europe Network Extensa FEB Federgon Follow us Freshmed Fromageon, Le Future Leadership Institute Google Belgique Head Office BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 iBanFirst 6-11 6-11 Degroof Petercam 23-24 Deloitte 6-11 6-11 48-49 6-11 21 17-18 12 6-11 42 48-49 48-49 30-31 26-27 6-11 ICT Control KBC Brussels Kinepolis LDV United Maison Moderne Media Marketing Mediafield 6-11 28-29 37 30-31 6-11 6-11 6-11 6-11 Mediahuis Connect 6-11 Mensura 38-39 Mig’s World Wines 48-49 Munich Re Névé-Delacroix Northvolt Onlyhumans Pipaillon POM Publicarto 33-34 6-11 45 6-11 48-49 6-11 6-11 Roularta Healthcare 6-11 Sapori Mediterranei 48-49 SBS Belgium Seraphin Shell SNCB Solvay Stib Swiss Re TBWA Telenet Traiteur Pandin ULB Umicore Université de Cambridge 6-11 Schneider Electric 6-11 Seed Factory 6-11 6-11 40 17-18 ; 30-31 45 17-18 33-34 6-11 30-31 48-49 6-11 45 26-27 Vadis Technologies 6-11 We Media 6-11

ENTREPRISES en TRANSMISSION Le Hub Transmission de BECI, première organisation de la Région Bruxelles Capitale en cession/acquisition d’entreprises, publie ses nouvelles offres. > 3 entreprises à remettre Achat, vente, produits alimentaires Bio CA : 2 Mo € - 3 Mo € 10 à 20 personnes Articles et mobilier de décoration CA : 5 Mo € - 10 Mo € 20 à 30 personnes Atelier de production de pâtisseries CA : 1 Mo € - 2 Mo € 10 à 20 personnes > 1 acquéreur, groupe étranger recherche pour son implantation en Belgique Pour un de nos clients, un groupe étranger actif dans le transport spécialisé, le Hub Transmission recherche une entreprise de déménagement visant les secteurs de niche Bruxelles, Wallonie Valeur d’acquisition : de 3 Mo € à 5 Mo € Vous êtes intéressé par l’une de ces entreprises ou connaissez une société à reprendre dans l’un de ces secteurs? Le Hub Transmission de Beci vous accompagne dans votre projet de cession ou d’acquisition. Erick Thiry, Coordinateur du Hub Transmission • eth@beci.be • +32 2 643 78 36 Salima Serouane, Conseillère Transmission • sse@beci.be • + 32 2 643 78 49

Comme le Schtroumpf à Lunettes, rejoignez la grande famille des travailleurs Daoust ! Bienvenue chez Daoust, Welcome to the Family ! Spécialiste en Intérim et Titres-Services, Daoust est animée, depuis 1954, par un véritable esprit de famille. Daoust accompagne chaque jour ses intérimaires dans l’Industrie, l’Horeca, le Retail ou encore les métiers de l’Offi ce. Sans oublier ses milliers d’aide-ménagèr(e)s qui satisfont plus de 20.000 clients via son département Titres-Services. Rejoignez-nous dans l’un de nos JobCenters partout en Belgique ou sur www.daoust.be INTERIM • SELECTION • TITRES-SERVICES • OUTPLACEMENT • COACHING • PUBLIC SECTOR Partenaire offi ciel de à partir de juin 2018 - Brussels Expo Agréments: Wallonie: W.INT/SO/RS/RE.22, Flandre: VG.163.BUOP, Bruxelles: 00391. Agréments Titres-Services: Bruxelles: B40063, Wallonie: W40063, Flandre: V40063.

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