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GESTION DES RISQUES Changement climatique et assurance : des défis et de sacrées opportunités En Europe, les compagnies d’assurance resserrent les boulons afin de s’ancrer encore plus solidement sur leurs fondations. Dans le secteur non-vie, mais aussi dans le secteur vie, cela amène certaines d’entre elles à faire preuve de créativité. Jusqu’à lier des actions contre le réchauffement climatique, le profit de la compagnie et la sécurité du client. C' est au Canada que les professionnels du monde de l’assurance parlent le plus et le mieux des liens entre assurance et réchauffement climatique. Làbas, lorsque vous « magazinez » pour choisir l’assureur qui va vous permettra de garantir vos vieux jours, on constate bien vite que le réchauffement est un sujet très souvent inscrit sur les tablettes. Il faut dire qu’on est là à quelques kilomètres seulement de la frontière américaine, du règne de Donald Trump et de son climato-scepticisme. Par ses positions, sans doute le président américain a-t-il amené ses voisins canadiens à s’arc-bouter davantage dans la lutte contre le réchauffement climatique... Un enjeu immense Revenons en Belgique et poursuivons notre recherche d’acteurs au fait de la question. Un simple mail envoyé au leader du marché Ageas suffit à mobiliser son CEO : « En tant que leader du marché du secteur vie, Ageas ne peut pas faire abstraction du milieu dans lequel la compagnie évolue », commence Bart De Smet. À ce titre, l’assureur belge est bien évidemment au fait de toutes les questions quasi existentielles que se posent les dirigeants et les citoyens. Quid de la viabilité des placements en branche 21 ? Quid de l’évolution de notre environnement et des charges de plus en plus importantes que font peser sur nos sociétés les conséquences – aujourd’hui avérées – liées au dérèglement climatique ? Au-delà des défis, quid aussi des opportunités qui peuvent se présenter, pour une compagnie comme Ageas, dans le registre de la lutte directe ou indirecte contre le réchauffement climatique ? L’enjeu n’est pas mince. Il s’agit tout d’abord de contrôler autant que possible les manifestations climatiques ou Johan Debière tout au moins d’en limiter les effets dévastateurs : « Depuis les six premiers mois de l’année 2018, le secteur de l’assurance a déjà déboursé 200 millions d’euros pour indemniser des dégâts liés au dérèglement climatique. Et sur ces 200 millions d’euros, 55 ont été versés par AG Insurance, filiale belge d’Ageas ». Fort heureusement, ces 200 millions versés sur les six premiers mois de l’année ne représentent en réalité que 7 % des primes d’assurance incendie encaissées par le secteur de l’assurance en Belgique. En d’autres termes, si les conséquences du dérèglement climatique ne sont plaisantes pour personne, cela représente – dans l’état actuel des choses – une problématique qui reste tout à fait gérable pour un assureur comme Ageas. Non pas dire, mais faire Ageas a développé à l’égard de la problématique du réchauffement une réflexion et une stratégie sobre mais efficace, réaliste par rapport à la donne de ce que l’on appelait encore il y a quelques années d’ici le « développement durable » : « Chez Ageas, nous nous sommes inscrits dans la démarche des SDG, les Sustainable Development Goals lancés par l’Organisation des Nations Unies ». Non pas globalement comme le font de nombreuses multinationales soucieuses de restaurer leur image, mais en précisant les seules actions sur lesquelles la compagnie pensait pouvoir apporter sa contribution. Aux belles paroles, Ageas préfère l’action : « Non pas dire, mais faire », souligne Bart De Smet. Au-delà de cet engagement concret et du challenge que représente le développement d’activités dans le secteur vie, l’assureur Ageas est conscient des opportunités que BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 33 © Getty

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