Accidents du travail : mieux vaut prévenir GESTION DES RISQUES Un accident est vite arrivé, au travail comme ailleurs. D’après Fedris, l’Agence fédérale des risques professionnels, plus de 160.000 déclarations d’accident de travail ont été enregistrées en 2017, soit 2,5 % de plus que l’année précédente. Quels sont les accidents les plus fréquents ? Comment s’en prémunir ? Quelles sont vos obligations en tant qu’employeur ? Réponses d’experts. Gaëlle Hoogsteyn E n Belgique, toute entreprise est tenue de souscrire un contrat d’assurance auprès d’une compagnie privée pour protéger ses employés en cas d’accident du travail. Cette assurance permettra à l’employé d’être remboursé de ses frais médicaux, d’être rémunéré pendant son incapacité de travail et d’être indemnisé en cas d’invalidité permanente... Pour autant que l’accident du travail soit reconnu comme tel… Selon la loi du 10 avril 1971, un accident est défini comme tout événement soudain qui se produit sur le chemin du travail ou lors de l’exécution du contrat de travail et qui cause une lésion au travailleur. S’il n’y a pas de lésions physiques ou psychosociales, l’événement ne sera pas reconnu comme un accident du travail. « Cela suppose aussi que le travailleur soit dans l’exercice de ses fonctions au moment de l’accident. Si un travailleur va faire une séance de shopping sur son temps de midi et tombe dans l’escalier roulant, ce ne sera pas reconnu comme un accident du travail », précise Johan Olbrechts, Manager Conseil Prévention chez Axa. Top des accidents les plus fréquents Selon le secteur d’activité et la fonction, les risques d’accidents de travail peuvent être différents. Certains secteurs sont naturellement plus touchés. Ainsi, en 2016, 60 % des accidents de travail enregistrés par Fedris concernaient des ouvriers. D’après une enquête menée par Axa, entre 2013 et 2017, les chiffres sont très stables. « Malgré l’apparition de nouveaux métiers et de nouvelles technologies, on ne voit pas de nouvelles tendances apparaître dans les incidents déclarés. Tant le type d’accident, que les blessures ou encore le nombre de jours d’incapacité de travail restent stables », explique Brigitte Bert, Ingénieur Prévention chez Axa. 38 BECI - Bruxelles métropole - décembre 2018 Parmi les causes d’accidents de travail les plus fréquentes on retrouve ainsi : 1. Un faux mouvement (30 %) 2. La perte de contrôle d’une machine (20 %) 3. Un accident lié à un produit chimique (16,2 %) 4. Une chute de plain-pied (13,8 %) 5. Une rupture ou chute d’objet (12,2 %) Les accidents liés à l’électricité, au feu ou à une explosion comptent, pour leur part, parmi les circonstances les plus rares (moins de 2%). L’âge et l’ancienneté jouent un rôle dans les accidents du travail. Ainsi, 18 % des accidents entraînant une incapacité surviennent au cours de la première année de travail. Un chiffre qui grimpe à 53 si on élargit le scope aux travailleurs ayant moins de 5 ans d’ancienneté. « Ces chiffres prouvent l’importance d’un bon accompagnement en matière de sécurité et de prévention dès l’accueil dans une entreprise », constate Kleopatra Van den Bergh, conseillère en prévention chez Mensura. En ce qui concerne l’âge des travailleurs, les 30-50 ans sont les plus touchés. Toujours d’après l’enquête d’Axa, 40 % des accidents de travail n’entraînent pas d’incapacité de travail. 25 % des accidents engendrent une semaine d’incapacité et seuls 7 % des accidents de travail entraînent une incapacité de travail de plus de 3 mois. Le chemin du travail, potentiellement plus mortel Les accidents sur le chemin du travail représentent pour leur part 15 % de la totalité. Ils sont souvent plus graves et plus souvent mortels que les accidents sur le lieu de © Getty
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