LE MAGAZINE DES ENTREPR I SES BRUXELLOI SES LA DIVERSITÉ, clé de LA RÉSILIENCE DÉFI DIGITAL : hardi, les entreprises ! N°50 / DÉCEMBRE 2019 LE BONHEUR au TRAVAIL UN CURATEUR pour L’ÉCONOMIE PRODUCTIVE Dossier GÉRER LES TALENTS Rédactrice en chef invitée : MARTINE TEMPELS ISSN 2406-3738
highly ambitious Think big this year, and let us help you achieve your dreams.
Édito Et qu’en pensent les actionnaires ? Décembre est traditionnellement le mois des bons vœux, des rétrospectiv t des messages tournés vers l’avenir. La conjoncture politique, économique, soc paraît instable et incertaine : Brexit, guerres commerciales, tensions internationales taux négatifs, croissance en berne, difficultés budgétaires, réchauffement difficultés de dégager des majorités dans nos démocraties européennes Cela dit, la résilience des entreprises, leur esprit de créativité et d’inno volonté d’apporter des solutions sont autant de signes encourageants pour l’année qui s’annonce. Qu’en est-il de notre situation politique ? Former un gouvernement qui r majorité parlementaire stable est devenu un exercice compliqué dans de nombr pays européens. La Belgique ne fait pas exception. Au niveau des Régions saluer la relative rapidité avec laquelle Bruxelles s’est dotée d’un ex Au niveau fédéral, faisons un exercice. Tout théorique, bien entendu, que comparaison n’est pas raison. Qu’en serait-il si la Belgique était une société anonyme et qu’en penseraient ses actionnaires ? Assur actionnaires s’inquièteraient d’une société sans direction, d’une mise hors d’état de prendre des décisions stratégiques. Certes, la ges quotidienne est assurée, mais cette gestion ne suffit pas. Les urgences tout d’abord. Celles des obligations à assumer. Par ex celle de soumettre à l’Europe un budget 2020. Un État fondateur de l’Union Européenne, qui abrite de surcroît la capitale de l’UE, se doit d’être exemplaire. Le marché serait fébrile, et la cotation de la SA en prendrait un coup. Dans la réalité, l’absence d’une direction de plein exercice coûte déjà très cher au pays. Comment la SA Belgique sera-t-elle en mesure d’assurer son approvisionnement énergétique, en maîtrisant ses coûts et ses obligations ? Comment la SA Belgique fera-t-elle face aux coûts engendrés par le vieillissement de sa population, tout en conservant ses capacités d’investissement ? Comment répondre aux défis de l’emploi et de la formation, dans un contexte de métiers en pénurie ? Comment préserver et stimuler nos exportations ? Voilà, parmi beaucoup d’autres, quelques préoccupations des actionnaires qui restent sans réponses satisfaisantes à l’heure actuelle. En tout cas, les actionnaires auraient convoqué une assemblée, aur société d’une direction capable de prendre des décisions importantes. un ou deux mois de retard peuvent s’avérer une éternité. Que dire de six donc le souhait, largement partagé par le monde économique et la socié il nous faut un gouvernement fédéral de plein exercice. Le plus tôt ser Marc Decorte, Présiden Bruxelles Métropole - décembre 2019 ❙ 1
Sommaire Bruxelles métropole N° 50 – Décembre 2019 Au mois de janvier : Get ready for tomorrow Editeur responsable Olivier Willocx – ow@beci.be - T +32 2 648 50 02 Avenue Louise 500 - 1050 Bruxelles www.beci.be Rédaction Media Coordinator Emmanuel Robert - er@beci.be T +32 2 643 78 44 Ont collaboré à ce numéro : Elisa Brevet, Giles Daoust, Nathalie De Cnijf, Marc Decorte, Vincent Delannoy, Nancy Demaude, Séverine Deneubourg, Marie Deronchêne, Tim Devriese, Adrian Hill, Gaëlle Hoogsteyn, Ophélie Legast, Cédric Lobelle, Kathy Rosseel, Julien Semninckx, Guy Van den Noortgate et Peter Van Dyck. Production Layout db Studio.be Design couverture Denis Séguy Impression db Group.be Traduction Litteris Abonnements Prix : 80 € pour 10 numéros Publicité Bruxelles métropole/Brussel Metropool est lu chaque mois par plus de 21.000 décideurs. Tirage moyen par numéro : 15.000 ex. Infos et réservations Anne Schmit – T +32 2 563 68 53 asc@beci.be Membership Catherine Tricot – T +32 475 49 65 72 ctr@beci.be Membre de BRUXELLES ENVIRONNEMENT ENTREPRISE DYNAMISCHE ECO LEEFMILIEU BRUSSEL ONDERNEMING DYNAMIQUE label n. 2014/351/2 4 6 7 Idées 12 14 15 Beci online Podcast : Raphaël de Borman Digest Martine Tempels Rédactrice en chef invitée : City Climate Challenge : l’engagement des entrepreneurs pour le climat Pour ou contre la notation des avocats ? Open Source International 16 17 L’écolabel européen est-il pour vous ? Quel impact des taxes US sur les entreprises bruxelloises ? Gérer les talents 18 « Intégration et flexibilité, les sésames du nouveau monde du travail à Bruxelles » 20 24 27 29 31 32 34 36 37 39 La diversité, clé de la résilience des entreprises Défi digital : « Les entreprises doivent être plus hardies » Les compétences du 21e La validation des compétences, un processus win-win Les avantages de l’externalisation des tâches RH Travailleurs étrangers : vers la simplification grâce au permis unique Le bonheur au travail : le droit de chacun et l’affaire de tous Optimiser la performance des équipes et garder le contrôle Rétention : à chaque génération sa valeur La discussion de carrière, pilier de loyauté Entreprendre 40 42 44 46 10-32-2225 PRINTED ON TCF PAPER Community 47 48 49 50 51 52 Index Transition : un curateur pour l’économie productive Réforme du code des sociétés : quelles conséquences ? Marchés publics : loi du 17 juin 2016, où en sommes-nous ? Starter : Space Laser Games L’actualité Beci en photo Bruxelles, dans les pas de Marguerite de Crayencour Petites histoires de grands entrepreneurs Demandes d'admission Agenda siècle : comprendre avant d’utiliser
Votre entreprise se développe dans d’autres pays ? Vous avez besoin d’une expertise sociale et fiscale à la pointe pour analyser, mettre en place et optimiser votre processus d’internationalisation ? Avec Tax & Legal Partners, Partena Professional vous propose un service d’accompagnement pour toutes vos démarches légales, sociales et fiscales en cas d’internationalisation du travail. Nos experts réalisent des analyses ciblées, vous fournissent des conseils sur mesure en fonction de votre situation, et ils se chargent aussi concrètement de l’implémentation de la solution. Intéressé par Tax&Legal Partners ? Contactez-nous via innovation@partena.be
Beci online Social Media 1.000 m² dédiés à la mobilité urbaine : c’est le nouveau Brussels Mobility Store inauguré par Beci et AG Real Estate aux galeries Anspach. Voir aussi nos photos p. 47. #BECImember : Vous envisagez un investissement immobilier ? Vous voulez optimiser votre rendement locatif ? Posez vos questions à notre nouveau membre, Gestion Loc. Voir www.gestionloc.be Préparez-vous à la TVA britannique, faites un ‘Brexit Impact Scan’ et demandez votre numéroe EORI : voilà trois des dix conseils ressortis du séminaire Brexit organisé par Beci. Dix conseils à retrouver sur www.beci.be. Les « members to members », ce sont des rencontres informelles et détendues entre membres de Beci, comme c’était le cas le 8 octobre dernier. Rejoignez-nous sur Facebook, LinkedIn, Twitter. 4 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019
Beci online Dans vos newsletters de novembre Six ministres bruxellois partagent leur vision du défi climatique pour Bruxelles et ses entreprises. Un témoignage vidéo à revoir sur notre site web. Un défaut dans la lettre de licenciement ; une motivation insuffisante ; un motif grave contestable : trois cas où le non-respect des obligations légales en cas de licenciement peuvent avoir des conséquences financières pour l’entreprise. Jean-Luc Vannieuwenhuyse (SD Worx) vous explique les pièges à éviter. Abonnez-vous à nos newsletters sur www.beci.be/newsletter À lire sur notre site web Retrouvez ces articles sur www.beci.be Bruxelles Métropole - décembre 2019 ❙ 5
Podcast Raphaël de Borman, CEO et co-fondateur de Panora.me Difficile de quitter une société qu’on a fondée et connue pendant plus de 15 ans pour tenter l’aventure start-up. En lançant panora.me, Raphaël de Borman nous prouve que, lorsqu’on ne se sent plus à sa place, il faut savoir prendre le large. Lancée en 2016, la jeune start-up connaît le succès avec une nouvelle technologie : le déclenchement à distance d’un dispositif ultra-zoom pour recevoir son selfie panoramique. Tu es de ceux qui ont commencé leur business en sortant des études. Avec trois amis, tu lances Eventattitude, une société spécialisée dans l’événementiel. C’est un véritable succès ; qu’est-ce qui fait qu’après 15 ans, tu décides de tout arrêter ? Je dois dire qu’après 15 ans, j’étais baigné dans un environnement qui peut être assez usant. On avait une taille assez importante, on était bons, mais on avait forcément des events qui se passaient moins bien. C’est à ce moment-là qu’il faut toujours avoir cette capacité, chaque semaine, à rebondir, solutionner les problèmes et garder les équipes motivées. Tous ces aspects commençaient à me peser : j’étais devenu manager malgré moi. Je pense que, dans ma nature, je suis un entrepreneur, je ne suis pas un bon manager. Quel a été le déclic ? C’est un peu malheureux à dire, mais c’est lorsqu’on a eu un problème de trésorerie. J’ai dû réinjecter de l’argent dans la société, je me suis dit : « Si tu dois remettre de l’argent après 15 ans dans ta boîte, c’est qu’il y a un problème ». Ça a ouvert une porte mentale. Pour la première fois, je me suis autorisé à penser que je pouvais faire autre chose, que je n’avais peut-être pas suffisamment utilisé mon temps et mes compétences de la meilleure façon ces dernières années. Que décides-tu de faire ? Je n’ai pas agi comme j’aurais dû le faire. Quand on est entrepreneur, on est la tête dans le guidon, on ne s’octroie pas de recul. Je suis arrivé à un état de lassitude que je n’aurais sans doute pas eu si j’avais eu la clairvoyance de dire à mes associés : « Écoutez, je trouve que j’ai beaucoup sur les épaules. Je prends trois mois et je reviendrai plus fort, avec des nouvelles idées. » En agissant ainsi, je n’aurais pas quitté Eventattitude. 6 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019 Mon ras-le-bol a fait que j’ai pris la première bonne idée que j’ai eue et j’ai dit à mes associés que je n’allais pas avoir le temps de la développer au sein de la société ; il fallait donc que je la quitte et que je me lance… Cette bonne idée, quelle était-elle ? Je suis très méfiant par rapport au mythe de la grande idée. Je ne crois pas en l’entrepreneur qui, tout à coup, a l’idée de génie. En passant du temps sur internet, j’ai vu une action promotionnelle faite par l’office de tourisme australien à destination des touristes asiatiques. La vidéo présentait un principe tout-à-fait ingénieux permettant de déclencher un dispositif photo placé à distance. Quelques secondes après, on recevait depuis son téléphone non pas une photo, mais une vidéo en dézoom. L’idee de Panora.me, ce n’est donc pas moi qui l’ai eue. La vidéo s’est avérée fausse, mais comme j’avais une veille technologique et créative… ● Elisa Brevet Une rencontre à écouter en intégralité dans le podcast Next Step : https://www.beci.be/podcast. L’inspiration podcast : Émotions vous aide à comprendre pourquoi vous ressentez ce que vous ressentez et vous aide à décrypter vos sentiments. Trac, souffrances, joie, amitiés… Deux fois par mois, Adélie Pojzman-Pontay décortique une émotion avec des experts. Des histoires humaines fortes, qui vous aideront sans doute à mieux vous connaître. D.R.
News Décès d’Yvan Huyghebaert, ex-président de Beci Nous avons appris avec tristesse le décès d’Yvan Huyghebaert, ancien président de Beci, survenu le 6 novembre dernier à l’âge de 75 ans. Ingénieur civil, d’origine gantoise, Yvan Huyghebaert avait notamment exercé des fonctions de direction dans la société d’ascenseurs Schindler et la compagnie de cimenterie CBR. Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bruxelles (CCIB), de 2001 à 2008, il avait contribué à son rapprochement avec l’Union des Entreprises de Bruxelles (UEB). Il fut le premier président de Beci lorsque les deux organisations choisirent de se placer sous la même coupole, en 2006. « Par son pragmatisme, Yvan Huyghebaert est parvenu à faire aboutir un projet ambitieux mais délicat, lancé longtemps auparavant. Ce qu’est Beci aujourd’hui, c’est un peu à lui que nous le devons », rappelle l’actuel président de Beci, Marc Decorte. Nommé président d’honneur de Beci, Yvan Huyghebaert avait également présidé la Fédération belge des Chambres de Commerce, ainsi que la Communauté Portuaire de Bruxelles. À sa famille et à tous ses proches, Beci présente ses très sincères condoléances. Telenet fournit le Giga internet à Bruxelles Depuis le mois d’octobre, les clients de Telenet peuvent surfer à des vitesses jusqu’à 1 gigabit par seconde (Gbps), soit deux fois plus rapidement qu’avant. C’est le résultat d’un projet d’investissement à grande échelle intitulé « les Grands Travaux du Réseau », démarré il y a cinq ans par Telenet et dans lequel l’entreprise a investi un demi-milliard d’euros pour doubler la largeur du réseau (‘speedboost’). Concrètement, 10 équipes de 30 personnes se sont rendues dans toutes les rues pour remplacer plus de deux millions de composants, opérant ainsi la modification la plus radicale dans toute l’histoire du gestionnaire. Telenet a dès lors pu préparer son réseau à l’augmentation constante du trafic internet des clients et des entreprises (+60 % par an). De plus, les applications innovantes telles que la réalité virtuelle, les véhicules connectés et autonomes ou la chirurgie à distance exigent une vitesse, une qualité et une réactivité que seul un réseau très performant peut fournir. Sans oublier que les images que nous envoyons et visualisons deviennent de plus en plus lourdes. Un réseau de qualité est donc indispensable au progrès numérique. C’est pourquoi Telenet s’affirme comme le moteur de ces innovations et de leur valeur ajoutée sociale et économique pour la Belgique. En étendant le réseau à plus de 3 millions de foyers et d’entreprises connectables à Bruxelles et en Flandre, Telenet crée la plus grande région « Giga internet » d’Europe. Grâce à cette opération à grande échelle, elle permet à Bruxelles d’être en tête de liste des régions disposant de la meilleure infrastructure numérique en Europe et de déjà répondre aux objectifs du plan d’action Digital Belgium, qui stipule que « d’ici 2020, au moins la moitié des connexions de notre pays doit avoir un débit allant jusqu’à 1 Gbps ». « Les réseaux Giga sont une tendance mondiale, mais ce qui nous distingue, c’est que nous avons adapté l’ensemble de notre réseau câblé. C’était une tâche colossale, mais qui nous a procuré une visibilité considérable : ce réseau est unique en Europe. Nous avons plus de cinq ans d’avance sur l’Agenda numérique et nous nous conformons aussi largement aux plans plus ambitieux que la Belgique a présentés. Nous entendons contribuer à l’avenir numérique de Bruxelles. Nous en sommes convaincus : le passage au numérique va changer fondamentalement notre façon de travailler, de faire des affaires et de vivre ensemble. Nous endossons donc un double rôle : celui de moteur pour les innovations numériques et de constructeur de l’infrastructure correspondante », conclut John Porter, CEO de Telenet. Info : www.telenet.be Micha Berger (à gauche) et John Porter, respectivement Chief Technology et Chief Executive Officer de Telenet. Deux Awards pour Bruxelles Métropole et NextStep Les BTOB Awards, remis le 22 octobre dernier, ont doublement récompensé les médias de Beci, avec deux Silver Awards : ‘Best content’ pour le magazine Bruxelles Métropole et ‘Best launch‘ pour le podcast NextStep, dans un concours qui fait référence pour le secteur de la presse et de la communication en Belgique. Bruxelles Métropole - décembre 2019 ❙ 7 D.R. © Reporters
News Bruxelles Métropole a été primé pour sa nouvelle formule de « rédacteurs en chef invités ». Parmi eux, se sont notamment succédé ces derniers mois l’architecte Luc Schuiten, le CEO Giles Daoust, Bea Ercolini, ancienne rédactrice en chef d’Elle Belgique, les recteurs de l’ULB et de la VUB, Yvon Englert et Caroline Pauwels, Thierry Geerts, patron de Google Belgique... Une formule d’ouverture, qui a permis de confronter les idées et renouveler les contenus. Bruxelles Métropole avait déjà remporté un Bronze Award en 2018. NextStep, le podcast des entrepreneurs inspirants, a été lance en décembre 2018 par Beci. Il propose à ses auditeurs de partir à la rencontre de personnes passionnées, d’écouter leurs parcours et de s’en inspirer. Parmi les invités des 15 premiers épisodes figuraient Amélie Alleman (Akros Solution, Betuned), Valentin Richard (Menu Next Door, Koudetat), Julie Foulon (Girleek), John Bogaerts (Zoute People, Ecole 19), Haile Abebe (le Cercle des Voyageurs, Toukoul)… Les BTOB Awards sont organisés depuis 2015 par Media Marketing en collaboration avec la fédération WeMedia. Les prix sont scindés en deux catégories : Press (pour la presse professionnelle) et Communication (réservée aux annonceurs, agences et régies). Le grand vainqueur de la soirée, en BTOB Communication, est l'agence Lucy, dont le jury a plébiscité la campagne ‘The Curiosity Click’, réalisée pour Brightfish : Prix spécial du jury, Gold Award Best Use of Direct et Bronze Best Use of Interactive. Lucy a remporté un Bronze supplémentaire avec sa campagne pour De Lift (Best Use of Radio/Audio). Dans la compétition BTOB Press, outre les deux Awards remportés par Beci, le Gold est allé à la newsletter personnalisée du Boerenbond (Best of Diversification). L'association des agriculteurs flamands remporte également un Bronze avec le magazine Boer & Tuinder (Best Relaunch). Info : btobawards.com Les migrations entre les régions belges augmentent Une étude démographique, menée conjointement par les trois instituts régionaux de statistique (l’IBSA, l’IWEPS et Statistiek Vlaanderen) révèle que le nombre de migrations entre les trois régions du pays a fortement augmenté ces 20 dernières années. Cette hausse est surtout importante pour les flux sortants de la Région de Bruxelles-Capitale (RBC) vers les communes environnantes, en particulier vers la Région flamande, mettant en évidence le rôle de la RBC comme moteur d’une périurbanisation. Au cours de l’année 2016, 24.000 habitants ont quitté Bruxelles pour s’installer en Flandre, soit une augmentation de 55 % par rapport à 1997. À noter, la part croissante des ressortissants des pays tiers ou des pays entrés récemment dans l’UE parmi ces migrants. La RBC a toutefois accueilli moins de migrations qu’elle n’en a envoyé vers chacune des régions ; de ce fait, son solde migratoire interrégional est systématiquement négatif. Entre la Flandre et la Wallonie, les échanges migratoires sont moins nombreux et ont été au bénéfice de la Wallonie jusqu’en 2016 où l’on observe une nette hausse de migrations vers la Région flamande, ce qui résulte pour la première fois en un solde migratoire positif pour cette dernière. En d’autres termes, il y a plus de Wallons qui s’installent en Flandre que l’inverse. De manière générale, les causes de ces migrations sont généralement expliquées par le cycle de vie, un événement (décès, séparation, changement d’emploi…), le coût de l’immobilier, mais elles peuvent également être liées à des politiques différentes en matière de logement, d’aménagement du territoire et de mobilité qui sont quelques-unes des compétences régionalisées en Belgique. Info : http://ibsa.brussels 8 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019 D.R. © Getty
News Un regard atypique sur entrepreneuriat e 10 janvier 2020 sort en librairie emier livre de Giles Daoust, ts d’esprit d’entreprendre. en 1979, Giles Daoust est diplômé de la Solvay Brussels School f Economics and Management. le CEO de l’entreprise de essources humaines Daoust (Entreprise de l’Année 2016), et de la société de production audiovisuelle Title Media. Il est également le metteur en scène de l’Ommegang (spectacle torique sur la Grand Place de Bruxelles) et l’un des partenaires fondateurs de LN24 (première chaîne belge d’information en continu). Giles Daoust est l’auteur de plusieurs scénarios de films et de bandes dessinées, ainsi que de nombreuses chroniques économiques pour le journal L’Echo et notre magazine Bruxelles Métropole, dont il fut cette année l’un des « rédacteurs en chef invités ». Dans Mots d’esprit d’entreprendre, Giles Daoust pose un regard atypique sur l’entrepreneuriat, la créativité et la société au sens large. Parmi les thèmes abordés : Donald Trump, Emmanuel Macron, Mark Zuckerberg, Steve Jobs, l’Amérique, l’esprit d’entreprendre, les médias, l’intelligence artificielle, le transhumanisme, la politique, la mobilité, la flexibilité, l’ego, l’échec, la créativité, la Génération Y, l’esprit d’entreprendre sa carrière, et bien d’autres. Le livre est préfacé par Joan Condijts (L’Echo, LN24) et enrichi d’une illustration de Pierre Kroll. Mots d’esprit d’entreprendre (éditions Marque Belge) est disponible à partir du 10 janvier 2020 dans toutes les bonnes librairies, chez Filigranes, à la Fnac et sur Amazon.fr. Info : www.marquebelge.com Plus de 50 % des travailleurs refuseraient d'échanger leur voiture contre une alternative verte Face au problème de la mobilité, Tempo-Team a réalisé une enquête auprès des salariés belges pour voir s’ils envisagent des alternatives à la voiture pour les déplacements domiciletravail. Or, malgré les embouteillages, l'impact écologique et la croissance du télétravail, les salariés belges restent fidèles à leur véhicule. Ils se justifient par une mauvaise accessibilité de leur entreprise en transports publics (35 %), des services publics pas assez souples (24 %) et un besoin de la voiture pour les déplacements professionnels (23 %). Seule une minorité est disposée à y renoncer au profit d'une alternative plus verte. « L'auto reste le moyen de transport le plus utilisé pour se rendre au travail, car elle combine la rapidité de déplacement, la fiabilité, le confort et la souplesse pour un coût plus avantageux. Un cinquième des salariés est prêt à abandonner sa voiture si son employeur offre de meilleurs équipements pour cyclistes, des vélos de société et un incitant financier pour le deux-roues », explique Sébastien Cosentino, porte-parole de Tempo-Team. Pour résoudre ce problème de mobilité, un rôle important, reviendrait donc aux employeurs ; or la moitié propose déjà une indemnité vélo ou des possibilités de télétravail (48 %). Un sur trois a fait installer des équipements pour cyclistes et un sur quatre fournit des vélos de société et veut diminuer les voitures de société. Enfin, les Belges réclament une amélioration des transports publics et de l'infrastructure pour cyclistes. D'après eux, les autorités publiques devraient surtout investir dans des services plus fiables (36 %), la diminution du prix des billets (29 %) et l'augmentation des autoroutes cyclables (24 %). Info : www.tempo-team.be BDO investit dans une équipe de stratèges douaniers À partir de 2020, les entreprises belges devront se préparer à l’impact numérique de la nouvelle législation douanière européenne qui imposera de nouvelles obligations via le Bruxelles Métropole - décembre 2019 ❙ 9 © unsplash
News Code des Douanes (CDU). Les défis qui coïncident avec cette législation n’ont jamais été aussi importants pour les entreprises belges au cours des 25 dernières années. Leur stratégie commerciale risque d’en subir les perturbations. Concrètement, la loi modernise et numérise les procédures douanières : déclarations électroniques, tarifs douaniers adaptés et nouvelles règles. « Presque aucune entreprise belge ne sait exactement comment l’arrivée du CDU va modifier le marché. Ce qui est certain, c’est que la numérisation forcée obligera nos entreprises à investir dans les 3 prochaines années. Sinon, d’un jour à l’autre, elles ne pourront plus importer ni exporter », met en garde Stefaan Amling, Partner Customs Strategy & Customs Transition Strategy chez BDO Belgique. C’est pour aider les entreprises à se conformer aux obligations légales et à identifier les opportunités de cette nouvelle législation douanière que BDO lance une équipe de stratèges douaniers. Le problème aujourd’hui est que tout ce qui a trait aux douanes est fragmenté et non digitalisé. Par conséquent, les entreprises ne savent pas exactement combien elles paient en taxes ni à quel prix mettre leurs produits sur le marché étranger. « Le potentiel d’une stratégie douanière intelligente n’apparaît clairement que lorsque les entreprises voient exactement combien d’euros sont dépensés dans l’ensemble de leurs activités douanières et qu’elles combinent cela avec les opportunités offertes par le CDU. Des exemples pratiques montrent que, dans certaines situations, les entreprises peuvent offrir leurs produits jusqu’à 25 % moins chers », ajoute Stefaan Amling de BDO. Info : www.bdo.be La VUB étudie les électrofuels Dans le cadre du fonds de transition énergétique, le Conseil des ministres fédéral a approuvé début septembre le projet Best. Celui-ci rassemble des experts de cinq universités, dont la VUB, et vise à assurer l’approvisionnement du système énergétique belge en électrofuels durables. Les électrofuels ou électro-carburants sont des carburants synthétiques produits à partir d’énergies renouvelables. Les énergies solaire et éolienne peuvent, en effet, être utilisées pour produire de l’hydrogène par électrolyse. L’hydrogène peut ensuite être associé à d’autres éléments ou molécules, ce qui permet d’obtenir d’autres combustibles tels que le méthane, l’éthanol, le méthanol ou l’ammoniac. Les électrofuels sont un moyen efficace de stocker l’énergie solaire et éolienne à long terme, contrairement aux batteries qui n’offrent qu’une solution à court terme. Ils produisent donc de l’électricité ou de la chaleur plus longtemps (dans des chaudières ou des turbines à gaz). Pour autant que les moteurs soient adaptés, ils peuvent également être utilisés dans les transports. Comme ils sont produits à partir d’énergies renouvelables, ils sont considérés comme des carburants « verts ». Certaines questions se posent encore : quels sont les électrofuels les plus avantageux et comment garantir l’approvisionnement du système énergétique belge ? C’est pour y répondre que les professeurs Francesco Contino et Julien Blondeau du groupe de recherche Burn de la VUBULB étudieront, avec le projet BEST, la production et la consommation potentielle de ces carburants en termes de coût et d’efficacité, et veilleront ainsi à déterminer leur contribution potentielle au système énergétique belge. Avec un budget total de 4 millions d’euros, Best est l’un des deux plus grands projets approuvés par le fonds de transition énergétique. Info : www.vub.be 10 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019 D.R. © unsplash
News Clap2 pour S.Kool : La boutique-école de City2 accueille dix nouveaux jeunes chercheurs d'emploi S.Kool, la boutique-école de City2, a entamé sa deuxième édition au mois d’octobre. AG Real Estate s’associe à nouveau avec Actiris, Bruxelles Formation et le centre commercial City2 pour un partenariat privé-public au bénéfice de l’emploi des jeunes bruxellois. Dix jeunes ont ainsi été recrutés pour suivre une formation sur mesure de 3 mois. à la fois, l’idéal pour apprendre un métier ! », explique Grégor Chapelle, Directeur Général d’Actiris. Le matin, les dix stagiaires suivent une formation aux techniques de vente, en communication et en néerlandais et l’après-midi, ils ont l’occasion de la mettre en pratique dans le conceptstore créé spécialement pour eux. « Suite au succès de la première édition, Bruxelles Formation est ravi de reconduire ce projet innovant en proposant une formation de vendeur hybride sur mesure ! », se réjouit Olivia P’tito, Directrice Générale de Bruxelles Formation. Dès le début du programme, chaque stagiaire est parrainé et encadré par un commerçant de City2 pour lui offrir une formation complémentaire sur le terrain (FPIE – Formation professionnelle individuelle en entreprise) avec, à la clé, un contrat de travail assuré jusqu’à la fin avril 2020. « Le succès de S.Kool se trouve certes entre les mains des partenaires et des stagiaires mais également des visiteurs de City2. En venant découvrir la boutique-école complètement rénovée et en y effectuant des achats, ils soutiendront l’initiative et participeront à la continuité du projet », conclut Serge Fautré, CEO d’AG Real Estate. « Trouver des solutions innovantes pour mettre à l’emploi des jeunes peu qualifiés est une responsabilité collective. Ici, on leur propose une formation, un stage et un emploi Info : www.bruxellesformation.be Inspirez-vous sur #MeetAtKinepolis business.kinepolis.be/fr/morning-sessions ALISSON SINÉCHAL De grandes opportunités même en petit comité. Vous cherchez un endroit de grand standing pour un petit groupe ? Kinepolis Business a la solution idéale pour vous : les B2B Morning Sessions. C’est un nouveau forfait pour les entreprises qui recherchent un lieu exceptionnel pour leurs présentations, leurs workshops, leurs brainstormings, leurs lancements de project … Les Morning Sessions sont destinées aux groupes de 15 à 60 personnes et peuvent être réservées en semaine de 9h00 à 13h00. Kinepolis Business Belgium Kinepolis Business Kinepolis Business Belgium B2B-ACCOUNT MANAGER Tél. +32 2474 26 40 asinechal@kinepolis.com Kinepolis Bruxelles, Rue de Centenaire 20, B-1020 Bruxelles Bruxelles Métropole - décembre 2019 ❙ 11 À partir de €15 pp hors 21% TVA D.R.
Idées La soirée s’est achevée par la remise de la Charte 2030, signée par les premiers partenaires du City Climate Challenge : AG Real Estate, Brussels Airport Company, la Confédération Construction de la Région de Bruxelles-Capitale, Edenred, Engie, Europcar Mobility Group, G.M. Electronics (GME), ING, Interparking, Iris Group, Jeasy, LeasePlan, Micropole, Pasha-Parking, Sibelga, SNCB/NMBS, Sodexo, Solvay, Total, Tractebel, Veolia et VINCI Energies Belgium. City Climate Challenge : l’engagement des entrepreneurs pour le climat Fin juin, une douzaine d’entreprises s’étaient réunies à l’initiative de Beci pour lancer le projet City Climate Challenge 303030. Le défi : réduire de 30 % les émissions de CO2 bruxelloises d’ici 2030, grâce à 30 projets collaboratifs. Trois mois plus tard, plusieurs centaines d’entrepreneurs étaient présents pour la remise de la Charte 2030 aux membres du gouvernement bruxellois – avec désormais une vingtaine de partenaires engagés. «P lus de 600 personnes se sont inscrites pour assister à cette soirée où les entreprises bruxelloises réalisent qu’il faut clairement agir en faveur du climat », entamait Olivier Willocx, CEO de Beci. « Pour nos entreprises, cette initiative privée n’est pas considérée comme une contrainte mais comme une volonté de s’impliquer, de passer à l’action. » Devant le public réuni au Cercle de Lorraine, Peter Wittoeck, chef du service Changements climatiques du SPF Santé Publique, a rappelé les objectifs des Accords de Paris conclus en 2015. Par ceux-ci, 195 pays et l’UE se sont notamment engagés à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, diminuer les émissions de CO2 de 45 % entre 2010 et 2030, et arriver à la neutralité climatique vers 2050. Cela ne pourra se faire que par une action résolue et collective, impliquant les entreprises. Tel est bien le sens du City Climate Challenge lancé par Beci, auquel le bureau CO2logic, spécialisé dans la mesure et la réduction de l’empreinte carbone, apportera son expertise. « On émet chaque année 40 milliards de tonnes de CO2 dans le monde », rappelait son CEO Antoine Geerinckx. « Cela influence non seulement le climat, mais aussi divers secteurs, parmi lesquels l’agriculture. Dont coût : 220 à 417 euros par tonne à la société, selon les estimations. Mais aujourd’hui, personne ne paie ces coûts. Et si personne ne le fait aujourd’hui, ce seront nos enfants et petits-enfants. D’où l’idée de montrer l’exemple au travers de 30 projets. » « Sortir le diesel, le LPG et l’essence de la ville » « Le défi climatique est inscrit dans la politique de mon gouvernement et nous comptons sur la responsabilité des entrepreneurs bruxellois pour nous aider à le mener à bien », abondait le ministre-président Rudi Vervoort, par vidéo interposée, devant la quasi-totalité du gouvernement bruxellois présent sur la scène (seule manquait la secrétaire d’État Nawal Ben Hamou). « Dans cette optique, je félicite évidemment l’initiative 303030. » Dans le débat qui a suivi, les ministres de la Mobilité Elke Van den Brandt (Groen) et de la Transition écologique Alain Maron (Écolo) ont défendu l’idée de privilégier les alternatives à la voiture : « Chaque matin, les gens qui viennent travailler 12 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019 © Isopix
Idées dans Bruxelles sont coincés dans les embouteillages. C’est polluant, c’est embêtant et c’est du stress. Avec 20 % de voitures en moins qui entrent dans la capitale, il n’y a plus d’embouteillages. Pour les véhicules les plus polluants, il existe déjà la zone de basses émissions. On s’est aussi engagés pour la sortie du diesel en 2030 ainsi que la sortie du LPG et de l’essence en 2035. Mais pour cela, il faut que le réseau électrique supporte ces mesures. Il convient notamment d’augmenter le nombre de bornes servant à charger les voitures électriques. Du point de vue fiscal, on doit stimuler l’achat de voitures électriques notamment par des taxes à l’immatriculation plus avantageuses. Par ailleurs, il y a beaucoup trop de stationnements hors voiries qui sont sous-utilisés. Sans oublier qu’il faudra augmenter les parkings de dissuasion aux entrées de la ville. » Mais surtout, Elke Van den Brandt insiste sur les alternatives à la voiture : « Il faut plus de trains qui circulent, augmenter le nombre de bus électriques dans Bruxelles, stimuler l’utilisation du vélo classique ou électrique, agir au niveau des véhicules de livraison… ». Et pour modifier les comportements, la ministre de la Mobilité n’hésite pas à ressortir une idée certes clivante : la taxe kilométrique, qu’elle souhaite voir remplacer le système de taxe de circulation. L’énergie, bientôt un luxe ? Qu’il s’agisse de se déplacer, de s’éclairer ou de produire, dans un monde décarboné, la consommation d’énergie ne risque-t-elle pas de devenir un luxe ? « Oui et non », répond Alain Maron. « À l’unité, il y a fort à penser que cela va coûter de plus en plus cher au kWh. Mais l’enjeu consistera à consommer de moins en moins et à être proche du zéro carbone. Car finalement, l’énergie qu’on ne consomme pas, c’est l’énergie qu’on ne paie pas. » Les procédures et calculs des taxes énergétiques n’iront pas vers la simplification : « Cela deviendra d’autant plus complexe que le prix est notamment fixé en fonction de la disponibilité, du moment de la consommation, de la quantité consommée… » Un défi que les entreprises peuvent tourner à leur avantage : « En emboîtant le pas à ces démarches visant à consommer moins, les entreprises s’offrent des opportunités d’emplois et économiques », estime Barbara Trachte (Écolo), secrétaire d’État chargée de la Transition économique. « Il existe déjà des mesures et des incitants sous forme de primes pour les entreprises qui font l’effort Antoine Geerinckx de réduire leur consommation énergétique. Mais on va encore proposer d’autres incitants, des accompa gnements ainsi des mesures de financement. Et puis, outre les aides publiques, n’oublions pas que des rentrées peuvent venir des ventes et commandes publiques car la Région et les pouvoirs publics sont de gros investisseurs. Et dans les clauses d’attribution de mar chés publics, on peut mettre des critères environnementaux. » Peter Wittoeck Emploi, formation et numérique Des entreprises qui, par ailleurs, regrettent de ne pouvoir trouver suffisamment de candidats compétents pour combler leurs postes vacants. « Bien sûr, je préfère qu’elles embauchent des Bruxellois plutôt que d’autres », a souligné Bernard Clerfayt (Défi), ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle. « Nous allons adapter les formations en relation avec les secteurs en carence. Elles doivent correspondre aux demandes des employeurs. Je souhaite aussi poursuivre les formations en alternance qui fonctionnent avec beaucoup de succès dans les pays voisins. » Il a aussi abordé la Transition numérique qui figure dans ses compétences : « Il n’est pas certain que les administrations bruxelloises se soient aussi bien préparées à la digitalisation que nos entreprises. Ce sera l’un de nos objectifs afin de simplifier la vie des citoyens et des entreprises ». Pascal Smet (one.brussels), secrétaire d’État à l’Urbanisme, a embrayé sur le sujet : « Il faut aider les entrepreneurs, notamment dans la délivrance des permis. Pour que cela aille plus vite, on va engager du personnel, digitaliser et automatiser les demandes et procédures. Je me suis récemment rendu à Lisbonne : aujourd’hui, nous sommes dans un monde où la concurrence entre les villes est énorme. Et c’est pour cela qu’il faut aider au mieux les entreprises qui veulent rester ou s’implanter à Bruxelles. » Et Sven Gatz (Open Vld), ministre des Finances, d’y ajouter un plaidoyer pour la 5G : « Il faut que Bruxelles devienne une ville numérique en exploitant la 5G. Sa mise en place doit se faire de la façon la plus sûre, en concertation avec le fédéral et les partenaires privés. » Au terme de ce débat, c’est au président de Beci Marc Decorte qu’est revenue la conclusion : « Le climat n’est pas qu’un défi pour nous, entrepreneurs, mais une opportunité de se montrer créatif et trouver des solutions innovantes. » ● Julien Semninckx Info www.303030.eu Bruxelles Métropole - décembre 2019 ❙ 13 © Isopix © Isopix
Idées Pour ou contre la fin des paiements en liquide ? Vincent Coussement, directeur des services aux commerçants chez Worldline Belgique Tout le monde devrait avoir le droit de payer selon le mode de son choix. De nos jours, les consommateurs souhaitent pouvoir payer n’importe où, n’importe quand et de n’importe quelle manière, avec leur carte ou leur smartphone, et ce quel que soit le montant. Chez Worldline, nous constatons que les Belges choisissent de plus en plus le paiement électronique. Une étude menée par Febelfin montre d’ailleurs que 89 % des Belges préfèrent payer de façon digitale. Les atouts de ce mode de paiement sont multiples. Il y a bien sûr l’aspect de la sécurité et de la rapidité, mais encore bien d’autres points. La dimension hygiène n’est pas à dédaigner, notamment dans les commerces alimentaires où la manipulation de billets et de pièces n’est pas très propre. Et puis, il y a le coût : chaque transaction en cash coûte 29 cents en moyenne, car il faut notamment tenir compte de l’alimentation des distributeurs, la collecte, le transport… Le paiement électronique quant à lui représente un coût allant de 11 à 23 cents, selon une étude de l’Observatoire des prix. Outre les paiements électroniques traditionnels par carte, le paiement sans contact se développe également de plus en plus. Cette technologie NFC (Near Field Communication) représente déjà la moitié des transactions électroniques en Europe : surtout en Europe de l’Est (où elle atteint près de 90 % des transactions électroniques en Tchéquie et en Slovaquie), moins en Belgique, où elle n’est que de 12 à 13 % (mais elle a doublé en 6 mois). Dans certains pays, principalement en Scandinavie, il n’y a presque plus de transactions en cash. En Suède, où 85% des paiements se font électroniquement, certaines personnes déclarent ne plus se rappeler de la dernière fois où elles ont payé avec de l’argent liquide. Virements bancaires, achats en ligne, paiements par carte de débit ou de crédit, avec ou sans contact, applis de paiement sur smartphone… Le cash ne cesse de reculer au profit des échanges électroniques. Alors, faut-il supprimer les paiements en espèces ? Antoine Akayyan, président de l’association des commerçants Renouveau Quartier Grand-Place Nous sommes contre la suppression du cash. D’abord au nom de la liberté du mouvement financier et de la confidentialité des transactions personnelles. Cela relève de la protection de la vie privée qui est l’un des droits majeurs de la démocratie et de la liberté. Ensuite, la Belgique, et certainement Bruxelles, perd une part importante du marché du tourisme car les paiements en liquide ne peuvent plus y dépasser les 3.000 euros depuis cinq ans. Contrairement à de nombreux autres pays, même limitrophes, où il n’y a pas de limite pour les paiements en espèce pour les non-résidents extra-européens. C’est surtout le tourisme de luxe qui est impacté : de nombreux touristes, principalement russes et asiatiques, pour qui le cash fait partie de la culture, préfèrent aller faire ces achats dans des pays frontaliers. Cette concurrence déloyale ne devrait pas être de mise en Belgique. Ou alors, il faudrait la même règle partout en Europe. Au niveau des jeunes, le cash est plus utile qu’une carte de crédit pour leur apprendre à gérer leur budget. Il y a déjà le toucher, le geste, le contact. Des billets ont plus de valeur sur le plan psychologique que de simplement composer le montant sur un terminal. Le cash fait prendre conscience de la valeur du travail. Avec le contact physique, en manipulant les billets, on est moins tenté. On est moins dans l’émotionnel. Avec le cash, on reste plus rationnel dans ses comportements d’achat. Et puis, il y a la coutume de l’argent de poche offert par les parents, grands-parents et autres pendant les périodes des fêtes. L’impact est moins fort avec un versement par carte de crédit que la traditionnelle enveloppe avec les billets. ● Julien Semninckx 14 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019 © Getty
« Lire, lire, lire ! » Open Source Community « Un esprit sain dans un corps sain », dit l’adage. Dans notre société moderne, le corps fait l’objet de toutes les attentions. Il est en effet indispensable d’éduquer la population quant à l’importance d’une activité physique régulière, nous protégeant contre les problèmes cardiovasculaires, l’obésité, les courbatures et autres dangers de la vie moderne. Mais l’esprit, on n’en parle pas assez. Je ne vais pas me lancer dans une critique de la qualité actuelle de l’enseignement car, malgré les nombreux débats, on ne peut faire à ce stade qu’un grand constat d’impuissance. Parlons de l’esprit des adultes. qu’ils n’ont pas le temps de lire, ou plus exactement pas la concentration pour lire lorsqu’ils rentrent chez eux. Bien sûr, mais… si on se réfère au concept de plasticité cérébrale, au plus on lit, au plus notre cerveau développe Giles Daoust, CEO de Daoust et Title Media cette capacité de concentration qui nous manque aujourd’hui. Il faut donc commencer par lire un petit peu, le soir, au lit, le week-end, pour voir rapidement se développer sa capacité à lire. C’est un cercle vertueux. La plasticité cérébrale est un principe important en neurosciences, malheureusement mal connue du grand public. Elle signifie que la capacité de notre cerveau (notre intelligence) n’est pas fixée d’avance, et peut augmenter (ou réduire) avec le temps – ou plutôt avec les bonnes (ou mauvaises) pratiques. Autrement dit, pour développer son intelligence, il faut « entraîner » son cerveau. Bien évidemment, tout commence par une activité professionnelle, qui met la machine cérébrale en marche au quotidien (l’apathie intellectuelle résultant d’un chômage ou d’une retraite inactive, est toxique). Mais il faut se méfier du quotidien, car toute routine suffisamment répétitive nuit au développement du cerveau. Il faut donc « sortir de sa zone de confort intellectuelle », et aborder fréquemment de nouveaux horizons. Dans la sphère professionnelle : un nouveau job, gravir les échelons, un nouveau projet ambitieux... Dans la sphère privée : un nouveau hobby, visiter un pays, apprendre une discipline artistique… Ou tout simplement… lire. Lire, lire, lire. Dans nos vies modernes, la lecture est parfois la seule activité que l’on peut encore « glisser » dans notre planning chargé. Évidemment, nombreux sont ceux qui diront Lire oui, mais lire quoi ? Peu importe ! Avant tout, il faut lire ce qui nous intéresse en ce moment. Bandes dessinées, romans, essais, biographies, ouvrages scientifiques, livres d’art… Si on ne trouve pas l’inspiration, aller se promener dans une librairie ou sur un site de vente en ligne suffit à la trouver rapidement. Il ne faut jamais hésiter à acheter deux ou trois livres qui attirent notre attention, sans forcément savoir si on les lira tout de suite. Et il ne faut jamais se forcer à finir un livre qu’on n’aime pas. La lecture doit rester un plaisir. Personnellement, je suis friand de biographies et d’essais, car ils permettent de découvrir une personnalité ou un sujet, et les réflexions de l’auteur, mais surtout car ils contiennent souvent des références à d’autres livres. Ceci crée une sorte de domino-cascade de lecture, un livre en entraînant un autre, et ainsi de suite. Un véritable voyage de l’esprit. Il faut veiller à éduquer les deux parties de son cerveau : l’hémisphère gauche, en charge des activités rationnelles et logiques ; et l’hémisphère droit, en charge des activités créatives et émotionnelles. Il ne faut pas lire que des livres « sérieux »… ni que des bandes dessinées. Il faut lire de tout, au gré des envies. Et sortir le plus souvent possible de sa zone de confort intellectuelle. Notre cerveau est notre organe le plus puissant. S’il est fort, il nous fera vivre plus longtemps ! ● Bruxelles Métropole - décembre 2019 ❙ 15 D.R.
Enterprise Europe Network L’écolabel européen est-il pour vous ? Reconnaissable à sa fleur étoilée, applicable à une trentaine de catégories de produits, l’EU Ecolabel identifie des produits et services qui se distinguent par leur impact réduit sur l’environnement et la santé. Si vous remplissez ses critères, pourquoi ne pas demander le label ? L' histoire de la petite fleur européenne remonte à 1992. À l’époque, il existe déjà des labels écologiques plus ou moins bien établis, mais dont la portée reste souvent nationale : Blauer Engel (Allemagne), NF Environnement (France) ou encore Nordic Swan (Scandinavie). D’autres ne s’appliquent qu’à une catégorie de produits (AB, pour l’agriculture bio). L’objectif de l’écolabel européen est alors d’améliorer l’information et les choix des consommateurs, mais aussi d’encourager les fournisseurs à adopter une démarche durable en leur offrant un écolabel significatif, identifiable partout en Europe et pour un maximum de produits. Aujourd’hui, 28 ans plus tard, plus de 37.000 produits vendus dans l’Union Européenne affichent l’EU Ecolabel. Un label fondé sur la réduction des impacts négatifs de la production et de la consommation sur l'environnement, la santé publique, le climat et les ressources naturelles, à travers une série de critères stricts. Des critères issus d'études scientifiques et d'une vaste concertation avec des ONG environnementales, des associations de consommateurs, des unions professionnelles, des PME et des intermédiaires. Gage d’excellence, l’écolabel européen se veut en outre sélectif, en distinguant les produits les plus performants : les critères sont donc régulièrement revus de sorte que seuls 10 à 20 % des produits mis sur le marché puissent y prétendre, dans un but d’amélioration permanente. La fleur européenne s’applique à une trentaine de catégories de produits répartis en sept groupes : appareils domestiques, nettoyage et hygiène, produits du papier, vêtements, maison et jardin, lubrifiants, et enfin services touristiques. D’autres catégories sont à l’étude : produits financier, alimentation, immeubles de bureaux… La démarche de labellisation est volontaire : l’écolabel n’est pas attribué d’office ; c’est aux producteurs (fabricants, importateurs ou intermédiaires) de le demander. Pour l’obtenir, il faut procéder en trois étapes : 1 Vérifiez s'il existe des critères pour votre produit : L’EU Ecolabel tient compte du cycle de vie complet du produit, depuis le prélèvement des matières premières jusqu'au stade du déchet, ce qui implique des impacts différents, à divers stades du cycle et selon les familles de produits. C’est pourquoi les critères d’attribution varient pour chacune de ces familles. Pour les produits imprimés, par exemple, ils concernent notamment la composition des encres, les produits de lavage des presses, etc. La liste des critères, pour chaque catégorie, se trouve sur le site européen de l'EU Ecolabel. Vous y trouverez aussi un ‘User Manual’ pour vous aider à préparer votre dossier. 2 16 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019 Introduisez votre dossier auprès de l'instance nationale compétente : En Belgique, il s’agit du SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement. Elle peut être consultée via le site www.ecolabel.be. L’introduction du dossier implique des frais uniques, allant de 200 à 2000 euros selon la taille de l’entreprise, auxquels s’ajoutera une redevance annuelle, soit forfaitaire, soit calculée selon la valeur du produit, mais toujours plafonnée. Les entreprises certifiées EMAS ou ISO 14001 bénéficient de réductions. 3 Faites-vous labelliser : L'instance nationale examine la demande ; si les critères sont respectés, l'EU Ecolabel est attribué et un contrat est établi entre cette instance et le demandeur, qui reçoit aussi un numéro de licence. Les consommateurs, quant à eux, peuvent se référer au catalogue en ligne des produits labellisés, sur http://ec.europa.eu/ecat. ● Emmanuel Robert Info : https://ec.europa.eu/ environment/ecolabel www.ecolabel.be D.R.
International Quel impact des taxes US sur les entreprises bruxelloises ? Depuis la mi-octobre, les États-Unis lèvent des taxes d’importation sur de nombreux produits européens. Quel en sera l’impact pour l’économie belge et les entreprises bruxelloises ? Mais d’autres produits, surtout alimentaires, sont concernés. Les liqueurs et sirops produits par ces quatre même pays et l’Irlande se voient taxer de 25 %. Même taux pour les vins français, allemands et espagnols. Également pour le whisky et le textile venant du Royaume-Uni. Pour l’Allemagne, même tarif à 25 %, notamment sur le café torréfié, différents matériels optiques et photographiques, outils et produits industriels. Les livres, biscuits et gaufres venant de ces deux pays seront également taxés à 25 %. Suivent encore d’autres taxes pour l’ensemble des pays de l’UE (ou certains d’entre eux) sur l’huile d’olive, divers fromages, le porc, le yaourt, le beurre, le saumon, les moules et crustacés, différents fruits et jus. L e conflit remonte à 15 ans : en 2004, les États-Unis dénonçaient un accord européen de 1992 sur des subventions dans l’aéronautique. Washington accusait la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Espagne d’accorder des subventions illégales à Airbus, faussant la concurrence avec l’Américain Boeing. Plainte avait été déposée auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), réclamant de pouvoir taxer en compensation des produits européens à concurrence de 11,2 milliards de dollars. À celle-ci succédait une plainte européenne contre les États-Unis pour une aide similaire de 19,1 milliards à Boeing. Pour la première plainte, l’OMC a tranché ce 2 octobre 2019, en faveur des États-Unis. Elle évalue le préjudice à 7,5 milliards de dollars et autorise l’Oncle Sam à lever des droits de douane sur les produits européens à hauteur de ce montant. Décision immédiatement appliquée par Donald Trump : Washington a publié la liste de 150 catégories de produits surtaxés dès le 18 octobre. Certaines taxes américaines visent l’ensemble des pays de l’UE, d’autres spécifiquement la France, l’Allemagne, le RoyaumeUni et/ou l’Espagne. Première taxe à l’importation (de 10 %) : les avions civils fabriqués par ces quatre pays, partenaires d’Airbus. Un impact limité pour la Belgique Quelles implications pour la Belgique ? Très limités : selon le SPF Finances, ces droits supplémentaires ne concernent guère que 0,1 % de nos exportations vers les USA, pour une valeur moyenne de 13,6 millions d'euros par an (les produits belges directement concernés comprenant des fruits et préparations à base de fruits, certains produits laitiers, les mollusques et… les saucisses). Fevia, la fédération de l’industrie alimentaire belge, précise : « Ces sanctions américaines auront des conséquences sur l’exportation d’une série de fromages frais belges, avec un impact estimé à 3 millions d’euros. Une mauvaise nouvelle pour ces entreprises, mais l’impact direct n’est pas trop élevé pour le secteur ». Et d’ajouter : « Dans la liste des produits touchés (…), il est aussi question de la viande de porc. Mais selon la Febev, la fédération de la viande belge, il n’y a plus d’exportations de viande de porc vers les États-Unis depuis 2001. » « Au premier semestre 2019, 17 % des exportations bruxelloises vers les États-Unis concernaient le secteur alimentaire », indique hub.brussels, l’Agence bruxelloise pour l’Accompagnement des Entreprises. « Nous ne voyons pas un seul produit qui tomberait dans la catégorie des produits concernés par les nouveaux droits d’entrée. Cette année, les produits que les sociétés bruxelloises exportent déjà ou désirent exporter vers les États-Unis sont, entre autres, le chocolat, les sauces, les biscuits, les bières, le champagne, le ketchup, les gaufres, l’huile d’olive, les produits pour bébé et le sel naturel. Ces produits ne sont pas concernés par les mesures. » Des taxes qui, en revanche, sont appliquées à d’autres pays pour certains de ces produits. De là à rendre les produits belges et bruxellois plus concurrentiels… Julien Semninckx Bruxelles Métropole - décembre 2019 ❙ 17 © Getty
Gérer les talents « Intégration et flexibilité, les sésames du nouveau monde du travail à Bruxelles » Martine Tempels dirige Telenet Business. Elle est aussi, ce mois-ci, la rédactrice en chef invitée de Bruxelles Métropole. Elle estime que les entreprises bruxelloises sont confrontées aux défis RH de l’intégration et de la diversité, sans oublier les aspirations de liberté des jeunes travailleurs dans leur carrière. Quels sont les grands défis d’aujourd’hui, selon vous ? Je constate le recul progressif du chômage à Bruxelles, d’année en année. De nombreuses initiatives positives guident les jeunes vers le marché de l’emploi. Je pense notamment aux formations numériques très accessibles qu’organisent MolenGeek et BeCode, ou encore les initiatives de mise à l’emploi chez Actiris. Le taux d’emploi est monté de 58 % en 2014 à 61 % l’année passée. C’est bon, mais encore trop lent. Un des défis consistera à gérer l’afflux de millennials et leur procurer de la satisfaction professionnelle. Il y a pourtant pénurie sur le marché de l’emploi. Les entreprises se démènent pour attirer les talents. Quelle perception en avez-vous ? Responsabilisons davantage les nouvelles générations, dès le stade du recrutement. À Bruxelles la cosmopolite, on se cramponne encore trop souvent au bilinguisme obligatoire français-néerlandais. Je reverrais ces exigences à la baisse, compte tenu du contexte international et multiculturel de la capitale, avec l’anglais comme ‘lingua franca’ dans de nombreuses entreprises. Je préconise par ailleurs davantage de coaching ‘on the job’ et d’attention pour les compétences des travailleurs. Plus une entreprise opte pour la diversité 18 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019 Martine Tempels, directrice de Telenet Business et rédactrice en chef invitée de notre dossier RH, travaille depuis près de 11 ans chez cet opérateur télécom. Elle a créé de nombreuses initiatives, ces dernières années. Citons notamment CoderDojo Belgium. Elle a également été élue ICT Lady of the Year. Martine Tempels est native du Limbourg mais habite à Bruxelles depuis plus de 40 ans. des profils, des intérêts et des qualités, plus elle gagne en intégration, créativité et innovation. Les entreprises bruxelloises s’engagent-elles insuffisamment dans cette voie ? Bruxelles n’exploite pas suffisamment sa belle diversité. Je prends l’exemple de KBC, avec 39 nationalités présentes dans son personnel. Le sait-on suffisamment ? Il a été prouvé que les entreprises qui jouent la carte de l’intégration sont plus performantes. La diversité élargit le champ de vision et ouvre de nouvelles perspectives. Cela stimule l’innovation et améliore les résultats. Nous essayons, au sein de Telenet, d’intégrer totalement la diversité dans notre culture d’entreprise. Nous nous efforçons, à force de formations, de sensibiliser essentiellement les cadres moyens à la plus-value de la diversité. Ils pourront ainsi faire figure d’exemples et de modèles, et diffuser cette attitude au sein de leur équipe. © Belga
Gérer les talents La diversité et l’intégration sont donc plus importantes que jamais ? Oui, même si cela ne se fera pas du jour au lendemain. Un management intégré du personnel commence par une bonne gestion des talents. On les attire idéalement avec une politique de recrutement très ouverte. Des partenariats structurels avec des organisations de promotion de la diversité peuvent faciliter la démarche. Sensibilisons aussi les recruteurs à cette dimension. Ou faisons appel à des recruteurs eux-mêmes issus de la diversité, ce qui conduit automatiquement à davantage d’ouverture. Par leur implantation dans la métropole, les entreprises bruxelloises détiennent tous les atouts pour tirer profit de cette situation. Je ne peux que le leur conseiller. D’autant plus que celui qui refuse aujourd’hui la diversité et l’intégration, aura le plus grand mal à survivre dans l’avenir. Mais en soi, cela ne suffira pas à faire la différence ? Non, les modes de travail doivent changer également, avec plus de flexibilité. Une nouvelle génération envahit le marché du travail. Elle veut travailler et gérer son temps de façon télétravail et des bureaux décentralisés, plus proches du domicile. Les start-ups s’alignent sur cette tendance. Elles ont bien compris l’enjeu. Comment voyez-vous évoluer notre mode de travail, sur le plan des ressources humaines ? Je vois surtout du potentiel dans le mode de travail ‘agile’, par lequel l’entreprise affecte des petites équipes multidisciplinaires à des projets spécifiques. C’est ce que nous faiRéunion de rédaction avec, de gauche à droite : Cécile Huylebroeck (Conseillère Emploi Beci), Gaëlle Hoogsteyn (journaliste freelance), Emmanuel Robert (Media Coordinator Beci) et Frédéric Simon (Conseiller Social Beci). plus autonome. On doit donc lui permettre d’harmoniser au mieux la vie privée et le travail. Je vois des gens qui quittent Bruxelles en raison de problèmes de mobilité. Les entreprises doivent davantage s’adapter à la façon dont la nouvelle génération perçoit le monde, faute de quoi, le jeune potentiel risque de leur échapper. Je recommande une culture d’entreprise davantage axée sur l’initiative, ainsi qu’un environnement de travail plus souple, avec du De gauche à droite : Xavier Dehan (Sr Corporate Affairs Manager Telenet), Anaëlle Gokalp (Sr Marketing Manager Telenet), Martine Tempels (VP Telenet) et Peter Van Dyck (journaliste freelance). sons chez Telenet, avec succès d’ailleurs. Du coup, la communication change également ; elle se fait plus concrète. Les collaborateurs reçoivent davantage de liberté et de responsabilités. Ils ont envie de se développer davantage et de rester dans l’entreprise. Voilà où se trouve l’avenir, surtout dans une métropole telle que Bruxelles. Nous avons les atouts. À nous de les exploiter au mieux ! ● Bruxelles Métropole - décembre 2019 ❙ 19 © Belga © Belga © Belga
clé La diversité, Bruxelles est la deuxième ville la plus cosmopolite du monde, après Dubaï. À la diversité des langues et des origines se superposent la variété des niveaux de formation et une population qui rajeunit. Cette diversité est l’une des clés de la résilience des entreprises, car elle les prépare à mieux affronter les défis de l’avenir. Malgré tout, les chiffres prouvent que la diversité en entreprise n’est pas encore acquise. Pourquoi ? Et comment faire changer les choses ? C aroline Mancel, Directrice générale adjointe d’Actiris, l’affirme : « Assurer la diversité en matière d’emploi à Bruxelles est essentiel, compte tenu de la réalité de terrain. Il reste beaucoup de chemin à parcourir, car les inégalités sont énormes. » Pour appuyer ses dires, elle se base sur une enquête réalisée par view.brussels (l’Observatoire bruxellois de l’emploi et de la formation)1 : « Le principal constat de cette étude est qu’il est vraiment plus difficile de trouver un emploi quand on est d’origine étrangère, et ce, malgré le fait d’avoir des qualifications. À Bruxelles, 8 chercheurs d’emploi sur 10 sont d’origine étrangère. Si l’on y ajoute le fait d’être une femme, de porter le voile, d’être jeune… la difficulté augmente encore. Plus on combine de facteurs de diversité, plus on est discriminé », explique Caroline Mancel. « Ce sont les jeunes d’origine subsaharienne qui ont le plus de difficultés à trouver un travail malgré leur présence plus importante dans les formations. Le taux de chômage des personnes d’origine de la résilience des entreprises maghrébine et africaine est par ailleurs 3 à 4 fois plus élevé que celui d’un ‘Belgo-Belge’. Enfin, à diplôme égal, les personnes d’origine non-européenne ont plus de difficultés à trouver un emploi. Les femmes sont également globalement plus vulnérables. » Cette discrimination ne concerne pas que l’embauche. Dans les hautes écoles professionnalisantes où un stage est prévu, elle apparaît déjà. Colette Malcorps, directrice-présidente de l’Ephec, confirme : « Certains étudiants issus de la diversité nous rapportent que, lorsqu’ils postulent pour des stages, ce n’est pas toujours simple. J’ai la faiblesse de croire qu’en les préparant au mieux, en leur apprenant les codes de la vie en entreprise, en les mettant dans un projet professionnel durant leurs études, etc., on leur donne par la suite plus de chance de franchir les différentes barrières qui pourraient se présenter. » Même lorsqu’on est bien diplômé, la discrimination sévit. Veronica Rocha, native du Grand-Duché de Luxembourg et originaire des îles du Cap-Vert, en est la preuve. Arrivée en Belgique pour faire ses études, Veronica débute sa carrière dans la communication tout en menant à bien différentes activités journalistiques. Durant 9 ans, elle sera attachée de presse puis coordinatrice de la cellule communication du CNCD (la coupole des ONG). Depuis 2015, elle produit une WebTV et est actuellement administratrice déléguée 1 « Profil et trajectoire des chercheuses et chercheurs d’emploi en Région de Bruxelles-Capitale. Monitoring selon l’origine nationale ». Cette étude est la première qui intègre la nationalité comme variable et la croise avec d’autres éléments tels que genre, âge, niveau d’études, etc. 20 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019 © Belga
Ensemble, prenons le bien-être au sérieux
Gérer les talents adjointe de FedeWeb, la Fédération des Webmédias. Un beau parcours, qui a toutefois été semé d’embûches : « Notamment par rapport à mon envie d’être journaliste, le fait d’être une femme de couleur m’a vraiment freinée. Aujourd’hui, on parle de plus en plus de diversité dans les médias, mais à l’époque ce n’était pas le cas. En 2001, la télévision n’était pas vraiment prête à mettre des personnes de couleur à l’antenne. Venant du Luxembourg, ma première impression était que Bruxelles était une ville très multiculturelle où les choses seraient différentes. Toutefois, j’ai vite constaté qu’il y avait encore du chemin à parcourir », raconte-t-elle. Des mesures existent déjà Les chiffres sont là et les problèmes ne sont pas neufs. C’est pourquoi, depuis de nombreuses années, diverses mesures ont été mises en œuvre pour encourager la diversité (de nationalité, mais aussi de genre, d’âge ou de niveau de diplôme) au sein des entreprises. Ainsi, Actiris réalise depuis 2008 des plans de diversité. « 225 plans diversité ont été réalisés, touchant près de 90 000 travailleurs en Région bruxelloise. Toutes les actions qui découlent des plans sont cofinancées par Actiris à concurrence de maximum 10 000 €. Dans la déclaration gouvernementale bruxelloise, on peut lire que les aides publiques pourraient, à l’avenir, être conditionnées à la mise en place d’un plan diversité. Cela pourrait être une belle avancée, mais nécessiterait que l’on nous donne plus de moyens », explique Caroline Mancel. Actiris dispose par ailleurs d’un guichet anti-discrimination, où les chercheurs d’emploi qui s’estiment discriminés peuvent consulter un conseiller. « Nous-mêmes essayons d’être exemplaires en matière de diversité », assure Caroline Mancel. « Actiris compte aujourd’hui 1 582 employés issus de 25 nationalités. Un employé sur deux est d’origine étrangère. Nous employons par ailleurs 66 % de femmes et cellesci sont aussi représentées au sein de la direction. L’une de nos recommandations est d’ailleurs que cette diversité soit accrue au sein des autres institutions publiques pour montrer l’exemple aux entreprises. » Veronica Rocha confirme : Bruxelles-Capitale soutient de nombreuses initiatives pour stimuler l’économie. « Il existe de nombreuses aides financières, notamment pour ceux qui souhaitent lancer leur projet, comme la couveuse d’entreprises. Pour les personnes issues de la diversité qui ne trouvent pas leur place sur le marché de l’emploi parce qu’elles subissent des discriminations, c’est sans aucun doute une piste à suivre. J’invite ces personnes, qui se sentent bloquées ou discriminées, à réfléchir à leurs 22 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019 Colette Malcorps (à gauche) et Emmanuelle Havrenne. passions, à leurs talents et à se demander comment en faire quelque chose qui créera de la valeur. Mais j’invite également les employeurs à se demander si le potentiel issu de la diversité doit forcément se traduire en entreprenariat… » Sensibiliser les jeunes, acteurs de demain En dehors de la nationalité, les différents niveaux de formation posent aussi problème à Bruxelles : « Nous sommes une économie tertiaire où le diplôme est important. Mais dès lors que l’on ne peut pas faire reconnaître son diplôme, cela pose problème », explique Caroline Mancel. Actuellement, la reconnaissance d’un diplôme étranger coûte cher et prend du temps, sans garantie de résultat. « Nous plaidons pour la gratuité de la procédure ainsi que pour une validation plus simple. Nos conseillers sont parfois ahuris de voir des médecins spécialisés d’origine étrangère travailler comme veilleurs de nuit, car ils n’arrivent pas à faire reconnaître leur diplôme. » Emmanuelle Havrenne, administratrice déléguée de l’Ephec, partage cet avis : « À Bruxelles, il y a une grande disparité dans le niveau de formation des travailleurs. Dans ce cadre, toutes les formations en promotion sociale organisées dans les établissements scolaires ou par Bruxelles Formation constituent une partie de la solution. Au sein de l’Ephec, nous constatons que la population en promotion sociale tend à rajeunir, ce qui prouve que les jeunes sont de plus en plus désireux de se former, même s’ils ont à un moment donné quitté le système. » Et Kristien Depoortere, directrice de l’Ephec - Promotion sociale, d’ajouter : « Dans nos formations de promotion sociale, je constate que l’intégration de tous se fait naturellement. Les étudiants viennent chacun avec leur vécu, leur culture, leurs croyances. Les compétences acquises permettent de s’insérer ou de se réorienter assez facilement dans le monde professionnel et ceci indépendamment de certains éléments qualifiés de discriminatoires. » D.R.
Gérer les talents Les écoles jouent un rôle-clé dans la sensibilisation des futurs travailleurs. Colette Malcorps explique : « À l’Ephec, nous avons une approche volontariste par rapport à la diversité. Ainsi, nous avons ajouté à notre programme des compétences à l’international, y compris l’international ‘at home’. Nous avons un public d’étudiants très diversifié. Dans la pratique, nous faisons en sorte que ces étudiants soient obligés de travailler ensemble, de coopérer, d’écouter d’autres façons de travailler et de réagir. Nous intégrons la notion de diversité comme un élément important d’apprentissage et nous demandons à nos professeurs d’aborder spécifiquement cet aspect durant leurs cours. » Et Emmanuelle Havrenne de poursuivre : « Il faut inculquer l’importance de la diversité dès les études, car d’ici 10 ou 15 ans, ce seront peut-être ces étudiants qui seront amenés à recruter du personnel. On veut éveiller leur conscience et leur faire vivre une vie étudiante où la diversité est importante, ce qui la rendra plus tard beaxucoup plus naturelle au travail. » Les entreprises ont tout à gagner Face à ces différents constats, Caroline Mancel estime qu’Actiris doit agir radicalement et utiliser les accordscadres sectoriels pour renforcer les actions contre la discrimination. « Même si nous avons déjà fait beaucoup, nous devons aller plus loin. En dehors de l’injustice pour les personnes concernées, la discrimination a aussi pour conséquence de ralentir l’économie et d’augmenter le ‘mismatch’ entre l’offre et la demande d’emploi. » De nombreuses offres d’emploi restent en effet vacantes. Pour Caroline Mancel, il faut se demander pourquoi : estce parce que les employeurs sont trop focalisés sur les ‘Belgo-Belges’ ? Ont-ils peur qu’une femme fasse mauvaise impression au client ? « Notre message aux employeurs est que nous sommes là pour les aider à mettre en place un plan diversité », dit-elle. Assurer la diversité en matière d’emploi est essentiel compte tenu de la réalité de terrain. (…) À Bruxelles, 8 chercheurs d’emploi sur 10 sont d’origine étrangère. Par ailleurs, contrairement à Bruxelles, la population en Flandre est vieillissante. Le flux Caroline Mancel (Actiris) Bruxelles Métropole - décembre 2019 ❙ 23 de navetteurs vers Bruxelles diminue déjà. « Notre souhait est que les trains qui amènent les navetteurs de Flandre et Wallonie à Bruxelles repartent dans l’autre sens remplis de travailleurs », reprend Mme Mancel. « La Flandre a besoin de Bruxelles, mais ce n’est pas facile à faire comprendre aux employeurs, à cause des préjugés et également pour des raisons linguistiques. Mais là aussi, des solutions sont mises en place. » « De manière assez naturelle, l’homme résiste au changement. Pourtant, la diversité est une opportunité pour les entreprises », assure Veronica Rocha. « Les entreprises d’aujourd’hui ont besoin de créer de la valeur dans un monde aux ressources limitées et en pleine mutation. La Les entreprises d’aujourd’hui ont besoin de créer de la valeur dans un monde aux ressources limitées et en pleine mutation. La diversité peut être la clé de leur résilience. diversité peut être la clé de leur résilience car elle est source d’innovation, elle facilite des approches différentes. Par ailleurs, la diversité en entreprise fait vraiment partie des attentes de la nouvelle génération de travailleurs. C’est donc un outil de recrutement et de rétention important. Mais cela ne se fera pas du jour au lendemain. Les entreprises doivent opérer un changement profond en matière de stratégie et de philosophie. » Veronica Rocha Emmanuelle Havrenne conclut : « Le premier principe en matière de ressources humaines est de mettre la bonne personne à la bonne place. Toutefois, dans un monde qui se complexifie et devient plus global, assurer la diversité est primordial. Car elle peut accroître la créativité, l’agilité, la compréhension de certaines problématiques, des attentes des clients, etc. À compétences égales entre deux candidats, il faut se demander ce qui est le plus souhaitable pour l’organisation, en fonction des profils déjà présents au sein de l’entreprise. » ● Gaëlle Hoogsteyn D.R. D.R.
Gérer les talents « Les entreprises doivent être Défi digital : plus hardies et s’épauler mutuellement » Elles ont une passion et une ambition en commun : rassembler des jeunes et les immerger avec plaisir dans l’univers digital. Martine Tempels, à la tête de Telenet Business et présidente de CoderDojo Belgique, et Karen Boers, dirigeante de BeCode, se sont réunies pour Beci. Virtuellement, par vidéo interposée. « Car, dans un monde bourré de technologie, il est absurde de s’infliger des embouteillages pour une interview parfaitement faisable par voie digitale. » Vous rassembler physiquement était compliqué, à cause de vos agendas respectifs, fort chargés. Heureusement qu’il y a Skype ! Pour vous, cela va de soi. Mais pas pour tout le monde, n’est-cepas ? Martine Tempels : En effet. L’entreprise qui se digitalise sérieusement doit donner l’exemple. Dès l’instant où une conversation est possible via Skype ou Google Hangouts, pourquoi demander aux gens de s’aventurer dans les embouteillages ? La digitalisation sert à rendre les entreprises plus innovantes et efficaces. Karen Boers : Plus cela se concrétise dans l’environnement de travail, plus les atouts deviennent évidents et convaincants pour les entreprises et leur personnel. Mais il subsiste des doutes. Pourquoi les entreprises n’adoptent-elles pas totalement la digitalisation ? Karen : De mon expérience chez BeCode –où nous formons des demandeurs d’emploi gratuitement à la programmation – je retiens que beaucoup d’entreprises 24 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019 ‘tentent’ de digitaliser leurs processus d’entreprise, par exemple leur administration RH. Pour le cœur de métier, elles ne progressent guère et ne trouvent pas de solution. Elles se demandent ce que deviennent les services au client dans leur secteur à l’ère digitale. Elles attendent souvent la venue d’un intervenant extérieur (parfois une start-up) qui examine leur secteur sous l’angle de la digitalisation, fournit une solution et puis file avec des clients. Alors que les entreprises auraient pu régler tout cela elles-mêmes. Souvent, elles n’osent pas, tergiversent trop longtemps. Elles devraient y réfléchir de façon plus proactive. Martine : Les entreprises doivent être plus audacieuses sur le plan digital, et oser se réinventer. Chez Telenet Business, nous aidons les indépendants à quitter leur zone de confort digital. Nous les conseillons gratuitement pendant quelques heures sur des sujets qui leur posent problème. Nous les inspirons en mettant en avant des personnes audacieuses en digital, comme ce boucher qui a construit lui-même un frigo pour des colis à enlever. Grâce à un site internet et une application, les gens peuvent commander leurs viandes et charcuteries 24 h sur 24 et aller les chercher dans ce frigo. Entretemps, divers boulangers, poissonniers et fromagers ont commandé ce frigo chez le boucher en question. Ils suivent la nouvelle tendance. Fantastique, cette influence réciproque entre entrepreneurs ! Vous appelez les entreprises à oser la digitalisation ! Karen : Trouvons d’autres manières de suivre la vague digitale. Le secteur du notariat m’a agréablement surprise. La Fédération du Notariat (Fednot) pressent qu’une partie du travail réalisé aujourd’hui encore par les notaires, se fera autrement dans un futur proche. Je pense notamment aux modèles en ligne où les clients enregistrent leurs données et qui rédigent automatiquement les actes et contrats. Le © Getty
Gérer les talents notaire n’est plus nécessaire pour ce type d’opération. En revanche, les notaires disposent d’une kyrielle de données valorisables : qui achète quoi et où se trouve l’essentiel du capital, par exemple. Ils expérimentent à présent d’autres moyens d’utiliser ces données pour fournir des services totalement neufs aux entreprises et particuliers. C’est assez intelligent comme démarche ! Martine : Il ne s’agit pas seulement d’oser, mais aussi d’être plus hardi et d’innover avec de nouveaux produits qui vont faire évoluer notre société positivement. Pour cela, il faut oser faire le saut, penser hors du cadre et prendre d’autres chemins. Citons la digitalisation des services de santé : des robots peuvent veiller à ce qu’un patient prenne ses médicaments, tenir la porte ouverte pour des personnes à mobilité réduite ou les aider à se déplacer. Cela ne peut qu’améliorer notre qualité de vie. Mais comment inciter concrètement les entreprises à prendre part à cette révolution digitale ? Martine : Nous avons réalisé une étude auprès de plus de 500 gérants belges. Au moins 66 % des PME belges n’ont pas de programme pour entreprendre par la voie digitale. Cela ne s’explique pas toujours par un manque d’ambition ; plutôt par manque de connaissances et de temps. Elles n’ont pas toujours accès aux entreprises qui peuvent les seconder. Nous avons lancé en 2017 notre projet ‘Accélération Digitale’ : une vingtaine d’experts indépendants se rendaient gratuitement chez des entrepreneurs et PME et les aidaient à promouvoir leur affaire en ligne. Un vrai succès. Nous avons aidé plus de 2.500 entrepreneurs. Telenet Business tentera d’ici 2025 d’aider deux PME sur trois à établir un plan de digitalisation. Karen : Nous devons surtout continuer à sensibiliser et à accompagner les PME, car la digitalisation reste trop vague pour elles. L’accompagnement se ait en partie par des bureaux-conseils, mais les entreprises n’ont souvent pas les budgets requis ou le retour sur investissement est insuffisant et elles n’entreprennent pas la démarche. C’est aux grandes entreprises, à mon sens, de leur montrer la voie dans l’économie digitale. C’est ce que fait Telenet : elle relève le défi et partage une partie de ses connaissances. Martine Tempels (Telenet) On sent de la résistance de la part des travailleurs. Martine : Il manque un modèle de coaching. Les pouvoirs publics et les entreprises devraient collaborer pour introduire ce coaching dans les entreprises et chez les employeurs qui en ont besoin. Certainement à Bruxelles. Notre capitale regorge de petites entreprises digitales ; il faut en tirer parti. Prévoyons des moyens, collaborons, échangeons les savoirs. Ajustons les compétences des employeurs pour qu’ils puissent suivre. Récemment, une entreprise luxembourgeoise a donné à plusieurs de ses responsables financiers une formation en cybersécurité. C’est une façon, pour une entreprise, d’être dans le mouvement. Karen : Il faut également que les entreprises communiquent ouvertement et clairement à leurs employés les raisons des changements digitaux. C’est la seule manière de chasser l’angoisse et l’incertitude. Des entreprises qui ont une culture de communication ouverte, se digitalisent plus facilement. Dans celles qui ne communiquent pas dans la transparence ou qui favorisent le top-down, beaucoup d’employés sont inquiets ou s’en vont. Plus une entreprise est productive dans ce domaine, plus les employés participent au projet de digitalisation. Karen Boers (BeCode) Comment les entreprises bruxelloises peuventelles être digitalement meilleures dans l’avenir ? Martine : Beaucoup d’entreprises bruxelloises qui privilégient la diversité acceptent plus facilement le tournant de la digitalisation. Dans une ville multiculturelle comme Bruxelles, une souplesse envers le bilinguisme obligatoire permettrait d’attirer plus de talents compétents en digitalisation, tout en réduisant la pénurie sur le marché de l’emploi. Karen : La réorientation et la formation des travailleurs et jeunes est cruciale. Je rencontre chez BeCode beaucoup de jeunes gens qui s’estimaient incapables de programmer. Ces personnes avaient souvent de gros problèmes et aucune perspective d’avenir. Il est donc assez émouvant de voir comment, via notre école, ces jeunes réussissent à démarrer une carrière prometteuse. Nous avons démarré BeCode en 2017. Au début, nous n’avions qu’une quarantaine d’étudiants diplômés. À la fin de cette année, nous en comptons déjà 500 ! Cela démontre, une fois de plus, qu’en investissant dans la réorientation digitale des travailleurs, on leur redonne confiance en eux. Ils partent enthousiastes au-devant du monde digital. ● Info : www.accelerationdigitale.be Bruxelles Métropole - décembre 2019 ❙ 25
Vous souhaitez former un futur collaborateur dans votre entreprise ? Pourquoi pas la FPIE ? La Formation Professionnelle Individuelle en Entreprise vous permet de former vous-même un futur collaborateur a n qu’il corresponde au pro l professionnel recherché. Qui pouvez-vous former en FPIE ? Le collaborateur doit être inscrit comme chercheur d’emploi inoccupé auprès d’un organisme d’emploi (Actiris-Forem-VDAB). Il reste chercheur d’emploi pendant la FPIE. Durée ? 1 à 6 mois de formation. Vous proposez ensuite un contrat de travail immédiatement après la n de la FPIE pour une durée au moins équivalente. Coût ? Pendant la formation, outre les frais de transport et d’assurance, vous payez directement au stagiaire une indemnité calculée comme suit : rémunération brute pour la fonction moins les cotisations ONSS travailleur (13,07%) moins les éventuels revenus sociaux du stagiaire Après 6 mois de FPIE, vous avez droit aux réductions Activa si le stagiaire est inscrit chez Actiris et domicilié en Région bruxelloise (www.activa.brussels). Pour toute information complémentaire : Service relations entreprises au 02 371 74 81 ou 76 32 ou 73 34 ou 74 61 ou par mail à fpie@bruxellesformation.brussels En collaboration avec : Éditeur responsable : Olivia P’tito – rue de Stalle, 67 à 1180 Bruxelles
Gérer les talents Comprendre avant d’utiliser « Les entreprises tiennent encore trop peu compte des compétences modernes. Il manque une véritable culture de l’apprentissage. » Guy Tegenbos, expert du STEM, et Caroline Pauwels, rectrice de la VUB, débattent des compétences du 21e siècle. L e journaliste Guy Tegenbos se penche sur les compétences du 21e siècle, en sa qualité de viceprésident de la plate-forme STEM (Science, Technology, Engineering & Mathematics). Cette plate-forme conseille le ministère flamand de l’Enseignement et voudrait remédier à la pénurie de diplômés scientifiques et techniques. « Nous voudrions que, d’ici 2025, chaque jeune acquière des compétences technologiques par l’enseignement », déclare Guy Tegenbos. « La Flandre encourageait jadis la pensée critique et les compétences sociales, dans toutes les matières. Cela n’a pas toujours fonctionné. Réfléchissons donc à la transmission de ces compétences multidisciplinaires. Cela justifie une approche sous l’angle de projets. L’éducation aux médias ? Oui, mais c’est aussi une question de pratique. Nous avons besoin d’autres formes d’apprentissage que le transfert classique de connaissances. » Les jeunes ont une longueur d’avance parce qu’ils sont des digital natives. Ils jonglent avec les TIC, mais manquent souvent d’éducation aux médias. Ce que l’histoire nous enseigne Caroline Pauwels, rectrice de la Vrije Universiteit Brussel, met en garde contre une prépondérance des compétences. Elles sont indissociables de la connaissance et de l’attitude, dit-elle. Elle plaide donc pour la répartition des compétences du 21e siècle en quatre catégories. La première englobe la pensée critique, créative, analytique et axée sur la résolution de problèmes ; en soi la base de toutes les autres compétences. « La pensée créative implique d’apprendre à utiliser son imagination. La connaissance et les compétences s’acquièrent, mais ne servent à rien sans l’imagination. La critique historique est tout aussi indispensable. L’histoire nous aide à démasquer les ‘fake news’. Montrez combien de fois les gens ont déjà été induits en erreur dans le passé : cela nourrira la pensée critique et analytique. L’histoire facilite aussi la résolution de problèmes. Elle nous enseigne que les meilleures solutions sont nées de la volonté de personnes de collaborer. Quant à la pensée analytique, elle s’enrichira par la grammaire. La priorité à l’enseignement des langues – y compris du langage mathématique – ne me pose pas problème, mais il faut bien connaître les règles sous-jacentes des langues pour les comprendre. » Il en va de même pour la deuxième catégorie, celle des compétences numériques. « L’utilisation des technologies digitales implique la compréhension des mécanismes qui les régissent. Lorsque je donne cours, j’explique abondamment la black-box derrière ce qui se voit. Il faut ouvrir cette boîte avant d’utiliser quoi que ce soit. Ce n’est qu’ainsi que la technologie aide vraiment à aller de l’avant. À la VUB, nous avons lancé un ‘DataBuzz’ : nous nous rendons dans des écoles primaires pour inciter les élèves à réfléchir à la vie privée, au temps passé devant les écrans, mais aussi aux possibilités d’utiliser la technologie pour l’analyse de données et pour les sciences de la citoyenneté. Les élèves apprennent à détecter la logique et les algorithmes derrière les appareils et à réfléchir à euxmêmes. Nous devons étendre cette démarche à toutes les tranches d’âge. » Critique des préjugés La troisième catégorie regroupe les compétences socioculturelles requises dans un monde toujours plus Bruxelles Métropole - décembre 2019 ❙ 27 © Getty
Gérer les talents globalisé. Caroline Pauwels s’en explique : « Des compétences linguistiques, bien sûr, mais aussi la capacité à critiquer ses propres préjugés. Les interactions socioculturelles sont plus simples quand on comprend le contexte et parfois les traumatismes qui induisent les réactions des gens. Sans cela, pas de dialogue. L’apprentissage de la communication interculturelle reçoit trop peu d’attention. On rencontre au travail des groupes de personnes auxquels on n’est pas forcément confronté dans la vie privée. Il faut pouvoir discuter des différences ethniques, sociales et de genre pour éviter la politique de l’autruche face aux problèmes de la diversité. » La quatrième catégorie, enfin, est celle de l’autorégulation. « On s’attend aujourd’hui à ce que vous réagissiez rapidement aux messages électroniques, mais est-ce toujours le bon réflexe ? Si on vous envoie de la boue, réfléchissez à votre réaction. Vous seriez tenté de répondre dans le même registre, mais vous pourriez décider de ne pas le faire. Notre utilisation des médias sociaux nécessite davantage de contrôle de soi, mais nous sommes encore loin d’y parvenir. » Guy Tegenbos conçoit l’autorégulation comme un apprentissage autodirigé. « Donnons aux jeunes les moyens de développer leurs propres connaissances et compétences, à leur rythme et avec des accents qui leur sont propres. Ils devront de toute façon le faire au cours de leur carrière. Celui qui est manipulé et docile en permanence n’apprend pas l’autorégulation. Des entraîneurs appliquent déjà ce principe dans les clubs de sport, mais dans le système scolaire, beaucoup reste à faire. » Offline, sans remords L’apprentissage des compétences du 21e siècle concerne aussi les travailleurs seniors, par l’apprentissage permanent. Quel est le rôle des entreprises, à cet égard ? Guy Tegenbos cite une étude récente sur les compétences du 21e siècle dans les zones portuaires : Rotterdam, Terneuzen, Vlissingen, Anvers, Gand et Zeebrugge. « L’examen des postes vacants et des critères a révélé que les ports néerlandais mentionnaient en moyenne quatre compétences à détenir, alors qu’en Belgique, il n’y en avait que deux. Les entreprises réfléchissent encore trop peu en termes de compétences modernes. Il n’existe pas de véritable culture de l’apprentissage. Trop peu d’employeurs ont développé une politique de Guy Tegenbos carrière. Ils ne réfléchissent donc pas systématiquement avec le 28 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019 personnel au développement des compétences. Des rumeurs circulent chez Microsoft Google selon lesquelles les entreprises ne suivent pas les logiciels les plus récents. Et les travailleurs ne seraient pas suffisamment incités à se former en continu. Les employeurs estiment que les collaborateurs prennent euxmêmes l’initiative de se familiariser avec les dernières versions des programmes Microsoft. » Caroline Pauwels Pas question, pour Caroline Pauwels, de culpabiliser les travailleurs. « Il y a beaucoup d’angoisse et donc aussi de résistance, chez les gens. L’employeur doit savoir qu’une mise à jour des compétences peut être anxiogène. Certaines personnes refusent explicitement de poursuivre dans cette voie, au point de créer un problème. Proximus et les banques en sont un bel exemple : ces entreprises licencient du personnel pour engager d’autres personnes qui détiennent les compétences digitales requises. Peu d’entreprises développent un parcours permettant aux collaborateurs de suivre les développements tout en douceur. » Les entreprises devraient également être attentives aux modes de coopération et d’interaction différents qu’induit l’informatique. « Nous avons une politique e-mail à la VUB. Parfois, il faut être capable de ne pas réagir à de tels stimuli. La communication à distance peut générer des messages mal perçus. Nous constatons l’importance d’un bon équilibre. Depuis que la vie privée et le travail empiètent l’un sur l’autre, il faut être capable de se déconnecter. Cela nécessite également des compétences, pour ne pas se sentir coupable. » Peter Van Dyck Les compétences du 21e siècle selon l’OCDE ➜ la pensée critique ➜ la pensée créative ➜ la réflexion axée sur la résolution de problèmes ➜ la réflexion informatique (comprendre comment la technologie peut résoudre les problèmes) ➜ des compétences en information ➜ des compétences informatiques de base ➜ l’éducation aux médias ➜ la communication ➜ la collaboration ➜ les compétences sociales et culturelles ➜ l’autorégulation D.R. D.R.
Gérer les talents La validation des compétences, un processus win-win Marie Deronchêne (à gauche) et Séverine Deneubourg. V aloriser les compétences, c’est investir dans son personnel et dans les talents. En termes de gestion des ressources humaines, cela permet de faire évaluer et certifier vos employés par un organisme externe, d’identifier des besoins en compétences et d’optimiser les parcours de formation, d’améliorer vos processus de recrutement et de mobilité internes et de vous assurer d’une bonne transmission des savoirs et savoir-faire, grâce à des tuteurs en entreprise certifiés. La validation des compétences représente aussi une professionnalisation de votre entreprise et de vos travailleurs. Ce processus permet une amélioration de la performance individuelle et collective, augmente la motivation et la fidélité de vos travailleurs qui se sentent reconnus et soutenus dans leur évolution professionnelle. Cela renforce aussi l’image de marque et la compétitivité de votre entreprise et vous permet de vous positionner comme un employeur attractif. Par ailleurs, la validation des compétences satisfait à des obligations légales propres à votre secteur (certification, hygiène, sécurité…) et peut constituer une preuve de la maîtrise de compétences pour les assurances en cas d’accident. Plus de 50 métiers concernés Concrètement, les épreuves de validation Formations non diplômantes, formations en entreprise, expérience de terrain… Actuellement, de nombreux travailleurs disposent de compétences qui ne sont pas reconnues. La validation des compétences permet d’officialiser ces dernières au travers d’un Titre de Compétence et apporte de nombreux avantages aux acteurs de l’entreprise. peuvent avoir lieu au sein d’un des Centres de validation agréés, ou au sein même de votre entreprise suite à la signature d’une convention avec un Centre agréé. La validation des compétences en entreprise présente de nombreux avantages ; notamment un gain de temps, des épreuves réalisées dans un environnement familier et, dans la mesure du possible, en situation réelle et, enfin, une aide financière de 600 €/ épreuve pour les entreprises ayant un site d’exploitation en Région de Bruxelles-Capitale. Lancée en 2003, la validation des compétences permet de certifier officiellement les compétences professionnelles. Issu d’un accord de coopération entre les trois gouvernements francophones (Région wallonne, Communauté française et Commission communautaire française), et encadré par les partenaires sociaux et les cinq opérateurs publics de formation professionnelle continue, le dispositif est paritaire, fiable et construit sur une démarche qualité. En 2019, plus de 50 métiers (employé administratif, maçon, coiffeur, cuisinier, conducteur de chariot élévateur ou des métiers plus intersectoriels comme le tuteur en entreprise) sont accessibles dans plus de 15 secteurs différents. Plus de 48 000 titres de compétence ont été délivrés ces dix dernières années. Aujourd’hui, la validation des compétences peut être une action personnelle à l’initiative d’un travailleur ou d’un chercheur d’emploi, ou une action initiée et portée par les acteurs de l’entreprise, intégrée à la politique de gestion des ressources humaines, dans une relation gagnant-gagnant employeur-travailleur. Valoriser les talents de vos collaborateurs, c’est investir dans vos talents et dans votre avenir ! ● Séverine Deneubourg et Marie Deronchêne, Chargées de mission pour le Consortium de validation des compétences. Pour aller plus loin Vous souhaitez en savoir plus sur la validation des compétences du personnel en entreprise ? Rendez-vous sur le site du Consortium de validation des compétences ou prenez contact avec Séverine Deneubourg (s.deneubourg@cvdc. be - 0490/52 45 77) et/ou Marie Deronchêne (m.deronchene@cvdc. be - 0475/34 57 48). Voir www.cvdc.be/entreprises Bruxelles Métropole - décembre 2019 ❙ 29
BOOST Your Business Développer ses ventes, c’est d’abord toucher un large public. Et adresser le bon message, au bon destinataire, au bon moment. Qu’il s’agisse de renforcer votre marque par une campagne d’image, accroître votre réputation en valorisant votre expertise, faire connaître vos produits ou services… Nos médias vous aident à atteindre l’objectif, en vous donnant accès à un public ciblé de cadres et dirigeants d’entreprise, prescripteurs d’achats, via l’info qui les concerne. Nos lecteurs sont votre cible ! Voyez nos formules on & offline pour les joindre efficacement. Vous êtes membre de Beci ? Vous bénéficiez de tarifs préférentiels et de possibilités exclusives. • B2B Communication • Paper & Digital • À Bruxelles CONTACT Infos et réservations Anne Schmit – Business Relations Advisor - asc@beci.be • T +32 2 563 68 53 BECI AVENUE LOUISE 500 B-1050 BRUXELLES - T. +32 2 648 50 02 - F +32 2 640 93 28 - www.beci.be
Gérer les talents Les avantages de l’externalisation des tâches RH Le service RH est la clé de voûte de l’entreprise. Mois après mois, il assure le calcul des salaires et l’administration du personnel avec exactitude et précision. Mais cet exploit mensuel requiert toujours plus de temps. De ce fait, certains projets stratégiques sont de plus en plus souvent reportés à une date ultérieure. Comment alléger l'agenda de votre équipe RH, sans nuire à la continuité de l’administration du personnel ? (Coproduction) L’externalisation peut offrir une solution Pour nombre d’entreprises, l’externalisation des RH n’a toujours rien d’une évidence. On objecte encore souvent que les résultats sont (généralement) meilleurs lorsque les tâches sont effectuées en interne. Pourtant, l'externalisation présente toute une série d’avantages pour votre société et vos collaborateurs RH. 1 Croissance stratégique : L’externalisation de tâches chronophages et répétitives permet de libérer du temps et des ressources pour les tâches stratégiques essentielles et les projets RH spécifiques à l’entreprise, qui lui apportent une réelle valeur ajoutée. Peut-être votre politique salariale doit-elle être revue ou devez-vous vous concentrer davantage sur la guerre des talents. L'externalisation vous apportera assurément un ballon d'oxygène. 2 Garantie de continuité : Le recours à un consultant RH externe vous permet de garantir la continuité de l’administration du personnel, y compris en cas d’augmentation de la charge de travail, de congés, d’absences pour cause de maladie ou de grossesse, etc. : les renforts se tiennent toujours prêts. 3 De l’expertise en plus : Grâce à l’aide d’un consultant RH, non seulement vous réduisez sensiblement la charge de travail, mais vous pouvez compter sur une expertise supplémentaire. La législation sociale est en constante évolution. Avoir un spécialiste à vos côtés n'est donc pas un luxe. Vous êtes ainsi assuré de respecter chaque mois les nombreuses obligations légales en matière de salaires. Quelles tâches externaliser ? Les tâches RH peuvent être externalisées en tout ou partie. Vous décidez quelles tâches vous souhaitez confier ou non à un spécialiste externe. Certains processus sont plus fréquemment externalisés que d'autres. Curieux de connaître les 4 tâches les plus populaires ? Les voici : 1 Calcul du payroll : Largement en tête des tâches RH les plus externalisées, le versement des salaires en temps et en heure est essentiel pour une bonne entente avec vos collaborateurs. Mais il s'agit également d'une tâche très complexe. 2 Administration du personnel : Qui dit calcul des salaires 3 Administration des congés : Chaque type de congé doit dit administration. Rédaction des contrats de travail, saisie des horaires, enregistrement des heures supplémentaires… Des sous-processus souvent chronophages, complexes et source d’erreurs. être demandé, approuvé et saisi dans le système payroll. En conséquence, des erreurs ont vite fait de se glisser dans le processus. Raison de plus pour faire appel à des spécialistes externes disposant de l’expertise juridique adéquate. 4 Questions de droit social : Elles font peut-être un peu figure d’exception, mais n’en constituent pas moins un processus RH souvent externalisé. Ce qui n’a rien de surprenant : chaque jour, le service du personnel reçoit d’innombrables questions de la part de collaborateurs et de supérieurs hiérarchiques. Et si un manque de connaissance ou d’attention entraîne des erreurs, certaines actions peuvent avoir des conséquences juridiques ou financières. L’externalisation, une bénédiction Vous pouvez externaliser ces quatre processus RH en même temps, mais aussi n’en choisir qu’un ou deux. Car en la matière, la règle d’or est la suivante : c’est vous qui décidez. Vous êtes curieux de découvrir les autres avantages de l’externalisation des tâches RH ? Téléchargez notre e-book et devenez, en un rien de temps, un spécialiste en la matière : www.sdworx.be/ ebookoutsourcing. ● Bruxelles Métropole - décembre 2019 ❙ 31 © Shutterstock
Gérer les talents Travailleurs étrangers : vers la simplification grâce au permis unique Vous employez ou souhaitez employer des travailleurs non ressortissants de l’UE ? Vous devrez obtenir pour eux ce que l’on nomme aujourd’hui le « permis unique », à la fois permis de travail et de séjour. Les explications de Martin Laurent et Violette Mouvet, avocats chez Claeys & Engels. Quels sont les grands principes de cette réforme ? V. M. : Le permis unique est une initiative européenne pour la simplification des demandes de séjour et d’occupation des ressortissants issus de pays tiers à l’UE. Auparavant, il y avait deux autorisations différentes à obtenir pour ces travailleurs en Belgique. En premier lieu, l’entreprise devait demander un permis de travail auprès de la région compétente. Une fois celui-ci obtenu, le travailleur devait lui-même demander une autorisation de séjourner en Belgique. Avec le permis unique, il n’y a plus qu’une seule demande et unicité du permis. Quelle est la différence entre un permis unique et un titre unique ? M. L. : Le permis unique est destiné aux personnes qui viennent travailler en Belgique pour une durée supérieure à 90 jours, tandis que le titre unique est destiné aux personnes autorisées à travailler en Belgique en raison d’une situation particulière de séjour. Par exemple les personnes reconnues comme réfugiés, les étudiants étrangers ou des personnes qui bénéficient du regroupement familial. Le public est donc différent et la procédure également. Peut-on parler de simplification ? V M. : Oui, avec toutefois un bémol puisque la durée de la procédure est passée de quelques semaines à 4,5 mois. Travailleurs et employeurs doivent donc s’y prendre bien à l’avance, y compris pour le renouvellement des permis. Par ailleurs, comme la demande est centralisée, il est désormais nécessaire de récolter tous les documents nécessaires en même Violette Mouvet temps. 32 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019 Les Régions ont adopté leurs propres règles de fond. Comment Bruxelles se positionne-t-elle ? M. L. : Tout ce qui touche à la migration économique a été régionalisé, mais jusqu’à présent, aucune initiative n’avait été prise. Les Régions ont profité de la réforme du permis unique pour modifier leurs règles de fond. Ainsi, la Flandre et la Wallonie ont mis en œuvre des réformes ambitieuses, notamment pour les métiers en pénurie. Bruxelles, de son côté, a simplifié certaines formalités administratives pour les employeurs, par exemple en permettant aux profils hautement qualifiés d’obtenir une autorisation de travail de trois ans au lieu d’un. En outre, les Régions ont été contraintes de transposer certaines directives européennes relatives notamment aux transferts intra-groupes et aux stagiaires. Martin Laurent Cette régionalisation n’entraîne-t-elle pas un risque de « shopping » ? V. M. : En effet. Légalement, pour déterminer la Région compétente, on tiendra compte en premier lieu de l’unité d’établissement où le travailleur exercera. Si on ne peut pas le déterminer, ce sera la localisation du siège central. Toutefois, une entreprise qui dispose de plusieurs sites pourrait, en quelque sorte, choisir la Région la plus favorable pour l’éligibilité de sa demande. Plus les règles différeront d’une Région à l’autre, plus ce risque de shopping sera important. Veillez tout de même à ce que le lieu de la demande corresponde à la réalité. Comment se passe la transition ? V. M. : Comme pour tout changement, le passage à ce permis unique demande une période de transition. Au sein des communes, par exemple, les employés ne sont pas toujours à l’aise avec cette nouvelle procédure. Au niveau des entreprises, le problème majeur est celui du nouveau délai ; les employeurs se trouvent parfois un peu pris de court. ● Gaëlle Hoogsteyn D.R. D.R.
Des travailleurs formés selon vos besoins Avez-vous des difficultés à recruter du personnel qualifié ? Avez-vous déjà songé à la formation en alternance ? Une formation complète, qui allie hard et soft skills, dans le contexte entrepreneurial. Une solution souple et adaptable, qui offre le soutien nécessaire aux entreprises pour former les perles rares dont elles ont besoin, le tout à faible coût. Vous avez tout à y gagner ! La formation en alternance à Bruxelles : un tremplin vers l’emploi La formation en alternance, c’est sans conteste le meilleur apprentissage pour entrer dans la vie active avec un bagage de compétences concrètes. L’alternance se compose d’un temps de formation en centre, mais surtout d’une intégration professionnelle dans une entreprise. Cette articulation des savoirs et des savoir-faire développés dans ces deux pôles offre ainsi la possibilité aux apprentis d’intégrer le monde de l’emploi avec toutes les cartes en main. Mais devenir un vrai professionnel, ce n’est pas simplement maîtriser des compétences techniques, c’est également maîtriser des savoir-être, des soft skills. S’intégrer dans une structure, partager avec ses collaborateurs, prendre du recul sur ses forces et ses faiblesses, tous ces aspects sont au cœur de la formation en alternance. À cela, on peut également ajouter la dimension entrepreneuriale très présente dans la formation en alternance au sein des PME de Bruxelles. La formation en alternance, pour quel profil ? La formation s’ouvre aux jeunes et aux moins jeunes, aux chercheurs d’emploi, aux chercheurs d’emplois, aux personnes en reconversion professionnelle, aux employés ou aux chefs d’entreprises désireux de renforcer leurs compétences. En Région Bruxelloise, plus de 80 métiers sont représentés dans l’offre d’alternances. Plus de 3.000 entreprises partenaires de l’efp et du sfpme, accueillent et forment aujourd’hui des personnes qui ont opté pour l’alternance. Les évolutions qui touchent le monde du travail ont également conduit à proposer chaque année plus de 10 nouvelles formations. Celles-ci visent à proposer aux candidats à l’alternance un apprentissage dans les métiers qui constituent l’avenir du travail à Bruxelles et au-delà : on y compte notamment les nouveaux métiers du numérique ou des professions inscrites dans une logique écoresponsable. La souplesse qui caractérise le système de formation, permet notamment de créer de nouvelles formations très rapidement. Ainsi, l’efp et le sfpme restent à l’écoute des structures innovantes pour adapter en permanence ses offres de formation. L’efp et le sfpme souhaitent étendre leur partenariat avec de nouvelles entreprises Bien que le nombre de 3.000 entreprises partenaires soit important et permette d’offrir une offre de formation en alternance honorable, l’efp et le sfpme restent néanmoins à la recherche de nouvelles entreprises avec qui collaborer. Les grandes absentes du dispositif de formation en alternance restent les grandes entreprises et les grandes institutions. Si des entreprises, de tous secteurs, souhaitent que l’efp et le sfpme créent de nouvelles formations ou qu’ils adaptent les formations existantes pour répondre à un besoin de leur marché, alors qu’elles n’hésitent prendre contact. Le sfpme et l’efp trouveront la meilleure solution pour faire avancer les choses et répondre aux demandes. La formation en alternance, au final, c’est un partenariat profitable tant à l’entreprise qu’aux apprenants, dont les avantages se situent tant au niveau du secteur privé que du secteur public. Franchissez le pas, osez l’alternance ! Info : www.efp.be
Le bonheur au travail : le droit de chacun et l’affaire de tous Tout le monde veut être heureux, y compris au travail. Après tout, nous y passons la majeure partie de notre temps. Mais qu’est-ce qui fait que nous nous y sentons bien ? Nous avons donné la parole à deux expertes et à quelques travailleurs. C e n’est pas un scoop, le monde du travail devient de plus en plus stressant. Trop de travailleurs subissent trop de pression, ont trop de choses à faire, trop peu de collègues, etc. Le stress est presque permanent et cela peut mener à de vrais problèmes de santé. Les chiffres le prouvent : le taux d’absentéisme lié au stress toxique, au burnout, à la charge mentale… augmente sans cesse. Aujourd’hui, pour Griet Deca, Chief Happiness chez Tryangle, « La loi sur le bien-être au travail ne suffit plus à protéger les travailleurs. » En cause, notamment, l'hyperconnectivité et la disparition de la frontière entre vie privée et vie professionnelle. « On fait un peu de tout en permanence et cela a un effet très néfaste sur notre santé car notre cerveau n’est pas programmé pour être constamment sur-sollicité », explique Stéphanie van de Perre, coach, consultante et formatrice chez Growing Attitude. « Le perfectionnisme ressort aussi fortement comme élément de stress car il est difficilement compatible avec le rythme et la charge de travail imposés aux travailleurs. » Pour Griet Deca, l’une des solutions est d’encourager un maximum d’entreprises à agir préventivement : « Le bonheur au travail doit être une des priorités des entreprises ». Stéphanie van de Perre, qui préfère parler de qualité de vie au travail, abonde : « Les entreprises doivent intervenir avant que les travailleurs se sentent mal. L’entreprise porte une responsabilité : faire en sorte que le collaborateur soit dans un environnement optimal pour mener à bien les tâches qui lui ont été confiées dans un contexte constructif. » Griet Deca (Tryangle) Des entreprises conscientes de leurs responsabilités Nos deux expertes se réjouissent toutefois de voir que les entreprises sont de plus en plus sensibilisées à l’importance du bien-être et du bonheur au travail. « Même si cela va lentement, les mentalités changent », explique Griet Deca. La Semaine du bonheur au travail, organisée en septembre par Tryangle, le prouve : « Énormément d’entreprises ont participé, organisé une action et signé notre manifeste du bonheur au travail. » « De plus en plus d’entreprises investissent dans ce domaine, même si elles ne savent pas toujours par quel bout le prendre », ajoute Stéphanie van de Perre. Les entreprises ont compris les enjeux, mais aussi les bénéfices qu’elles peuvent en tirer. De nombreuses études démontrent le lien existant entre performance et qualité de vie au travail. « Le capital humain doit être valorisé et préservé. Se positionner comme une 34 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019 © Getty D.R.
Gérer les talents organisation attentive au bien-être de ses travailleurs est aussi un véritable outil de recrutement et de rétention des travailleurs. » Mais qu’est-ce qui influe sur notre bien-être au travail ? Stéphanie van de Perre identifie trois piliers de qualité de vie au travail. D’abord le management, c’est-àdire tout ce qui touche à l’organisation, à la gestion des flux, à la charge de travail, au contenu de la fonction, à la communication et aux méthodes de management. Ensuite l’interpersonnel : l’ambiance entre les collaborateurs et avec la hiérarchie, ainsi que le soutien apporté par celle-ci. Enfin, l’individu lui-même. Le travail qu’il Stéphanie van de Perre (Growing Attitude) réalise a-t-il du sens pour lui ? Est-il en adéquation avec ses valeurs ? Quelles sont ses possibilités d’évolution ? A-t-il un bon équilibre vie privéevie professionnelle ? D’un collaborateur à l’autre, ces piliers peuvent avoir une importance différente. En tant que Chief Happiness, Griet Deca constate que ce qui rend les gens malheureux au travail, c’est d’abord l’impression d’être un numéro, sans aucune vue sur l’ensemble de l’organisation. « Quand on ne trouve pas de sens à son travail, on ne peut pas y trouver de bonheur », explique-t-elle. Autre point important : la communication destructive, entre collègues mais surtout avec son responsable. Notre experte insiste aussi sur l’importance de cultiver l’aspect humain et de ne pas penser uniquement performance et productivité. « Au travail, on doit aussi pouvoir parler de la pluie et du beau temps, de ses vacances et de ses enfants. » Stéphanie van de Perre confirme que la formation des managers aux soft skills est un domaine dans lequel les entreprises devraient encore investir : « Certaines personnes, expertes dans leur domaine, se retrouvent parfois à la tête d’une équipe et responsables du bien-être de celle-ci sans y avoir été formées. Les sensibiliser à l’importance de leur rôle et leur donner des outils pour y parvenir est donc nécessaire. » Trouver le juste milieu Quand on parle de bien-être ou de bonheur au travail, le grand défi est de trouver le juste milieu, tant du côté des entreprises que des travailleurs. On ne vit pas chez les Bisounours ; il y aura toujours des aspects du travail moins roses que les autres. Et Stéphanie van de Perre d’expliquer : « Chaque individu doit avoir une balance positive entre ce qu’on appelle les ‘stresseurs’ (tous les éléments qui lui prennent de l’énergie) et les ‘donneurs’ (tout ce qui donne de l’énergie). » Chacun devrait faire l’exercice de savoir comment il se sent, en prenant aussi en compte sa vie privée. « Si vous avez de gros stresseurs à la maison, cela aura forcément un impact sur le travail et inversement. » Cet exercice peut aussi se faire en entreprise : chaque collaborateur reçoit un bilan personnalisé tandis que la hiérarchie reçoit un reporting anonymisé de l’état énergétique de ses collaborateurs et des points d’attention sur des thématiques spécifiques. « De quoi donner aux organisations et aux travailleurs des pistes pour avancer… », conclut Stéphanie van de Perre. ● Gaëlle Hoogsteyn Bruxelles Métropole - décembre 2019 ❙ 35 La parole aux travailleurs • Maëlle, 35 ans, organisatrice d'événements : « Je suis heureuse au travail quand on clôture un gros projet et que celui-ci s’est bien passé. Après des semaines de rush et de stress, je me dis que je vais enfin pouvoir souffler. » • Axelle, 27 ans, employée administrative : « Je ne suis pas très heureuse dans mon travail car son contenu n’est pas très valorisant. Par ailleurs, mon responsable sous-estime en permanence le temps que prennent les tâches qu’il me confie et ne comprend pas que je sois si souvent débordée. » • André, 55 ans, responsable logistique : « J’ai toujours aimé mon travail jusqu’à l’arrivée il y a deux ans d’une nouvelle responsable qui, du haut de ses 30 ans, pense tout savoir et nous impose des changements qui n’ont aucune valeur ajoutée. Je suis loin d’être réfractaire au changement, mais j’estime que notre expérience et notre savoir-faire devraient aussi être pris en compte. » • Cassandra, 38 ans, comptable : « Ce que j’apprécie le plus dans mon travail, c’est que mon équilibre vie privée-vie professionnelle soit respecté. Par ailleurs, j’ai une relation de confiance avec mon patron, qui ne va jamais rechigner à m’octroyer une journée de télétravail si, pour des raisons personnelles, je dois rester à la maison. Il sait qu’il peut compter sur moi pour que le travail soit fait. » • Alain, 50 ans, community manager : « Le bonheur au travail dépend de nombreux facteurs. Pour moi, le plus important est une bonne entente et une collaboration collégiale et sincère avec mes collègues directs, la reconnaissance, le respect et la transparence de la hiérarchie, et enfin un travail dans lequel je crois et qui est plaisant. » • Amélie, 42 ans, marketeer : « Les relations avec mes collègues et avec mon management sont très importantes pour moi. Il faut que je trouve un sens dans leur manière de travailler et que je me sente respectée dans nos échanges. J’ai besoin de savoir clairement ce que mon manager attend de moi tout en pouvant également innover en me sentant soutenue par lui. » D.R.
Gérer les talents Optimiser la performance des équipes et garder le contrôle D’après Gallup, 6 % des salariés se sentent impliqués dans leur travail. Le bien-être au travail en souffre. Ce chiffre interpellant conduit inévitablement à se pencher sur ses causes. (Coproduction) T out d’abord le « management archaïque » ou « command & control », basé sur la performance et le résultat des collaborateurs : ce management-là n’est plus adapté à l’humain, ni à l’éclosion d’une intelligence collective. Un signe : les générations Y et Z représenteront 70 % de la population active en 2030. Leur bien-être au travail passe loin devant leur salaire : 56 % n’envisagent aucune collaboration avec certains employeurs en raison de leur éthique et 49 % ont déjà̀ refusé des missions qui vont à l’encontre de leurs valeurs. Ensuite, la planification organisationnelle : par souci de performance, l’entreprise s’est structurée de manière rationnelle, mais cela coince au niveau du manque d’agilité entre collaborateurs/ départements. Une des causes : l’emailing. L’accumulation instantanée de nouvelles tâches déclenche chez les collaborateurs un sentiment de frustration. Pire : une incapacité à gérer le flux et un sentiment de ne pas être respecté. D’où stress et démotivation, qui peuvent mener à l’absentéisme. Enfin, la peur de l’échec, conséquence ultime de la crainte d’être jugé négativement. Bien que le nombre de coaches en accompagnement individuel ne cesse d’augmenter, les cas de burn-out ont progressé de 39 % en 5 ans en Belgique. Afin de pallier cette spirale négative, le dirigeant d’entreprise est confronté à 36 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019 une nuée d’injonctions : il se doit d’être innovant, compréhensif, motivant, encadrant, leader, visionnaire… Adopter un programme spécifique en entreprise peut être porteur, mais l’est-il pour toute l’équipe ? Contribue-t-il au bien-être au travail ? En revanche, « autoriser » son équipe à détecter, analyser et solutionner les problématiques est le summum de l’efficience ! Les 4 piliers de l’intelligence collective 1 S’écouter, s’accepter, s’organiser : Chaque collaborateur doit se sentir en sécurité psychologique et pouvoir exprimer ses émotions. Pour cette raison, il est impératif de fixer ensemble un cadre basé sur la fiabilité (engagement de chacun), la clarté (tâches), la structure (rôles) et l’impact (objectifs). 2 Faire converger les différences : Les forces, faiblesses, compétences de chacun sont acceptées et reconnues car elles sont au service du collectif. 3 Faire émerger les solutions : Quand l’écoute respective est atteinte, le « je » est au service du « nous ». Le « nous » est au service de la vision de l’entreprise et des objectifs. Dans ce cas, mis en œuvre par Henri Ford, les équipes des différents départements sont soucieuses de la fluidité transversale d’exécution. La productivité ne cesse d’augmenter. 4 Laisser la place à l’optimisation des process : Rien n’est jamais figé ! Les KPI définis collectivement doivent permettre de mesurer l’efficacité des process et chacun est en droit de proposer des améliorations. À ce dernier stade, le dirigeant d’entreprise gère une équipe sage et lâche prise. Pour réduire l’absentéisme, remotiver les troupes, assurer la croissance en mode durable, il faut donc permettre aux cerveaux d’aborder les défis ouvertement et collectivement. Cela ne signifie pas que le patron ne dirige plus son entreprise : il ne s’agit pas d’un modèle « libéré ». Il s’inscrit dans l’humilité et garde le contrôle total d’un chemin que chaque collaborateur s’engage à emprunter en toute conscience. Cela dans un cadre de fonctionnement strict, communément accepté, avec pour but de participer à la performance d’une équipe complémentaire, en mission vers une vision commune. Nathalie De Cnijf, facilitatrice en intelligence collective en entreprises nathalie.decnijf@ pinwheelscommunity.com www.pinwheelscommunity.com D.R.
Gérer les talents À chaque génération sa valeur Fidéliser le personnel implique de maintenir des défis suffisants, tant pour les plus jeunes que pour les seniors. Chaque génér et continuer à appr L e scénario connu un jeune, finance sa formation, puis le voit filer chez un concurrent qui paie bien mieux. Selon Acerta, un collaborateur sur trois change de job après un an. Comment l’employeur doit-il s’y prendre pour garder des jeunes de la génération Z ? L’entreprise Exellys, qui forme et envoie en mission des consultants techniques, a mené l’enquête auprès de ses collaborateurs âgés de 22 à 28 ans. « Il est essentiel que les jeunes se sentent reconnus et entendus », déclare An Siebens, Talent Development Manager chez Exellys. « Il faut qu’ils fassent partie intégrante de l’entreprise et qu’ils aient voix au chapitre. » Gerrit Sarens, Director Strategic Alliances chez Exellys, estime que les employeurs doivent être disposés à changer de mentalité. « Il est bon que les gens développent leur expérience dans d’autres contextes et d’autres emplois. Le collaborateur qui, à 35 ans, retourne chez un ancien employeur, apporte un fameux bagage. Les changements de Un candidat qui se présente après avoir goûté à de multiples entreprises a bien des atouts à offrir. Ce changement de mentalité reste malheureusement l’exception chez les employeurs. Ils devraient pourtant accueillir de tels candidats à bras ouverts. » Impatients La génération Z est vorace. Ces jeunes veulent apprendre de manière transversale, multidisciplinaire et ultrarapide. Exellys a déjà tâté de leur impatience : « Ils risquent de décrocher après trois ou quatre mois déjà parce qu’ils trouvent que cela ne va pas assez vite », constate Gerrit Sarens. « Il faut y être attentif et réagir de manière appropriée. Les collaborateurs à haut potentiel – que nous visons, précisément – ont empreints de la culture du ‘moi’: what’s in it for me? S’ils sentent que l’apprentissage ralentit ou se tarit, ils ont besoin d’une nouvelle dose de défis. » M. Sarens donne ce conseil pour gérer l’impatience : « Confiez-leur des projets annexes, pour qu’ils puissent goûter d’autres choses à côté de leur job habituel. Impliquez-les activement dans des projets novateurs, en examinant ce qu’ils peuvent apporter. Ils s’en sentiront valorisés, du moins si la hiérarchie s’abstient de peser de tout son poids, ce qui reste trop souvent la norme, surtout dans les grandes entreprises. » Des attentes claires Silke Wagemakers, team manager chez le prestataire de services RH Hays, confirme. Rencontrer les attentes des jeunes requiert une politique de rétention efficace. « Cela débute par des discussions d’évaluation sérieuses qui abordent autant les aspects positifs que ceux qui méritent d’être optimisés. On y rattachera idéalement un plan de formation personnalisé et éventuellement du coaching. Les jeunes apprécient énormément que l’on Bruxelles Métropole - décembre 2019 ❙ 37 © Getty
Gérer les talents Les six caractéristiques de la génération Z* 1. Value driven. Le besoin de se sentir connecté aux objectifs et valeurs de l’entreprise. Le besoin de percevoir le job comme une facette de sa propre identité. 2. Global mindset. Être hyper connecté et soucieux d’acquérir une expérience internationale. 3. ME culture. Estimer essentiel le développement de soi. Souhaiter un coaching personnalisé et du feedback fréquent. 4. WE culture. Désirer la connexion aux autres. Vouloir ensemble. 5. Entrepreneurial mindset. Croire que chacun peut innover. Vouloir entreprendre au sein de l’organisation, par exemple via des projets annexes. 6. Blurred lifestyle. Avoir plusieurs passions. Faire preuve de flexibilité dans la combinaison travail/vie privée. * Selon une étude conduite par Exellys auprès de ses consultants âgés de 22 à 28 ans. innover s’intéresse à leur situation personnelle. » Un plan de carrière individualisé qui détaille leur avenir suscite habituellement l’enthousiasme. « Il est bon de s’intéresser aux ambitions personnelles du collaborateur », remarque Silke Wagemakers. « Les attentes varient beaucoup d’une personne à l’autre parce que tout le monde n’a pas le même niveau d’ambition. Il est plus facile de guider les collaborateurs quand on sait clairement à quoi ils aspirent. » Ouverture d’esprit Fidéliser la génération Z, c’est bel et bien, mais il ne faudrait pas oublier les collaborateurs seniors : leur expérience vaut de l’or. Comment l’employeur peut-il faire en sorte que les jeunes autant que les quasi-quinquagénaires se sentent bien au travail ? An Siebens, d’Exellys, constate : « Nos jeunes consultants travaillent souvent chez nos clients avec des collaborateurs plus âgés. Les seniors apprécient l’arrivée de la jeunesse. Dès l’instant où ils s’entendent – notamment en faisant du fitness ensemble à l’heure du midi – c’est positif pour tout le monde. Leurs vécus peuvent être très différents. Il importe donc que chacun fasse un pas vers l’autre. » L’ouverture d’esprit peut faire merveille. Gerrit Sarens (Exellys) : « La confrontation peut être enrichissante pour les aînés. C’est ce qu’on appelle le ‘reverse mentoring’ : les anciens peuvent aussi apprendre des plus jeunes. Faites travailler plusieurs générations sur les mêmes projets. N’oubliez pas que des initiatives plus informelles créent également des liens. Je prends l’exemple de ces clients où tout le monde prend le café ensemble à 10 heures. Cela semble ringard, mais ce ne l’est pas. » Synergie La politique de rétention doit s’adresser à tout le monde, jeune ou 38 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019 moins jeune, parce que chacun aime que sa participation soit reconnue. Et chacun veut pouvoir continuer à apprendre. « Les seniors sont devenus des experts par l’expérience, mais je trouve qu’ils doivent aussi pouvoir redécouvrir d’autres talents », estime Silke Wagemakers, chez Hays. « Des formations aux hard skills sont nécessaires pour rester à jour et suivre les nouveautés. Mais les études démontrent qu’il faut aussi entretenir les soft skills, notamment en raison de l’arrivée de la nouvelle génération. Pensons notamment à la création d’empathie envers les jeunes collègues. Sans ouverture d’esprit, pas de synergie. » Silke Wagemakers préconise de tenir compte d’une possible confrontation des générations. « Les jeunes croient tout savoir parce qu’ils viennent de terminer leurs études. Et les aînés s’estiment omniscients en raison de leur expérience. En réalité, ensemble, ils savent encore beaucoup plus. Pour concilier deux générations, il faut reconnaître la valeur de chacune. Il faut aussi que l’une soit disposée à apprendre de l’autre, réciproquement. » Silke Wagemakers travaille surtout dans la distribution, où la synergie comporte bien des atouts. « On voit, dans le secteur des supermarchés, des gens très expérimentés évoluer d’une fonction de vendeur vers celle de manager. Et puis débarquent des jeunes issus d’une école de management et donc bien au courant des nouvelles tendances dans le retail. Et que voit-on ? Le senior expérimenté fait preuve d’ouverture et est disposé à adapter la façon de travailler à laquelle de nombreuses années d’expérience l’ont pourtant habitué. Il accepte de nouveaux concepts. Inversement, les jeunes peuvent apprendre beaucoup de leurs collègues plus âgés en termes de people management. » ● Peter Van Dyck © Getty
Gérer les talents La discussion de carrière, pilier de loyauté Une bonne carrière commence par une bonne discussion. Et puisque les carrières changent constamment, autant ne jamais la terminer, cette discussion. Il y a tant de possibles dans l’entreprise quand l’employeur et ses collaborateurs discutent en adultes de leurs attentes et de leurs ambitions ! P areille discussion semble l’évidence même, mais dans bien des entreprises, ce n’est pas le cas. Bien des aspects restent tabous. Et la multitude de non-dits engendre des frustrations, qui sont pourtant assez faciles à éliminer. Parler, c’est efficace. Tant pour le collaborateur que son employeur. Le travailleur qui peut parler ouvertement de ses aspirations professionnelles aide son employeur à mieux tenir compte des souhaits et besoins. Bref, pas une petite papote vite expédiée en fin d’année, mais un échange de vues régulier entre l’employeur et son collaborateur. L’entretien de carrière contribue à la réactivité de l’entreprise. Prenons le cas d’un collaborateur très occupé et souvent en déplacement. Tout se passe bien jusqu’à ce que subitement un membre de sa famille ou un proche ait besoin d’aide, par exemple. Le collaborateur doit prévoir une pause dans sa carrière, mais ne souhaite pas que cela compromette son avenir au sein de la société. Que faire ? Une conversation adulte permet aux interlocuteurs de trouver un terrain d’entente. Une carrière n’a rien de statique et parfois, elle emprunte un chemin de traverse avant de revenir sur la grand-route. Une telle discussion donne aussi au collaborateur le sentiment d’être écouté. L’attention est au rendez-vous. Cela contribue à fidéliser les travailleurs. Des départs qui pourraient être évités La discussion de carrière – et une culture ouverte – sont aujourd’hui fondamentales pour garder les talents. Les entreprises doivent comprendre que les ambitions et attentes des personnes évoluent au fil de leur carrière. Il faut que l’employeur, mais aussi son collaborateur en prennent conscience. Il faut leur donner les outils pour trouver les mots et les approches adéquates afin de débattre correctement des plans de carrière. Bien des départs pourraient être évités en discutant régulièrement avec le collaborateur. Comment peut-il luimême modeler sa carrière, tant en termes de contenu que dans les modalités pratiques ? Quels sont ses compétences actuelles et vers quoi veut-il évoluer ? C’est bénéfique également pour l’employeur, parce qu’il connaît son personnel, sait sur qui il peut compter et qui n’est pas à sa place. Tout le monde y gagne. La professionnalisation d’une culture de la discussion aide l’employeur à mieux exploiter les changements au sein de l’entreprise. Par la même occasion, le personnel perçoit davantage de respect et de confiance. Évidemment, les gens doivent également comprendre qu’une telle discussion ne mène pas forcément à la réalisation de tous les souhaits. Toutes les entreprises sont différentes et certaines permettent plus que d’autres. La discussion est pourtant trop importante pour être négligée. Une culture de la discussion ouverte aidera aussi le collaborateur à admettre que certaines choses ne sont pas possibles à brève échéance, mais plutôt à long terme. C’est du donnant-donnant. Et c’est bon pour la confiance. S’il est vrai que les collaborateurs ont parfois du mal à exprimer leurs ambitions, les employeurs ne sont pas toujours plus clairs quant à leurs objectifs. De nombreux employeurs estiment que les possibilités d’évolution au sein de l’entreprise sont limpides, alors qu’en réalité, ce n’est vraiment pas le cas. En fait, c’est très simple : tout est constamment en mouvement. La société, les entreprises… Et aussi les carrières, qui ne sont plus aussi statiques qu’auparavant. Efforçons-nous tous d’en tirer le meilleur ; ce sera sans aucun doute tout bénéfice pour l’environnement de travail. Kathy Rosseel, Career Management Manager chez Daoust krosseel@daoust.be www.daoust.be Bruxelles Métropole - décembre 2019 ❙ 39 © Getty
Transition Un curateur pour l’économie productive L'économie productive renaît à Bruxelles. Au fil des cinq dernières années, elle a connu un véritable essor, avec un nombre croissant de projets et de start-ups. Comment Bruxelles peut-elle soutenir ces entreprises manufacturières innovantes, sans perdre de vue les autres besoins urbains ? L a production est inscrite dans l'ADN de Bruxelles, depuis l'industrie textile médiévale jusqu’à l'apogée de la révolution industrielle au 19e siècle. Après un demi-siècle de déclin, cette économie productive urbaine est de retour : bière, chocolat, voitures sont produits à Bruxelles, sans oublier la construction, les nouvelles technologies ou la gestion des déchets. Le secteur productif crée à nouveau des emplois en ville. Les Bruxellois redécouvrent leur passé industriel et réapprennent à vivre avec des industriels pour voisins. L'intérêt pour l’économie productive s'est accru, grâce à un certain nombre d'initiatives publiques et privées. Bruxelles a été l'une des premières villes à lancer son propre plan en faveur de l'économie circulaire et, plus récemment, en faveur de l'industrie. Cette politique s'est traduite par la croissance du nombre de start-ups et de projets innovants, notamment dans la construction et l'agroalimentaire. L'Abattoir, par exemple, est aujourd'hui l'un des plus grands bâtiments d'Europe à posséder des serres urbaines intégrées, mais aussi une champignonnière souterraine, tout en abritant un micro-incubateur vert et une entreprise qui transforme les légumes invendus en soupes. Greenbizz offre un autre exemple de hub de production. Le succès de l’industrie urbaine crée cependant des tensions avec d'autres fonctions. Logement, parcs, bureaux… : l'espace est rare et les acteurs se le disputent. Selon les recherches de Sarah De Boeck, à la VUB, Bruxelles a perdu environ 16 % des surfaces consacrées à la logistique ou à la production au cours des 18 dernières années. Un curateur pour le territoire Le projet ‘Cities of Making’ identifie comme principal défi l’isolement et le manque de coordination dont souffre le secteur productif. Aujourd'hui, il n'y a pas d’acteur unique mandaté pour le soutenir et accompagner son développement. Pas d’acteur unique qui réunisse les entreprises, fournisse une meilleure infrastructure ou relie l'économie de la connaissance à l'économie de production. Et pas d’acteur unique pour contrarier la gentrification des sites de production et offrir des alternatives afin de réaménager des sites industriels abandonnés. Un tel acteur, un « curateur du territoire », pourrait réunir des « penseurs », des « faiseurs », le secteur public et le privé. C'est un rôle essentiel. Ce curateur pourrait contribuer au développement du secteur productif, mais surtout présenter une vision et des objectifs alignés. Mais comment ? S'agirait-il d'une agence publique, d'une asbl ou d'une entreprise privée ? Voyons à l'étranger. Vienne, la capitale autrichienne, ville pionnière dans la protection de son secteur manufacturier, lancera en janvier 2020 un partenariat public-privé entre l'agence économique publique de Vienne et la Chambre de Commerce d’Autriche. Résultat : les 'Vienna Business Districts', qui divisent la ville en trois zones, chacune avec un directeur commercial. L'asbl londonienne The Guardian of the Arches, fondée après la vente des anciens ponts ferroviaires, contribue à installer de petites entreprises sur les sites les plus accessibles. Les parcs d'activités flamands ont leur propre gestionnaire, avec des résultats intéressants. Et aux USA, l'Urban Manufacturing Alliance fournit soutien et connaissances aux PME. Bruxelles ne doit pas attendre que le secteur productif s'aide lui-même. Les acteurs sont nombreux, mais il nous faut une organisation qui soit investie des intérêts du secteur. Nous devons tirer parti de nos atouts et veiller à ce que l’économie productive participe à construire le Bruxelles du 21e siècle. ● Adrian Hill, Coordinateur de Cities of Making 40 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019 © Belga
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Réforme du code des sociétés : quelles conséquences pour les entrepreneurs ? En vigueur depuis le 1er mai, le code des sociétés réformé implique bon nombre de changements pour les (futurs) entrepreneurs. Ainsi, le nombre de formes de sociétés a été réduit, et la constitution de la SRL, qui succède à la SPRL, est facilitée : un administrateur suffit, et il ne faut plus de capital de départ. Au mois d’octobre, Beci organisait une table ronde d’experts pour évoquer les contours et les conséquences de cette réforme. L e nouveau code des sociétés est marqué par trois grandes lignes directrices, selon Paul-Alain Foriers, avocat à la Cour de Cassation et avocat associé chez Simont Braun, qui a été très impliqué dans cette réforme. Modernisation, simplification, flexibilisation La première ligne directrice, c'est une modernisation nécessaire. « Les textes originaux du code des sociétés remontent à 1999, et furent modifiés à plusieurs reprises. Des incohérences sont apparues. Il fallait donc repenser le droit des sociétés, mais aussi celui des associations, devenu assez proche. De plus, il fallait rendre le droit belge sur la création de société concurrentiel par rapport au droit étranger. Ainsi, la nouvelle SRL, sans capital obligatoire, est comparable à d'autres formes de sociétés en Europe. » Ensuite, la réforme portait sur une simplification juridique : « Le nombre de types de sociétés diminue. La définition de la société a également été bouleversée : elle ne doit plus avoir nécessairement et exclusivement un but de lucre, mais peut avoir un but désintéressé, pour autant qu'elle puisse donner quelque chose aux associés. Il y aussi une simplification pratique : les SRL et les SA peuvent être constituées d'un seul associé, sans aucune restriction de nombre. » Mais surtout on assiste à une flexibilisation : « La réforme induit l'existence d'une SRL tout à fait flexible, avec des titres multiples : actions avec droit de vote unique, multiple ou sans droit de vote, plus de limite à la possibilité d'avoir des actions sans droit de vote, des obligations convertibles, avec droit de souscription... On peut avoir très peu de parts dans la redistribution des bénéfices, tout en ayant un très grand nombre de droits de vote. » Responsabilité revue et corrigée La responsabilité des associés est également modifiée avec la SRL, comme l'explique Jean-Pierre Riquet, juriste-fiscaliste, expert auprès du SPF Économie : « La responsabilité des fondateurs demeure, mais avec une différence. Du temps de la SPRL, tous les fondateurs étaient responsables pendant la période de fondation. Avec la SRL, si on a 7, 8 ou 9 fondateurs, certains peuvent avoir la responsabilité, d'autres peuvent être de simples apporteurs de capital, comme dans la SA. » Mais la portée de cette responsabilité change également : la somme maximum dépend du chiffre d'affaires et du bilan de l'entreprise. « Elle varie entre 125.000 et 12 millions € », précise Paul-Alain Foriers. « Pour le reste, cette limitation a perdu un peu de son contenu. En pratique, elle ne s'applique plus qu'à la faute légère occasionnelle, mais à l'exclusion de la faute légère répétitive, la faute lourde et la fraude bien entendu. En revanche, il subsiste l'interdiction d'établir une clause limitative de la responsabilité avec les administrateurs. » 42 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019 © Getty
Legal La définition de la nature de la faute est laissée à l'appréciation des tribunaux : « Par exemple, le fait de ne pas payer, involontairement ou non, ses cotisations ONSS, la TVA, etc. pendant deux ou trois trimestres, n'est plus considéré comme une faute légère », précise Jean-Pierre Riquet. « On paye d'abord l'État, ensuite les fournisseurs. Or, tout le monde fait l'inverse. Ne pas payer les indemnités de rupture à un travailleur licencié n'est plus une faute légère non plus. Mais avec cette limitation de responsabilité sur les fautes légères, celle de l'administrateur devient un peu plus assurable. » Crédit et plan financier Les représentants du secteur bancaire, pourvoyeur de crédits, ne perçoivent pas cette réforme comme un séisme majeur. « Cela n'a pas changé fondamentalement notre politique crédit », constate Nancy Godfroid, Business & Innovation Banker - Starters, Indépendants et PME, Banque ING. « Au niveau des starters, on est toujours très attentifs au capital apporté, à ce qu'il y ait le minimum nécessaire. L'analyse va se porter sur l'effort propre de l'entrepreneur, sa formation, son historique, ses compétences de gestion. Je mets quand même toujours les starters en garde quant à leurs responsabilités, la logique et la faisabilité de leur activité aujourd'hui en fonction de leur capital de départ. Cela dit, si nous avons constaté énormément d'ouvertures de comptes de nouvelles sociétés, leur création ayant été facilitée, nous n'avons pas encore eu beaucoup de demandes de financement au démarrage. » Les contraintes dans la composition du plan financier ont par contre été renforcées, selon Jean-Pierre Riquet : « Deux nouvelles obligations sont apparues. D'abord, il faut détailler précisément toutes les hypothèses qui ont mené au chiffre d'affaire prévisionnel à 12 et 24 mois, mais il faut aussi détailler les plans de trésorerie après 12 et 24 mois. Beaucoup le faisaient déjà sérieusement, d'autres plus légèrement. Et cela pouvait poser problème quand la faillite intervenait dans la période de fondation. » L'importance des statuts Autre nouveauté du code des sociétés : les apports en industrie et en know-how sont maintenant autorisés dans les SRL. « Cela répond à une vraie demande », analyse Sophie Maquet, Notaire, Associée chez Sophie Maquet & Stijn Joye. « Par exemple, du côté du Bois de la Cambre et de toutes ces sociétés universitaires, où le chercheur apporte ses idées, mais pas vraiment de capital. L'apport en industrie est simplement un engagement, du chercheur en l’occurrence. La question importante est comment obliger cette personne à libérer son apport. On ne parle pas d'argent, mais de bras, de cerveau. Cela doit être clairement indiqué dans les statuts. » Et en cas de conflit ? Il peut se régler via une clause de médiation ou d 'arbitrage, également précisée dans les statuts. « Et de préférence les deux, si la médiation ne fonctionne pas, et si on veut éviter une très longue procédure en justice. La procédure d'arbitrage est normalement bien plus courte », précise Paul-Alain Foriers. La réforme a justement induit une plus grande liberté dans la rédaction des statuts. Même si une chose ne change pas : tout doit y figurer, selon Sophie Maquet. « Environ 80% des sociétés ont des statuts standard. Mais parfois, une personnalisation est nécessaire, par exemple pour les sociétés familiales ou les start-ups. Ainsi, dans le cas où le fondateur veut garder son pouvoir et attirer des investisseurs, on peut renforcer son droit de vote, diminuer celui des investisseurs, donner un droit de veto sur certains investissements... Tout cela doit être précisé dans les statuts. » « Dans le cas contraire, ce sont les règles supplétives qui s'appliqueront », avertit Jean-Pierre Riquet. « Il faut bien réfléchir à rédiger des statuts qui correspondent à son business, et les changer le cas échéant. » Créer une société « en quelques clics » Cette réforme du code des sociétés permet aussi d'accélérer la procédure de constitution, notamment par le biais des publications légales. « Théoriquement, cela va plus vite », confirme Sophie Maquet. « On constitue la société à 9h du matin, et elle est en ligne une heure après. On va aussi dans cette direction pour les modifications des statuts. » La constitution de sociétés qui n'exigent pas d'acte authentique, comme les ASBL, les sociétés en commandite, etc., peut se faire désormais en un seul clic ou presque, via le portail www.e-greffe.be. « Un portail qui gagne à être connu. Mais dès que vous avez besoin d'un acte authentique, par exemple pour une SRL, une AISBL, une fondation, il y a obligation de passer par une étude notariale », rappelle M. Riquet. « Pour compléter la constitution de la société, le site www.startmybusiness.be permet à l'entrepreneur de remplir ses statuts en ligne, avec envoi vers la boite mail du notaire de son choix, qui le convoquera alors pour achever cette création. » ● Cédric Lobelle Contact et info : Alexis Bley, conseiller juridique Beci ; +32 473 13 05 18, ab@beci.be Bruxelles Métropole - décembre 2019 ❙ 43
Entreprendre Marchés publics : loi du 17 juin 2016, où en sommes-nous ? Entrée en vigueur le 30 juin 2017, la nouvelle loi sur les marchés publics a apporté de grands changements à une matière déjà complexe. Un peu plus de deux ans plus tard, où en sommes-nous ? Le point avec Christophe Dubois, avocat associé chez Equal Partners. «L’ une des grandes difficultés engendrées par cette nouvelle loi est que les pouvoirs adjudicateurs n’ont pas eu un temps suffisant pour se préparer à son entrée en vigueur, notamment en termes d’exécution du marché », commence Christophe Dubois. En effet, les règles en matière d’exécution du marché n’ont été disponibles que début juin 2017, laissant moins d’un mois aux pouvoirs adjudicateurs pour les assimiler et changer leur façon de procéder. « Ils ont donc été désarçonnés, en particulier par les mesures contre le dumping social en matière de sous-traitance et surtout par les causes de réexamen et par les modifications autorisées. Cela a été très difficile pour eux de s’approprier cette matière. Et deux ans et demi après, c’est toujours le cas. » Aujourd’hui, par exemple, beaucoup de pouvoirs adjudicateurs se contentent de reproduire les clauses de réexamen qui sont prévues dans la réglementation, sans en prévoir certaines qui leur seraient propres. « Il aurait été opportun de produire l’arrêté royal beaucoup plus tôt afin que les pouvoirs adjudicateurs puissent se familiariser avec la matière. » Plus de risques et plus de travail Christophe Dubois cite une deuxième difficulté, celle de devoir inclure des clauses sociales, environnementales et éthiques dans les cahiers des charges. « Les pouvoirs adjudicateurs ne savent pas comment faire et se servent alors en toute bonne foi de modèles qu’ils trouvent sur internet ou qu’on leur a fournis, mais qui contiennent des erreurs. » Enfin, au niveau des clauses d’exclusion, notre 44 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019 expert estime que l’on a doublé le travail administratif des pouvoirs adjudicateurs pour les marchés supérieurs au seuil européen. A contrario, rien n’a été prévu pour les tout petits marchés. « En grossissant le trait, même pour acheter un bouquet de fleurs à 30 euros, le pouvoir adjudicateur est censé consulter au moins 3 opérateurs économiques et conserver les preuves », explique Christophe Dubois, qui estime que l’on a poussé le bouchon un peu loin. « Dans ce cadre, la mutualisation de la commande publique est une piste de solution intéressante. » Par ailleurs, à partir de janvier 2020, la dématérialisation totale des marchés publics va obliger les opérateurs économiques (dont les PME) à déposer leur offre par voie électronique. « Cela implique que ces personnes soient outillées et compétentes, et augmente le risque que des offres soient écartées de la sélection à cause d’une éventuelle erreur informatique. » Christophe Dubois Pour Christophe Dubois, cette nouvelle loi inclut une série de mesures pour faciliter l’accès de marchés aux PME, mais qui font courir plus de risques aux pouvoirs adjudicateurs. Citons, par exemple, le fait que le pouvoir adjudicateur doive réfléchir à l’allotissement du marché. « S’il ne le fait pas et que quelqu’un s’en plaint, il court un risque. » Autre exemple, l’examen de la régularité des © Getty D.R.
offres, où le pouvoir adjudicateur doit vérifier la conformité des prix. « Fondamentalement, ce n’est pas son rôle et cela lui rend la vie très difficile, voire impossible, tout en augmentant le risque de recours. » Une matière de plus en plus complexe Du côté des soumissionnaires, il y a également des mécontentements. « Eux aussi ont dû s’adapter à la nouvelle loi, mais contrairement aux pouvoirs adjudicateurs, ils ont rarement pu suivre des formations en la matière. Même si des offres existent, il faut avoir le temps et les moyens. » Les petits marchés sont une mine d’or pour les PME, mais la procédure s’est tellement complexifiée qu’il y a une sorte de découragement. Notre expert invite donc les petites entreprises à travailler dans une optique aussi locale que possible et à se faire connaître auprès de leurs pouvoirs adjudicateurs locaux, qui ont beaucoup de marchés à attribuer avec des mesures de passation plus souples. Et Christophe Dubois de conclure : « Assez paradoxalement, les avancées de la nouvelle loi ne profitent pas directement aux marchés publics. Certaines mesures sont bien sûr positives, mais elles n’impactent pas les procédures de passation en tant que telles. Aujourd’hui, tant les pouvoirs adjudicateurs que les soumissionnaires manquent clairement de compétences pour pouvoir répondre à ces nouvelles exigences. La matière s’est tellement complexifiée au fil des ans qu’il n’est pas évident, pour les acteurs de la commande publique, de maîtriser la législation et de suivre la jurisprudence y relative. » ● Gaëlle Hoogsteyn En route vers la facturation électronique Suite à la transposition d’une directive européenne, depuis avril 2019, toutes nos administrations doivent accepter l’e-facturation dans le cadre de leurs marchés publics. Les explications de Brahim Ammar Khodja, chargé de projet chez Easybrussels, l’Agence bruxelloise pour la simplification administrative. Qu’est-ce qu’une facture électronique ? Il s’agit de toute facture émise, transmise et reçue sous une forme électronique structurée (format XML) qui permet son traitement automatique et électronique. Concrètement, ce type de facture passe directement du logiciel comptable du fournisseur vers celui de son client, sans intervention humaine. Les factures scannées ou sous format PDF envoyées par e-mail ne sont donc pas considérées comme des factures électroniques selon cette définition. Brahim Ammar Khodja (Easybrussels) Quels sont les avantages de l’e-facturation pour les entreprises ? Premièrement, c’est une simplification administrative : ce mode de facturation élimine des tâches manuelles en plus de l’encodage de création de la facture. Cela permet donc de réaliser des économies, tant à l’envoi qu’à la réception. L’Agence fédérale pour la simplification administrative a calculé qu’un passage à 100 % de factures électroniques représenterait une économie annuelle de plus de 3 milliards d’euros en Belgique. L’automatisation permet aussi une réduction du délai de paiement, particulièrement appréciable pour les indépendants et les petites entreprises qui ne peuvent pas se permettre d’attendre trop longtemps avant de se faire payer. Enfin, l’e-facturation réduit l’impact négatif sur l’environnement par rapport à la facture sous format papier ou envoyée par e-mail. Est-ce que les entreprises sont obligées d’envoyer des factures électroniques aux administrations ? Il n’existe pas encore d’obligation générale en Belgique, mais certaines administrations l’imposent déjà à leurs fournisseurs, notamment en Flandre. En Région bruxelloise, il y a aussi une volonté d’aller de l’avant dès 2020, tout en mettant en place un accompagnement pour les indépendants et les petites entreprises. Comment les indépendants et les PME qui ne disposent d’aucun outil informatique peuvent-ils envoyer des factures électroniques ? Il existe aujourd’hui des dizaines de solutions pour la gestion comptable qui incluent la possibilité d’envoi de factures électroniques conformes à la réglementation. Il est recommandé aux entreprises non équipées de se renseigner auprès de leur fournisseur actuel ou sur internet. Quelles recommandations adressez-vous aux PME bruxelloises pour la facturation électronique ? Le passage à la facturation électronique est une véritable opportunité de modernisation et d’économie. Je les invite donc à se renseigner dès aujourd’hui et choisir la solution la plus adaptée à leur situation. Bruxelles Métropole - décembre 2019 ❙ 45 D.R.
Starter Space Laser Games : événements ludiques et fun Jérôme Desombre propose à Etterbeek un espace polyvalent ouvert tant aux particuliers qu’aux entreprises pour leurs événements, qui vient de s’enrichir d’une nouvelle attraction : Space Team Games. Jérôme Desombre en action A près une carrière dans le monde de la finance, Jérôme Desombre a totalement changé d’activité il y a maintenant deux ans et demi, en ouvrant à Etterbeek le Space Laser Games. C’est à Paris, auprès de connaissances, qu’il découvre cette activité et qu’il décide de tenter l’aventure à Bruxelles, où il est installé depuis quelques années. Depuis son lancement au printemps 2017, Space Laser Games rencontre un succès sans cesse croissant, tant auprès des particuliers que des entreprises. Les premiers étant surtout présents les weekends et les secondes durant la semaine. « Avec un espace polyvalent de quelque 750 m² dont 500 de labyrinthe, nous proposons le plus grand laser game de Bruxelles », confie-til. « L’espace est privatisable et peut être utilisé pour un team building, avec une salle de réunion disponible tant pour le travail que la restauration. » Attraction phare, le laser game est selon Jérôme Desombre « 150 % fun » : « C’est une activité qui permet de déstresser et qui procure du plaisir. On est déconnecté et on s’éclate le temps d’une partie. Les participants choisissent un nom de super-héros de l’espace et sont ensuite plongés dans la pénombre du labyrinthe et dans une ambiance délirante avec des fumigènes, de la musique, etc. On constate que s’il y a parfois des personnes, lors de team buildings notamment, qui ne sont pas intéressées au début, elles mordent très vite au jeu. Et puis, comme j’aime souvent le dire : le laser game est la seule activité qui vous permettra de tirer sur votre chef(fe), sans lui faire de mal et surtout sans vous risquer de vous faire virer ! C’est une activité très prisée par les entreprises, qui est par ailleurs très ludique et favorise les discussions entre les gens quand ils découvrent leurs résultats et comparent leurs feuilles de score ». Dans ce registre, Space Laser Games vient de lancer une toute nouvelle activité dans un espace insolite, baptisée Space Team Games. « C’est une sorte de mini escape game ou Fort Boyard, sans animaux ni sorcier », détaille Jérôme Desombre. « On peut avoir jusqu’à 11 équipes de 2 à 6 personnes, qui doivent réussir une série de 11 épreuves interactives, chronométrées, combinant sport, observation, action et adresse. Ce sont des jeux réels, dynamiques, non-violents, collaboratifs et inclusifs, où chacun peut apporter sa compétence et contribuer à la réussite du groupe. Cette nouvelle activité convient parfaitement pour un team building car elle permet d’améliorer la communication et la cohésion entre les membres d’un groupe. C’est vraiment un travail d’équipe qui est demandé, avec des talents différents et complémentaires. » Avec cette nouvelle activité, le lieu devient Space Fun Games, regroupant Space Laser Games et Space Team Games. Un espace multi-activités pour organiser des événements pour entreprises mais aussi pour des particuliers, par exemple lors d'anniversaires. Devant l’intérêt et le succès croissant que rencontre son espace, Jérôme Desombre songe à décliner le concept ailleurs dans Bruxelles et plus tard dans d’autres villes. Surtout pour le Space Team Games, qui est tout nouveau sur le marché. ● Info : www.space-laser-game.com Guy Van den Noortgate Invest in starters Bon plan : entrez dans la communauté des investisseurs pour soutenir les jeunes entreprises innovantes de Bruxelles ! • Vous participez au développement économique de Bruxelles • Vous diversifiez vos placements • Vous bénéficiez d’avantages fiscaux grâce au « tax shelter » pour startups Une seule adresse : starters@beci.be • www.beci.be/starter 46 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019 D.R.
Community L’actualité Beci en photo Former deux millions de Bruxellois et de navetteurs à la mobilité de demain : c’est l’objectif du Brussels Mobility Store, inauguré par Beci et AG Real Estate dans la galerie Anspach, au centre-ville. Multimodalité, durabilité et mobilité intelligente sont au cœur de ce nouvel espace de 1.000 m², qui présente des solutions de mobilité urbaine et offre aussi une piste d’essai. © Reporters Comment aider les femmes à financer leur activité entrepreneuriale à Bruxelles ? À quels freins sont-elles confrontées ? Quelles sont leurs opportunités ? Tel était l’objet d’un séminaire ‘Women & Investment: Key to Success’ organisé par Beci et le réseau Womenpreneur. D.R. Bruxelles Métropole - décembre 2019 ❙ 47
Community Le Bruxelles des entrepreneurs Dans les pas de Marguerite de Crayencour Après des études de droit et une année au Barreau de Bruxelles, Marguerite de Crayencour prend conscience qu’elle n’est pas là où elle devrait être. Un court séjour entre amis à la ferme biologique du Bec Hellouin la décide à tout arrêter et à se former pendant près de trois ans en agriculture biologique et plantes aromatiques. Aujourd’hui, elle est à la tête du Jardin des Sens, où elle cultive plus d’une cinquantaine de variétés de fleurs comestibles. Marguerite travaille et collabore avec plusieurs restaurants bruxellois, l’occasion pour nous de l’interroger sur ses bonnes adresses culinaires… Le resto pour voyager : Mumtaz. Franchissez la porte de ce restaurant ixellois (en photo) et, en un clin d’œil, l’Inde et ses saveurs s’invitent à votre table ! Le poulet tikka massala est la spécialité de la maison. Pour les végétariens, je conseille le dhal de lentilles avec le riz royal, une tuerie ! Service rapide et bon rapport qualité/ prix. propose, sur la table, les plats dans la poêle. La carbonara aux asperges et la pasta al ragù font partis des classiques de la maison. La cuisine est juste et savoureuse. Plaisir garanti ! La meilleure ambassadrice : Chloé Roose ! En sept ans, elle a su s’imposer comme la référence food à Bruxelles. Son blog, Brussels Kitchen, répertorie les meilleures adresses où manger à Bruxelles. Elle vient tout juste de publier son deuxième guide papier, à retrouver aux éditions Racine. La boutique branchée : Kure (ci-dessous), un concept store bruxellois parfait pour admirer les vêtements haut de gamme de différentes marques internationales, en stock limité. Difficile de ne pas craquer pour une pièce… ● Elisa Brevet Le resto des copains : Old Boy, sans hésiter ! Pour moi, c’est l’une des meilleures adresses de Bruxelles ! Si vous aimez découvrir de nouvelles saveurs, cette cantine asiatique devrait vous plaire. Le chef a décidé de miser sur une cuisine aux influences variées, et notamment chinoises, à travers une carte courte et efficace. La cantine idéale : l’italien Nuovo Rosso, où l’on vous 48 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019 D.R. D.R. D.R.
Community Petites histoires de grands entrepreneurs L’incroyable histoire de Daniel Ek : de la Suède ouvrière à Spotify Daniel Ek, le puissant et secret patron suédois de Spotify, vit aujourd’hui son ‘American dream’. Entré en bourse à Wall Street, il est considéré par le magazine Billboard comme « l’homme le plus puissant de la musique » et gagne des milliards de dollars. Itinéraire en quatre temps. Sa première entreprise à 14 ans : À 13 ans, Daniel Ek commence à créer ses premiers sites internet. Sa réputation grandit aux quatre coins du pays et les demandes affluent. À 14 ans, il crée sa première entreprise et gagne jusqu’à 15 000 € par mois. Sa technique ? Casser les prix du marché en proposant des sites à 5000 €, trois fois moins chers que la plupart de ses concurrents. Ek a pour habitude de dire que sa passion pour l’informatique et la musique sont nées lorsqu’il n’avait que cinq ans : quand son père lui a offert une guitare et son tout premier ordinateur. Sa folie des grandeurs : À 23 ans, Tradedoubler, une agence de pub sur internet, fait appel à lui pour développer un programme de gestion de ses clients en ligne. Il vend son CRM pour 2 millions de dollars. Avec l’argent, il se paie un bel appartement à Stockholm et une Ferrari Modena rouge cerise. Jet set et folie des grandeurs finissent par avoir raison de lui. À 24 ans, Ek est en pleine dépression, il vend tout et s’installe dans une cabane au cœur de la forêt. Il passe plusieurs mois seul, à s’interroger sur son avenir et à jouer de la guitare. Pourquoi les spaghetti bolognese n’existent pas ? Un livre idéal pour secouer nos neurones et nos croyances sur la cuisine en près de 700 pourquoi et explications. Chacune des réponses repose sur les études et expériences scientifiques les plus récentes, ponctuées d’une bonne dose d’humour ! Marabout Sa rencontre avec Martin Lorentzon : De passage à Stockholm, Daniel Ek retrouve Martin Lorentzon, le patron de Tradedoubler. Passionnés de musique et de nouvelles technologies, les deux hommes ont la brillante idée d’une plateforme proposant de la musique en ligne, à la demande et en accès illimité. Après plusieurs mois de réflexion, ils s’associent : Lorentzon vend sa société et Daniel Ek investit jusqu’au dernier denier : Spotify est né. Ses menaces de quitter la Suède : Fin 2016, le patron de Spotify signe une lettre ouverte sur le site de Medium. Pour lui, le pays manque cruellement de logements et les prix sont beaucoup trop élevés pour attirer de jeunes ingénieurs. Il ajoute qu’en interdisant les stock options, le système fiscal suédois est trop contraignant. Le patron de Spotify appelle son pays à des réformes libérales sous peine qu’à terme, son entreprise se développe bien plus à l’étranger. Ek nous offre là une vision bien différente d’un modèle scandinave souvent plébiscité. Affaire à suivre. ● Elisa Brevet Glou Guide 2 : Une petite bible du vin naturel qui ne vous quittera plus. Plus de 150 chroniques au ton décalé et 300 vignerons « nature » référencés dans toute la France. Le concept ? 150 bouteilles à 15 € maximum ! Cambourakis Juan Arbelaez – CuisinezPartagez : À 31 ans, l’ancien de « Top Chef » Juan Arbelaez vient de sortir son premier livre : une cuisine de tous les jours, des inspirations culinaires venues des quatre coins du monde. Idéal pour révolutionner son repas de Noël… Marabout Bruxelles Métropole - décembre 2019 ❙ 49
Community DEMANDES D'ADMISSIONS PAR PRÉSENTATION AU CONSEIL D'ADMINISTRATION Abdillahi Fathia pp, avenue du Capricorne 222 - 1200 Bruxelles Del. : Abdillahi Fathia ADS Consult, Rue du Lac 37 - 1000 Bruxelles Code Nace : 69201 - Activités des experts-comptables et des conseils fiscaux Del. : De Staercke Marie Laure Apydel SPRL, Rue de la Chênaie 6 bte A - 7000 Mons Code Nace : 46769 - Commerce de gros d'autres produits intermédiaires n.c.a. Del. : Delvaux Yves Argel International SPRL, Rue du Trône 177 - 1050 Bruxelles Code Nace : 01610 - Activités de soutien aux cultures, 43999 - Autres activités de construction spécialisées, 46442 - Commerce de gros de produits d'entretien, 46610 - Commerce de gros de matériel agricole, 46739 - Commerce de gros d'autres matériaux de construction Del. : Luzolo Arnaud Ben&Art Construct SPRL, Rue SaintDenis 136/7 - 1190 Bruxelles Code Nace : 43320 - Schrijnwerk - Travaux de menuiserie Del. : Challe François CE+T - Constructions Electriques + Telecommunications S.A., Rue du Charbonnage 12 - 4020 Wandre Code Nace : 27110 - Fabrication de moteurs, de génératrices et de transformateurs électriques Del. : Afsarian Vahé ControlCase LLC, Lee Jackson Memorial Highway Suite 520, 12015 - 22030 Fairfax, Virginia Del. : Holsters Karolien d'Otreppe de Bouvette Thierry (Balance Event Design) pp, 49 rue de toulouse - 1040 Bruxelels Code Nace : 77392 - Location et location-bail de tentes, 82300 - Organisation de 50 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019 salons professionnels et de congrès, 90022 - Conception et réalisation de décors Del. : d'Otreppe de Bouvette Thierry Dijana Zoric PPE, Avenue de la Renaissance - 1000 Bruxelles Del. Zoric Dijana Earth Avocats Brussels SCRL, Avenue Louise 140 - 1050 Bruxelles Code Nace : 69101 - Activités des avocats Del. : Viseur François Engineering-ConstructionConsulting WorldWide SPRL, avenue Daniel Boon 60 - 1160 Bruxelles Code Nace : 41201 - Construction générale de bâtiments résidentiels, 43211 - Travaux d'installation électrotechnique de bâtiment, 71121 - Activités d'ingénierie et de conseils techniques, sauf activités des géomètres Del. : Banu Gabriela HR Intelligence SPRL, avenue Paul De Merten 52 - 1090 Bruxelles Code Nace : 78100 - Activités des agences de placement de main-d'oeuvre Del. : Esgain Anne IMB-Professionals CSC, Rue de la Science 14 / B - 1000 Bruxelles Code Nace : 62020 - Conseil informatique, 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion, 73110 - Activités des agences de publicité Del. : Mukenge Emmanuel Kostiuk Inna PPE, avenue des Villas 75 - 1190 Bruxelles Del. : Kostiuk Inna La Passante SPRL, rue de Cotibeau 44 - 5100 Namur Code Nace : 47721 - Commerce de détail de chaussures en magasin spécialisé Del. : Goethals Nathalie Le Monde Après BE SA, Place Sainte-Gudule 5 - 1000 Bruxelles Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion Del. : Giannini Maxime Lease Plan Fleetmanagement NV, Excelsiorlaan 8 - 1930 Zaventem Code Nace : 64910 - Crédit-bail, 77110 - Location et location-bail d'automobiles et d'autres véhicules automobiles légers (< 3,5 tonnes) Del. : Portier Johan Mabel SPRL, Place du Champ de Mars 5 - 1050 Bruxelles Code Nace : 53200 - Autres activités de poste et de courrier Del. : Oturan Iris Manymore SPRL, avenue de Broqueville 12 bte Nestwork - 1150 Bruxelles Code Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion Del. : Stichelmans Patrick Prosonix SPRL, Rue Dieudonné Lefèvre 2 - 1020 Bruxelles Code Nace : 46190 - Intermédiaires du commerce en produits divers, 70220 - Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion, 85592 - Formation professionnelle Del. : Dhen Serge Quentin Gailly - GG Smile pp, Rue N. Anrys 5 - 6280 Gerpinnes Del. : Gailly Quentin Space Refinery BVBA, Da Vincilaan 1 - 1930 Zaventem Code Nace : 41201 - Construction générale de bâtiments résidentiels Del. : Sterken Roel for people SCS, Rue Dodonée77 bte A - 1180 Bruxelles Del. : Dorsimont Fred Tools YoungThinkers ASBL, avenue des Taillis 17 - 1170 Bruxelles Code Nace : 94999 - Autres associations n.c.a. Del. : Poullet Eleonore
Community MÉDIATION JURIDIQUE Jusqu’au 04.02.2020 Praktijkworkshops met case studies over bemiddelen en collaboratief onderhandelen** > bMediation +32 2 643 78 47 info@bmediation.eu FISCALITÉ & FINANCES 11.12 LÉGISLATION SOCIALE VENTE, MARKETING & COMMUNICATION Jusqu’au 19.12 Social selling coaching : 4 semaines pour obtenir des leads qualifiés via LinkedIn 17.12 Apprenez à réseauter et franchissez la barrière de la communication 17.12 Social selling : l’efficacité de la prospection ➜ Caroline Coutelier +32 2 643 78 13 – cco@beci.be FORMATIONS SUR MESURE Vous souhaitez développer vos compétences, accroître la performance de vos collaborateurs, renforcer l’esprit d’équipe de votre entreprise ? Nos formations peuvent se décliner dans votre entreprise. Vous ne trouvez pas la formation que vous cherchez ? Contacteznous ! Notre programme de formations est établi en fonction des demandes que vous nous formulez. ➜ Caroline Coutelier +32 2 643 78 13 – cco@beci.be 24.01.2020 Les vendredis de l’actualité sociale 06.02.2020 HR-vinger aan de pols: update sociaal recht** 21.02.2020 Actualités « compensation & benefits » 05.03.2020 Actualités de droit social dans la fonction publique 17.03.2020 Remboursement de frais à vos travailleurs 28.05.2020 Missions et fonctionnement des organes sociaux 04.06.2020 Actualités de droit social dans la fonction publique 05.06.2020 Les vendredis de l’actualité sociale 12.06.2020 Actualités « compensation & benefits » 18.06.2020 HR-vinger aan de pols: update sociaal recht** 24.09.2020 Temps et facilités accordés aux représentants syndicaux : la contradiction surmontée ? ➜ Frédéric Simon +32 2 643 78 17 – fs@beci.be Déjeuner-conférence : Aides d’État, pièges et opportunités ➜ Erick Thiry +32 2 643 78 36 eth@beci.be ENVIRONNEMENT, URBANISME, MOBILITÉ 10.12 Green afterwork – mobilité alternative durable ➜ events@beci.be STARTERS & RESTARTERS 10.12 Comment passer de l’échec au succès ? 10.12 Workshop : Oser l’authenticité pour un succès durable 12.12 Apéro Starters et reStarters : venez pitcher votre projet 16, 23 et 30.12 Lunch Starter 19.12 Apéro Starters et reStarters : entreprendre, c’est bon pour la santé ! ➜ Emmanuelle Einhorn starters@beci.be Bruxelles Métropole - décembre 2019 ❙ 51
Community ➜ Beci Events +32 2 643 78 13 – events@beci.be 12.12 Quoi de neuf avec les Incoterms 2020 ? ➜ Beci’s International Department +32 2 210 01 77 - jpm@beci.be 10.12 Discovery Meeting 11 & 18.12 Beci Welcome Breakfast 12, 17 & 19.12 Beci Welcome Lunch Retrouvez notre agenda complet sur www.beci.be **En néerlandais uniquement INDEX DES ENTREPRISES ET ORGANISATIONS CITÉES DANS CE NUMÉRO Abattoir 40 Actiris AG Real Estate Airbus 4-5 ; 7-11 ; 12-13 ; 47 17 Akros Solution Amazon Axel Beelen BDO BeCode Betuned Boeing Boerenbond Brightfish CBR Cercle des Voyageurs, Le Chambre de Commerce d’Autriche Claeys & Engels CNCD CO2logic CoderDojo Communauté Portuaire de Bruxelles 7-11 7-11 Association Renouveau Quartier Grand-Place 14 4-5 7-11 18-19 ; 24-25 7-11 17 7-11 7-11 Brussels Airport Company 12-13 Bruxelles Formation 7-11 7-11 7-11 40 32 20-23 12-13 24-25 7-11 Confédération Construction 12-13 Consortium de validation des compétences Daoust Easybrussels École 19 Edenred Engie Enterprise Europe Network Ephec Equal Partners 7-11 ; 15 ; 39 44-45 7-11 12-13 12-13 16 20-23 44-45 52 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019 29 7-11 ; 20-23 Europcar Mobility Group Eventattitude Exellys FEB Febev 12-13 6 37-38 4-5 17 Fédération belge des Chambres de Commerce 7-11 FedeWeb Fednot Fevia Filigranes Fnac Gallup Gestion Loc. Girleek G.M. Electronics Greenbizz Growing Attitude Guardian of the Arches, The Hays Hub.brussels IBSA ING Interparking Iris Group IWEPS Jardin des Sens Jeasy KBC Koudetat Kure LeasePlan LN24 Lucy Marque Belge Media Marketing Menu Next Door Micropole MolenGeek 20-23 24-25 17 7-11 7-11 36 4-5 7-11 12-13 40 34-35 40 37-38 17 7-11 12-13 ; 42-43 12-13 12-13 7-11 48 12-13 18-19 7-11 48 12-13 7-11 7-11 7-11 7-11 7-11 12-13 18-19 Mumtaz Nuovo Rosso Old Boy OMC Panora.me Pasha-Parking Pinwheels Schindler SD Worx Sibelga Simont Braun SNCB Sodexo Solvay Solvay Brussels School of Economics Inscrivez-vous à une ou plusieurs formations et bénéficiez des subsides à la formation Région Bruxelloise: 50% de subsides: (investissement min. = 1.000 €) 48 48 48 17 6 12-13 36 7-11 4-5 ; 31 12-13 42-43 12-13 12-13 12-13 7-11 Sophie Maquet & Stijn Joye 42-43 Space Laser Games Spotify Statistiek Vlaanderen Telenet Telenet Business Tempo-Team Title Media Total Toukoul Tractebel Tradedoubler Tryangle ULB View.brussels Vinci Energies Belgium VUB WeMedia Womenpreneur Worldline Belgique 46 49 7-11 7-11 18-19 ; 24-25 7-11 7-11 ; 15 12-13 7-11 12-13 49 34-35 7-11 Urban Manufacturing Alliance 40 Veolia 12-13 20-23 12-13 7-11 ; 27-28 ; 40 7-11 47 14
Entreprises en transmission Fiduciaire (cession de parts) CA : < 0,5 Mo € 1 à 10 employés Marketing, études de marché, mystery shopping CA : < 1 Mo € 10 à 20 employés Le Hub Transmission de BECI, première organisation de la Région Bruxelles Capitale en cession/acquisition d’entreprises, publie ses nouvelles offres. > entreprises à remettre / cessions de parts Création, impression de livres pour enfants CA : 2 à 3 Mo € 1 à 10 employés > Pour nos repreneurs-investisseurs, le Hub Transmission recherche > Une entreprise active dans la manutention, le façonnage, l’emballage, l’assemblage Bruxelles Valeur d’acquisition : > 500.000 € > Une société de fabrication, production Bruxelles, Wallonie, Flandre Valeur d’acquisition : > 300.000 € Vous souhaitez céder votre entreprise, en partie ou totalement ? Vous êtes intéressé(e) par l'une de ces entreprises ou connaissez une société à reprendre dans l'un de ces secteurs? Le Hub Transmission de Beci vous accompagne dans votre projet de cession ou d’acquisition. Salima Serouane + 32 2 643 78 49 • transmission@beci.be
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