Idées dans Bruxelles sont coincés dans les embouteillages. C’est polluant, c’est embêtant et c’est du stress. Avec 20 % de voitures en moins qui entrent dans la capitale, il n’y a plus d’embouteillages. Pour les véhicules les plus polluants, il existe déjà la zone de basses émissions. On s’est aussi engagés pour la sortie du diesel en 2030 ainsi que la sortie du LPG et de l’essence en 2035. Mais pour cela, il faut que le réseau électrique supporte ces mesures. Il convient notamment d’augmenter le nombre de bornes servant à charger les voitures électriques. Du point de vue fiscal, on doit stimuler l’achat de voitures électriques notamment par des taxes à l’immatriculation plus avantageuses. Par ailleurs, il y a beaucoup trop de stationnements hors voiries qui sont sous-utilisés. Sans oublier qu’il faudra augmenter les parkings de dissuasion aux entrées de la ville. » Mais surtout, Elke Van den Brandt insiste sur les alternatives à la voiture : « Il faut plus de trains qui circulent, augmenter le nombre de bus électriques dans Bruxelles, stimuler l’utilisation du vélo classique ou électrique, agir au niveau des véhicules de livraison… ». Et pour modifier les comportements, la ministre de la Mobilité n’hésite pas à ressortir une idée certes clivante : la taxe kilométrique, qu’elle souhaite voir remplacer le système de taxe de circulation. L’énergie, bientôt un luxe ? Qu’il s’agisse de se déplacer, de s’éclairer ou de produire, dans un monde décarboné, la consommation d’énergie ne risque-t-elle pas de devenir un luxe ? « Oui et non », répond Alain Maron. « À l’unité, il y a fort à penser que cela va coûter de plus en plus cher au kWh. Mais l’enjeu consistera à consommer de moins en moins et à être proche du zéro carbone. Car finalement, l’énergie qu’on ne consomme pas, c’est l’énergie qu’on ne paie pas. » Les procédures et calculs des taxes énergétiques n’iront pas vers la simplification : « Cela deviendra d’autant plus complexe que le prix est notamment fixé en fonction de la disponibilité, du moment de la consommation, de la quantité consommée… » Un défi que les entreprises peuvent tourner à leur avantage : « En emboîtant le pas à ces démarches visant à consommer moins, les entreprises s’offrent des opportunités d’emplois et économiques », estime Barbara Trachte (Écolo), secrétaire d’État chargée de la Transition économique. « Il existe déjà des mesures et des incitants sous forme de primes pour les entreprises qui font l’effort Antoine Geerinckx de réduire leur consommation énergétique. Mais on va encore proposer d’autres incitants, des accompa gnements ainsi des mesures de financement. Et puis, outre les aides publiques, n’oublions pas que des rentrées peuvent venir des ventes et commandes publiques car la Région et les pouvoirs publics sont de gros investisseurs. Et dans les clauses d’attribution de mar chés publics, on peut mettre des critères environnementaux. » Peter Wittoeck Emploi, formation et numérique Des entreprises qui, par ailleurs, regrettent de ne pouvoir trouver suffisamment de candidats compétents pour combler leurs postes vacants. « Bien sûr, je préfère qu’elles embauchent des Bruxellois plutôt que d’autres », a souligné Bernard Clerfayt (Défi), ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle. « Nous allons adapter les formations en relation avec les secteurs en carence. Elles doivent correspondre aux demandes des employeurs. Je souhaite aussi poursuivre les formations en alternance qui fonctionnent avec beaucoup de succès dans les pays voisins. » Il a aussi abordé la Transition numérique qui figure dans ses compétences : « Il n’est pas certain que les administrations bruxelloises se soient aussi bien préparées à la digitalisation que nos entreprises. Ce sera l’un de nos objectifs afin de simplifier la vie des citoyens et des entreprises ». Pascal Smet (one.brussels), secrétaire d’État à l’Urbanisme, a embrayé sur le sujet : « Il faut aider les entrepreneurs, notamment dans la délivrance des permis. Pour que cela aille plus vite, on va engager du personnel, digitaliser et automatiser les demandes et procédures. Je me suis récemment rendu à Lisbonne : aujourd’hui, nous sommes dans un monde où la concurrence entre les villes est énorme. Et c’est pour cela qu’il faut aider au mieux les entreprises qui veulent rester ou s’implanter à Bruxelles. » Et Sven Gatz (Open Vld), ministre des Finances, d’y ajouter un plaidoyer pour la 5G : « Il faut que Bruxelles devienne une ville numérique en exploitant la 5G. Sa mise en place doit se faire de la façon la plus sûre, en concertation avec le fédéral et les partenaires privés. » Au terme de ce débat, c’est au président de Beci Marc Decorte qu’est revenue la conclusion : « Le climat n’est pas qu’un défi pour nous, entrepreneurs, mais une opportunité de se montrer créatif et trouver des solutions innovantes. » ● Julien Semninckx Info www.303030.eu Bruxelles Métropole - décembre 2019 ❙ 13 © Isopix © Isopix
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