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Podcast Raphaël de Borman, CEO et co-fondateur de Panora.me Difficile de quitter une société qu’on a fondée et connue pendant plus de 15 ans pour tenter l’aventure start-up. En lançant panora.me, Raphaël de Borman nous prouve que, lorsqu’on ne se sent plus à sa place, il faut savoir prendre le large. Lancée en 2016, la jeune start-up connaît le succès avec une nouvelle technologie : le déclenchement à distance d’un dispositif ultra-zoom pour recevoir son selfie panoramique. Tu es de ceux qui ont commencé leur business en sortant des études. Avec trois amis, tu lances Eventattitude, une société spécialisée dans l’événementiel. C’est un véritable succès ; qu’est-ce qui fait qu’après 15 ans, tu décides de tout arrêter ? Je dois dire qu’après 15 ans, j’étais baigné dans un environnement qui peut être assez usant. On avait une taille assez importante, on était bons, mais on avait forcément des events qui se passaient moins bien. C’est à ce moment-là qu’il faut toujours avoir cette capacité, chaque semaine, à rebondir, solutionner les problèmes et garder les équipes motivées. Tous ces aspects commençaient à me peser : j’étais devenu manager malgré moi. Je pense que, dans ma nature, je suis un entrepreneur, je ne suis pas un bon manager. Quel a été le déclic ? C’est un peu malheureux à dire, mais c’est lorsqu’on a eu un problème de trésorerie. J’ai dû réinjecter de l’argent dans la société, je me suis dit : « Si tu dois remettre de l’argent après 15 ans dans ta boîte, c’est qu’il y a un problème ». Ça a ouvert une porte mentale. Pour la première fois, je me suis autorisé à penser que je pouvais faire autre chose, que je n’avais peut-être pas suffisamment utilisé mon temps et mes compétences de la meilleure façon ces dernières années. Que décides-tu de faire ? Je n’ai pas agi comme j’aurais dû le faire. Quand on est entrepreneur, on est la tête dans le guidon, on ne s’octroie pas de recul. Je suis arrivé à un état de lassitude que je n’aurais sans doute pas eu si j’avais eu la clairvoyance de dire à mes associés : « Écoutez, je trouve que j’ai beaucoup sur les épaules. Je prends trois mois et je reviendrai plus fort, avec des nouvelles idées. » En agissant ainsi, je n’aurais pas quitté Eventattitude. 6 ❙ Bruxelles Métropole - décembre 2019 Mon ras-le-bol a fait que j’ai pris la première bonne idée que j’ai eue et j’ai dit à mes associés que je n’allais pas avoir le temps de la développer au sein de la société ; il fallait donc que je la quitte et que je me lance… Cette bonne idée, quelle était-elle ? Je suis très méfiant par rapport au mythe de la grande idée. Je ne crois pas en l’entrepreneur qui, tout à coup, a l’idée de génie. En passant du temps sur internet, j’ai vu une action promotionnelle faite par l’office de tourisme australien à destination des touristes asiatiques. La vidéo présentait un principe tout-à-fait ingénieux permettant de déclencher un dispositif photo placé à distance. Quelques secondes après, on recevait depuis son téléphone non pas une photo, mais une vidéo en dézoom. L’idee de Panora.me, ce n’est donc pas moi qui l’ai eue. La vidéo s’est avérée fausse, mais comme j’avais une veille technologique et créative… ● Elisa Brevet Une rencontre à écouter en intégralité dans le podcast Next Step : https://www.beci.be/podcast. L’inspiration podcast : Émotions vous aide à comprendre pourquoi vous ressentez ce que vous ressentez et vous aide à décrypter vos sentiments. Trac, souffrances, joie, amitiés… Deux fois par mois, Adélie Pojzman-Pontay décortique une émotion avec des experts. Des histoires humaines fortes, qui vous aideront sans doute à mieux vous connaître. D.R.

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