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FOCUS Portraits de start-up Ewala : Sinouhé Monteiro a 27 ans. De père angolais-portugais et de mère belgo-burundaise, il a vécu au Guatemala, en Floride et à New York. Avec Stéphane Ugeux, 27 ans, ils ont fondé Ewala en 2016. Cette plateforme permet d’envoyer des crédits d’appel à l’étranger. Le principe met à profit le mobile money, une technologie de payement par téléphone portable très utilisée dans les pays émergents. Ewala a remporté le premier prix du Microsoft Boostcamp #9. Lunetier Ludovic : Ludovic Elens est un artisan lunetier de 30 ans. En octobre 2015, il a ouvert un magasin d’optique à deux pas du Sablon. Sa particularité ? Les montures sont fabriquées entièrement sur mesure et fabriquées artisanalement sur place. Les matières proposées sont de l’acétate de cellulose, de la corne de buffle ou du bois. Le lunetier Ludovic a remporté le coup de cœur du jury à l’occasion de la « Vitrine de l’Artisan 2016 ». Raypath International : Christophe De Nardis a 29 ans. Avec Oksana Bobik, il a créé une filiale belge d’une entreprise polonaise. Celle-ci a développé des éponges permettant un nettoyage sans produit détergent. Grâce à leurs microfibres à mémoire, elles ont la capacité de récolter aisément tout type de saleté. Plusieurs surfaces peuvent être nettoyées successivement sans risque de dépôt. Raypath a été nominé à l’Environment & Energy Awards 2016. Yumm’eat : Yasmine Al-Zuhbi et Marie Laurent, 30 et 27 ans, ont fondé Yumm’eat en juin 2016. L’entreprise prépare des burgers et tapas végétariens et végétaliens à base de légumineuses (pois chiches et fèves), sans lactose, ni gluten, ni additifs. Le processus de production a pour but de conserver les aliments : le produit n’est pas cuit mais congelé à basse température. Yumm’eat a décroché en 2016 la 2e place du Delinnov’ Challenge de Delitraiteur. d’entrepreneurs pensent qu’ils peuvent tout faire tout seuls ; c’est une grande erreur. Des starters se retrouvent au Centre pour Entreprises en difficulté en ayant investi, avant même d’avoir développé une communauté. Il ne faut pas non plus croire qu’on peut se passer des services de professionnels comme un avocat, un comptable ou une agence de communication. D’un autre côté, il est très intéressant au début d’une activité d’envisager des partenariats avec des concurrents. Ceci permet de grandir plus rapidement. » Christophe De Nardis dirige Raypath international. Il insiste sur l’intérêt des échanges constructifs : « Il faut s’associer avec quelqu’un qui offre une complémentarité. Cette personne est difficile à trouver, mais c’est presqu’incontournable. L’association favorise également l’entraide, l’émulation et la stimulation. » Il évoque une rencontre déterminante : « À 20 ans, j’ai assisté à une conférence organisée par l’Ichec. Un orateur a expliqué qu’il avait lancé son business pendant ses études. C’est à ce moment Sinouhé Monteiro (à gauche) et Stéphane Ugeux que je me suis dit : toi aussi tu peux y arriver. » Sinouhé Monteiro souligne lui aussi l’importance du réseau. « Nous n’aurions pas pu réussir tous seuls. Les échanges permettent de se rendre compte de ses faiblesses, ou d’identifier des solutions. Il faut accepter la critique et mettre son égo de côté. » Il évoque également la passion comme moteur. « Avec une idée qui nous passionne, on peut vraiment développer un esprit d’entreprise. On ne doit même plus réfléchir ; on fonce et on donne tout 7 jours sur 7 pour atteindre ses objectifs. » Le nouveau management Frederik Leloup est Business Development Manager pour BECI et fondateur de Spirit of Change, une structure d’accompagnement des entrepreneurs. Il prône avant tout une certaine souplesse d’esprit. « Les starteurs sont aujourd’hui présentés comme les nouveaux héros de l’économie. Il faut se méfier de cette vision romantique car on développe des bêtes de concours sans pour autant dégager une valeur profonde pour la société. Beaucoup de start-up ne décollent pas car elles cherchent à contrôler ce qu’elles font. Elles doivent au contraire s’ouvrir vers l’extérieur et se connecter à leur écosystème. Une start-up ne réussira que si elle parvient à entrer dans ce flux. Il ne faut pas se focaliser uniquement sur les business plans ; il faut surtout développer une ouverture et une agilité qui permettent de s’adapter et d’improviser en temps réel. » Celui qui se définit comme un entrepreneur en développement humain souligne l’importance de la diversité intergénérationnelle. « Il y a aujourd’hui beaucoup de seniors qui ont claqué la porte d’un modèle auquel ils ne croient plus. Ils sont prêts à se mettre au service de projets qui ont du sens pour eux-mêmes et pour la société. Ils disposent d’expérience, d’un réseau et parfois de moyens d’investissements. » Selon lui, la forme du management est également déterminante. « On ne peut plus envisager un business avec une gestion pyramidale, basée sur la croyance que l’homme va voler le papier toilette de l’entreprise. Si on lui fait confiance, il nous montrera qu’il possède des émotions, une sensibilité et une intelligence porteuses d’une énergie immense et créatrice. » Détermination, patience, passion, humilité, curiosité, ouverture... Voilà des qualités indispensables pour développer des activités résilientes et construire l’économie du futur. ● BECI - Bruxelles métropole - janvier 2017 29 © R.A

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