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FOCUS Les starters, nouveaux super-héros ? ENTERPRISE LIFECYCLE Lancer une start-up semble ne jamais avoir été aussi facile. Les incubateurs et structures d’accompagnement se multiplient. L’émergence de nouvelles formes d’économie pousse de plus en plus d’entrepreneurs à lancer leur concept. Mais qu’est-ce qui fait la différence entre les start-up qui réussissent et les autres ? Julien Ide 26 juillet 2016. Take Eat Easy est placée en redressement judiciaire. L’annonce fait l’effet d’une bombe, car la start-up semblait bien partie pour crever les plafonds : 16 millions d’euros levés en 2015, active dans 20 villes européennes, 160 employés… D’après une étude du bureau Graydon, 30 % des entreprises belges ne survivent pas à leurs 5 premières années d’existence. Ceci nous invite à nous intéresser aux qualités nécessaires à l’entrepreneur et aux erreurs qu’il ne doit pas commettre. Le bon sens, toujours La remise en question et l’autocritique semblent incontournables pour les starters. C’est ce qu’explique Fabienne Malaise, responsable du Start’Hub BECI. « Il faut absolument accepter de revoir son projet, surtout au début. L’idée n’est jamais réalisée comme elle avait été imaginée ; le projet doit être expérimenté, testé et validé. Le starter qui réussit est celui qui confronte son projet à la réalité, auprès du public, de professionnels et même de proches. » Marie Laurent et Yasmine Al-Zuhbi ont fondé Yumm’eat. Selon elles, l’humilité est une clé du succès : « Il ne faut pas vouloir avancer plus vite que la musique. Les choses doivent se faire par étapes. Il est également important d’accepter les critiques, même si elles ne font pas plaisir. Et ne jamais baisser les bras ! » Elles insistent sur l’importance de la communication : « Une petite start-up a en général un budget de communication très maigre. Mais ceci n’empêche pas de développer sa présence sur les réseaux sociaux. Il est important de mettre en place un plan de communication-marketing et de maintenir des actions sur une base régulière, aussi petites soient-elles. » Selon Ludovic Elens, artisan lunetier, la ténacité est primordiale. « Lorsque j’ai parlé d’ouvrir ma boutique près du Sablon, beaucoup me l’ont déconseillé. J’ai dû tenir bon et j’y suis arrivé. Il faut croire dur comme fer à son projet. Ma femme a été d’un grand soutien à cet égard ; elle a d’ailleurs quitté son emploi pour s’investir à temps plein avec moi. » Il souligne aussi quelques erreurs à éviter. « J’ai appris à ne jamais répondre trop vite à une demande inattendue d’un client. Il faut éviter de mettre le business en danger. C’est pareil avec les fournisseurs. J’ai failli signer un contrat avec une agence qui me proposait de prendre en charge toute la partie administrative et financière de la boutique. Je me suis rendu compte à 28 BECI - Bruxelles métropole - janvier 2017 Ludovic Elens. temps que cela n’avait pas une grande valeur ajoutée ; j’ai évité de signer un contrat qui m’aurait coûté cher pour pas grand-chose. » Sinouhé Monteiro dirige Ewala depuis un an. Selon lui, la connaissance du secteur est primordiale. « Beaucoup de personnes négligent les connaissances de base du domaine où ils se lancent. C’est une erreur. Le fait d’être réellement passionné par son projet peut justement beaucoup aider à maîtriser les subtilités du secteur. Sans cette connaissance, même un diplôme de Harvard ne servirait à rien. » Le relationnel, partout D’après Fabienne Malaise, le réseau est primordial : « Sans réseau, on ne peut pas survivre. Je ne fais pas référence uniquement aux connaissances personnelles ou au networking. Le réseau englobe toutes les rencontres qui peuvent être bénéfiques pour une start-up. Beaucoup Marie Laurent (à gauche) et Yasmine Al-Zuhbi. © R.A © R.A

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