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TOPIC PME belges ne peuvent pas se permettre des experts en raison du coût. D’autre part, on trouve de grandes entreprises qui emploient de nombreux seniors dont les compétences sont insuffisamment mises à profit. La plateforme Experience@Work permet aux seniors de mettre leur expérience considérable à la disposition de petites organisations. Proximus développait depuis 2010 des solutions pour les carrières prolongées, via le projet Mature Workforce, ce qui l’a incité à se rallier à l’initiative Experience@Work, tout comme Axa, d’ailleurs. Le personnel d’Axa présente une pyramide des âges de 48 ans en moyenne, ce qui est plutôt élevé, même dans le secteur financier. « Nous avons enquêté auprès de nos collaborateurs de 55 ans et plus pour savoir comment ils souhaitent gérer la fin de leur carrière. Et nous avons organisé des ateliers avec nos collaborateurs de 45 ans et plus pour savoir ce qui leur donnerait l’énergie de travailler plus longtemps », explique François Peeraer, HR Program Manager chez Axa. « Nous avons vite découvert qu’il n’y a pas de réponses simples. La démarche de HazelHeartwood correspond en revanche à une des nombreuses pistes, à savoir les 30 % de seniors qui sont ouverts à de nouvelles évolutions et de nouveaux défis. » Corriger le tir, constamment Les responsables de la mobilité interne (Spoc : single point of contact) des divers partenaires se réunissent régulièrement pour retoucher le concept Experience@ Work. François Peeraer : « Nous tâchons par exemple d’instaurer un transfert aisé et uniforme de collaborateurs intéressés et motivés vers des missions auprès d’autres entreprises de notre plate-forme. » Les partenaires viennent de fonder la SCRL Experience@ Work. Inge Janssens, de Proximus, en est la directrice. Elle travaille avec la banque de données qui regroupe les collaborateurs-candidats et les postes à pourvoir. « En cas de correspondance entre une offre et une demande, nous pouvons conclure un contrat de services. Il peut s’agir de projets limités dans le temps, mais tout autant de fonctions à durée indéterminée. Il est parfaitement possible de travailler à l’extérieur jusqu’à l’âge de la pension. » Fierté Proximus et Axa disposent d’un certain nombre de collaborateurs dans le ‘pool de mobilité’, mais ne sont pas encore parvenus à concrétiser des échanges. A la KBC, en revanche, 16 personnes travaillent déjà selon ce système et ont été engagées dans une perspective de social responsibility en tant que conseillers PME dans diverses organisations telles que l’Unizo, Broeders van Liefde et Leuven Klimaat Neutraal. Herman Verhoelst est agréablement surpris. « Quand je constate qu’un collaborateur de la direction est aujourd’hui responsable financier auprès du Don Bosco Onderwijscentrum et qu’un ex-directeur d’agence travaille aujourd’hui au centre d’accueil De Schakel, je suis très fier que ces personnes assument aujourd’hui un rôle social totalement différent. » De gauche à droite : Guido De Grefte (HazelHeartwood), François Peeraer (Axa), Inge Janssens (Proximus) et Herman Verhoelst (KBC). La KBC organise pour ces pionniers un ‘jour de retour’ pour leur permettre, pendant un quart d’heure, d’expliquer leurs nouvelles activités aux collègues. « Ce quart d’heure se transforme vite en trois quarts d’heure, chez certains ». M. Verhoelst s’en amuse : « Leur enthousiasme fait plaisir à voir. Et pourtant, tous ont répété qu’ils se sentaient toujours membres à part entière de la KBC. » Win-win Besoin d’adaptabilité ou de coaching ? M. Verhoelst : « Le Spoc les guide. Tout n’est pas forcément clair dès le début, mais rien d’insurmontable. » La KBC, Proximus et Axa considèrent Experience@Work comme un véritable win-win. Les seniors se ressourcent au soir de leur carrière, sans risquer l’insécurité. Le maintien de leur motivation est aussi profitable à leurs employeurs. Quant aux petites organisations, elles bénéficient de ce savoir-faire à un coût abordable. Cela devrait plaire aux pouvoirs publics. Un signal aux autorités Inge Janssens veut travailler à plus grande échelle : « Plus nous avons de profils sur la plate-forme, mieux nous répondons aux attentes des PME. Nous travaillons donc à la notoriété de notre initiative dans le monde de l’entreprise. Au départ, nous avions peur des réticences, mais aujourd’hui, je perçois un intérêt tant du côté des entreprises qui mettent des compétences à disposition que du côté des organisations qui en ont besoin. Lorsque je présente Experience@Work au cours de conférences, des gens intéressés m’abordent systématiquement durant la pause. » L’extension du principe nécessitera malheureusement de nombreux aménagements du cadre légal, selon Herman Verhoelst : « Notre législation sociale n’est pas adaptée aux carrières souples. Elle date du temps où les gens ne travaillaient que pour un seul employeur. On commence à comprendre petit à petit qu’il n’est pas souhaitable pour chacun de faire la même chose tout au long de sa carrière. Il faut de la technologie de haut vol pour régler les statuts d’Experience@Work. La concrétisation d’un échange demande des efforts considérables. D’où notre signal aux autorités : si vous voulez que les gens travaillent plus longtemps, instaurez un cadre légal qui facilite ce principe. » ● BECI - Bruxelles métropole - mai 2015 31 R.A.

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