INTERNATIONAL ENTERPRISE EUROPE BRUSSELS Small Business Act : les priorités des PME En septembre dernier, la Commission européenne lançait une vaste consultation des entrepreneurs sur les priorités de la politique de soutien aux PME. Les résultats confirment, dans les grandes lignes, les options du « Small Business Act ». Emmanuel Robert Q uand l’Union européenne s’est dotée d’un « Small Business Act » (SBA), en 2008, l’objectif était de soutenir le développement des PME, vues comme les maillons essentiels du tissu économique européen. Six ans plus tard, la Commission a voulu faire évaluer le SBA par les principaux intéressés : les entrepreneurs. La consultation lancée en septembre – et relayée par Enterprise Europe Network – a récolté un vrai succès de participation, avec 1.800 réponses, soit bien plus que lors des consultations précédentes (dont 63 % provenant d’entreprises, pour la plupart de moins de 10 personnes, 14 % d’organisations professionnelles représentant elles-mêmes plusieurs millions d’entreprises, 13 % de citoyens et 10 % d’autres répondants, parmi lesquels des pouvoirs publics). On se félicitera aussi de la forte participation belge : 15 % des réponses (contre 7 % pour un pays comme l’Allemagne !), ce qui rend les résultats d’autant plus pertinents pour notre pays. Simplification administrative avant tout Le sondage confirme à la fois les attentes élevées des PME et les principales options développées dans le SBA. Les quatre piliers originels du SBA sont ainsi plébiscités par les entrepreneurs : réduction de la charge administrative, accès au financement, accès aux marchés et internationalisation, soutien à l’entreprenariat et à l’innovation. C’est la simplification administrative qui apparaît comme la première des priorités pour les PME (jusqu’à 97 % des participants l’estiment « utile à très importante »). Les mesures les plus attendues concernent l’identification des obstacles à la croissance des PME dans les législations nationales (77 % de « très utile »), la simplification des procédures fiscales pour les starters (75 %, et même 82 % pour les répondants bruxellois) et l’organisation d’une campagne européenne afin de réduire les formalités administratives (70 %). En matière de financement, les PME souhaitent un renforcement des mesures existantes, en particulier dans la mobilisation des fonds COSME (le programme de l’UE pour la compétitivité des entreprises). Nuance : les pouvoirs publics privilégient quant à eux le renforcement du marché des capitaux… Les entrepreneurs se montrent également intéressés par la suppression des obstacles au financement alternatif (financement hybride, crowdfunding, etc.) L’accès au marché pour les PME comprend deux aspects : d’une part le marché intérieur de l’UE ; d’autre part l’international. La nécessité d’un soutien au développement 16 BECI - Bruxelles métropole - mai 2015 international des PME fait consensus ; elle passe par le renforcement du dialogue avec les principaux partenaires commerciaux de l’UE (48 % de « très important »). Par ailleurs, les participants soutiennent la modernisation d’Enterprise Europe Network, en développant notamment la coopération locale avec les stakeholders (organisations regroupant des PME). Parmi les nouvelles mesures de soutien à l’entreprenariat, la plus appréciée (55 % de « très utile ») concerne l'intégration de l'entrepreneuriat dans les programmes de l'enseignement secondaire, devant l’élargissement du programme Erasmus pour jeunes entrepreneurs (43 %). Une attention particulière a également été réservée à la transmission d’entreprises – avec une mesure-phare : la création de plans d’action et de guichets nationaux uniques sur les transferts d’entreprises : une mesure « importante à très importante » pour 83 % des répondants bruxellois. Un cinquième pilier : la formation Les répondants ont également validé la proposition d’un cinquième pilier pour le SBA : celui de la formation des entrepreneurs et du personnel, pour faire face à une certaine pénurie de compétences. Au niveau bruxellois, les trois mesures proposées à cet égard ont récolté des scores élevés : l’amélioration de l'image des métiers techniques et de l’artisanat (54 % de « très important »), la formation professionnelle en alternance (53 %) et des programmes de formation pour les travailleurs qualifiés (43 %). Informations : J.-Ph. Mergen – BECI/Enterprise Europe Brussels – Tél : 02 210 01 77 – E-mail : jpm@beci.be. ●
19 Online Touch Home