INTERNATIONAL Cuba, si ! Plus de 50 ans d'embargo n'ont pas eu raison de Cuba. Lorsqu’il sera levé, le développement de l’île sera lancé et s’ancrera probablement au marché américain, voisin commercial naturel. Mais il y a des places à prendre : M. Dias de Sousa, Attaché Économique et Commercial de Bruxelles Invest & Export1 , nous en dit un mot. L'embargo sur Cuba n'est pas encore levé : le processus est-il suffisamment avancé pour justifier qu'une entreprise explore déjà ce marché ? Il y a déjà toute une série de mesures pratiques qui précèdent cette levée, comme la réouverture d'une ambassade américaine, l'assouplissement des limites de transferts de fonds, etc., sans compter les annonces claires des présidents Obama et Castro. L'embargo en lui-même est assimilé à une loi et son abrogation doit encore recevoir l'approbation du Congrès américain mais les intérêts commerciaux prévaudront certainement. Du côté de Cuba, les choses évoluent rapidement depuis l'adoption par le parti des « lignes directrices pour un nouveau modèle économique et social » qui appellent clairement les capitaux étrangers. Il y a deux monnaies légales à Cuba, qui ont toutes deux un taux de change double, le domestique et le bancaire : est-ce un obstacle ? La loi sur les investissements étrangers facilite-t-elle les choses ? Les transactions se font en dollars ou en euros et le « problème » de la double monnaie est, en ce sens, local, pas international. Il faut avoir à l'esprit qu'à Cuba, les affaires se font encore avec l'État et que votre interlocuteur est, in fine, l'autorité cubaine elle-même : vous ne vous adressez pas au secteur privé local auquel vous ne pouvez pas vendre directement mais à l'intermédiaire étatique qui, lui, s'adresse au local. Mais cette situation n'empêche en rien de faire des affaires : la loi relative aux investissements étrangers a été actualisée en 2014. En effet, les autorités cubaines ont parfaitement intégré qu'à ce stade, seuls des investissements de l'extérieur pourront initier la modernisation du pays. Cette loi est un cadre structurant qui simplifie les relations commerciales potentielles. Elle propose aussi un ensemble de mesures d'attractivité comme des conditions fiscales avantageuses et des zones d'implantation privilégiées. Ainsi, la zone de développement du Mariel offre une exemption de taxes pendant 10 ans, la possibilité d'implanter des entreprises à capitaux 100 % étrangers et donc non soumises au quota de 50 % de participation de l'État cubain traditionnellement en vigueur, etc. 1 M. De Sousa représente les trois régions de Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg à Cuba M. Dias de Sousa Quels secteurs pourraient être concernés ? Les opportunités que l'on peut rencontrer à Cuba sont-elles différentes de celles que l'on peut rencontrer dans tous les pays en voie de développement ? Tous les secteurs sont ouverts, hormis l'armée et l'éducation. Pourquoi Cuba plutôt qu'un autre pays ? Simplement parce qu’ il y a 50 ans de développement économique/ industriel à rattraper mais dans un pays qui fonctionne déjà bien. En effet, avant l'embargo, Cuba était active, voire prospère, dans de nombreux domaines. De là le fait qu'il y a des secteurs où les progrès peuvent être rapides car les Cubains ont conservé une expertise non négligeable dans certaines matières - voyez leur excellence en soins de santé. Dans ce cas de figure par exemple, le fait d'essayer de rencontrer leurs besoins en infrastructures médicales peut constituer un projet entrepreneurial pertinent. Les attachés commerciaux de Bruxelles Invest & Export sont connus pour leur efficacité ; quel beau succès avez-vous à votre actif ? Toute modestie mise à part, il est exact que notre expertise est appréciée. Par exemple, nous avons récemment aidé un acteur belge mondialement connu du secteur du dragage à remporter un très gros marché. Cela souligne d'ailleurs notre particularité, qui est d'aider aussi bien les TPE que les grandes entreprises. Notre bureau commercial est implanté à Cuba depuis 2001 et nous avons développé un réseau de relations étendu ; c'est un des facteurs qui devraient inciter nos entreprises à explorer ce marché avant qu'il ne se tourne trop rapidement vers son marché limitrophe : les États-Unis d’Amérique. Une occasion en or leur est donnée par une présence dans le Pavillon belge de la Foire multisectorielle de la Havane qui aura lieu en novembre prochain ! Info : www.invest-export.irisnet.be/fr/cuba-fihav-2015 ● Didier Dekeyser BECI - Bruxelles métropole - mai 2015 17 R.A. R.A.
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