Idées Aux PME bruxelloises d'investir le digital Google s'est lié fin 2015 à Beci pour connecter les entreprises bruxelloises au monde digital. La formation Digital Marketer est ouverte aux différents collaborateurs au sein des PME, mais aussi à des jeunes en recherche d'emploi qui sont mis en relation avec des employeurs. Olivier Willocx (Beci, à gauche) et Thierry Geerts (Google Benelux) T hierry Geerts, directeur de Google Benelux, espère voir Bruxelles devenir la capitale de Digitalis, nom qu'il a donné au pays des connectés présenté en 2018 dans son livre éponyme. Une telle ambition exhorte les entrepreneurs bruxellois à prendre les devants, en développant par exemple les livraisons de proximité pour les petits commerces ou en proposant des sorties cinéma en ligne après celles en salle. Dialogue croisé avec Olivier Willocx, CEO de Beci. Pourquoi avoir choisi en Belgique de tourner vos formations vers les entreprises ? Thierry Geerts : « On vit aujourd'hui à Digitalis, un nouveau pays de 4 milliards d'habitants connectés par internet. Ce concept rappelle à quel point notre monde a changé. On peut communiquer par mail avec des gens à Singapour, acheter des produits en Chine ou discuter avec ses amis d'enfance dans un Whatsapp. Côté business, on a 4 milliards de clients à un clic. Toutes les entreprises, même petites, sont au centre du monde et peuvent, de n'importe où, vendre n'importe quoi à n'importe qui. Mais, autant les Belges sont hyperconnectés, autant les entreprises belges ne le sont pas du tout. En Belgique, 70 % du commerce sur internet se fait à l'étranger. Même pour des BD belges, il faut les commander en France. Les entreprises belges dépensent toujours en moyenne 79 % de leur budget marketing en médias traditionnels et 21 % en digital. Aux PaysBas, c'est 65 % en digital et 35 % en traditionnel. Il y a 40 % de gain d'efficacité à faire en marketing : avec le marketing digital, vous avez non seulement l’audience traditionnelle, 16 ❙ Bruxelles Métropole - février 2020 mais vous savez précisément combien de gens ont vu votre publicité, pendant combien de temps, et vous disposez de données pour comprendre qui sont vos clients. 76 % des sociétés belges qui ont fait faillite en 2016 n'avaient pas de site web. Aujourd’hui, il ne suffit plus d'avoir un site, il faut aussi être présent sur le mobile et, dans deux ou trois ans, les sociétés qui n'utilisent pas l’intelligence artificielle risqueront davantage de faire faillite. » Comment appréhender cette réticence à se connecter ? Olivier Willocx : « Comparativement au marché français, le marché belge est très petit et fragmenté linguistiquement. Si se connecter est moins une évidence, il n’y a pas non plus de réticence. Il y a même un intérêt, mais vient très vite la question du ‘comment’. Beaucoup ont confié leur site web à un jeune qui passait par là et sont déçus des résultats. Il ne suffit pas d'être présent sur le net. Il faut savoir pourquoi, comment et aligner toute son organisation derrière. Ce débat est stratégique. Beaucoup confondent Facebook, Instagram & co avec la digitalisation, mais la présence sur les réseaux sociaux ne devrait représenter que 2,5 % de la stratégie. La maîtrise de la digitalisation doit être gardée au sein de l'entreprise, mais cela ne signifie pas qu'il ne faut plus faire appel à la consultance. Déléguer des choses ne veut pas dire s’en débarrasser. Cela doit être dans l'ADN de l'entreprise parce que, si le patron considère que ce n'est pas son problème, sa boîte est morte. Un gros opérateur belge s'est fait voler ses parts de marché par Zalando. Ce n'est pas non plus parce qu'une entreprise a une activité de proximité qu'elle peut se dire que le digital ne la concerne pas. Je me rappelle d'un magasin où les responsables se plaignaient de ne plus avoir de clients. Je regarde sur Google My Business – un outil gratuit qu'ils © Reporters
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