Idées L’occupation temporaire des bureaux, plus qu’une mode Fin novembre, l’Executive Master Immobilier (EMI) organisait un débat sur le thème de l’occupation temporaire des bureaux. Une conférence tenue au 23e étage de la tour WTC 1, en plein quartier Nord. Vue sur le quartier Nord : le « Manhattan bruxellois » ● Urbanisme & Immo S ur le plan immobilier, on le sait, l’attractivité de Bruxelles est au cœur de nombreux débats. Pointés du doigt : les coûts globaux des immeubles, la mobilité, les lenteurs et complexités administratives ou encore la fiscalité éloignent un nombre croissant d’investisseurs. La tendance à réduire l’occupation des bureaux dans la capitale semble irréversible, en marge du boom des espaces de coworking, qui ont doublé en un an, passant de 35 à 70 000 m². Que l’occupation temporaire des bureaux fasse l’objet de la conférence inaugurale de la 8e promotion de l’EMI, ce 22 novembre, faisait donc sens... « Nous vivons une époque où tout change extrêmement vite, et cela touche évidemment l’immobilier. Mais de plus en plus d’acteurs du secteur y travaillent ! », indiquait en guise d’introduction Anders Böhlke, un directeur de programme heureux d’avoir réuni dans son panel plusieurs experts venus des secteurs public et privé. Histoire de partager leurs expériences et leurs réflexions. « Par réflexe, le secteur immobilier reste encore friand de visions à long terme, alors qu’aujourd’hui, la durée moyenne d’un couple et d’un ménage ne dépasse plus ...7 ans ! », précisera-t-il même, faisant rire l’auditoire. Avant de reprendre son sérieux en évoquant le lieu emblématique du jour, le WTC, « Qui, s’il a connu quelques scandales à une époque, est à présent aux prémices d’une nouvelle utilisation optimale de son espace ». Pour ensuite céder la parole à Alain Deneef, animateur de cette table ronde. La deuxième vie d’un site, profitable pour tous Premier intervenant, le Français Frank Gauthier (CEO de Captown), a d’abord parlé de sa vision du marché : « Soit on le choisit, soit on le subit. Aujourd’hui, de nouvelles économies arrivent et donc, de nouveaux acteurs. On doit tous réfléchir à la place du vide, à la potentialité d’un site, et ce qu’on peut en faire », tout en montrant à l’écran quelques-unes de ses expériences, comme des bâtiments historiques laissés à l’abandon qu’il a revitalisés, grâce à des partenariats politiques et à la motivation de riverains. « Le vide suscite un enthousiasme chez les nostalgiques, mais pas chez les riverains, qui y voient un problème d’image pour leur quartier. Or, pouvoir donner une deuxième vie à un site, s’il est bien pensé, cela profite à tous : d’une exposition à un événement, en passant par des ateliers ou des parcours d’artistes. » Le parcours d’un artiste, Jacques Lefèvre (CEO du groupe BPI) connaît. Ce passionné d’art, qui a depuis longtemps saisi la mutation du marché résidentiel (comme les Jardins de la Couronne) et les avantages de projets mixtes urbains (comme le Musée Belvue), a évoqué son actualité liée à l’exploitation de l’ancien siège de Solvay, illustration parfaite d’une occupation temporaire : « Là-bas, on a donné vie à un quartier en mettant l’art au centre. À travers le travail personnel d’un artiste, Denis Meyers, ce sont 25 000 m² qui ont été peints, des 20 ❙ Bruxelles Métropole - janvier 2019 © Belga
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