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Commission Régionale de la Mobilité (CRM) à Bruxelles, ne s’oppose pas formellement aux plans bruxellois : « Ce projet pourrait être positif pour Bruxelles en amenuisant le trafic automobile dans la ville », estime le porte-parole Danny Smagghe, même si ce projet requiert quelques mesures d’accompagnement. « Pourquoi ne pas envisager un parking de dissuasion ? », se demande M. Smagghe. « Nous plaidons depuis belle lurette en faveur d’une zone Park & Ride (P+R) à cette porte de Bruxelles, où l’E40 se transformera en boulevard urbain. Cela devrait aller de pair avec un meilleur développement des transports en commun. Il faut offrir au public des modes de transport alternatifs, et de préférence avant de réduire le nombre de bandes. C’est la seule transition élégante vers une autre forme de mobilité. » De nombreuses voix s’élèvent au sein de la CRM pour demander une phase de tests complétée de mesures d’impact. « C’est parfaitement possible », dit Danny Smagghe. « Une solution comparable est déjà opérationnelle dans les environs de la basilique de Koekelberg, pour y tester une modification des sens de circulation. Dans l’intervalle, des modifications ont déjà eu lieu à la demande des riverains. Il est toujours intéressant d’analyser l’impact sur la fluidité du trafic, lors de ces tests. Les mesures permettent d’affiner la compréhension et de retoucher les plans avant que le rétrécissement de la voirie ne soit définitif. Nous craignons pour notre part une augmentation des encombrements routiers en amont. Si cela se vérifie lors de tests, il n’est que normal que l’on en tienne compte. Il est utile d’impliquer les experts. La CRM peut y contribuer. Elle travaille avec des bureaux d’études externes : autant mettre leur savoir-faire à profit. » Pascal Smet et Ben Weyts, les ministres bruxellois et flamand de la Mobilité. Un impact réduit Le cabinet Vervoort précise que le bureau d’études chargé de la mise en œuvre du plan directeur pour l’E40 a étudié l’impact des diverses propositions. « Il a été décidé de maintenir le débit de trafic actuel, à savoir 6.000 véhicules particuliers ou assimilés par heure, à l’heure de pointe », explique Jo De Witte. « La proposition n’influencera pas seulement l’accessibilité du centre-ville : elle contribuera aussi à la qualité de vie dans les quartiers parce que les voitures rouleront moins vite et généreront moins de nuisances sonores. En outre, les voitures qui entreront dans Bruxelles bénéficieront d’une signalisation et de marquages routiers plus efficaces, pour une circulation plus fluide. » Ben Weyts, ministre flamand de la mobilité, confirme que, selon une étude bruxelloise, il n’y aurait pas d’impact sur le Ring de Bruxelles. « En Flandre, l’E40 se compose de deux fois trois bandes de circulation, avant de passer à deux fois quatre, puis six bandes à l’approche de Bruxelles », énonce-t-il. « Un impact sur le Ring serait surprenant. Nous fonctionnons aujourd’hui avec un entonnoir inversé : il s’élargit à Bruxelles. Si le gouvernement bruxellois décide de réduire la largeur de l’E40, l’impact sera plutôt modeste. Il reste à savoir quelles seront les répercussions sur les autres voies régionales et sur le réseau secondaire. » Une bonne concertation Jo De Witte estime que la première phase du rétrécissement (quelques travaux de modification rapidement effectués) pourra faire office de test. Quant à d’éventuelles mesures complémentaires telles que des investissements dans les transports en commun et les parkings de dissuasion, il répond que la logique du réaménagement s’intègre dans une démarche globale. « Le gouvernement bruxellois vient d’approuver officiellement le Plan Régional de Développement Durable. Il fera bientôt de même avec le plan de mobilité Good Move. Ces deux plans illustrent la même vision de la qualité de vie dans les quartiers, à Bruxelles. Dans cette perspective, il faudra effectivement que l’offre de transport en commun poursuive son évolution et qu’elle intègre le principe du P+R. » Ben Weyts est d’avis qu’un projet à l’essai n’est pas strictement nécessaire pour autant qu’il existe une bonne concertation entre les administrations. Il dit faire preuve de souplesse dans ses contacts avec son collègue Pascal Smet et affirme partager toutes informations utiles sur ses propres plans concernant le Ring de Bruxelles. « Mais alors, j’attends en contrepartie une transparence complète et l’ouverture à la concertation. » ● Peter Van Dyck Bruxelles Métropole - janvier 2019 ❙ 19 © Belga

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