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Structure des principales recettes ordinaires Bruxelles a un budget considérable. Quels en sont les grands postes ? Quel acteur économique favorable aux entreprises êtes-vous ? Le budget de la ville est de 770 millions d’euros, 1,5 milliard si l’on y ajoute la police, le CPAS, les logements sociaux, nos quatre hôpitaux... Nous occupons plus de 20.000 personnes, accueillons 45.000 étudiants, etc. Bref, une très, très grosse entreprise ! En matière économique, faut-il rappeler que nous sommes au centre de la Région qui a le plus grand impact sur la puissance économique du pays ? Je suis conscient de cette force et je compte m’appuyer sur les très nombreuses entreprises que nous accueillons sur notre territoire. Sans oublier nos commerçants, dont certains font partie de notre patrimoine, comme Wittamer par exemple, à qui j’ai eu le plaisir de prêter la grande salle gothique pour organiser la réception de ses 100 ans d’existence. En matière de projets économiques, j’aime beaucoup celui de la Cité des Médias que la Région porte au pôle Reyers car je le trouve très pertinent : il est porteur (superbe liaison avec le tax shelter), il va participer à créer l’image d’une ville où est promue l’excellence, il est basé sur des compétences que nous maîtrisons grâce à nos talents et notre enseignement, etc. Pour la Ville de Bruxelles, j’imaginerais volontiers un « pôle santé », Les recettes issues des additionnels au précompte immobilier (PRI) représentent une source importante de revenus pour la commune (30 % des recettes). La Ville de Bruxelles est la commune où le rendement du PRI par habitant est le plus élevé de la Région, et ce grâce à une assiette fiscale importante liée à la présence de nombreux bureaux sur son territoire (et d’un taux des additionnels au PRI supérieur à la moyenne des 19 communes bruxelloises). À l’inverse, le rendement de l’impôt des personnes physiques (IPP) par habitant est inférieur à la moyenne des communes bruxelloises (en lien avec la situation socioéconomique des habitants et un taux inférieur à la moyenne des 19 communes). La part des recettes issues des « autres taxes et subventions », qui reprennent des transferts des autres niveaux de pouvoir vers la Ville de Bruxelles, est particulièrement importante (36 % des recettes), en lien avec les fonctions liées au statut de capitale de la commune. Source: IBSA tant nos médecins et hôpitaux sont renommés, ici et à l’étranger. Bruxelles, Capitale de la Santé, ça aurait de la gueule ! Non qu’il faille faire la publicité d’un hôpital, mais il y a une notoriété à répandre, par exemple pour booster l’événementiel médical que sont les grands congrès. J’y réfléchis. Il y a aussi le luxe « made in Belgium » : quand on pense qu’on accueille sur notre territoire des Degand, des Marcolini, des Scabal, des Delvaux… C’est exceptionnel ! Et sous-communiqué, hélas… Le tourisme est bien sûr une source de revenus qui peut s’accroître encore. On est en hausse de 10 % cette année, on renoue avec les chiffres de 2015 ! En fait, je veux souligner qu’il faut tabler sur une économie différentielle. La mutation des villes est inéluctable. Ne pleurons pas une industrie lourde qui ne reviendra pas, certainement pas dans nos murs. En matière de tourisme, vous souhaitez faire du bâtiment de la Bourse un espace dédié aux spécialités bruxelloises : bière, gaufre, chocolat, que l’on connaît dans le monde entier mais qui ne sont pratiquement pas supportées chez nous. Toutefois, le projet est critiqué. L’est-il pour de bonnes raisons ? Est-ce parce que le thème paraît trop populaire, trop terre à terre ? Un étranger qui vous sait de Bruxelles va immédiatement évoquer notre chocolat ou nos bières : ça, c’est un argument significatif ! À titre de comparaison, il y a moins de 8 bières en Irlande contre plus de 8.000 chez nous, à tel point que la culture de la bière en Belgique a été inscrite au patrimoine culturel de l’Unesco ! Bruxelles est un terroir exceptionnel en la matière. Pourquoi dès lors se passer d’utiliser cette force de frappe ? Comment se distinguer ? En étant le moins cher ou en étant le meilleur, dit le concept marketing ; on est les meilleurs là, profitons-en. Sachez que ce projet a été retenu comme projet Feder et reçoit donc le soutien de l’Europe ; celui de la Région aussi, bien sûr. Cette réticence est très bruxelloise : ne pas être assez fier de ce que l’on fait… Il est amusant de voir que nous débordons d’atouts dont la notoriété ne nous apparaît que quand elle nous revient par écho. C’est le cas des soins de santé, que nous évoquions : chez nous, la plus haute sommité médicale peut soigner le quidam de la rue à la consultation publique, et l’instant d’après, exactement de la même manière, la star venue du bout du monde pour bénéficier de ses conseils. Ici, on pense que c’est normal et partout pareil. Mais l’expat qui peut en profiter, lui il n’en croit pas ses yeux ! Moi, je veux un Bruxelles qui va gagner, qui ne s’excuse plus de ses success stories, qui les valorise et qui prenne son destin en main. On a de bonnes cartes ; il faut entamer la partie. ● BECI - Bruxelles métropole - octobre 2017 13 © Reporters

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