36

Bruxelles, ville d’eau GREEN Le réseau bleu et le réseau vert... Le long des affluents de la Senne, ils détermineront l’avenir de Bruxelles. Parce qu’il est vital de ramener la nature en ville. « C’est la seule façon de la garder vivable. » Bruxelles Environnement et l’architecte paysagiste Bas Smets documentent et expliquent le mariage forcé de l’eau, de la végétation et de l’extension urbaine. Peter Van Dyck L e Plan Régional de Développement (PRD) de 2002 évoquait déjà les réseaux bleu et vert comme facteurs d’intégration urbaine. Aujourd’hui, l’architecte paysagiste Bas Smets contribue – avec de nombreux autres architectes, ingénieurs et gestionnaires – à la mise en œuvre de ce principe. Il y a cinq ans, son bureau établi le long du canal Bruxelles-Charleroi (le hasard n’existe pas) présentait sa Vision du Territoire 2040, au terme de deux ans d’une étude conduite à la demande de la Région de Bruxelles-Capitale. C’est en cherchant une solution pour réintégrer la vallée de la Senne au paysage urbain que M. Smets et son équipe ont constaté, photos aériennes à l’appui, que 80 % des espaces verts actuels se trouvent dans les vallées des affluents de la Senne, dont la Woluwe et le Molenbeek. Ils en ont déduit que ces cours d’eau pouvaient structurer l’extension de la métropole. « Jadis, les villes se développaient le long d’une rivière. Et aujourd’hui aussi, le paysage doit avoir sa place dans l’extension de la zone urbaine », déclare l’architecte paysagiste, en faisant indirectement référence au biotope d’où la ville de Bruxelles a émergé. L’agglomération résulte en effet de la fusion d’une série de villages autour du marécage de la Senne. Il faudrait donc que les espaces ouverts actuels soient mieux reliés entre eux. La vallée du Molenbeek naît autour de sources, dans des champs à l’extérieur du Ring et trouve des prolongements dans le bois de Laerbeek, le parc Roi Baudouin, quelques zones marécageuses, le plateau du Heysel et le parc de Laeken. « Si l’on considère le tout comme une structure linéaire, on peut y développer un véritable réseau vert », déclare Bas Smets. « Au cas où il faudrait prévoir un nouveau parking au Heysel, son aménagement peut se faire en fonction de ce réseau plus global. Tout projet de construction à moins de 100 m de la vallée d’un affluent devrait répondre à la réglementation de la vallée 34 BECI - Bruxelles métropole - juin 2017 en question. Les promoteurs immobiliers pourraient par exemple prévoir une plus forte capacité de stockage de l’eau, des zones récréatives le long du cours d’eau et une bonne accessibilité via les transports en commun. Il va de soi que cette approche très réfléchie améliore ausNous ne concevons pas le paysage comme un décor esthétique, mais plutôt comme une partie intégrante de la mécanique urbaine. Bas Smets si les perspectives économiques de vente d’habitations à proximité d’un parc. Le projet s’irrigue ainsi de lui-même, en quelque sorte. » Collecter l’eau de pluie Dans la mesure où les réseaux vert et bleu font partie intégrante de la gestion régionale, l’octroi de permis pourrait impliquer de nouvelles obligations pour les projets urbanistiques, même si les avis de Bruxelles Environnement ne sont pas contraignants. « Nos contacts avec les promoteurs privés nous permettent d’orienter les projets dans la bonne direction dès la phase embryonnaire », nous dit-on chez Bruxelles Environnement. « Les résultats ont toujours été positifs, jusqu’à présent. » D.R. © Reporters

37 Online Touch Home


You need flash player to view this online publication